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LE COURAGE.

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anime, qui met le devoir au-dessus de tout, pratiquera naturellement le courage civique. Il sera courageux dans la complète acception du terme.

Le courage est un, ai-je dit.

Et cela se vérifie à tout instant sur les hommes.

L'unité du courage existe aussi chez les peuples.

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y a des peuples actifs et vaillants; il y a aussi des peuples veules, inertes et lâches.

Certaines races d'hommes ont passé de la première catégorie à la seconde. La corruption des idées et des mœurs, en dégradant les individus, abâtardit la race, brise en elle l'énergie, le ressort, toutes les qualités viriles. Parfois, l'affaiblissement n'est que momentané, et, en se ressaisissant quand il en est temps encore, il lui est possible de se relever, de redevenir elle-même. Cette rénovation des peuples, si rare qu'elle soit, n'est pas impossible, l'histoire en fournit des exemples. Cela est consolant pour qui craint de voir, dans sa nation, un fléchissement du sens moral, de la volonté et du courage.

En laissant de côté ces faits exceptionnels, et en considérant les peuples de la terre tels qu'ils sont dans le moment présent, on les trouverait placés aux divers degrés de l'échelle des vertus humaines, les uns en haut, dans l'épanouissement de tout ce qui fait l'homme grand et beau, les autres en bas, à la limite de l'abjection imaginable.

eté, elle aussi, est une.

ar lâcheté qu'on recule devant le travail, devant la fatigue qu'il impose, comme _cheté qu'on recule dans le combat, qu'on at l'ennemi, devant le danger, devant la

r lâcheté que l'homme faible ou égoïste, out cas, n'accepte pas les devoirs lourds x; qu'il craint d'assumer les charges d'une a'il recule, qu'il fuit devant ce que la vie ec elle de difficultés, mais aussi de doubeauté.

eté est vile, mais elle est bête aussi, et le demeurant, calcule mal son repos et sa séun et l'autre s'achètent par l'effort,

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at qui cède à la peur, abandonne le combat. - a plus de chance d'être tué que -nnemi et demeure au poste du devoir, où oujours le plus grand danger.

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ne qui manque de courage au travail, qui, cule ou déserte, s'achemine vers la misère re des jours plus difficiles et plus durs eût passés en travaillant de bon cœur, en

n avenir.

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Le

courage devant la mort ne consiste pas seulement à ne point reculer lorsqu'elle approche et qu'il est du devoir de l'affronter sans défaillance.

Bien souvent on la voit venir quand elle est inévitable. Le courage fait alors qu'on l'attend dans le calme, qu'on se prépare à l'accueillir le visage tranquille, l'âme ferme et sereine.

La mort de Socrate est donnée en exemple depuis des siècles. Ce n'est pas uniquement parce que le philosophe refusa de fuir pour échapper à l'inique sentence qui l'avait condamné. C'est qu'il attendit la mort en héros du devoir, en homme vaillant et bon qui ne craint pas la fin, ayant conscience d'avoir rempli une belle vie.

Platon, dans ses dialogues, nous fait assister aux derniers moments de son maître. Un serviteur du tribunal d'Athènes a présenté à Socrate la coupe contenant le poison : « Celui-ci la reçut avec sérénité, sans trembler, sans frémir, sans changer de couleur ni de visage... Il m'est bien permis, dit-il, d'adresser une prière aux dieux, et de leur demander que je passe heureusement de ce monde dans l'autre, c'est ce que je leur demande; puissent-ils exaucer ma prière! Et tout en disant cela, il approcha la coupe de ses lèvres, et, sans effort, sans révolte, il la vida. »

Si on les divisait, dans cette hiérarchie, en deux catégories aux limites forcément arbitraires et imprécises, la première comprendrait les peuples supérieurs, dont le courage, la fierté, le goût de l'indépendance constituent la caractéristique. Les peuples inférieurs se reconnaissent au manque d'énergie physique, à la faiblesse morale qui leur fait des âmes d'esclaves.

Allez chez les peuples supérieurs, vous y trouverez des hommes vaillants sur les champs de bataille, vaillants dans le travail, vaillants à la reproduction de l'espèce. Les qualités qui font le bon ouvrier, le paysan laborieux, l'excellent père de famille, sont celles-là mêmes qui font le brave soldat. L'homme courageux l'est en toutes choses.

Il en est ainsi des peuples eux-mêmes. Ceux qui ont le courage au travail, l'ont au combat, et, par lui, ils vont au succès. Ils sont des victorieux là où ils entrent en lutte, que ce soit dans l'industrie ou dans la guerre.

A vous, jeunes hommes, de conclure.

Vous voudrez avoir la plénitude du courage pour que votre pays ait son maximum de puissance.

L'ACTION ET LE TRAVAIL.

Agir, c'est vivre.

Penser et vouloir ne seraient rien, s'ils ne servaient

à agir.

L'action, l'activité, le travail sont nécessaires à l'équilibre moral et physique de l'homme. Ce sont les conditions mêmes de son existence. Ce sont aussi les conditions d'existence des sociétés humaines.

La nature a voulu qu'ils soient pour tous une obligation matérielle; la loi morale en a fait un devoir.

L'homme d'action est l'homme utile, utile à luimême, utile à ses semblables, utile à son pays.

La France a besoin, plus que jamais, d'avoir en ses enfants des hommes d'action.

Elle ne manque pas d'hommes de paroles. Durant tantôt vingt siècles on a vanté l'éloquence de nos pères. C'est surtout aux jours de la défaite qu'ils recevaient cet ironique compliment. César massacrait ou traînait sanglants à son char de triomphe les orateurs gaulois. Ils avaient bien parlé, trop parlé; et la Gaule était asservie.

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