JOURNAL DES MINES. N°. 110. FÉVRIER 1806. SUITE DE LA STATISTIQUE MINÉRALOGIQUE DU DÉPARTEMENT DE L'AVEYRON. TROISIÈME PARTIE. HOUILLÈRE S. des houil de l'Avey LES houillères du département de l'Aveyron Gisement doivent être rangées dans deux classes bien en général distinctes, eu égard à la nature du terrain qui lères du Déles comprend; ici, ce sont des collines de grès partement qui offrent dans une hauteur considérable, ron. des masses d'une houille colante et sans aucun atome de soufre, ou dans lesquelles celle-ci, à mesure qu'elle s'enfonce, se régularise en couches moins épaisses, dont la houille est de Volume 19. F ! Dans le bassin du Lot, mine de houille moindre qualité, plus ou moins mélangée de roche, et toujours propre aux verriers, ou du moins aux chaufourniers; là, au contraire, ce sont des couches d'une médiocre puissance dont l'exploitation fournit une houille peu grasse, extrêmement piryteuse et susceptible de se décomposer promptement à l'air; leur direction demeure parallèle à celle des bancs d'un vaste plateau calcaire qui les recelle à un niveau presque constant. Ces houillères occupent plus que les deux tiers de la surface du département, et malgré qu'elles ne soient encore connues aujourd'hui que dans une petite partie des montagnes ou des plateaux supérieurs aux bassins du Lot, de l'Aveyron, du Dourdou, de la Dourbie et du Tarn tout annonce néanmoins qu'elles s'étendent encore bien au-delà de ces mêmes bassins, et l'on peut attester en général que leur exploitation bien dirigée devra offrir tôt ou tard des ressources d'autant plus précieuses que la natureles a placées, du moins pour la plupart, à peu `de distance des mines métalliques et autres matières minérales qui, sans elles devront rester enfouies pour toujours. Le tableau qui suit va rendre cette vérité plus sensible encore. 1o. Houillères dans le terrain de grès. La houillère de la Salle, commune et canton d'Aubin, arrondissement de Villefranche, est exploitée par le propriétaire, M. Jouliat de la Salle. de la Salle, en vertu d'une concession définitive qui lui a été accordée par un décret impé rial, à la charge par lui d'assujettir ses travaux à la méthode des remblais et des muraillemens; cette exploitation, qui est restreinte aux propriétés de M. Jouliat, a pour objet une masse de houille déjà connue dans une puissance de plus de 50 mètres ; sa largeur paraît déterminée par la distance respective des montagnes schisteuses qui bordent d'un côté la rive gauche du Dourdou, et de l'autre celle du Lot, entre Saint-Michel d'Aubin et Asprières. L'extraction ne fournit aujourd'hui, par chaque mois, que 4800 myriagrammes de houille, tant grosse que moyenne, cependant, le produit annuel de cette mine pourrait devenir dix fois plus grand, et déjà les entrepreneurs se disposent à donner à leur travaux toute l'extension dont ils sont susceptibles, aussitôt qu'ils pourront jouir de la communication qui se pra tique vers le Lot; ils viennent, en conséquence, de terminer à leurs frais un embranchement de 1800 mètres environ, pour aller rejoindre la route que les habitans du pays d'Aubin ont entamée à leurs propres dépens, par les instigation du sous-préfet de l'arrondissement; il ne reste plus, pour parvenir au Lot, qu'à parachever 3000 mètres au plus de la route déjà dé crétée par le Gouvernement. La principale consommation de la houillère de la Salle, consiste dans l'approvisionnement des verreries de Cahors, de Bordeaux et dẹ quelques autres établies sur le bords du Lot; mais, pour l'augmenter encore, les extracteurs se proposent de monter incessamment une verrerie, et d'exploiter le minerai alumineux de la montagne de la Salle, qui est en feu de |