: 1 font remplies au second étage de statues & au premier de bustes, la plupart de marbres & les autres de bronze. On en voit aufli un très-grand nombre dans une salle près du grand escalier. Ce font tous morceaux précieux, partie statues, partie bustes & termes, représentans des dieux, des déeffes, des empereurs, des impératrices, des gladiateurs, des fatires, des pasteurs, des captifs. Ces statues antiques font de pierre ou de marbre nues ou vêtues sur le nud, de grandeur naturelle, ou plus petites ou plus grandes que nature. Quelques bustes sont revêtus d'albâtre orientale. Dans le voisinage de cette salle en est une autre toute remplie de dévises & d'anagrames à la gloire du cardinal de Richelien; & l'on peut dire qu'elles sont le triomphe de la flaterie. En fortant par dessous le grand escalier, on passe un pont, & l'on entre dans un grand & beau parterre, borné par la petite riviere d'Amable, renfermée en cet endroit & depuis le parc, en un canal revêtu de pierres, ayant de long quatre ou cinq toises, & de large dix, avec un pont de quatre arches de pierres pour la passer, & pour entrer dans le parc qui est derriere. Au milieu de ce parc est une grande allée très longue, qui se trouve vis-à-vis du grand escalier, & du pont ou de l'entrée du château. La riviere d'Amable est retenue par une écluse au bout de son canal revêtu, & rejettée dans les fossés de la ville pour la clore de ce côté-là qui est l'orient. Cette ville est au septentrion du château, séparée de clôture avec un grand espace entre deux. Ce qu'il y a de bâti est une rue de quatorze grands pavillons de chaque côté, qui ne paroissent qu'un corps de logis. Ils ont chacun leur porte cochere, & par dedans une cour avec un jardin au bout. Ils font bâtis de moilons & de pierres brutes couvertes d'un enduit à chaux & à sable. Les encogneures des pavillons du haut en bas, les côtés, les fronts & les supports des croisées, & les cordons ou ceintures qui diftinguent les étages, sont de pierre blanche comme le château. Les toits sont couverts d'ardoise, & les portes & les fenêtres sont peintes. Cette rue est à peu près de cent quarante toises de long & de six de large. Elle est coupée au milieu par une autre ruc qui la croise & la traverse à angle droit, & qui n'est pas bâtie. Au bout austral qui regarde le château, est une grande place qui a deux rangs de maisons à boutiques en potence, de la rue dont on a parlé, & à l'opposite quatre beaux pavillons avec les corps de logis qui les joignent. Entre deux à main gauche, il y a une halle avec deux aîles, & derriere le dessein d'un bâtiment. A main droite, on voit l'église qui est la paroise de Richelieu; & le presbytere est derriere. La cure de Sablon, qui étoit dans le parc, a été transférée là. Cette place a d'aire quarante-huit ou cinquante toises en tout fens; & elle a issue à trois portes de la ville, une au midi qui est celle du château, une à l'orient derriere la halle & la troifiéme à l'occident derriere l'église; tout cela avec une symmétrie fort exacte. Pour la rendre entierement juste, on a fait à l'autre bout de la rue qu'on a décrite, qui est le bout septentrional, & vers Champigny, une place toute semblable avec une église, un hôpital & un palais ou fiége de justice avec trois portes, une au septentrion & les deux autres à l'orient & à l'occident. La ville de Richelieu a trois cents cinquante toises de longueur & deux cents cinquante de largeur. C'est ainsi que d'un château & d'un village qui étoit de trois provinces, d'Anjou pour le gouvernement, de Poitou pour le diocèse, & de Touraine pour la généralité & pour les tailles, le nom de Richelieu a fait naître une belle ville, qui est privilégiée comme la capitale d'une pro*vince, quoique pour deux cents feux seulement. La justice du duché & pairie, qui étoit auparavant sous la jurisdiction du siége royal de Saumur, y est établie. Le grenier à sel de Loudun & l'élection de Mirebeau y ont été transférés. Le duché contient beaucoup de villes, de châteaux & de gros bourgs. On allure que le parc a dix mille toises de circuit, qui font deux lieues de ce pays. La muraille est uniforme, sa forme est irréguliere, & elle a plusieurs angles, & fon aire plantée de bois de haute futaye avec diverses allées. La terre de ce duché & pairie est presque ronde, & pent avoir huit lieues de diametre, sans quelques bourgades un ⚫ peu plus éloignées. Les principaux lieux sont Mirebeau & l'Isle-Bouchard. De Mirebeau ont autrefois dépendu le PuisNotre-Dame & Doué, célébre par son amphithéâtre. Ce duché aboutit à Montcontour, & est à deux lieues de Loudun & de Chinon. * Corn. Dict. Davity, Anjou. 2. RICHELIEU, grande riviere, dans l'Amérique septentrionale. Elle vient du lac de Champlain, & fe décharge dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis les isles de Richelieu. On l'appelle auffi RIVIERE DES IROQUOIS, parce qu'elle est fort fréquentée par ces Sauvages, qui la descendent pour venir au fleuve Saint-Laurent. C'est sur les bords de cette riviere que les François, unis avec les Algonkins, eurent affaire pour la premiere fois avec les Iroquois qui furent battus, Champlain ayant tué trois de leurs chefs. On l'appelle encore quelquefois RIVIERE DE SOREL. 3. RICHELIEU, (ifles de) isles de l'Amérique septentrionale, dans le lac Saint-Pierre, à douze lieues plus haut que la ville de Trois Rivieres. C'est où commence le gouvernement de Mont-Réal. Elles font à l'entrée du fleuve Saint-Laurent, dans le lac de Saint-Pierre. Il y en a plus de cent. Elles sont toutes remplies d'arbres, entr'autres de noyers, dont le fruit a le goût d'amande. L'on y cultive beaucoup de vignes. Il y a beaucoup de gibier, particulierement des rats musqués, dont on fait la chaile au mois d'avril. Cet archipel sert de retraite aux Iroquois. 4. RICHELIEU, dans l'Amérique septentrionale, grand & petit fort rétabli en 1635, au bord du fleuve SaintLaurent. 1. RICHEMOND ou RICHMOND, lieu d'Angleterre, dans Yorkshire, sur la Swale, dans le North-Riding, est la capitale du territoire qu'on appelle Richemondshire, où il y a des mines de plomb, de cuivre & de charbon de terre. Ce lieu fut érigé en comté en faveur d'Alain le Noir, comte de Bretagne, par Guillaume le Conquérant ; & ce titre ayant passe de cette maison aux comtes de Chester, retomba dans celle de Montfort, par la donation qu'en fit Edouard III à Jean de Montfort, duc de Bretagne, Rodolphe de Neville, comte de Westmorland, , en fut pourvu après la mort de Jeanne de Bretagne, sœur de Jean le Vaillant ; & ensuite Henri VI le donna à Edmond de Hadam son frere uterin. George, duc de Clarence, & Richard, duc de Glocester, le posséderent sous Edouard IV, & Henri VIII l'ayant érigé en duché en 1535, le donna à un de ses fils naturels qu'il avoit eu d'Elizabeth le Blunt. Charles de Lenox, fils naturel du roi Charles II, posséda ce duché, qui est actuellement possédé par sa postérité. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, 1. 1, p. 129. Alain le Noir, du tems de Guillaume le Conquérant, fit bâtir le bourg de Richemont sur les ruines du bourg de Gilling. Ce bourg a droit d'envoyer deux députés au parlement. Le duché de Richemond est divisé en cinq parties, qui font: Lang-East, Lang-West, Gilling-East, Gilling-West & Kali-Kelld. 2. RICHEMOND, grand bourg d'Angleterre, dans le Surrey, à sept milles de Londres, lieu fort agréable l'été, où vont plusieurs marchands de Londres, & particulierement des juifs. On y voit encore les restes d'un palais royal, où le roi Henri VII & la reine Elizabeth ont fini leurs jours. Il y a d'ailleurs un très-beau parc qui a six milles de tour, & qui est fermé de murailles. Mais rien ne sauroit être plus agréable que la maison de plaisance, où le roi va ordinairement passer l'été. Elle est petite, mais propre, & le jardin & le parc font très-beaux. Cette maison a appartenu au duc d'Ormond. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. I, p. 115. RICHEMONT Ou RICHMONT, bourg des Pays-Bas, au duché de Luxembourg. Il est situé sur la riviere d'Orne, près de l'embouchure de cette riviere, dans la Moselle. Ce bourg est orné d'un château. * Jaillot, Atlas. RICHENAW. Voyez RYCHENAW. 1. RICINA, ifle que Ptolomée, 1. 2, c. 2, place sur la côte de l'Hibernie, & qu'il range au nombre des ifles Ebudes. Elle est nommée Ricnea dans quelques exemplaires de Pline, 1.4, c. 16, & Ricina dans d'autres. Cambden trouve le nom de cette ifle corrompu dans le mot Riduna, qu'on lit dans l'itinéraire d'Antonin. On nomme aujourd'hui cette isle CRAGHLINGS. Voyez ce mot. 2. RICINA, ville d'Italie, dans le Picenum, laquelle ne devint colonie romaine que sous l'empereur Sévere. Une ancienne carte citée par Cellarius en fait mention. Pline, p. 137, connoît cette ville sous le nom du peuple Ra Tome V. N CINENSES. Holstenius a trouvé les ruines de Rifina à deux ou trois milles de Macerata, sur le bord de la riviere Potenza à la droite. Une ancienne inscription trouvée près de Macerata, & rapportée par Gruter, donne à cette ville Je furnom d'Helvia: COLONIA HELVIA CONDITORI Suo. * Geogr. Ant. 1. 2, c. 9. 3. RICINA, ville d'Italie, dans la Ligurie, sur la côte à l'orient de la ville de Genes, entre cette ville & le port dauphin, selon une ancienne carte citée par Cellarius, qui croit que ce peut être présentement le village Recco. * Geog. Ant. 1. 2, c. 9. RICINENSES. Voyez RICINA, no. 2. RICLA, bourg d'Espagne, au royaume d'Aragon, entre Calatayud & Sarragoffe, fur le Xalon. Il y a une paroisse, & le nombre des habitans est si peu considérable, que ce lieu mériteroit à peine le nom de village. Dom Alfonse I, roi d'Aragon, le prit fur les Maures en 1120, 20, & le fit peupler de nouveau. C'est le chef-lieu d'un comté qui fut érigé par le roi Philippe II. La campagne des environs produit beaucoup de bled, de vin, d'huile, de fruits; & on y éleve une grande quantité de bétail. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 137. RICNEA. Voyez RICINA. RICOMAGUM ou RICOMAGUS, ville de France, dans l'Auvergne, selon Grégoire de Tours, de Gloria Martyrum, c. 86, & Surius. Ce dernier en parle dans la vie de faint Amable. C'est aujourd'hui la ville de Riom. Voyez RIOM. RICOSÆ, nom d'une ville, selon Ortelius, qui cite Phocas le Grammairien, de nomine & verbo. RICOTE, bourg d'Espagne au royaume de Murcie, à sept lieues de la capitale. Il est situé dans une vallée dont il est le lieu le plus considérable. Il a dans sa dépendance Blanca, Villa-Nueva, Olea, Archena, Ceutin & Habaran. Tous ces lieux font fertiles en bled, vin, ris, sesame & fruits. On y fait un commerce de foie. Le bourg de Ricote fat peuplé en 1266, dix-sept ans avant la ville de Murcie par le roi dom Alfonse le Sage.* Silva, Pobl. de Espana, fol. 235. RICTI & RITTI. Vopez RHITTIUM. RIDDAGSHAUSEN, ancienne abbaye d'Allemagne, au duché de Brunswic Wolffenbuttel. Elle fut fondée par deux freres, Riddage & Ludolphe de Wenden, du tems de Henri surnommé le Lion, duc de Saxe, en 1145. Elle a pris le nom de son fondateur Riddage, qui la dota de deux beaux villages avec leurs dépendances, & le même duc Henri, à fon retour de la terre sainte, lui donna de nouvelles poffeffions & de grands priviléges. Ensuite cette abbaye acheta diverses terres des comtes de Barby, de Guerm, & autres seigneurs; quoiqu'elle ait été brûlée & pillée en 1550, & dans les années suivantes à diverses fois par les habitans de Brunswic, par le marggrave de Brandebourg, & par d'autres, pendant les guerres du siècle paffé, elle s'est tellement rétablie & foutenue par l'industrie de ses abbés, que ses vastes bâtimens ont été remis en affez bon état. Aujourd'hui Riddagshausen est un cloître de protestans. * Zeyler, Topogr, ducat. Brunswic. p. 176. RIDE, ifle située entre la Sicile & l'Afrique, selon S. Epiphane cité par Ortelius. RIDGELEY, bourg d'Angleterre, dans la province de Stafford. On y tient marché public. * Etat présent de la grande Bretagne, t. I. RIDUNA. Voyez RICINA, no 1. RIE. Voyez RYE. 1. RIÉ, lieu de France, dans la Normandie, diocèse de Séez, élection d'Argentan. C'est la patrie de Mezerai, l'un de nos plus célébres historiens de France. 2. RIE, ifle de France, dans le Poitou, diocèse de Luçon, élection des Sables d'Olonne. Cette ifle est entre la mer, la petite riviere de Rié, & le marais du Perier. RIED, ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, avec seigneurie, sous la régence de Burchhausen. Cette petite ville comprend dans son district le bourg d'Aurolts-Munster, quatre châteaux, quatorze petits bourgs & quelques villages. En tems de l'empereur Henri VII, la ville de Ried fut brûlée par les Autrichiens. Il n'y eut que le château qui fut épargné. Zeyler, Topogr. Bavar. Aventin. lib. 7, fol. 386. 1310, du RIEDDAU, bourg d'Allemagne, dans la haute Autri che, avec un beau château & une feigneurie qui appartenoit autrefois à la famille de Dietrichstein. Depuis, cette feigneurie a passé dans la famille des comtes de Salaburg. * Zeyler, Topogr. Auftriæ, p. 17. RIEDENBURG, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, sous la régence de Munich, avec un château & une seigneurie, qui contient une abbaye, huit châteaux, quinze bourgs, quelques villages, & autres dépendances. Le dernier comte de Riedenburg, burggrave de Ratisbonne, landgrave de Stephaningen, seigneur de Leugenfeld, Vohburg, Kalmuns, Stauff, & Rohr, est mort du tems de l'empereur Rodolphe I, selon Eberahardus Altahenfis. RIEDLINGEN, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au-delà d'Ulm, sur le Danube. Elle appartient à la maison d'Autriche, & a beaucoup souffert dans les dernieres guerres. * Zeyler, Topog. Sueviæ, p. 66. RIEDS, bourg d'Allemagne, dans la Franconie, situé à quatre milles de Schwabach. Il appartient à l'évêque d'Aichstett. * Zeyler, Top. Franconiæ, p. 75. RIEDSELZ, village de l'Alface. Il appartient au commandeur de Weissenburg, de l'ordre teutonique. * Zey. ler, ibid. RIEGATE. Voyez RYEGATE. RIENSIS-PROVINCIA, vulgairement het Land van Roen. Voyez NIVESDUM. RIESENBERG ou RISENBERG, montagne d'Allemagne, dans la Silésie, entre le duché de Javer & la Bohéme, près des bourgs d'Hirsberg. & de Schmiedberg, en latin Giganteus-Mons. C'est la plus haute montagne de cette contrée. Elle a des mines de fer, d'étain, d'airain, de vitriol, & même on y trouve des veines d'or & d'argent, des grenats, des cailloux qui approchent du diamant; des amethistes, des topases, des agathes & du crystal, avec quantité de simples utiles pour la médecine. Les rivieres de Bober, de Lupawa, & de l'Elbe, y ont leurs sources, dont la largeur n'est que d'un bon pas. Ceux qui demeurent au pied de cette montagne disent qu'il y a au sommet un spectre qu'ils appellent Ribenzal, qui la couvre de nuages tout d'un coup, & qui cause de grandes tempêtes; ce que plusieurs attribuent à la seule hauteur de la montagne, qui arrêtant les vapeurs que les vents y pouflent, peuvent être la cause d'un pareil évenement. * Corn. Dict. Hist. du monde enchanté. RIESHARD, territoire du royaume de Danemarck, au duché de Schleswic, dans le bailliage d'Apenrade. Il a pris son nom du village de RIES qui est dans le plus bel endroit du bailliage. Il y a un port près de Genner : on le nomme Gennerford, & toutes fortes de navires peuvent y entrer. Cependant il n'est point fréquenté. Dans la plus grande partie de ce territoire on trouve des forêts & des montagnes; mais dans ce qui est entre les villages de Ries & de Basmarck, ce ne font que collines & vallées si fertiles & fi délicieuses, qu'on donne avec raison à ce canton le nom de Paradis. * Hermannid. Descr. Daniæ, p. 835. RIETBERG, gros bourg d'Allemagne, dans la Westphalie, près de Paderborn, & que l'on appelle aussi Rittberg & Retberg. Ce bourg a un fort bon château, & donne fon 'nom à un comté qui confine avec celui de Lippe & avec l'évêché de Paderborn. Ce comté, qui a fix lieues de longueur, & deux de largeur, a été possédé long-tems par une des plus anciennes familles de Westphalie. Enfuite il passa aux comtes d'Hoye, & de ceux-ci aux comtes d'Oost-Frise. * D'Audifred, Geogr. t. 3. RIETI, ville d'Italie, dans l'Etat ecclésiastique, au du ché de Spolete, en latin Reate. Elle est située sur la riviere Velino, vers les confins de l'Abbruzze, à sept ou huit lieues de Spolete, du côté de l'orient méridional. Cette ville donne son nom à un lac qui est un peu à son occident, qu'on appelle Lago di Rieti. Il reçoit les eaux de celui de CATALICE, & se décharge dans le Velino. La ville de Rieti fut érigée en évêché, dépendant immédiatement du pape, dès le cinquiéme fiécle. Voyez REATA. * Magin, Cart.du duché de Spolete. Commainville, Table des évêchés. RIEVAL, Regia Vallis, abbaye d'hommes, ordre de prémontré dans le duché de Bar, dans la dépendance du bailliage de Vitri en Champagne. RIEUME, ville de France, dans le bas Armagnac, diocèse d'Aire, élection de Riviere - Verdun, a environ 100 maisons. 1 • Rieume n'est point du diocèse d'Aire, mais de Lombés, fur les confins de ceux de Toulouse, & de Rieux. Il y a une justice royale de la judicature de Riviere. A 1. RIEUX, ville de France, dans le haut Languedoc, fur la petite riviere de Rise, qui se jette un peu au-dessous dans la Garonne. La rencontre de plusieurs rivieres ou ruisseaux, qui se joignent en cet endroit, lui a donné le nom de Rieux. Cette ville étoit si peu de chose, que le pape Jean XXII, en l'érigeant en évêché, dit dans sa bulle: eam oppiduli nomine decoramus. L'église cathédrale, qui porte le nom de la Vierge, est un bâtiment qui n'a rien de remarquable. Le chapitre confiste en quatre dignités, & en douze ca nonicats. Ce diocèse comprend quatre-vingt-dix paroilfes, trois abbayes d'hommes, & une de filles. Le palais épiscopal à Rieux est affez beau. On voit au-dessus de la porte en dedans, les noms & les armes des évêques de cette ville. La cour eft ornée de huit têtes d'anciennes divinités, qui furent déterrées dans une terre du diocèse de Toulouse; & que M. Berthier, évêque de Rieux, fit transporter dans cette cour en 1699. Il y avoit autrefois dans la ville de Rieux un monastère dédié à Notre-Dame. Jean XXII l'ayant détaché du diocèse de Toulouse, l'érigea en évêché en 1317, & créa premier évêque le cardinal Pilefort de Rabastins, qui étoit auparavant évêque de Pamiers. Ce diocèse de Rienx contient la partie de l'ancien pays de Volvestre, qui appartenoit au comte de Toulouse. Il y a dans ce diocèse le monastère de feuillans, aujourd'hui chef d'une congrégation de moines qui professent l'ancienne rigueur de la regle de cîteaux. Ce monastère fut fondé dans le douziéme fiécle, sous la dépendance de l'abbé de Morimont en Bassigny; mais en 1573, Jean de la Barriere, abbé commendataire de feuillans, fit profeffion de l'institut le plus austère de cîteaux, & fe maintint contre l'abbé général de tout l'ordre par l'autorité de Sixte Quint. Ensuite étant appuyé par le même pape, & par Henri III, roi de France, il se rendit entierement indépendant, & il institua la nouvelle congrégation de feuillans, qui eut permisfion de s'établir dans tout le royaume de France. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 351 & 355. Longuerue, Descr. de la France, t. 2, p. 130. 2. RIEUX, ville de France, & comté dans le bas-Languedoc, diocèse de Narbonne. 3. RIEUX, baronnie de France, dans la basse Bretagne au diocèse, & à dix lieues au levant de Vannes fur la Vilaine. Elle a donné fon nom à une des plus illustres maisons de la province. RIEZ, ville de France, dans la Provence, au bord de l'Auvestre, à onze lieues d'Aix, dans une belle plaine, abondante en excellens vins & en toutes fortes de fruits. Cette ville est fort ancienne. Pline la nomme Albèce, & il prend Reii pour le nom d'un peuple, conime Cavares, Vocontii, Saluvii. Jules-Cefar, dans ses commentaires, fait plusieurs fois mention des Albici, qui habitoient les montagnes au-dessus de Marseille; ce qui ne peut convenir qu'à tres titres que d'anciens inventaires de leurs reliques, d'environ quatre cents ans qui font mention de ce corps faint. Quoiqu'à Riez on croye pofléder un bras de faint Maxime, les religieux de la grasse ne laissent pas d'assurer qu'ils ont les deux. * Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 143. Le député de cette ville entre aux assemblées générales. Les vins des environs de Riez passent pour être les meilleurs de Provence. RIEXINGEN, petite ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat. Elle est située dans une contrée nommée Westerreich. Munsterus dit qu'elle appartient aux comtes de Linnange. * Zeyler, Topogr. Palat. infer. RIEZE. Corneille nomme une riviere de ce nom, qu'il fait couler à Foix, à Pamiers, à Tarascon, &c. C'est la même riviere que l'Ariége, dont il a fait un article. RIEZVAL OU RINVAL, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de prémontré, & de la réforme. Elle est située au diocèse de Toul, sur les confins du Barrois. RIF: c'est le nom de la partie d'Egypte qui s'étend depuis le Caire jusqu'à la mer. La basse Egypte, de même que la haute, s'appelle Said, ou Thebaïde, & celle qui est entre les deux, porte le nom de Sous. : RIFARGIA. Ortelius, qui cite un manuscrit d'Eticus le Sophiste, dit que Rifargia est la derniere des isles dans l'océan septentrional. Les vents, ajoute-t il, y sont fi violens, que rien ne verdit & rien ne fleurit. Le manuscrit que cite Ortelius eft différent de celui que Simler a publié. RIFFE OU ERRIF, province d'Afrique. RIGA, ville de l'empire russien, & capitale de la Livonie. Elle est située à 57d de latitude, dans une grande plaine, sur la rive septentrionale de la Dwina, à deux lieues au-dessus de l'embouchure de cette riviere dans la mer Baltique. Vers 1158, quelques marchands de Brême, entrés dans la Dwina, établirent une espéce de commerce avec les habitans du pays, chez qui, par ce moyen, la religion chrétienne commença à s'introduire. En 1170, Meynard, moine de Sigeberg, dont la résidence étoit à Lubec, fut chargé par le pape Alexandre III, d'aller, en qualité d'évêque, prêcher l'évangile en Livonie. Il eut pour successeur Bertold, abbé de Schaumbourg, ordre de cîteaux, diocèse de Minden. Celui-ci commença la ville de Riga, qu'Albert, troifiéme évêque, entoura de murailles. Cet évêque fit venir d'Allemagne, gne, pour la défense de la ville, les chevaliers Porte-Glaives, qui s'étant unis quelque tems après aux chevaliers Teutoniques, continuerent d'avoir leurs maîtres particuliers, & reconnurent pour supérieur le grand-maître de Pruffe. Albert & fes prédécesseurs ayant fondé quelques évêchés, Innocent III érigea Riga en métropole, à laquelle il soumit la Livonie, la Prusse & la Curlande. Le nouvel archevêque & ses successeurs furent en même tems seigneurs absolus de la ville; & les maîtres des chevaliers leur prêtoient ferment de fidélité. Vers 1290, ceux-ci se révolterent & firent la guerre aux archevêques, dont les habitans de Riga prirent la défense. En 1298, Brunon, ceux qu'on a depuis nommés Reii, & qui avoient leur fur-gran-dmaître de Livonie, & foixante de ses chevaliers, fu nom d'Apollinarii marqué par Pline. Strabon écrit Alboëci. Le nom Reii a prévalu sur celui d'Albecé & d'Albici. Dans le fixiéme fiécle on a corrompu Reii en Regii, comme on peut voir dans Grégoire de Tours; mais au fiécle précédent on écrivoit toujours Reii, comme Sidonius Apollinaris a fait plusieurs fois. Ce célébre évêque d'Auvergne a loué magnifiquement, comme une lumiere de l'église, Fauste évêque de Riez, qui avoit succédé à saint Maxime; nous ne connoiffons point ceux qui avoit tenu ce siége avant eux. Les évêques de Riez sont seigneurs temporels de la ville, & ont toujours reconnu pour seigneurs ou souverains les comtes de Provence, à qui ces prélats ont fait hommage & ferment de fidélité. Néanmoins plusieurs autres prétendent à cette seigneurie, & le différend qui est entre eux est demeuré indécis jusqu'à présent. La ville de Riez est assez jolie; mais elle est petite. Son évêque est suffragant de l'archevêché d'Aix. En 459, on tint un concile à Riez. Saint Maxime évêque de cette ville y mourut, & fut enterré à saint Pierre, qui est une chapelle présentement hors de la ville & presque abandonnée. 11 n'est resté cependant à Riez de ce corps saint , que le crane & un bras. Tout le reste a été transferé en l'abbaye de la grasse en Languedoc, sans que l'on sache en quel tems ni comment ; car les religieux de la graffe n'ont point d'au 1 rent tués dans un combat. Les habitans de Riga, ligués ensuite avec les Lithuaniens, battirent les chevaliers Teuto niques en 1309, & firent le siége du fort de Dunemonde, d'où les chevaliers troubloient leur commerce. Ceux de Prusse ayant envoyé du secours à ceux de Livonie, pendant que l'archevêque étoit à Rome, pour demander justice contre eux; ils s'emparerent vers 1330, de Riga, dont ils s'affurerent la poffeffion par une forteresse qu'ils y bâtirent; & resterent maîtres de cette ville durant quarante ans. Divers jugemens du pape & de l'empereur les obligerent de la rendre en 1370; mais en même tems, ils obtintent d'être dispensés du ferment de fidélité qu'ils avoient prêté jusqu'alors aux archevêques, à qui, d'autre part, les habi tans, enrichis par le commerce, ne voulurent plus obéir que pour le spirituel. Leurs richesses s'étant encore augmentées, ils entrerent dans la ligue des villes Anséatiques, avec quatres autres ville de Livonie, firent en même tems la guerré anx archevêques & aux chevaliers, & chafferent ceux-ci du fort de Dunemonde. Les chevaliers en 1453, se firent céder par l'archevêque la moitié de son domaine dans Riga. Les choses resterent en cet état jusqu'à ce que le lutheranisme s'introduisit dans cette ville. En très-peu de tems tous les bourgeois en firent profession publique, & chasserent les ecclésiastiques, dont ils s'approprierent les Nij Tome V. ১ biens. Les chevaliers de Livonie, devenus aussi luthériens comme ceux de Prusse, s'unirent aux habirans contre l'archevêque; & leur exemple fut suivi par beaucoup d'ecclésiastiques. Par un accommodement fait en 1547, il fut réglé que la religion luthérienne auroit seule l'exercice public dans la ville, & que les bourgeois prêteroient ferment à l'archevêque & au grand maître de Livonie. En 1561, la crainte des Moscovites & des Suédois, obligea les chevaliers, les ecclésiastiques & les bourgeois à demander du secours à Sigismond Auguste, roi de Pologne, auquel ils se soumirent. Ce prince confirma dans tout le pays l'exercice du lutheranisme; & tout le clergé s'étant fait luthérien, l'archevêché de Riga fut éteint en 1566; & les biens ecclefiaftiques, sécularisés, devinrent héréditaires. Etienne Battori, fait roi de Pologne en 1987, voulut rétablir la religion catholique dans Riga. Il y vint en personne, & donna l'église de S. Jacques avec un beau col. lége aux jésuites. En 1609 Gustave-Adolphe, roi de Suéde, s'étant rendu maître du fort de Dunemonde, n'eut pas beaucoup de peine à prendre Riga. Il en chassa les jésuites & les catholiques. Les Polonois firent l'année suivante, une tentative inutile, pour reprendre cette ville, qui resta sous la domination des Suédois jusqu'au 13 de juillet 1710, que les Moscovites la prirent, après y avoir jetté huit mille bombes. Les principales églises de Riga sont le Dôme, S. Jacques, S. Jean & S. Pierre. Le château est la demeure du gouverneur. Le fort, qui est vis-à-vis de la ville, de l'autre côté de la Dwina, s'appelle le fort de Kobber of Kobruns. A l'embouchure du même fleuve est le fort de Dunemonde; & fur la rive droite, à dix lieues de la ville, est le fort de Kokenbufen. On dit qu'il vient tous les ans dans le port de Riga plus de deux cents vaisleaux marchands. Cette ville est si marchande, qu'elle a presque autant de boutiques que de maifons. Il s'y rend tous les ans plus de mille bateaux chargés de pelleteries, comme martres, zibelines, loups cerviers, &c. de poix & de goudron, de cendres gravelées, qui se tirent du pin & du sapin, & qui servent à faire du savon & du verre, & de cuirs de Ruffie, appellé par corruption cuirs de Rouffi. Ces marchandises se transportent par mer, en France, en Angleterre, en Hollande & dans d'autres pays. En un mot, le commerce de cette ville, tant avec les Anglois, les Hollandois & les villes de la mer Baltique, qu'avec les Moscovites, lorsque la glace & la neige peuvent porter les traineaux, la rendent très-peuplée & très-considérable. Elle est d'autant plus propre au commerce, que les vivres s'y trouvent en abondance & à très. grand marché. Le gibier & la venaison y font très-communs. * Zeyler, Desc. Livoniæ, p. 288. Corneille, Dict. Olearius, Voy. de Moscovie, l. 1, p. s. Mémoires de l'Empire Ruffien, p. 3. bloient lorsqu'ils avoient quelque chose à discuter. Cette paroisse est d'une grande étendue. Il y avoit encore un autre Rigny, que l'on diftinguoit par le surnom de SaintMartin. C'étoit le siége de la paroiffe, mais il n'en reste plus que l'église. Il y avoit aussi un prieuré de l'ordre de S. Benoît, dont il ne reste que quelques vestiges, & le châ teau de Malpierre. RIGODULUM, lieu de la Gaule belgique, sur la situation duquel les géographes anciens & les modernes ne conviennent pas. Ammien Marcellin semble le placer dans un endroit, & Tacite dans un autre. Le premier, en parlant du ravage fait dans la partie de la Germanie, qui est en-deçà du Rhin, par rapport à la Gaule, dit, l. 16, c. 4, per quos tractus nec civitas ulla vifitur nec castellum : nifi quod apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mosella confunditur Rheno, Rigodulum oppidum eft, & una prope ipfam coloniam turris; c'est ainsi que lifent la plupart des manuscrits & des exemplaires d'Ammien Marcellin. Frédéric Lindenberg ayant néanmoins observé qu'un manuscrit, au lieu de Rigodulum, portoit Rigomagum, de Valois a crû devoir suivre cette derniere leçon dans l'édition qu'il a donnée. Mais ce changement ne rémédie à rien. Comme la carte de Peutinger marque Rigomagum entre Antunnacum & Bonna, position qui paroît juste, puisque Rimagen en conserve encore aujourd'hui le nom, il est certain que Rigomagum ne peut être placé au confluent de la Moselle & du Rhin, mais au-dessous de l'embouchure de l'Aar (Obringa) dans la partie méridionale de la Germanie inférieure. D'un autre côté si on lit Rigodulum, on ne sauroit non plus le mettre au confluent de la Moselle, parce que Tacite, Hift. l. 4, c. 71, dit que Cerialis, après avoir pris Rigodulum, se rendit le lendemain à Treves, ville qui étant à treize milles germaniques de ce confluent, se trouve dans un trop grand éloignement, pour que Cerialis s'y soit rendu en si peu de tems. D'ailleurs tout concourt à nous faire croire que Rigodulum étoit dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui le village de Rigol, sur la rive gauche de la Moselle, environ à un mille germanique au-dessous de Treves: outre le rapport du mot Rigol à celui de Rigodulum, le village de Rigol est effectivement nommé Rigodulum dans une charte du roi Dagobert, qui en fait une donation à l'église de S. Maximin de Treves, de laquelle il depend encore actuellement. Dans cet embarras, Cluvier, Germ.ant.1.2, c. 14, a imaginé un expédient un peu violent à la vérité. Il a rejetté du passage d'Ammien Marcellin, tant le mot Rigodulum, que celui de Rigomagum, & a substitué de son chef le mot exiguum. Cellarius, Germ. ant. l. 2, 0.3, qui n'a pû approuver un remede si fort, en a appliqué un autre qui lui sembloit plus doux, uniquemens parce qu'il en étoit l'auteur. Il a lû ainsi le passage d'Ammien Marcellin: per quos tractus nec civitas ulla vifitur, nec caftellum, nifi quod eft apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mosella confunditur Rheno : & Rigomagum oppidum ; & una prope ipfam coloniam turris. De cette façon, outre qu'il ajoute, sans nulle autorité, la particule RIGIACUM, ville de la Gaule Belgique. Ptolomée, 1. 2, c. 9, la donne pour capitale aux peuples Attrebatii, mais au lieu de Rigiacum, quelques exemplaires imprimés portent Metacum. Ortelius, qui cite Divæus, dit que c'est, il transporte encore le verbe eft; ce qui, à le bien la ville d'Arras. Cependant le texte grec de Ptolomée dit Origiacum, Οριγίακον. RIGINIA. Voyez ERIGON. RIGIOMAGUM. Voyez RIGOMAGUM. 1. RIGNAC, bourg de France, dans le Rouergue, élection de Ville-Franche. Il y en a qui lui donnent le titre de ville. On n'y compte cependant guères plus de cinq cents habitans. = 2. RIGNAC, bourg de France, dans la Saintonge, diocèse & élection de Saintes. RIGNARIUM. Voyez REMONIUS. 1. RIGNY, bourg de France, avec titre de marquisat, dans la Touraine, diocèse de Tours, élection de Chinon. C'est une paroisse, dont la cure est à la collation de l'abbé de Cormery. 2. RIGNY, abbaye d'hommes, en France, dans la Bourgogne. Elle est de l'ordre de câteaux, & fille de clairvaux. Elle est située au diocèse d'Auxerre, & à cinq lieues de cette ville, près de la riviere d'Armanson. RIGNY-LA-SALE, lieu de France, dans la Champagne, diocèse de Toul, élection de Chaumont. L'abbé de faint Mansui est patron de la cure. Son église paroissiale est sous l'invocation de la nativité de Notre Dame. On veut que ce soit où les anciens rois & les empereurs s'assem prendre, n'a rien à reprocher au changement fait par Cluvier. Mais pourquoi recourir à de si grands remedes ? Ne seroit-il pas plus naturel de dire que par ces mots nisi quod apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mosella confunditur Rheno, Rigomagum oppidum eft .... Ammien Marcellin n'a pas prétendu dire que Rigomagum fut précisément au confluent de la Moselle & du Rhin, mais dans le quartier de ce confluent, ou dans le territoire qui pouvoit en dépendre. Apud confluentes est susceptible de cette explication. Par là, soit qu'on lise Rigodulum ou Rigomagum dans Ammien Marcellin, il n'en résulte aucun inconvénient. Dans le premier cas Rigodulum fera le village appellé aujourd'hui Rigol: dans le second Rigomagum sera le lieu connu présentement sous le nom de Rimagen. Enfin par-là, Ammien Marcellin & Tacite ne se trouvent plus en contradiction. RIGODUNUM, ville de la grande Bretagne, au pays des Brigands, selon Ptolomée, 1.2, 6. 3. C'est la même que le Bremetonacum d'Antonin. Quelques exemplaires marquent Rhigodunum. 1. RIGOMAGUM. Voyez RIGODULUM. 2. RIGOMAGUM, ville d'Italie. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route de Milan à Arles, en passant par les Alpes cottiennes. Elle étoit entre Carbantia & Quadrate, à douze milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. 3. RIGOMAGUM, ville de la Gaule, selon Ortelius qui cite Rob. Cenalis, & ajoute que c'est l'ancien nom latin de la ville de Rieux. Voyez RIEUX. RIGOMAGUS OU RICOMAGUS, nom latin de la ville de Riom en Auvergne. Voyez RIOM. RIGUSA, ville de l'Espagne Tarragonoise, selon Prolo mée, qui la donne aux Carpetains. Cette ville ne se trouve point dans le texte grec. RIHA OU EDESSE, ville de Mésopotamie. Pétis de la Croix, 1. 3, 6. 28, dans son Histoire de Timur - Bec, la marque à 76d de longitude, sous les 36d de latitude, RIHHA, village de la Terre-Sainte, à fix milles du Jourdain & à dix de Jerufalem. Le pere Nau, dans son Voyage de la Terre Sainte, l. 4, 6.3, dit que ce village est dans la place qu'occupoit anciennement la ville de JERICHO, & queRIHHA vient d'un mot arabe qui veut dire odeur. Ce nom qui n'est pas nouveau, poursuit-il, peut lai avoir été donné, ou à caufe du baume qu'on y recueilloit autrefois en abondance, ou à cause des roses fameuses qui y croitsoient. Voyez JÉRICHO. On n'y trouve plus de ce baume, si par ce nom l'on entend cette liqueur douce & odoriférante qui distile de l'écorce d'un arbrisseau par les coupures que l'on y fait. Mais il y a une huile médicinale & vulnéraire fort recherchée, & qui se fait du fruit d'un arbre nommé Zacchoum. C'est un arbre d'une grandeur médiocre, plein d'épines longues & très-piquantes. Il jette quantité de branches minces, mais d'un bois fort qui est couvert d'une écorce allez ressemblante à celle des citroniers. Sa feuille a du rapport à celle des pruniers pour la figure; mais elle est un peu plus ronde & beaucoup plus dure & plus verte. Son fruit pareillement approche affez de la prune. Cet arbre naît dans le pays sans culture comme les épines, & il se trouve en quantité. RIHN, petite riviere du Holstein, dans la province de Stormarie. Elle ramasse ses eaux de différens ruisseaux, passe par la ville de Gluckstat, & entre dans l'Elbe. * Hermann. Descr. Dan. p. 1035. RIKEL, petit bourg d'Allemagne, au diocèse de Liège. Il est connu pour avoir été la patrie de Denis le Chartreux, appellé communément Denis de Rikel, parce qu'il étoit de ce bourg, où il nâquit en 1402. Il ne fut pas moins recommandable par sa sainteté que par sa science. Il entra dans l'ordre des chartreux à l'âge de vingt-un ans ; & l'on a raison de s'étonner qu'il ait pu composer un si grand nom bre d'ouvrages que ceux qu'il a laisses, puisqu'il passoit la plus grande partie des jours en oraison. On l'appelle Docteur Extatique, à cause de son grand attachement à la contemplation. Il mourut le 12 mars 1471. * Corn. Dict. 1. RILLE, ville & baronnie de France, dans l'Anjou, diocèse d'Angers, élection de Baugé. Il y a un prieuré à la collation de l'abbaye de Marmoûtier. 2. RILLE ou RISLE, riviere de France, dans la haute Normandie, en latin Risela. Elle a sa source sur les confins du diocèse de Seez, environ une lieue au dessus de la paroisse du Mesnil-Hérard. Etant entrée dans le diocèse d'Evreux qu'elle traverse en arrosant l'Aigle, Rugles, Lire, Ferriere & le château de la Lune, elle perd ses eaux sous terre dans l'espace d'une lieue, & les retrouve aux environs de Groslay, après quoi elle continue son cours par Beaumont le Roger, reçoit la Carentone, au-dessus du pont de Nassandre, derniere paroisse du diocèse d'Evreux. Ensuite jusqu'à la mer elle sépare le diocèse de Rouen de celui de Lisieux, coule par le hameau nommé la riviere de Tibouville, & par les paroisses de Valville, Brione, Pontautou, Glos, Montfort, Annebaut, Corneville, Saint - Aignan du Fauxbourg de Pont-Audemer, Saint-Mars, port Saint-Samson, & se jette dans la Seine à la Roque, deux lieues au-dessous de Quillebeuf, à vingt lieues ou environ de sa source. RILLEY OU RELAY, abbaye de France, dans la Bretagne, diocèse de Rennes. Elle est de l'ordre de saint Augustin, de la congrégation de France, & réforme de Bretagne, à une lieue de Fougeres, sur la riviere de Couesnon. Elle fut fondée en 1024 par Alfride, seigneur de Fougeres. RILLY, bourg de France, dans la Touraine, diocèse de Tours, élection d'Amboise. RIM, nom d'une forteresse du royaume de Nubie, fituée sur les frontieres de l'Egypte. Cette place a été la cause de plusieurs guerres que les Egyptiens & les Nubiens ont faites entr'eux. Les Egyptiens s'en rendirent enfin les mattres en 341 de l'hegire, & se délivrerent, par la prise de cette ville, des courses fréquentes que les Nubiens faifoient sur leurs terres. RIMAGEN. Voyez RIMMAGEN. RIMAGGIO ou RIVO-MAGGIORE, bourg d'Italie, dans l'état de Genes, près de la côte de la mer, environ à deux milles à l'occident du golfe de la Spécie. Ce lieu, dit Leandro Alberti, Italia, fol. 21, est renommé en France & en Angleterre par les vins excellens que son territoire produit, & que l'on transporte dans ces deux royaumes. * Magin, Carte de la côte de Genes. RIMAK, vallée du Perou, à quatre licues de Pachacamac, du côté du nord. Elle étoit fort célébre dans le pays avant l'arrivée des Espagnols au Perou. Garcillasso de la Vega dans son Histoire des Incas, l. 6, c. 30, dic que Rimac est le participe présent, & fignifie celui qui parle. On appelloit ainsi cette vallée, parce qu'il y avoit une idole sous la figure d'un homme, qui, à ce qu'on prétend, répondoit aux demandes qu'on lui faifoit; & qui à cause de cela fut nommé Rimac, c'est-à-dire, celui qui parle. Cette idole étoit en grande vénération, On lui avoit bâti un temple magnifique, qui néanmoins ne l'étoit pas tant que celui de Pachacamac. Les grands-feigneurs y envoyoient des ambassadeurs pour confulter l'oracle dans les affaires d'importance. Les historiens espagnols confondent le temple de Rimac avec celui de Pachacamac. Car ils disent que ce dernier signifioit celui qui parloit; & ils ne font point mention du temple de Rimack. Cette faute, comme bien d'autres qui se sont glissées dans leurs histoires, vient de ce qu'ils ne savoient pas affez bien la langue, ou de ce qu'ils ne se mettoient pas beaucoup en peine d'approfondir les choses, ou de la proximité des deux vallées qui ne sont qu'à quatre lieues l'une de l'autre. C'est dans la vallée de Rimak que les Espagnols ont bâti la VILLE DES ROIS, & depuis nommée LIMA, mot corrompude RIMAC, de forte que RIMAC Ou LIMA & la VILLE DES ROIS sont la même chose. RIMAUCOURT, bourg de France, dans la Champagne, diocèse de Langres, élection de Chaumont. Les restes de ce lieu font croire qu'il a été autrefois une place considérable. C'est une baronnie qui appartient à une branche de la maison d'Anglure de Bourlemont. RIMENANT, petit village des Pays-Bas, dans le Bra bant, au-dessus de Malines, sur la riviere de Dyle. Le prince d'Orange étant campé dans ce lieu en 1572, courut un trèsgrand danger. Les Espagnols au nombre de huit cents chevaux, ayant en croupe des gens choisis, entrerent la nuit dans son camp, & quelques-uns même s'avancerent auprès de sa tente. Le prince étoit profondément endormi. Une petite chienne, qui couchoit sur son lit entendant l'allarme, lui grata tant de fois le visage qu'elle l'éveilla, après quoi les ennemis furent repoussés. * Diction. géograph.des Pays-Bas. RIMINI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglise & dans la Romagne. Elle est située sur le bord de la mer Adriatique, à vingt-cinq milles de Ravenne & à vingt de Pezaro. Quelques-uns veulent que cette ville ait pris son nom de celui de la riviere Arminum, aujourd'hui Marecchia, qui l'arrofe. Quoi qu'il en soit, RIMINI, en latin Ariminum, étoit une colonie romaine. Tite-Live, l. 27, la met au nombre des dix-huit colonies qui fournirent des secours à la république contre Annibal. Auguste l'orna de plusieurs bâtimens. Il y fit commencer entr'autres ce pont magnifique, que l'on voit encore fur la riviere de Marecchia. Tibere le fit achever. Il joignoit à Rimini la Voie Flaminienne avec la Voic Emilienne. Il y a plusieurs autres antiquités remarquables. On voit dans la grande rue, à l'entrée de la ville, un arc de triomphe élévé par Auguste. Il est d'une excellente architecture, & bâti de grandes piertes de marbre : mais il a beaucoup fouffert du tems; & les inscriptions en font presque toutes effacées. Derriere le jardin des capucins, font les ruines d'un amphithéâtre. A cinq cents pas plus loin hors de la ville est une tour de briques, qui servoir de phare à l'ancien port; mais la mer s'étant retirée à un demi - mille de cet endroit, le phare est préfentement environné de jardins. Rimini fut sujette aux Romains, jusqu'à l'arrivée des Lombards en Italie, & continua d'obéir aux exarques de Ravenne, tant que ceux-ci purent conserver leur puissance. Elle subit ensuite le jong des Lombards. Après les victoires remportées fur ceux-ci, |