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res qui forment l'isle de Casson. Elle est au sud de cette isle. Son nom vient de la couleur brune de ses eaux. Sa source est au bord du Niger, environ à un demi-quart de lieue de ce fleuve, & elle est en naissant si considérable, qu'elle n'est pas guéable à une lieue de là. * Labat, Rel. de l'Afriq. occid. t. 3, p. 291.

39.2. RIVIERE-NOIRE, riviere de l'Amérique septentrionale, & l'une de celles qui se déchargent à la côte orientale du lac Michigan, vers les 42o de latitude nord, un peu au-dessus de la Riviere Marameg. Elle forme à quelque distance au-dessus de son embouchure un lac de quatre lieues de circuit. * Charlevoix, Journal.

40. 3. RIVIERE NOIRE, riviere de l'Amérique septentrionale. Elle est différente de la précédente, & se décharge aussi dans le lac Michigan du côté de l'est; à huit lieues au nord de la riviere de Saint-Joseph. On trouve sur ses bords beaucoup de ginseng. * Charlevoix, Journal.

41. RIVIERE PILOTE. On donne en Amérique ce nom à un petit golfe de la Martinique, à la bande du sud, & à une petite riviere qui se jette dans ce golfe.

42. RIVIERE-PORTUGAISE. Voyez SENÉGA. 43. 1. RIVIERE-ROUGE, riviere d'Afrique, dans la Guinée. C'est la plus considérable que le Senéga reçoive. On l'a nommée Riviere Rouge, parce que le sable de son lit est rouge, & que son eau paroît de cette couleur; au lieu que celle du Senéga est fort claire. On dit que l'eau de ces deux rivieres a des qualités si contraires, que, si l'on boit de l'une, & sur le champ de l'autre, on ne manque pas de vomir; quoique ni l'une ni l'autre, prise séparément, ne produise cet effet. Ce qu'elles ne font pas non plus, lorsqu'elles sont mêlées ensemble dans le même Lit.

44.2. RIVIERE ROUGE ou RIO-COLORADO, grande riviere de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, à l'entrée de laquelle dom Ferdinand de Soto mourut. Elle coule eft & ouest pendant quelques tems, puis tourne au sud & va se jetter dans le Mislissipi, par les 131d de latitude nord. Elle n'est guères navigable que l'espace de quarante lieues. Dix lieues plus bas, on trouve la Riviere noire, qui vient du nord-ouest, & que forment plusieurs rivieres, lesquelles coulent parallelement avec la Riviere rouge. La principale est la Riviere des-Ouatchitas, dont on donne quelquefois le nom à la Riviere - Noire. * Charlevoix, Journal.

45. RIVIERE-VERTE, riviere de l'Amérique septentrionale. Elle est ainsi nommée, parce qu'une terre qui y tombe & qui vient d'une mine de cuivre, lui donne la couleur verte. Elle fut découverte en 1700 par le Sueur, qui avoit déja découvert la mine. Après avoir remonté quarante lieues la Riviere-de-Saint Pierre, depuis son embouchure, il découvrit cette Riviere-Verte. Il n'y put faire qu'une lieue, parce qu'elle étoit couverte de glaçons, quoiqu'on fut au mois de septembre.* Charlevoix, Hift. de la nouvelle France.

RIVIERES (les) petit canton de France, sur la côte occidentale de la presqu'ifle du Côtantin, vis-à-vis l'isle de Garneley. Ce canton comprend environ dix paroisses; entre lesquelles sont Barneville, Carteret, faint George, & Porbail. On y fait beaucoup de sel blanc.

RIVIERE-DEVANT, & RIVIERE-DERRIERE, deux lieux de France dans la Franche-Comté, diocèse de Besançon. Ces deux endroits ne font qu'une paroiffe, & ont en tout douze cents habitans.

RIVIERE-VERDUN, petite province de France, qui forme une élection de son nom dans la généralité d'Auch, mais qui est si mal arrondie, qu'elle a plusieurs de ses parties enclavées dans l'Armagnac, dans l'Aftaraque, dans le Comminge: mais sa principale partie & le siége de l'élection qui est générale, est le long de la Garonne. * Mém. dressés fur les lieux.

RIVILARENSES: on trouve ce nom, dit Ortelius, rtelius, dans une ancienne inscription, & il paroît que c'étoit un peuple d'Italie: car fon nom est joint avec ceux-ci VAL

FAVENTINA.

RIVO. Voyez l'article RIVIERE, N° 1.

RIVO FREDDO, bourg d'Italie, dans la Campagne de Rome, fitué sur une haute & roide montagne, au-defsus de laquelle il y en a encore d'autres qui la furpassent, & qui se peuvent mettre entre les plus hautes & les plus inacceffibles de l'Appennin. On voit au sommet de ces mon

tagnes plusieurs puits, entre lesquels il y en a deux si profonds, qu'en y jettant une pierre, on a le tems de pouvoir réciter deux vers de quelque poëte que ce soit, avant qu'elle touche au fond. Ces puits furent faits pour donner de l'air aux conduits d'eau de l'Edile Martius, ou de l'empereur Claude, destinés à faire passer les eaux du lac Fucin ou Celano jusqu'à Rome, sans que le cours en put être retardé par l'air renfermé. Claude y employa pendant douze années trente mille esclaves, à ce que dit Suétone; & Pline s'étonne comment ce conduit a pu être fait dans les entrailles des montagnes; de quelle maniere on a tiré dehors la terre, & fait fortir les pierres ; & comment il a été possible de travailler dans l'obscurité. * Leandro Alberti, Descr. d'Ital. p. 149.

RIVO-DI-MOSSO O RIVO-DI-MORTE, riviere d'Italie, au duché de Spolete. On l'appelle auffi ALLIA & CAMINATE, parce qu'elle passe au pied du bourg CamiNATE, situé sur une colline, à seize milles de Rome. Cette riviere se jette dans le Tibre, proche du port de MonteRotondo. Elle a pris le nom de Riviere ou Ruisseau des morts, depuis la sanglante bataille livrée entre Brennus, chef des Gaulois, & l'armée romaine, dans laquelle les Romains furent défaits; ce qui facilita aux Gaulois la prise de Rome, qu'ils saccagerent entierement à la réserve du capitole. Anciennement cette riviere faisoit la separation entre le territoire des Sabins & celui des Cruftuminiens. * Leandro Alberti, Ital. p. 106.

RIVO-DEL-SOLE, petit torrent d'Italie, au duché de Spolete. On croit que c'est le ruitseau nommé Digentia par Horace, Epit. 18, v. 104. Voyez à Rio, l'article Rio-delSole.

RIVOLI, Ripula, ville d'Italie, dans le Piémont, à six milles de Turin, du côté du couchant, fur la route de France & de Savoie en Italie. Elle est située en partie sur le haut, en partie sur la pente d'une colline très-agréable. Il n'y a pas d'apparence que le nom de Rivoli vienne de Rivus, ruisseau : car on ne voit pas beaucoup de ruisseaux dans ce quartier. La colline sur laquelle cette ville est bâtie, produit toutes fortes de fruits & en abondance. De côté & d'autre se présentent de vastes campagnes, dans lesquelles s'élevent d'espace en espace de petites collines, qui produisent aussi abondamment des fruits, du bled & du vin. La ville de Rivoli, quoique petite, est fort peuplée. On y compte environ huit mille ames & trois paroilles, dont la premiere dédiée à la sainte Vierge, est une collégiale, où il y a trois dignités, qui sont le prévôt, l'archiprêtre & le chantre. On y voit outre cela trois maisons religieuses, favoir des dominicains, des carmes & des capucins. * Thea trum Pedemont. t. I, part. 2.

Le château de Rivoli fut bâti par les anciens princes de Savoie, que la situation agréable de l'endroit invita à en faire un lieu de plaisance. Charles Emanuel, premier duc de Savoie, lui donna la forme d'un palais, l'orna & l'enrichit de belles & curieuses peintures, parce qu'il y étoit né.

RIVOLTA, selon Leandro Alberti; & RIPA-ALTA, selon Merula, bourg d'Italie dans le Milanès, en deça du Pô, sur la rive gauche de l'Adda. Ce lieu est fameux par la victoire que Louis XII remporta le 14 mai 1509 fur l'armée des Vénitiens. Cette bataille porte aussi le nom de bataille d'Aignadel, village voisin.

RIVOUR (La) village de France, avec abbaye, dans la Champagne, à deux lieues de Troyes, vers le Levant. Cette abbaye qui est de l'ordre de câteaux, & fille de Clairvaux, fut fondée en 1140 par Hatton évêque de Troyes. Saint Bernard y mit pour premier abbé Alain, qui fut depuis évêque d'Auxerre. L'église est d'une très-belle architecture. On voit la vie de la Vierge en bas-relief, dont les figures sont de très bon goût.

RIVUS-FRANCORUM. Voyez, au mot Rio, l'article RIO-FRANCO.

RIZZA, en latin Aricia, ville d'Italie dans la Campagne de Rome. Cette ville est aujourd'hui peu de chose. Voyez ARICIE.

RIZZUTO (Cap de), cap d'Italie dans la Calabre ultérieure, au midi de celui della Nave.

ROA, ville d'Espagne, dans la vieille Castille, sur le Duero, dans une vaste campagne que ce fleuve arrose. Elle est entourée de doubles murailles, défendue par une citadelle, & ornée d'un beau palais qui appartient aux comtes de Siruela, seigneurs de la ville. Roa a sous sa jurisdiction seize villages. Son terroir eft fertile en bled & en vin, & nourrit du bétail. On ne lui donne que cinq cents habitans, parmi lesquels on compte trente familles nobles. Il y a trois paroisses, dont une qui est collégiale, est composée de douze chanoines, de quatre bénéficiers, d'un prieur & d'un archiprêtre. Cette ville fut peuplée en 950 par le comte de Nuño Nunex; &, felon d'autres, par Muños de Guzman, seigneur du château de Guzman Oyvilla, qui est à une lieue de Roa. Ce comte eft regardé comme la tige des Guzmans. Cette ville fut ruinée en 1083, & fut depuis rétablie par le roi dom Alfonse VI. On la nomma d'abord RUEDA, & par corruption on est venu à l'appeller Roa. En 1439, sous le regne de dom Juan II, roi de regle Castille, les François étant entrés dans le pays, & s'étant logés dans la ville de Roa, furent égorgés par les habitans. En récompense le roi lui accorda un privilége: savoir que toutes les nourrices qui auroient alaité des gentilshommes seroient exemptes pendant toute leur vie de payer aucun impôt ; & de plus il affranchit tous les habitans de tribut pour sept ans. Délices d'Espagne, p. 192. Silva Poblac. de Espana, fol. 61.

comtes

ROAME, ville de la Gaule Narbonnoise, selon l'itinéraire d'Antonin. C'est la même ville que Rame. Voyez RAME. ROANNE. Voyez ROUANNE. ROANOKE, & felon de l'Isle, Raonack, petite isle de l'Amérique septentrionale dans la Caroline, au canton d'Albemarle.

ROATO, bourg d'Italie dans l'état de Venise, au Brescian, environ à quinze milles au nord de Brescia, sur une petite riviere qui se jette dans l'Oglio. Ce bourg est situé dans une plaine fertile, peuplée de divers villages, & qu'on nomme la Franche-Cour, en Vénitien Franza Curta; ce que d'autres traduisent par la Cour Françoise, ou la Petite France; & ils prétendent que ce nom vient de ce qu'un grand nombre de François s'établirent dans cette plaine, du tems que le duché de Milan appartenoit à la France. * Magin, Carte du Brescian.

ROBATHA, ville de la Palestine, selon la notice des dignités de l'Empire.

ROBEC, petite riviere de France, dans la Normandie. Elle a sa source à saint Martin du Vivier. Son cours n'est que d'une lieue. Elle passe par le bourg de Darnetal; & fe rend ensuite à Rouen, où elle fert aux teinturiers, aux tanneurs & à d'autres ouvriers à qui l'eau est nécessaire: elle se décharge dans la Seine. * Corn. Dict.

ROBEL, riviere d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, sur le bord du lac Muriz, du côté de la marche de Brandebourg. * Zeyler, Topogr. Saxon. infer. P. 203.

ROBEN-EILAND ou l'ISLE - ROBIN, isle d'Afrique, vers le cap de Bonne-Espérance, à l'entrée de la baye de la Table, entre le fort des Hollandois & l'isle Dassen. RobenEyland ou l'Isle Robin, veulent dire l'isle des Lapins. Elle a pris fon nom du grand nombre de ces animaux, qui fe tiennent sur les écueils & fur le rivage. Ils s'y sont extrêmement multipliés depuis l'an 1601, que Spilbergen y porta les premiers lapins. Il se trouve aussi dans cette ifle quantité de brebis fort graffes. Elle a trois lieues de circuit. Elle est plus grande, plus haute & plus couverte de verdure que celle de Daffen. Cependant elle n'est point habitée. * De l'Ifle, Atlas. Dapper, Descr. d'Afrique, p. 390.

ROBEQUE baronnie de France dans l'Artois, au bailliage d'Aire. Elle fut érigée en principauté en 1530, en faveur d'une branche de la mailon de Montmorenci.

:

ROBER, riviere d'Allemagne, dans l'archevêché de Trèves. C'est l'Erubrus ou l'Erubris d'Ausone. Cette riviere se jette dans la Moselle, à Trèves.

ROBERMONT, abbaye de filles, ordre de câteaux, dans le pays de Liége, au marquisat de Franchimont à la droite de la Meuse au levant, & au voisinage de Liège.

1. ROBERT, (cul-de-fac) ance ou baye, sur la côte de l'isle de la Martinique, entre la pointe du Gallion, & la pointe à la Rose. Ce cul-de-fac est renfermé par l'iflet de Monfieur, & donne son nom à une paroisse assez confidérable. Il y a encore une autre iflet plus avancé en mer que celui de Monfieur; de forte que ces deux iflets couvrent l'ouverture du cul-de-fac, brisent l'impétuosité de la mer, & rendent cette baye un port für & tranquille. L'on y entre par trois paffes, dont celle qui est entre les deux islets,

est large de soixante toises, & affez profonde pour que les plus gros vaisseaux n'y courent aucun danger. Ce port est capable de retirer une armée navale, si commodément, que les plus gros vaisseaux peuvent mouiller affez près de la terre pour y mettre une planche.

2. ROBERT, (cul-de-fac) paroisse de l'isle de la Martinique, à la bande de l'est. Elle est desservie par les jacobins. Ce lieu étoit autrefois de la paroisse de la Trinité. On l'érigea en paroisse en 1694. Il y avoit auparavant une petite chapelle dédiée à fainte Rofe.

ROBION ou ROUBION OU REBRE, petite riviere de France, dans le Dauphiné. Elle a sa source dans la partie occidentale du Gapençois, près de Montmaurin. Elle traverse le Diois & le Valentinois de l'orient à l'occident en serpentant; &, après s'être partagée en deux branches, dont une se détourne vers le midi pour aller baigner la ville de Montelimart, toutes deux vont se jetter sur la rive gauche du Rhône.

ROBISCH, bourgade d'Allemagne, dans le duché de Stirie, au comté de Cilley, vers les confins de l'Esclavonie. On croit que c'est la Ragundona des anciens.

ROBLANO, territoire d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre. Il comprend cinq villages fort peuplés, & dont les habitans sont à leur aise, parce que le terroir leur fournit abondamment ce qui est nécessaire à la vie. * Leand. Alberti. Ital. p. 211.

ROBOGDII, ancien peuple de l'Hibernie, selon Ptolomée, l. 2, c. 2, qui le place dans la partie septentrionale. Il occupoit Londonderry, Antrim, & une partie de Tyrone.

ROBORARIA, lieu d'Iralie, dans le Latium. L'itinéraire d'Antonin le place sur la voie latine, entre Ad-Decimum & Ad-Pictas, à fix milles du premier de ces lieux, & à dix-sept milles du second.

ROBORETUM, ville d'Espagne, selon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de Bracara à Asturica, entre Pinetum & Compleutica, à trente-fix milles de la premiere de ces places, & à vingt-neuf milles de la seconde.

ROBORIS, nom d'un lieu dont il est parlé dans le Code Théodofien, 8, Tit. de Cursu publico.

ROBUS. Ammien Marcellin, 1. 30, 0.3, dit que les habitans de Bâle appelloient ainsi un fort ou un retranchement près de leur ville. Les uns croyent que ce lieu est présentement renferiné dans la ville; d'autres le mettent dans le fauxbourg.

ROC. Voyez ROCHER.

1. ROCA, ifle d'Afrique. Voyez Rocca, No. 4. 2. ROCA. Voyez au mot IsLe, l'article ISLE DE ROCA.

ROCANA. Niger appelle ainsi une ville de la haute Moesie que Ptolomée, 1.3, c. 9, appelle Eleta, & nommée par Antonin Ægeta. Voyez ces mots

ROCAS, peuple d'entre les Goths, vaincupar les Wandales, selon Jornandès, de reb. Get. c. 23. 1. ROCCA. Voyez ROCHE & ROCHER.

2. ROCCA, forteresse d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre d'Otrante. Elle est située sur un rocher, ce qui la rend fi forte, qu'on la tient pour imprenable, pourvu qu'elle soit fournie de vivres & de munitions de guerre. On croit que c'est l'ancienne Lupia. * Leand. Alberti, Italia, p. 236.

3. ROCCA, lieu d'Italie, dans l'état de Venise, au Brescian, sur la rive méridionale du lac d'Idro, à l'embouchure d'une petite riviere qui tombe dans ce lac. * Magin, Carte du Brescian.

4. ROCCA, ifle d'Afrique, au nord de Lobo, l'une des Canaries. Elle est située entre l'isle Graciosa au midi, & celle d'Alagranca au nord occidental. De l'Isle, Atlas.

5. ROCCA D'ANFO, ville d'Italie, dans l'état de Venife, au Brescian, sur la rive septentrionale du lac d'Idro. Cette ville est très-petite, mais forte.

6. ROCCA-DI-ANNONE, vulgairement Nono, forteresse d'Italie, dans le Montferrat, au sommet d'une montagne, sur la route d'Alexandrie à Asti. * Leandro Alberti, Ital. p. 382.

7. ROCCA D'ARAZZE, forteresse d'Italie, dans le Montferrat, au sommet d'une niontagne, sur la route qui conduit d'Alexandrie à Asti. Cette fortereffe, & celle de Rocca-di-Annone, sont aux deux côtés de la route dont il vient d'être parlé.

8. ROCCA - DE - FIUMESINO, forteresse d'Italie, Tome V.

P

dans la marche d'Ancone, près de l'endroit où la riviere Fiumesino se décharge dans la mer. Cette fortereffe, garnie d'une bonne artillerie, défend cet endroit de la côte contre les descentes des corsaires. Elle remplace l'Ad-Sextias, marqué dans la table de Peutinger.

9. ROCCA - IMPERIALE, forteresse d'Italie, au royaume de Naples, dans la Bafilicate. Elle tire fon nom de Frédéric II, roi de Sicile & empereur d'Allemagne, qui la fit bâtir. Alphonse II, roi de Naples, en fit une forteresse considérable dans le tems qu'il étoit encore roi de Naples.

10. ROCCA-MADORE (sainte Marie de) abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Sicile, dans la vallée de Demona, au diocèse & à quatre milles au midi de Meffine.

11. ROCCA-MONDRAGONE, bourgade d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour, au midi de Sesta, & au midi occidental de Carinola. On la croit bâtie des ruines de l'ancienne SINUESSA. * Magin, Carte de la terre de Labour.

12. ROCCA-DEL-PAPA, petit fort d'Italie, dans l'Etat de l'Eglife, & dans la Campagne de Rome, sur une montagne. C'est là qu'étoit l'ancien Algidum, ainsi nommé du grand froid qu'on ressent sur la montagne, qui est fort haute. Leand. Alberti, Ital. p. 144.

13. ROCCA-PARTIDA, cap de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Guaxaca. Il s'avance dans la baye de Campêche, & divers naufrages de navires qui s'y sont perdus sur des rochers cachés sous l'eau, qui bordent la côte, l'ont rendu très-célébre. Il descend des montagnes de Saint-Martin, qui s'étendent entre le nord-oueft & le sud eft, & qui font éloignées de la ligne de 17d 48'. Les mariniers qui passent par cette côte observent soigneusement ces montagnes, agnes, pour dresser de là leur cours en droiture. * De l'Isle, Atlas. Descr. des Indes occidentales, 1. s,

5, C. 22.

14. ROCCA-SECCA, château d'Italie, dans l'Etat de l'Eglise & dans la Campagne de Rome. C'est où la mere de saint Thomas d'Aquin le tint inutilement enfermé trois ans, pour l'obliger à quitter l'habit de l'ordre de S. Dominique, & à retourner dans le monde. * Leand. Alberti, Italia, p. 141.

ROCCEAS. Voyez DIANA-TEMPLUM.

1. ROCCELLA. Voyez ROCHER.

2. ROCCELLA, felon Corneille; & RUCELLA, selon de l'Ifle, bourgade de Sicile, affez près de la côte septentrionale, dans la vallée de Demona, & dans le canton appellé Reggione-di-Bayharma. Elle est voisine d'une petite forteresse, bâtie précisement sur la côte de la mer.

3. ROCCELLA, forteresse d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure. Leandro dit, Ital. p. 217, qu'elle est située sur une haute colline, qui passe pour un cap, n'étant qu'à cinq cents pas de la mer.

ROCHDALE, bourg d'Angleterre, dans la province de Lancastre. Il tient marché public. * Etat présent de la gr. Bret. t. 1, p. 80.

1. ROCHE. Voyez ROCHER.

2. ROCHE, (LA) petite ville du Genevois, assez près de la riviere d'Arve, à la gauche. Elle est bâtie sur une petite élévation. * De l'Ifle, Atlas.

deux lieues au midi d'Angoulême. Elle appartient au baron du même nom, puîné des vicomtes de Lavedan.

6. ROCHE-D'AGOÛT, lieu de France, dans le Bourbonnois, diocèse de Clermont, élection de Gannat. C'est une paroisse située dans la montagne de Nuits, sur des côteaux. Le lieu est fort par sa situation. On y trouve des pierres claires & brillantes, qui imitent la beauté des diamans, quand elles font bien taillées. Ce font terres maigres à seigle & avoine, bons pâturages, foins abondans, engrais des bestiaux, dont on fait bon commerce, & beaucoup de bois taillis & de futayes.

7. ROCHE-BEAUCOUR, bourg de France, dans le Périgord, diocèse & élection de Périgueux. Il est partagé par la petite riviere de Lizone en deux parties. Celle qui est à l'orient, est du Périgord ; & celle qui est à l'occident, est de l'Angoumois. Auprès, il y a des mines de fer qui fournissent des canons & d'autres munitions de guerre l'arcenal de Rochefort.

à

8. ROCHE-BERNARD, (LA) bourg & baronnie de France, dans la Bretagne, diocèse de Nantes. Elle fait partie du duché de Coiflin. Le bourg est situé sur la Vilaine, à quatre lieues de son embouchure dans la mer, où il y a un port. La Roche-Bernard est une des anciennes baronnies de Bretagne. Celui qui la posséde, préside à fon tour, au corps de la noblesse, quand il se trouve aux états de la province. Il doit y avoir neuf de ces baronnies; mais le nombre ne se trouve plus. Il y en a de réunies au domaine du roi, comme la baronnie de Fougère. La baronnie de la Roche-Bernard, celle de Pont-Château, la seigneurie de la Bretesche, &c. furent érigées en duché pairie sous le nom de Coislin, en faveur d'Armand du Cambout, marquis de Coiflin, par lettres-patentes du mois de décembre de l'an 1663, registrées au parlement de Paris le 15 du même mois de la même année. Elle fut éteinte en 1738, par la mort d'Henri-Charles du Cambout de Coislin, évêque de Mets. * Piganiol, Desc. de la France, t. s,

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10. ROCHE-CHOUART, ville de France, située aux confins du Poitou & du Limosin, sur une riviere qui se décharge en celle de Vienne, au-dessous du village de Granor, en latin Rupes-Chawardi. Elle est bâtie sur la pente d'une montagne, au haut de laquelle est le château, dans la cour duquel est une belle fontaine, qui fournit de l'eau à la plupart des habitans de la ville. Ce qu'on y voit de plus agréable, c'est qu'outre une affez grande allée d'arbres, plantés sur une terrasse, à même hauteur que le rezde-chauffée du château, il y a derriere ce même château une esplanade fort ample, foutenue de bonnes murailles, & plantée aussi de beaux arbres , ce qui fait une promenade charmante, d'où l'on découvre tous les environs. Cette ville n'a qu'une paroifle, & donne son nom à la maifon de Roche-Chouart, l'une des plus illustres de France. Roche-Chouart est le chef-lieu d'une vicomté très-confidérable, dont la justice est très-étendue. La ville a un maire. Outre la paroiffe, il y a un prieuré simple & un couvent de dominicains. Corn. Dict. sur des méinoires manuscrits de 1705.

3. ROCHE, (LA) en latin Rupes-Ardenna, ville des Pays-Bas, dans le duché de Luxembourg. Cette ville située dans la forêt d'Ardenne, a un château fortifié, & bâti fur une roche très-haute, qui lui a donné fon nom. On y voit une vieille tour, appellée la tour des Sarrafins, avec des inscriptions, qui font voir que la ville étoit considérable dès l'an 800. L'empereur Venceslas, en mariant sa niéce Elifabeth, fille de Jean, margrave de Moravie & de Gorliz, avec Antoine, duc de Brabant, lui donna le duché de Luxembourg & le comté de Chini; mais il se ré-Touraine & du Maine, étoit de leurs descendans. Cette

serva la ville de la Roche & ses dépendances. * Zeyler, Topog. Luzenburg. p. 242.

4. ROCHE ou la ROCHE, abbaye d'hommes, en France, & de l'ordre de S. Augustin. Elle est située dans le diocèse de Paris, au commencement de la petite riviere d'Yvette, près du diocèse de Chartres, à huit lieues de Paris. Elle a été fondée en 1190 ou 1232, par les seigneurs de la maison de Levi. Il n'y a plus de religieux.

5. ROCHE-AVARY, (LA) baronnie de France, dans l'Angoumois, diocèse & élection d'Angoulême. Elle est stuée au bord de la petite riviere de la Bouerine, à

11. ROCHE-COURBON, baronnie de France, dans la Touraine, diocèse & élection de Tours. C'est une paroiffe, qui fait partie du duché de Luynes. Elle n'est considérable que par son titre & par son ancien château, bâti par Robert, seigneur des Roches, au commencement du onziéme siècle. Courbon, l'un de ses successeurs, lui donna fon nom. Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, de

terre fut unie au duché de Luynes en 1619. Il y a trois châtellenies & vingt-deux fiefs qui en dépendent. La cure est à la présentation du doyen du chapitre de Tours.

12. ROCHE-DERRIEN, (LA) bourg de France, en Bretagne, à deux lieues au midi de Tréguier. Il est fameux par plusieurs fiéges qu'il soutint au quatorziéme siécle, & par une sanglante bataille qui se donna sous ses murailles en 1347, dans laquelle Charles de Blois, qui reclamoit le duché de Bretagne, demeura prifonnier.

13. ROCHE-FOUCAUD ( LA ) ville & duché de France, avec château, dans l'Angoumois, élection d'An

1

goulême, sur le bord de la Tardouère. Il y a dans cette ville une église collégiale & une maison de carmes. La Roche-Foucaud donne le nom à une illustre maison. M. le duc de la Roche-Foucaud est le premier vassal du duché d'Angoulême, & le plus grand terrier du pays. Quatre baronnies dépendent de fon duché. La seule seigneurie de la Roche-Foucaud, contient dix-neuf paroisses. En 1525, François I, roi de France, érigea cette terre en comté; & Louis XIII l'érigea en duché pairie par lettres patentes du mois d'avril 1622, enregistrées le 4 de septembre 1631. Cependant comme le duc de la Roche - Foucaud n'alla prendre sa premiere séance au parlement qu'en 1637, il a été réduit à ce rang par l'édit de 1711.* Piganiol, Desc. de la France, t. 5, p. 28 & 39.

ROCHE-GUION, (la) bourg de France, dans l'ifle de France, sur les frontieres de la Normandie & fur la riviere de Seine, avec le titre de comté, château & haute justice, en latin Rupes-Guidonis. Il est situé trois licues audessous de Mante & au-dessus de Vernon, entre Veteuil, Villarceaux, Gasny & Giverny. L'église paroissiale, proprement bâtie, est dédiée à S. Samson. Il y a autli un prieuré simple, sous le titre de la sainte Trinité, & la chapelle du château est très-bien fondée. Ce château, construit fort solidement au pied de la roche, a de bonnes tours & de bons follés. Les appartemens en font grands & ornés de peintures. On monte du château à une groffe & haute tour, élevée sur le haut de la roche vive, qui lui fert de donjon, & d'où l'on découvre deux à trois lieues du cours de la Seine, & une grande étendue de pays, dont le territoire consiste en vignobles, terres de labour, bois & prairies. On tient à la Roche-Guion un marché considérable tous les mardis, & il y a foire à la S. Matthieu & à la fainte Catherine. On trouve un bac de passage devant le château. * Corn. Diction. Mémoires dresses sur les lieux

en 1702.

ROCHE-MAURE, petite ville de France, dans le bas Vivarais, à la droite du Rhône. C'est une des villes maîtresses du diocèse.

ROCHE-MILLAY, (la) bourg de France, dans le Nivernois, diocèse & élection de Nevers. Cette paroisse est située dans un pays montagneux, fur une petite riviere du même nom, , à sept lieues de celle de Loire, & à deux de la ville de Luzy. L'évêque d'Autun est patron de la cure. Ce font terres ingrates & mauvaises. On y recueille du seigle, un peu d'avoine, des foins suffisans pour la nourriture des beftiaux. Il y a très-peu de bois & peu de commerce. Les habitans sont pauvres.

ROCHE-POSAY, (LA) ville de France, en Touraine, sur la Creuse, un peu au-deflous de l'endroit où elle reçoit la Gartempe, entre le Blanc & la Haye. Elle a des eaux minérales que l'on boit pour rétablir sa santé. Prises au commencement de l'été, elles sont limpides & fans faveur. Par évaporation on n'en a tiré qu'un peu de terre grise, sablonneuse, de faveur un peu faline, & ne faisant que un ou deux mille sept cents du poids de l'eau. Le peu de sel qui étoit dans cette résidence pouvoit être rapporté au sel commun. * Piganiol, Desc. de la France, t. 7, p. 3.

& 67.

ROCHE-SUR-YON, (la) bourg de France, avec titre de principauté, dans le Poitou, élection des Sables d'Olonne. Il a pris son nom de la petite riviere d'Yon, auprès de laquelle il est situé, à cinq lieues au nord de Luçon. Il appartient à la maison de Bourbon-Conti, qui l'a hérité de celle de Montpentier.

ROCHEDAL, selon Corneille. Voyez ROCHDALE. 1. ROCHEFORT, ville de France, dans la Beauce, diocèse de Chartres, élection de Dourdan, est un ancien comté que poffede aujourd'hui la maison de Rohan-Guémené. Cette ville petite & peu considérable est située près saint Arnoult, dans le pays d'Iveline, sur un ruisseau qui passe auprès d'Arpajon. Le Château est assez beau.

2. ROCHEFORT, ville & comté de France, diocèse & élection de Clermont en Auvergne.

3. ROCHEFORT, petite ville de France, de l'élection de Roanne en Forez, est située près du Lignon, environ à quatre lieues de Feurs.

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4. ROCHEFORT, fur Charente , en latin Rupeforville moderne de France, en Aulnis, est selon le méridien de l'observatoire de Paris à 3d 18', 34' de longitude; & à 46d2', 34" de latitude.

Ce n'étoit originairement qu'un château bâti dans les marais, & qu'environnoient quelques chaumieres habitées par des paysans & des pêcheurs. Dans les anciens titres ce château est appellé Rocafortis. La châtellenie qui ne peut guère remonter qu'à la moitié du onzième siècle, avoit plusieurs fiefs servans. Le plus ancien de ses seigneurs que l'on connoisse, est Hugue de Rochefort, (Hugo dominus Rocafortis, ) lequel en 1096 souscrivit l'acte d'une donation faite à l'abbaye de saint Maixent en Poitou. Albuin de Rochefort souscrivit en 1097 une donation faite à l'abbaye de Tonnai-Charente; & en 1109, une autre donation pour l'Eglise de Bouhet en Aulnis. En 1137 Eble de Mauléon & Geoffroi de Rochefort ravagerent la Baronnie de Châtel-Aillon. En 1236, Eble ou Hugue de Rochefort (car on le trouve sous ces deux noms) est qualifié chevalier. En 1243, Geofroi, Eble & Charles de Rochefort, furent au nombre des garans & arbitres de la trève entre la France & l'Angleterre; dictatores & emendatores Treuger. En 1271, Geoffroi de Rochefort servit en qualité de chevalier Philippe le hardi, dans une guerre contre le comte de Foix; il devoit quarante jours de service avec trois écuyers. En 1300, Pierre Bouchard, seigneur de Cornefou, & Yolande de Rochefort sa femme, échangerent la Seigneurie de Rochefort avec Guillaume l'Archevêque, seigneur de Parthenai; Philippe le bel empêcha cet échange, & Pierre Bouchard & sa femme traiterent avec ce roi de leur Châtellenie, moyennant d'autres terres & quatre mille livres, qui leur furent comptées par le sénéchal de Saintonge. Cet échange réunit le château de Rochefort ala Couronne. Il en fut distrait par le roi Jean qui le donna à Guichard d'Angles. Edouard, prince de Galles & duc d'Aquitaine en jouissoit en 1367: mais le roi Charles V le réunit à son domaine, & l'incorpora au gouvernement de Saintonge en 1372. Au mois de novembre 1448, Charles VII en fit don à Jacques Stuart, roi d'Ecofle, & à ses hoirs mâles; mais il revint ensuite à la couronne, on ne fait pas en quelle année; & Louis XI, en septembre 1462, donna la seigneurie & le château de Rochefort au sénéchal de Saintonge, Olivier de Cœtivi, pour lui tenir lieu de douze mille écus d'or & des droits du roi sur les terres de Royan & de Mornac, que ce sénéchal, en 1. 1458, avoit eus de Charles VII, en considération de ses services, & de fon mariage avec Marguerite, fille naturelle de ce prince. Olivier de Cœtivi perdit la seigneurie de Rochefort en 1465, que Louis XI en fit présent à Charles d'Anjou, comte du Maine; mais elle lui fut rendue en 1479. La châtellenie, terre, seigneurie & forêt de Rochefort furent aliénées en 1589, par Henri III à Pierre de Juyves, maître des requêtes du roi de Navarre, & à Henri Dieu-le-Fit, seigneur de la Brouffe. En 1598, il fut permis aux habitans de Rochefort sur Charente d'en acquérir la terre & seigneurie; ce qui n'eut point d'effet puisque le 11 de Septembre 1599, Rochefort fut donné par engagement à Adrien de Lozeré, premier valet-dechambre de Henri IV; & ce fût en 1664, que M. Colbert du Terron retira cette châtellenie, rachetable à perpétuité, des mains de Jacques Henri, seigneur de Cheuffes, lequel en fut le dernier seigneur particulier du chef de sa femme, petite-fille d'Adrien de Lozeré. Louis XIV avoit choisi ce lieu pour y mettre un département de la marine. L'époque de la fondation de la nouvelle ville est 1666, suivant la médaille qui fut frappée à cette occasion, qui porte pour légende Urbe & navali fundatis, & dans l'exergue Rupefortium, 1666.

La ville de Rochefort s'étend dans une forme très-irréguliere sur le bord de la Charente, laquelle fait un port capable de recevoir les plus grands vaisseaux, qui mouillent devant Rochefort même. Quand ils font déchargés de leurs canons, ils y font à l'abri de toute insulte de l'ennemi, parce que l'entrée de la Charente est défendue par les fortifications de la redoute de l'Aiguille, de l'isle Madame, du château de Fouras, du fort de la Pointe, du fort Lupin, & de la batterie du Vergerou; on peut aussi fermer cette entrée par une estacade.

Le chevalier de Clerville, commissaire ou ingénieur général du Royaume, dressa le plan de la nouvelle ville, où il n'a pas donné de grandes marques de sa capacité, non plus qu'aux fortifications de plusieurs autres places. M. Blondel, plus architecte qu'ingénieur, condusfit les bâtimens. On trouve de belles parties de détail ; mais on cherche en vain les beautés Tome V. Pij

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&la perfection, qui résultent de l'ensemble. En 1679, Μ. Ferri, directeur des fortifications, acheva la clôture du parc, avec des bastions qu'il fit élever. Le maréchal de Vauban imagina un nouveau projet en 1684 : il vouloit faire évanouir, en quelque forte, la grande irrégularité de l'enceinte, en la poussant au-delà de la riviere, & jusque dans la prairie de Rhone; ce projet fut étouffé sous les obstacles que la jaloufie oppofa. Aux grandes idées du premier ingénieur de l'Europe, on substitua un dessein bizarre. M. A. (Arnoul, intendant de marine à Rochefort ) pensoit à démonter tout l'arcenal. Il vouloit faire un canal qui devoit être placé à l'égard des formes (endroits où l'on travaille au radoub des vaisseaux) en une certaine convenance, pour en faire un beau tout. Son dessein étoit d'élever les magasins sur les bords, & de creuser un vaste bassin circulaire de l'autre côté de la riviere, autour duquel les vaisseaux auroient été rangés en croiffant; mais comme il y avoit infiniment loin de l'idée à l'exécution, il resta projet. On commença un canal, que j'ai tracé moi-même, & où il n'a jamais passé un sabot. C'est ce que l'on lit dans un mémoire manuscrit de M. Claude Maiffe, ingénieur ordinaire duroi, employé durant quelques années à Rochefort, & mort à Mézieres en 1737, âgé de 87 ans. On voit par là qu'il faut beaucoup rabbattre des magnifiques descriptions, que des gens qui n'étoient point de l'art, nous ont données de Rochefort. Cela n'empêche pas que les divers bâtimens qui servent à la marine ne foient bien exécutés, & même avec une sorte de magnificence. On remarque sur - tout la corderie, le magasin général, le magasin des vivres, la fonderie, les casernes, la mâture, le contrôle, les forges & les formes. M. Ferri donna le plan & le devis de ces dernieres en 1683. Elles font connoître les hautes & basses marées, lorsque la mer en descendant est parvenue au seuil des portes, elle ne descend pas plus bas. Elle s'arrête environ une demi-heure fans mouvement, & commence enfuite à monter. Deux régles, graduées & pofées sur deux massifs de pierres marquent les divers points d'élévation. Suivant un registre tenu depuis plusieurs années, au tems des équinoxes la mer monte à Rochefort de dix-sept à dix-huit pieds; dans les solstices de quinze & demi à seize & demi; & dans les autres tems de quatorze, le tout indépendamment des vents de sud & de fud-ouest, qui, soufflant avec beaucoup de violence portent les marées beaucoup plus haut. Dans les nouvelles & dans les pleines lunes, l'heure de la haute mer à Rochefort est à 4h 15' environ après midi.

Cette ville bâtie dans un terrein marécageux, dont le fond est une espece de cespes bituminofus propre à faire de la tourbe, & couverte par des hauteurs du côté du nord, est exposée au vent de sud, qui passant par dessus des marais falans, & fe chargeant de vapeurs malignes, en rend le séjour mal fain.

Il y a fiége royal établi en 1702; maîtrise particuliere des eaux & forêts, établie en 1703, & connoissant de tout ce qui concerne les bois dans le pays d'Aulnis, & dans ce qui composoit auparavant la maîtrise de Saintonge; & corps-de-ville érigé en 1718.

Il y a deux paroisses, l'ancienne qui est hors de l'enceinte de la ville; & la nouvelle qui est dedans : celle-ci est desservie par les missionnaires de S. Lazare, lesquels ont aussi la direction d'un séminaire ou maison de retraite pour les aumoniers de vaisseaux. Il y a de plus un couvent de capucins, qui font chargés d'instruire à la religion les matelots & les soldats de marine.

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Il parût en 1733 à Blois une histoire de Rochefort, dont l'auteur s'est beaucoup plus aidé de son imagination que de mémoires authentiques pour la composer. L'article auquel on a substitué celui-ci, n'étoit pas plus exact que cette histoire. * M. Arcère, Hift. de la ville de la Rochelle & du pays d'Aulnis, t. 1, p. 114-119.

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5. ROCHEFORT, en Ardenne, ville des Pays-Bas dans le Condros, aux confins du duché de Bouillon, & de l'évêché de Liége dont elle dépend pour le spirituel; à deux lieues de faint Hubert, à fix de Dinant, & à sept de Huy. On l'appelle ROCHEFORT, en latin Ruperfortium, parce qu'elle est de tous côtés située entre des rochers. C'est une très-ancienne seigneurie, dont les seigneurs étoient vassaux de l'église de Liége. L'Empereur Ferdinand II en fit un comté de l'Empire. Elle a appartenu à la France depuis 1681, qu'elle lui fur cédée par les Espagnols, auxquels la paix de Ryswick la rendit en 1698,

avec la plus grande partie du Luxembourg. Il y a dans cette ville un couvent de carmelites, & un château, qu'on prétend bâti par les Romains. Jean Ernest, comte de Louvestein, évêque de Tournay, abbé de Stavelo, à la maison duquel la ville appartient, fit rétablir ce château, qui peut aujourd'hui passer pour magnifique. Dans le voi. finage est l'abbaye de saint Remi, fondée en 1266, par Gilles, comte de Clermont & de Rochefort, pour des religieuses de l'ordre de câteaux, lesquelles vers 1470 furent remplacées par des religieux du même ordre, venus de l'abbaye du Jardinet, près de Walcourt. * Longuerue, Desc. de la France, t. 2, p. 130.

ROCHELLE, (la) Rupella, ville maritime de France & capitale du pays d'Aulnis. Elle est située à 46d 9. 21f de latitude, & 3d 29' 55 de longitude, à comter du méridien de l'observatoire de Paris.

Quelques-uns mettent cette ville au nombre de celles de l'empire romain: quelques autres la font exister dès le tems de Charles-Martel: d'autres enfin veulent qu'elle soit l'ancien Portus Santonum, dont parlent Ptolomée & les anciens itinéraires. Ces opinions démontrées fausses par Arcère, Hift. de la ville de la Rochelle, t. 1, p. 89 & suiv. ne doivent pas nous arrêter.

Le plus ancien monument qui nous découvre la Rochelle, dit cet historien, p. 94, est une charte de la restauration de l'abbaye de Saint Michel (en l'Herm.) Guillaume surnommé Tête-d'Etoupe, duc d'Aquitaine (& comte de Poitiers) fait mention dans cet acte, d'échange d'un fief nommé Santonum Vigueria. Un des principaux droits de ce fief concernoit l'ancrage & le lestage des navires, dans tous les ports de Saintonge, depuis la Rochelle jusqu'à Blaye, à Blavia ad Rupellam usque. Ainsi la Rochelle se montre pour la premiere fois un peu après le milieu du dixiéme fiécle ; mais au-delà, ce font des ténébres répandues.... La Rochelle qui semble fortir du néant en 961, s'y replonge tout à coup. Il faut franchir l'intervalle des tems écoulés depuis 961, jusqu'en 1139, pour la voir reparoître. Eh! sous quelle forme. Il n'est question que de sesmoulins donnés aux Templiers par Eléonor, (reine de France, duchesse d'Aquitaine & comtesle de Poitiers.) Il se présente un bref du pape Eugène (III,) dont la date eft (du 21 Février) de l'an 1152. Ce bref est adressé à Bernard, évêque de Saintes, pour l'engager à ne plus mettre d'obstacle à l'érection d'une nouvelle paroisse à la Rochelle. Le plan de cet établissement, formé par les Rochellois, avoit déja été approuvé par Eble de Mauléon & Géofroi de Rochefort, qui prétendoient être leurs seigneurs. Les motifs sur lesquels on appuyoit l'utilité de ce projet font déduits dans un titre de l'église paroissiale de faint Barthelmi : il est dit, que la distance entre la ville (villa) & l'ancienne paroisse de Notre-Dame de Cougnes, est extrêmement incommode, quand il s'agit d'aller remplir les devoirs de religion; qu'il est venu à la Rochelle une fi grande foule d'étrangers, que cette église ne pouvoit les contenir tous : il suit dela, que la Rochelle n'avoit que peu d'habitans, avant que cette peuplade lui donnât de nouveaux citoyens. Il s'enfuit encore que ce lieu étoit extrêmement petit, puisqu'il falloit franchir une grande distance pour aller à l'église de Notre-Dame de Cougnes. La Rochelle n'étoit pas alors murée ; & ses maisons destinées à loger des habitans d'une vile condition, étoient moins des maisons que des buttes nommées escrennes. Tous ces traits rassemblés ne nous préfentent pas une ville: il paroît qu'elle n'étoit guère qu'un bameau maritime; où s'il faut l'ennoblir un peu, un simple bourg, auquel la vraisemblance historique peut donner un demi-fiécle, ou tout au plus un.fiécle d'ancienneté, à rétrograder de l'an 961, jusque vers la fin du neuviéme fiécle. Si l'origine de la Rochelle est fi obscure, l'accroissement de cette ville est mieux connu. Tant que Châtel-Aillon a subsisté, dit Amos Barbot, (auteur d'une histoire manuscrite de la Rochelle,) le fond & lieu auquel dans son commencement la Rochelle a été bâtie, n'a été qu'un simple bourg & village habité de pauvres pêcheurs, gens de labeur & conimun peuple. Mais, la ville & forteresse de ChâtelAillon s'étant ruinées, le bourg & village de la Rochelle étant reconnu un lieu de bonne situation, agréable & de facile accès pour y entrer & fortir, commença à se fortifier de maisons, familles & habitans: on voit par ce témoignage que la décadence de Châtel-Aillon a été l'époque de l'agrandissement de la Rochelle. Après quelque détail fur les especes d'étrangers qui vinrent en foule à la Rochelle, & fur les occasions qui les y firent venir; l'historien ajoute, p. 97:

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