! états aux princes de France. Le contrat de la donation fut fait à Romans le 30 de mars 1349. Il y a dans cette ville une abbaye de filles de l'ordre de cîteaux, dédiée à S. Just, & fondée par Béatrix de Hongrie, mere de Humbert II, en 1532. Il y a encore divers autres couvens. De l'autre côté de l'Isére, Romans a un fauxbourg que l'on appelle le Péage. Cette ville est un gouvernement particulier du gouvernement militaire de Dauphiné. On remarque à Romans un calvaire modélé sur celui de Jerufalem, par Roman & Bossin, qui avoient fait le voyage de la Terre-Sainte. François I y mit la premiere pierre en 1520. * Longuerue, Desc. de la France, part. 1, p. 322. ROMANUS-AGER, canton de la Perse, dans la dépendance des Romains près de Rhabdios. On le trouvoit en allant de Dara en Perse, sur la gauche. Procope, Edif. L. 2, c. 4, a décrit ce pays. Voyez l'article RHABDIOS. ROMARICI-MONS, & quelquefois ROMERICI, ou RUMERICI-MONS, noms latins de la ville & de l'abbaye de Remiremont. Voyez REMIREMONT. ROMATIANA-ČIVITAS, ville d'Italie, dans la Carnie, aujourd'hui Cargna. Baronius in Not. ad Martyrol. Junii. 22, croit que c'est la ville d'Aquilée, & dit qu'elle fut appellée Romanicia & Romana, ou parce que c'étoit une colonie considérable des Romains, ou parce qu'elle avoit été fidéle à ses maîtres. Mais Ortelius veut que RomatianaCivitas soit le Portus Romatinus de Pline. Dans ce cas elle pourroit tirer son nom du fleuve Romatinum, qui mouille la ville de Concordia, & qu'on appelle aujourd'hui Leme ou Limene. ROMATINUM FLUMEN, fleuve d'Italie, dans la Carnie, selon Pline, 1. 3, c. 18. Il place une ville de même nom sur le bord de ce fleuve, vers son embouchure. Ortelius croit que la ville est celle dont il est parlé dans l'article précédent. ROME, ville d'Italie, autrefois la capitale d'un empire très-célébre, auquel elle donna son nom, & qualifiée aujourd'hui la capitale du monde chrétien. L'histoire de sa fondation par Romulus & Remus, est si connue, auffi-bien que l'origine & la naissance de ces deux princes, qui se firent passer pour fils de Mars, qu'il suffit d'avoir ici rappellé ces objets par ce peu de mors. Rome, bâte par des pâtres, & d'autres hommes grossiers & pauvres, ne fut d'abord qu'environ mille maisons, ou plutôt mille chaumieres, entourées d'une enceinte de murs de terre. Le palais de Romulus, lui-même, n'étoit construit que de joncs, & n'étoit couvert que de chaume. Les premiers Romains conduisoient la charrue, & cultivoient le terrein ingrat d'un pays stérile. Ils agrandirent leur territoire aux dépens de leurs voisins les plus proches; & leur ville s'accrut & fut fortifiée à la maniere du tems, à mesure qu'ils reculerent leurs frontieres. Malgré tout cela, jusqu'à la prise de Rome par les Gaulois, cette ville, qui devoit devenir la capitale du monde, la ville par excellence (Urbs,) fut moins une ville bâtie avec quelque régularité, qu'un assemblage informe de hutes semées au hafard. Romulus l'avoit bâtie sur le mont Palatin. Elle reçut divers accroissemens sous ses successeurs, le mont Coelius y fut ajouté par Tullus Hostilius; le Janicule & l'Aventin par Æneus Martius; le Quirinal, le Viminal & l'Esquilin par Servius Tullius; ce qui lui fit donner le surnoin de Septicollis, c'est-à-dire, la ville au sept montagnes ou plutôt collines; car ce n'étoient que des hauteurs affez médio. cres. Les diverses augmentations que Rome a reçues sous la république & fous les empereurs, font cause qu'elle renferme aujourd'hui douze de ces hauteurs ou collines, qui font; 1°. Monte Capitolino; 2°. Palatino; 3°. Aventino; 4°. Celio; 5. Esquilino ; 6°. Vinimale; 7°. Quirinale ou Monte Cavallo; 8°. Gianicolo; 9°. Pincio; 10°. Vaticano; II. Citorio; 12o. Giordono. Après que les Gaulois eurent saccagé Rome, & qu'ils eurent réduit en cendres les chaumieres de ses premiers habitans; les tribuns du peuple proposerent d'abandonner cette ville ruinée, & de transporter tout le peuple romain â Vèies. Le peuple étoit prêt d'y confentir; mais Camille, dont la prudence & la valeur avoient arraché les débris de Rome d'entre les mains des Gaulois, l'emporta par son autorité sur la faction des tribuns; & Rome fut rebâtie en partie aux dépens du trésor public, qui fournit la charpente & le bardeau, pour construire & couvrir les toits. Les édiles furent chargés de régler & de hâter les ouvrages; & Rome fur rebâtie toute en pierre en un an, mais fans aucune régularité, chacun ayant eu liberté de choisir le terrein qu'il aimoit le mieux. Rome plus solidement & plus agréablement bâtie qu'elle ne l'avoit été d'abord, ne fut encore qu'un amas irrégulier de maisons placées confusément en divers lieux, & les rues ne furent que des détours étroits; en sorte que l'on n'y pouvoit aller à quelque distance de l'endroit d'où l'on partoit, qu'en faisant de longs circuits, à travers mille embarras. Elle resta dans cet état tant que la république subsista, n'ayant reçu quelques embélissemens d'édifices publics, ou de maisons de riches particuliers, que lorsque des conquêtes faites dans la Gréce & dans l'Afie, eurent amené le luxe. Sous Augufte, la capitale du monde vit augmenter la magnificence de ses temples, & fut décorée de beaucoup de palais & de superbes maisons; mais son plan n'en devint pas plus régulier. Néron, choqué de la difformité de ce plan, & voulant avoir la gloire de rebâtir Rome & de lui donner fon nom, la réduisit en cendre. Il fit meure le feu dans différens endroits. L'incendie dura six jours & fix nuits; & de quatorze quartiers, dix furent confumés par les flammes. Les rues furent ensuite élargies & tirées au cordeau; les places agrandies & les quartiers environnés de portiques. Toutes dépenses dont Néron se chargea, de même que de faire enlever les démolitions & les décombres. Les maisons des particuliers, voutées jusqu'à certaine hauteur, furent baties d'une pierre qui résistoit au feu; mais pour remédier aux incendies, & même pour les prévenir, ces maisons furent toutes isolées & fans mur mitoyen, & l'eau retirée aux particuliers, fut amallée dans des réservoirs publics. La plus grande partie de Rome devint ainsi réguliere; & Néron, pour achever de l'embellir, y fit bâtir un superbe palais, moins remarquable par l'or & les pierreries prodigués dans ses ornemens, que par les campagnes, les forêts & les lacs, dont il étoit accompagné. Le nom de Rome, en latin Roma, a toujours été conservé à cette ville, quoiqu'on l'ait voulu changer. L'empereur Commode la voulut faire appeller Colonie Commodiene. Des rois Goths la nommerent Gothie. On l'a appellée auffi Valence, Cepsalon & ville d' Augufte; mais le public & la postérité n'ont jamais adopté ces denominations. Les auteurs l'appellent simplement Urbs, la ville, c'est-à-dire, la premiere de toutes les villes, la ville par excellence. On dit aussi Rome paienne & Rome chrétienne, Rome ancienne & Rome moderne. Rome dès le tems de la république, fut divisée en quatorze régions ou quartiers; & cette division subsista sous l'Empire. Il nous reste quelques anciennes descriptions abrégées de cette ville: mais elles font à peu près du tems des empereurs Valentinien I, & Valens. Voici l'extrait d'une que l'on attribue à Publius Victor. I. QUARTIER, appellé PORTA CAPENA. Son circuit étoit de douze mille deux cents vingt pieds : & l'on y comptoit neuf rues, dix petits temples, trente-fix commiffaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, quatre mille deux cents cinquante isles, cent vingt maisons, treize greniers publics, quatre vingt-deux bains particuliers, quatre-vingt-trois réservoirs d'eau, & vingt boulange ries. II. QUARTIER, appellé CALIMONTIUM. Il avoit douze mille neuf cents pieds de circuit, & l'on y comptoit sept rues, huit petits temples, vingt-huit commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille isles, cent trente-trois maisons, vingt-trois greniers publics, vingt bains particuliers, & douze boulange ries. III. QUARTIER, appellé ISIS ET SERAPIS MONETA. Le circuit en étoit de douze mille quatre cents cinquante pieds; & l'on y comptoit huit rues, vingt-quatre commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille sept cents cinquante-sept ifles, dix-huit greniers publics, quatre-vingts bains particuliers, foixante - cinq réservoirs d'eau, & douze boulangeries. IV. QUARTIER, appellé TEMPLUM PACIS. Il avoit treize mille pieds de circuit, & l'on y comproit huit petits temples, trente-deux commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille sept cents cinquantesept ifles; cent trente-huit maisons; huit greniers publics, foixante-dix-huit réservoirs d'eau ; & douze boulangeries. V. QUARTIER, appellé EXQUILINA CUM TURRE ET COLLE VIMINALI. Son circuit étoit de quinze mille neuf cents pieds, & l'on y comptoit quinze rues, quinze petits temples, soixante commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, & trois mille huit cents cinquante ifles, cent quatre-vingts maisons, foixante-dixneuf reservoirs d'eau, vingt-trois greniers publics, soixantequinze bains particuliers, & douze boulangeries. VI. QUARTIER, appellé ALTA SEMITA. Son circuit étoit de quinze mille fix cents pieds; & l'on y comptoit douze rues, seize petits temples, quarante huit commisfaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille cinq cents quinze ifles, cent quarante-cinq maisons, dix-huit greniers publics, soixante-quinze bains particuliers, fix refervoirs d'eau, & douze boulange ries. VII. QUARTIER, appellé VIA LATA. Il avoit douze mille sept cents pieds de circuit, & l'on y comproit dix rues, quarante commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, quatre mille trois cents quatre-vingtcinq ifles, cent vingt maisons, vingt-cinq greniers publics, & feize boulangeries. VIII. QUARTIER, appellé ForUM ROMANUM. Son circuit étoit de douze mille huit cents soixante - sept pieds, & l'on y comptoit douze rues, douze petits temples, quarante huit commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille huit cents quatre-vingts ifles, cent cinquante maisons, soixante-fix bains particuliers, dix-huit greniers publics, & cent vingt boulangeries. Le capitole étoit dans ce quartier. IX. QUARTIER, appellé CIRCUS FLAMINIUS. Il avoit treize mille cinq cents pieds de circuit; & l'on y comptoit trente rues, trente petits temples, deux cents vingt commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, trois mille sept cents quatre-vingt-huit ifles, cent quarante maisons, soixante-trois bains particuliers, douze greniers publics, & vingt boulangeries. X. QUARTIER, appellé PALATIUM. Il avoit douze mille fix cents pieds de circuit; & l'on y comptoit six rues, fix petits teinples, vingt-quatre commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille fix cents quarante-quatre isles, quatre-vingt-huit maisons, quatre-vingts réservoirs d'eau, quarante-huit greniers publics, trente-fix bains particuliers, & douze boulange rics. XI. QUARTIER, appellé CIRCUS MAXIMUS. Il étoit de onze mille cinq cents pieds de circuit; & l'on y comptoit huit rues, huit petits temples, trente-deux commiflaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, mille fix cents ifles, quatre-vingt-neuf maisons, quinze bains particuliers, seize greniers publics, soixante réservoirs d'eau, & douze boulangeries. XII. QUARTIER, appellé PISCINA PUBLICA. Son circuit étoit de douze mille pieds ; & l'on y comptoit douze rues, douze petits temples, quarante-huit commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille quatre cents quatre-vingt-fix ifles, cent quatorze maisons, quarante-quatre baius particuliers, quatre-vingts réservoirs d'eau, vingt-fix greniers publics, & vingt boulangeries. XIII. QUARTIER, appellé AVENTINUS. Il avoit seize mille deux cents pieds de circuit, & l'on y comptoit dixsept rues, dix-fept petits temples, foixante-quatorze commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, deux mille quatre cents quatre-vingt-huit ifles, trois cents maisons, foixante-quatre bains publics, soixante-dixhuit réservoirs d'eau, vingt-cinq greniers publics, & vingt boulangeries. XIV. QUARTIER, appellé TRANS TIBERIM. Son circuit étoit de trente-trois mille quatre cents soixante-dixhuit pieds, & l'on y comptoit vingt deux rues, vingt-deux petits temples, quatre vingt-huit commissaires de quartier, deux curateurs, deux dénonciateurs, quatre mille quatre cents cinq ifles, cent cinquante maisons, quatre-vingt-fix bains particuliers, quatre-vingts réservoirs d'eau, vingtdeux greniers publics, & vingt-deux boulangeries. L'auteur accompagne ces petits détails de chaque quartier, d'une liste de temples, bâtimens & autres lieux confidérables, renfermés dans chacun. Ce sont des noms tous nuds, dont beaucoup devroient être accompagnés d'expli cations, qui seroit trop longues pour un ouvrage de la nature de celui-ci. Outre les petits temples énoncés dans les détails ci-desfus, il y avoit à Rome environ cent temples distribués dans les différens quartiers. Les uns étoit plus grands, les autres plus petits; & quelques - uns étoient d'une extrême magnificence. Trois endroits destinés aux assemblées ordinaires du sénat, se nommoient SENATULA. Le premier étoit lentre le capitole & le marché ; le second à la porte de Capène, & le troisiéme près du temple de Bellone, dans le cirque de Flaminius. Il y avoit huit PONTS sur le Tibre; 1°. le pont Milvius; 2°. Ælius, 3°. Vaticanus, 4°. Janiculensis, s. Fabricius, 6°. Cestius, 7°. Palatinus, 8°. Æmilius, auparavant Su blicius. La ville renfermoit neuf CHAMPS. C'étoit 1o. Campus Viminalis. 2°. Exquilinus; 3°. Agrippa; 4°. Martius; 5°. Coditanus; 6°. Lanatarius; 7. Bruttanus; 8°. Pecuvrius; 9°. Vaticanus. Ce dernier étoit dans le quartier Trans-Tiberim. Outre ces vastes places champêtres, il y avoit dix de ce que l'on appelle dans les villes des PLACES PUBLIQUES: 1°. Area Tempestatis ; 2°. Apollinis ; 3°. Spei; 4°. Galli ou Thalli ou Gallia; 5o. Pinaria; 6°. Carfura; 7. Vulca ni; 8°. Calidii; 9°. Rudicaria; 10°. Septimiana. Il y avoit dix-sept marchés: 1°. Forum - Romanum; 2°. Cafaris; 3°. Augusti; 4°. Boarium; so. Tranfitorium; 6°. Olitorium; 7°. Pistorium, 8°. Trajani; 9°. Enobarbi; 10°. Suarium; 11°. Archemonium; 12°. Diocletiani; 13°. Gallorum; 14°. Rufticorum ; 15°. Cupedinis ; 16°. Piscatorium; 17°. Sallustii. Les THERMES OU BAINS AVEC DES ETUVES étoient au nombre de quinze : 1o. Therma Trajani ; 2°. Titi; 3°. Agrippa; 4°. Syriace; 5°. Commodiana; 6°. Severiana; 7°. Antoniniana; 8°. Neroniana, appellées depuis Alexandrina; 9°. Diocletiana; 10°. Deciana; 11o. Constantiniane; 12°. Septimiana; 13°. Philippi, 14°. Olympiadis ; 15. Variana. Il y avoit treize Basiliques: 1o. Ulpia; 2°. Pauli; 3o. Vestini, 4°. Neptumnii; so. Macidii; 6°. Martiana; 7°. Vastellaria; 8°. Floselli; 9°. Sifinnii; 10°. Conftantiniana; 11°. Portia ; 12°. Argentaria; 13°. PauliEmilii. Les AQUEDUCS ou CONDUITES D'EAUX étoient au nombre de vingtun: 1o. Aqua-Appia; 2°. Martia; 3°. Virgo; 4°. Claudia; 5°. Herculanea; 6°. Tepula; 7°. Damnata; 8°. Trajana; 9. Annia; 10°. Halfia; Alfientena on Augusta; 11°. Carulea; 12°. Julia; 13°. Algentiena; 14°. Cimtinia; 15°. Sabbatina; 16 Aurelia ; 17°. Septimiana; 18°. Severiniana; 19°. Antoniniana; 20°. Alexandrina; 21°. Aqua cernens quatuor Scauros. Les BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES étoient au nombre de vingt-neuf; & les plus considérables étoient la Palatine & l'Ulpiène. Six grands OBELISQUES contribuoient à l'ornement de la ville. Il y en avoit deux dans le grand cirque, desquels l'un avoit cent trente-deux pieds de long, & l'autre quatrevingt-huit. Le troisieme ayant soixante - douze pieds, étoit dans le champ du Vatican. Le quatrième de même longeur, étoit au champ de Mars. Les deux autres, de quarante-deux pieds & demi, étoient à côté du tombeau d'Auguste. Les petits OBELISQUES étoient jusqu'à quarante-deux, & la plupart étoient ornés d'hiérogliphes égyptiens. Il y avoit encore à Rome deux CAPITOLES, l'ancien & le nouveau; trois THEATRES, deux AMPHITHEATRES, deux COLLOSSES, deux COLONNES COCHLIDES, c'est-àdire, entourées du pied jusqu'en haut de rampes taillées dans les colonnes même ; deux BOUCHERIES, Cinq EcoLES pour les exercices, cinq NAUMACHIES Ou canaux dans lesquels on représentoit des combats navals; onze BAINS pour les femmes seules, dont le plus considérable étoit le Lavacrum Agrippina, vingt-quatre CHEVAUX de cuivre doré, quatre-vingt-quatorze CHEVAUX d'yvoire, des BAS-RELIEFS sans nombre; trente - fix ARCS - DETRIOMPHE bâtis de marbre, quarante-cinq LIEUX DE DÉBAUCHE, cent quarante-quatre LATRINES publiques, dix COHORTES PRÉTORIENES, six COHORTES DE GUET, quatorze CORPS-DE-GARDE, deux DRAPEAUX DE CAVA LERIE, D.M. A.E.V. D. R. Il mourut, après trente-un ans LERIE, UN CAMP commun DES ETRANGERS, UN CAMP Vingt-neuf VOTES OLI GRANDS-CHEMINS conduisoient de Avant d'aller plus loin, il est à propos de jetter un coup d'œil sur l'EMPIRE ROMAIN. C'est ce que l'histoire nous offre de plus grand. Incomparablement plus puissant & plus étendu que les trois grandes monarchies qui l'avoient précedé, il fut l'ouvrage de la valeur & de la sagesse des Romains, & fait toujours l'admiration des meilleurs esprits & des plus habiles politiques: pour s'en former une idée juste, il faut considérer Rome dans trois états différents, qui sont comme ses trois âges. Le I. état est sous les rois, le II. sous les confuls, & le III. sous les empereurs. 34250 579. 175. Les rois de Rome n'ont point eu de part à la grandeur du peuple romain; & les historiens ont eu raison d'appeller leur regne l'enfance de Rome : septrois dans l'espace 3471. 533. de 245 ans, ne formerent qu'un état, qui n'étoit pas beaucoup plus grand que celui de Parme ou de Mantoue. L'age parfait de Rome, ou plutôt de son empire, est la fin de la république & le commencement des empereurs: alors cet empire eut pour bornes au nord les isles Orcades, à l'est l'Euphrate, le Mont-Taurus & l'Arménie; au sud, dans l'Afrique l'Ethiopie ; & à l'ouest, l'océan Atlantique. Dans la considération rapide, que l'on va faire des trois ETATS DE ROME, annoncés ci-dessus, on en marquera la chronologie par trois colonnes de chiffres. La premiere marquée en tête D. M. sera pour les années du monde; la seconde marquée A. E. V. fera pour les années avant l'ére vulgaire; & la troisieme, marquée D. R. sera pour les années depuis la fondation de Rome; ce qui continuera jusqu'à la naissance de JESUS-CHRIST, après laquelle il ne restera plus que deux de ces colonnes, dont la premiere ayant en tête E. V. sera pour les années de l'ére vulgaire depuis la naissance de JESUS-CHRIST ; & la seconde, ayant en tête D. R. continuera de marquer les années de la fondation de Rome. D. M. A.E. V. D. R. ETAT DE ROME sous sept rois, durant 245 ans. 3250. 754. I. 3288. 716. 38. 3331. 673. I. ROMULUS fonda Rome 430 ans après la prise de Troie, & la consacra au dieu Mars, dont il se disoit fils. Il reçut dans sa ville les Sabins, qui devinrent ses sujets. Toujours en guerre & toujours victorieux, il ne laissa pas de jetter les fondemens de la religion & des loix. Il mourut après trente - huit ans de regne. II. NUMA-POMPILIUS, durant 81. 11 mourut, ayant régné quarante- III. TULLUS-HOSTILIUS, dès la 221. IV. ANGUS - MARTIUS domta quelques peuples latins, & continua de faire des ennemis vaincus autant de citoyens. Veies, affoiblie par Romulus, fit sous le regne d'Ancus de nouvelles pertes. Il poussa ses conquêtes jusqu'à la mer, & bâtit Oftie, à l'embouchure du Tibre. Sa mort suivit un regne de vingtcinq ans. V. TARQUIN - L'ANCIEN embellit Rome, & conquit une partie de la Toscane. Il mourut après trente-huit ans de regne. VI. SERVIUS-TULLIUS augmenta la ville de Rome, & établit le cens ou le dénombrement des citoyens, divisés en trente tribus. Il conçut le dessein de mettre Rome en république; mais l'ambition de Tarquin, son gendre, ne lui permit pas d'exécuter ce projet. Tarquin, par le conseil de sa femme Tullia, fit tuer le roi son beau pere; & cette fille dénaturée fit passer son char sur le corps de fon pere aslassiné. La rue où cela se fit, fut appellée exécrable, (Vicus facer.) Servius-Tullius fut assassiné après quarante-fix ans de regne. VII. TARQUIN LE SUPERBE, ayant envahi le trône, se rendit odieux par ses violences; & fon fils Sextus ayant violé Lucrece, qui se tua pour ne pas survivre à son deshonneur; les Romains, excités par Lucius Junius Brutus abolirent la royauté, & établirent le gouvernement consulaire, suivant le projet de Servius Tullius. 34950 509. 245. Tarquin le superve fut chaffé de Rome après avoir régné vingt quatre ans. II. ETAT DE ROME ou la RÉPUBLIQUE ROMAINE gouvernée par des confuls & d'autres magistrats, durant quatre cents soixante-cinq ans, c'est-à-dire, jusqu'à l'an du monde 3960, & quarante-quatre avant l'ére vulgaire. D. M. A.E. V. D. R. L. JUNIUS BRUTUS, & L. Tar2495. 509. 245. quinius Collatinus, mari de Lucrece, furent les deux premiers Confuls. Le second voyant que fon nom de Tarquin le rendoit suspect à ses citoyens, abdiqua dans la même année le confulat; & PUBLIUS VALERIUS fut fait conful en sa place. Ce dernier, qui se rendit célébre par ses victoires, devint, par là même, suspect aux Romains. Pour leur prouver combien il aimoit leur liberté, il fit une loi qui permettoit d'appeller du sénat & des confuls au peuple, dans toutes les caufes criminelles qui concernoient les citoyens. C'est ce qui lui fit donner le surnom de Publicola, c'est-à-dire, amateur du bien public. 3497. 507. 247. Les Tarquins chaffés, trouverent. des défenseurs; parce que les rois voisins en regarderent le bannis. sement comune une injure faite à tous les rois. D.M. A.E.V. D.R.tins Cocles. Clélie, jeune Romaine, D. M. A.E.V. D.R. presque celle de Rome, est prise s'enfuit du camp des ennemis avec d'autres jeunes filles, & retourne à Rome, en traversant le Tibre à la 3610. 394. 360. nâge. Mutius Scévola jeune Romain, manque Porfena, qu'il vouloir tuer, pour sauver sa patrie ; & brûle tranquilement sa main en présence de ce roi, pour lui donner une idée de la constance des Romains. Porfena, frappé de cette opiniâtreté de courage, fit la paix avec les Romains; & les Tarquins furent sans resfource. 3611. 3612. 393. 392. 361. 362. 3511. 493. 261. Etablissement des tribuns du peuple. Les Plébéiens avoient déja plus. d'une fois montré leur jalousie du pouvoir des Patriciens. La puissance confulaire, quoique bornée par la loi de Valerius, paroissoit encore trop grande au peuple, qui se re- 3628. 376. 378. tira, cette année 261 de Rome, fur le mont Aventin. Il ne se laissa ramener que par les paisibles remontrances du sénateur Menenius Agrippa; mais il fallut accorder à ce peuple des tribuns, pour le protéger 3514. 490. 264. 3550. 454. 300. 3554. 450. 304. contre l'abus que les confuls pour- 3638. 366. 388. roient faire de leur autorité. La loi qui les établit fut appellée la loi Sacrée, parce qu'elle déclara ces magistrats facrofaints, c'est - à - dire inviolables. 3671. 3330 421. Caius Martius Coriolanus, à la 3678. 326. 428. valeur de qui l'on avoit dû la prise de Corioles, respectant trop peu la nouvelle magistrature plébéienne, & soûtenant avec trop d'emportement les intérêts des Patriciens, fut banni par un décret du peuple. Il se retira chez les Volsques, auxquels il fit prendre les armes contre Rome, qu'il vint affiéger à la tête de leurs troupes, & qu'il réduisit à l'extrémité. Les larmes de sa mere & de sa femme l'appaiserent & le firent retirer. Le défaut des loix nécessaires à la bonne constitution d'une république, occasionnant sans cesse de nouvelles brouilleries entre le peuple & les magiftrats patriciens; on prit le parti d'envoyer des députés s'in 3680. 3695. 324. 430. 309. 445. 301. 453. 3721. 283. 471. 3703. struire des loix des différentes répu- 3.724. 280. 474. bliques de la Gréce; & fur-tout de celles d'Athènes. Les députés revin rent l'an 303 de Rome. par Camille, après une longue guerre & dix ans de fiége. Les Falisques, assiégés par Camille, se rendent à lui, par reconnoissance de ce qu'il leur avoit renvoyé leurs enfans, que le maître d'école de la ville avoit voulu lui livrer. Les Gaulois Senonois entrent en Italie, & font le siége de Clusium. Les Romains perdent contr'eux la fameuse bataille d'Allia. Rome est prise & brûlée. Les Gaulois, maîtres de Rome, assiégent le Capitole.. Ceux qui s'y étoient retirés, le défendent durant sept mois, après lesquels Camille que l'on avoit banni, vient à leur secours, & force les Gaulois à se retirer, chargés de butin. Les Plébéiens voulant avoir entrée aux grandes charges de la république; on supprime les CONSULS, auxquels on substitua des TRIBUNS DES SOLDATS avec la puissance conSulaire, partie Patriciens, partie Plébéiens. Les CONSULS furent rétablis, & Sextus Sintinus Lateranus, fut le premier conful plébéien. Rome fut fans CONSULS, à cause des divisions de la noblesse & du peuple. Guerre contre les Samnites, que les Romains eurent beaucoup de peine à réduire, malgré la valeur & la conduite de Papirius Cursor. Rome fans CONSULS. Rome fans CONSULS. Rome fans CONSULS. On créa deux Les DÉCEMVIRS, c'est-à-dire, 3725. 279. 475. Il remporta sur les Romains des dix magiftrats patriciens, sont subs titués aux confuls, & chargés de gouverner la république, & de ré diger de nouvelles loix, sur les mé moires que les députés avoient rap- 3726. 278. 476. victoires qui le ruinerent. Le consul Fabricius fit enfin voir qu'on pouvoit le vaincre, malgré ses éléphans. Fabricius renvoye à Pyrrhus, son médecin, qui lui étoit venu offrir d'empoisonner ce prince. Pyrrhus, défait par Curius, repasse en Epire. Les Tarentins, après la mort de Pyrrhus, obtiennent des Carthaginois un secours, malgré lequel ils font battus avec les Brutiens & les Samnites leurs alliés. Ces derniers après soixante-douze ans de guerre, furent assujettis aux Romains. Tarente se soumit à des conditions honorables; & les Gaulois, souvent portés de la Gréce. Ils en forment la loi des XII Tables: fondement D.M. A.E.V. D.R. Les conquêtes que les Carthagi3732. 272. 482. nois faifoient en Sicile, d'où ils étoient venus au secours des Tarentins, donnerent de la jalousie aux Romains. 3740. 264.490. 37450 259. 495. La République de Carthage, possédoit la côte d'Afrique, sur la Méditerranée, presque entiere, & posfédoit de l'autre côté du détroit une partie de la côte d'Espagne. Maîtresse de la mer & du commerce, elle s'étoit emparée des isles de Corse & de Sardaigne. La Sicile avoit peine à se défendre, & l'Italie étoit menacée de trop près, pour que les Romains ne craignissent pas. Voilà l'origine des guerres Puniques, que firent naître des traités mal observés de part & d'autre. Premiere guerre Punique ou de Carthage. Elle dura vingt - quatre ans. Les Romains combattent sur mer pour la premiere fois, sous la conduite du consul Duillius, & remporterent la victoire. D. M. A.E.V. D. R. velle Carthage, que nous appellons 3776. 228. 526. 3748. 256. 498. Regulus porte la guerre en Afrique. Tout cede, & Carthage réduite à l'extrémité, doit son salut au Lacédémonien Xantippe, par qui Regulus est défait & pris. Renvoyé sur 3784. sa parole, pour négocier l'échange des prisonniers, Regulus perfuade au sénat d'observer à la rigueur la loi, qui défendoit de rachetter ou d'échanger les prisonniers de guerre, & retourne à Carthage, certain d'y trouver la mort. Les Carthaginois, 3785. 219. 535. : 3764. 240. 514. 3766. 238. 516. en effet, le firent mourir de la maniere la plus barbare. Deux naufrages ayant enfuite détruit les flottes des Romains, ils laissent les Carthaginois maîtres de la mer. La victoire reste long-tems douteuse entre ces peuples rivaux ; mais les Romains, prêts à succomber, réparent leur flotte. 3786. 218. 536. Carthagène. Les Romains font la guerre à Tenta, reine d'Illyrie. Elle exerçoit la pyraterie sur toute la côte; & fiere du butin qu'elle faisoit sur les Grecs, & les Epirotes, elle avoit méprisé les remontrances des Romains, & tué leur ambasladeur. Ils l'eurent bientôt mise à la raison. Ils ne lui laisserent qu'une partie de l'Illyrie; & s'emparerent de l'isle de Corfou, qu'elle avoit usurpée sur les Grecs, qui commencerent à connoître la puissance de Rome. Les progrès d'Asdrubal en Espagne, inquieterent les Romains, qui ne s'y pouvoient opposer; parce que les Gaulois, en repos depuis cinquant-cinq ans, commençoient à remuer. Avant d'attaquer ces peuples, les Romains s'assurerent des Carthaginois, en traitant avec eux. Guerre cruelle entre les Romains & les Gaulois, qui sont battus. Les Gaulois Transalpins se joignent aux Cifalpins. Ils font tous défaits. Les Romains passent le Pô pour la premiere fois, & font victorieux par tour. Milan fut pris, & tout le pays as sujetti aux Romains. Asdrubal mourut en Espagne. Annibal, âgé de vingt-sept ans, fut mis en sa place; &, sans égard aux traités faits avec les Romains, il entreprit de, domter toute l'Espagne. Les Saguntins, alliés des Romains, leur porterent leurs plaintes contre Annibal. Des ambasladeurs allerent de Rome se plaindre au sénat de Carthage. Ils ne furent point écoutés. II. Guerre Punique, qui dure dixsept ans. Annibal ayant traversé l'Ebre, les Pyrénées, la Gaule & les Alpes, vint en Italie. Beaucoup de Gaulois avoient grossi son armée. Quatre batailles perdues par les Romains, & fur-tout celle de Cannes, annoncerent la perte de Rome; mais Annibal ne fut pas, ou plutôt ne voulut pas ufer de ses victoires. La Sicile se révolta contre les Romains, & Hieronime, roi de Siracuse, leur allié, se déclara contre eux, L'Italie abandonna les Romains, réduits à l'extrémité : mais trois grands hommes, Fabius Maximus, Marcellus & le jeune Scipion, fauverent Rome. Fabius se tint sur la défensive, & ranima le courage de ses citoyens en temporisant. Il fut furnommée le Temporiseur, & le Bouclier de Rome. Marcellus harcela continuellement Annibal, remporta sans cefle de petits avantages; prit ensuite Nole, & depuis Syracuse, malgré les machines ingénieuses d'Archimède. Il fut furnommé l'épée de Rome. Scipion, qui termina cette guerre, furpassa ces deux grands hommes. 3775. 229. 525. Amilcar mourut en Espagne, après avoir fait la guerre neuf ans, & 3798. 206. 548. Scipion, maître de l'Espagne, re Scipion, âgé de vingt-cinq ans, alla commander en Espagne, où son pere & fon oncle venoient de périr. Il prit Carthagène. formé son fils sous lui. Asdrubal, son gendre, qui lui succéda, bâtit la nou 1 |