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dins la riviere de Zaire, à vingt lieues au-deffus de fon embouchure, & les François y ont établi une colonie.

3. ROME, bourgade de France, dans le Vexin-Normand. Elle eft près de Bezu, à une lieue de Neu-marché & de la riviere d'Epte, & à trois lieues de la petite ville de Lions.

ROMECHIUS, lieu d'Italie fur la côte orientale du pays des Brutiens. Ovide, Metamorph. l. 15, v. 705, qui en parle, fait entendre que ce lieu étoit au-deffus de la ville Locri, autrement Narycia. Mais dans ce paffage au lieu de Romechium, quelques-uns lifent Lametum. Voyez

LAMETIA.

ROMELIE. Voyez ROMANIE. ROMELLE. Voyez RUPEL. ROMENAY, bourg de France, dans la Bourgogne, au diocèse de Mâcon. Il eft fitué au-delà de la Sône, entre la Breffe-Châlonnoife, & la Breffe propre.

ROMENEY ou ROMNEY OU RUMNEY, bourg d'Angleterre, dans la province de Kent, fur une élévation affez confidérable de gravier & de fable. C'eft un des cinq ports d'Angleterre. Le port qui eft à l'orient étoit affez grand & allez commode pour certains vents, avant que la mer fe fut retirée. Sous le regne d'Edouard I, elle inonda cetto contrée & tira de fon lit la riviere de Rother, qui fe déchargeoit dans ce lieu-là; & fermant fon embouchure, elle lui en ouvrit une autre par Rhie; de forte que Romeney par où le Rother ne palle plus, a beaucoup perdu de fon premier luftre; ce qui a fort diminué le nombre de fes habitans. Il ne laiffe pas d'y avoir encore dans Romeney cinq églifes paroiffiales, un prieuré & un hôpital. Outre cela ce bourg a droit de marché public & députe au parlement.* Etat préfent de la grande Bretagne, t. i,p. 78. Corn. Dict. Atlas, Royaume de Kent.

ROMERAL, village d'Espagne, dans la Caftille nouvelle, à deux lieues d'Ocana, avec une paroiffe. Son ter

ritoire eft fertile en bled & en vin. * Pobla. de Espana.

fol. 41.

ROMERSWAL ou ROMERSVILLE; ville des Pays Bas, autrefois la capitale du Zuid-Beverland, ifle de la Zeelande, & fur le bord de l'Escaut oriental. Cette ville a été ruinée par les inondations de la mer; de forte qu'on n'en voit plus que quelques veftiges qui fervent d'habitations à des pêcheurs. Dict. géogr, des Pays-Bas. Zeyler, Topogr. Seeland. p. 149.

ROMETTA, ville de Sicile, dans le Val-Demona fur une montagne, à cinq ou fix milles de Melline, du côté du nord occidental. * De l'Ifle, Atlas.

ROMEY ou VAL-ROMEY. Voyez au mot VAL l'article VAL-ROMEY.

ROMHILDEN, ville d'Allemagne, dans la Franconie. Cette ville, avec fon château & fes dépendances, appartenoit autrefois aux comtes de Hennenberg; mais Berthold XIX, prince de Hennenberg, n'ayant point d'enfans, rendit la ville & la feigneurie de Romhilden à fon beau-frere Jean-Géorge comte de Mansfeld, qui par un traité la céda au duc de Saxe-Altenbourg. * Zeyler, Topogr. Franconi, p. 46.

ROMILLY, paroiffe de France, dans la haute Normandie, au diocèle d'Evreux, à deux lieues de Conches & de Beaumont-le-Roger. Cette paroiffe eft fituée au milieu d'une campagne de terres à grains, dans le voisinage de la forêt de Conches. Il y a à Romilly une grande & belle maison seigneuriale. La feigneurie s'étend fur cinq paroisfes, qui font Romilly, Colandre, Kinkarnum, le Tilleul &

Belleville.

ROMISHORN, village de Suiffe, fur le bord du lac de Conftance, au nord de Roschach, fur une longue pointe de terre qui s'avance dans le lac, & qui forme une presqu'ifle. Ce village qui eft très-confidérable appartient à l'Abbé de faint Gall. Ces terres anciennes de l'abbé font à peu près un quarré long, entre le Thourgaw & le canton d'Appenzell, ayant Wyl à l'un des bouts & Roschach à l'autre bout. Sa longueur eft d'environ huit lieues, & fa plus grande largeur de quatre lieues.

ROMITTEN, lac du royaume de Pruffe dans la Sudavie, au nord de la petite ville de Goldap. Il fe décharge dans la riviere de Goldap. HOMAN, Carte de Pruffe. Robert.

ROMONT, mot corrompu pour RONDMONT, en la tin Rotundus-Mons, ville de Suiffe, au canton de Fribourg,

& la plus belle des villes de ce canton après la capitale. Elle fut bâtie ou fortifiée par Pierre de Savoye dans le treiziéme fiécle. On la nomma Rondmont à cause de fa fituation fur une petite montagne ronde & qui domine de tous côtés. Il y a autour de cent ans que les Fribourgeois y commencerent quelques fortifications, & ils les reprirent en 1712. Ils craignent le voifinage des Bernois qui les environnent. Romont a des foires qui font célébres & fort fréquentées. On voit dans cette ville deux couvents, l'un de religieux & l'autre de religieufes.* Longuerue, Desc. de la France, part. 2, p. 284. Etat & Délices de la Suiffe, t. 3, p. 63.

Le COMTÉ DE ROMONT prend fon nom de la ville qui en eft le chef-lieu. Louis duc de Savoye, donna à fon quatriéme fils nommé Jacques en partage le pays de Vaud & Romont avec la qualité de conite. Jacques fit la guerre aux Suiffes, aidé de Charles, duc de Bourgogne, qui fut défait en deux batailles, & le comte fut chaffé de fon pays, que les Suiffes ne voulurent jamais lui reftituer; mais au duc de Savoye, qui en prit poffeffion. Le comte paffa le refte de fa vie au fervice du duc Charles, & de fa fille Marie de Bourgogne ; & mourut en 1487 à Ham en Picardie, laiffant à fa fille unique fes prétentions fur le comté de Romont. Elle céda tous fes droits en 1512 à Charles duc de Savoye, moyennant trente mille florins une fois payés. Le duc Charles jouit enfuite du pays de Vaud & du comté de Romont, jusqu'en 1536 que les Bernois alliés des Genevois, attaqués par le duc, conquirent le pays de Vaud, & les Fribourgeois, qui n'étoient pas en guerre avec ce prince, prirent le comté de Romont, de- crainte que les Bernois ne s'en faififfent. Ils en ont toujours jour depuis ce tems-là; & jamais la maifon de Savoye n'en a pû obtenir la reftitution, les ducs s'étant contentés de prendre le titre de comte de Romont & de feigneur de Vaud.

le pays appellé Sologne. Romorantin a pris fon nom latin d'un petit ruiffeau appellé Morantin, qui en cet endroit fe perd dans la riviere de Saudre, fur laquelle cette petite ville eft fituée. Les modernes la nomment en latin Romorantinum. Si l'on en veut croire fes habitans, elle s'appelloit anciennement Roma minor. Ils ajoutent que Céfar s'étant trouvé à l'extrémité de la forêt de Bruadam, il y fit conftruire quelques forts & quelques maifons pour rafraî chir fon armée, & leur donna le nom de Roma minor, parce que le lieu & les forts avoient quelque reflèmblance aux éminences & aux forts de Rome. Ils prétendent que Céfar donna le gouvernement de cette place à Titus Labienus, & que le nom de ce général eft demeuré à une des portes de Romorantin, qu'on appelle aujourd'hui la porte Lambin. Ils affurent enfin que Célar fit bâtir la tour, dont ce qui refte eft d'une épailleur extraordinaire. Le château qui eft presque tout entier a été bâti par les princes de la maifon d'Angoulême. La paroiffe de cette ville porte le nom de Notre-Dame, & le curé n'eft que vicaire perpétuel des chanoines qui poffédent cette églife. On trouve aux environs de Romorantin un terre toute particuliere, & fort própre au dégrais, laquelle contribue infiniment à la perfection des draps. L'eau de la petite riviere de Rerre qui fe perd dans la Saudre, une lieue au-deffus de Romorantin, eft encore d'une grande utilité pour les draps. Comme elle reçoit continuellement les larmes qui tombent de la plante appellée Pyment, dont cette riviere eft bordée, les étoffes ne font pas plus de huit heures dans les vaiffeaux des moulins, où on les foule, ce qui ne peut fe faire ailleurs en moins de feize heures; & encore fans un déchet confidérable des laines. Le commerce des ferges & des draps de Romorantin eft fort confidérable. On s'en fert pour l'habillement des troupes, & le débit s'en fait à Orléans & à Paris. Enfin la bonté des Jaines & des draps de cette ville eft connue de toute la France. Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 6, p. 140. Piganiol de la Force, Des. de la France, t. 6, p. 4.

ROMORANTIN, ville de France, au Bléfois, dans

Comme le roi François I avoit fait dans fa jeunesse quelque féjour à Romorantin, & que la reine Claude fa femme y étoitée, il lui accorda quelques priviléges qui furent confirmés par les rois Henri II, François II, Charles IX, Henri III & Henri IV; mais ce dernier ayant caffé par fa déclaration de l'an 1606, les priviléges qui n'étoient pas accordés en bonne forme par fes prédéceffeurs

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à quelques villes du royaume, & les échevins de Romo. rantin, n'ayant point comparu aux états tenus à Aubigny pour trouver la validité de leurs exemtions, les priviléges de cette ville furent annulés. Le Roi François II donna un Edit à Romorantin l'an 1560, à l'occafion de l'inquifition que les Guifes vouloient faire établir en France. Cet édit porte que la connoiffance du crime d'héréfie appartiendra aux feuls prélats, & à leurs officiaux. Marthe Broffier, prétendue poffédée, étoit fille d'un tiffleran de Romorantin, qui la promenoit de ville en ville. On découvrit l'imposture à Angers, à Orléans, & à Paris. Les médecins de cette derniere ville répondirent presque tous en 1598, qu'il n'y avoit rien de diabolique dans fon fait; mais beaucoup de fraude & un peu de maladie.

ROMORIA. Voyez REMONIUM.. ROMSOE, ifle du royaume de Danemarck, dans le grand Belt, fur la côte orientale de l'ifle de Fionic, au nord du port de Kartemund. Dans la description du Danemarck par Rutger Hermannides, pag. 714, cette ifle eft nommée RoмPS.

ROMULA, ville de la Liburnie : l'itinéraire d'Antonin la marque fur la route de Benevent à Hydrunte, entre Eclanum & Pons Aufidi, à vingt-un milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du fecond. Voyez SUB-ROMULA.

ROMULEA, ville d'Italie, dans le Samnium. TiteLive, l. 10, c. 17, dit que Decius la prit par escalade, la pilla, y fit paffer deux mille trois cents hommes au fil de l'épée, & emmena fix mille captifs. Etienne le géographe au lieu de Romulea écrit Romylia. Voyez SUB-RO

MULA.

ROMULEUS-MONS, montagne de la ville de Rome, felon Ortelius qui cite Trib. Pollion, in Gallieno Imp. il ajoute, que felon Marlian c'est ce qu'on nomme aujourd'hui PALAZZO-MAJORE.

ROMULIANUM, lieu de la Dace Ripenfe, & où fut enterré l'empereur Galére Maximin, qui lui avoit donné ce nom en l'honneur de fa mere Romula. Lazius dit que ce lieu le nomme aujourd'hui Ramzaret. Aurel. Vid. Epitom.

que

ROMYLIA. Voyez ROMULEA. RONA, ifle de la mer d'Ecoffe du côté de l'occident, & l'une des Hebrides, à quelques lieues de l'ifle de Scalpa. On lui donne un mille de longueur & un demi-mille de largeur. Le fieur Martin, dans fa description des ifles occidentales de l'Ecoffe, dit que les habitans furent tous détruits il y a quelques années. Voici comment cet accident arriva. Une légion de rats parut, on ne fait comment dans l'ifle, & mangea tout le bled. Enfuite des mariniers y mirent pied à terre & fe faifirent de tous les vivres qu'il y avoit de refte; de forte que les habitans moururent de faim, avant que leurs voifins fuflent inftruits de leur état pour les fecourir. On a envoyé depuis une colonie dans cette ifle pour la repeupler.* Etat préfent de la grande Bretagne, p. 292. RONCAL, vallée d'Espagne, dans la Navarre. On fait la Navarre s'étend fort avant dans les Pyrénées, & qu'elle comprend l'espace de vingt-fix lieues de longueur le long de ces montagnes. Elle eft divifée en plufieurs vallées comme celle de RONCAL, celle de RONCEVAUX, celle de BATAN & celle de VERA. Cette derniere, qui eft la plus feptentrionale de toutes, eft fertile; elle abonde furtout en bons pâturages: la riviere de Bidaffoa l'arrofe; & il s'y trouve quantité d'animaux domeftiques & fauvages. La VALLÉE DE RONCAL eft à l'extrémité orientale, au nord-eft, & a d'un côté l'Aragon & de l'autre le Bearn. Ces vallées ont communication avec les terres de France par cinq ou fix routes différentes; mais il n'y en a guère que deux qui foient fréquentées par les voyageurs. Ce font celles des vallées de RONCEVAUX & de BATAN, dont la premiere conduit à S. Jean Pié-de-Port, dans la balfe Navarre; & l'autre dans le Lampourdan ou pays de Labourd. La premiere de ces routes, favoir celle de Roncevaux eft la plus belle, la plus commode & la plus courte de toutes, n'ayant que huit lieues de traverse dans les montagnes. En fortant de Pampelune on entre bientôt dans les Pyrénées, & traverfant des bois, des vallées & des montagnes, on arrive au Bourguette, le dernier village de la Navarre, à l'entrée de la vallée de Roncevaux. Cette vallée eft longue, large & fpacieufe entre de hautes montagnes. Elle eft fameufe dans l'hiftoire de France, à cause

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d'une bataille donnée en 778 entre les François & les Espagnols. Charlemagne y fat battu par la trahifon de Ganelon le Felon. Plufieurs braves Paladins demeurerent fur la place, entr'autres Roland, neveu de Charlemagne, Reraud & quelques autres que les Romans ont tant chantés. Lorsqu'on traverfe cette vallée, on voit chemin faifant le champ de bataille, où l'on a bâti une églife nommée Nôtre-Dame de Roncevaux. Quand on eft au bout de la plaine, on apperçoit une montagne extrêmement élevée, & la plus haute de celles d'alentour : elle porte auffi le nom de Roncevaux. On monte jusqu'au fommet, où l'on a une belle & charmante vue. On découvre d'un côté l'Espagne que l'on quitte, & de l'autre la France où l'on va descendre. L'autre route eft dans la vallée de Batan. Cette vallée, qui eft au nord de Pampelune, eft longue de fept lieues, large de trois & demie, & comprend quatorze paroiffes, qui compofent un gouvernement particulier. On y va de Pampelune par Oftie. On eft obligé de paffer par de hautes & d'affreufes montagnes, entre lesquelles on voit quelques vallons agréables arrofés de ruiffeaux. On arrive enfuite à Eliçondo ou Erizonde, village à neuf lieues de Pampelune, & à trois lieues delà on trouve Maya le dernier village du royaume, où eft le paffage qui conduit en France. Tout ce chemin eft fort rude & fort difficile. On fe voit fouvent dans des défilés, bordés de précipices affreux. La traverfe eft de trois lieues de Maya jusqu'à Agnoa. Délices d'Espagne, p. 682.

RONALSA. Voyez RANALS.

RONAY. Voyez ROSNAY. Roncaglia en latin.

RONCALIE ou RHONCHALIA, plaine d'Italie fur le Pô, au voifinage de Plaifance. C'eft où les empereurs allemands rois d'Italie, tenoient la diéte générale du royaume d'Italie.

RONCERAY,(le) RONCEREIUM, abbaye de France, dans l'Anjou. C'eft une abbaye de filles de l'ordre de S. Benoît. Elle fut fondée en 1028 par Foulque Nera, comte d'Anjou, & par Hildelgarde fa femme. Elle étoit autrefois dans un des fauxbourgs d'Angers, mais elle eft aujourd'hui au milieu de cette ville. La communauté eft nombreufe, & jouit de vingt-quatre mille livres de rente. Foulque Nera fonda auffi quatre chanoines pour deffervir l'églife de ces religieufes. L'abbeffe a à fa présentation & à fa collation un grand nombre de cures, de prébendes & de chapelles. Il y a huit prieurés d'un revenu confidérable, qui font poffédés en titre par des religieufes de cette abbaye. On n'y reçoit que des demoifelles qui font obligées de faire preuve de leur noblefle, tant du côté paternel que du côté maternel. Dès qu'une novice a fait fes vœux dans le chœur de l'abbaye, l'abbeffe la conduit proceffionellement à l'églife paroiffiale de la Trinité, qui eft contiguë à celle de l'abbaye. Elle y prend fa place dans un fauteuil qui eft pofé exprès vis-à-vis le trône épiscopal. Après plufieurs prieres & un examen des religieufes qui font préfentées par l'archidiacre, l'évêque commence la meffe qui eft chantée en mufique, puis il bénit les nouvelles profeffes, & leur met le voile noir fur la tête & un anneau d'or au doigt. Enfuite d'anciennes religieufes qu'on appelle paranymphes, leur attachent fur la tête une couronne de perles & de diamans. Piganiol, Description de la France, t. 7, p. 87.

*

1. RONCEVAUX, abbaye dans les monts Pyrénées. C'eft le premier lieu de la haute Navarre. Quand on est monté jusqu'à l'hermitage, qui eft une chapelle toute feule dans les bois, il fe fait au plus haut du paffage de ces monts de ce côté-là, comme une petite prairie jusqu'à la chapelle du roi Charlemagne, d'où l'on commence un peu

à

descendre à l'abbaye de Roncevaux, où il y a quelques maifons, un grand hôpital & une hôtellerie. L'églife & le bâtiment de ce couvent paroiffent fort vieux. Jouvin de Rochefort, Voyage d'Espagne.

2. RONČEVAUX, bourg d'Espagne au royaume de, Navarre dans la vallée de même nom. Il eft entre Pampelune & faint Jean Pié de Port. D. Sanche le fort y fonda l'église de fainte Marie royale pour fa fépulture, avec un collège de chanoines & un prieuré qui a voix aux états de Navarre. Voyez. RONCAL. Mayenne, Hiftoire d'Espagne.

RONCHEVILLE, paroiffe de France, dans la Normandie, au diocèfe de Lifieux, près de Pont l'Evêque avec titre de vicomté. Cette paroille eft fituée fur la Tou

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que, à deux lieues de la mer, dont le reflux fait monter les vaiffeaux jusqu'au pont de Roncheville. L'église paroiffiale porte le nom de S. Gourgon.

La VICOMTÉ DE RONCHEVILLE eft ancienne & d'une grande étendue. La haute justice se tient dans le bourg de Beaumont en Auge, & même dans la ville de Honfleur dans le territoire qui en dépend. * Corn. Dict. Mém, dreffés fur les lieux en 1702.

1. RONCIGLIONE ou RONSIGLIONE, bourgade d'Italie, dans un petit état de même nom, dont elle eft le cheflieu, & auquelle elle donne fon nom. Cette bourgade, qui pourroit ailément paffer pour une ville, eft fituée fur la Tereia, environ à un mille du lac appellé Lago di Vico. Ses rues font droites, larges & affez bien pavées. Il y a deux ou trois maifons religieufes, une belle paroiffe, & un beau collége des peres de la doctrine chrétienne de France. On y voit une grande place longue, où il y a une belle fontaine. Ronciglione eft fort marchand, très-peuplé & fes habitans font à leur aife.* Magin, Carte du patrimoine de S. Pierre. Leandro, Ital.

2. RONCIGLIONE, petit état d'Italie, enclavé dans le patrimoine de faint Pierre. Il appartenoit autrefois aux ducs de Parme comme le duché de Caftro. Voyez CASTRO & PARME.

RONCO. Voyez BEDESE. RONDA, ville d'Espagne, dans la partie occidentale du royaume de Grenade, aux frontieres de l'Andaloufie, & au midi de Settenil. Quelques uns croyent que c'eft l'ancienne ARUNDA. Voyez ce mot. Ronda eft une ville médiocrement grande, honorée du titre de cité, dont la fituation eft très-avantageufe. Elle eft bâtie fur une montagne qui n'eft proprement qu'un rocher fort haut & fort escarpé, environné de la riviere de Guadajara, qui en lave le pied, & coule dans un lit fort profond. On descend de la ville à la riviere par un bel escalier de quatre cents marches taillées dans le roc. C'eft un ouvrage des Maures, & c'eft par là que les chrétiens captifs des infidéles leur portoient de l'eau dans des outres. Une pareille fituation rend cette ville très-forte; & pour achever de la fortifier, on a fecondé la nature par les remparts qu'on y a élevés. Il y a dans la ville quatre paroifles, quatre couvens de moines, & deux de religieufes. Cette place fut conquife fur les Maures le 24 de mai 1485, par une espece de prodige. Les rois catholiques don Ferdinand & Doña Ifabelle l'avoient fait affiéger, & ne croyant pas pouvoir l'emporter, firent lever le fiége pour aller faire celui de Malaga. Les Maures qui regardoient la ville de Ronda comme imprenable, en fortirent pour aller fecourir Malaga; mais Ferdinand & Ifabelle prirent la moitié de leur armée, retournerent fecretement à Ronda, y entrerent par une fauffe porte qui fe trouva ouverte, & prirent poffeffion de la place fans perdre un feul foldat. Silva qui me fournit ce récit, dit que, felon quelques auteurs, Ronda eft la Munda ou Munda des anciens. Cela ne doit pourtant pas fe prendre à la lettre, car la ville Ronda eft une ville moderne. Ce font les Maures qui l'ont bâtie en quittant RONDA-LAVIEILLE, qui eft à deux lieues de-là. Ils nommerent la nouvelle Hiznarand, c'est-à-dire, le château du Laurier. Le territoire de cette ville eft rempli de troupeaux nombreux, parce qu'il s'y trouve des pâturages fort étendus. On y fait d'excellens jambons, on y recueille toutes fortes de fruits; le gibier y abonde, & après le territoire de Grenade, c'eft le lieu le plus délicieux du royaume. Il s'y fait beaucoup de foye, & on y fabrique des étoffes très-fines. On y tient rous les ans une foire le 20 du mois de mai.* Silva, Poblæ de Espana, p. 118.

RONDA (Sierras de). On donne ce nom en Espagne à toutes ces montagnes qui font aux frontieres du royaume de Grenade & de l'Andaloufie. Ces montagnes font extrêmement rudes & très-hautes. Ce ne font presque par-tout que des rochers qui s'étendent jusqu'à la mer. * Délices d'Espagne, p. 522.

RONE. Voyez RONA.

RONEBY, ville de Suéde, au Bleckieng, dans le bailliage de Mildelted, à quelques lieues au couchant de Carlscron. Il y a une petite riviere qui y paffe, après avoir fait un grand étang où l'on fait flotter de grands fapins, & cette riviere fe précipite horriblement par des rochers, en tombant dans la ville. Roneby, que quelques-uns écrivent Runeby, eft à une lieue de la mer, & les barques y arri

la

vent par le moyen de la riviere. Cependant on ne peut voir à caufe des roches dont elle eft couverte. Elle n'eft forte que par fon affiette, n'ayant d'autre défense que fes murailles, qui paroiffent fort anciennes, ainfi que la ville dont les rues font très-mal percées. Il y a cependant un grand nombre d'habitans & beaucoup de marchands.* De l'Ifle, Atlas.

RONELLE, petite riviere des Pays-Bas, dans le Hainaut. Après avoir paffé à Villereau, d. à Villers, d. à Marlis, d. elle paffe par Valenciennes, & fe perd dans l'Escaut. *Dict. géogr. des Pays-Bas.

RONILLA, colonie dont Latinus Silvius fut le fondateur, felon Ortelius, qui cite André Schoffus, Origin. Roma. Il foupçonne qu'on pourroit lire Bovilla, aulieu de Ronilla.

RONSBERG, petite ville de Bohême, dans le cercle de Pilfen, proche de Herftein. Elle fut ceinte de murailles & ornée d'une églife & d'un château par Dobrohoft, feigneur de Teiniz & de Ronfberg, qui mourut en 1506. Zeyler, Top. Bohem. p. 72.

ROO, nom d'une mairie des Pays-Bas, dans le Brabant, au quartier de Bruxelles.* Dict. géogr. des PaysBas.

ROOB ou ROOBA, ville de Syrie, dans le pays d'Emefe. Voyez RонOB.

ROODE-RYS, maison de plaisance, dans les PaysBas, dans la province de Hollande, entre Delft & Overschie, proche d'Overschie, fur la gauche du canal.

ROOMBURG, bourg des Pays-Bas, dans la province de Hollande, fur le bord du Rhin à la gauche, un peu audeffus de la ville de Leyde. Ce lieu eft ancien, & il eft appellé Pretorium Agrippina, par Velfer & par Alting; mais Van Loon a prouvé que Roombourg étoit l'Albiniana de la carte de Peutinger & l'Albimanæ de l'itineraire d'Antonin. On a trouvé à Roombourg diverfes antiquités, entr'autres deux lions avec l'image de Pallas, & différentes médailles d'argent & de cuivre, qui porte l'effigie de Néron, d'Antonin & de quelques autres empereurs, comme de Domitien, de Nerva, de Trajan, de Tibére, de Claude & d'Anaftafe. On y a trouvé auffi des tuiles avec cette inscription: Ex Germ. inf.

ROON, ancienne feigneurie des Pays-Bas, dans l'iffe d'Iffelmonde.

ROOSCHOWA, ville de Pologne.Voyez RADZIEIOW. ROOSEN, abbaye de filles, ordre de cîteaux, dans la Flandre, au voifinage d'Aloft, fur la droite de la Denre. ROOSENBURG, petite ifle des Pays-Bas, dans la Meuse, vis-à-vis de Maenslant-Sluis, au deffus de la Brille. *Dict. géogr. des Pays-Bas.

ROOSENDALE, gros village des Pays-Bas, dans le Brabant hollandois, à deux lieues au nord-eft de Berg-opZom.

ROOSETDAL, abbaye de filles, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, au quartier d'Anvers, fur la gauche de la Neethe.

ROOUS, ifle de l'Océan, l'une des Orcades, au feptentrion de l'Ecoffe. Elle a l'ifle de Weftr-Oy, au nord, la pointe occidentale de Mainland au midi, & l'isle de Wyer à l'orient. L'ifle de Roous, quoique mal cultivée, est alsez abondante en bled, en orge & en légumes. La partie qui eft du côté du nord, s'éleve en des montagnes couvertes de bruyeres, où il y a beaucoup de gibier. Vers le midi le terrein eft plus bas, & c'eft où les principales habitations le trouvent.* Blaeu, Atlas.

ROP, petite ville de l'empire Ruffien, dans la Livonie, fur la rive gauche du Treiden, au-deffous de Wolmar.

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ROPHANES, peuples d'Afie, felon Pomponius Mela, 1. 1, c. 2. Pintaut croit qu'au lieu de Rophanes, il faudroit lire Ochani, parce que Pline, l. 6, c. 16, met les Ochani avec les peuples dont Pomponius Mela fait mention dans cet endroit.

ROPICUM, ville de l'ifle de Corfe, Prolomée, 1. 3, c. 1, la marque dans les terres auprès de Cerfunum. Pinec dit que le nom moderne eft Rogela.

ROPLUTÆ. Voyez RHAPLUTÆ.

ROPO, grand village de l'Attique. Il eft habité par des Grecs, & compofé de plus de deux cents feux. Ce licu eft l'ancienne ville Oropos ou Oropus, pour laquelle les Athéniens & les Bootiens ont eu de grandes conteftations, parce qu'elle étoit fur leurs frontieres. Ropo

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eft à deux milles de la mer, & à fix du village de Marcopulo, & n'a aujourd'hui aucune marque d'antiquité, * Spon, Voyage, t. 2, p. 186 & 399.

1. ROQUE. Voyez ROCHER.

2. ROQUE, (LA) petite ville de France, dans le Languedoc, diocèfe de Nismes: elle eft dans une belle fituation; & les avenues en font fi difficiles, qu'on n'y fauroit traîner le canon. Elle a été l'afyle des catholiques du tems des guerres des religionnaires fous Louis XII. Elle ne put être prife par les proteftans, quoique le duc de Rohan leur chef n'eut rien épargné pour s'en rendre maître.

3. ROQUE, ( LA ) château de France, dans le Rouffillon, diocèle de Perpignan,

1. ROQUEBRUNE, lieu de France, dans le bas Languedoc, diocèle de Beziers. Il y a des carrieres de marbre dans ce lieu.

2. ROQUEBRUNE, terre de France, dans la Provence, diocèse de Fréjus. C'eft un lieu confidérable & ancien, dont il eft fait mention dès l'an 1034, dans les bulles de Grégoire VII. Il eft fitué près de Muid.

ROQUECOURBE, petite ville de France, dans le haut Languedoc, diocèse de Caftres. Elle eft fituée fur l'Agout. y a un château.

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ROQUEDOLME, (LA) lieu de France, dans le haut Languedoc, diocèfe de Mirepoix. Il eft mal nommé par quelques-uns la Roque-d'Oline. Ceux qui le nomment la Roque-d'Olmez, & le placent dans le diocèse de Caftres, fe trompent.

ROQUEBROUE, (LA) terre de France, dans l'Auvergne, diocèfe de Saint Flour, élection d'Aurillac.

ROQUEFORT, petite ville de France, dans le Rouergue, généralité de Montauban, élection de Milhau. C'est de cet endroit que viennent les excellens fromages de Roquefort, qui fe rafinent dans les rochers des environs. *Mém. dreffes fur les lieux.

ROQUEFORT-DE-MARSAN, ville de France, dans la Gascogne, diocèle d'Aire. Cette ville eft fituée fur la Douze, à quatre lieues au nord-eft du Mont-deMarfan.

ROQUELAURE, ville & duché de France, dans l'Armagnac, diocèfe d'Auch, élection d'Armagnac. Cette terre fut érigée en duché-pairie, l'an 1652, en faveur du feigneur de ce nom, mais les lettres n'ont point été

vérifiées.

ROQUEMADOUR, petite ville de France, dans le Quercy, diocèfe de Cahors, élection de Figeac. Il y a un chapitre compofé d'un doyen & de treize chanoines. C'étoit autrefois une abbaye d'hommes, dédiée à NotreDame & de l'ordre de S. Benoît. La manfe abbatiale est unie à l'évêché de Tulles, dont le prélat confére les bénéfices qui dépendoient de cette abbaye. Ce lieu, felon quelques-uns, a pris fon nom de S. Amateur, qui y a vécu. Selon d'autres, Roquemadour eft corrompu de Rocomagorus, ancienne place de ces quartiers-là. ROQUEMAUR, ville de France, dans le haut Languedoc, diocèse de Montauban. Il y a un gouverneur pour le fort.

ROQUEMAURE, ville de France, dans le bas Languedoc, diocèle d'Avignon, a trois mille deux cents habitans. Cette ville qui a titre de baronnie, eft fituée au bord du Rhône, à deux lieues au-deffus d'Avignon, fur un roc escarpé. Elle a été un des fiéges du viguier de Baucaire: c'eft préfentement une viguerie. Le pape Clément V y mourut en 1314.

ROQUEMEYRALS, (LA) terre de France, dans le Perigord, diocèfe & élection de Sarlat.

ROQUET, village de Syrie, fur la route de Tripoli à Sayde, à une journée ou environ de Jubaye. Il eft fitué au pied d'une colline battue par les flots de la mer, qui vient fe joindre dans ce lieu avec les eaux d'une riviere appellée la RIVIERE DU CHIEN. On lui a donné ce nom à caufe que dans l'endroit où elle fe dégorge, il y a au fond de la mer un rocher qui a toute la forme de cet animal, & que l'on voit diftinctement fous les eaux lorsqu'elles font calmes. La fimplicité du peuple va fi loin, qu'il croit que le chien eft vivant; & l'on ne doute point dans le pays que ce ne foit lui qui aboye toutes les fois que la mer fait du bruit au fort de quelque tempête.* Carré, Voyage des Indes orient. t. 1, p. 370,

ROQUETTE, en espagnol ROQUENTES. On donne ce nom à une pointe de la côte d'Espagne, au royaume de Grenade, au midi occidental de la ville d'Almeria, à l'occident de Cabo de Gates, & à l'orient feptentrional de la pointe appellée Punta de Helena.

Cette pointe de la roquette eft haute, & vers la mer elle est d'une moyenne hauteur: à l'extrémité il y a une tour de garde qui eft ronde ; & environ à un mille de cette tour, en entrant vers le nord, on voit un petit château affez proche de la mer, & quelques maifons qui font autour. Devant ce château on peut mouiller par douze & quinze braffes d'eau, quoique le fond n'y foit, pas trop bon. Cè mouillage n'eft propre que pour les vents de nord-nord-oueft & oueft.* Michelot, Portul. de la méditer. p. 14.

ROQUEVAIRE, ville de France, dans la Provence, diocèfe de Marfeille. Cette ville eft fituée fur la Weaune, à trois lieues au nord - eft de Marfeille, & à quatre d'Aix. L'on y a trouvé autrefois une inscription, qui fembleroit défigner que ce lieu auroit pris fon nom de Varus: RUPES VARIA A VARO ROMANO EQUITE.

ROR, bourg & abbaye d'Allemagne, dans la Souabe, au voifinage de celle de Wettenhaufen, près de la riviere de Caber. L'abbaye eft poffédée par des chanoines réguliers de S. Auguftin.* Zeyler, Topogr. Bavar. RORÉE. Voyez ROTERA.

ROS, riviere de Pologne, dans l'Ukraine. Elle a fa fource au palatinat de Braclaw, près du bourg de Spicina. Après être fortie des terres de ce palatinat, elle entre dans celui de Kiovie, où elle court avec affez de vitelle d'orient en occident, pour aller fe jetter dans le Borystene, près de Kaniow. * Andr. Cellar. Descr. Polon. page 371.

1. ROSA, ville de Dalmatie, felon Ortelius, qui cite Cedréne & Curopalate.

2. ROSA ou ROSSA, bourgade de la Livadie, fur le golfe de Lepante, avec un port, au fond duquel elle est fituée. On croit que c'eft l'ancienne Sipha.

ROSALIE. On trouve dans plufieurs cartes une ville de ce nom affez près du bord oriental du Micilipi dans le pays des Natchez. Le fieur d'Iberville, qui le premier eft entré dans ce fleuve par fon embouchure, l'ayant remonté jusque-là, y dreffa le plan d'une ville, dont il vouloit faire la capitale de la Louyfiane; & lui donna ce nom, qui étoit celui de madame la chanceliere de Pontchartrain; mais ce projet n'a point été exécuté. Journal du P. de Charlevoix.

ROSANA ou ROSANNA, ville du grand duché de Lithuanie, dans la partie méridionale du palatinat de Novogrodeck, à quelque distance de la riviere Zolva ou Zelwio. C'est la réfidence des princes de Sapieha. Cette ville a des rues fort droites & des bâtimens magnifiques.

ROSAPHA, ville dont fait mention la notice des dignités de l'Empire, fect. 1. Elle devoit être aux environs de l'Euphrate.

ROSAPHAR, cap de la Tartarie Crimée. Il s'avance dans la mer de Zabache, & comprend les petits caps de Podigo, de Taro & de la pointe blanche. On croit que c'est le Parthenium Promontorium des anciens. Voyez PARTHENIUM PROMONTORIUM.

1. ROSARIO, petite ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, dans l'audience de la nouvelle Galice. Elle eft dans les terres, environ à neuf milles de la mer, & compofée de foixante ou foixantedix maifons, habitées pour la plus grande partie par des Indiens. Elle donne fon nom à une riviere qui la mouille. Voyez l'article fuivant. Il y a des riches mines d'or à moins de deux lieues de cette ville. * Dampier Voyage autour du monde, t. 1, p. 282.

2. ROSARIO, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne. On mouille à fon embouchure à fept braffes d'eau, fur un bon fond, à une lieue de terre. Cette riviere eft à 22d 51' de latitude feptentrionale. Quand on eft à l'ancre dans cette riviere, on voit une montagne ronde, faite en pain de fucre, tout visà-vis de la riviere, & un peu avancée dans le pays au nord-eft quart de nord. A l'oueft de cette montagne, il y en a une autre qui eft longue, & que les Espagnols appellent Caput-Cavalli, la tête du cheval. La riviere Rofario eft riche en or.

ROSARNO,

ROSARNO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure. Ce bourg eft fitué dans un terrein gras & fertile, où il y a des jardins délicieux, pleins d'orangers, de citroniers, de rofiers & de toutes fortes d'arbres fruitiers. Les rofiers communément fervent de clôture à ces jardins; & il fe pourroit faire que ce feroit cette abondance qui auroit occafionné le nom du bourg. Leandro, Descr. Ital. p. 213, dit qu'ayant paffé dans ces quartiers vers le commencement du mois de mars, la campagne étoit couverte de rofes, qui y répandoient une agréable cdeur.

ROSAY ou Rosov, petite ville de France, dans la Brie, avec élection & fiége de haute juftice, en latin Rofetum. Elle eft fituée dans une plaine fertile en grains, à deux lieues de l'abbaye de Chaumes, à trois de Nangis, à quatre de Creffy & de Tournans, à fix de Meaux, de Provins & de Melun, & à douze de Paris. Son églife paroiffiale, qui eft grande & bien bâtie, eft fous l'invocation de la vierge. Il y a un monaftere de religieufes du tiers-ordre de S. Dominique. Dans la grande place eft une belle fontaine d'eau vive. On y tient un gros marché tous les famedis. Les feigneurs de Rofay ont fervi autrefois dans les croifades, & portoient pour armes parlantes trois rofes. On voit encore leur écu fur une des portes de la ville. On trouve à un quart de lieue de Rofay un magnifique château nommé la FORTELLE, avec trois ponts-levis fur des follés remplis d'eau courante. Ce château eft accompagné de très grandes avenues d'arbres & d'un grand parc, dans lequel il y a un étang : le tout eft fermé de muraille. * Corn. Dict. Mémoires dreffés fur les lieux en 1707. Baugier, Mémoires de Champagne, tom. 1, p. 376.

ROSBACQ, village des Pays-Bas, dans la Flandre, à deux grandes lieues de Courtray, entre la Lis & la Mandére. Ce lieu eft fameux par la victoire que Charles VI, roi de France, y remporta fur les Flamands, en 1382. Artevelle qui les commandoit fut trouvé parmi les morts. Il y eut outre cela quarante mille Flamands de tués ou noyés le jour de la bataille & le lendemain. Les hiftoriens de Flandres ne conviennent pourtant que de vingt mille morts le jour de la bataille, & n'en mettent que fix cents pour le jour d'après. * Dictionnaire géographique des Pays-Bas

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ROSBOURG. Voyez RoxBourg. ROSCHILD, ville du royaume de Danemarck, dont elle a été autrefois la capitale, eft fituée dans l'ifle de Selande, au fond du golfe appellé Ifefiord. Ce n'eft point aujourd'hui une ville fermée; il n'y a qu'une barriere en entrant. Sa fituation près d'un golfe ne lui donne pas grand commerce, parce que ni les vaiffeau, ni même les grolles barques, ne peuvent approcher, à caufe des fables dont ce golfe eft rempli. Il y a dans la ville une grande églife, bâtie de briques, avec trois clochers en pointe, qui font un bel effet de loin. C'est là que font les tombeaux des rois de Danemarck & de la famille royale. Quoique cette églife foit ancienne de plus de cinq cents ans, elle paroît encore comme neuve, étant bien blanchie en dedans & bien entretenue. Ayant été fort endommagée par un incendie en 1443, elle fut réparée par les foins de Chriftian I. Elle a été de tout tems une cathédrale & le fiége d'un évêché, fondé en 1012 par Suenon ou plutôt Suen Othon, roi de Danemarck. On prétend qu'il y a eu autrefois à Roschild plus de vingt églises, dont les fondemens paroiffent encore. Il eft certain du moins que Roschild a été d'une plus grande étendue qu'elle n'eft aujourd'hui, & qu'elle a été renfermée de murailles. On voit des ruines tout autour dans un affez grand espace. * Voyage en Danemarck, 1702. Roschild, appellé Fons rofarum dans un ancien manuscrit, doit avoir tiré fon nom du latin Rofa & du danois Kilde, Fontaine. Quelques-uns pourtant veulent fon nom vienne d'un roi de Danemarck, appellé Roé, qu'ils en difent fondateur. * Des Roches, Hift. de Danem. t. I, p. 5o.

que

On voit fur l'autel de la grande églife de Roschild toute l'hiftoire de l'évangile, & fur-tout celle de la pas fion. C'est une fculpture bien dorée. Le chœur eft élevé de quelques marches, & fermé de grilles de fer. 11 y a dans les pilliers des corps morts; on voit entr'autres

y a

dans un pillier du choeur, à main gauche, un coffre de cuivre, où font les os du roi Harald, qui eft peint de fa grandeur le long du même pillier, & au bas duquel on lit Haraldus Rex Dacia, Anglia & Norvegia, fundator hujus Ecclefiæ, hic jacet anno 910. A l'autre pillier à main droite, on voit dans une forme pareille le tombeau d'un évêque, avec ces mots au deflous; Hic jacet Guillelmus episcopus Roschildenfis defunctus anno 972. Dans un autre pillier vers l'autel eft le tombeau de la reine Marguerite, furnommée Eftrithe, mere de Suenon le Grand; & fille d'Ingo, roi de Suéde. On montre comme des reliques les vêtemens de cette princeffe; & l'on fait voir une de fes robes & un parement de jupe qui eft encore tout entier, quoiqu'elle foit morte il près de fept cents ans. Il y en a plus de deux cents que l'autel de l'églife eft fait, & on n'y voit aucune altération. Plufieurs chapelles font toutes remplies de tombeaux des rois, des princes & des feigneurs les plus qualifiés du royaume. On voit dans une ceux de Chriftian I, & de Frédéric II. Ils font d'un beau marbre, avec plufieurs figures tout à l'entour. Une colonne marque la hauteur de Chriftian III, qui avoit plus de fix pieds. Deffous le chœur eft une voute affez profonde & partagée en plufieurs caveaux fermés à clef. On ne peut rien y voir fans chandelle, le jour n'y entrant que par la porte. On y trouve une grande quantité de cercueils couverts de velours noir & de lames d'argent ou de cuivre doré desquels beaucoup font de plufieurs rois & reines, de princes & de princeffes de la maifon royale. Enfin, au bout de cette églife il y a encore une chapelle avec quelques tombeaux des princes derniers morts.

Tout près de cette églife eft le collège de l'univerfi té. Il n'a pas grande apparence. On n'y enfeigne que la philofophie & la théologie. En 1131, les habitans raserent l'églife de S. Laurent, pour agrandir leur marché ; &, pour infulter aux catholiques, ils firent dreffer l'échafaut où l'on punit les coupables, précisément dans l'endroit où étoit l'autel.

ROSCOF, ou Roscou, bourg de France, dans la Bretagne, évêché de S. Pol, à une lieue de la ville de ce nom. Le bourg de Roscof eft un lieu des plus connus qui foient fur les côtes de Bretagne. On remarque fur-tout auprès de-là, une fameuse rade, qui eft celle de l'ifle de Baz. C'eft dans cette rade que relâchent ordinairement les vaiffeaux qui veulent entrer dans la Manche, ou qui en fortent. Il eft certain qu'en achevant le quay de Roscof, on feroit un des meilleurs ports du royaume, d'autant plus que les bâtimens en fortent de tous les vents. * Piganiol de la Force, Descript. de la France, t. 5, p. 241.

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entre

ROSCIANUM, lieu d'Italie. L'itinéraire d'Antonin le place fur la route d'Equotuticum à Rhegium Thurii & Paternum, à douze milles du premier de ces lieux, & à vingt-sept milles du second. C'est aujourd'hui, à ce qu'on croit, la ville Roffano. Voyez RosSANO & RUSCIA.

ROSCLOGHER, baronnie d'Irlande, dans la province de Connaught. C'est une des cinq baronnies qui compofent le comté de Letrim. * Etat préfent de l'Irlande.

1. ROSCOMMON, comté d'Irlande, dans la province de Connaught, borné à l'eft par Longford & Eaft-Meath, une partie du comté du Roi, dans la province de Leiniter, & partie de Letrim, dont le Shannon le fépare; à l'oueft par Mayo & Gallway, au nord & nordeft par Slego & Letrim; au fud & au fud-eft, par Gallway & le comté du Roi. Sa longueur eft de cinquante-cinq milles, & fa largeur de ving-huit. C'eft un pays uni & fertile, dont les terres produifent quantité de bled pour peu qu'on les cultive. On le divife en fix baronnies, qui font celles de Boyle, de Ballintuber, de Roscommon, de Ballimore, d'Athlone & de Moyearne; où il y a deux villes avec des marchés publics, & quatre qui ont droit d'envoyer leurs députés au parlement. Les principales font, Athlone, Boyle, Tulsk, &c. * Etat préf. de la grande Bretagne, t. 3, p. 32.

2. ROSCOMMON, ville d'Irlande, dans la province de Connaugt, dans le comté auquel elle donne fon nom, à treize milles au nord de Tulsk. Elle a droit d'envoyer deux députés au parlement, & elle jouit d'un marché public; mais elle eft d'ailleurs fi miférable, que toutes

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