יו & à même distance au-deslous de Geifenheim. * Jaillot, Atlas. RUDIÆ, ville d'Italie, dans la Calabre, entre Tarente & Brindes. C'étoit la patrie d'Ennius, Ennio cive nobiles Rudia, dit Pomponius Mela, 1. 2, c. 4. Cette ville, felon Ptolomée, 1. 3, C. 1, étoit dans le pays des Salentins & dans les terres. Pline, 1. 3, c. 11, la place au voisinage de Brindes, ce qui peut s'accorder avec la position que lui donne Ptolomée. Le pere Hardouin croit que c'est présentement Carouigna. RUDISTO. Voyez RODOSTO. RUDKOPING. Voyez RUTKOPING. RUDNIKI, petite ville de Lithuanie, au palatinat de Vilna, à quatre lieues de la ville de ce nom, du côté du midi. Rudniki est entourée d'une forêt où l'on voit un trèsbeau palais royal, avec un jardin délicieux & un parc pour garder le gibier. RUDOLPHSWORTH OU NEWSTATTL, ville d'Allemagne, dans la Carniole, fur la riviere de Gurck. On donne communément le nom de Newstattl à la ville, & celui de Rudolfsworth à l'abbaye que l'on y voit, avec un couvent de récollets. Il y a des auteurs qui soutiennent que cette place a été une ville de l'empire romain du tems de l'empereur Decius, & que Chiniva, roi des Gots, l'affiégea inutilement; mais ils ne prouvent pas affez leur opinion pour qu'on foit obligé de s'y rendre. En 1435 la ville de Rudolfsworth fut afliégée par Albert duc d'Autriche & par le comte de Cilly; mais les troupes de l'empeteur Sigismond les obligerent de lever le siége. Ce même empereur accorda à cette ville de beaux priviléges. Aux environs de cette ville se recueille le meilleur vin de la Carniole. * Zeyler, Topogr. Carniæ, p. 124. 1. RUE, petite ville de France, dans le Ponthieu, en Picardie, diocèse d'Amiens, élection d'Abbeville. Elle est située sur la petite riviere de Mage, à une lieue de Crotoy. En 1196, Philippe Auguste la donna en dot à sa fœur Alix, en la mariant à Guillaume, comte de Ponthieu. C'est un petit gouvernement de place. Il y a deux curés à Rue, ayant chacun fix cents livres, l'un dit le curé du Saint-Esprit, l'autre de faint Wulphy. Il y en a deux autres aux fauxbourgs & banlieue de Rue, ayant chacun quatre cents livres; l'un est appellé le curé de saint Jean au Marais, l'autre le curé de Beauvor. Le terroir est en bleds, avoines, prés, pâturages & étangs. Il y a un couvent de filles, ordre de faint François, dites fœurs grises. Elles ont seize cents livres de rente; & desservent un petit hôpital. Il y a auffi des cordeliers qui ont trois mille livres de revenu. Le commerce confifte en poiffons, moutons, laines, chevaux & autres beftiaux. Il y a marché deux fois la semaine, & foire le jour de faint Remy, I d'octobre. La ville de Rue avoit autrefois une citadelle, & de bonnes fortifications qui ont été rasées, comme un ancien château nommé le Gard près Rue, où les comtes de Ponthieu résidoient, & dont on voit encore quelques vestiges. Il y a un pélerinage célébre à l'église du Saint-Esprit, dans la quelle on conferve un crucifix miraculeux. Cette église, qui est paroissiale, est belle, & la chapelle dédiée au saintEsprit est bien ornée. 2. RUE, petite ville de la Suisse, au canton de Fribourg, dans le bailliage de Corbiere, fur la riviere de Rue. Cette ville est affez célébre dans ces quartiers à cause de ses marchés & de ses foires. Promazens & Morlens font deux villages qui en dépendent. * Etat & Délices de la Suisse, t. 3, p. 62. 3. RUE, riviere de France, dans l'Auvergne. Elle fait la séparation de la haute & baffe Auvergne; fon cours eft du levant au couchant, & fe rend dans la Dordogne, près de la petite ville de Bort. RUEDA, Rota, abbaye d'hommes ordre de câteaux, en Espagne, dans le royaume d'Aragon sur l'Ebre au diocèle de Sarragoffe. RUEL, bourg de France, sur la Seine, à deux lieues de Paris, & à la même distance de Saint-Germain-en-Laye, du côté du nord; en latin Rothalium on Rothalienfis Vicus. L'église de ce bourg est jolie pour une paroiffe de campagne. Le portail est d'ordre dorique, & affez bien entendu. Les statues de faint Pierre & de saint Paul qu'on y voit font du fameux Sarazin. On y voit dans un chapelle le tombeau de don Antoine, roi de Portugal, & de fes fils. Le cardinal de Richelieu fit bâtir à Ruel un château, qui د appartient présentement au duc d'Aiguillon. Il confifte en un grand corps de logis, flanqué du côté du jardin de deux corps_ou pavillons en retour. Sur la main gauche est une terrasse qui regarde l'orangerie, & communique à plusieurs corps de bâtimens. Il est entouré d'un fossé fort profond. Le jardin étoit dans le goût italien. L'orangerie est un grand corps de bâtiment, orné d'un grand ordre dorique. On y entre par un pavillon quarré dont la façade forme un portique. Neuf arcades font le corps du bâtiment. L'arc qui eft près de cette orangerie est un grand édifice d'ordre corinthien, compofé de trois portes, & appuyé de chaque côté de deux corps de pierres de tailles d'ordre toscan. Tout est orné de bas-reliefs, de statues & de trophées. Une fontaine en glacis, dont le baffin eft rond, formoit une cascade ronde, qui tomboit à neuf différens sauts. On y remarquoit encore la grande cascade, composée de plusieurs marches, au haut desquelles trois fontaines ont chacune trois bassins l'un sur l'autre. Tout au haut font deux figures qui jettoient de l'eau. D'autres figures l'ornent de chaque côté. A l'autre bout de l'allée qui est devant cette cascade, est un grotte de rocaille, laquelle est un enfoncement fait en niche, accompagné de deux colonnes. Cet enfoncement est une perspective dont le ciel étoit peint avec des couleurs fi naturelles, qu'on affure que des oiseaux s'y font trompés; & que croyant voler en plein air, ils s'y sont tués. Ce qu'on appelle la vieille grotte, représente un rocher au milieu duquel est une caverne, ornée de figures de bêtes de toute espéce, qui souffloient de l'eau au moment qu'on s'y attendoit le moins. On ne fait qu'indiquer légerement ces chofes, parce qu'il s'en faut beaucoup qu'elles foient aujourd'hui ce qu'elles ont été. Il y a auffi à Ruel quelques maisons de particuliers affez agréables. * Piganiol, Description de la France, t. 2, p.577. RUESSIUM, ville de la Gaule Aquitanique, selon Prolomée, 1.2, 0.7, qui la donne aux peuples Velauni. C'est aujourd'hui Rieux, fuivant Mercator: & Saint - Flour, suivant Ville-neuve, mais il pafle pour constant que les Velanni de Ptolomée sont les habitans du Velay. Cellarius & d'autres géographes ont embraffé ce sentiment. En ce cas Rueffium n'est ni Saint-Flour ni Rieux. Ce doit être SaintPaulien, bourg d'Auvergne au diocèse du Puy. Voyez SAINT-PAULIEN. RUETS, commanderie de Malthe, en France, près de la Forge-Baillard, dans le diocèse de Châlons. Elle consiste en un bon château, entouré de fossés, & un petit fief situé près de Langres. Cette commanderie est située entre Joinville & faint Dizier. Elle rapporte sept mille livres de rente. Elle se donne toujours à un chevalier de justice. RUFACUM, & RUBEACUM. Rhenanus & Munsterus donnent tous deux ce nom latin à une ville d'Alface, appellée vulgairement RUFFACH. Voyez ce mot. RUFÆ, château d'Italie, dans la Campanie, selon la remarque de Servius sur le vers 379 du l. 7. de l'Enéide. On y lit, Quique Rufas, batulumque tenent. Quelques exemplaires ont Rufras ; & l'on trouve Rufre dans Silius Italicus, 1.8, v. 170. RUFFAC, Rubeacum ou Rufacum, ville de France dans la haute Alface, fur le Rotbach, au territoire appellé Mundat, dont elle est la capitale. Dagobert, roi de France, donna cette ville avec le Mundat à l'évêque de Strasbourg (Arbogaft.) On voit encore fur la montagne les reftes d'un château nommé Ifenbourg ou Eifenbourg, & qui a été bâti par le roi Dagobert. Les fréquens pélerinages qu'on faifoit aux reliques de saint Valentin, contribuerent beaucoup à l'accroissement de cette ville. En 1068 les habitans de Ruffac se souleverent contre l'empereur Henri IV, & lui prirent la couronne, le sceptre & les autres ornemens impériaux. Ils refuserent de les lui rendre, s'il ne leur pardonnoit auparavant leur rébellion. L'empereur promit tout; mais ayant quitté la ville, il ordonna à fes troupes de s'en emparer, de la brûler, & de passer les habitans au fil de l'épée, ce qui fut exécuté. Ruffac a été encore diverses fois pillée & brûlée. L'empereur Philippe, pour fe venger de Conrad, évêque de Strasbourg, la brûla, & rafa une partie du château d'Isenbourg. En 1298 l'empereur Adolfe lui fit le même traitement. Les Anglois la prirent en 1426. Tant de malheurs l'avoient entierement ruinée; mais Guillaume III évêque de Strafbourg, de la maison des comtes de Hohenstein, entreprit de la rétablir & la ferma de murailles. Depuis ce tems-là elle n'a pas laissé d'essuyer de nouvelles calamités. Elle fut prise d'assaut en 1634 par les troupes du Rheingrave; reprise par les Impériaux après le gain d'une bataille remportée sur les Lorrains; & enfin prise par escalade par le gouverneur françois de Colmar. Aujourd'hui elle contient trois cents cinquante maisons, cinq cents familles, & deux mille cinq cents habitans. Son magistrat jouit de sept mille cinq cents livres de rente. * Zeyler, Topog. Alfat. super. les met sur le bord de l'Océan septentrional, aujourd'hui la mer Baltique. Le nom de ces peuples eft corrompu dans Ptolomée, qui les nomme Rutilcii, quoiqu'il ait appellé leur ville Rugium, outre qu'il les place dans le même endroit où Tacite place les Rugii. Sidonius Apollinaris, Jornandes, Paul Diacre, & plusieurs autres écrivains du moyen âge, appellent ces peuples Rugi, & Procope écrit Rogi. Leur premiere demeure a été dans la Poméranie ultérieure, où l'on croit qu'étoit leur ville Rugium. Dans la suite on les trouve disperfés en différens endroits. Les uns habitoient l'ifle de Rugen, à laquelle its donnerent leur noni. On en voit d'autres fur le bord du Danube, où le pays dont ils s'emparerent fut appellé Rugiland, felon Jornandes, Langobard. 1. 1,0.19. Procope, Goticar. rer. 1. 2, fait auffi mention de cette demeure des Rugies sur le bord du Danube. Enfin on les voit en Italie, où Ennodius, in vita D. Epiphanii, dit qu'ils se rendirent maîtres de la ville de Ticinum. (Pavie.) RUGIUM, ville de la Germanie, dans sa partie septentrionale, felon Ptolomée, 1. 2, 1. 11, qui la place dans les terres, entre Viritium & Scurgum. On ne fait pas la juste position de cette ville : les uns la prennent aujourd'hui pour Holmburg; d'autres pour Camin, & d'autres pour Rugenwalde. RUFFECQ, ville & marquisat de France, dans l'Angoumois, diocèse & élection d'Angoulême. Ruffecq est une petite ville, située assez près de Verteuil, à sept lieues d'Angoulême. Il y passe un ruisseau nommé le Lieu, qui produit les plus belles & les meilleurs truites du royaume. Cette terre est la plus considérable de l'Angoumois, soit pour le revenu, soit pour la justice, qui comprend trentedeux paroiffes; soit pour les mouvances qui renferment plus de cinquante terres nobles. Il y a une forêt dont les hauts bois ont été vendus jusqu'à foixante mille livres. Il s'est tenu à Ruffecq en 1327 un concile nommé Rofia cense concilium. Ce marquisat appartient à la maison de Saint-Simon. RUFFEY, prieuré de France, au diocèse de Besançon. C'est un prieuré conventuel, à la nomination du pape. 11 dépend de saint Marcel de Châlons. RUFFINUM. Voyez QUERCUS. RUFIANA, ville de la Gaule Belgique. Ptolomée, 12, c. 9, la donne aux Némétes. On croit que c'est aujourd'hui Oppenheim, fur le Rhin. Il y en a pourtant qui la placent à Ruffach. L'exemplaire de la bibliothéque palatine lit Rufiniana. RUFIANENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène. Dans la conférence de Carthage, Marianus est qualifié episcopus plebis Rufianenfis. C'est la notice des évêchés d'Afrique, qui place ce siége dans la Byzacène. Elle nomme son évêque Donatus Rufianenfis. RUFINIANA. Procope, c. 25, au premier livre de la guerre contre les Perses, donne le nom de Rufiniana à la maison qu'Antonine, femme de Bélisaire possédoit dans un des fauxbourgs de Constantinople, & où elle donna rendez-vous au préfet du prétoire Jean, fous prétexte de vouloir tramer une conspiration avec lui, mais en effet uniquement dans le dessein de le trahir, comme elle fit. RUFISQUE, ville sur la côte occidentale d'Afrique à trois lieues, & vis-à-vis de l'isle Goerée, dans le royaume de Cayor, dont elle est la capitale. Son nom de Rufisque est une corruption du nom portugais Rio fresco ou Riviere fraîche, d'une petite riviere, qui, traversant des bois fort épais, conserve sa fraîcheur. Barbot assure que tous les vaisseaux peuvent mouiller dans la rade de Rufisque entre fix & sept braffes. Cette capitale, si on peut lui donner ce nom, est composée d'environ deux cents maisons bâties de roseaux & de feuilles de palmier. Le pays est bien fourni de bœufs, de vaches, de moutons, de chèvres, de poules, de pigeons, de pintades, & d'un grand nombre d'oiseaux. La pricipale nourriture des habitans est le poisson. Les autres productions pour le commerce sont les peaux, les gommes, l'ivoire, les plumes d'autruche, l'indigo, & les étoffes de coton. La chaleur est insupportable à Rufisque, même dans le mois de décembre. La baye au fond de laquelle est située la ville, est appellée par les François Baye de France. Ils s'y arrêtent lorsqu'ils viennent du Sénégal ou du fort Saint-Louis. * Barbot, Description de la Guinée, p. 22. RUFRÆ. Voyez RUFA. RUFUVEILLÉ, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse d'Avranches, élection de Mortain. RUGBY, bourg d'Angleterre, dans Warwickshire, sur la riviere d'Avon. Il a droit de marché public. RUGEN, isle de la mer Baltique, dans les états que la Suéde posléde en Allemagne, sur la côte de Pomeranie qui lui est opposée du côté du midi & du côté du couchant. Elle a été autrefois beaucoup plus grande qu'elle n'est aujourd'hui, car elle avançoit presque jusqu'à l'ifle de Ruden, dont elle n'étoit séparée que par un fort petit canal, au lieu qu'aujourd'hui elle en est éloignée d'un mille & demi. L'ifle de Rugen perdit tout ce terrein en 1309 par une violente tempête, qui renversa les villages, les églises, les tours, & engloutit tout dans son sein. Ce grand passage ou espace de mer qui se trouve présentement entre l'isle de Ru gen & celle de Ruden, s'appelle das Neue Dief ou Schiffart. On donne à peu près sept milles germaniques de longueur à cette ifle. Sa largeur peut être dite égale. On pourroit ajouter qu'elle a la même étendue en tout sens; de forte que si elle étoit exactement ronde, sa circonférence feroit de vingt-un milles germaniques; mais elle est formée de tant d'ifles & presqu'ifles, & coupée par tant de bayes & de golfes, qui pénétrent jusqu'au milieu de l'isle, que si on vouloit mesurer toutes les côtes, on trouveroit une circonférence de plus de soixante-dix milles. Toutes ces bayes & tous ces golfes font encore qu'en quelque endroit de l'isle qu'on se place, on ne se trouve jamais qu'à un demi-mille, où tout au plus à trois quarts de mille de la côte. Quoique la mer environne cette isle de toutes parts, la situation des côtes est telle, qu'on ne craint plus d'inondation. La terre est très-fertile. Elle produit beaucoup de fruits, & entr'autres une si grande quantité de bled, que l'ifle de Rugen est appellée le grenier de Stralsund. On n'y voit ni loups, ni rats. Depuis quelque tems néanmoins on a commencé à voir des rats dans la peninsule de Wittow, qui est au nord de l'isle: ils y ont été apportés par les vaisseaux qui sont venus mouiller dans ce quartier, ou par ceux qui y ont fait naufrage. L'ifle de Rugen fournit beaucoup de chevaux, de bœufs & de brebis, mais sur-tout on y éleve une quantité prodigieuse de grosses oyes. Les habitans de cette ifle étoient connus anciennement sous les noms de Rugii, Rugiani ou Rani, & ils étoient Slaves ou Wandales d'origine. Voyez RUGII. Ils étoient si attachés à l'idolatrie, qu'ils furent les derniers de ces quartiers-là, qui embrasferent le christianisme. Vers 813 quelques saints religieux passerent dans l'isle de Rugen pour y prêcher l'évangile, & ils y firent quelques fruits; mais bientôt l'idolatrie reprit le dessus ; les prêtres furent chaffés; & par un caprice bizare, ils renoncerent au culte de saint Witus leur patron, dont ils firent une idole, qu'ils nommerent en leur langue Swanto-Wit. Ce ne fut qu'en 1168 que Waldemar I, roi de Danemarck, força les Ruges à retourner à la véritable religion. Il y avoit autrefois deux places fortes dans cette isle, savoir Arcona & Charentina, mais elles ont été detruites toutes deux. Aujourd'hui il n'y a que quelques petites villes ou bourgades, avec un grand nombre de villages. Les principaux lieux sont : 1°. Bergen, 2o. Sagart, 3°. Vick, 4°. Bingft. RUGENWALDE, ville d'Allemagne, dans la Poméranie ultérieure, sur la riviere de Wiper, & le cheflieu du duché de Wenden. Elle tire son nom des anciens Ruges. Quoique l'ancien Rugium n'ait pas été à la même place où est maintenant Rugenwalde, on ne laisse pas de croire que les Ruges ont habité dans ces quartiers, avant que de s'établir dans l'ifle de Rugen, & fur le bord du Danube, & vers l'Italie. Cette ville, qui est bien bâtie, est ornée d'un beau château, & a vingt-quatre paroisses dans son district. Bogislas IV, duc de Pomeranie, la donna pour douaire à sa femme, qui y fit sa résidence. Primislas II, duc de Pologne, s'étant rendu maître de la Pomeranie ultérieure en 1290, après la mort du duc Mestowyn, Bogiflas, duc de la Pomeranie citérieure, pitta & ruina le château & la ville de Rugenwalde, qui avoit été ceinte de murailles en 1212. Mislaw, prince de Rugen, & Adolphe, comte de Hollande, gendre du dernier duc Messtowyn, la prirent, mais furent contraints de l'abandonner peu de tems après. Les chevaliers de l'ordre teutonique en Prusse, & les margraves de Brandebourg, l'ont possédée quelque tems. Elle retourna ensuite sous la domination des ducs de la Pomeranie citérieure, à qui elle resta. Enfin la maison des ducs de Pomeranie s'étant éteinte, cette ville est paffée, avec le reste de la Pomeranie ultérieure, sous la puissance des margraves de Brandebourg, devenus depuis rois de Pruffe. * Zeyler, Top. Pomeraniæ, p. 89. 1. RUGIA, ville de Syrie, au voisinage d'Antioche, à ce qu'il paroît par un passage de l'histoire du moine Robert, 1.7, p. 258. 2. RUGIA, nom que les écrivains latins du moyen âge ont donné à l'isle de Rugen, sur la côte de la Poméranie. Ils ont aussi appellé Rugia Cismarina la partie du continent de la Pomeranie opposée à l'ifle de Rugen, parce qu'elle étoit possédée par les maîtres de l'isle de Ru RUGLEN DU RUGLAN, ville d'Ecosse, dans la province de Cluyds - dale, sur la rive gauche du fleuve Cluyd, environ à une lieue, au-desfons de Glasco, qui est de l'autre côté du fleuve. On voyoit autrefois à Ruglen une très-belle abbaye de l'ordre de saint Benoît. * Blaeu, Atlas. RUGLES, bourg de France, dans la Normandie, diocèse d'Evreux, élection de Conches. Ce bourg est sur la Rille, dans le pays d'Ouche, à deux lieues de l'Aigle: il y a deux paroiffes, Notre-Dame & laint Germain. Comme il y a une forge à fer, une partie de ses habitans travaille en épingles & ustensiles de fer. On y tient un gros marché tous les vendredis. C'est aussi où se portent les épingles des manufactures de Conches & de l'Aigle. RUGUSCI, felon Pline, 1.3, C. 20, & RIGUSCA, selon Ptolomée, 1.2, c. 12, peuples de la Rhétie, dans sa partie septentrionale. Ils habitoient les pays connus aujourd'hui sous les noms de Rheinthal, & de Rheingow. RUHECLOSTER OU RUHKLOSTER ; on donnoit ce nom ci-devant à une abbaye de bernardins, située dans le duché de Schleswic, au bailliage de Lucktbourg; mais aujourd'hui que cette abbaye est ruinée, il y a à la place un beau château appellé Gluckburg. * Hermannid. Descr. Daniæ, p. 844. Châteaugontier. RUILLY, bourg de France, dans la Beauce, élection de Vendôme. RUISSAUVILLE, Rivovilla, abbaye de France, dans la Picardie, au diocèse de Boulogne, vers les sources de la riviere de Lis, à deux grandes lieues de Renti. C'est une abbaye d'hommes, de l'ordre de saint Augustin, & qui est en regle. RUISSEAU-ROUGE, ruisseau de Suisse, dans le haut Valais, au département de Fischbach. Son eau qui est tiede coule dans la vallée de Sass. Il est appellé Rouge, parce que son eau teint en rouge la terre & les pierres de son lit. On prétend que l'eau de ce ruisseau a les mêmes vertus que celle des bains de Leuck. * Etat & Délices de la Suisse, t. 1, p. 183. RUKMANSDORF, bourg d'Angleterre, dans la province d'Hereford. Il a droit de tenir marché public. * Etat préf. de la gr. Bret. t. 1. RULAND, petite ville, chef lieu d'un cercle compris dans celui de Bautzen, dans la haute Lusace. Elle est située à sept lieues au nord-eft de Dresde, & appartient aux comtes de Hoym. RULUM, ville d'Italie, dans la Lucanie, entre le détroit & Venusia, felon Ortelius, qui cite Surius dans l'histoire du martyre de faint Felix. RUM, ifle d'Ecolle, à l'occident de ce royaume, & l'une des Hébrides, au midi de Skie. Cette ifle, que l'on fnet au nombre de celles du second rang, est montagneuse, & peu habitée. Elle peut avoir cinq milles de longueur. Ses côtes sont la partie la plus stérile. On pêche beaucoup de saumons dans ses rivieres, & fes montagnes abondent en bêtes fauves. Il y a aussi dans cette ifle une grande quantité d'oiseaux de terre & de mer. * Etat préfent de la grande Bretagne, t. 2, p. 288. RUMA, village de Galilée, selon Jofeph, de Bel Jud. 1.3, c. 9. Dans le quatrième livre des Rois, il est dit, que Zebida, mere du roi Joakim, étoit fille de Phadaïa de Ruma; mais Joseph, c. 24, v. 36, y a lu Abuma. Il est encore parlé de Ruma dans Josué, c. 15, v. 52. RUMANEA. Une ancienne inscription trouvée dans le fauxbourg de Juliers, & rapportée par Pighius, in Hercule fuo Prodicio, contient ces mots: Matronis. Rumanehabus, facr.L.Vitellius. confors.explo.leg.VI.Vidr. Il ajoute que le lieu s'appelle encore aujourd'hui Rumanheym, comme qui diroit la demeure des Romains. Il y en a qui, au lieu de Rumanehabus, lisent Rumahabus. RUMELIE. Voyez ROMANIE. RUMELLUM, ville d'Italie, au voisinage de la ville de Rome, selon Ortelius, qui cite Jean Moscus. RUMERICUM. Voyez ROMARICI-MONS. RUMFORD, bourg d'Angleterre, dans la province d'Essex. On y tient marché public. * Etat préf. de la grande Bret. t. 1. 1. RUMIGNY, bourg de France, dans la Champagne, élection de Rheims. Il y a dans ce bourg plusieurs métiers de draperie. 2. RUMIGNY, bourg de France, dans la Picardie, élec tion d'Amiens. RUMILLY ou ROMILLY EN ALBANOIS, Ville de Sa voye, à deux lieues d'Annecy, du côté du midi occidental. Cette ville est située dans une plaine élevée, au confluent du Seran & du Nepha, sur chacun desquels elle a un pont de pierre. Rumilly avoit autrefois une enceinte d'une ancienne muraille, & étoit défendue d'un côté par un château flanqué de tours, & bâti sur un rocher élevé; de l'autre par uns forteresse à la moderne, bâtie par Emanuel I, duc de Savoye ; mais tout cela fut rafé en 1630, par ordre du roi de France, Louis XIII dans le tems qu'il affiégeoit Mont-Mélian. Les maisons des particuliers sont propres & bâties d'une pierre, qui est molle quand on la tire de la carriere, mais qui se durcit à l'air. Outre la paroisse, qui porte le titre de prieuré, il y a quatre maisons religieuses, deux d'hommes & deux de filles. Les habitans, qui ne passent pas le nombre de trois mille, sont à leur aise; ce qui vient de la fertilité du pays, des foires qu'ils ont, & du commerce qu'ils font, principalement en bled. En 1390, Rumilly obéissoit aux comtes de Genève ; & c'étoit le principal fief que ces comtes tenoient des évêques de Genève. Le comte Pierre étant mort sans enfans mâles, cette ville fut donnée à sa veuve, pour la dédommager de sa dot. Ce fut d'elle & de son second mari, Fridéric, duc de Lorraine, qu'Amédée VIII duc de Savoye, acheta cette ville. Ses successeurs en ont toujours joui depuis. * Theaur. Sabaudia, t. I. RUMNEY. Voyez ROMENEY. RUMPENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Platine en fait mention dans la vie du pape Anastase II, & nomme son évêque Fulgence. RUMUNENSE-SCLAVINIUM, lieu de la Scythie, en Europe, selon Ortelius, qui cite Jornandès. RUNCKEL, bourg, château & seigneurie, en Allemagne, dans la Franconie, sur la riviere de Lohn, entre Wilmar & Limburg. Il appartient aux comtes de Wiedt, & la riviere de Lohn, qui arrose ses terres, les rend très-fertiles, fur-tout en bled & en vin. Il y avoit autrefois des mines d'argent & de fer dans cette seigneurie; mais elles ont été ruinées par le tems & par les guerres. Le château même a été détruit par la mésintelligence qui éclata entre deux freres, qui en étoient les posselleurs. En 1634, après la bataille de Nordlingen, le bourg de Runckel fut. pris par les Impériaux, qui le brûlerent, ainsi que le châ teau, emmenerent un jeune comte de Wiedt prifonnier à Vienne. Zeyler, Topogr. Haflix. RUNGONIA. Voyez RUSTONIUM RUPEL, qui se trouve nommé mal-à-propos Romelle en quelques endroits, est une riviere des Pays-Bas, qui coute depuis Rumpst, où la Neethe se joint à la Dyle, jusqu'à Rupelmonde, Rupelmonde, où elle tombe dans l'Escaut, après avoir paffé au fort de Sainte-Catherine, d. à Boom, d. où serend le canal qui vient de Bruxelles à Willebroeck. La Rupel n'a que deux grandes lieues de cours. * Dict. géogr. des Pays Bas. RUPELMONDE, ville des Pays-Bas, dans la Flandre, fur la rive gauche de l'Escaut, vis-à-vis l'embouchure de la riviere Rupel, qui lui donne fon nom, & à trois lieues au-dessus d'Anvers. Rupelmonde fut érigée en comté vers l'an 1650, en faveur de la maison de Recourt & de Licques. Il y avoit un ancien château que les comtes de Flandres avoient fait bâtir, mais il a été ruiné par les guerres. Gerard Mercator, l'un des plus célébres géographes de son tems, étoit né à Rupelmonde. Il mourut à Doesbourg, fur la fin de l'année 1592, âgé de quatre-vingts ans. * Dict. géogr. des Pays Bas. ŘUPENA, lieu des Termopyles, selon Cedrène, cité par Ortelius. RUPERA, nom latin de la riviere RUPEL. Voyez ce mot. RUPES. Voyez ROCHERS. RUPHANIA, fiége épiscopal, sous la métropole d'Apamée, felon Ortelius, qui cite Guillaume de Tyr. RUPIN, RAPIN ou RUPPIN, ville d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg, dans le comté dont elle est le chef-lieu, & auquel elle donne fon nom, à neuf milles de Berlin. Cette ville est divifée en deux, qu'on appelle la vieille Rupin & la neuve Rupin. La vieille ville est un endroit ouvert, & c'est où se voit le château, dont avoit pris fon nom la famille des comtes de Rupin, qui est éteinte. La ville neuve est assez belle. On y trouve les sépultures de divers comtes de Rupin, & particulierement du dernier de cette illuftre famille, appellé Wichmann, & mort en 1524. Ces deux villes sont séparées par un grand étang qui fournit d'excellens poissons & en abondance. * Zeyler, Topogr. Brandebur. March. LE COMTÉ DE RUPIN est situé entre la seigneurie de Pregnitz, le duché de Mecklenbourg, la Marche-Ukerane & la moyenne Marche de Brandebourg. Il a douze lieues de long ou environ, & fix de large. Il est fort embarraffé de lacs & de forêts. L'électeur Joachim I l'acquit en 1524, à la mort du comte Wichmann, le dernier de sa race. Les principaux lieux de ce comté sont ; 1°. Rupin, 2°. Wulterbauss, 3°. Lindow, 4°. Rezberg. RURADENSES, peuples d'Espagne, selon Ambroise Moralès, qui se fonde sur une ancienne inscription. Il ajoute que le nom de ces peuples se conserve encore préfentement dans celui de Rus, petit lieu fitué à trois milles de Baëça. * Ortelius, Thefaur. RUREMONDE, ville des Pays-Bas, dans le haut quartier de la Gueldre, sur la Meuse, à l'embouchure du Roer, aux confins de l'évêché de Liége & du duché de Juliers, tire fon nom de celui de cette riviere, & du mot Mondt, qui signifie bouche; comme qui diroit bouche ou embouchure du Rhoer, & l'on a dit Ruremonde par corruption pour Roermondt. C'est une ville bien peuplée, bien bâtie, & paffablement fortifiée. Ce n'étoit autrefois qu'un village, qui fut entouré de murailles par Otton, furnonimé le Boiteux, quatorziéme comte de Gueldre, & l'empereur Rodolphe lui donna en 1290 le privilége de battre monnoie. Le pape Paul IV établit un évêque à Ruremonde en 1559, sous la métropole de Malines. Cet évêché a vingtcinq lieues dans fa plus grande longueur, depuis Mastricht jusqu'à Nimégue, & fa largeur eft de huit lieues. Dans cet espace il comprend onze villes, qui sont; 1°. Ruremonde, 20. Venlo, 3°. Gueldre, 4°. Fauquemont, so. Wachtendonck, 6Weert, 7°. Boxmeer, 8°. Straelen, 9°. Nimegue, 10°. Grave, 11°. Batembourg L'église cathédrale, l'unique paroisse de la ville, est dédiée à S. Christophe. Elle est ornée d'un clocher fort élevé, bâti de briques, & au fommet duquel on voit la statue de S. Christophe. Elle devint cathédrale en 1659, Lorsque le chapitre y fut transféré le jour du jeudi saint, 24 d'avril. L'église du S. Esprit avoit été auparavant la cathédrale. Le chapitre est composé de douze chanoines, qui ont pour dignités un prévôt & un écolâtre. Huit d'entre eux seulement sont de l'ancienne fondation. Ils étoient originairement au village de Peeterfberg ou Odeliendberg, à une lieue de Ruremonde. Ce chapitre fut transféré à Ruremonde en 1358, avec sa prévôté, qui étoit autrefois à la collation de l'évêque d'Utrecht, & qui a été unie ensuite à l'évêché de Ruremonde. Trois autres prébendes ont été fondées par M. Pélerin Vogelius, mort en 1649, dans le tems qu'il étoit nommé à l'évêché de cette ville. Enfin le douziéme chanoine est le pasteur de l'église de S. Christophe. Le pape donna pour l'entretien du nouvel évêque de Ruremonde, & pour l'augmentation des prébendes de la nouvelle cathédrale, les revenus de la prévôté de Meersen, de l'ordre de S. Benoît, située près de Mastricht; comme aussi les biens du prieuré de S. Jerôme des chanoines réguliers à Ruremonde, ceux du prieuré de sainte Urfule, appartenant au bourg de Kessel; ceux du prieuré de S. Walric, de l'ordre de cîteaux, entre Grave & Nimégue, & ceux de la prévôté de S. Nicolas à Alevois, appartenant à des religieuses de l'ordre de prémontré. Ces cinq monastères avoient été détruits & brûlés du tems des guerres de religion. Il y a plusieurs autres églises à Ruremonde. Celle du S. Esprit, qui a été autrefois la cathédrale, fut donnée depuis aux religieuses pénitentes. Elle a même fervi quelquefois de temple aux protestans. L'abbaye de Munster appartient à des religieuses nobles, de l'ordre de cîteaux. Elle fut fondée en 1254, par Richarde de Juliers, femme de Gerard, comte de Gueldre. Les jésuites furent admis à Ruremonde en 1611, pour enfeigner les humanités. Ils eurent d'abord pour demeure le prieuré de saint Jerôme, qui avoit appartenu à des chanoines réguliers de S. Auguftin; mais en 1665 on les mit au vieux palais de l'évêque. Les récollets furent établis en 1229, par Gerard III, comte de Gueldre. Les ursulines furent amenées en 1656 de la petite ville de Sittart, où elles avoient cru fixer leur demeure. Les croifiers s'y sont introduits en 1422: les sœurs noires & les claristes en 1611. Il y a encore dans la ville des religieuses du tiers-ordre de S. François, des carmélites déchauffées & des dominicaines. Le prieuré de Mariengarde est possédé par des augustines. Enfin les chartreux ont à Ruremonde une spacieuse & riche maifon, fondée en 1370, par Werner, seigneur de Swalmen. Le célebre Denys Rykelius, plus connu sous le nom de Dionyfius Carthusianus, étoit de cette maison. Il y mourut en 1471, exerçant la charge de prieur. Cent trente-sept ans après sa mort, l'évêque Cuyckius, ayant ouvert fon tombeau, trouva que les deux doigts avec lesquels il avoit écrit ses ouvrages, étoient encore entiers, vifs & revêtus de chair. La ville de Ruremonde est gouvernée par neuf échevins & par deux secrétaires. Le 31 de mai 1665, jour de la Trinité & celui de la dédicace de la ville, un incendie réduifit en cendres la plus grande partie des maisons des particuliers, presque tous les couvens & le palais épiscopal. L'empereur Charles V se rendit maître de Ruremonde, par composition en 1543. Les Hollandois la prirent en 1567, & l'abandonnerent peu de tems après. Les Espagnols s'en faifirent & y mirent garnison allemande. Elle fut alliégée & fort preffée en 1577, par les Hollandois, qui furent pourtant obligés d'en lever le siége à l'approche de l'armée d'Espagne, mais ils s'en rendirent maîtres en 1632. Les Espagnols l'ayant reprise, en furent paisibles poffesseurs jusqu'au 2 octobre 1702, que l'armée des alliés, commandée par le comte Walrad, prince de Naffau-Sarbruck, la prit. Le prince de Horn, gouverneur de la province, l'avoit défendue avec quelques généraux françois. Les Hollandois en ont été les maîtres jusqu'en 1719, qu'ils l'évacuerent pour la remettre aux troupes de l'empereur, à qui le magiftrat prêta ferment de fidélité le 6 de mars de la même année. On appelle QUARTIER DE RUREMONDE une des quatre parties du duché de Gueldre, & que l'on nomme auffi le HAUT-QUARTIER, ou la haute Gueldre, à cause qu'elle est située sur le haut des rivieres vers le sud. Elle s'étend le long de la Meuse, entre le duché de Cleves au nord, celui de Juliers du côté du sud, l'électorat de Cologne à l'est, & le Brabant avec l'évêché de Liége à l'ouest. Le QUARTIER DE RUREMONDE comprend; 1°. Ruremonde, qui est à l'Empereur; 2°. Venlo, qui est aux Hollandois; 3°. 4°. & 5°. Gueldre ou Gelre, Wachtendonck & Straelen, qui sont au roi de Pruffe. 1 / RURICOURT, abbaye de Picardie. Voyez S. MARTIN Aux Bors. RUSA, palais de Cosroès, roi de Perse, aux environs de Ctefiphonte, selon l'histoire Miscellanée, qui ajoute que ce palais fut détruit par l'empereur Heraclius. RUSARDIR. Voyez RYSSADYRUM. RUSAXIS. Voyez RUSUBESER. RUSAZUS, ville de la Mauritanie césariense. Ptolomée, l. 4, c. 2, la place sur la côte entre Rufubirfis & Vabar. Pline, 1.5, c. 2, lui donne le titre de Colonia Augusta. C'est la même que l'itinéraire d'Antonin appelle RUSAZIS MUNICIPIUM. Il la marque entre Jomnium Municipium & Saldis Colonia, à trente-huit milles du premier de ces lieux, & à trente-cinq du second. C'étoit le siége d'un évêque. La not. d'Afrique parle d'Idonius Ruzadi tanus. RUSCIA, RUSCIANUM ou ROSCIANUM, lieu de l'Italie, dans la Calabre, aux confins des Brutiens, mais dans la dépendance des Thuriens. Sur ce rivage, dit Procope, Goth. l. 3, c. 28, est un lieu appellé RuscIA, οù s'arrêtent les vaisseaux des Thuriens. Le nom moderne est ROSSANO. Voyez ROSCIANUM. 1. RUSCINO, ancienne ville de la Ganle narbonnoise. L'itinéraire d'Antonin marque cette ville sur la route de Narbonne à Castulo, entre Combusta & Ad Centuriones, à fix milles du premier de ces lieux, & à vingt du second. Cette ville est nommée Colonia-Ruscino par Pomponius Mela, 1.2, c. 5, Ruscino Latinorum, par Pline, 1.3, c. 4. Ruscinum par Ptolomée, 1. 2, c. 10, & du tems de Louis le Débonnaire, on la nommoit Rosciliona. Elle fut détruite, selon de Marca, vers l'an 828. Il n'en reste plus aujourd'hui qu'une tour, qu'on appelle la tour de Roussillon. Elle est au voisinage de Perpignan. Voyez ROUSSILLON. * Piganiol, Descript. de la France, t. 7, P.577. 2. RUSCINO, fleuve de la Gaule narbonnoise. Il avoit sa source dans les Pyrénées, selon Strabon, 1. 4, p. 182, qui ajoute que ce fleuve, ainsi que l'Illiberis arrofoient chacun une ville de leur nom. Avienus, Ora Marit. nomme ce fleuve Roschinus; Ptolomée, 1. 1, l'appelle Ruscio, & marque son embouchure entre celles de l'Illiberis & de l'Atages. Varrerius veut que ce soit le même qui est appellé Thelis, par Pomponius Mela, & auquel on donne présentement le nom de TET. RUSCINONA. Voyez RUSTONIUM. RUSCIO. Voyez RUSGINO, No. 2. RUSCO OU TRESCAW, ifle d'Angleterre, l'une des Sorlingues, environ à trois milles du cap le plus occidental de la province de Cornoüaille. Cette isle n'est proprement qu'une montagne entre des rochers. RUSCONIA. Voyez RUSTONIUM. RUSCURIUM. Voyez RHUSUNCORE. RUSELLÆ, ville d'Italie: c'étoit, selon Denys d'Halicarnasse, 1.2, p. 189, l'une des douze villes des anciens Toscans. Elle devint dansla suite colonie romaine, comme nous l'apprennent Plinel. 3, c. 5, & une ancienne inscription rapportée par Holstenius, p. 39. Les habitans de cette ville sont appellés Rusellani par Tite-Live, 1. 28, c. 45. C'est le Rofellum de l'itinéraire d'Antonin. Cette ville conserve encore son ancien nom, & s'appelle Rofella. RUSFENSIS. Voyez RUSPÆ. RUSFIN, ville d'Angleterre, capitale de l'isle de Man, & fituée dans sa partie méridionale, a un bon château. Il y avoit un monastère de l'ordre de câteaux, fondé en 1134; mais il ne subsiste plus depuis le changement de religion. RUSIBIS-PORTUS, port d'Afrique dans la Mauritanie Tingitane, selon Ptolomée, 1.4, c. 1, qui le marque entre l'embouchure du fleuve Cusa, & celle du fleuve Asama. Ce port est appellé portus Rutubis par Pline, 1.5, c. 1, Esteso par Castald, & Umarabea par Marmol, qui ajoute que d'autres le nomment Omirabi. RUSICADE, ville de l'Afrique propre, selon Pomponius Mela, 1.1, c. 7, & Pline, 1.5, c. 3. L'itinéraire d'Antonin la marque dans la Mauritanie césariense, sur la route de Lemna à Carthage, entre Chuli Municipium & Paratiane, à foixante milles du premier de ces lieux, & à cinquante milles du second. Ptolomée, 1.4, c.3, qui écrit RUSICADA, la place fur le golfe de Numidie, entre CollopsMagnus ou Cullu, & le promontoire Tretum. Dans la con férence de Carthage, No. 198, l'évêque de Rusicade est nommé Junior episopus Ruficcadienfis. Cette ville a été appellée autrefois le Port de Constantine. Son nom moderne est SUCCAICADE, selon Dupin, dans sa remarque sur ce mot de la notice des évêchés d'Afrique. Cependant cette ville est nommée Stora par Castald, Astora par Olivier, & Estora par Marmol. RUSICIBAR, ville de la Mauritanie césariense: Ptolomée la place sur la côte, entre Rustonium & Modunga.. C'est la même ville qu'Antonin nomme Rufubbicari & Rufibricari Matidia, dansla table de Peutinger. Ce fut une ville épiscopale. Son évêque est appellé Conftantius Rusubiccarienfis episcopus, dans la conférence de Carthage, n. 198, & il pourroit se faire que ce seroit le même siége que la notice épiscopale d'Afrique nomme Rubicarienfis. RUSINO. Voyez RUSCINO. RUSIUM. Voyez TOPIRIS. RUSO-CASTRA, lieu fortifié quelque part aux environs de la Thrace, selon Grégoras cite par Ortelius. RUSPÆ Ou RHUSPHÆ, ville d'Afrique, sur le golfe de Numidie, & que Ptolomée, l. 4, c. 3, marque entre Achola & Brachodes Extrema. Ortelius, qui cite Christophle Stella, dit que le nom moderne est Alfaquès, & Marmol lui donne le nom d'Esfacus. Dans la notice épiscopale d'Afrique, l'évêque de ce siége qui est mis dans la Byzacéne, est appellé Stephanus Ruspenfis. Il ne faut pas confondre cet évêché avec un autre de la Byzacéne, appellé Ruspitenfis, car Ptolomée distingue Ruspina de Ruspa; & ces deux villes sont pareillement diftinguées dans la carte de Peutinger & dans l'anonyme de Ravenne. Dans la conférence de Carthage Secundus eft qualifié episcopus ecclefia Ruspitensis. RUSPINA OU RHUSPINA, ville de l'Afrique propre, sur le golfe de Numidie, selon Ptolomée, 1.4, c. 3, qui la place entre Adrumette & la petite Leptis. Quelques-uns la prennent pour la ville Africa subjuguée par l'empereur Charles V. Le nom national est Ruspitenfis. Voyez RUSPA. RUSS. Voyez REUS. RUSS OU RUSSE, bourgade du royaume de Prusse, à l'embouchure du bras septentrional du Niemen, lequel porte aussi ce nom. RUSSEC, ville de France, dans l'Angoumois, selon Corneille. C'est une faute d'inadvertance. Il falloit lire RUFFEC. Voyez RUFFECQ. RUSSELSHEIM, château d'Allemagne, dans le pays de Hesse, sur le bord de la riviere de Moen, à un mille de Mayence. Ce château déja fortifié, fut augmenté de nouveaux ouvrages en 1560 & en 1645.* Zeyler, Topogr. Haffiæ, p. 70. RUSSIE. On donne ce nom à différentes contrées de l'Europe, dans l'une desquelles on comprend même divers grands pays de l'Afie. Il y a la Russie blanche ou Ruffie noire autrement la grande Russie ou Russie moscovite. Il y a la Ruffie noire appellée plus communément la Russie rouge; la Ruffie de Lithuanie, nommée aussi quelquefois la Ruffie blanche; le palatinat de Russie; enfin la Russie polonoise. La Russie blanche selon Cellarius, Geogr. nostri temporis, c. 1, & la Russie noire, selon Hubner, Geogr. c. 13, autrement la grande Russie, ou la Ruffie moscovite, est proprement ce que l'on appelle aujourd'hui l'Empire Russien. Elle est renfermée dans l'ancienne Sarmatie européenne, si ce n'est la partie qui confine avec la grande Tartarie, qui se trouve comprise dans l'ancienne Sarmatie Asiatique. On nomme quelquefois ce grand empire, MOSCOVIE, à cause du fleuve Moska ou à cause des Mosches, peuples de la Colchide qui habitoient vers la source du Phase ; & on lui a donné le nom de RUSSIE, du mot Roffcia, qui selon le langage du pays signifie peuple ramassé, à cause des différentes nations qui l'ont habité. Ceux qui l'appellent Rufsfie noire, disent que ce nom lui vient des grandes forêts qui couvrent le pays, ou parce qu'un grand nombre de ses habitans s'occupe aux mines & aux forges; & ceux qui le nomment Russie blanche, veulent qu'il ait été ainsi nommé de la quantité de neiges qui couvre la terre une grande partie de l'année. La mer glaciale ou la mer de Moscovie, borne la Russie au nord, la mer du Japon la borne à l'est, la grande Tartarie est au fud, aussi bien que la mer Caspienne & la Perse; & la Pologne, la petite Tartarie, la Mingrelie & la Géorgie la borne à l'ouest. |