du côté du couchant, & au territoire de Schamachie, du côté du sud.Il n'est séparé de ce dernier, que par des rochers, & les montagnes de Kalladahr. Du côté du levant, il touche à Schabran & à Schesparah. Il consiste en beaux villages, séparés les uns des autres par des montagnes. Le principal se nomme Rustan, & c'est de lui que le territoire tire fon nom. Ce territoire dépendoit autrefois de la Perse, & les revenus se payoient au sultan de Derbent : mais il s'élevoit toujours des contestations lorsqu'on les levoit, parce que les habitans prétendoient qu'on devoit les regarder comme gens de guerre, & que comme tels ils étoient exempts de tribut. Les choses en sont venues quelquefois au point qu'on a envoyé des troupes de Derbent pour les ranger à leur devoir: mais ils les ont battues. La rebellion porta le trouble par-tout: ces villages se diviserent. Ceux qui étoient les plus près des montagnes du Dagistan se liguerent avec les Dagistans: mais Rustan & presque tout le reste se rangea du parti du Daudbeg & des rebelles. Le Daudbeg fit batir Tangah en 1724 sur un rocher très escarpé, & l'entoura d'une forte muraille du côté où il étoit le moins roide, espérant par-là pouvoir le conferver: mais ce fut par la qu'il le perdit: car l'empereur de Russie, voyant que les Turcs éludoient la consommation du traité qui devoit marquer les limites des deux empires, trouva le secret de surprendre cette forteresse, d'en chasser le Daudbeg & d'y établir une garnison russienne qui arrête les invasions des Dagistans, & tient les habitans de Rustan dans le devoir. Les habitans de Rustan parlent un mêlange turc & tartare: ils font mahométans Sunni. Les villages avoient leurs aslans-kallas qui leur avoient été préposés & auxquels ils étoient foumis: mais ces affans-kallas se sont érigés en Juhsbachi du tems de la rebellion, & on leur a laisse ce titre, quoiqu'il ne convienne qu'à des gens de guerre. Chaque particulier a dans les montagnes autant de terre qu'il lui en faut pour fournir sa famille de bled, & autant de pâturages qu'il en faut à son betail. Ils font tous bien montés & bien armés, & toujours prêts à se révolter. Ce territoire est affez considérable, & confifte en beaucoup de grands villages, dont quelques-uns, principalement celui de Rustan, ont d'affez belles plaines; d'autres sont situés entre les montagnes. La plus grande partie est soumise à la Russie, l'autre à la Turquie. Les revenus appartiennent au seigneur territorial & se payent comme ceux de Muschkur, de Niesaboth, de Schabran, de Schesparah, & de Barmack. Chaque particulier est obligé de donner la dixième partie de ce qu'il recueille de froment, d'orge, de ris & autres grains; la troisième partie de ce qu'il fabrique de soie; paye en argent un demi rouble par charrue, un demi pour chaque bœuf qui tire la charrue; depuis dix jusqu'à quinze roubles pour le droit de pâturage pendant l'hyver, à proportion de la grandeur du lieu.* Description des peuples occidentaux de la mer Caspienne, par Garber, officier dans ce pays au servise de la Ruffie. RUSTICANA, ville de la Lufitanie, placée dans les terres par Ptolomée, 1.2, c.5, & marquée entre Talabriga & Mendeculia. Cellarius, Geogr. ant. 1.2, 6.1, croit que c'est la même ville que l'itinéraire d'Antonin nomme RusTICIANA, & qu'il place sur la route d'Emérita à Saragoffe, entre Turmuli & Cappara, à vingt-deux milles de la premiere de ces villes. 1. RUSTICIANA. Voyez RUSTICANA. 2. RUSTICIANA, ville d'Afrique, dans la Numidie. Dans la notice des évéchés d'Afrique, l'évêque de ce siége est appellé Donatus Rufticianensis; & dans la conférence d'Afrique Leontius est qualifié episcopus Rufticianenfis. Au lieu de RUSTICIANA, la table de Peutinger écrit Rus TICI. 3. RUSTICIANA, maison de campagne en Italie, au pays des Brutiens. Caffiodore, Variar. l. 9, p. 568, nous apprend qu'il y avoit une mine d'or dans ce lieu. RUSTONIUM, ville de la Mauritanie céfariense. Ptolomée, l. 4, c. 2, la place sur la côte, entre l'embouchure du fleuve Savus & la ville Rusicibar. Elle est nommée Rusconia Colonia par Pline, l. 5, c. 2, Rungonia Colonia par l'itinéraire d'Antonin, & Tite-Live, 1.30, c. 10, dit que les Africains l'appelloient Ruscinona. Les modernes ne s'accordent pas sur le nom que porte aujourd'hui cette ville. Elle eft appellée Breca par Castald, Motafus & Temende-Fuft par Marmol, suivant la remarque de Simler. RUSUBESER, ville de la Mauritanie césariense, selon Ptolomée, l. 4, c. 2, qui la marque sur la côte, entre Jomnyum & Rusazus. Le manuscrit de la bibliothéque palatine lit Rusubirsis, au lieu de Rufubefer. RUSUBICCARIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, on ne fait dans quelle province. La conférence de Carthage fait mention de Conftantius Rufubiccarienfis episcopus. * Hard. Conc. RUSUBIRITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie césarienfe, felon la notice d'Afrique, qui fournit Felix un de ses évêques. * Harduin. Collect. conc. t. 2, p. 874. RUSUBIS. Voyez RUSIBIS. RUSUCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. C'est la conférence de Carthage qui en fait mention. L'évêque de ce siége y est nommé Cresconius episcopus plebis Rufucenfis. RUSUCURRO. Voyez RHUSUNCORE. RUSUGONIOTI ou RUSUGUNIENSIS, siége épiscopal, selon la notice des évêchés d'Afrique, No. 63. L'itinéraire d'Antonin, Pline, & l'anonyme de Ravenne, font mention d'une ville appellée Rusugunia-Colonia : & on trouve qu'un certain Numerianus Rusgunenfis fut un des députés de la Mauriranie césariense au concile de Carthage tenu en 419. RUTENI & RUTHENI. Voyez RHUTANI. RUTHENIA, nom latin que l'on donnoit à la Flandre il n'y a que quelques siècles, felon Cenalis & Lhuydus, cités par Ortelius. RUTHIN, ou, comme parlent les Gallois, RUTHUM, ville d'Angleterre, dans le comté de Denbigk. Elle est assez marchande, & envoye ses députés au parlement. * Etat préf. de la grande Bretagne, t. 1. RUTHWEN, ville de l'Ecosse septentrionale, capitale de la province de Badenoth, fur la rive droite de la Spey. * Etat présent de la grande Bretagne, t. 1. RUTI, ancienne abbaye de l'ordre de prémontré en Suisse, au canton de Zurich, fut fondée vers 1208, & fut envahie par les réformés en 1525. RUTHUL (LE TERRITOIRE DE) est dans le Dagistan inférieur, au sud de la Samara. Il est borné au couchant par Achty; au levant par Altyparah; & au midi par les monts Schak : les habitans font mahométans Sunni. * Description des peuples occidentaux de la mer Caspienne par Garber, officier dans ce pays, au service de la Ruffie. RUTIGLIANO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Bari, environ à fix milles au midi oriental de la ville de Bari. Cette petite ville dépend de l'église de saint Nicolas de Bari. * Magin, Carte de la terre de Bari. RUTICLII. Voyez REUDIGNI. mer. RUTKOPING, seul bourg de l'isle de Langeland, au royaume de Danemarck, est situé au milieu de la côte occidentale de cette ifle, sur une pointe qui avance dans la * Rurh. Hermanid. Descr. Daniæ, p. 686. RUTLAND, province méditerranée d'Angleterre, selon l'état présent de la grande Bretagne, t. 1, p. 103, dans le diocèse de Peterborough. Elle a quarante milles de tour, & contient environ cent dix mille arpens, & trois mille deux cents soixante-trois maisons. C'est la plus petite province d'Angleterre; mais elle abonde en bled & en bé. tail, & nourrit une infinité de brebis, dont la laine est rougeâtre, aussi bien que le terroir. C'est pourquoi on appelle ce pays Rut-land ou Red-land, terre rouge. Il y a auffi beaucoup de bois, & plusieurs petites rivieres, entre lesquelles le Weland & le Wash font les principales. Cette province a, dit-on, plus de parcs à proportion de fon étendue, qu'aucune autre en Angleterre. Ses villes font, Oakam & Uppingham. RUTTIS, forêt des Pays-Bas, au voisinage de Mastricht, felon l'auteur de la vie de faint Evermar, cité par Ortelius. Il y a, ajoute-t-il dans le même endroit, un village de même nom. RUTUBA, fleuve d'Italie, dans la Ligurie, selon Pline, 1.3, c. 5. Lucain, 1.2, v. 422, lui donne l'épithéte de Cavus; à moins qu'il ne veuille parler du fleuve Rutuba, qui, selon Vibius Sequester, p. 336, prenoit sa source dans l'Apennin, & se jettoit dans le Tibre. Le pere Hardouin ne connoît point deux fleuves du nom de Rutuba. Du moins il appplique au Rutuba de Ligurie le paslage de Vibius Sequefter, Sequester, Rutaba ex Appennino, fans s'embarrasfer de ce qui fuit, in Tyberim fluit. Il est vrai que Simler, dans l'édition qu'il nous a donnée de Vibius Sequester, fait enten. dre qu'il voudroit lire in Tyrrhenum fluit, au lieu d'in Tyberim: dans ce cas le sentiment du pere Hardouin pourroit se foutenir. RUTUBIS. Voyez RUSIBIS. RUTULI, anciens peuples d'Italie, dans le Latium. Ils habitoient le long de la mer, & étoient voisins des Latini, dont on ne peut guère les diftinguer, parce qu'ils furent confondus avec ces derniers après la victoire d'Enée. Virgile parle beaucoup des Rutules, dans les derniers livres de Ion Enéide. Leur capitale étoit Ardea, selon ce poëte, & selon Tite-Live, l. 1, c. 57. RUTUNIUM, ville de la grande Bretagne. L'itinéraire d' Antonin la met sur la route du retranchement à Portus Ritupa, entre Mediolanum & Viroconium, à douze milles du premier de ces lieux, & à onze milles du second. Cambden dit que le nom moderne elt ROUTON, dans le Shropshire. RUTUPIÆ, ville de la grande Bretagne. Ptolomée la donne aux peuples Cantii, & la marque au voisinage de Daruernum. Quoique voisine de la mer, elle devoit en être à quelque distance; car Ptolomée la marque dans les terres. On veut que ce soit aujourd'hui le bourg appellé Richborow. Voyez ce mot. Mais elle avoit un port plus fameux & plus avantageux qu'il n'est présentement. Lucain, 1.6, v. 67, & Juvenal, Sat. 4, v. 140, en parlent. Son port, appellé Portus Ripue dans l'itinéraire d'Antonin, Ritupa par Ammien Marcellin, 1. 20, c. 1, & l. 27, c. 8, & Rutupi dans la notice des dignités de l'empire, étoit si fameux, que son nom a été employé pour désigner toute la grande Bretagne. C'est dans ce sens qu'Ausone, Parental. 18, a dit Rutupinus ager, pour signifier la Bretagne; & qu'ailleurs par Rutupinum Latronem, il entend le tyran Maxime, meurtrier de l'empereur Gratien. Ce tyran avoit pris la pourpre impériale dans la grande Bretagne. RUVO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Bari, environ à cinq milles au midi de Biseglia, entre Bitonto & Andria. Cette ville est l'ancienne RUBI. Quelques-uns veulent qu'elle ait été évêché dès le cinquiéme fiécle; mais, dit l'abbé de Commainville, table des évêchés, elle ne l'a été que dans le dixiéme. Ce siége est sous la métropole de Bari. * Magin Carte de la terre de Bari. RUYS, en France, presqu'isle de la Bretagne, dans le diocèse de Vannes. Saint Gildas, né dans la grande Bretagne, a fondé dans cette presqu'ifle une abbaye qui porte à présent le nom de ce saint. Elle est de l'ordre de saint Benoît. Il y a un gouverneut pour cette presqu'ifle, & le château de Sucinio, qui passe pour un des plus agréables séjours de cette province. RUZADITANUS. Voyez RUSASUS. à RY, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse de Rouen, avec seigneurie & haute justice. Il est situé entre Blainville & Vacueil, sur une petite riviere qui a sa source à Fontaine-la Caillote, & qui entre dans l'Adelle Vacueil, un peu au-dessus de l'abbaye de l'Isle-Dieu, & à quatre lieues de Rouen. On tient marché dans ce bourg tous les famedis, & une foire à la saint Mathieu. Ry est le titre d'un doyenné Rural. * Corn. Dict. sur des mém. manuscrits. RYCHENAW, abbaye de Suifle, dans le Thourgau. C'est une abbaye considérable, située dans une petite ifle, qui est formée par un bras du lac de Constance; elle peut avoir une lieue de long, & la moitié autant de large, & elle est fort fertile & fort agréable. Le monastère fut fondé en 724 par Charles Martel, qui le dota richement. Dans peu de tems cette maison devint si opulente, qu'on la compta pour l'une des plus riches de l'Europe, & qu'elle se mit en parallele avec l'abbaye de faint Gall. Cela fit qu'on lui donna le nom de Richenaw, au lieu qu'auparavant on l'appelloit SINTLESAW. L'abbé comptoit cinq cents gentilshom mes entre ses vassaux, & avoit soixante mille gouldes de rente. En 1536 l'évêque de Constance se plaignant au pape que ses revenus étoient extrêmement diminués, par la défertion de divers grands pays de son diocèse, qui avoient embraflé les nouvelles opinions, obtint de lui la permission d'unir pour toujours à la manse épiscopale les deux abbayes de Richenaw & d'Oeningen; & l'évêque donna en 1555 aux cantons, qui sont seigneurs souverains du Thourgau, une dé claration par écrit, confirmée par son chapitre, que ni lui, ni ses successeurs, ne reconnoîtroient jamais d'autre seigneur souverain, protecteur & inspecteur sur l'abbaye de Rychenaw, & sur ses revenus, que les L. cantons seigneurs du Thourgau, & que jamais ils ne Is ne bâtiroient aucun fort ni rempart dans cette ifle. Dans l'église, qui est dédiée à saint Jean, on voit le tombeau de l'empereur Charles le Gros, ou le Gras. Dans le seiziéme fiécle un évêque de Constance fit réparer ce tombeau, & y mit l'épitaphe que voici. Carolus Crassus, rex Suevia, pronepos Caroli Magni, Italiam potenter intravit, eamque devicit, imperiumque romanum, ubi Cafar coronatus, obtinuit ; ac mortuo fratre Ludovico, universam Germaniam & Galliam jure hareditario acquifivit. Demum animo, mente & corpore deficiens, ab imperio, Sane magno cum fortuna ludibrio, dejectus, à suis omnibus postpofitus, humili hoc in loco fepultus jacet. Obiit an. Dom. DCCCLXXXVIII. Idib. Jan. * Etat & Dél. de la Suisse, t. 3, p. 172. RYE OU RHIE, Anderis, Rium, ville d'Angleterre, dans la partie orientale du comté de Suffex, à l'embouchure du Rother, & à la gauche en entrant dans cette riviere. Elle fut environnée du murailles par Edouard III. Elle députe au parlement, & a droit de marché public. Cette ville s'agrandit après que les François & les Espa gnols eurent ravagé la ville de Winchelsey, qui est au voifinage, & que l'Océan se fut retiré de devant cette derniere ville. Le port de Rhie est assez fréquenté. En tems de paix, c'est le port où l'on aborde ordinairement, quand on passe de Dieppe en Angleterre. On y pêche d'excellens harangs. * Blaeu, Atlas. Etat préf. de la grande Bretagne, t.1, p. 117. RYEGATE, ville d'Angleterre, dans la province de Surrey. Elle est située dans une vallée, qu'on appelle Holmes-Dale. On y voit encore les ruines d'un château, avec une longue voute, où l'on dit que les barons, (qui fai soient pour lors la grande noblesse d'Angleterre,) s'affembloient secretemer lorsqu'ils faisoient la guerre au roi Jean. On trouve auprès de cette ville quantité d'excellente terre à foulon, qu'on envoye à Londres pour l'usage des manufacturiers en laine. * État présent de la gr. Bretagne, t. 1, p. 115. RYEN, terre des Pays-Bas, dans le Brabant, entre Anvers & Hochstraten. Elle donne le nom au petit pays où font les forteresses de Sandvliet & de Lilo. * Dict. géogr. des Pays-Bas. RYPEN. Voyez RIPEN. RYPHI, fiége épiscopal d'Afie, que Guillaume de Tyr met sous la métropole d'Amida. C'est le même siége que la notice épiscopale du patriarchat d'Antioche appelle Ripha, & qu'elle met aussi sous la métropole d'Amida. RYPICA. Voyez RHIPA. RYSSADIRUM, ville & port de la Mauritanie tingitane. Prolomée, 1. 4, c. 1, la marque sur la côte de l'Océan ibérique, entre Seftiaria extrema & le promontoire Mesagonites. Pline la nomme RUSARDIR, & la place près du promontoire appellé Promontorium folis. L'itinéraire d'Antonin l'appelle RUSARDER COLONIA. Quelques-uns disent RISADIR; ce qui paroît une faute. Le nom moderne, selon Marmol, est Melilla. Il ajoute que les Africains lui donnent le nom de Deyrat Milila. Voyez Vas SADIUM. RYSSADIUM, promontoire de la Libye intérieure, selon Prolomée, 1.4, c. 6, qui le place près du promontoire Arfinarium. Niger dit qu'on le nomme présentement Cabo de Verde. RYSSADIUS-MONS, montagne de la Libye intérieure. Ptolomée dit que c'est dans cette montagne que le fleuve Stachir a sa source. RYSWICK, village des Pays-Bas, en Hollande, avec un château bâti à la moderne, entre la Haye & Delft, où l'on fit le traité de paix entre la France & les ProvincesUnics des Pays-Bas, le 20 de septembre 1697. 1. RZECZYCA ou RZECZYCEN, territoire du grand duché de Lithuanie, dans la Russie polonoife. Il est borné au nord par le territoire de Rohaczow, à l'orient par le duché & palatinat de Czernichow, au midi par le Pripecz & à l'occident par le duché de Sluczk. Rzeczyca est sa capitale. * De l'Ifle, Atlas. 2. RZECZYCA, ville du grand duché de Lithuanie, dans la Russie polonoise, au territoire duquel elle donne Tome V. fon nom, & dont elle est la capitale, à la droite du Niéper ou Boristène, dans l'endroit où la riviere de Wyedrzycz se jette dans ce fleuve. 1. RZEVA, province de l'empire Russien, dans la Ruffie moscovite. Elle est bornée au nord par le duché de Tvere, & par celui de Moscou, partie par la principauté de Biela, partie par le Palatinat de Vitepsk; à l'occident par la seigneurie de Pleskow. Les principales villes de cette province, sont; 1°. Rzeva la déserte, 2°. VelikiaLoucki; 3o. Toropecz; 4°. Rzeva-Volodimerskoi; 5°. Volok. 2. RZEVA ou RZEVA - VOLODIMERSKOI, ville de l'empire Ruffien, dans la province de Rzeva, sur le bord du Volga, près du lac de Wronow, où ce fleuve prend sa source. Cette ville est située dans la partie orientale de la province. 3. RZEVA Ou RZEVA LA DESERTE, ville de l'empire Ruffien, dans la province de Rzeva, du côté de l'occident, au midi occidental de Velikie-Louki. * De l'Isle, Atlas. RZICZAN, petite ville de Bohême: Zeyler, Topogr. Bohem. p. 72, dit qu'elle fut prise en 1420, par Zischka. 1 S SAA AAB, lieu de la Palestine, dans la SAADAH, ville d'Afie, dans l'Arabie heureuse, & plus particulierement dans l'Yemen. Corneille dit qu'on l'appelle quelquefois SANA OU SANAA; il se trompe. Abulfeda les diftingue, & en marque la distance dans sa description de l'Arabie, Traduction de la Roque, p. 230, où il en parle ainsi: Saadah est éloignée de Sanaa de soixante parafanges: l'auteur du canon géographique dit que ce nom lui vient de sa situation qui est dans un fond: on tire de ce lieu beaucoup de beau maroquin. Saadah, selon Alazizi, est une ville bien peuplée; il y a des manufactures pour la préparation des cuirs & des peaux pour leur teinture. Elle est d'ailleurs forte & fertile dans ses dehors: de Saadah à Ashamiyah, bourg considérable, il y a vingtcinq mille pas. Ce qui est à remarquer, Corneille a pris fon article de Baudrand, qui n'a point fait cette faute, & le grossit d'un article d'Herbelot, où il est dit expressément qu'il y a fix-vingts lieues de Saadah à Sanaa. SAAL, ville d'Allemagne dans la Carinthie, entre SaintWeit & Clagenfurt. Edouard Brown, dans son voyage, pag. 174, dit: Nous fumes de-là à SAAL OU SOLVA, où les Romains envoyerent autrefois une colonie, & que Wolfgang Lazius marque dans sa carte, sous le nom de COLONIA SOLVENSIS. Proche de cette ville est une campagne appellée AGER SOLVENSIS OU ZOLFELDT. C'est une place fort estimée pour les antiquités qu'on y trouve. Je vis dans cette campagne cette piéce d'antiquité, qu'on appelle la chaire du roi ; elle est toute de pierre; & il semble que ce font deux fauteuils qui sont attachés ensemble dos-à-dos. Il y a des inscriptions sur trois de ces pierres; mais elles sont fûrement plus anciennes que la chaire même. Pour ce qui regarde cette intronisation, voyez au mot FurstenStein. L'église de Saal est fort ancienne; j'y vis le tombeau de Modestus, compagnon de saint Weit. C'est un monument affez simple; & une tradition du pays dit que ce tombeau SAA s'est approché de l'autel d'une aune plus près que l'on ne l'a voit mis. Il y a sur les murailles de cette église plusieurs belles antiquités romaines en bas-relief, qu'on a tirées de Zolltfeldt; voilà entr'autres choses ce que j'y remarquai. Un charriot avec deux chevaux; un charriot avec un homme dedans; un loup qui mange d'un fruit qui est tombé de quelqu'arbre; Hector attaché au charriot d'Achille, de la même maniere qu'on le traîna tout autour de Troyes; quatre fort belles têtes; deux loups tenant chacun une talle & une corne, dont il fort une vigne avec des feuilles & des grapes de raisins. C'est tout ce qu'on peut voir sur le portail. Il y a au-dedans un cupidon, qui tient des grapes de raisin en sa main : Romulus & Remus qui tettent une louve; deux figures sur le crucifix , tout proche de saint Christophe, avec quelques autres qu'on a toutes apportées de Zolltfeldt. Je vis aussi dans cette place plusieurs inscriptions, dont en voici une qui étoit sur une pierre placée au midi de l'église. HERCULI E. PRO SALUTE IMP. On trouve aussi dans ces quartiers plusieurs pièces de mo C'est ce que ce voyageur raconte de Saal. Il est étonnant qu'une ville si considérable par son antiquité, ait échappé à Zeyler dans sa topographie de la Carinthie. Il est vrai que dans le discours général, il nomme la prévôté de Saal, & ajoute daben ein Dorff, qu'il y a un village auprès. Dans sa carte de la Carinthie il n'y a pas la moindre trace de Saal ni de Zolltfeldt. 1. SAAL (LA) Ou LA SALA, riviere d'Allemagne, dans la Franconie: elle a sa source à l'orient de Konigshowe, dans l'état de l'évêque de Wurtzbourg, aux confins du Bbij Tome V. 1 comté de Hemeberg. Elle prend son cours vers le couchant, pafle à Konigshowe, & ferpentant vers l'occident méridional, elle reçoit la Miltz, qui vient du comté de Henneberg, & à Neustadt la STREY, qui vient du nord-ouest. Un peu plus loin elle reçoit la Rhon, qui vient de Bischofsheim, passe vers le midi, laisse le château de Saalsbourg à l'orient, & reçoit deux autres ruisseaux avant que d'arriver à Kifling, bourg, & continuant de ferpenter, tantôt vers le couchant, tantôt vers le midi occidental, elle passe auprès de Trimberg & de Hamelbourg, & fe perd enfin dans le Meyn à Gemund, entre l'évêché de Wurtzbourg & le comté de Reineck qu'elle sépare. * Jaillot, Franco nie. 2. SAAL, (LA) riviere d'Allemagne, dans la haute Saxe. Voyez SALA douze. SAAN (LA) ou SAINA, riviere d'Allemagne, au cercle d'Autriche. Elle a sa source dans la basse Carniole, aux montagnes qui la séparent de la haute Carinthie: elle y arrose Saanech; de-là entrant dans le comté de Cilley, elle en arrose la capitale ; & groffie de plusieurs autres rivieres qu'elle reçoit sur la route, elle tombe dans la Save, aux confins du Windismarck.* Jaillot, Cercle d'Autriche. SAANANIM, ville de la Palestine, dans la tribu de Nephtali, felon le livre de Josué, c. 19, V. 33. SAANECK, bourg d'Allemagne, au cercle d'Autriche dans la basse Carniole, sur le bord de la Saan, qui lui donne le nom. SAAR (LA) riviere. Voyez SARE. SARBOURG. SARBRUCK. SARLOUIS. SARVERDEN. 1. SABA, royaume dont étoit reine la fameuse princesse qui vint à Jerufalem pour voir Salomon. Elle est nommée par JESUS CHRIST même la REINE DU MIDI, Saint Matthieu, C. 12, V. 42, Saint Marc, C. II, v. 31. Les Hébraïsans modernes lisent diversement ce mot; quelques-uns écrivent Saba, d'autres Scheba, de même qu'ils travestisfent Salomon en Solomo & Schelomon: mais contentons- ntentonsnous d'examiner le pays où régnoit cette princesse. Le nom de reine du midi marque que ce pays devoit être au midi de la Palestine, ce qui convient à l'Arabie heureuse. Le même paflage, allégué ci-dessus, porte qu'elle vint des extrémités de la terre. L'Arabie enfermée entre deux golfes, & terminée par l'Océan, répond à cette idée. Elle apporra avec elle en présent des choses qui se trouvoient autrefois allez communément en Arabie, savoir de l'or, des parfums & des pierres précieuses. Les anciens parlent d'un peuple de l'Arabie heureuse, nommé Sabai, dont nous parlons en son lieu, & ce peuple admettoit les femmes à la couronne. Claudien, in Eutrop. l. 2, 1.320, dit: Medis, Levibusque Sabais Imperat hic Sexus : Reginarumque fub armis Barbaria pars magna jacet. , Et les Arabes ont chez eux une tradition populaire, selon laquelle la reine Balkis fortit de la ville de Saba, autrement Marib ou Mareb, située dans l'Yemen, pour venir visiter Salomon. Le nombre des interpréres de l'écriture, qui cherchent dans l'Arabie heureuse les états de la reine de Saba eft affez grand. Entre les peres; faint Justin, saint Cyprien, faint Epiphane, faint Cyrille d'Alexandrie; entre les modernes Toftat, Maldonat, Cornelius à Lapide, & quantité d'autres catholiques. Parmi les proteftans, Bochart & Le Clerc (Reg. 1.3, c. 10, V. 1.) & ce dernier rend ces mots par Regina Sabaorum. Il y a un autre sentiment qui a des partisans non moins illuftres; à leur têté est Joseph, 1.8, c. 2, n. 334, qui dit: Nicaulis reine d'Egypte & d'Ethiopie, qui étoit une excellente princesse, ayant entendu parler de la vertu & de la sagesse de Salomon, &c. Il est vrai qu'il cite Herodote, dans lequel on ne trouve pas précisément ce qu'il lui fait dire; mais ce détail n'empêche pas qu'on n'en puisse conclure que Joseph a attribué à l'Ethiopie la reine de Saba fur une tradition nationale des Juifs. Ce sentiment a été suivi par Origéne, saint Augustin, saint Anfelme, allégués par le cardinal Tolet; saint Jerôme, Theodoret, & Procope de Gaza, sur le troisiéme livre des Rois, Vatable, le patriarche Alphonse Mendez, &c. Ce dernier dit que la continuation des charges tant civiles que militaires, & de toutes les autres coutumes usitées de tenis immémorial, subsiste encore à présent, de forte que l'Ethiopie lui a paru une vive image de l'ancienne république des Hébreux, & que plusieurs passages de l'écriture sainte lui sont devenus plus intelligibles, depuis qu'il est venu en Ethiopie. Le pere Tellez, qui d'ailleurs n'est pas fort prévenu en faveur des traditions abiffines, dit néanmoins que personne ne doit s'étonner que Salomon, qui avoit épousé la fille de Pharaon, & qui avoit des femmes moabites, ammonites, iduméennes, fidoniennes & autres, ait eu aussi une femme éthiopienne. Ce qu'il allégue ensuite, semble prouver que les rois d'Abisfinie foient effectivement descendus de Saloinon. Mais je ne vois point qu'il dise dans les passages allégués par Ludolff, Hift. Ethiop. que ce soit par la reine de Saba, & c'est ce qu'il faudroit pour prouver que cette princefle régnoit dans cette partie de l'Ethiopie que nous appellons l'Abillinie: mais on fait d'ailleurs que les Ethiopiens de ce pays font perfuadés que cette princesse étoit de leur pays; qu'elle en eut un fils dont la postérité a long tems régné en Abillinie. Ils confervent soigneusement la liste, les noms & la succession de leurs rois de la maison de David. L'eunuque de la reine Candace converti & baptisé par saint Philippe, étoit officier d'une princesse du même pays. On fait que les femmes y régnoient; & on a fait voir ailleurs dans ce dictionnaire que l'isle de Meroé est cette partie de l'Abiffinie qui est enfermée entre le Nil & le Tacaze; or Joseph, Antiq. 1.2, 6.5, prétend que la capitale de l'Ethiopie s'appelloit SABA, avant que Cambise lui eût donné le nom de sa sœur, qui s'appelloit Meroé. Voyez SABAI. Plusieurs villages qui dépendent de la principauté d'Heleni, portent le nom de Sabaim, ce qui confirme l'opinion de ceux qui prétendent que la reine de Saba régnoit en Ethiopie. 2. SABA, ville d'Afie, dans l'Arabie déferte, à fix jour nées tout au plus de Jerufalem; le nom moderne est SIMISCAZAR, selon Guillandin, de Papyro Commentar. Ptolomée, 1.5, c. 19, la nomme SAVE Σαύη, & quelques exemplaires latins SABA. 1 3. SABA, port de l'Ethiopie, sur le golfe Arabique, selon Strabon, 1. 16, p. 770. Il étoit voisin de l'endroit nominé la Chasse des Eléphans. Ortelius croit que c'est de ce lieu que parle Ifaïe, c. 43, quand il dit : dedi propitiationem tuam Ægyptum & Ethiopiam & Saba pro te. Il y a bien plus d'apparence qu'il ne s'agit point dans ce paffage d'un lieu particulier, mais du pays des Sabéens & du royaume de Saba en Arabie. Les septante rendent ce mot par Syéne, au rapport d'Ortelius. 4. SABA OU SAVA, Olearius écrit Saba, Tavernier Sava, & de l'Ifle, dans sa carte de Turquie & de Perfe, écrit SAUA, ville de Perse, dans l'Irac-Agemi ou l'Iraque persienne, sur la route de Sultanie à Com. Tavernier, voyage de Perfe, l. 1, с. 6, dit: Sava est une bonne ville dans une plaine fertile & remplie de villages; son plus grand négoce est de petites peaux d'agneaux grises, dont la frifure est fort belle, & dont on fait des fourures. Oléarius, dans son voyage, l. 4, t. 1, p. 470, dit: Les Persans mettent cette ville à 85d de longitude, & à 35 de latitude; mais je trouvai la latitude de 34d 56'. Elle est située dans une grande plaine à la vue de la montagne Elved, qu'on découvre de-là, à cause de sa hauteur qui s'éleve dans les nues. Les reines de la ville de Rhey se trouvent fous un même parallele que Saba, qui n'en est éloignée que d'une bonne journée de chemin vers le levant. La ville de Saba n'est pas fort grande, quoiqu'elle paroisse affez au-dehors à cause des tours & de ses autres bâtimens publics. Ses murailles ne font que de terre, & fes maisons font quasi toutes détruites; mais elle a en récompense de très-beaux jardins & des fruits rares & exquis, particulierement des grenades & des amandes. Auprès de la ville, au pied de la montagne, il vient quantité de coton & de ris, dont on fait un grand commerce. Gemelli Carreri, dans son voyage autour du monde, t. 2, p. 68, dit : |