que cette ville est située dans une plaine stérile où il y a beaucoup de villages. Elle ne laisse pas de paroître belle, quoique la plupart des maisons ne foient que de terre: ses murailles, qui ont quatre milles de circuit, sont ruinées en plusieurs endroits par les pluyes, de même que la fortereffe bâtie sur le haut d'une colline. S'il étoit vrai que les murailles euflent quatre milles italiques de circuit, on ne pourroit pas dire que la ville fut petite, puisque Chardin, Voyage de Perse, t. 3, p. 38, qui dit que Sava est grande ville située dans une plaine sablonneuse & stérile à la vue du mont Alouvent (Elvend) se contente de lui donner deux milles de tour, & apparemment des milles anglois. Il ajoute: Elle est ceinte de murs, & n'est guères peuplée, & hormis le cœur de la ville le reste se ruine, faute d'être habité. Les murs sont aussi mal entretenus, & il n'y a rien de remarquable à l'entour. Elle a été belle autrefois, les ruines de plusieurs grands édifices le montrent. Il y passe un petit fleuve & quantité de canaux. Son terroir est sec & fablonneux. Il n'y vient rien qu'à force d'art & de travail. Il y a pourtant grand nombre de jardins. L'air qu'on y respire est échauffé & affez mal sain. 6.3 5. SABA, (l'Isle de) petite isle de l'Amérique, l'une des Antilles. Elle est, selon Rochefort, Hift. nat. des Antilles, part. 3, p. 43, au nord-ouest de saint Eustache, fur la hauteur de de 17d 35'. La colonie hollandoise de saint Eustache y a mis des habitans pour la cultiver ; ils y ont trouvé une agréable vallée & affez de bonne terre pour employer plusieurs familles qui y vivent contentes. Il n'y a point de mouillage à la côte que pour des chaloupes. La pêche y est abondante. Le P. Labat qui a reláché à cette ifle, dit qu'elle est fort petite, & ne paroît qu'un rocher de quatre ou cinq lieues de tour, escarpé de tous côtés. On n'y peut mettre à terre que sur une petite ance de sable qui est au sud, fur laquelle les habitans tirent leurs canots. Un chemin en zigzag, taillé dans le rocher, conduit sur le fommet de l'ifle, où le terrein ne laisse pas d'être uni, bon & fertile. Je crois, dit ce pere, que les premiers qui y font abordés avoient des échelles pour y monter. C'est une forter effe naturelle, imprenable, pourvu qu'on ait des vivres. Les habitans ont fait des amas de pierres en beaucoup d'endroits à côté de ce chemin, foutenues sur des planches posées sur des piquets, ajustés de maniere qu'en tirant une corde, on fait pencher un piquet, & tomber toutes ces pierrés dans le chemin, où elles écraseroient une armée entiere. On dit qu'il y a une autre montée du côté de la cabestere ou du nord-eft, plus facile que celle-ci qui eft au fud ouest, supposé qu'on y puisse aborder; mais la mer y est ordinairement si rude, que fa côte n'est pas praticable, & c'est ce qui leur a fait négliger d'escarper cet endroit, parce qu'ils ne craignent pas d'être surpris par là. Il y a dans cette ifle un pays fort joli, au-dessus, qui ne paroît, avant que d'y monter, qu'un rocher affreux; cette ifle eft partagée en deux quartiers, qui renferment quarante-cinq à cinquante familles. Les habitations font petites, mais propres & bien entretenues. Les maisons sont gayes, commodes, bien blanchies & bien meublées. Le grand trafic de l'ifle est de fouliers; on ne voit pas de pays fr cordonnier. Le gouverneur s'en mêle comme les autres; & le ministre se divertit à ce noble exercice à ses heures perdues. Les habitans vivent dans une grande union. Ils mangent souvent les uns chez les autres. Ils n'ont point de boucherie comme dans les autres isles plus considérables; mais ils tuent des bestiaux les uns après les autres, ce qu'il en faut pour le quartier; & fans rien débourser, ils prennent ce qu'ils ont besoin de viande pour leur famille chez celui qui a tué, qu'ils lui rendent en espéce quand leur tour vient. Le commandant commence, & les autres du quartier le fuivent, jusqu'à ce que ce soit à lui de recommencer. Il y a parmi eux quelques refugiés françois. Avec leur trafic de fouliers, un peu d'indigo & de coton ils ne laiffent pas d'être riches; ils ont des esclaves, de l'argent & de bons meubles. 6. SABA, ancien nom de MEROE, felon Joseph. Voyez SABA. SABACHTÉENS. Voyez l'article SABATHENI. SABADIBE, ifles de l'Océan, dans l'Inde, au-delà du Gange. Ptolomée, l. 7, c., en met trois habitées par des antropophages. Il les met au couchant de Habadiu, qui, comme je le fais voir en fon lieu, est l'ifle de Java; s'illes plaçoit à l'orient, on pourroit croire qu'il a voulu parler de trois des principales ifles qui suivent de ce côté. Mais après tout, l'arrangement de ces ifles dans les tables de Ptolomée, a été fait sur des mémoires fi peu exacts, qu'on n'en peut rien conclure de certain. 1. SABÆ, ancien peuple d'Asie, dans les Indes, selon Denys le Periegete, v. 1141. C'est le même peuple que SIBÆ. Voyez ce mot. 2. SABÆ, ancien peuple de Perse, selon le même, v. 1069. Hill, dans son commentaire fur cet auteur, croit qu'ils étoient près du mont Parachoatra, qui séparoit la Médie d'avec la Perside. Il lui paroît probable que comme les Sabéens d'Arabie venoient de Sheba & de Seba, des cendus de Chus, (Genef. c. 10.) le peuple Saba venoit de Sheba fils de Joktan. Ce dernier est nommé Jectan dans la Vulgate, qui appelle Saba ceux que ce savant Anglois nomme Sheba & Seba. 3. SABÆ, ancien peuple de Thrace, selon Euftathe, fur la periegése de Denys, in vers. 1069. Il ajoute que Bacchus prenoit d'eux le surnom de Sabasius, sous lequel les Thraces lui rendoient un culte particulier. 4. SABÆ, ville de la Libye intérieure, selon Ptolomée, l. 4, c. 6, qui la met vers la source du Cinyphe. 5. SABE; Etienne le géographe met une ville de ce nom en Arabie, fur la Mer Rouge, & dit que les habitans étoient nommés SABAI. 6. SABÆ, peuple de l'Arabie, selon Denis le Periégéte: ce font les Sabéens. Voyez ce mot. SABÆ ARÆ, Σαβαῖοι βωμοι, lieu particulier d'Afie, dans la Médie, près de la mer Caspienne, selon Ptolomée, 1.6, c. 2, qui les place à peu de distance de l'embouchure du fleuve Cyrus. 1. SABÆI, peuple de l'Arabie heureuse. Voyez SABÉENS. 2. SABÆI. Voyez SABA. SABAGENA, ville de la grande Arménie, sur l'Euphrate, dans la préfecture Laviniane, selon Ptolomée, 1.5, 6.7. SABAIA, place forte de la Palestine, avec garnison romaine, selon la notice de l'empire, sect. 21. Equites promoti indigene Sabaia. SABAITICUM OS, lieu de l'Ethiopie, sur le golfe Arabique, selon Strabon, 1. 16, p. 770. Ptolomée le nomme SEBASTICUM. SABAKZAR, ville de l'empire Russien, au royaume de Cafan, au midi du Volga & de l'ifle de Mokritz, à quarante verstes au-dessous, & à l'orient de Kusmademianski. Olearius, qui y passa en 1636, dit, 1. 4. p. 285. Cette ville est bâtie de bois comme les autres, mais fon afficte est, sans comparaifon, plus agréable que celle de toutes les autres villes de la Tartarie. L'ifle de Mokritz en est à trois verstes." SABALASSA. Prolomée, 1.7,c. 1, donne ce nom à l'une des bouches du fleuve Indus: c'est la sixiéme d'occident en orient. SABALASSUS, ville d'Afie, dans la Cappadoce, dans la préfecture nommée Sargaraufene, selon Ptolomée, 1.5, с. 6. SABALIA, ville d'Asie, en Cappadoce, dans le Pont polémoniaque, dans les terres, selon Ptolomée, 1.5, c. 6. SABALINGII, ancien peuple de la grande Germanie, dans la Chersonnese cimbrique, selon Ptolomée, l. 2, c. 11. Ils avoient pour voisins les Sigulones & les Gobandi. , SABAMA, (a) ou SEBAMA, OU SIBMA, ville de la Palestine, dans la tribu de Ruben. (b) Isaye (c) parle des vignes de Sebama, qui furent coupées par les ennemis des Moabites. Ces derniers avoient pris la ville de Sebama & les autres places du pays de Ruben, (d) depuis que cette tribu eut été menée (c) en captivité par Teglathphalaffar. S. Jérôme (f) dit qu'entre Hefebon & Sebama, à peine y a-t-il cinq cents pas de distance. * (a) D. Calmet, Dict. (b) Num. c. 32, V. 38. Josué, C. 13, V. 19. (c) C. 16, v. 8. (4) Jérem. c. 48, v. 32. (c) Paralip.1.2, c. 5, V. 26. & Reg. 1. 4, C. 15, V. 29. In Ifai, c. 16. SABAN, ville de la Palestine, dans la tribu de Ruben. Il en est parlé au livre des Nombres, c. 32, v. 3. D. Calmet soupçonne que c'est la même que Sabama. SABANA. Voyez NASBANA & SARA. SABARÆ, ville de l'Inde, en-deça du Gange, selon Ptolomée, 1. 7, c. 1, qui dit qu'on y trouve les dia mans. SABARATE. Voyez SABATHRA I. SABARBAYRS, ancien peuple de l'Afrique, proprement dite, felon Pline, 1.5, c. 4. Quelques exemplaires portent Sababares. Ptolomée, 1. 4, 6.3, nomme le peuple Sabubures, Σαβεβαρες. SABARCE SABRACE, peuple des Indes. Voyez SABRACA., SABARIA, ville & colonie romaine, dans la Pannonie. Une médaille, rapportée par Golzius & par le P. Hardouin, la nomme Col. Sabaria Claudina Augusta, & dans le même lieu on trouve une pierre, avec cette inscription, inférée au recueil de Gruter. L. VAL. L. FIL. CL. CENSORINUS D. C. C. S. §. ITEM VE. LEG. I. Les quatre premieres lettres de la seconde ligne signifient decurio colonia Claudiana Sabaria. Ptolomée nomme Savaria, dans la haute Pannonie, Σακαρία. Sulpice Sévere, dans la vie de S. Martin, dit, c. 2, que ce saint étoit de Sabarie, en Pannonie, Martinus Sabaria Pannoniarum oriundus fuit. L'abregé d'Aurelius Victor, in Didio Juliano, remarque que dans le même tems on fit deux empereurs, Niger Pescennius à Antioche, & Septime Sévere à Sabarie de Pannonie. Spartien met cette création à Carnunte. Ammien Marcellin parlant de Valentinien, 1. 30, c. 20, dit: Il cherchoit un lieu commode pour hiverner, & il n'en trouva point d'autre que Sabarie. On croit que c'est présentement Sarwar, place forte de Hongrie, au confluent de la riviere de Guntz & du Rab, au comté de Sarwar. Quelques auteurs prétendent qu'Ovide, ayant obtenu la perniiffion de revenir de son exil, mourut en chemin à Sabarie. Gaspar Bruschius dit qu'en 1508, on trouva à Sabarie une voute, avec une inscription, qui marquoit que c'en étoit le tombeau. Voici l'inscription. FATUM NECESSITATIS Lex. Hic fitus eft vates, quem divi Casaris ira Lazius croit que Sabarie est Stain am Anger, bourgade fituée sur la riviere de Guntz, qu'il appelle Sabaria ou Sabarius Fluvius. SABARTHATHA, lieu de la Palestine & la patrie du prophéte Sophonie, selon Dorothée, cité par Ortelius. SABAT, ville d'Ethiopie, dans le golfe Adulitique, selon Ptolomée, 1. 4, 6. 7. C'est le même lieu que SABA 3. Voyez ce mot. 1. SABATA, felon Ptolomée, 1. 3, c. 4. SABATIA, selon Pomponius Mela, 1.2, 6.5, ancienne ville d'Italie,. dans la Ligurie. Antonin fait mention de Vada Sabatia, dans son itinéraire maritime, & inet ce port entre Génes & Albengue, à trente mille pas de la premiere, & à dixhuit mille la seconde. Pline 1.3, 6.5, le nomme Portus Vadûm Sabatiûm. Strabon, 1. 4, p. 201, dit τὰ καλεμένα Σαββάτωη οὔαδα, nominata, Sabbatûm Vada. Brutus, dans une lettre insérée dans celles de Cicéron, 1. 11, epift. 10, dit : Antoine est venu à Vada: c'est un lieu que je veux vous faire connoître : il est entre l'Apennin & les Alpes, & par où il n'est pas facile de passer, à cause de la difficulté des chemins: par cette difficulté il entend les montagnes & les marais: ce font même ces marais qui ont donné lieu au mot Vada. La difficulté à présent est de savoir si Sabata & Sabatûm Vada font des noms d'un mênie lieu. Cluvier l'assure; mais Holstenius, dans ses remarques sur l'ancienne Italie de Cluvier, l'en reprend comme d'une erreur, & met entre deux une distance de fix ou sept mille pas. Il explique ainsi ces villes qu'Antonin met sur la voie Aurelienne. Vada Sabatia est Vadi ou Vai, Pollupice est Final, & Albingaunum est Albengue, Sabata simplement est Savone. Mais voici une difficulté: si Savone, aujourd'hui fiége épiscopal, est l'ancienne Sabata, comment a-t-elle pris le nom moderne, car Savone est un nom ancien, déja connu du tems des guerres puniques. Tite-Live dit qu'elle étoit dans les Alpes, Savone, oppido Alpino. De Savo, Savonis, s'est fait Savone, comme de Narbo, Narbonne : de Salo, Salone, &c. Ce qui est certain, c'est que l'ancienne Savone étoit dans les Alpes, & qu'elle doit être différente de Savone d'aujourd'hui, qui est maritime. Il n'est pas moins certain que l'ancienne Sabata étoit au commencement des Alpes. Strabon le dit: l'Apennin commence à Genes, & les Alpes à Sabata. Il paroît que Vada Sabatia étoit jadis un lieu plus fameux que Sabata;ce dernier n'est nommé que par Strabon & par Ptolomée; l'autre a été connue de St Strabon, de Pline', de Brutus, de Mela, d'Antonin, de l'auteur de la table de Peutinger, & de Capitolinus, dans la vie de Pertinax, de qui il dit, c. 9, qu'étant encore simple particulier, il fut taxé d'avarice, lorsqu'à Vada Sabatia, ayant accablé d'usure les propriétaires, il en profita pour étendre son domaine. Voyez SAVONE. 2. SABATA, ville d'Asie, dans l'Aflyrie, felon Pline 1.6, c. 27. Le P. Hardouin remarque que c'étoit le cheflieu d'un canton appellé SABATICE. Voyez ce mot. Elle est nommée Sambana par Diodore de Sicile, l. 17. Voyez SABATHA. SABATE & SABATENI. Voyez SABATIA 2. > SABATERNUS, qui en est dérivé. Ortelius observe que ces deux noms se trouvent dans Priscien, 1.2, comme des noms géographiques. SABATH OU SABAT, ville d'Asie, au Mawaralnahr, dans le district d'Osrusnach, au cinquiéme climat, selon Abulfeda, Collect. Oxon. t. 3, p. 47. Alfaras lui donne 89d 55' de longitude, & 40d 20 de latitude. Ebn Haukal dit: Sabat est sur le chemin de Fargana à Alshash. Un autre géographe arabe, cité par Abulfeda, p. 70, dit : Sabat, ville célébre du Mawaralnahr, voisine d'Osrushnah, à vingt parasangues on environ de Samarcande. D'Herbelot & Corneille écrivent Sabath. 1. SABATHA, ville d'Afie, à trente stades de la Seleucie de Médie, selon Zozime, 1. 3. C'est la même que SABATA 2. 2. SABATHA. Voyez SABOTA. SABATHENI, Σαβαθηνοί, ancien peuple. Arnaud d'Andilli traduit ainsi le passage de Joseph, où il en eft parlé, Antiq. l. 1, c. 6: Chus, qui étoit l'aîné des fils de Cham, eut fix fils: Sabas, prince des Sabéens; Evilas, prince des Eviléens, qu'on nomme maintenant Getuliens; Sabath, prince des Sabathéens, que les Grecs nomment Aftabarriens; Sabacht, prince des Sabachtéens, &c. au lieu de Sabathéens, on doit dire Sabathéniens. Ortelius, guidé par le nom grec Aftabarriens, soupçonne que ce pourroit bien être le peuple voisin de l'Astaboras, riviere. 1. SABATHRA, ville de l'Afrique proprement dite, selon Ptolomée. Il met dans le même canton, entre les deux Syrtes, deux villes, dont l'une est Savathra, au bord de la mer, & l'autre Sabatra, plus au midi, dans les terres. Ortelius trouve que Procope nomme Sabathra, auprès de la Syrte; mais dans le passage qu'il cite, (Hift. de Constantinople, t. 2, p. 338,) la version de Cousin porte ces mots : Il a fait enfermer de murailles la ville de Sabarate, & y a fait élever une belle église. Au reste la Sabathra de Ptolonée, ville maritime, est la Subrata de Pline, d'Antonin & des Notices. Voyez SABRATA. 2. SABATHRA, ville de l'Arabie heureuse, selon Pline, cité par Ortelius; mais le P. Hardouin lit SABATHA OU SABOTA. Voyez ce dernier mot. 1. SABATIA. Voyez SABATA I. 3. SABATIA STAGNA, contrée & lac d'Italie, dans l'Etrurie. La table de Peutinger fournit le nom de Sabate; mais on ne fait fi par ce mot l'auteur entend une ville ou un lac. On croit pourtant communément qu'il y avoit une ville & un lac de même nom; pour le lac, il est fort connu. Feftus dit Sabatina (Tribus) à Lacu Sabate dicta. Strabon met Σαβατα entre les lacs de l'Etrurię. Silius Italicus, 1. 8, v. 491 fait inention du lac Sabats, qu'il appelle Sabatia Stagna, & Columelle le nomme Sabatinus Lacus. Ce lac ett aujourd'hui le lac de Bracciano. Le nom de Sabatia Regio est d'Annius de Viterbe. SABATICE, contrée d'Afie, dans la Médie. Elle prenoit ce nom de la ville de Sabata, comme la Sitabene prenoit le sien de la ville Sitace. La Sabatice étoit à l'orient de la Sitacene, & située de telle façon, que quelques-uns la donnoient à la Médie, d'autres à l'Elimaïde, felon Strabon, l. 11, p. 524. Cafaubon veut changer ce nom en celui de Maffabatica, ce qui feroit une faute. SABATINCA, ancien lieu du Norique, felon Antonin, itiner. fur la route d'Aquilée à Lauriacum, entre Monate & Gabromagus, à dix-huit mille pas de la premiere, & à trente mille de la seconde. Lazius croit que c'est présentement Newmarck, au-dessus de Slaming. Il ajoute que la vallée de Dienten, qui en est voisine, conserve encore des traces de l'ancien nom; il faut avoir bien envie de les y trouver, pour les y appercevoir: d'autres guidés, apparemment par le rapport de Sabatinca, avec le mot Sabat, & par le rapport du Sabat aux Juifs, ont dit que c'est Judenborg, dans la haute Styrie; d'autres enfin le cherchent ailleurs: en un mot, on ne fait où il est, & la perte n'est pas grande, puisque le témoignage d'Antonin est unique. SABATINA TRIBUS. Voyez SABATIA 3. SABATINI, ancien peuple d'Italie, dans la Campanie, selon la conjecture d'Ortelius, qui cite Tite-Live. Sa conjecture eft fort juste. Cet historien, 1. 26, c. 33, dit: Omnes Campani, Atellani, Calatini, Sabatini qui se dediderunt in arbitrium, &c. On voit que Campani est un nom général qui comprend les noms suivans, comme étant des peuples de Galatia & d'Atella, ville de la Campanie; on ne peut pas douter que Sabatine n'en fut aussi un peuple. Voyez SABBATUS. SABATINUS LACUS. Voyez SABATIA 2. SABATO, Sabatus, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure; elle prend sa source près de Bagnuolo, aux confins de la principauté citérieure, d'où courant vers le nord elle passe à Monte Marano; après avoir reçu le Tripalto, qui vient du côté de Fricenti, elle tourne vers le couchant, passe à Benevent, reçoit au dessous de cette ville le Calore, & va se jetter dans le Voltorno ou Volturno, vis-à-vis de Caiazzo. SABAUDI & SABAUDIA. Voyez SAVOYE. SABBA, pays dont il est parlé au pseaume 72. Les septante l'expliquent par l'Arabie. C'est ce que dit Ortelius. Le passage qu'il entend est celui-ci du pseaume 71, v. 10. Reges Arabum & Saba dona adducent. Les nouveaux Hebraifans lifent Reges Scheba & Seba; & Vatable l'explique par les rois d'Arabie & d'Ethiopie. Sabba en ce lieu est le même pays que celui de la reine de Saba. SABBATICUS FLUVIUS, en françois le FLEUVE SABBATIQUE, riviere que quelques auteurs mettent dans la Palestine, & dont d'autres nient l'existence. D. Calmet a traité au long ce sujet. Joseph, dans la traduction d'Andilli, guerres des Juifs, l. 7, C. 13, parle ainsi de cette riviere: Ce prince, dit il, Titus, rencontra en fon chemin une riviere qui mérite bien que nous en disions quelque chose. Elle passe entre les villes d'Arcé, & de Raphanée, qui font du royaume d'Agrippa, & elle a quelque chose de merveilleux, car après avoir coulé fix jours en grande abondance & d'un cours affez rapide, elle se seche tout d'un coup, & recommence le lendemain à couler fix autres jours comme auparavant, & à se secher le septiéme, sans jamais changer cet ordre, ce qui lui a fait donner le noin de Sabbatique, parce qu'il semble qu'elle fête le septiéme jour comme les Juifs fêtent celui du fabbat. D. Calmet fur ce même passage nous donne de cette riviere une idée bien différente. Selon lui, Joseph dit que Tite allant en Syrie, vit en passant entre la ville d'ARCES OU ARQUES, qui étoit du royaume d'Agrippa, & la ville de Raphanée en Syrie, le fleuve nommé Sabbatique, qui tombe du Liban dans la mer Méditerranée. Ce fleuve, ajoure-t-il, ne coule que le jour du sabbat, ou plutôt au bout de sept jours; tout le reste du tenis fon lit demeure à sec; mais le septiéme jour, il coule avec abondance, & même avec allez d'impétuosité dans la mer; de-là vient que les habitans du pays lui donne le nom de fleuve Sabbatique. Pline a voulu apparemment parler dumême fleuve, lorsqu'il dit, 1. 31,0.2, qu'il y a un ruisseau dans la Judée, qui demeure à sec pen dant tous les septièmes jours: in Judea rivus omnibus Sabbathis ficcatur. Voilà Pline d'accord avec la traduction d'Andil, li. Cependant D. Calmet a raison; le texte grec de Jofeph porte que ce fleuve ne coule que le samedi; & comme les savans ont vû, que Pline & la notion que l'on doit avoir du repos du sabbat, conduisent naturellement à dire que ce fleuve couloit fix jours, & cessoit le septiéme, ils ont tâché de concilier cette idée avec les paroles de Joseph, en les trans, posant, & lui ayant fait dire le contraire de ce qu'on y lifoit, & c'est sur ce changement que d'Andilli a travaillé. Ifidore parle de ce fleuve dans ses origines, 1.3, 6. 13. On peut voir auffi Cardan, en fon livre de la fubtilité. Elie Thesbite, auteur juif, dans son lexique aumot SAMBATION, dit c'est le nom du fleuve duquel on dit que tous les jours de la semaine il court avec une si grande impétuosité, qu'il remue de grandes pierres, & qu'il n'est pas poflible de le paffer. On en rapporte cette raison que les dix tribus font retenues captives en cet endroit, de forte qu'elles ne peuvent en fortir, pas même le jour du sabbat de peur de le violer ; & Ramban (c'est-à-dire Rabbi Moise fils de Maiemon ou Maimonide) écrit que ce fleuve est le Goza... Du reste les savans l'ont appellé SABBATON, parce qu'il s'arrête le jour du sabbat. Tel est le passage d'Elie Thesbite rapporté par le P. Hardouin, dans une note sur l'endroit cité de Pline. Mais, comme le remarque très-bien D. Calmet, ce fleuve Sabbatique ou Sambation des rabbins, est différent de celui dont parle Jofeph. Ils le mettent au de-là de l'Euphrate, dans un pays fort éloigné, où ils prétendent que les dix tribus font encore. Elles y possédent de très-grands états, & de grandes richesses. Le fleuve dont il parle, coule toute la semaine avec une si grande rapidité, & fait un fi grand bruit, qu'on l'entend pendant la nuit à une journée de chemin, & pendant le jour à une demi journée. Il est si large, si profond & fi rapide, qu'il est impossible dele passer; & le jour du sfabbat, auquel il ne coule point, on y met des gardes, afin que les Israë lites ne le passent point. Jonathan, fil d'Uziel, à qui on attribue une paraphrafe chaldaïque, a parlé du fleuve SABBATION; mais, continue D. Calmet, on croit que la paraphrase que l'on a sous son nom n'est pas de lui, & que Joseph est le seul & premier auteur du fleuve Sabbatique, qui apparemment n'a jamais existé : du moins on n'en connoît point aujourd'hui, & aucun voyageur ni géographe n'en a fait mention; pour Pline, il avoit apparemment tiré de Joseph ce qu'il en dit. Il est vrai que Dominique Magri, dans le voyage qu'il fit en Syrie, âgé de dix neuf ans, assure qu'étant arrivé au bord du fleuve Sabbatique avec sa caravanne, un vendredi 21 juin au soir, il vit le fleuve se tarir vers le coucher du soleil du vendredi, & demeurer à sec jusqu'au lendemain, que la caravanne étant partie, il n'eut pas le loisir de voir si le samedi au foir, lorsque le repos du sabbat seroit paflé, le fleuve recommenceroit à couler. Ce voyageur cite les marchands de sa caravanne & les paylans des environs du lieu pour témoins de ce qu'il avance; & il infére que Joseph s'est trompé, lorsqu'il a dit que ce fleuve ne couloit que le samedi, puisqu'au contraire il coule toute la semaine excepté le samedi. D. Calmet voudroit que Magri eût observé non-feulement une nuit, mais une ou plusieurs semaines entieres pour pouvoir attester un fait aussi extraordinaire que celui-là. Il y a plusieurs causes qui peuvent faire un torrent qui descend des montagnes, & il est fort possible que dans cette occation le seul hazard ait causé précisément cet effet le vendredi au soir. Ce pere nous renvoye à la bibliothéque rabbinique de Bartolocci, t. 1, p. 117 & 118. Holstenius, dans sa lettre de Sabbathio flumine, croit que c'est l'ELEUTHERE, dont nous parlons en son lieu, ou quelque ruisseau qui tomboit dans l'Eleuthere. Mais que ce fleuve n'existe plus, ou du moins que le miracle ait ceflé depuis plusieurs fiécles, ou le peut juger du filence de tous voyageurs modernes dont pas un ne dit l'avoir vû: car on vient de voir l'insuffisance du témoignage de Magri. Le P. Hardouin mettroit volontiers la cessation de ce miracle à l'époque de la destruction de Jerufalem. 1. SABBATUS OU SABATUS, riviere d'Italie, au royaume de Naples; elle coule à Bénevent, & se jette dans le Vulturne. Cluvier, Ital. ant. croit que cette riviere donnoit le nom de SABATIA, à quelque ville dont les habitans ر Kont nommés Sabatini par Tite-Live. Voyez SABATINI; mais c'est une conjecture dont il n'y a aucune preuve. Cette riviere à Bénevent en reçoit une autre nommée CALOR; & qui s'appelle encore CALORE. Le Sabbatus s'appelle SABATO. 2. SABBATUS OU SABATUS, riviere d'Italie, selon Antonin, itiner, à dix-huit mille pas au de-là de Consentia, en allant vers la colonne, le dernier terme de l'Italie pour paffer en Sicile. Il est étrange qu'Ortelius, homme exact, ait confondu ces deux rivieres, par une distraction dont les grandshommes ne font point exemts. SABE, ville d'Arabie, selon Ptolomée, 1.5,0.7. Cet auteur connoît deux villes de ce nom, toutes les deux nommées Sabé par les interprétes latins, l'une SABÉ simplement, & l'autre SABE REGIA; mais cette derniere est nommée Savé Σαύη βασίλειον dans le grec. Voici la différence de leur position. longitude, latitude. 73d 40. 164 56'. 73 76 0 13 0. Cette distance est assez considérable pour ne devoir pas confondre ces deux villes. SABÉE, ville de la Palestine, dans la tribu de Siméon, Selon le livre de Josué, 1. 19,6. 2. 1. SABÉENS, (les) ancien peuple de l'Arabie heureuse. Pline, 1.6, 6.28, en parle ainfi. Les Sabéens sont les plus célébres d'entre les Arabes, à cause de l'encens; ce peuple s'étend d'une mer à l'autre. Ses villes sur la mer Rouge font: Marane, Marma, Ses villes dans les terres font : Nascus, Cardava, 1 Corolia, Sabatha. Carnus, Tomala. C'est dans cette derniere que l'on portoit les parfums, pour les envoyer dans les pays étrangers. Cellarius s'étonne que Pline n'ait point nommé SABA, que les autres auteurs reconnoislent pour la capitale de cette nation, qui en prenoit le nom. Diodore de Sicile, 1.3, 6. 47, après avoir parlé des Sabéens, ajoute: La métropole de ce peuple appellée Saba, est sur une montage. Agatharchide dit: Saba ville qui marque le nom du peuple est sur une petite montagne, & c'est la plus belle ville de l'Arabie. Prolomée nomme SABE, affez près du golfe Arabique, à 16d so' de latitude, & Etienne le géographe dit: SABA, grande ville près de la mer Rouge, avec un château. Il en est parlé dans Jérémie, c. 6, v. 20, à l'occasion de son encens. Virgile dit dans ses géorgiques : India mittit ebur; molles sua tura Sabei. Pline lui donne pour métropole MARIABA, la met fur tune montagne remplie d'arbres, & lui donne un roi qui en avoit d'autres sous lui. Les Atramita étoient une des dépendances du royaume des Sabéens. Pline donne aux Atramites pour capitale SABOTHA, dans l'enceinte de laquelle il y avoit foixante temples. Cellarius soupçonne que cette Sabota est la même que le même Pline appelle auparavant Sabatha, & qu'il donne aux Sabéens. Plusieurs critiques prétendent que ces Sabéens étoient sujets de la reine de Saba. Voy. SABA I. SABEENS, (les) peuple ancien, au voisinage de l'Idumée; on lit dans le livre de Job, c. 1, v. 14 15: Un homme vint tout d'un coup dire à Job, lorsque vos bœufs labouroient & que vos ânesses palloient auprès, les Sabéens font venus fondre tout d'un coup, ont tout enlevé, ont paflé vos gens au fil de l'épée, & je me suis sauvé seul, &c. On voit bien que des Sabéens placés au midi de l'Arabie heureuse, n'étoient pas pour venir enlever les troupeaux de Job dans l'Idumée, cela convient mieux aux habitans de Sabe, dans l'Arabie Pétrée; la Save de Ptolomée. SABELLI, diminutif de SABINI. Voyez SABINI I, & SAMNITES. SABETUS. Voyez SEBETUS. 1. SABI, Σαβοι; ancien peuple de Phrygie, selon Etien ne le géographe, qui dit que les Phrygiens les nommoient auffi BACCHI, Βάκχοι. 2. SABI, ancien peuple de Thrace, les mêmes que SABE. 3. SABI, ville d'Afrique, capitale du royaume de Juda. Voyez XAVIER 3. 1. SABIA, riviere d'Afrique, sur la côté occidentale de la Cafrerie, dans les états du Monomotapa. Elle a sa source vers le 47d de longitude, & un peu au-delà du 21d de latitude méridionale; son cours peut avoir foixante lieues de long, & est d'occident en orient; elle a son embouchure dans le golfe de Sofala. 2. SABIA, royaume d'Afrique, dans la Cafrerie, dans les états du Monomotapa, au nord & au sud de la riviere de Sabia. Il est borné au nord par le royaume de Sofala, à l'orient par la mer, au midi par le royaume d'Inhambane, & au couchant par le royaume de Manica ; on trouve sur la côte de ce royaume l'ifle de Bocicas, & le cap de Saint-Sebastien. La riviere d'Aroe coupe ce royaume au coin du fud-ouest. Il n'y a d'ailleurs ni port ni ville que nous connoiffions. SABINA SILVA, forêt d'Italie, dans la Sabine; Martial, 1.9, Epigr. 55, dit: Si mihi Picena Turdus palleret oliva, Je ne vois pas que Sabina soit une forêt particuliere nommée ainsi; il y avoit sans doute des bois dans la Sabine, & on y challoit; mais voici un passage plus particulier. Horacc, l. 1, Ode 22, dit qu'étant occupé de ses amours, il s'enfonça trop avant dans cette forêt, où il trouva un loup qui pourtant s'enfuit de lui, quoiqu'il n'eût point d'armes pour se défendre, s'il en eût éré attaqué. Namque me Silva lupus in Sabina, Cette forêt ne devoit pas être fort éloignée dela maifon de campagne qu'il désigne par ces mots Vallis Sabina, puisqu'il alloit s'y promener seul & à pied. 3, Ode I , nomme ainsi la SABINA VALLIS, Horace, l. une maison de campagne qu'il avoit oit dans une vallée de Sabine, & qu'il dit qu'il ne changeroit pas en une terre magnifique qui lui donneroit beaucoup d'embarras & d'importuns: Cur valle permutem Sabina Voyez l'article précédent. SABINÆ AQUÆ. Voyez au mot AQUA l'article AQUA CUTILIA. SABINE, (la) pays d'Italie dans l'état de l'Eglife. Bandrand dit qu'elle est bornée au septentrion par l'Ombrie, à l'orient par l'Abruzze ultérieure, au midi par la Campagne de Rome, dont la Teverone la sépare; & à l'occident par la province du Patrimoine, dont elle est séparée par le Tibre. On la partage en deux, savoir; LA NOUVELLE SABI NE; la Sabina nuova, qui est entre Ponte Mole & le ruisseau d'AJA; & la Sabine vieille, qui est au-delà du ruifseau d'Aja à l'égard de Rome; mais malgré cette division, la province ne laisse pas d'être la plus petite de l'état ecclé. siastique. Elle n'a qu'environ neuf lieues de long, & autant de large; elle est arrosée de quantité de petites rivieres qui la rendent fertile. Sa principale place est la ville de Magliano près du Tibre, où a été tranférée la résidence de l'évêché de la Sabine; c'est, ajoute Baudrand, la seule ville qu'il y ait dans cette province, qui étoit anciennement plus étendue. En effet, elle ne comprend pas tout le pays des anciens Sabins, dont elle conserve le nom. Le P. Briet dans ses paralleles, 1.6, 6.6, p. 905, met pour lieux remarquables dans la Sabine : Lamentana, autrefois Nomentum, Monte Les rivieres font, Le Campano, Campanus, L'Aja, autrefois Himella, Le Farfa, autrefois Fabaris, La Curese, autrefois Avens, Le Caminato ou Rio de Mosso, autrefois Allia, La Sabine est fertile en huile & en vin. On en apporte des passes, en italien uva passa, forte de raisin sec sans pepin, comme le raisin de Corinthe, & on en fait cas à Rome. Les habitans semblent avoir confervé quelque chose de l'humeur des anciens Sabins. Ils font allez courageux, mais le penchant qu'ils ont pour le plaisir, fait qu'ils préferent la vie paisible aux exercices militaires. 1. SABINI, ancien peuple d'Italie, dans les terres à l'orient du Tibre. Leur pays étoit bien plus étendu que la Sabine d'aujourd'hui; il comprenoit en outre tout ce qui eft au midi oriental de la Nera, jusqu'à ses sources, qui font dans la marche d'Ancone, excepté vers l'embouchure de cette riviere dans le Tibre, une petite lifiere aux environs de Narni, qui étoit de l'Ombrie; mais Otricoli étoit dans la Sabine. Ainfi tous les lacs aux environs de Rieti, & toute la riviere de Velino qui les forme, étoient dans cette province, jusqu'à la source du Vomano, qui est aujourd'hui dans l'Abruzze ultérieure, & étoit alors au pays des Sabins, & s'étendoit même au-delà de la Pescara, où étoit Amiternum, dont les ruines s'appellent encore Amiterno Rovinato. A la réserve de la ville d'Otricoli, qui est aujourd'hui du duché de Spolete, elle n'a rien perdu du côté du Tibre ; & le Teverone la borne encore e, comme autrefois à peu près jusqu'au même lieu, excepté néanmoins qu'elle avoit anciennement au midi de cette riviere, la ville de Collatia dont nous parlons en son lieu. Ainsi l'ANCIENNE SABINE étoit bornée au nord-ouest par l'Ombrie; au nord-est par des montagnes qui la séparoient du Picenum; à l'orient par les Vestini; au fud-est par les Marses & les Eques; au midi par le Latium, & au couchant par le Tibre qui la séparoit des Falisques & des Veiens. Strabon, 1.5, dit que les Sabins occupent l'espace qui est entre le Tibre & les Vestins; il prend le pays VILLES. -Reate, aujourd'hui Rieti. Nurfia, aujourd'hui Norcia. dans une de ses largeurs. Tite-Live, 1. 1, c. 10, met les Céniniens, les Cruftuminiens & les Antemnates, entre les peuples outragés par le ravissement des Sabines. Denys d'Halicarnasse, 1.2, dit que Nomentum, Cruftamerium & Fidene, étoient des colonies des Albains, mais fituées dan le pays des Sabins, & foumises à cette nation, comme cela se voit dans les guerres que firent ces peuples aux Romains. Collatia située au midi du Teverone étoit aux Sabins, Tite-Live le dit; on ôta, dit-il, aux Sabins Collatia, & tout ce qui est aux environs. Le P. Briet rapporte trois opinions sur l'origine du nom des Sabins. La premiere est de Feftus & de Pline, 1.5, c. 7, qui croyent qu'ils ont été ainsi nommés à cause de leur piété, ἀπὸ τῶ σεβεσθαι. La seconde est de Portius Caton, rapportée par Denys d'Halicarnafle, l. 2, qui dérive ce nom de Sabinus, fils de Sancus, génie de cette contrée, nommé autrement Medius Fidius, & que quelques-uns ont pris pour Hercule. Silius Italicus semble nommer Sabus ce fils de Sancus. La troisiéme est de Caton & de Gellius, cités par Servius. Ils prétendent que les Sabins prirent ce nom de Sabus, capitaine lacédémonien. Plutarque, in Numa, & Denys d'Halicarnaffe, 1.2, disent que les Sabins étoient Lacédémoniens, qu'ils vinrent dans le territoire de Pometia, ville des Volsques, qu'ils passerent de la dans le pays qui a pris leur nom, & fe mêlerent avec les habitans. La seconde opinion est celle de Zenodote de Troezene, rapportée par Denys d'Halicarnaffe, ibid. Il dit que ce font des peuples de l'Ombrie, qui étant chassés de leur pays par les Pelasgues, se retirerent dans ce pays, & y furent appellés Sabins. La troifiéme est de Strabon, 1. 3, qui croit qu'ils étoient Autochtons αυτοχθονας, & du peuple Opici, avec lequel ils avoient un langage commun. Il paroît que les Pelasgues pafferent pour la plupart chez les Sabins. Les Sabins, fortis d'Amiternum prirent Lista, ville des Aborigènes. On ne sait de quelle maniere ils se gouvernerent jusqu'à Romulus. Il y avoit alors autant de rois que de villes ; & quelques-uns furent vaincus & tués par des Romains, dans les guerres auxquelles donna lieu le fameux enlevement des Sabines. Tatius avoit sur eux une prééminence; après la paix il passa à Rome où il s'établit; & du nom de la ville de Cures, se forma, felon quelquesuns, le nom de Quirites, affecté par les Romains. Les autres demeurerent en repos quelque tems; mais ils remue rent fous Tullus Hostilius, Ancus Marcius, & fous les Tarquins. Ils foutinrent encore la guerre sous les confuls, & disputerent affez long-tems la primauté. Les Samnites étoient un détachement des Sabins. Le P. Briet divise ce pays de l'ancienne Sabine, en trois parties: les Sabins, au-delà du Velino; c'est aujourd'hui une partie du duché de Spolete, qui est au pape, & de l'Abruzze ultérieure, qui est du royaume de Naples : les Sabins en-deçà du Velino, aujourd'hui la Sabine comme il l'appelle Sabio, & les villes dont la poslesfion a été incertaine entre les Sabins & les Latins. Cela fait trois tables différentes que voici : Vespafia, maison de campagne, dont les Vespafiens portoient le nom. Amiternum, aujourd'hui Amiterno Rovinato. Foruli Rupes. Palantium, aujourd'hui Polegia, village. ou Forum Decii, mots corrompus dans la table de Peutinger, où l'on trouve Ferocri & Forum. Efii, aujourd'hui Civita Real. Cutilia, aujourd'hui Contigliano. Velinus, aujourd'hui, le Velino. Truenti fontes, AU-DELA DU VELINO. RIVIERES. c'est-à-dire, La Source ce du Tronto, Aterni fontes, La source de la Pescara. LACS. Velinus, aujourd'hui Lago Pié di Luca. Reatinus Lacus, aujourd'hui, Lago di Rieti. Cutilienfis Lacus, aujourd'hui Pozzo Ratignano. -Cures, ancienne capitale des Sabins. Regillum; on en montre les ruines à cinq milles du Tibre. Eretum, aujourd'hui monte Ritondo. VILLES. Casperia, aujourd'hui Aspra. EN-DEÇA Crustumerium, aujourd'hui Marcigliano Vecchio. DU VELINO. Lucretilis Mons, aujourd'hui le mont Libretti. MONTAGNES. Sacer Mons; c'est aujourd'hui la colline où est le château de Saint-Silvestre. Corniculi Montes, les montagnes entre la tour de Vergara & Santa Margaritella. |