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2. QUILMANCI, ville d'Afrique, au Zanguebar, fur la côte du royaume de Mélinde, au bord feptentrional de l'embouchure de la riviere de Quilmanci, à huit ou neuf lieues marines, au midi occidental de Mélinde. Cette côte est aux Portugais.

QUILOA, ifle, ville, fort & royaume d'Afrique, dans l'Ethiopie, au Zanguebar, sur la côte de Mélinde, au midi; à l'embouchure des rivieres de Cuabo & de Quisima Jugo. Cette ifle éloignée de cent lieues de Mozambique, est au od de latitude méridionale. Les Portugais en firent la découverte en 1498, mais ils n'y aborderent pas pour cette fois. C'étoit alors une ville opulente, fameuse par son commerce avec les Indes, & habitée en partie des chrétiens Abissins. Mais deux ans après, Cabral y aborda. Cette couronne étoit alors ufurpée par Ibrahim, qui chercha à lui tendre quelque piége. Il différa sa vengeance jusqu'à fon retour des Indes. En 1 502, l'amiral portugais ayant établi deux comptoirs à Sofala & à Mélinde, tomba sur Quiloa, prit Ibrahim prisonnier, & ne le relâcha qu'après qu'il se fut reconnu vassal de la couronne de Portugal, & qu'il eut promis un tribut annuel de deux mille miticals d'or. En 1506, Almeida, qui alloit être vice-roi des Indes, le détrôna entierement, & donna sa couronne à Mahomet Anconin, qui auparavant fit ferment de fidélité au roi de Portugal. Il fit bâtir à Quiloa un fort qu'il fallut détruire ensuite. Le P. du Jarric, jésuite, dans son histoire des Indes orientales, parle ainsi de Quiloa, t. 2, c. 13." Après qu'on >> a passé le Mozambique, tirant au nord, l'on trouve l'isfle » & la ville de Quiloa, capitale d'un royaume appellé de >> même nom. Il y en a qui dirent que c'est la ville appellée » Rapta de Ptolomée, qui dit que c'étoit jadis la capitale >>> de Barbarie, d'où aussi a été nommé le promontoire >> Raptum, combien qu'il la mette au septiéme degré de la>> titude australe, & on la trouve au neuvième. Quoi qu'il >> en soit, cette ifle est très fertile & abondante en diverses >>> fortes de fruits & de vivres propres à la nourriture de >> l'homme. L'air y est aussi fort bon. Le roi de Quiloa étoit >> jadis seigneur du Mozambique, quand les Portugais >> commencerent de naviger en ces quartiers-là; mais de>> puis, pour les torts qu'ils y avoient reçus, ils l'envahirent » & y bâtirent une citadelle, comme auffi à Quiloa; mais >> ayant d'autres lieux plus commodes fur cette même côte, >> ils raferent celle-ci quelques tems après, par le comman>> dement du roi de Portugal. Les habitans sont païens >> pour la plupart, bien qu'il y en ait auffi force maham>> metains. Ils font blancs de couleur, & vont vêtus hon>> nêtement de diverses sortes de draps, tant de laine que >> de foie. Les femmes portent des chaînes & des brasle>> lets d'or. Ils bâtiffent leurs maisons de pierre, de bois & >> tels autres matériaux que nous, mais avec une belle & >> magnifique structure. » Le terroir de Quiloa est bon. Il porte quantité de palmiers, & d'autres arbres avec divers fortes d'herbes & de plantes, & qui nourrit des bestiaux des animaux sauvages, & des oiseaux fort semblables a ceux d'Espagne. * Le P. la Fitau, histoire des découv. & conquest. des Portugais, t. 1, p. 111, 165, 183 & 316.

LE VIEUX QUILOA & le royaume de Quiloa, sont en terre-ferme, au midi de la riviere de Cuabo.

QUIMBAIA, montagne & volcan de l'Amérique méridionale, au Popayan, avec une province nommée de même Quimbaia. La longueur de cette contrée est de quinze lieues & sa largeur de dix, depuis la riviere Cauca jusqu'aux Andes. On voit au haut un volcan qui exhale une fumée fort épaisse, & il en descend plusieurs petites rivieres, dans lesquelles il se trouve beaucoup d'or. Cette province est presque toute couverte de grands roseaux, dont les sauvages font leurs maisons, & parmi lesquels se retirent des lions fort grands, & un petit animal appellé ohuca, qui porte ses petits dans un sac. Il y a aussi plusieurs cerfs, des lapins & des guadaquinayes, un peu plus grands que des liévres, & d'un fort bon goût. L'air y est fort sain, & n'est ni trop froid ni trop chaud. Les Espagnols y vivent long-tems, & font rarement malades. Les abeilles, qu'on y voit en fort grande quantité, font leur miel dans les troncs des arbres & au milieu des roseaux. Comme il y pleut la plus grande partie de l'année, les chemins sont fort mauvais de tous côtés, à cause des marais & de la boue. La ville de CARTHAGO est de la contrée de Quimbaia. * Corn. dict. de Laet, Inde occident. 1. 9, c. 13.

QUIMPER-CORENTIN. Voyez KIMPER QUIMPERLÉ, QUIMERLEY OU QUIMPERLAY, petite ville de France, dans la bafle Bretagne, au pays de Cornouailles, diocèse de Quimper-Corentin, sur le ruisseau d'Isotte, à deux lieues de la mer, à trois de PortLouis, & à huit de Kimper. Il y a à Quimperlé l'abbaye de fainte Croix, de l'ordre de S. Benoîr. Elle fut fondée par Alain Cagnart, comte de Cornouailles, le 14 d'octobre 1029, dans un lieu qui s'appelloit Anaurot. Il lui donna Belle-Ifle & plusieurs autres terres. L'abbaye est au couchant de la ville, & la ville elle-même est aux confins des évêchés de Kimper & de Vannes, au fond d'un golfe, que forme la rencontre de la mer & de deux rivieres qui se joignent à cette ville. L'une est appellée l'Isotte & l'autre Elle.

QUINA, ancienne ville de l'Afrique, selon Ptolomée, Kouva, CUINA OU QUINA. Il en fait une colonie. Voyez ARRADES.

QUINAM. Voyez QUINHIN.

1. QUINÇAY, monastere de filles, ordre de S. Benoît dans l'Anjou, près de Brissac.

2. QUINÇAY, S. Benedictus de Quinciaco. Abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de S. Benoît, au diocèse, & à une lieue de Poitiers. On attribue sa fondation à S. Filbert, premier abbé de Jumiege, l'an 650: faint Achard en étoit abbé en 667.

QUINCHE, (LA) riviere d'Allemagne, dans la Suabe. Voyez KINTZIG, qui est son vrai nom.

QUINCY, Quinciacum. Abbaye d'hommes en France, de l'ordre de citeaux, & fille de Pontigny, au diocèse de Langres, à deux lieues de Tonnerre. Elle fut fondée l'an 1133, & produit trois mille livres.

QUINDA ou CUINDA, Κύινολα, forteresse d'Asie, dans la Cilicie, au-dessus d'Anchiale, selon Strabon : c'est là, dit-il, 1. 14, p. 672, que les Macédoniens gardoient les trésors: Eumenes les en enleva, après qu'il eut pris les armes contre Antigonus. Plutarque, (traduct. de Dacier, homm. illust. t. 5, p. 265,) dit qu'Eumenes eut ordre de faire la guerre à Antigonus, avec l'armée qui étoit en Cappadoce, & de prendre dans le trésor royal, qui étoit à Cyndes, cinq cents talens pour rétablir ses propres affaires, & d'en prendre pour les frais de la guerre autant qu'il en auroit besoin. Ce passage a déterminé Ortelius à mettre Quinda, dans la Cappadoce; mais je ne fais sur quoi fondé. Dacier, après avoir nommé Cyndes cette fortereffe, dont on vient de parler, l'appelle CUINDES, dans la vie de Demetrius, t. 7, p. 413. Voici le passage. Dans sa route, il fut souvent forcé de relâcher & de prendre terre. Il relacha fur-tout en Cilicie, où regnoit alors Plistarchus, à qui les autres rois l'avoient donnée pour sa part, après la défaite d'Antigonus (pere de ce Demetrius); ce Plistarchus étoit frere de Cassandre. Croyant donc que son pays avoit été fort maltraité par cette descente de Demetrius, & voulant se plaindre de Séleucus, de ce qu'il se racommodoit avec l'ennemi commun, sans la participation des autres rois, il se mit en chemin pour l'aller trouver. Demetrius, informé de son départ, s'éloigna de la mer, & fit une course jusqu'à la ville de Cuindes, où ayant trouvé douze cents talents, qui étoient un reste du trésor que fon pere Antigonus y avoit laissé, il les enleva ; & s'en étant retourné en toute diligence, il se rembarqua très-promtement, & fit voile vers la Syrie. Je crois que QUINDA, CUINDA Ou CYNDA, est une même ville, aux confins de la Cilicie & de la Cappadoce. Suidas dit que la ville d'Anazarbé a été anciennement nommée Cuinda ou Quinda, & ensuite Diocéfarée.

QUINELEF ou QUINALAF, riviere d'Afrique, dans la Barbarie., Voyez AÇAFRAN.

QUINGÉ OU QUINGEY, petite ville de France, en Franche-Comté, d'environ quatre cents soixante-dix personnes. Elle est située dans le bailliage du milieu, sur la Louve, riviere qui grossit le Doux, & est le chef-lieu d'un petit bailliage auquel elle donne son nom. Il y a une paroisse avec familiarité, c'est-à-dire, des ecclésiastiques qui ont entr'eux une forte de congrégation qui les attache à la paroisse; il y a aussi à Quingey un prieuré & une maison qui appartient aux dominicains, & où ils n'ont qu'un ou deux religieux. Cette ville est presque ruinée par le passage des troupes. La grote de Quingey est très-remarquable. Voyez au mot GROTTE, où elle est décrite. * Jaillot,

i

Atlas. Piganiol de la Force, Descr. de la France, tom. 7;
p. 563.

QUINHIN, contrée d'Asie, dans la Cochinchine. C'est
la province la plus méridionale de ce royaume. Elle a plu-
sieurs bons ports de mer, & est arrosée de grandes rivieres
navigables. * Le P. Alexandre de Rhodes, Voyage.

QUINIMINIO, isle de l'Archipel. Baudrand, ed. 1705, dit, Quiniminio, ifle de Gréce, dans l'Archipel, & une des cyclades entre celles de Paris & de Nio; elle est fort petite, n'ayant que trois milles de circuit, & est à cinquante milles de Sdile, vers le midi. Selon cet auteur, c'est l'Oliavus des anciens. Il y a bien des fautes dans ce peu de mots. En premier lieu, Paris n'est point le nom d'une ifle de ce pays-là, il a fans doute voulu dire Paros. 2. Entre Paros & Nio, il n'y a point d'isle. 3. Il y en a encore moins au midi de Delos à la distance de cinquante milles; car Delos & Sdile, c'est la même chose. 4. Pas une de ces marques ne convient à l'Oliarus des anciens. s. Oliarus n'est point différente d'Antiparos. Voyez ce mot.

QUINNIBEQUIN, QUINIBEQUI OU KINIBEKI, riviere de l'Amérique septentrionale, sur la côte occidentale, entre la Nouvelle Angleterre & l'Acadie, qu'elle sépare à son embouchure. Le pays qu'elle arrose est partie de la nouvelle France, & partie de l'Amérique angloise. Elle se jette dans la mer du nord, à vingt-cinq lieues vers l'ouest de celle de Pentagouet. Vis-à-vis de son embouchure, il y a une isle qui s'éleve doucement en boffe, ce qui la fait appeller l'ISLE DE LA TORTUE. Entre cette isle & le continent, font des rochers cachés sous l'eau & des baffes, & la mer y brise fort. On trouve une petite isle de chaque côté de l'embouchure de cette riviere. Il y en a plufieurs autres le long des rivages. Elle est très-dangereuse à remonter pour les vaisseaux, à cause du peu d'eau, des grandes marées & des basses, qui font dehors & dedans. Le terroir qu'elle lave d'un côté & d'autre est rude, & tout couvert de rochers. On y voit quantité de petits chênes, & fort peu de terres labourables. Les Sauvages qui habitent cette côte, font en petit nombre. Dans l'hyver, au fort des neiges, ils vont chasser aux élans & à d'autres bêtes, dont ils se nourrissent la plupart du tems. Ils prennent pour cela de grandes raquettes, qu'ils s'attachent sous les pieds, pour ne pas enfoncer dans la neige, & vont ainsi, hommes, femmes & enfans, chercher la piste des animaux. Quand ils l'ont trouvée, ils continuent à marcher, jusqu'à ce qu'ils apperçoivent la bête. Alors ils tirent dessus avec leurs arcs, ou la tuent avec des épées emmanchées au bout d'une demi-pique. Quand ils ne vont point à la chasse, ils vivent d'un coquillage qui s'appelle coque. Leur habillement eft fait l'hyver de bonnes fourures de castors & d'élans. Champlain rapporte que rangeant la côte de l'ouest, il pafla par quantité d'ifles, jusqu'à celle qu'ils nomment de la Tortue, qui est à dix lieues de Quinnibequin. Il ajoute qu'à l'entrée de cette riviere, il y a deux moyennes ifles, & qu'à trois ou quatre cents pas au-dedans, on rencontre deux rochers sans bois, mais avec quelque peu d'herbe. Il mouilla l'ancre à cinq ou fix brasses d'eau, & ayant fait quelque lieues, il vit deux canots de Sauvages, qui étoient venus chaffer aux oiseaux. Ces Sauvages le guiderent, le faisant passer (après qu'ils eurent fait sept ou huit lieues) par certaines isles, des détroits & des ruisseaux qui se déchargent dans la riviere. Il vit là de belles prairies, cotoyant une ifle qui peut avoir quatre lieues de long. Ils le menerent où étoit leur chef, avec vingt-cinq ou trente sauvages. Ce chef, sitôt que Champlain eut mouillé l'ancre, vint à lui dans un canot un peu séparé de dix autres, où étoient ceux qui l'accompagnoient, & lui témoigna souhaiter son alliance, disant qu'il enverroit chercher deux autres capitaines sauvages, qui étoient dans les terres, l'un nommé Marchin & l'autre Sazinou, chef de la riviere de Quinnibequin. Le lendemain ces sauvages, en descendant la riviere, le menerent par un autre chemin qu'il n'étoit venu, pour aller à un lac; & passant par des ifles, ils laifferent chacun une fléche près du cap, perfuadés que s'ils y manquoient, ils ne pourroient éviter quelque malheur. Par delà ce cap, passa avec grande peine un faut d'eau fort étroit, & les Sauvages porterent leurs canots par terre, ne les pouvant passer à la rame. Ils vinrent ensuite au lac, long de trois à quatre lieues, & où il y a quelques isfles. Deux rivieres y descendent, celle de Quinnibequin, qui vient du nord-eft,

, on

& l'autre du nord-ouest. On va par la riviere du Quinnibequin, au travers des terres jusqu'à Québec, environ cinquante lieues, sans paffer qu'un trajet de terre de deux lieues: on entre enfuite dans une autre petite riviere, qui va se jetter dans le grand fleuve de Saint-Laurent. * Champlain, voyage 1 part. 1. 2, c. 4.

Cette riviere est celle du Chêne, dont la source, aussibien que celle du Quinnibequin, est au pays des Etéchemins. Au reste, elle est formée de deux autres, qui se joignent auprès de saint George, colonie angloise. La plus méridionale est nommée sur une nouvelle carte Kinebeki. Cependant ce n'est point celle-là que Champlain a voulu décrire, c'est celle du nord, ou, pour mieux dire, de l'orient. Cela se comprend aifément par les lacs dont il fait mention. Et en même tems on voit que ces lacs sont voisins de celui qui tient lieu de source à la riviere du Chêne, qui tombe dans le fleuve de Saint-Laurent, un peu au-dessus de Québec.

QUINOCUNI, (LE ROYAUME DE) pays du Japon, dans la partie méridionale de Jetsengo. Il tire son nom de sa principale ville, selon Baudrand, éd. 1705.

QUINQUE COLLES, lieu particulier du Peloponnese, dans la Laconie, à sept stades de la ville de Lacédémone. On y faisoit du vin qui est vanté par Athenée. * Ortel. Thefaur.

QUINQUE ECCLESIÆ, ville de Hongrie. Voyez CINQ EGLISES, au mot EGLISE.

QUINQUEGENTIANI, ancien peuple d'Afrique. Eutrope, 1.9, c. 14, dit qu'ils infestoient l'Afrique sous l'empire de Dioclétien. Orose, 1.7, 0.25, les nomme de même. Aurelius Victor, dit: Nationes Quinquegentiana. Jornandès, de Reb. Getic. c. 21, dit: Poftquam.... Maximianus Herculius in Africa Quinquegentianos attrivisset. L'auteur de la métaphrafe grecque de l'histoire d'Eutrope, Zonare & autres Grecs, divisent ce mot πεντε τινῶν γενυσιανῶν τῆν ̓Αφρικήν κατασχόντων. Il semble que par le nom Quinquegentiani, ils ayent entendu cinq tyrans, auxquels le nom de Gentianus ait été commun. Quelques savans modernes ont crû que par Quinquegentiani, il falloit entendre les habitans de la Pentapole, formée de cinq villes, qui faisoient autant de peuples. C'est la pensée de Scaliger, ad Eufeb. n. 2303, & de Tanaquil le Févre, comme le dit madame Dacier, sa fille, dans son commentaire sur Eutrope. C'étoit aussi la pensée de Sylburge, ad Paanium, comme il le marque dans ses notes; quoique dans une lettre à Ortelius, il ait marqué qu'il n'en étoit pas fort fûr. Les freres Valois, dans leurs notes sur Ammien Marcellin, 1. 22, c. 6, p. 341, n'accordent pas à Scaliger que les Quinquegentiani soient les habitans de la Pentapole, ou, ce qui revient au même, les peuples de la Cyrénaïque. Selon lui, les Quinquegentiani étoient des barbares placés au-delà des bornes de l'Afrique, comme le témoigne Julius Honorius, ancien auteur, qu'Ethicus a copié. Ce n'est pas que Julius Honorius ait dit tout cela: mais dans ses extraits, entr'autres liftes, on voit celle-ci: Oceani meridiani Oppida quæ fint; par l'océan, il entend la Méditerranée : or entre ces villes, il met Hippone, Tabraea, Ippone Regio, Ruffioade, Culli, Saldis Quiquegentiani, Rufuccuru, Tipasa, Cafarea, &c. Par où il semble qu'il ait marqué la place de ce peuple, supposé qu'il l'ait nommé en fon rang, chose à laquelle il y a bien de l'apparence.

QUINSAI OU KINGSU. Marco Paolo, le Vénitien, a donné ce nom à la capitale de la Chine, & dit qu'elle avoit cent milles de tour & douze milles de long, dix mille ponts, quatre cents soixante & dix portes, & des murailles où douze chevaux de front pouvoient courir. On ne voit donc dans toute la Chine aucun vestige d'une ville aussi vaste. Quelques-uns ont crû qu'il a voulu parler de PEKIN; mais le P. Martini prétend que c'est de HANGCHEN, auparavant LINGAN, laquelle ayant été le siége des rois de la Chine, vers l'an 1300, peut avoir été appellée Kingsu, c'est-à-dire, ville royale. Voyez HANGCHEU. * Baudrand, éd. 1705.

QUINT, bourg de France, en Dauphiné, dans le Valentinois, sur un ruisseau qui se jette dans la Drome, au nord-ouest, & à environ deux lieues de la ville de Die. * Jaillot, Atlas.

QUINTA, ville du Pont, felon Nicetas. * Ortel.
Thes.
QUINTANA, bourg d'Espagne, dans l'Estremadure,

au nord d'Ilerena, en allant à Villa Nova, qui est sur la rive de la Guadiana.

QUINTANAS. (AD) Voyez au mot AD, l'article AD QUINTANAS.

QUINTANICA, riviere de la seconde Rhétie. Eugippius fait mention de cette riviere dans la vie de S. Severin. * Ortelius. Thefaur.

QUINTI. Voyeż Urir.

QUINTIANA POSITIO, selon Ortelius, Quintianum, selon l'édition de Bertius; Antonin, dans son Itinéraire maritime, nomme ainsi une espece de rade ou d'abri, où les vaisseaux qui suivoient la côte de Tofcane pouvoit aborder. Ce lieu étoit à trois mille pas de Maltanum, à fix mille pas de Rega, & à environ trente-sept de Porto Hercole.

QUINTIANO, bourg d'Italie, dans l'état de l'église, au Bressan, sur la côte de Gli Orzi Nuovi environ à vingt milles de Brescia. Il y a un château bâti l'an 1135. L'Oglio passe par ce bourg. On y fait beaucoup de toiles. * Corn. Dict. De Seine. Voyage d'Italie.

QUINTIANUM; S. Optat dans son histoire du schisme des Donatiftes, 1. 1,6.23, nomme entre les évêques choisis par Constantin, pour juger la cause de Donat & de Cécilien, Zoticus à Quintiano, Zotique de Quintianum. Ortelius a soupçonné que cet évêché pourroit bien être Quintiana (il devoit dire Quintiano) dans le Bressan. Du Pin, dans ses notes sur S. Optat, dit Quintianum, ville de la Rhétie; c'est maintenant un village du Bressan nommé Kintzen. On voit qu'il a lu négligemment les géographes qu'il confultoit. Kintzen est en Baviere, & n'a rien à démêler avec le Bressan. Quintiano est dans le Bressan, mais il n'est point dans la Rhétie, & est très-différent de Kintzen; ce dernier est en Allemagne, l'autre est en Italie, & il y a bien des provinces entre-deux.

QUINTILIANO, hermitage d'Italie, assez près de Rome, sur la voye flaminienne. Il porte ce nom , parce qu'on prétend qu'il est bâti sur les ruines de la maison de campagne de Quintilianus; mais, comme le remarque le P. Labat, voyage d'Italie, t. 4, P. 99, il s'en faut bien qu'il n'en occupe tout le terrein: tous les environs sont pleins des restes de ces bâtimens superbes. On y voit encore quantité de voutes qui soutenoient les terrasses où étoient les bâtimens & les jardins, & d'espace en espace les restes de l'aqueduc qui y portoit l'eau. On y diftingue encore sans peine bien des endroits où ily avoit des portiques soutenus par

des colonnes, & dans d'autres des amas confus de murs & de piéces d'architecture. On en a tiré bien des morceaux, & on n'a pas encore tout pris. Ce palais avoit une vûe charmante. Il avoit le Teverone à sa gauche, Tivoli, la ville de Mécénas, & tout le pays jusqu'aux montagnes de Palestrine. Il voyoit en face la ville de Rome, ainsi que tout le pays jusqu'à la mer, & avoit à sa droite la Sabine. La voye flaminienne qui passe par cet endroit est encore afsez entiere en bien des lieux, & fur-tout dans ceux qui se sont trouvés hors de la portée des endroits où l'on bâtit. QUINTIN, ville de France, dans la haute Bretagne, dans un vallon, à trois lieues au sud-ouest de S. Brieu. Elle a cinq gros fauxbourgs & une église paroissiale sous l'invocation de S. Thurien, & unie à la collégiale de NotreDame de S. Blin, où l'on conserve une ceinture que l'on croit avoir été celle de la sainte Vierge. On la porte le jour de l'assomption en procession à S. Thurien. Il y a à Quintin un couvent de carmes & un hôpital, & dans chaque fauxbourg une chapelle. Il y a un château bâti fur le modéle du palais d'Orléans ou du Luxembourg à Paris, Les murailles en sont très-épaisses, & on y voit de trèsbelles caves. Le commerce de la ville consiste en toiles ; & la petite riviere de Gor qui y passe, va de là se décharger dans la mer au port de Legué, près de S. Bricu. Il y a proche de Quintin une grande forêt de même nom. On l'appelloit autrefois Cotras. Quintin est une ancienne baronie qui fut érigée en duché l'an 1692, en faveur de Gui de Durfort. * Corn. Dict. Mémoires dressés sur les lieux

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déja connu sous le nom de maréchal de Lorges, obtint en décembre 1706, des lettres- patentes, par lesquelles le nom de Quintin est changé en celui de Lorges. * Etat de la France, en 1712, t. 2, p. 354, & 364.

QUINTUS, lieu particulier d'Italie, auprès du fleuve Salerne, où Vitigès tua Théodat, au rapport du comte Marcellin dans sa chronique. Ortelius, Thefaur. le cite; mais je n'y ai point trouvé ce passage. Le mot fleuve m'est fort suspect.

QUIPIA, lieu d'Afrique, en Barbarie, au pays de Tunis, avec un port sur la Méditerranée. Baudrand, éd. 1705, ajoute que les Arabes le nomment ACLIBIA. Voyez

ce mot.

QUIR: (LA TERRE DE ) quelques géographes nomment ainsi un pays des terres australes, découvert par Ferdinand de Quiros en 1606. Cet Espagnol, parti de Lima au Pérou, prit sa route vers le couchant, en s'approchant insensiblement du Tropique du Capricorne, qu'il passa vers les 260d de longitude. Il trouva là une ifle vers le 24d de latitude méridionale, & l'ayant reconnue, il repaffa le Tropique; & poussant vers l'ouest vers les 242d de longitude, il trouva une suite d'ifles qui s'étend jusqu'au 237, autour de 20d de latitude méridionale; ce sont les ifles de S. Pierre. Delà continuant sa route jusqu'aux ifles de S. Bernard, qui sont au 10o de latitude méridionale, vers les 228d de longitude, il suivit vers le couchant, vit l'isle de la belle nation & quelques autres; & revenant enfin au 1 sd de latitude, il trouva vers le 187, une terre qu'il nomma TERRE AUSTRALE DU S. ESPRIT: il entra dans un golfe formé par la rencontre de deux rivieres. Il appella le golfe, le golfe de S. Jacques & de S. Philippe. Il nomma l'une des rivieres Jordan ou Jourdain, & l'autre S. Sauveur : entre leurs embouchures est un port qu'il nomma Puerto de la Vera Cruz; devant cette terre sont deux isles, dont l'une fut appellée Nuestra Senora de la Luz, ou de Notre-Dame de la Lumiere. C'est cette terre australe du S. Esprit, que quelques-uns appellent TERRE DE QUIR. Elle est ainsi nommée dans les cartes de Messieurs Sanfon & autres, qui auroient bien dû achever le nom de Quiros, puisqu'ils vouloient faire honneur à celui à qui on en doit la découverte. Ces Messieurs confondent les isles voisines de cette terre, avec celle de Salomon : c'est une faute. De l'Isle les distingue très-bien. Il donne aussi à cette terre fon vrai nom, qui est Terre Australe du S. Esprit.

QUIRANDIES, (Les) ancien peuple de l'Amérique méridionale, au midi du Paraguai, au voisinage de la ville de Buenos-Ayres. Ils font errans, & changent souvent de place à la façon des Scythes. Ils logent dans des cabanes par villages. C'est, dit de Laet, in Occid. l. 14, 6.5, une nation furieuse, agile, vaillante, & qui a autrefois caufé de grands dommages aux Espagnols. Ce peuple étoit anthropophage; c'est-à-dire, qu'ils mangeoient leurs ennemis qu'ils avoient fait prisonniers, ce qui étoit commun à presque tous les peuples de l'Amérique.

QUIRENSIS, ou QUIRIENSIS, fiége épiscopal dont l'évêque Diogène souscrivit au concile de Chalcédoine tenu sous l'empereur Marcien. Dans l'histoire de ce concile inférée par l'abbé Fleury, dans son histoire ecclésiastique, 1. 22, n. 4, on trouve Diogène de Cyzique; mais je ne saurois dire s'il n'y avoit que ce seul Diogène au concile, parce que je n'ai point les actes ni les souscriptions du concile. * Ortelius, Thefaur.

QUIRIEU, petite ville de France, au bas Dauphiné, dans le Viennois, sur une hauteur auprès du Rhône, aux confins du Bugey, à deux lieues de Cremieu, à cinq de Belley & à sept de Lyon.

QUIRIMBA, isles d'Afrique, sur la côte orientale de l'Ethiopie, au Zanguebar. Elles s'étendent le long de la côte depuis le cap del Gada, c'est-à-dire depuis le rod jusqu'au 12, l'espace de 2d en latitude: on distingue entre ces isles, celle de Quirimba, la plus grande, qui donne fon nom aux autres, & où est un fort nommé de même ; au nord de celle-là font entre autres celles d'Iso ou OIBO, de MATOMO, de MACOLOO & de MALINDE; au midi de Quirimba sont celle de Fubo; & les ifles du fustigé ou du fouété, ainsi nommées, parce que les Portugais allant pour la premiere fois reconnoître cette côte, & ayant un pilote qu'ils avoient pris à Mozambique, s'apperçurent que ce perfide, en les engageant dans ces Ifles, cherchoit à faire périr leur flote; ils le chațierent de sa trahison, en le fuftigeant rudement avec des cordes, & le forcerent de les conduire où ils vouloient. La Croix, dans sa relation de l'Afrique, t. 4, dit qu'elles s'étendent pendant plus de vingt lieues, il devoit dire au moins trente grands milles d'Allemagne, qui reviennent à cinquante lieues de 25 au degré, Il y en a, dit-il, de grandes & de petites, dont les unes font plus près de la côte que les autres. Les canaux qui les séparent ont si peu de profondeur & de largeur, qu'ils font guéables lorsque la marée est basse. Quoique chaque ifsle ait fon nom particulier, les Portugais leur ont donné à toutes celui de Quirimba, qui est la plus grande & la plus peuplée. Il y a vingt-cinq maisons bien bâties, éloignées les unes des autres comme des métairies. Elle a l'église au milieu, & un prêtre dominicain, envoyé par l'archevêque de Goa, y dit Ia messe. Tous les habitans sont égaux, & ont chacun leurs affaires & leurs esclaves à part. En général, la plupart de ces ifles n'ont pas plus de deux ou trois milles de circuit. Elles sont extrêmement fertiles en fruits, en dates, en oranges, en citrons, en raisins, en herbes potageres, & abondantes en pâturages pour le bétail, tant gros que menu, qui y est commun. On y trouve des puits d'eau fraîche, & on y pêche beaucoup de poiffon. Il y a beaucoup de chasse, de pigeons ramiers & de tourterelles, & les habitans reçoivent d'Ormus du froment, duris, & des confitures séches. Ces isles étoient anciennement occupées par les Arabes, & on le connoît aux masures des maisons qui étoient bâties de chaux, de pierres & de briques; mais dans les premieres navigations des Portugais, ils ne se contenterent pas de piller ces malheureux, sous prétexte qu'ils étoient Mahométans, ils étendirent encore leur cruauté,

geant 11d de

tombe pas de pluye; & parce que les montagnes arides, & toutes de rochers, ne fournissent ni fontaine ni ruisseau : ceux qui font voisins de la Coanza, y vont chercher de l'eau avec un danger continuel d'être dévorés par les bêtes féroces que l'on rencontre toujours en grand nombre au bord des grandes rivieres. Les Maures se mettroient à l'abri de ce danger s'ils faifoient des citernes; mais ils n'en ont pas l'industrie. Les plus habiles & les plus laborieux font des auges de bois, où ils confervent tant qu'ils peuvent les eaux de la pluye. Ils se servent pour cet effet du tronc de l'arbre qu'on appelle aliconda dans le pays. Il croît d'une grandeur & d'une grosseur demesurée. Il est léger, se coupe & se creuse aisément, choses qui conviennent parfaitement à la paresse des Négres. Malgré ce secours, qui ne leur manque que par leur indolence, ils souffrent très-souvent les dernieres extrémités de la foif. Il est vrai que comme ils y font plus accoutumes que d'autres, elle leur fait beaucoup moins de peine. * Le P. Labut, Relation de l'Ethiopie oc. t. 1, p. 60.

Ces peuples font naturellement braves, & les Portugais en tirent beaucoup de soldats. Leurs maîtres ou gouverneurs les exercent au maniement des armes blanches; car pour les armes à feu on ne se presse pas de leur en enfeigner l'usage. C'est de ces noirs que les Portugais font la plus grande partie des garnisons de leurs forteresses; auffi conservent-ils cette province avec beaucoup d'attention. Elle va, dit le P. Labat, (ce qui paroît un peu douteux) jusqu'à se mettre peu en peine de leur falut. Ils les laiffent vivre dans leur ancienne religion, sans les inquiéter; peutêtre, dit-il, ont-ils éprouvé qu'ils eussent perdu leurs pei

jusqu'à faire main basse sur eux, fans épargner ni âge nines, tant à cause de l'attachement extraordinaire qu'ils ont

sexe. L'auteur cité auroit dû dire que les Portugais ne traiterent ainsi ces Arabes Mahometans, qu'après avoir été plusieurs fois à la veille de périr par la haine qu'ils portoient aux Portugais, & que ces Arabes eurent formé avec ceux de la côte une ligue pour faire périr ces étrangers. Cette barbarie, poursuit-il, fut cause que ces isles demeurerent désertes, jusqu'à ce qu'enfin quelques Portugais de Monbaze, de Mozambique & des quartiers des Indes les plus voisines, s'y vinrent habituer. Chaque famille prit d'abord poslession d'une ifle, bâtit une maison, se fournit d'armes à feu, & acheta des esclaves pour les occuper à l'agriculture & contribuer à leur défense sous la protection du gouverneur de Mozambique, qui leur envoye tous les ans un juge pour les accorder sur leurs différends,

QUIRINAL, montagne de Rome. Voyez ROME.

remarqué que ce peuple avoit aux cérémonies de for culte impie, qu'à cause du voisinage des autres nations idolâtres qui les soutiendroient, si on vouloit les gêner sur cet article; ce qui pourroit causer des révoltes très-dommageables aux intérêts de la couronne de Portugal. On les laiffe même jouir affez tranquillement du privilége qu'ils ont de nommer, au vice-roi, ceux qu'ils veulent avoir pour gouverneurs. Ils vivent donc, felon la secte des Giagues, & les missionnaires y ont perdu leur tems jusqu'à préfent. Il n'y a que la crainte de perdre le commerce avantageux qu'ils font avec les chrétiens, & dont ils ne peuvent fe passer, qui oblige les plus fourbes, à feindre de tems en tems des dispositions à recevoir la foi, mais fans jamais les effectuer.

Qu'on me permette cette courte réflexion. S'il y a des

QUIRINALIS PORTA, l'une des portes de la ville de missionnaires dans ce pays qui fassent leurs efforts pour tes de Malabar & de Coromandel par de l'Isle.

Rome. On la nommoit aussi Collina porta.

QUIRIQUINA. Voyez AVIQUIRINA.

latitude méri

QUISAMA, ou QUISSAMA, Ou CHISSAMA, province maritime d'Afrique, au bord de la Coanza qui la borne au septentrion. Elle tient le premier rang dans le royaume d'Angola. Elle est située au 11 dionale, ce qui sans doute doit s'entendre de sa partie la plus méridionale, bornée par un détour que le Rio MoRENO fait vers le midi, avant que d'arriver à la mer. Car sa latitude prise le long de la mer commence au 9d 25', & finit au 10d 50'. Les Portugais depuis leur conquête en ont fait un gouvernement sous le nom de capitainerie, selon leur coutume. Toute cette province est montagneuse, difficile, très-peu cultivée; ce qu'elle a de meilleur, ce sont des mines de sel abondantes. Ce sel est tout différent des autres. On le tire d'une profonde vallée où les paysans vont creuser la terre & en tirer une eau saumache qui se congéle à peu-près comme l'alun. Ils en font des briques de quatre palmes ou deux pieds huit pouces de longueur, larges & épaisses de cinq à fix, qu'ils échangent contre l'huile, la farine, & les autres choses dont ils ont besoin. On prétend avoir expérimenté que ce sel est meilleur que le sel ordinaire pour les usages de la vie. Les médecins disent qu'il est excellent dans les remedes, & qu'il est diurétique; on en débite une grande quantité dans les marchés. Les marchands le portent dans toute l'Ethiopie, & y trouvent un profit considérable, on l'appelle ordinairement le sel ou la pierre de Quisama ou de Chissama. La cire & le miel se trouvent abondamment dans les forêts. Ainsi le commerce de ce pays ne consiste qu'en ces trois choses. Il n'y a point de zimbis ou coquilles qui tiennent lieu de monnoye courante dans le pays. Il y a peu d'eau douce, parce que depuis la moitié du mois de mai jusqu'à la fin d'octobre, il ne

convertir les Maures, ils n'y font envoyés & foutenus que par les Portugais souverains de ce pays: ainsi l'auteur a tort d'accufer ces derniers de se mettre peu en peine du saltre des Maures.

QUISNA, riviere de la presqu'isle de l'Inde, en-deça du Gange, au royaume de Golconde. Elle se rend dans le golfe de Bengale, au nord de Masulipatan, si on en croit Baudrand. Corneille dit d'après les cartes de Sanfon qu'il cite, qu'elle a sa source vers la ville de Bisnagar, & qu'elle traverse une partie du royaume de ce nom. Il ajoute que lorsqu'elle est entrée dans celui de Golconde, elle fe jette dans le golfe de Bengale à Masulipatan.

Baudrand se trompe en mettant l'embouchure de cette riviere au nord de Masulipatan; elle est au midi. Corneille, trompé par Messieurs Sanfon, a cru que la riviere, qui, selon eux, pafle auprès de Bisnagar ou Chandegri, entre dans le royaume de Golconde, & va finir à Masulipatan. Elle n'approche pas de cette ville ni de ce royaume. Ces auteurs l'ont sans doute confondue avec la Quachgna, qui a sa source au royaume de Golconde, dans sa partie septentrionale, dans des plaines désertes, ou dont les habitations ne nous sont pas connues, & qui après avoir serpenté vers le sud-est, tombe dans une autre riviere, au nord de la ville de Bezoar. La riviere qui la reçoit eft formée de la Penna & la Nerva, lesquelles se joignent en un même lit, au dessus de Golconde, capitale du royaume de ce nom; d'où serpentant vers l'orient, & s'approchant toujours du midi, elles reçoivent la riviere de Mouzi qui vient du côté du nord, & ensuite une autre riviere dont le nom n'est point marqué par de l'Isfle, & fe perdent dans le golfe de Bengale, à l'orient de l'embouchure la plus orientale du Coulour, au midi de la ville de Mafulipatan. Voyez tout cela rectifié dans la carte des côTome V.

D

QUISO, (LE) ou la Quisa, riviere d'Asie, dans la Mingrelie. Elle passe à un bourg de même nom, & se rend dans la Mer Noire, à foixante & dix milles de la bouche du Phase, selon Baudrand, éd. 1705. On tient que c'est la Cissa des anciens.

QUITAVA, ou QUITEVÉ, le ROYAUME DU QUITAVA OU DU QUITEVE, le mot de Quitéve n'est pas un nom de géographie, mais un nom de dignité. C'est le titre que prend le roi de Sophala, qui est le nom propre de son royaume. Voyez SOPHALA.

QUITEOA, ville d'Afrique, dans l'état de l'empereur de Maroc, affez avant dans les terres à l'orient, & à un trait d'arbalête de la riviere de Dras, dans la province de Dras. Marmol, Afrique, tome 3, livre 7, chapitre 12, la décrit ainsi : c'est une grande ville de plus de trois mille maisons; elle a été bâtie par les anciens Numides, dans une plaine, & a d'un côté un château sur un tertre un peu relevé. Les habitans sont Béreberes, & parlent Africain. On les appelle communément Daruis, & ils font partagés en diverses communautés, dont chacune a fon nom particulier pris de la famille, ou des contrées où ils errent. Les Arabes d'Uled - Celim avoient coutume de régner dans ce pays, & en tiroient tribut; mais il est aujourd'hui au chérif: (c'est la postérité de ce chérif qui regne à Maroc.) Il a deux cents chevaux & trois cents arquebusiers dans la ville, avec quelques petites piéces d'artillerie au château. Il y a quantité de dates en ces quartiers, & c'est de-là que vient l'indigo dont on teint les draps fins, & le lic, dont on fait en Afrique une teinture pour la laine fine, à laquelle il donne une couleur de nacarat qui est estimée en ce pays-là.

QUITLAVACA, ville de la nouvelle Espagne, ou plutôt bourg de l'Amérique septentrionale, au Mexique, dans le lac de Mexico, sur la grande chauffée, qui coupant ce lac en divers sens, passe par plusieurs villes situées dans ce lac, établit entr'elles une communication, & aboutit à la capitale de l'empire, dont elles sont en quelque maniere les fauxbourgs. Quitlavaca, dit Solis dans fon histoire de la conquête du Mexique, 1.3, c. 9, étoit à la moitié du chemin de Tezeuco à Istacpalapa, c'étoit

lui laissa. Huayna Capac l'acheva en trois ans, s'avançant
peu-a-pen dans le Quito, & offrant toujours la paix. Le
roi de Quito reculant toujours à mesure qu'il perdoit du
terrein, fut si sensible à ses malheurs, qu'il en mourut. Ses
capitaines, & ce qui lui restoit encore de ses états, se don-
nerent à Huayna Capac, qui les traita avec une grande
bonté. Charmé de ce pays qui étoit sa premiere conquête,
il s'y affectionna entierement, y fit bâtir un temple au so-
leil, & une maison pour les vierges choisies; c'étoit une
communauté où vivoient des especes de vestales péru-
viennes. Il y éleva des aqueducs, & voulut que ce pays,
pour les ornemens & pour les édifices publics, fut sembla-
ble aux plus belles provinces de l'empire. Après quelques
autres conquêtes, il retourna à Cusco, où étoit la cour.
Huayna Capac se trouvant par la mort de son pere empe-
reur du Pérou, après avoir donné quelque tems à l'arran-
gement des affaires de l'empire, fit un voyage au Quito,
épousa la fille du roi, & préférant ce séjour à celui de
Cusco, où ses ancêtres avoient résidé, il y transporta une
partie de ses trésors, & voulut que ce royaume, qui étoit
sa conquête demeurat séparé de son empire, en faveur
d'un fils nommé Attahualpa, ou Attabalipa, qu'il eut
de son mariage avec la princesse de Quito. Il mourut dans
un voyage qu'il fit à Cusco, & cette destination causa
entre Guascar son successeur, & Attahualpa designé roi de
Quito, une mésintelligence qui dégénéra en une guerre. Les
Espagnols qui arriverent au Pérou pour en faire la con-
quête, trouvant les deux freres divisés, les vainquirent
facilement.

Les Espagnols, ayant conquis le Pérou, partagerent ce
pays en diverses audiences royales. Quito en fut une. Elle
eft bornée au nord par le Popayan, & au midi par l'audience
de Lima. Elle comprend trois parties considérables, favoit
le QUITO proprement dit; los QUIXOS, & los PAÇA-
MORES. La côte du Quito s'étend depuis Punta de Man-
glarès, & finit à Punta del Aguja, à la Pointe de l'Ai-
guille. Les principaux lieux maritimes font :

S. Jago ou Puerto Viejo,
S. Michel de Collan,

un bourg d'environ deux mille maisons. Les Espagnols le Il y a deux ifles remarquables, savoir
nommerent alors Venezuela, c'est-à-dire, la petite Venise,
parce qu'il étoit bâti dans l'eau du grand lac.

Il ne faut pas confondre ce bourg avec un autre, nom

mé Quatlavaca, dont parle le même historien. Quitlavaca

Guayaquil,
Payta.

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L'isle de la Plata,

L'ifle de la Puna:

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Quito, capitale,

Tacunga,
Riobamba,

Cuenza ou Bamba,
Loxa ou la Zarza,
Zamora.

ta

étoit dans le lac, même sur la chauffée, & Quatlavaca Dans les terres font,

étoit hors du lac. C'étoit, dit Solis, l. 5. c. 18, un bourg

fort peuplé, & fort par sa situation, entre des ravines profondes de plus de huit toises, qui servoient de fossé à la place, & de conduite aux ruisseaux qui descendoient des montagnes.

QUITO, royaume de l'Amérique méridionale, & maintenant annexé au Pérou, dont il fait partie. Ce royaume, selon Garcilafso de la Vega, hist. des Incas, 1.8, 6. 7, a soixante-dix lieues de long, & trente de large. Il n'est pas moins peuplé que fertile. L'Inca Tupac Yupanqui, roi du Pérou, résolu de s'assujettir ce royaume qui avoit fon roi particulier, mit sur pied une armée de quarante mille hommes, & se rendit à Tumibamba, sur la frontiere de Quito, d'où il envoya sommer le roi de le reconnoître pour son seigneur, & de recevoir la religion du Pérou, qui consiste dans le culte du foleil. Ce prince répondit qu'étant souverain lui-même, il n'avoit pas besoin de reconnoître un supérieur, qu'il étoit maître dans ses états, qu'il se trouvoit bien des dieux que ses ancêtres avoient adorés, savoir de grands arbres, & des animaux sauvages, dont les uns lui donnoient du bois pour se chauffer, & les autres de la chair pour se nourrir. Cette réponse confirma l'Inca dans sa résolution; mais il ne voulut rien précipiter, & gagna le terrein peu-à-peu, afin d'avoir le loisir d'acquérir l'amitié du peuple par ses caresses, sans en venir à une grande effusion de sang. Il ne put pourtant éviter quelques escarmouches & quelques combats pendant deux ans qu'il fut lui-même à la tête de cette entreprise. Voyant qu'elle étoit plus difficile qu'il n'avoit pensé, il appella fon fils Huayna Capac, alors âgé de vingt ans, lui ordonna de venir avec un renfort de douze mille hommes, lui donna le commandement de son armée, & le chargea de continuer cette conquête avec quelques capitaines qu'il

De Laet, Indes occidentales, L. 10, c. 6, dit que le climat
y est plus froid que chaud, que l'hyver dure depuis le
mois d'octobre jusques au nois de mars, avec de fré-
quentes pluies, mais fans neige, si ce n'est dans les monta-
gnes des Andes. Les vaches & les brebis y multiplient admi-
rablement; mais il n'y a pas grand nombre de cette espece
de brebis, que l'on appelle du Pérou, parce qu'étant em-
ployées à porter des fardeaux trop lourds, elles y périffent.
On y trouve des oiseaux de toutes sortes, & en quantité,
mais peu de poisson de riviere; en récompense on ne
manque point de poisson de mer, que l'on sale. Les In-
diens sont d'assez belle taille, & ont beaucoup d'indus-
trie, apprenant très-facilement tous les métiers que leur
montrent les Espagnols, auxquels ils payent tribut. Leur
principale occupation est de carder & de filer la laine, & du
coton qu'ils achetent, ils les mêlent ensemble, & en font
du drap. Leur habillement commun est une chemise sans
manche, aussi large en haut qu'en bas : ils vont les bras
& les jambes nuds, & laissent croître leurs cheveux
qu'ils nouent par tresses pour n'en être point incommodés.
Ils ont beaucoup de salpêtre, qu'ils tirent de plusieurs
endroits où la terre se trouve marécageuse, & dont ils
font de bonne poudre à canon. Ils ont aussi du soufre
excellent; il est de couleur d'or, & aussi clair que du sal-
pêtre. Si on en brule un petit morceau à la chandelle, il
rend une odeur de soufre avec une fumée verte, qu'il n'a
point du tout avant d'être enflammé. On le tire des veines
qui sont proche des mines d'or.

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