par M. de Clodocé, gouverneur de la Martinique, pour le roi, sous l'autorité de la seconde compagnie, qui étoit propriétaire de toutes les Antilles. On le fit pour réprimer les fréquentes séditions que les habitans faifoient contre la compagnie. C'est un carré long, dont un des long côtés est sur le bord de la mer; il est percé de plusieurs embrafures pour le canon, & défend la rade. Le côté opposé est sur la place d'armes : il est flanqué de deux tours rondes, avec des embrasures pour mettre quatre canons à chacune: la muraille qui joint les tours est percée de meurtrieres, fans follé, chemin-couvert, ni palissades. Un des petits côtés, qui regarde l'ouest, est lavé par la riviere de Loxelane, appellée à présent la riviere de Saint-Pierre ou du fort. Il y a quelques canons sur ce côté, qui battent dans la rade. La porte du fort est dans le côté qui regarde l'est. Elle est couverte par une longue cour murée du côté de la mer avec des meurtrieres, & palissadée du côté de la place. Le côté de la cour opposé à la porte du fort, est occupé par un corps de garde, une chapelle & un petit logement pour le chapelain. Ce fort est commandé de tous les côtés, excepté de celui de la mer. L'ouragan qui arriva en 1695 avec la grofle mer qui l'accompagna, emporterent la moitié du côté qui regarde la mer avec la batterie de l'angle, à côté de la riviere. On s'est contenté de relever le mur, & de faire une platte-forme sur l'angle, au lieu des bâtimens qui y étoient, qui servoient en partie de logement au gouverneur général. La place d'armes, qui est devant le fort, peut avoir cinquante toises en carré. Le fort, comme je viens de dire, fait un des côtés, les trois autres font environnés de maisons, avec cinq rues qui y répondent. * Labat, Voyage de l'Amérique, t. 1, part. 2, p. 25 & fuiv. Ce bourg a trois quartiers. Celui du milieu est proprement celui de Saint-PIERRE; il commence au fort & à l'église paroissiale de ce nom, qui étoit desservie par les jésuites, & va jusqu'à une côte de la montagne, du côté de l'ouest, où il y a une batterie à barbette d'onze canons, qu'on appelle la batterie de Saint-Nicolas, du nom de M. Gabaret, gouverneur de l'ifle, sous le gouvernement duquel elle a été réparée & augmentée. Depuis cette batterie jusqu'à celle de Saint-Robert, qui est à l'extrémité du côté de l'ouest, est le quartier du Mouillage, parce que tous les vaisseaux mouillent devant ce lieu; l'ancrage y est excellent, & les vaisseaux y sont plus à couvert, & plus en sureté que devant le fort Saint-Pierre. L'églife des jacobins, dédiée à Notre-Dame de Bon-Port, sert de paroille pour ce quartier & pour les habitans qui demeurent sur les mornes; c'est ainsi qu'on appelle les petites montagnes dans les ifles. Le troifiéme quartier se nomme LA GALÉRE; c'étoit une longue rue au bord de la mer, qui commençoit au fort Saint-Pierre, & alloit jusqu'à un fortin ou batterie fermée, qui étoit à l'embouchure de la riviere des jésuites. L'ouragan de 1695 en a emporté plus de deux cents maifons, n'en ayant laiffé que trois ou quatre avec le magasin de la compagnie de Guinée, qui avoit un bon parapet de maçonnerie, qui le garantit de la violence de la mer: on l'a rebâti depuis; il étoit de la paroisse des jésuites. Il y avoit dans les deux paroisses qui comprennent ces trois quartiers, environ deux mille quatre cents communians, & autant de Négres & d'enfans, comprenant dans le premier nombre les foldats & les Aibustiers. L'église paroissiale de faint Pierre est de maçonnerie : son portail de pierre de taille est d'ordre dorique, avec un attique qui sert de second ordre. Cette église a cent vingt pieds de longueur, sur trente-fix de largeur, avec deux chapelles qui font la croisée; les autels, les bancs, la chaire du prédicateur font très-propres. La maison de l'intendant, du gouverneur particulier, le palais de justice, la prison, les fours & les magasins de l'amunition, le bureau du domaine du roi, le monastère des ursulines, la rafinerie de madame la marquise de Maintenon d'Angennes, & les marchands les plus considérables sont dans la paroisse saint Pierre. L'église conventuelle des Jacobins qui sert de paroisse pour le mouillage, est aussi de maçonnerie: son portail est rustique, affez simple; elle a quatre-vingt-dix pieds de longueur, fur trente de large, avec deux chapelles de vingtquatre pieds en carré, qui font la croifée. L'église est au milieu du cimetiere, qui est environné de murailles, & dont la porte répond à la principale rue du mouillage: d côté du cimetiere il y avoit une allée d'orangers qui conduisoit au couvent, éloigné de la rue d'environ trois cents pas. Cette allée étoit coupée par deux autres, compofées de mêmes arbres qui avoient cent pas de longueur. (Le pas de mesure à la Martinique est de trois pieds & demi de Paris.) C'étoit d'abord toute la largeur du terrein : mais on l'a augmenté d'autant en 1700, par l'achat d'une place contiguë, qui appartenoit aux héritiers du sieur Lufignan. 15. SAINT-PIERRE, (le fort de) forteresse de l'Amérique septentrionale, dans l'ifle du Cap Breton & dans la baye de Saint-Pierre. Ce fort est bâti au pied d'une montagne, qui est presque toute droite. Les navires n'en peuvent approcher que de trois lieues, à cause de quantité de roches qui sont sous l'eau. Les barques y peuvent venir; mais il faut bien savoir le canal qui ferpente, & qui est trèsdangereux. * Denis, Desc. de l'Amérique septentrionale, t. 1, c. 6. 16. SAINT-PIERRE, (lac) dans l'Amérique septentrionale. Il est formé par le leuve Saint-Laurent, deux lieues au-dessus de trois rivieres. Il a sept lieues de long, fur quatre de large: c'est le premier & le plus petit des lacs de ce beau fleuve; il s'y éleve de si grands vents, que souvent les barques qui y vont au large y fombrent sous les voiles. Les canots ne font qu'en cotoyer les bords; c'est l'endroit le plus abondant de la nouvelle France en poiffons. Les pêcheurs laissent geler leurs poissons, pour les garder enfuite. Il y a dans ce lac les ifles de Saint-François & de Richelieu. 17. SAINT-PIERRE (riviere de) dans l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane, au pays des Sioux on Illatis. Elle fort du lac des Tintons; & après un cours d'environ soixante & dix lieues, elle se jette dans le Missiffipi à la bande de l'ouest, auprès du haut Saint-Antoine, après avoir reçu plusieurs petites rivieres, entr'autres la riviere Verte & la riviere de Saint-Remy. 18. SAINT-PIERRE, (riviere de) dans l'Amérique septentrionale dans la Louisiane. Elle est petire, & prend. sa source près de celle de la riviere Saint-Jean, & se jette dans le golfe du Mexique, à la baye d'Apalaches, à douze lieues au nord de la riviere Saint-Martin. 19. SAINT-PIERRE & SAINT-PAUL, riviere de l'Amérique. Elle prend sa source dans les montagnes de Chiapa, qui sont avancées près de vingt lieues dans le pays, & qui portent le nom de la ville de Chiapa, qui n'en eft pas fort éloignée. Cette riviere coule d'abord affez lentement vers l'est, où elle trouve des montagnes qui la font tourner vers le nord jusqu'à douze lieues de la mer, & enfin elle se divise en deux branches. Celle de l'ouest se jette dans la riviere de Tabasco, l'autre suit son cours jusqu'à quatre lieues de la mer, & alors elle se divise de nouveau. La branche la plus avancée vers l'est, sépare l'isle des bœufs du continent, & se décharge dans le lac des Guerriers. L'autre garde fon cours & fon nom jusqu'à ce qu'elle soit reçue dans la mer, entre l'ifle des Bœufs & celle de Tabasco. pasco. Il y a une barre à son entrée, dont les voyageurs ne marquent point la profondeur. Ils se contentent de dire que les bâtimens y peuvent passer avec le secours de la marée. Lorsqu'on est au-delà on trouve quinze ou seize pieds d'eau & un très-bon ancrage. Les boucaniers qui ont rencontré cette riviere, disent qu'elle est fort large avant que de se diviser, & que plus loin dans le pays, il y a plusieurs grandes villes indiennes bâties sur ses bords, dont la principale est Summa Senta; qu'on y trouve aussi quantité de vastes allées de cacaos & de plantains, & que le pays est extrêmement fertile. La terre inculte est chargée d'arbres fort hauts, principalement de ceux qui portent le chou & le coton. On y voir même des bocages entiers de ces premiers arbres; & dans quelques endroits, fur-tout à une médiocre distance du bord de la riviere, il y a des grandes savanas remplies de bœufs, de chevaux & autres bêtes, entre lesquelles la vache montagnarde est fort remarquable. Elle est de la grosseur d'un raureau de deux ans, & ressemble à une vache par le corps; mais la têre est beaucoup plus grosse, plus ramassée, plus ronde, & n'a point de cornes. Son mufle est court, & fes yeux ronds, pleins, & d'une grandeur extraordinaire. Elle a de grosses babines, mais moins épaisses qu'une vache commune. Ses oreilles sont larges à proportion de sa tête : sa queue est Tome V Llij aflez longue, peu garnie de poil & sans toufe au bout. Elle a le corps tout couvert d'un gros poil clair-femé, & sa peau est à peu près de l'épaisseur de deux pouces: fon cou est épais & court, & ses jambes font auffi fort courtes. Cette vache montagnarde a une chair rouge, dont le grain est fort menu. Sa graisse est blanche, & le tout ensemble est un manger sain & de bon goût. Il y en a qui pesent jusqu'à fix cents livres. On trouve toujours cet animal dans le bois auprès de quelque grande riviere. Il se nourrit d'une forte d'herbe ou mousse longue & déliée, qui croît au bord des rivieres; mais il ne paît jamais dans les savanas, ni dans les pâturages où il y a de bonne herbe, comme font les autres bœufs. Lorsqu'il est rassasié, il se couche pour dormir tout au bord de la riviere, & au moindre bruit il se jette au fond de l'eau, quelque quantité qu'il y en ait, & il y marche comme fur un terrein sec. Il ne peut courir fort vite, aussi ne s'éloigne-t-il jamais beaucoup de la riviere, dont il fait toujours fon asyle en cas de danger. Ainsi il n'y a pas moyen de le tirer, à moins qu'on ne le trouve endormi. On voit aussi de ces vaches dans les rivieres de la baye de Honduras, & dans tout le continent, depuis cet endroit jusqu'à la riviere de Davien. 20. SAINT - PIERRE & SAINT - PAUL, ville des Moluques, dans l'isle de Ternate, entre Maleye & Nuestra Senora del Rosario. C'est une place assez forte, où il y a toujours garnison, & qui est fournie de munitions & d'artillerie, felon Corneille. Il cite Davity, qui a écrit d'après des auteurs qui en parloient ainsi, lorsque les Portugais étoient maîtres des isles Moluques. 21. SAINT PIERRE ou SAINT PETER, abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît, en Suabe, dans le Brisgaw, à trois lieues au nord-est de Fribourg. Elle a été fondée vers la fin du onziéme siécle. 22. SAINT PIERRE D'ESLONCA, abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît, de la congrégation de Valladolid, en Espagne, dans le royaume & au diocèse de Léon. 1. SAINT-POL EN ARTOIS. Voyez SAINT-PAUL. 2. SAINT-POL DE LEON. Voyez LÉON. SAINT-POLTEN , en latin sancti Hippolyti oppidum : quelques-uns ont dit Sampoltanum oppidum, petite ville d'Allemagne, dans la basse Autriche, sur le ruisseau de Drasam, qui tombe dans le Danube près de Holnbourg. Elle prend son nom d'une église, qui, si l'on en croit André de Ratisbonne, dans sa chronique de Baviere, fut fondée par les comtes Albert & Ottocare de Baviere du tems de Pepin, pere de Charlemagne. Hundius, au troisieme tome de fa métropole de Saltzbourg, nomme les fondateurs de cette église Albert & Ottogerion, comtes de Warngew & de Tegernsée. Si cela est, il faut que la ville ait. été bâtie bien long tems après l'église, car ce même Hundius rapporte que l'empereur Rodolphe I premit en 1276 à l'évêque de Passau d'entourer de folle & de murailles à sa volonté, ses villages de Saint-Polten, d'Everding & d'Ambstetten. Cette ville est à trois milles du Danube, & à fix de Vienne. Elle appartient à l'évêque de Paffau. SAINT POLYCARPE, abbaye de France, au diocèse de Narbonne, du côté de Carcassonne. Elle est d'hommes, de l'ordre de saint Benoît. Sa fituation est dans un fond environné de montagnes. On prétend conserver dans ce monastère un bras du grand faint Polycarpe, évêque de Smyrne, & martyr. 1. SAINT PONS DE GEMENOS, abbaye de France, en Provence, proche de la ville d'Aubagne. Elle est de l'ordre de cîteaux, & occupée par des religieuses. Le monastère d'Almanarre, & celui de Notre-Dame du mont Sion, en font issus. Un évêque de Marseille , avec le chapitre de cette ville, en jetterent les premiers fondemens, & donnerent à Garsende, son abbesse, plusieurs fonds, entre autres la maison de saint Pons, appartenances & dépendances, avec l'église paroissiale de saint Martin de Gecnini. Pierre, roi d'Aragon, fut auffi un de ses bienfaicteurs. Ce fut l'an 1 207, que Sacriftana, dame de très-haute naissance, donna aux religieuses de saint Pons le lieu appellé Mologèse, pour y bâtir un couvent qui a été ensuite réuni à sainte Croix d'Apt vers l'an 1220. On prit une partie des religieuses de saint Pons pour fonder le monastère d'Almanarre, sous le titre de saint Pierre. Il fut ensuite transféré à Hierres. L'an 1242, une autre colonie de saint Pons servit à fonder le monastère du mont Sion; & l'an 1358, les religieuses de saint Sauveur se retirerent à Marseille. 2. SAINT-PONS, petite ville de France, dans le bas Languedoc, quartier de Narbonne. Elle est située dans un vallon entouré de hautes montagnes, très - fécondes en carrieres & en beaux marbres, ce qui lui a fait prendre le nom de Saint-Pons de Tomieres, du mot grec Tomos, instrument de fer avec lequel on coupe & on taille, quod in Tomeriarum territorio marmora exscindantur : la petite riviere de Jaur passe par le milieu, & il s'y fait une consommation de laine assez considérable; mais il n'y a qu'une justice ordinaire, appartenante à l'évêque, qui en est le seul seigneur. Cette ville n'étoit autrefois qu'une abbaye de l'ordre de faint Benoît, connue sous le nom de monafterium Tomoriense, fondée en 936, sous le regne de Louis d'Outremer, par Ponse I, comte de Toulouse, & par Garfinde sa femme, afin qu'ils pussent, comme dit l'acte de la fondation, evadere gehenna incendii flammas & panas & infernorum clauftra. Orgarius avoit été pour lors élu abbé de ce fameux monastère par plusieurs évêques, & par les religieux, compofés de ceux que Pons avoir fait venir de Auriliaco beati Gerardi cœnobio, qui est le monastère de saint Gérard d'Aurillac. La réputation de cette abbaye devint si grande, qu'en 1093, Sanche, roi d'Aragon, calore fancti. Spiritus fuccenfus, y offrit Ramire, son troifiéme fils, ea devotione & fide qua obtulit Abraham filium fuum Ifaac Deo, suivant l'acte de donation en faveur de l'abbaye de plusieurs droits & propriétés, situées principalement dans le terroir de Huesca. C'est ce Ramire, qui après avoir été religieux profès un peu plus de quatre ans, fut tiré de l'abbaye avec dispense du pape Anaclet, pour succéder au royaume en 1134, à cause de la mort de Pierre & d'Alphonse ses freres, décédés sans enfans. Quoiqu'il fut prêtre, il lui fut permis par cette dispense de se marier, & il épousa Agnès, sœur de Guillaume, duc de Guienne. Les auteurs Espagnols l'appellent El Rey, dom Ramire, El Monje ou El Frayle. Plusieurs ont cru que cette abbaye, qui porte le nom de Saint-Pons de Tomieres, à cause de Pous fon fondateur, d'où la ville de Saint-Pons est appellée quelquefois Pontiopolis, devoit sa fondation à un Raimond, comte de Toulouse; & cela est vrai, parce que Pons affectoit quelquefois de prendre le nom de Raimond, & quelquefois tous les deux ensemble : Ego Raimundus qui & Pontius, dit-il dans un acte qu'il fit au sujet de cette fondation. L'abbaye de saint Pons fut érigée en évêché en 1318, par le pape Jean XXII. La cathédrale est dédiée sous l'invocation de S.Pons. Le chapitre est compofé de trois archidiacres, d'un sacristain, d'un précenteur, & de seize chanoines, qui furent fécularisés en 1611 par Paul V. Le diocèse n'a que quarante paroisses. Il est situé entre ceux de Castres, d'Albi, de Narbonne & de Befiers; & fes places font Cref. sonne, Ferrals, Saint-Chignan de la Corne, Siran, Menerbe, Château-Anglès, Châtellenie Royale; la Salvetar, où se fait le meilleur beurre du Languedoc; Olargues, Baronie & Crusi. Ramire, qui avoit pris l'habit dans cette abbaye, & qui en fut tiré pour regner, y retourna ensuite, & y mourut. Selon Longuerue, Saint-Pons est dans l'ancien territoire de Narbonne, & a été de ce diocèse jusqu'au pontificat de Jean XXII, qui, en l'érigeant en évêché, le foumit à la métropole de Narbonne, dont il avoit été distrait pour la jurisdiction épiscopale. SAINT-POURÇAIN, en latin Caftrum sancti Portiani Mirandenfis, ville de France, dans la basse Auvergne, au diocèse de Clermont. Cette ville a dix-huit cents habitans. Elle est située au bord de la Sioule, entre Moulins & Clermont, aux dernieres extrémités de la basse Auvergne, presque enclavée dans le Bourbonnois. Elle doit son origine à une ancienne abbaye de l'ordre de saint Benoît, dont elle a pris fon nom. Le titre de cette abbaye a été supprimé il ya plus de huit cents ans; ce n'est plus à présent qu'un prieuré, dépendant de Tournus : il est occupé par des peres de la mission, qui en sont seigneurs. Son commerce consiste en vins. L'abbaye étoit connue dès avant saint Grégoire de Tours. On veut que l'église en ait été bâtie par Charlemagne. On croit que les sépultures qu'on y voit sont des princes & des princesses de la famille de cet empereur. Il y a, outre le prieuré, une église paroissiale, dédiée à faint Georges; un couvent de cordeliers, un de bénédictins réformés, un de bénédictines non réformées, & un hôpital. On voit dans l'église de saint Georges un ecce homo d'une seule pier. re, que les curieux regardent comme un chef-d'œuvre de sculpture. On croit que c'est la patrie de la maison de Seguier. SAINT-POURQUIER, bois de France, dans le Languedoc. Il est de la maîtrise de Toulouse, & a treize cents vingt-huit arpens & demi. SAINT-PRIEST, en latin Caftrum sancti Prajecti, petite ville de France, dans le Forez, au diocèse de Lyon. Cette ville a trois cents quatre habitans. Elle est chef-lieu de la seconde baronnie du Forez. Cette baronnie vaut quatre à cinq mille livres de revenu fixe, & autant de casuel. Elle contient quatre paroisses, du nombre desquelles est la ville de Saint-Etienne. Elle appartient présentement à la maison de Chalus originaire du Languedoc. 1. SAINT PRIX, abbaye de France, en Picardie, au més. de sainte Perine. Elle est de douze chanoines, qui tous ensemble ont deux mille livres. On fabrique une trèsgrande quantité de toile de batiste très-belle à Saint-Quentin, & aux environs. Le commerce qu'on en fait, monte à près de deux millions en tems de paix. Il ne roule que fur vingt-cinq marchands de cette ville. Elle est située sur une petite éminence, qui a d'un côté la riviere de Somme, & de l'autre une vallée presque toute escarpée, si ce n'est du côté de la porte de Saint-Jean, où l'on a élevé un grand bastion, avec plusieurs demi-lunes. 2. SAINT-QUENTIN DES PREZ, village de France, en Picardie, au diocèse de Beauvais. Cette paroisse est de cent vingt-quatre habitans. Il y a une abbaye d'hommes, de l'ordre de saint Augustin, fondée en 1064, par Guy, évêque de Beauvais. L'abbé jouit de huit mille livres de rente. diocèse de Noyon : ce sont des bénédictins non réfor- 1. SAINT-RAMBERT, S. Regnabertus, auparavant 2. SAINT - PRIX, village de France, dans l'isse de France, élection de Paris. Il y a une église paroissiale sous l'invocation de saint Prix, envers lequel le peuple des environs a beaucoup de dévotion: il y a deux prieurés, dont l'un se nomme le Bois Saint Pere. SAINT PRUDENCE DE RIOSECO, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, de la congrégation de Leon, en Espagne, dans la vieille Castille, au diocèse de Burgos. 1. SAINT-QUENTIN, ville de France, en Picardie, capitale du Vermandois, au diocèse de Noyon, de l'intendance d'Amiens, & du parlement de Paris. On la nomme en latin Quintopolis, & Augusta Veromanduorum. Cedernier nom est celui de l'ancienne capitale du peuple Veromandui, de laquelle, selon la tradition du pays & l'opinion de beaucoup de savans, Saint-Quentin occupe aujourd'hui la place; mais cette opinion, quoiqu'appuyée des suffrages d'Hadrien Valois & de l'abbé de Longuerue, paroît si peu fondée, qu'il est bien difficile de ne pas se ranger à l'avis de Cluvier & de Sansom, qui veulent que le bourg de Vermand soit le reste de l'ancienne Augufta Veromanduorum. Voyez VERMAND. Les habitans d'Augusta, lorsque cette ville fut saccagée en 131 par les Barbares, & que leur évêque, saint Médard, se fut retiré à Noyon, ville trop petite alors pour les recevoir tous, se retirerent dans un autre lieu, où ils transporterent & cacherent le corps de faint Quentin. Il y bâtirent une ville, à laquelle, sans doute, ils transporterent le nom de la leur qui ne subsistoit plus. Comme dans la suite on retrouva dans la nouvelle ville, le corps de saint Quentin, on lui donna le nom de ce faint martyr; & comme on savoit qu'originairement ce faint avoit été enterré dans la ville Augufta Veromanduorum, & qu'il ne s'étoit point conservé d'actes de sa tranflation, on s'imagina que la nouvelle ville étoit cette ancienne capitale. La ville de Saint-Quentin a près de dix mille habitans. Elle se garde elle-même, & fon maieur ou maire, a le commandement des armes dans la ville. Elle a une coutume particuliere & une élection, une prévôté non ressortislante, un bailliage, un grenier à sel une maîtrise des eaux & forêts, & une maréchauffée. Elle est située sur la Somme, à fix lieues de Péronne, à cinq de Guise, & à trente de Paris. Elle passe pour une des plus fortes places de la Picardie. Les Espagnols la prirent d'assaut en 1557, après la fatale journée de S. Laurent, où l'armée de France fut battue, & la plupart de la noblesse tuée ou prise: elle fut rendue deux ans après. Hors de la ville est l'abbaye de saint Quentin en l'Isle, où sont les reliques du saint. Elle est de l'ordre de saint Benoît, & de la congrégation de saint Maur. L'abbé jouit de trente mille livres de rente, & les religieux de huit mille. Il y a dans la ville l'abbaye de saint Prix, qui fut fondée en 940 par Albert II, comte de Vermandois. Louis XI la transfera dans Saint-Quentin, parce qu'elle se trouvoit dans le dessein des fortifications. Elle est aussi de l'ordre de saint Benoît: son abbé jouit de quatre mille livres de rente. L'église collégiale & royale de saint Quentin, qui est une des plus belles de France, jouit des mêmes droits dont jouiffent les cathédrales pendant la vacance du siége épiscopal. Le chapitre est composé de cinquante-fix chanoines. Le roi en est le premier chanoine, & en confere les prébendes, dont le revenu est de quinze cents livres. Il y a quatre-vingt - trois chapelains, dont quarante vivent en communauté. Il y a encore une collégiale dans la paroisse Occiacum, ville de France, dans le Forez, au diocèse de Lyon. Cette ville est petite. Elle est située au bord de la Loire, où elle a un pont, à quatre lieues de Montbrifon, & bendes sont à la collation de l'abbé de l'ifle - Barbe. à trois de Saint-Etienne. Il y a un chapitre, dont les préd'un sacristain, qui en a quatre cents, & de dix chanoiIl est composé d'un prieur, qui a sept cents livres ; nes, qui ont en tout deux mille livres à partager entre eux. 2. SAINT - RAMBERT DE JOUX, ville de France, dans le Bugey, ainsi nommée à cause d'une abbaye de bénédictins, sous l'invocation de saint Rambert ou Ragnebert. Elle est voisine d'une branche du mont Jura ou mont Joux. Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 3, p. 139, dit : La dévotion des peuples pour les reliques de ce faint, a donné lieu à la fondation de la ville & de l'abbaye de saint Rambert: cette derniere est de l'ordre de faint Benoît, & de la congrégation de Clugni. La ville n'est point fermée de murailles, & est située dans un vallon, entre deux montagnes fort hautes. Elle n'a qu'une grande étendue, au milieu de laquelle passe un ruilleau qu'on a détourné, par le moyen d'une écluse de la riviere d'Albarine. Il n'y a qu'une paroisse, un collége, où il y a deux régens, & un petit hôpital, qui n'a d'autre revenu que les aumônes des particuliers. Il y avoit autrefois un château au milieu des deux montagnes, qui commandoit la ville & l'abbaye, & que le maréchal de Biron fit raser après le traité de Lyon de l'an 1601. La justice mage & d'appel de toutes ces terres s'exerce à Saint-Rambert. La police est exercée par un maire, deux syndics, un procureur du roi, qui font nommés & pourvûs par sa majesté. La fondation de la ville est d'une époque fort incertaine : on fait seulementt que le monastère étoit très considérable, & que Renier, son abbé, commença à en démembrer la seigneurie, en cédant à Amedée ou Amé Il comte de Savoie, le château de Cornillon l'an 1096, à la charge que le comte défendroit l'abbé, & lui feroit honimage des fonds qu'il inféodoit. L'abbé associa aufli le comte à la seigneurie de Saint-Rambert. Les comtes & les ducs de Savoye ont donné de grands priviléges à cette ville. Le duc Philibert Emanuel l'érigea en marquisat en faveur de son bâtard Amé de Savoye, qui céda au duc de Nemours ce marquisat, & ce duc en fit hommage à Henri IV roi de France, l'an 1605, lequel approuva l'inféodation d'Amé VIII, & la vente faite au duc de Nemours. L'abbé de saint Rambert a sa justice & seigneurie distinguée de celle du marquis. L'une & l'autre justices sont du reffort du parlement de Dijon, comme le reste de la Bresse & du Bugey. La ville députe aux assemblées du Bugey: elle est aussi le siége d'un mandement. * Longuerue, Desc. de la France, p. 301. 1. SAINT-REMY, petite ville de France, en Provence, au diocèse d'Avignon : elle n'a que deux cents soixantecinq habitans: elle est située à quatre lieues d'Arles, près de Baux, entre des étangs. On croit que c'est l'ancienne Glanum. Son territoire est fort abondant. Les états de la province se sont tenus souvent en cette ville. Elle a droit de députer aux assemblées générales, qui représentent les états. Il y a dans cette ville une église collégiale, fondée en 1330, par Jean XXII. Son chapitre est composé de douze chanoines & un curé. Ils prétendent avoir des reliques de saint Remy, archevêque de Rheims. Cette ville est la patrie de Michel Noftradamus, & de Jean son frere. Le roi Louis XIII a donné le domaine de cette ville au prince de Mona co. Il y a hors la ville deux couvens de religieux, l'un de l'étroite observance de saint François, & l'autre de trinitaires, & quatre couvens de religieuses. Le terroir est très-abondant en vins, & en toutes fortes de bons fruits. Il y a auprès un étang, qu'on appelle la Glafciere. 2. SAINT REMY DES LANDES, Sanctus Remigius de Landis, abbaye de France, dans la Beauce, diocèse de Chartres, à une lieue de Claire-Fontaine. C'est une abbaye de filles, de l'ordre de saint Benoît, fondée par Robert, évêque de Chartres, l'an 1164, elle vaut fix mille li vres. 3. SAINT-REMY, (la riviere de) petite riviere del'Amérique septentrionale. Elle se jette dans la grande riviere de S. Pierre, conjointement avec la petite riviere Verte, près de l'endroit où étoit autrefois le vieux fort l'Huiller, au pays des Sioux. 4. SAINT REMY, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, dans les Pays-Bas, au duché de Luxembourg, auprès de Rochefort, fondée en 1266 par Gilles, comte de Clermont & de Rochefort, pour des religieuses de câteaux, auxquelles furent substitués des religieux du même ordre vers l'an 1470. 2. SAINT-ROBERT DE CORNILLON, bourg & prieuré conventuel de la congrégation de faint Maur, daus le Dauphiné, à deux lieues de Grenoble. SAINT-ROGATIEN, bourg de France, au pays d'Aunis, diocèse & élection de la Rochelle: il y a cinq cents habitans. 1. SAINT-ROMAIN DE COLLEBOSC, bourg de France, en Normandie, diocèse de Rouen, au pays de Caux. Il est situé cinq lieues au-dessus du Havre, & trois au dessous de l'Isle-bonne, entre les paroifles de la Remuće, de Grainbouville, d'Epretôt, de saint Aubin des Cercuils, de Grosménil & de Grasménil. Le marché qu'on y tient tous les jeudis, est considérable & fort fréquenté, & l'on recherche le beurre qu'on y débite. Il s'y tient aussi deux foires, l'une le 24 octobre, lendemain de la fête de saint Romain, & l'autre à la faint Gervais, le 18 juin. On trouve dans son territoire une chapel 5. SAINT REMY, abbaye de filles, ordre de faintle, fondée en l'honneur de sainte Veronique, avec quantité Benoît, dans le duché de Valois, près de Villers-Cotte rets. SAINT-RENOBERT DE QUINGEY, prieuré conventuel de France, dans la Franche-Comté, au diocèse de Besançon. Il est en commende, & à la nomination du pape. SAINT RIGAUD, abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît, dans la Bourgogne, au diocèse de Macon, à trois lieues à la gauche de la Loire, vers les frontieres du diocèse de Lyon. d'arbres à fruits, & de beaux plans d'autres arbres, auffi bien que dans les paroisses du voisinage. Saint Romain est au milieu d'une belle campagne, fertile en bons grains. * Mém. dressés sur les lieux en 1703. 2. SAINT-ROMAIN. (LE CAP DE ) Voyez au mot CAP. 3. SAINT-ROMAIN, (LES ISLES DE) isles de l'Océan Ethiopique, au midi oriental de l'ifle de Madagascar, près du cap de Saint Romain. SAINT-ROME-DE TARN, ville de France, dans le Rouergue, au diocèse de Vabres. Elle a un pont sur le Tarn, au bord duquel elle est située. Elle eft petite, & a à peine trois cents habitans. SAINT-RIQUIER, ville & abbaye de France, en Picardie, au diocese d'Amiens. Quelques-uns écrivent SaintRicquier. Elle est à la source de la petite riviere de Cardon, qui après un cours de trois lieues vers le midi, va tomber dans SAINT RUF, abbaye de France, en Dauphiné, & à la Somme à Abbeville. Cette ville étoit déja un bourg confi- Valence. Elle est de l'ordre de saint Auguftin, & chef d'un dérable, nommé Centule, avant Charlemagne, & c'étoit une ordre ou congrégation de chanoines réguliers, & néanville de deux mille fix cents maisons du tems de Louis le Dé- moins le roi y nomme, de même qu'à tous les prieurés bonnaire. S. Riquier y naquit du tems de Clotaire II: il y conventuels qui en dépendent. Cette abbaye fut premierejetta vers l'an 634 ou 640, les fondemens du monastère qui ment fondée hors de la ville d'Avignon, près de la riviere porte aujourd'hui son nom. Il y établit pour abbé Oualde. de la Durance; & après sa destruction par les Albigeois, Pour lui il fut abbé d'un autre monastère, qu'il bâtit depuis elle fut rétablie en 1210, en l'isle d'Esparvieres, près de dans la forêt de Cress, appellé aujourd'hui Forêt-Moûtier, Valence, par les libéralités des seigneurs barons de la Vouà trois lieues & demie d'Abbeville. Quant à l'abbaye de te, ensuite rebâtie dans le fauxbourg, & enfin, après les faint Riquier, faint Angilbert en fut abbé l'an 793 après troubles, dans la ville même de Valence, au prieuré de Symphorien. Il aggrandit beaucoup le monastère, & y faint Jacques, qui en dépendoit. Le monastère est fort beau. bâtit quatre nouvelles églises. Il fut ruiné par les Normands Les religieux logent dans le même enclos, qui n'est pas à diverses reprises, & rebâti par Hugues Capet, mais dans fermé. Ils vivent séparément comme des chanoines fécuune enceinte beaucoup plus petite, avec une seule église, liers. tel qu'il est aujourd'hui. Les moines eurent long-tems la seigneurie temporelle de la ville; mais après qu'ils l'eurent perdue, les comtes de Ponthieu & ceux d'Amiens se l'approprierent; & depuis que Philippe-Auguste eut prit possession du comté d'Amiens, il eut auffi droit à S. Riquier, dont il disposa dès l'an 1196, en faveur de sa sœur Alix, qu'il maria au comte de Ponthieu. Leur fille Marie céda l'an 1225 à Louis VIII roi de France, Saint-Riquier. Depuis, cett ville ayant été engagée à Philippe de Bourgogne, est revenue à la couronne, avec le Ponthieu. Elle a mairie, échevinage, bailliage de l'abbaye, & bailliage de la Ferté. C'est le siége d'une prévôté royale, qui ressortit au bailliage d'Amiens. Elle fuit en général la coutume d'Amiens, avec quelques exceptions, qui forment la coutume particuliere pour les bourgeois de Saint-Riquier. La taille y est personnelle. Il y a deux paroisses, savoir, Notre-Dame qui est dans la ville, (l'abbé en est le patron) & celle de Mauguille, dans le fauxbourg. L'évêque d'An d'Amiens en est le patron. Il a encore une chapelle de confrairie, sous l'invocation de saint Nicolas; un bel hôtel-Dieu, fondé pour vingt-quatre lits, & une maladrerie, réunie à l'hôtel-Dieu. Il dépend de la ville de Saint-Riquier comme annexe, auffi-bien que le lieu de Drugy, où est l'ancien château de la Ferté, qui est une belle châtellenie qui a beaucoup de mouvance. Le terroir en eft abondant, & on recueille du bled, d'autres grains, du lin & du chanvre. Il y a des bois & des eaux minérales près le château de la Ferté. Le roi & l'abbé de Saint-Riquier sont coseigneurs de la ville. Il y a marché tous les mardis, & ce marché est franc une fois le mois. y SAINT-SACREMENT, (ville & colonie du) établie en 1679, par dom Manuel Lobo, gouverneur de Rio-Janeyro, sur la rive occidentale de Rio de la Plata, qui en cet endroit tourne au nord, presque vis-à-vis de Buenos Ayres, où les isles de Saint-Gabriel, qui font entre deux, empêcherent qu'on ne s'en apperçut. Cet établissement se fit par ordre de D. Pedre, infant de Portugal, & régent du royaume, qui prétendoit que toute cette côte de Rio de la Plata, jusqu'à l'embouchure de l'Uneguoy, étoit du Brésil, gouvernement de Buenos Ayres. D. Joseph de Garro, après avoir fait tout son possible pour détruire toutes les prétentions des Portugais, leva des troupes, & en 1680 affiégea la place & la prit d'affaut. Le gouverneur fut fait prisonnier, & une partie de la garnifon eut bien de la peine à se sauver dans les vaisseaux, qui étoient à l'encre dans le port. Le traité d'Utrecht remit les Portugais en poffeffion de cette colonie, qui fut alors bien fortifiée, & la ville devint très- considérable. On en fit même une province du Bréfil, sous le nom de Capitania del Roy. En 1705, les Portugais ayant fait quelques hoftilités contre le Paraguay, la ville du SaintSacrement fut reprise par les Espagnols, & rendue plusieurs années après aux Portugais. Mais les dernieres nouvelles qu'on a reçues, portent que les deux cours font convenues d'un échange de cette colonie avec quelqu'autre établissement de l'Amérique, que le roi d'Espagne cede à la couronne de Portugal. * Hift. du Paraguay du P. de Charlevoix. SAINT-SAEN, gros bourg du pays de Caux, en Nor i mandie, en latin sanctus Sidonius. Il est situé dans un val- 2. SAINT SATUR, abbaye de France, dans le Berry, au diocèse de Bourges, dans le bourg de faint Satur. C'est une abbaye d'hommes, de l'ordre de saint Augustin. Elle fut d'abord fondée par saint Romble, dans la paroisse de Subligny, à deux lieues de la place où est Sancerre l'an 463. Elle fut depuis transférée vers l'an 647, au château Gordéne ou Gordon, qui a prit le nom de saint Satur, parce qu'on y avoit aussi transféré le corps de ce saint, par les soins de Mathilde ou Mahaut, dame de Gordéne. De la riviere, un peu au-dessus de la belle-maison, nomméepuis, les biens de cette abbaye ayant été diffipés, une se Vaudichon; & à l'entrée de ce même bourg on voit une SAINT-SAMSON', ou port SAINT-SAMSON, bourg de و SAINT-SANDOUX, bourg de France, en Auvergne, au diocèse de Clermont. ! 1. SAINT-SANSON, bourg de France, en Anjou, diocèse & élection d'Angers. 2. SAINT-SANSON, bourg de France, dans le Maine, diocèse & élection du Mans. 1. SAINT - SAPHORIN DE LAY, petite ville de France, dans le Beaujolois. Elle est située entre les montagnes de Tarare & de Lay, à trois lieues de Roane, & à neuf de Lyon, sur le grand chemin de Moulins. 2. SAINT-SAPHORIN D'OZON, bourg de France, dans le Dauphiné, au bord de l'Ozon, à une demi-lieue du Rhône, à moitié chemin de Vienne à Lyon, à deux lieues de l'une & de l'autre ville. On y court la poste sur des anes. conde Mathilde, fille de Gimont, seigneur du même château de Gordéne, la répara en 1034. Elle fut brulée peu après par quatre grands seigneurs. Elle fut enfuite réformée, & la regle des chanoines réguliers de faint Augustin y fut introduite par les bulles d'Innocent II, d'Alexandre... & par celle d'Eugéne III, de l'an 1145. Les Anglois la pillerent en 1420, & en jetterent les religieux dans la Loire. Ayant été rétablie, elle fut brulée de rechef pendant les guerres de religion en 1561. Elle est à présent en bon état depuis quelques années. On compte vingt-quatre abbés de ce monastère jusqu'en 1702. Elle a été autrefois chef d'une congrégation. La réforme du pere Moulin des chanoines réguliers de Bourgachard, y a été intro duite. SAINT-SATURNIN, bourg de France, dans l'Auvergne, diocèse & élection de Clermont. 1. SAINT-SAVIN, S. Savinus, bourgade & abbaye de France, dans la Bigorre, au diocèse de Tarbe, dans le Lavedan. Cette abbaye, qui est fort ancienne, est de l'ordre de saint Benoît. Les Normands l'ayant détruite, elle fut rétablie en 945 par Raimond, comte de Bigorre. Elle a embraffé la réforme. 2. SAINT-SAVIN, village de France, au Poitou. Il y a une abbaye de bénédictins, fondée l'an 800 par Charle magne, qui laissa le soin de l'achever à son fils Louis le Débonnaire. Elle est située sur le penchant d'une montagne, au bord de la Gartempe, à neuf lieues de Poitiers, en un lieu qui se nommoit auparavant Cerasus caftrum. Ce monastère avoit échappé à la fureur des Normands en 878, mais peu après, il eut le même sort que les autres abbayes de ce tems-là. Elle fut rétablie enfuite, & est présentement unie à la congrégation de saint Maur. Elle porte le nom de saint Savin, dont les reliques y font en dépôt. SAINT - SAVINIEN, bourgade de France, dans la Saintonge, au bord de la Charente. On trouve vis-à-vis de ce lieu des moules fort grosses, dans lesquelles il y a quelquefois des perles d'une affez grande beauté. On la nomme SAINT-SAVINIEN DU PORT. SAINT-SAULGE, ville de France, dans le Nivernois, dans la petite contrée du Bazois. Elle est remarquable par un prieuré de l'ordre de saint Benoît, qui dépend de l'abbaye de faint Martin d'Autun. La ville n'a guères que mille habitans, & est située dans un vallon couvert de montagnes chargées de bois. 1. SAINT-SAUVANT, petite ville de France, dans le Poitou, au diocèse de Poitiers. Elle a treize cents quarante-cinq habitans. 2. SAINT-SAUVANT, bourg de France, en Saintonélection & diocèse de Saintes. Il y a sept cents qua rante-cinq habitans. 1. SAINT-SAUVE, bourg de France, dans l'Auvergne, diocèse & élection de Clermont. Il a quinze cents quarante habitans. 2. SAINT SAUVE, S. Salvius, abbaye d'hommes de l'ordre de faint Benoît, en Picardie, diocèse d'Amiens, dans la ville de Montreuil. Cette abbaye est très-ancienne, & vaut trois mille livres. 1. SAINT-SATUR, en latin Fanum fancti Saturi, bourg 3. SAINT-SAUVE ou SAUVEUR, S. Salvator, village de France, dans le Hainaut, près de Valenciennes, diocèse de Cambray, avec une abbaye d'hommes, de l'ordre de faint Benoît, qui rapporte trois mille livres. 1. SAINT-SAUVEUR LE VICOMTE, petite ville de Normandie, diocèse de Coutances. Elle est située dans des marais, sur la riviere d'Ouve, à trois lieues de la côte occidentale de la mer, à cinq de Cherbourg, & à neuf de Coutances. Cette ville a toujours eu un bon château, qui étoit extrêmement fortifié vers le dixiéme & le onziéme fiécle. L'abbaye de faint Sauveur fut fondée & bâtie l'an 1048, par Niel de Contentin. Les termes des anciens |