1 qu'on trouve le nom de cette ville dans un édit de Didier roi de Lombardie. Voyez RADICOFANI. RADE, mot françois qui signifie un espace de mer, à quelque distance de la côte, où les grands vaisseaux peuvent jetter l'ancre, & demeurer à l'abri de certains vents, quands ils ne veuleut pas prendre port. Ce mot vient d'un ancien nom gaulois Radis, qui vouloit dire la même chose, & d'où l'on avoit formé le nom latin de l'isle de RÉ. Voyez RÉ. On appelle RADE-FORAINE, une rade, où il est permis à toutes fortes de bâtimens de mouiller l'ancre, sans craindre le canon des forteresses qui commandent ces rades. BONNE-RADE est un lieu où le fond est net de roches, où la tenue est bonne, c'est-à-dire où le fond est bon pour tenir l'ancre, & où l'on est à l'abri du vent. On dit auffi BONNE-RADE à l'égard d'un tel vent, comme d'est & de sud; c'est-à-dire, que de ces vents la rade est bonne, & qu'on y est à l'abri. RADEGAST, lieu d'Allemagne, dans la haute Saxe, & dépendant de la principauté de Dessau, une des quatre parties de celle d'Anhalt. Hubner, Géog. p. 560. RADELSTORFF, ou RITTELSDORFF, petite ville d'Allemagne, dans la Franconie. Elle est située à deux milles de la ville de Bamberg. * Zeyler, Topogr. Franconiæ. RADEPONT, & le HAMEL DE BONNEMARRE, paroisse de France, dans la Normandie, sur la riviere d'Andelle, au nord-est de Pont de l'Arche, élection de Rouen. Le château qui étoit autrefois confidérable, fut pris d'asfaut par le roi Philippe-Auguste, en 1203. 1. RADICOFANI, ville d'Italie, dans les états du grand-Duc, au territoire de Siéne, entre Siéne & Orviete, mais plus près de celle-ci que de la premiere. On croit que Didier roi des Lombards fut le fondateur de cette ville, que Côme I, grand-duc de Toscane fit fortifier. Il y a une garnison dans le château. * Magin, Carte du territ. de Siéne. 2. RADICOFANI, montagne d'Italie, dans la Toscane, au territoire de Siéne, & aux frontieres de l'état ecclésiastique, dont les terres se terminent au village de Centino, au pied de cette montagne. La ville & le château, qui portent aussi le nom de Radicofani, sont souvent enveloppés de nues au sommet de cette montagne. On y entend le tonnerre comme grondant sous les pieds; ce qui fait croire qu'il y a quelques creux fouterreins, qui causent ce retentissement. Au fortir de Radicofani, quand on va vers Siéne, on ne voit que montagnes toutes découvertes & presqu'entierement stériles; mais le terroir commence à devenir meilleur vers le bourg de S. QUIRICO, à huit ou dix milles delà; il est vrai que cela ne dure guères : c'est encore pis du côté de Torrinieri : & le pays est ainsi mêlé jusqu'au voisinage de Siéné. Auprès de Radicofani, il y a une douane sur le bord du grand chemin. On paye en cet endroit un jule par caléche, pour l'entretien du chemin, qui est beau, mais qui coute beaucoup à entretenir, parce qu'il est partie dans des fondrieres, & partie dans des lieux escarpés, où les eaux des pluies & la fonte des neiges font souvent de grands ravages. Le terroir de ce pays produit un vin blanc excellent, & du rouge qui est aussi bon & plus velouté, d'une fraîcheur admirable & naturelle, puisque l'on garde ces vins dans une grotte taillée dans le roc. On compte sept milles de Radicofani à Ponte Centesimo, hôtellerie auprès de laquelle est un poteau avec les armes de l'Eglife. * Miffon, voyage d'Italie, t. 2, p. 305. RADINA Ou RHADINA. Quelques-uns avoient crû que ce nom, qui se trouve dans Strabon, étoit le nom d'une ville du Peloponnése, dans l'Elide; mais Cafaubon a prouvé que c'étoit le nom propre d'une femme. Voyez la remarque de Cafaubon sur cet endroit de Strabon, 1.8, P. 347. RADITS, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, dans la Moravie, au diocèse & près de la ville d'Olmutz, sur une élévation fortifiée. RADMANSDORF, petite ville d'Allemagne, dans la haute Carniole. Elle est située au-delà de Craynburg, près de la Save, qui prend sa source affez près de cette ville. La famille de Rattmansdorff en a tiré son nom. Elle appartenoit autrefois aux comtes de Cylli; mais du tems de la rébellion, ayant été prise, & fes murailles rasées par ordre de l'empereur, elle fut donnée à la famille des comtes de Thurn, qui la possedent actuellement. Lazius veut que ce foit l'ancienne Quadrata, qu'il place ailleurs à Gerckfeld. * Zeyler, Topogr. Carniæ, p. 123. RADNOR, ville d'Angleterre, au pays de Galles dans Radnorshire, dont elle est la capitale. On la place à cent vingt milles de Londres. * Etat présent d'Angleterre, t. 1, p. 145. RADNORSHIRE, province d'Angleterre, au pays de Galles, dans le diocèse de Hereford, au nord-ouest de ce diocèse, & traverfée par la riviere de Wye, qui la sépare du comité de Breknock. Elle est regardée comme une des plus stériles provinces du pays de Galles. On lui donne quatre-vingts-dix milles de circuit, qui renferment environ trois cents dix mille arpens. On compte dans cette province trois mille cent cinquante-huit maisons, cinquante-deux paroisses & quatre villes, avec droit de marché. Les deux plus considérables villes, font, RADOLFSHAUSEN, bourgade d'Allemagne, dans les états du duc de Brunswig-Lunebourg, entre les villes de Gottingen & de Dudestadt. Elle a été long-tems possédée à titre de fief mouvant des ducs de Brunswig-Lunebourg-Grubenhaag, par la famille de Plesse. Mais Dietric de Plesse étant mort en 1571, sans postérité, ce fief retourna aux ducs de Brunswig-Lunebourg, qui le possedent encore aujourd'hui. Le château de Radolfshausen fut entierement ruiné dans les guerres de 1626. * Zeiler, Topogr. ducat. Brunswic. p. 169. RADOM, ville de la petite Pologne, dans le palatinat de Sendomir, au territoire de Radom, dont elle est le cheflieu. Cette petite ville, située sur un ruiffeau qui se jette dans la Vistule, est ceinte de murailles. On y voit un couvent de l'ordre de S. François, dont l'église est fort belle. Le général Suédois Rutger d'Aschenberg, l'ayant prise en 1656, y fit un grand carnage. * De l'Isle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 43. On croit que c'est l'ancienne Carrodunum. RADSTADT, ville d'Allemagne, dans l'archevêché de Saltzbourg, sur la riviere d'Ens. On voyoit autrefois dans cette ville les tombeaux des contes de Schermberg, famille qui a été fort renommée. * Zeiler, Topogr. Bavariæ, p. 43. RADZIEIOW ou Rooschowa, ville de Pologne, dans le palatinat de Cujavie, au sud-ouest d'Inowladislow. * Dlugoff. p. 927. RÆMSES. Voyez RAMESSES & AVARIS. RAETIARIA, ville de la haute Mysie, selon Ptolomée, 1.3, c. 9, qui la place près de Dorticum. Le manuscrit de la bibliothéque palatine, porte Rhaetiaria. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit Ratiaria, marque cette ville sur la route de Viminacium à Nicomédie, entre Bononia & Almus, à dix-huit milles de l'un & de l'autre de ces lieux. Ortelius, Thesaur. qui cite une ancienne inscription, dit qu'on y lit RATIARESIS pour RATIARENSIS, & qu'il y est question d'une ville de la haute Mysie. Le nom moderne est Ressana, selon Lazius. Niger dit qu'on l'appelle NICOPOLI; mais Ortelius n'en convient pas. RAFFÉ, prieuré de France, dans la Champagne, élection de Tonnerre. Son revenu est de huit cents livres. RAGA. Voyez RAGA. RAGABA, château très-fort au-delà du Jourdain. C'est apparemment ARGOB, dont il est parlé en plus d'un endroit de l'ancien testament. Eufebe met Argob dans le canton de Gerasa, à quinze milles vers l'orient. * Joseph. antiq. l. 13, C. 23. Deuter. 3, 4, 13, 14. III. Reg. 4, 23. & IV. Reg. 15, 25. und RAGE OU RAGÉS, ville de Médie, située sur les montagnes d'Ecbatanes. (a)Tobie l'ancien ayant confié un dépôt de dix talens à Gabélus, bourgeois de Ragés, ou même lui ayant prêté cette somme, selon le texte latin, envoya fon fils le jeune Tobie, pour la lui demander; mais celui-ci ayant été obligé de demeurer quelques jours à Ecbatanes (b) pour y célébrer son mariage, avec Sara fille de Raguel, pria l'ange Raphaël, qu'il ne prenoit que pour un homme d'aller vers Gabelus, & de lui rapporter ses dix talens; ce que Raphaël exécuta. (c) Ragés étoit à une petite journée d'Ecbatanes. Elle étoit située dans la partie méridionale de la 4 la Médie, dans les montagnes qui séparent ce pays de celui des Parthes. Il est à remarquer que le texte latin lit Rages, au lieu d'Ecbatanes, ce qui est une faute visible. Strabon, 1. 11, p. 524, parle de la ville Raga; mais il écrit Rageia pour Rage. Il dit que Nicator en fut le fondateur, qu'il l'appella Europus, que les Parthes la nommoient Arfacia, & qu'elle étoit à cinq cents stades des portes Caspiennes, du midi. * (2) Tobie, 5, 8. (b) Tobie 6,5,9, 3. (c) Dom Calmet, Dict. 1. RAGAU, grande campagne, où Nabuchodonofor, roi de Ninive, vainquit Arphaxad roi des Médes, dans la campagne d'Erioch, roi des Elyméens. Judith, 1, 5, 6. Ces campagnes de Ragau, dit Dom Calmet, Dift. font apparemment celles qui se trouvent aux environs de Ragés, dans la Médie; Voyez RAGE. Ce Nabuchodonofor, qui furmonta Arphaxad, est, à ce que nous croyons, Saosduchin, roi d'Affyrie, qui fit la guerre à Phraortes, roi des Médes, l'an du monde 3347, avant Jesus-Christ 653, avant l'ére vulgaire 657. 2. RAGAU, fils de Phaleg, étant le même que Rehu, il n'est pas impossible que la ville de Raga, & les campagnes de Ragau, n'ayent tiré leur nom de Rehu ou Ragau; car dans l'hébreu, c'est la même chose : toute la différence dépend de la prononciation de la lettre Ain. * Genef. 11, 18, 19. 1 Par. 1, 25. RAGBIL, nom d'une ville du royaume de Ganah, dans le pays des Negres, sur le bord d'un lac que les gens du pays appellent Bahe-Alhalou, mer douce, à cause que ses eaux ne font pas falées, comme celles des autres lacs de ce pays-là, qui font presque tous salés ou saumaches. Ragbil a une montagne fort haute à fon midi, ce qui rend le séjour de cette ville plus agréable & plus commode. On compte onze journées de caravane jusqu'à la ville de Ganarah, en tirant vers l'occident. * D'Herbelot, Biblioth. or. Edriffi, part. 2, de son premier climat. RAGE, ville de la Thessalie, felon Tite-Live, cité par Ortelius, Thes. qui dit qu'elle étoit sur le Penée, presqu'à dix milles de Larifle; mais les meilleurs exemplaires de Tite-Live portent ATRACEM, au lieu de RAGE. Voyez ATRAX., RAGEIA. Voyez RAGE. RAGEMEHALE, ville des Indes, à la droite du Gange. Tavernier, dans son voyage des Indes, 1. 1, c. 8, dit que ceux qui vont à cette ville par terre, trouvent pendant une côte ou deux les chemins pavés de briques. Cette ville a été autrefois la résidence des gouverneurs de Bengale, parce que le pays est très-propre pour la chasse, & que d'ailleurs le négoce y étoit fort grand. Mais la riviere ayant pris un autre cours, & ne passant plus qu'à une grande demi-lieue de la ville, ce changement a obligé le gouverneur & les marchands qui y demeuroient, à se transporter à Daca, qui est aujourd'hui une ville de grand négoce. D'ailleurs le gouverneur est mieux en état de tenir en bride le roi d'Aracan, & divers bandis Portugais qui s'étant retirés aux embouchures du Gange, faisoient delà de fréquentes courses dans le pays. RAGES. Voyez RAGA. RAGGIVOLO, bourgade d'Italie, dans la partie méridionale du Mantouan, entre le Pô & la Secchia, sur le bord d'un ruisseau appellé Tagliata. * Magin, Carte du Mantouan. RAGHLINS, ifle de la mer d'Irlande, au nord du comté d'Antrim, dont elle n'est séparée que par un petit détroit. On ne voit dans cette ifle qu'un château & quelques villages : quelques-uns au lieu de RAGHLINS écrivent RACLINE. C'est la RICINA des anciens. * Blaeu, Atlas. RAGUNDONA, ville de la Pannonie; l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Ariminum à Césena, entre Celeia & Poetovio, à dix-huit milles de la premiere, & à égale distance de la seconde. On croit que c'est Robisch dans la Stirie. Voyez ce mot. RAGUSA, ville de Sicile, dans le val de Noto, avec titre de Baronnie. Cette ville est située dans les terres, au nord occidental de Modica, sur la riviere de Giarratana, qui au-dessous de la ville jusqu'à la mer, se nomme Fiume di Mauli, ou Fiume di agusa. * De l'Ifle, Atlas. RAGUSAN, DALMATIE RAGUSIENNE, ou l'ETAT DE RAGUSE, petit état d'Europe, dans la Dalmatie, érigé en république, qui subsiste depuis plusieurs fiécles, fous un gouvernement aristocratique, & depuis plus de deux cents ans, sous la protection du grand-feigneur, auquel elle paye chaque année vingt-cinq mille écus d'or. Son duc ou recteur est changé tous les mois, & les officiers changent toutes les fix semaines. Les nobles n'oferoient découcher fans en avoir donné avis au sénat. Durant la nuit les étrangers qui font à Raguse, sont renfermés sous la clef, & les portes de la ville ne s'ouvrent qu'après le soleil levé, & se ferment presque aussi-tôt que cet aftre commence à disparoître. * La forêt de Bourgon, Geograph. hift. t. 2, pag. 628. : On peut diviser le domaine de cette république, comme celui de la république de Venise, savoir en terre ferme & en ifles. RAGUSE, capitale de la république, à laquelle elle donne son nom, & le fiége d'un archevêque & d'un sénat. Elle est si bien rétablie des désordres que les tremblemens de terre y causerent dans le fiécle dernier, que l'on auroit de la peine à se perfuader que ce fût la même ville que l'on vit presque toute enfevelie dans les entrailles de la terre en 1667, & dont ce qui resta fut presque brûlé en même tems, Mais l'histoire, & ceux qui l'ont vue, ne laissent aucun doute à cet égard. Rien ne prouve davantage la richesse de ses habitans, qu'un si prompt & fi parfait rétablissement; car la ville de Raguse est belle, grande & bien bâtie, ornée de beaux édifices, s, & fortifiée de bons ouvrages, & d'une forteresse qui met son port en sureté contre les entreprises de ses ennemis. On l'appelle le fort de SaintNicolas. La ville de Raguse a choisi saint Blaise, évêque de Sébaste en Arménie, pour le premier patron de fon Eglife & de sa république sa fête y dure quatre jours de suite. RAGUSE LA VIEILLE, que quelques-uns prennent pour l'Epidaurus des anciens, est une petite ville, avec un affez bon port & fort fûr, mais négligé depuis quelque tems. La ville de Stagno, ou Stagno-grande, ainsi que les isles Meleda, Augusta & Cazola, dépendent de l'état de Ragufe. RAGUSTE, marquisat de France, dans la Provence, au diocèse de Riez. RAHAB. Le pfalmiste (Pfalm. 86, 4,) parle d'une Rahab différente de Rahab, hôtelliere de la ville de Jéricho, qui reçut chez elle, & cacha les espions que Jofué envoyoit pour considérer la ville: Memor ero Rahab, dit le pfalmiste, & Babylonis scientium me. Il est encore fait mention du nom RAHAB dans l'hébreu du pseaume 88, où la vulgate lit, Verf. 11. Humiliasti, ficut vulneratum, fuperbum: & l'hébreu: Humiliasti, ficut vulneratum, Rahab. Vous avez humilié, abattu Rahab [l'Egyptien ] comme un homme qui est percé de coups. Isaie, 51, 9. & 30, 7, le fert du même terme RAHAB, pour désigner la perte de Pharaon & de son armée dans la Mer Rouge; & Job, 26, 12, dit : Prudentia ejus percuffit fuperbum; au lieu de quoi l'hébreu porte percuffit Rahab. (a) Les plus habiles commentateurs l'expliquent de l'Egypte, & en particulier de cette partie de la basse-Égypte, qui est nommée le Del ta, & l'on appelle encore aujourd'hui cette partie de la bassfe-Égypte RIB OU RIF, c'est-à-dire la poire, à cause de sa figure, qui approche de celle d'une poire. Saint Jerôme, & les anciens interprétes grecs, ont souvent traduit RAHAB par l'orgueil, ou l'orgueilleux : mais les Peres & les interpretes (b) qui n'ont point confulté l'original, ont tout simplement entendu par Rahab la femme de Jéricho, dont il a été parlé au commencement de cet article. * (a) Dom Calmet, Dict. Chald. R. Salom. Abenezra, Kimchi, Jun. Pag. Munft. Muif. Boch. Phaleg. 1. 4, c. 14. (b) Aug. Pleudo. Hieronym. Theodoret. Euthym. Latini plures in Pfalm. 86, 3. RAHABA, ou RAHABAT-MALEC-BEN-TAOUC, ville aux frontieres de la Syrie, sur l'Euphrate. Petit de la Croix, dans fon histoire de Timur-Bec, dit que cette ville est à 75d de longitude, & à 34 de latitude. Otter, dans son voyage au levant, t. 1, p. 109, parle de cette ville qu'il nomme Rahabé, mais il ne lui donne que 66d 55' de longitude. Il ajoute que ce n'est plus aujourd'hui qu'un village. RAHONE OU ARAHONE, montagne d'Afrique, au royaume de Fez, dans la province de Habad, felon Dapper, Desc, du royaume de Fez, p. 154, qui la place près de la ville Tome V. E d'Ezagen. Elle a dix milles de longueur & quatre de largeur. Elle produit du raisin en quantité, & l'on en fait des vins blancs & rouges. RAHOUN, nom d'une montagne très-haute, dans l'ifle de Serendib, ou Céilan, éloignée de deux ou trois journées de la mer. Les Arabes appellent ainsi la montagne que les Portugais, dans leur navigation aux Indes orientales, reconnoissent de fort loin à la mer, & à laquelle ils ont donné le nom de PICO DE ADAM, c'est-à-dire, la montagne d'Adam. Ce nom vient de la tradition générale des Orientaux, qui veulent qu'Adam ait été enseveli sur cette montagne, où, difent-ils, il fut rélégué après avoir été chassé du Paradis restre. Les mêmes Orientaux croyent que le Paradis terrestre étoit dans la même ifle de Serendib. * D'Herbelot, Bibl. orient. ter RAI: c'est ainsi que l'on appelle aux Indes un roi, ou un prince idolâtre de cette nation. Les Persans les appellent au pluriel Raïan, & nos voyageurs les nomment communément Raïas ou Ragias. RaïPOUR, OU RATAPOUR, ou RAJAPOUR, fignifie en Indien la ville royale & la capitale où quelque prince Indien fait sa résidence. * D'Herbelot, Bibliot, orient. RAJALBUTO, selon Corneille, Dict. & RACALBUTO, selon de l'ifle, Atlas, bourgade de Sicile, dans le Val Demone, à quelques milles à l'orient de Saint-Philipe d'Argiron, sur le Cérame. Selon la carte de l'ancienne Sicile, par de l'Ifle, Racalbuto pourroit être l'ancien AmeJelum. C'est l'ancienne ville Sergentium de Ptolomée, voyez ce mot, & Ergetium. 1. RAJAPOUR, ville considérable des Indes, dans les Etats du grand Mogol, dans la province de Bécar. * Thevenot, Voy. des Indes, c. 38. C'est la même ville que nos cartes placent dans la province de Jesuat, dont ils en font la capitale sur la rive gauche du Gader. Jesuat, felon Thévenot, n'est qu'un pays qu'il comprend dans le Bécar. 2. RAJAPOUR ou RAGEAPOUR, ville des Indes, ou royaume de Guzerat. On la nommoit autrement Broudra, ou Brodra. Elle est maintenant ruinée. Voyez BRODERA. * Thevenot, Voy. des Indes, c. 18. 3. RAJAPOUR, ville des Indes, au royaume de Visapour, près de la côte de Malabar, précisément sous le 17d de latitude septentrionale, environ à vingt lieues au nord de Goa. On approche de Rajapour par le moyen d'une riviere facile, & on trouve fur la droite un petit village, qui n'est habité que par des pêcheurs, & quatre lieues audelà on trouve la ville de Rajapour, qui donne son nom à la riviere. Les vaisseaux du pays, qui ne portent guères que cent tonneaux, ne montent que jusqu'à une petite isle qui est à moitié chemin, & l'on passe plus avant avec des barques & des chaloupes. Quand cette riviere est basse, ce n'est plus qu'un ruilleau aisé à traverser. * Dellon, Voy. aux Indes orient. c. 19. La ville de Rajapour étoit la résidence de Savagy ou Sivagy, fameux rébelle, qui dans le dernier fiécle donna bien de l'embarras au roi de Visapour son maître, & même au grand Mogol. Les Anglois ont eut autrefois un établissement à Rajapour; mais ils en ont été chassés par les Indiens. La compagnie de France s'y est depuis établie. Elle y a une belle maison, & un grand jardin près d'un bassin, d'où il fort une fontaine d'eau chaude, qui n'est pas moins considérable pour ses vertus, que les plus célébres de l'Europe. Le commerce de cette ville consiste en salpêtre, en toiles & en poivre, qui se recueille en abondance aux environs. Les montagnes & les forêts du pays sont pleines de singes, que l'on révere tellement, qu'il ne seroit pas possible d'en tuer fans exposer sa vie. RAJAS, village d'Espagne, dans la nouvelle Caftille, entre Madrid & Siguença: il n'est remarquable, que parce que, felon Pinet, c'est la Thermida que Ptolomée, 1.2, c.6, donne aux Carpetains. RAIGELSBERG, seigneurie d'Allemagne, dans l'évêché de Wurtzbourg. A la mort de Henri, dernier seigneur de Raigelsberg, cette seigneurie retourna en 1551 à l'évêque de Wurtzbourg. Mais Jean-Philippe de Schonborn, archevêque de Mayence, & évêque de Wurtzbourg & de Worms, la donna en fief à Philippe Ervin son frete. D'Audifret, Géog. anc. & mod. t. 3, p. 152. RAIHADERGOWY ou RACHADERGOUAY, bourg d'Angleterre, dans Radnorshire, proche la Wye, que les Anglois appellent Gowy, felon d'Audifret, Géog. anc. & mod. t. 1, p. 170. Davity, qui écrit RAIHADERGOWY, dit que ce mot signifie les cataractes de la Wye, & que ce bourg est situé près de cette riviere. Il ajoute qu'il s'y tient particulierement marché le dimanche. RAILIGE OU RELEG. Voyez RALEIGH. 1. RAIN, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, sur une petite riviere nommée Acha, près du Lech. Elle est bien bâtie, & affez forte. Les Suédois la prirent deux fois durant la guerre des années 1632 & 1633, & deux fois elle fut reprise par les Bavarois. Le fameux général, comte de Tilly, y fut blessé à la jambe, & mourut de sa blessure à Ingolstadt. * Zeyler, Topog. Bavar. p. 44. 2. RAIN. Voyez RAYN. 3. RAIN, LOCH-RAIN, ou RIAN, lac, ou plutôt golfe, sur la côte occidentale de l'Ecosse. Il s'avance dans les terres du comté de Galloway du nord au sud, versla baye de Glenluz, dont il est séparé par un isthme. Cambden croit que c'est l'Auravanus de Ptolomée. * Blacu, Atlas. RAINCY, (le) ou LIVRY LE CHÂTEAU, lieu de l'Ile de France, élection de Paris. Il y a un fort beau château, situé à une petite distance de Livry, dans le bois de Bondy. Il consiste en un gros corps de logis, composé de trois pavillons. Celui qui est au milieu est plus élevé que les deux autres, & est arrondi par les extrémités. Des deux côtés regnent des arcades à jour, au bout desquelles font deux pavillons d'une grandeur médiocre, qui rendent la cour carrée. Ces pavillons sont surmontés par de petits campanilles. La porte d'entrée est composée de deux pieds droits, en forme de piédestaux chargés de trophées, & décorés chacun d'un terme sortant de sa guaine. Le bord extérieur du fosse est orné d'une balustrade, qui forme plusieurs angles & détours. Le salon est une piece estimée pour les peintures, de même que l'appartement du Roi, * Piganiol, Desc. de la France, t. 2, p. 636. RAIRE, riviere. Voyez RERRE. RAITENBUCH, abbaye d'Allemagne, dans la Baviere, près de Schonga & de Steingaden, sur la riviere d'Ambre. C'est une abbaye de chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin. On y conserve les reliques des saints martyrs Prime & Félicien, & on y montre la tête & quelques autres reliques de sainte Pennose, vierge & martyre, l'une des compagnes de sainte Ursule. * Zeyler, Topog. Bavar. p. 79. RAITENHASBAG, abbaye d'Allemagne dans la Baviere, sur la riviere de Saltza: elle est de l'ordre de saint Bernard. * Zeyler Top. Bav. RAITHI REGIO, contrée dans la partie méridionale de l'Arabie Pétrée, vers les montagnes de l'Arabie Heureuse, & aux environs du mont Sinaï, du côté de l'occident, selon le pere Lubin, dans ses remarques sur le martyrologe romain. Les peuples de cette contrée sont appellés Ratheni par Ptolomée, 1.5, 6. 17. Le ménologe de faint Bafile appelle cette contrée Raithum, & la place dans le voisinage de la mer Rouge; ce qui fait voir qu'elle n'étoit point dans l'Egypte, comme le dit l'auteur du martyrologe romain, 26 Januarii. La contrée de Raithi, ou Raithe, s'étend vers la Mer Rouge dans une longue plaine, large d'environ fix lieues, arrosée de quantité de ruisseaux, & remplie de palmiers. (a) Cet endroit étoit déja trèsconnu par l'écriture sainte, où il est appellé Elim, & où les Israëlites conduits par Moyse avoient trouvé douze fontaines, & foixante & dix palmiers, (b) dont le nombre s'étoit bien augmenté depuis tant de tems. La montagne qui en faisoit l'extrémité du côté de Sina, dans l'Arabie Pétrée, & d'où sortoient ces douze fontaines, étoit habitée par plusieurs anachorétes, qui vivoient d'une maniere auffi admirable que les Sinaïtes. On parle d'un martyre de trente-neuf solitaires de Raïthi vers l'an 380.*(a) Baillet, Topog. des saints, p. 396. (b) Exod. c. 25. 1. RAKONICK, ville du royaume de Bohême, dans le cercle auquel elle donne fon nom, sur une petite riviere qui se jette dans la Miza. * Jaillot, Atlas. 2. RAKONICK, cercle du royaume de Bohême. Il a le cercle de Schlani au nord, & à l'orient celui de Pod-Berdesk: au midi, il est borné encore par une partie du cercle de Pod Berdesk, & par celui de Pilfen; & à l'occident par le Satzéer-Kraiss. Sa capitale est Rakonick, qui lui donne fon nom. * Jaillot, Atlas. RALEIGH, bourg d'Angleterre, dans la province d'Esfex. Il est du nombre des bourgs de cette province, qui ont droit de tenir marché public. RAM. Voyez RAM-HERMEZ. 1. RAM-HERMEZ, ville du Courestan. Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, 1. 3, c. 24, la met à 86d de longitude & à 314 25' de latitude. 2. RAM-HERMEZ, riviere du Courestan. Elle passe, selon Petit de la Croix, à la ville de Ram-Hermez, dans la même province, & elle va se jetter dans le fleuve Abzal, au-dessous d'Ahouaz. 1. RAMA: ce mot fignifie hauteur. De là vient qu'il y a tant de lieux dans la Palefine où se trouve le nom de Rama, Rumath, Ramatha, Ramot, Ramathaim, Ramola, Ramathan. Quelquefois la ville s'appellera tout à la fois Rama, Ramatha, Ramot & Ramathaim, tous ces mots ne fignifiant qu'une hauteur. Quelquefois Rama ou Ramoth eft joint à un autre nom, pour déterminer l'endroit où eft la hauteur ou la ville dont on parle. Quelquefois enfin, Ramah est mis simplement pour une hauteur, & ne signifie pas une ville, ni un village. Voici les principaux lieux du nom de Rama, dont il est parlé dans l'écriture sainte. g 2. RAMA, ville de Benjamin, (a) fituée entre Gabaa & Béthel, (b) vers les montagnes d'Ephraïm, éloignée de Jerufalem de fix milles du côté du septentrion. (c) Saint Jerôme la met près de Gabaa, à sept milles de Jerufalem. (d) Elle subsistoit encore de son tems, & n'étoit plus qu'un petit village. (c) Cette ville étoit située sur le chemin qui alloit de Samarie à Jerufalent, d'où vient que Baasa, roi d'Israel, la fit fortifier, (f) afin qu'on ne pût passer des terres de Judas dans celles d'Israel. Joseph l'appelle Ramathon. (8) Je ne doute pas que ce ne soit la même que Ramatha ou Ramathaïs Sophim, patrie du prophéte Samuel. (h) Cette ville étoit frontiere d'Ephraïm & de Benjamin; & ces fortes de villes étoit souvent habitées par des hommes des deux tribus. Rama, Ramath, Ramathaïm ne peuvent marquer qu'un même lieu. L'autre Rama ou Ramula, que l'on croit être la patrie de Samuel, ne peut pas l'être comme nous le verrons ci-après. * (a) Josué, XVIII, 25. (b) Vide Judic. IV, 5 & XIX, 13. (c) Eufeb. in locis, (d) Hieronym. in Ofee, V. (c) Idem in Sophon. (1) 3 Reg. XV, 17.2 Par. XVI, I. (8) Jofeph, Antiq. 1.8, c. 6. (h) 1 Reg. 1, 1 & 19, 11, 11, &c. C'est aussi apparemment de cette Rama dont parle Jeremie, (a) lorsqu'il dit que Nabuzardan, qui commandoit l'armée des Chaldéens, l'ayant trouvé au milieu des captifs à Rama, où l'on les avoit tous rassemblés, le renvoya en liberté, & lui dit d'aller où il voudroit. Et c'est du même e après la ruine de Lydda, & Sannutus, in fecretis fidel. Crucis, p. 152, dit que les Arabes la bâtirent près de Lydda, depuis que les croifés commencerent à aller dans le pays. Si on joint à ces témoignages les antiquités que l'on y découvre encore, on se déterminera à croire que c'est la même ville qu'Eufebe, in ̓Αρμαθεί, & S. Jerôme, in epitaph. Paula, ont prise pour Arimathie, patrie de Joseph d'Arimathie, si connu dans l'évangile. (d) S. Jerôme (*) la place entre Lydda & Joppé, & Eufebe dit qu'elle est dans le canton de Thamnis, & près de Diospolis, autrement Lydda. C'est la même qui fut démembrée de la Samarie, & attribuée à la Judée. Si cela est ainsi, cette ville qui est très-ancienne, subsistoit long-tems avant notre Seigneur, & par conféquent elle ne fut que rétablie après les croisades. Eufébe (f) & quelques autres semblent avoir cru que cette ville étoit la même que Ramatha de Samuel, ou Ramathaïm Sophim des montagnes d'Ephraim; mais ce sentiment n'est pas foutenable. * (a) D. Calmet, Dict. (b) Voyage de le Brun, p. 251. (c) Bernard, Monach. itiner. ann. 870. (d) Matth. 27, 57. (c) Voyez 1 Macc.II, 34. & Jofeph, Ant. l. 13, c. 8. (f) Eufeb. & Hieronym. in Arimatha Sophim. Aujourd'hui Rama n'étant point fermée de murailles, est plutôt un grand bourg qu'une ville. Sa distance de Jafa est de trois bonnes lieues. Elle est dans une très-belle campagne, & fa figure feroit un long ovale, fi elle avoit une enceinte. Il n'y a aucune maison confidérable: le bacha même est pitoyablement logé. Le bâtiment le plus propre est l'hospice des peres de la trinité. Ils y ont une petite église aslez jolie; un affez bon nombre de chambres; des citernes; des offices; de grandes terraffes; un jardin; plusieurs cours, & des magasins. On voit dans Rama des Francs, des Maronites, des Grecs & des Arméniens. Les Grecs y ont une église publique dédiée à S. George, & ornée de quelques colonnes de marbre. Il y a des marchands françois & flamands, qui négocient dans cette ville; mais en petit nombre, quoiqu'ils n'y soient pas accablés de tributs comme ailleurs; aufli n'y a-t-il pas grand commerce à faire. Leur principal trafic confifte en coton filé dont la plus grande partie est pour le compte des marchands de Seyde, dont ceux de Rama sont commiffionhaires. A la réserve de ce peu de chrétiens, toute la ville est mahométane. Il y a cinq principales mosquées à hautes tours. Quelques-unes de ces mosquées ont été autrefois des églises chrétiennes. A un demi quart de lieue on voit une magnifique cîterne bien voutée. La voute eft foutenue de vingt-quatre arcades, une partie des murailles étoit autrefois ornée de peintures: le tems les a tellement effacées, qu'il n'en reste plus que ce qui suffit pour faire connoître qu'il y en avoit. Il y a encore de l'autre côté de la endroit que nous expliquons cette autre prophétie de Jere-ville, presque à l'opposite de cette cîterne un grand ré mie, (b) où le Seigneur confole Rachel, de l'enlevement de ses enfans, des tribus d'Ephraïm & de Manaffé, qui avoient été menés en captivité : On a entendu à Rama uné voix de lamentation, de pleurs & de gémissemens de Rachel, qui pleure ses enfans, & qui ne fauroit se consoler, parce qu'ils ne sont plus. Voici ce que dit le Seigneur: Que votre voix cesse de jetter des cris, & vos yeux de répandre des larmes, parce que vos enfans reviendront de la terre de leurs ennemis, &c.*(a) Jerem. XI, 1, 2, 3. (b) Jerem. XXXII, 15. S. Matthieu a fait l'application de ce passage au deuil de Rachel, lorsqu'Hérode fit mourir les enfans de Bethleem. Mais il est visible que ce n'est pas le sens historique & littéral du passage de Jeremie. L'écriture joint souvent Gabaa & rama, comme deux lieux voisins. Voyez I Esdr. 11, 26. 2 Esdr. VII, 30. Ifai, x, 29. Osée 5, 8. On voit même (1 Reg. xx11, 6,) que Saül demeurant å Gabaa, & étant affis dans les bois de Rama, on lui vint dire que David avoit paru aux environs du bois de Hareth. Mais nous croyons que Rama, en cet endroit, fignifie simplement la hauteur qui étoit à Gabaa. RAMA, ou Ramatha, ou Ramola, Ramula, Ramba, Ruma ou Remphtis, (a) ville de la Palestine, au couchant de Jerufalem, entre Lydda & Joppé, comme la place faint Jerôme, in epitaph. Paule, on entre Joppé & Jerusalem, comme les nouveaux voyageurs (b) la décrivent. Phocas la met environ à trente-fix milles de Jerufalem. (c) Abulfeda, cité par Reland, Palast. l. 3, p. 950, dit que cette ville fut bâtie par Soliman, fils d'Abdolmelie, servoir d'eau revêtu de bonnes pierres. C'est là que s'assemble la caravane des pélerins, qui vont joindre celle de la Mecque: elle fournit d'eau à leurs montures, & le reste de l'année ceux de la ville en profitent. * Voyage de la terre Sainte. Lorsque les Croisés eurent conquis cette ville sur les infidéles, ils la trouverent trop étendue, pour pouvoir la défendre avec le peu de monde qu'ils avoient, & fe contenterent d'y faire & d'y fortifier un château. Baudouin 1, avec une armée de neuf cents piétons & de deux cents soixante chevaux plein de, confiance en la Croix, qu'il faisoit porter à la tête, attaqua celle du calife d'Egypte qui étoit forte de trente mille hommes, & la défit dans les champs voisins de Rama. Cinq mille Sarrazins y furent tués, & entr'autres leur général; mais peu de jours après l'armée des infidéles s'étant réunie & renforcée, revint en pareil nombre. Le prince étant retourné à la charge avec trop de précipitation & de témérité, n'ayant guères que deux cents hommes, fut vaincu, & obligé de se retirer à Rama, où il eut été perdu sans ressource, sans un Arabe de l'armée ennemie, qui vint la nuit lui donner avis de fe retirer promptement. Il lui rendit ce bon office en considération d'une grace que le roi avoit faite à sa femme, qu'il avoit faite prisonniere au-delà du Jourdain, & qu'il avoit charitablement renvoyée, la voyant en couche. Il lui donna même son propre manteau pour lui servir de couverture, & commanda à deux autres femmes, qu'il mit en liberté, d'en avoir foin. Les pelerins du commun, lorsqu'ils arrivent à Rama, sont obligés d'y demeurer jusqu'à ce qu'on ait donné nouvelle de leur arrivée aux peres de Jerufalem, & que le cadi de cette derniere ville ait donné la permission pour que les pelerins puiffent y aller. Avant tout on les avertit des frais qu'il y a à faire, afin qu'ils ne s'engagent point à un voyage qui feroit au-dessus de leurs forces. Pour premier article de la dépense, il faut payer à Rama quatorze piastres de Gafar, c'est-à-dire, de droit de passage. Ces piaftes font des piéces de cinquante-fix fols. 4. RAMA OU RAMATHA. Phocas dit qu'environ à six milles de Jerufalem, on trouve Ramath ou Armath, où est né le grand Samuel; & le Brun, Voyage de Syrie, p. 259, dit qu'étant parti de Rama pour aller à Jerufalem, il passa par Cobeb, Benop, Carith-Leneb, Soud, Souba & Samuel. Mais cette ville de Samuel étoit au nord, & non au couchant de Jerufalem, dans les montagnes d'Ephraïm, & non dans celles de Juda. Voyez l'article Arimathie. 5. RAMA, ville de la tribu de Nephtali, sur les frontieres d'Aler. S. Jérôme a lu Horma dans l'hébreu ; mais les Septante & Eusébe lisent RAMA. Le même Eusébe & faint Cyrille de Jerufalem fur Zacharie, p. 805, reconnoissent une RAMA dans Afer, & une autre dans Nephtali.* Josué, 19,36. & 19,29. 6. RAMA, petite contrée de la Dalmatie, aux confins de la Bosnie, à l'occident de la riviere de Narenta, & des deux côtés de celle de Rama, qui donne apparemment le nom à la contrée. Ses lieux principaux font: On dit que le nom de Rama est dans les titres du roi de Hongrie. * Le P. Coronelli, Carte de la Dalmatie. 7. RAMA, ville d'Espagne. George d'Afturie croit que c'est l'ancien nom d'Aftorga. 8. RAMA-HORMOZ, ville de Perse dans le Chusistan, selon Naffir-Eddin. Latit. 31d, longit. 85d 45'. D'Herbelot, Bibl. orient. 9. RAMA, riviere de la Dalmatie, elle a sa source dans les montagnes de la Bosnie, d'où après avoir traversé la contrée de Rama, elle va se jetter dans la Narenta. RAMACOU RAMAK, nom d'une ifle de la mer d'Oman, c'est-à-dire, de l'océan éthiopique ou oriental, & dont les habitans sont nommés par les Persans Sermahi, tête de poisson, à cause qu'ils ont, felon quelques-uns, la tête semblable à celle des poissons ; mais selon d'autres, à cause qu'ils n'ont point d'autre nourriture que celle qu'ils tirent des poiffons. Ce font apparemment ceux que les anciens ont appellé Ichthyophages, peuples extrêmement farouches, & qui n'ont aucun commerce avec les autres hommes, qu'ils prennent aussi pour des poissons, puisqu'ils les mangent, quand ils tombent entre leurs mains. Ce fut dans cette isle que le roman intitulé Houschenk Nameh, dit qu'aborda Kosrouschir, général des armées de Huschenck, second roi de Perse, de la premiere race ou Dynastie, nommée des Pischdadiens, & qu'il exécuta les grands exploits fabuleux qui y font racontés fort au long.* D'Herbelot, Biblioth. orient. RAMADA, ville de l'Amérique méridionale , au nouveau royaume de Grenade, dans le gouvernement de fainteMarthe. Elle est à quarante lieues de la ville de ce nom du côté de l'orient, à huit lieues de la ville, & de la riviere de la Hacha, au pied des montagnes de neiges, & fur les limites de la vallée d'Eupari. Cette ville fut nommée premierement SALAMANCA.* De Laet, Descr. des Indes or. 1. 8, 6. 20. RAMANA, ville des Indes, au royaume d'Orixa, dans la partie de ce royaume, qui est au nord du fleuve de Ganga ou Canaxa. Elle est située sur la rive droite de la riviere de Balaflor, & elle est la résidence du roi d'Orixa. * De l'Isle, Atlas. RAMANADABOURAM, ville des Indes, capitale du pays de Marava. C'est où le prince du pays tient sa cour. * Lettres édif. t. 2, p. 23. RAMANANCOR, ifle de Indes, sur la côte de la Pêcherie, près du pays de Marava, dont elle n'est séparée que par un détroit. Elle est à la têre du pont d'Adam, du côté de la presqu'ifle de l'Inde. Il y a dans cette ifle un fameux pagode appellé aussi Ramanancor, & que les Indiens appellent Rameissouram. L'ifle peut avoir huit à neuf lieues de circuit. Quoiqu'elle soit très-fablonneuse, on y voit pourtant de beaux arbres; mais il n'y a que quelques villages. Le pagode est vers la partie méridionale. Le pere Bouchet, miflionnaire de la compagnie de Jesus, dit dans la description qu'il nous donne de Ramanancor: Je n'ai point vu ces trois cents colomnes de marbre, dont parle une relation imprimée. Le pagode, ajoute-t-il, m'a partu moins beau, & plus petit que plusieurs autres qui font dans les terres : & il n'est apparemment fi fort estimé, qu'à cause du bain qu'on prend dans la mer; car les idolatres sont perfuadés que ce bain efface entierement les péchés, fur-tout si on le prend au tems des éclipses du soleil & de la lune. Dans un lieu où l'on rend tant d'honneurs aux démons, il ne laisse pas de se trouver quelques adorateurs du vrai Dieu. Le P. Bouchet y trouva un petit village, où il vit une chapelle bâtie par des chrétiens qui s'y étoient retirés, & il y baptisa plusieurs de leurs enfans. * Lettres éd. t. 15, p. 56. RAMASTRABALE, ville de la Gaule Narbonnoise, selon Ortelius, Thefaur. qui cite Sextus Avienus, & croit que ce mot est corrompu de Mastramella. Voyez ASTRO MELA. RAMATHA, & RAMATHAIM Sophim. C'est la même ville que RAMA, entre Bethel & Gabaa; Voyez au mot RAMA, l'article RAMA no 2. RAMAT-LECHI, c'est-à-dire, la HAUTEUR DE LA MACHOIRE, ou le JET DE LA MACHOIRE. C'est ainsi qu'on appella l'endroit où Sanson jetta par terre la machoire qu'il avoit levée contre les Philistins, & avec laquelle il les avoit battus, (Judic. 15,17,) apparemment c'est le même lieu que celui qui est nommé Lechi dans le livre des Juges, Ibid. 15, 9. RAMBERVILLERS: on nomme ainsi l'une des plus belles châtellenies de l'évêché de Metz. C'étoit une ancienne seigneurie, qui appartenoit à des seigneurs particuliers, il y a 600 ans: Etienne de Bar, qui fut fait évêque de Metz, vers l'an 1120, acquit Rambervillers; ensuite il le fit fermer de murailles, & le mit en état de défense. * Longuerue, Desc. de la France, part. 2, p. 172. Les évêques ont quelquefois engagé une partie du domaine de Rambervillers; mais ils l'ont toujours retirée; de forte que ces prélats en joüiffent entierement; & ils y ont été maintenus au traité de Paris de l'an 1718, par lequel le roi a transporté au duc de Lorraine, pour partie du dédommagement qu'il lui devoit, la souveraineté & le reffort de la ville & de la châtellenie de Rambervillers, sans préjudice des droits de propriété & de justice qui appartiennent à l'évêque de Metz, à la charge de faire exercer la justice à Rambervillers, sous le reffort des cours supérieures du duc de Lorraine, & par des officiers résidens sous sa domination. On a cédé au duc nommément, entre les dépendances de Rambervillers, Autrei. L'auteur de la vie d'Aldaberon II, dit que ce prélat, qui fonda le monastere d'Epinal, prit & détruifit le château d'Autrei, de Altreio, qui étoit tenu par un seigneur nommé Berald, les évêques en ayant ensuite joüi comme d'un propre de leur églife. L'évêque Etienne de Bar y fonda une abbaye de chanoines réguliers, dont les droits & les priviléges furent confirmés l'an 1176, par son neveu l'évêque Thierri de Bar. 1. RAMBOUILLET, bourg de France, dans le Hurepoix, élection de Chartres, & à dix lieues de Paris. Ce bourg n'a qu'une rue, une église & un marché: mais il a un château superbe qui appartient à M. le duc de Penthie vre. ya Le CHÂTEAU DE RAMBOUILLET, est dans un fond au milieu des eaux & des bois. On y arrive par une longue avenue, qui eft en face du château. A gauche regne un bâtiment de cent vingt toises de longueur, & décoré de trois avant-corps. C'est dans ce bâtiment que sont la capitai. nerie, les cuisines, les offices, & les écuries. Au-dessus il y cinquante-quatre appartemens de maîtres, tous également bien meublés & commodes. La principale des écuries est pour cent deux chevaux, elle est ornée de deux cents quatre têtes de cerfs, sculptées avec soin, coloriées par des Portes, & dont les bois font naturels.* Piganiol, Descr. de la France, t. 2, p. 669. Le château est un bâtiment à l'antique, tout de brique, |