SARUOM, ville de l'Arabie heureuse: Ptolomée, 1.6, c. 7, la place dans les terres. 1. SARUS, Heave de la Cappadoce, dans le Cataonie: Strabon 1. 12, & Pline, 1.6, 6.3, nous apprennent que ce fleuve arrosoit la ville Comana. 2. SARUS, riviere de la Cilicie propre: son embouchure est marquée par Ptolomée, 1.5, 6.8, entre celles des fleuves Cydnus & Pyrame. Pline, 1.6, 0.3, met aussi un Heuve SARUS dans la Cilicie. Tite-Live, 1.33, c. 41, parle des têtes du Sarus, Sari capita, par où il n'entend pas selon l'expreffion ordinaire les sources du Sarus, mais des élevations ou des rochers près de la côte & vers l'embouchure de ce fleuve; car c'étoit un lieu que les vaisseaux passoient : Inde profectum eum ad capita, que vocant Sari fluminis, fæda tempestas oborta propè cum omni classe demerfit : multa naves ejecta; multa ita hausta mari, ut nemo in terram enaverit. Appien, in Syriac. qui parle de ce même naufrage, dit pareillement qu'il arriva, ἀμφὶ τὸν Σάρον ποταμόν circa Sarum fluvium, c'est-à-dire vers l'endroit où ce fleuve se jette dans la mer. Si nous nous en rapportons à Cédréne, ed. Bafil. p. 540, dit Cellarius, Geogr. ant. 1.3, c. 6, nous dirons que le Sarus couloit au travers de la ville de Mopsueste, en Cilicie Τέμνεται ἡ πόλις ἄντη μέσον τῷ Σάρῳ ποταμῷ, secatur hac urbs media Saro flumine; mais Cédréne se trompe, car Ptolomée marque le Sarus en deça du Pyrame, & Mopsueste au-delà du Pyrame. Cette situation est confirmée par Procope, qui dit au quatrième livre des édifices de Justinien, c. 5, que la ville de Mopsueste est arrofée & embellie par le fleuve Pyrame, & que celle d'Adana est mouillée du côté de l'orient par le Sarus qui tiroit sa source des montagnes. Xenophon met auffi le Sarus dans le même lieu que Ptolomée le place, savoir entre la ville de Tarsus & le Pyrame; mais il fait une autre faute, car il écrit Pharus pour Sarus. C'est aujourd'hui le Choquen. : 3. SARUS, Aeuve de la Carmanie: Ptolomée, l. 6, c. 8, marque son embouchure dans le golfe Paragonte, entre Gogana & Magida. 4. SARUS. Vibius Sequester nomme ainsi une montagne d'Italie, & ajoute que c'est dans cette montagne que le Heuve Sarnus prend sa source. 1. SARWAR, comté de la basse Hongrie, entre le Danube & la mer. On le nomme aufli le comté de Castel Ferrat. Il est borné au nord par le comté de Sopron, à l'orient par le comté de Vesprin, au midi par le comté de Salavar & au couchant par les terres de Stirie, Le Rab le traverse entierement du midi occidental au nord oriental. Ce comté prend son nom de sa capitale. Voyez l'article suivant. Ses principaux lieux font, 2. SARWAR, ville de la basse Hongrie, au comté de même nom, dont elle est la capitale. Cette ville, située à la gauche du Rab, dans l'endroit où il reçoit une autre riviere, est prise pour la Sabaria des anciens. SARWIZZA, riviere de la basse Hongrie, à la droite du Danube. Elle a sa source près de Vesprin, passe par Albe Royale, fait un triangle avec Bude & Strigonie, & va ensuite se jetter dans le Danube à Batha. C'est l'Urpanus des anciens. * Ed. Brown. Voyage de Vienne à Lariffe. SARY, Ville de Perse. Tavernier dit qu'elle est à 78d Is' de longitude, sous les 36d 40' de latitude. On y fait un grand commerce de cuivre, & il y a des mines de ce métal aux environs. SARZAU & PROZAT, bourg de France, dans la Bretagne, diocèse & recette de Vannes. Ce lieu est bien peuplé. SARZAY, lieu de France, dans le Berry, élection d'Isfoudun. C'est une chatellenie mouvante de la baronnie de la Châtre. Elle est située à trois lieues de Bourges, dans un pays gras, propre à éléver du bétail. SARZEDAS, ville de Portugal. Voyez ZARZEDAS. ,a SAS DE GAND, ville des Pays-Bas, dans la Flandre hollandoise, au quartier de Gand, au bailliage d'Affenéde, à une lieue au fud-ouest de Philippine, & à trois lieues au nord de Gand. Cette petite ville, qui est très forte été ainsi nommée, à cause d'une écluse qu'on appelle Sas en flamand, & que les habitans de Gand, avec la permisfion de Philippe II, firent construire pour retenir les eaux de la Liese ou du nouveau canal qu'ils creuserent entre leur ville & ce lieu, pour communication avec la mer. Au commencement des troubles des Pays-Bas, les Gantois firent construire au Sas de Gand un fort, pour servir de boulevard à leur ville. Les Anglois qui étoient venus au secours des confédérés, détruifirent ce fort; mais quelque tems après les Gantois le rétablirent, & enfirent une forterefle beaucoup plus considérable. L'importance de cette place détermina le duc de Parme en 1583, à s'en emparer;ce qui fur exécuté par le marquis de Roubaix & de Montigni, qui y mirent une bonne garnison. Elle resta au pouvoir de l'Espagne jusqu'au 7 de septembre 1644, que Frédéric Henri, prince d'Orange, la prit après un siége de cinq semaines. Depuis ce tems les Etats Généraux en ont toujours été en poffeffion, & se la sont assurée par le traité de Munster. * Janiçon, Etat présent des Prov. Un. t. 2, p. 362. Quoique la ville soit petite, les fortifications sont d'une vaste étendue: le rempart a une lieue de circuit, & est flanqué de sept bastions, entouré d'un fossé large & profond, & défendu par neuf demi-lunes ou ravelins, outre une bonne contrescarpe. Le havre est au milieu d'un fort à quatre bastions, situé à l'extrémité septentrionale de la ville & de fon enceinte. A un quart de lieue de la ville, du côté de Zelzaten, le fort de Saint-Antoine couvre l'inondation, & environ à cent pas de la porte de Zelande, on trouve une redoute. La ville ne renferme que cinq ou fix rues, environ deux cents maisons & deux cents cinquante chefs de famille. La garnison est logée dans des cazernes, sous les ordres d'un commandant & d'un major de la place. L'église est desservie par deux pasteurs Hollandois, de la classe de Walcheren; il y a aussi un ministre François, qui prêche dans la même église, lorsque les Flamands en font fortis, & qui est du fynode Walon. Les catholiques ont une chapelle particuliere, deflervie par des récolets de Gand. La maison de ville est sur le canal qui traverse la ville. On y monte par un double degré, & elle n'a d'ailleurs rien de remarquable. La maison du commandant est un bâtiment fur le Comme ou baffin, entre les deux écluses. Celle du major de la place est aussi fort belle. Le magasin est magnifique, & la maison du commis est vis-à-vis de celle du commandant, de l'autre côté du bassin. L'hôpital est aussi du même côté du bassin; c'est un beau bâtiment entouré d'eau fraîche. La place d'armes est très-belle, & la grande garde est vis-à-vis de l'hôpital. Il y a une fontaine d'eau douce qui vient du canal de Gand, & où l'on tient toujours une sentinelle. La régence du Sas de Gand est composée d'un bailli, d'un bourguemestre & de sept échevins, avec un secrétaire & un maître des ventes publiques. Les charges de bailli & de secrétaire sont conférées à vie par les Etats Généraux; mais le bourguemestre & les échevins sont changés ou continués tous les ans par les députés de leurs hautes-puissances. Leurs jugemens dans les causes criminelles, font fans appel; mais dans les civiles, on peut en appeller au conseil de Flandres. On fuit les loix & les coutumes de Gand. La jurisdiction de la ville s'étend dans les Polders, qui sont du territoire de leurs hautes-puissances de ce côté, jusqu'aux Polders d'Assenédes, de Philippine, du bailliage d'Axel, & jusqu'au fort de Saint-Antoine. Le receveur de la ville est établi à vie par les magistrats; mais l'emploi d'huiffier eft conféré par les Etats Généraux. Il y a un receveur établi par le conseil d'état, pour la recette du verponding & des droits de consomption, tant dans cette ville & dans sa jurisdiction, que dans celle de Philippine. L'amirauté de Zélande y entretient aussi un receveur, ΙΩ contrôleur & deux commissaires des recherches. 1. SASA, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, à l'occident de Metafuz, près de la riviere de Hued-Harax. Cette ville étoit autrefois nommée Tipassus, & quelquesuns l'appellent le vieux Alger, à cause qu'elle a été bâtie des ruines de cette ville. Avant qu'on l'eut ruinée, elle contenoit plus de trois mille maisons. * Dapper, Royaume d'Alger, p. 172. i 2. SASA. On appelle ainsi en Italie la place où fut l'ancienne Suafa, ville de l'Ombrie. On connoît par la grande quantité des ruines qu'on y voit, que cette ville étoit très considérable. Ce lieu est aujourd'hui dans le duché d'Urbin, fur la riviere de Cesano, près du village de Mirabel, à trois ou quatre lieues de Fossombrone, du côté de l'orient. * Baudrand, Dict. SASAMON, bourgade d'Espagne, dans la Castille vieille, à deux lieues au nord de la ville de Burgos. On la prend pour l'ancienne Cegisamone. SASANDA, lieu fortifié dans la Carie: Diodore de Sicile, 1. 14, c. 8, dit que ce lieu étoit à cent cinquante stades de la ville Caunus. C'étoit un lieu maritime. SASENO OU SALNO, ifle de la mer Ionienne, à l'embouchure du golfe de Venise, près de la côté de l'Albanie, à l'entrée du golfe de la Valone. Sophien croit que c'est l'ifle Safus, ou Saso des anciens. Cette isle est sous la domination du Turc. On n'y voit rien de considérable. Elle sert de retraite aux corsaires. * De l'Ifle, Atlas. SASERON, ville des Indes, sur la route d'Agra à Patna, entre Gourmabad & Daoud-Nagarfera, à quatre côtes du premier de ces lieux & à neuf du second. Auprès de la ville de Saferon, qui est située au pied des montagnes, il y a un grand étang, au milieu duquel on voit une petite isle, où est bâtie une fort belle mosquée. On voit dans cette mosquée la sépulture d'un nabab nommé Selim. Kan, qui la fit bâtir du tems qu'il étoit gouverneur de la province. Il y a un beau pont de pierre pour pasler dans l'isle, qui est toute revêtue & pavée de grandes pierres de taille. D'un des côtés de l'étang regne un grand jardin, au milieu duquel est une autre belle sépulture du fils du même Nabab-Selim-Kan, qui succéda à son pere au gouvernement de la province. Quand on veut aller à la mine de Sourmelpour, on quitte le grand chemin de Patna, pour tirer droit au midi par Exberbourg & la fameuse forteresse de Rhodas. * Tavernier, Voyage des Indes, l. 1, c. 8. SASIMA, ville de la Cappadoce, felon l'itinéraire d'Antonin, qui la marque sur la route de Constantinople à Antioche, , ou plutôt sur la route d'Ancyre de Galatie à Faustinopolis, en passant par Archelaïs, en cet ordre : re, Cette ville paroît avoir été dans la préfecture de Garsaurie, ou du moins dans le voisinage. S. Bafile, archevêque de Césarée, voyant que par la division de la province, on hui avoit ôté quelques villes, pensa à établir un siége épiscopal à Safima, & propofa cet évêché à S. Grégoire de Nazianze, qui le refusa, ce qui causa une querelle entr'eux, comme il paroît par leurs lettres. Selon S. GrégoiSasima étoit une station sur la voie militaire, qui dans cet endroit se partageoit en trois routes; mais c'étoit une miférable station, où l'on manquoit d'eau, où l'on étoit aveuglé de la poussiere, exposé au bruit continuel des charrois, & où l'on n'entendoit que les cris & les gémallemens des habitans opprimés par des brigandages, & qui n'avoient qu'une ombre de liberté. La notice d'Hiéroclès met Safima dans la seconde Cappadoce, & Leunclavius dit que le nom moderne est SASUS. SASINA, port d'Italie, dans la Calabre, felon Pline, 1.3, с. 11. Ce port devoit être sur la côte du golfe de Tarente, dans le pays des Salentini; car Pline remarque que la largeur de la péninsule, en allant par terre de Tarente à Brunduse, étoit de trente-trois mille pas, mais que la route du port Safina à Brunduse étoit beaucoup plus courte. .2 SASO, SASON SASONIS OU SASSON, ifle de la mer Ionienne. Les auteurs anciens, qui'en ont parlé, ne s'accordent pas entierement sur sa position. Strabon, 1. 6, la met à moitié chemin, entre l'Epire & Brunduse ; & Lu cain, 1.2, v. 627, se mble en faire une isle de la Calabre: Spumoso Calaber perfunditur equore Safon. D'un autre, côté Prolomée, 1. 3. с. 13, , la marque sur la côte de la Macédoine, dans la mer lonienne; & la plupart des géographes modernes sont du sentiment que l'isle Saseno, qu'on voit à l'entrée du golfe de Valone, est l'isle Saso des anciens. Cela s'accorde affez avec ce que dit Polybe, 1.5, c. 110, que l'ifle Saso est à l'entrée de la mer Ionienne D'ailleurs le périple de Scylax met l'ifle de Sason sur la côte de l'Illyrie, à la hauteur des monts Cérauniens, & en fixe la distance au chemin qu'on peut faire dans le tiers d'un jour. L'ifle de Saso est fort basse, selon Lucain, 1.5, c. 650. SASPIRI. Voyez SAPIRES. SASQUESAHANOXES, peuple sauvage de l'Amérique septentrionale, dans la Virginie. Ils habitent sur les rivages d'une riviere qui se décharge dans le golfe que les Anglois nomment Bolus, à cause de la couleur de son terroir. Ce sont de grands hommes qui semblent des géans auprès des Européens & des autres Sauvages leurs voisins. Ils sont simples & dociles; ils témoignent de la vénération pour les chrétiens, & ont un langage particulier, poussant une grosse voie qui semble sortir d'une caverne. Ils s'enveloppent d'une peau d'ours, dont la tête leur pend sur la poitrine. Il y en a qui y mettent une tête de loup, & d'autres y attachent les pates de ces animaux pour parure. Ces Sauvages se servent d'arcs & de fleches, & portent une massue d'un bois fort dur. Leurs villages font environnés de pieux, contre les irruptions des Matlowomekies, avec qui ils font très-fsouvent en guerre. De Laer, 1. 3, c. 14, dans fon histoire des Indes occidentales, donne la figure d'un de ces Sauvages, dont il dit que Jean Smitn, Anglois, a fait la description dans sa carte géographique. Le gras de sa jambe avoit de tour trois quarts d'aune d'Angleterre, & le reste de fon corps étoit gros & grand à proportion. Ses cheveux qui pendoient fut l'épaule droite, étoient treffés en forme de crête, depuis le front jusqu'au derriere, pasfant par le haut, & on ne lui en voyoit point sur le reste de la têre. Ses Aeches longues d'une aune & demie, avoient au bout un caillou aigu, au lieu de fer. Une peau de loup qui lui pendoit derriere le dos, lui tenoit lieu de carquois. Il tenoit l'arc d'une main & la massue de l'autre, & avoit l'air d'un homme vaillant. 1 SASSÆI, peuple de la Liburnie, selon Pline, 1. 3, c. 22. Quelques exemplaires au lieu de Saffei, portent Sessei. SASSAGNY, baronnie de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Châlons. Ce lieu est situé dans les montagnes & entouré de rochers. Il y a une petite riviere nommée la Guye, & que l'on pafle sur des planches. SASSARI OU SACER, ville de l'ifle de Sardaigne, fur la riviere de Torre, 'à fix lieues au nord d'Algieri, & environ à sept lieues au midi de Villa Aragonèse. C'est une affez grande ville, quelque peu fortifiée & défendue par un château qui n'est pas bien considérable. Les François prirent cette place en 1527, & la faccagerent. Depuis 1441, Sallari est la refidence de l'archevêque de Torre, autrefois Turris Libifssonis, qui est ruinée. * Carte marine de l'ifle de Sardaigne, chez Van Keulen. Commainville, Table des évêchés. SASSE, ville de Silésie, au diocèsede Breflaw, felon Corneille, qui ne cite point fon garant. Cette ville que je ne trouve ni dans la Silésie de Zeyler, ni dans aucune carte, se réduit apparemment à quelque petit village, remarquable pourtant par rapport à saint Hyacinthe, qui y prit naissance en 1183, & mourut à Cracovie le 15 d'aoûtte, au nom de la ville de Satala, ces mots Leg. XV. Apollina, c'est-à-dire, Legio XV. Apollinaris, surnom qui est donné à la quinziéme légion par Dion Caffius, 1. 55, p. 564, par d'anciennes inscriptions & par la notice des dignités de l'Empire. La ville de Satala, dit Procope au troifiéme livre des édifices, c. 4, étoit dans une appréhension continuelle, parce qu'étant voisine des ennemis, elle étoit encore entourée de hauteurs qui la commandoient de tous côtés. Mais, si son afsfiette étoit désavantageuse, ses murailles étoient encore plus mauvaises; car, outre qu'elles n'avoient jamais été solides, elles étoient presque ruinées par le tems. L'empereur Justinien en fit faire de neuves, d'une hauteur qui furpassoit toutes les éminences d'alentour, & d'une épailleur fuffisante pour porter une telle charge. Il fit élever en dehors une double muraille, qui donna de l'étonnement aux ennemis; de plus il fit bâtir affez proche une forteresse dans l'Osroëne. 1257. 1. SASSEBES, comté de la Transilvanie. Il est borné au nord, partie par le conté de Torda, partie par celui de Kokelvar; à l'orient par ceux de Medgies & de Ceben; au midi par celui de Sasvaros; & au couchant par le comté d'Albe Julie, dont il est séparé par la riviere de Marosch, si ce n'est du côté du nord que cette riviere coupe une petire partie du comté de Sassebes. Ce comté prend fon nom de la ville de Sassebes, qui est le chef-lieu. Ses principales places font : 2. SASSEBES ou MILLENBACH, ville de Transilvanie, dans le conté auquel elle donne son nom, & dont elle est le chef-lieu. C'est une ville fortifiée au confluent de deux petites rivieres, qui à quelque licue au-dessous se jettent dans la Marosch. SASSENAGE, CASSENATICUM, baronnie de France, dans le Dauphiné, élection de Grenoble. Selon le nobiliaire du Dauphiné, c'est la seconde baronnie de la province. Elle avoit donné le nom à une maison qui la posséda en fouveraineté jusqu'en 1297, qu'elle la soumit aux Dauphins à certaines conditions. L'ancien auteur du roman de Mélusine, en met les seigneurs au nombre de ceux qui descendoient de cette fameuse Fée, & fans doute à cause de la conformité de leurs armes avec celles des seigneurs de Lusignan, qui font gloire d'être sortis d'elle. Cette terre passa, au quatorziéme siècle, dans la maison des Berangers, seigneurs de Pont en Royans, qui se qualifioient princes de Royans, & ils firent cette acquisition par une alliance avec l'héritiere. Albert de Sassenage les obligea par son testament de l'an 1338, de quitter leur nom & leurs armes, pour prendre le nom & les armes de Sassenage, ce qu'ils firent; ainsi ils portent burelé d'argent & d'azur, au lion de gueules armé, lampasse & couronné d'or. Auparavant les armes de Berenger de Royans étoient un lion; mais on n'en connoît plus les émaux. La terre de Pont fut érigée en marquisat, & peut-être que celle de Saflenage aura été érigée en comté, car les seigneurs de Sassenage prennent aujourd'hui ce titre. Ce lieu est célébre par ses fameuses cuves, l'une des merveilles du Dauphiné, & par ses excellens fromages. Ces cuves, au nombre de deux, font dans une caverne voisine. Elles ont cela de particulier qu'elles ne se remplissent, d'une eau qui vient de dessous le rocher, que le jour des Rois; mais la plus petite de ces cuves a perdu cet avantage. L'une annonçoit la bonne ou mauvaise récolte des grains, & l'autre celle des vignes. On y trouve de plus des pierres précieuses blanches, ou d'un gris obscur de la grosseur d'une lentille: elles sont propres à faire fortir des yeux les ordures qui peuvent y entrer. SASSEUIL. Voyez SASSUOLO. SASSENBERG, bailliage du haut évêché de Munster, fur les frontieres de celui d'Osnabruck. Il prend son nom d'un château appartenant aux évêques de Munster. SASSIERGES, licu de France, dans le Berry, élection de Château-Roux, avec titre de fief. On y fait commerce de moutons. De ce lieu dépendent cinq hameaux, savoir; Greville, Blord, Chastre, Buseballe & Lairaut. Le terroir n'est bon que pour le seigle. SASSINA. Voyez SARSINA. SASSINATES, peuple d'Italie. Il en est parlé dans la table des triomphes du peuple romain. Ce sont les mêmes que les Sarfinates. Voyez SARSINA. SASSO OU SAISSo, forteresse de la Dalmatie, sur le bord du golfe de Venise, à deux milles de la forteresle de Cliffa, & à trois milles de Spalato Les Turcs, qui sont les maître de Sasso, regardent cette forteresse comme une place importante. * Davity, Dalmatie. SASSO FERRATO, bourgade d'Italie, dans l'état de l'Eglise & dans la Marche d'Ancone, près de la riviere Sentino à la gauche, vers les confins du duché d'Urbin. SASSO VIVO, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Italie, dans le diocèse de Foligni. SASSON. Voyez Sasso. SASSULA, ville d'Italie. Tite-Live, 1.7, c. 19, la met dans la dépendance des Tiburtins, à qui les Romains l'enleverent. SASSUMINI, peuple de la Gaule aquitanique, selon Pline, 1.4, c. 19. Ce peuple est absolument inconnu. II y a des manuscrits qui portent LasSUNNI, au lieu de SAS SUMINI. SASSUOLO OU SASSEUIL, ville d'Italie, au duché de Modène, dans la principauté de Carpi, & le chef-lieu d'une seigneurie enclavée dans cette principauté. Elle est bâtie au bord de la Secchia. La seigneurie à laquelle elle donne son nom, est un petit état entre Regge, Modène & les principautés de Corregio & de Carpi, & possédé par un prince de la maison d'Est, qu'on appelle communément le marquis de Saint-Martin. * La Forêt de Bourgon, Géog. hist. t. 2, p. 477. SASUM OU SASUS, petite ville de la Natolie, dans l'Amasie. On croit que c'est l'ancienne Safima. Voyez SASIMA. SASURA, ville d'Afrique propre. Ptolomée, 1. 4, c. 3, la compte au nombre des villes qui étoient au midi de Carthage, entre les fleuves Bagrada & Triton. Ortelius soupçonne que c'est la même ville qu'Hirtius appelle SARSURA. Voyez ce mor. SASURI, peuple de l'Inde. Pline, l. 6, c. 19, dit qu'ils habitoient au-delà du Gange. SASURITANUS, siége épiscopal d'Afrique. On trouve parmi les souscriptions de la lettre que les peres de la Byzacéne écrivirent dans le concile de Latran, sous le pape Martin, cette signature: Bonifacius episcopus sancta ecclefia Sasuritana. Dupin soupçonne que c'est le même siége qui est nommé ARSURITANUs, dans la notice épiscopale de la Bysacéne. SATA, ville de l'Arabie heureuse. Ptolomée, l. 6, с. 7, la marque au nombre des villes situées dans les terres. SATACHTA, village de l'Ethiopie; Ptolomée, 1.4, c. 7, le place au couchant du Nil. 1. SATAFENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés d'Afrique, où l'évêque de ce siége est qualifié cresces Satafenfis. Le siége de cet évêque est nommé Satafis dans l'itinéraire d'Antonin, qui le marque sur la route de Salde à Igillis, entre Sitifis Colonia & ad Bafilicam, à feize milles du premier de ces lieux, & à la même distance du second. 2. SATAFENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense. La notice d'Afrique fournit feftus Satafenfis. Dans la conférence de Carthage on trouve nommé Adeodatus Satafenfis, évêque catholique, & Urbatus, évêque donatiste. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 1083, t. 2, 876. SATAGE, peuple de la Pannonie intérieure, selon Jornandès. SATAGARII, peuple que Jornandès met parmi les Getes. Lichtenavius, selon le témoignage d'Ortelius, écrit Adagarii, au lieu de Satagarii. 1. SATALA, ville de la petite Arménie, selon Prolomée, 1.5, c. 7, qui la place dans les terres. Xiphilin, ex Dione in Trajano, dit que Satala & Elegia font deux villes de l'Arménie; mais il prend alors l'Arménie dans un sens étendu : car, comme le remarque Cellarius, Geogr. ant.l. 3, c. 11, Satala étoit dans la petite Arménie, & Elegeia dans la grande, au-delà de l'Euphrate, selon Etienne le géographe, qui met Satala à une assez grande distance, puisqu'il nous apprend qu'il étoit aux confins du pont Cappadocien, & Elegeia près du mont Taurus, vers les confins de la Syrie Commagene. Cette situation eft confirmée par l'itinéraire d'Antonin, qui décrit de la forte la route de Césarée de Cappadoce à Satala, après avoir passe par Armaxa, Sebaste & autres lieux : te, 2. SATALA, fiége épiscopal de la Macédoine, selon Socrate, Hift. Tripart. 1. 2, C. 32, cité par Ortelius. SATALIE, ville de l'empire Turc, en Afie, dans la Natolie, sur la côte de la petite Caramanie, au fond du golfe auquel elle donne fon nom. Quelques-uns nomment cette ville ATTALIA, parce qu'elle s'est élevée sur les ruines de l'ancienne Attalie. C'est aujourd'hui l'une des plus fortes places qui soient sous la domination du Turc. Elle est séparée en trois parties qui composent comme trois différentes villes : on voit à chacune ses murailles de séparation & des portes de fer, capables d'empêcher la communication de l'une à l'autre. Tous les vendredis on ferme toutes les portes, depuis midi jusqu'à une heure, parce que les habitans prétendent avoir une prophétie, qui leur a dit que les chrétiens doivent prendre leur ville un vendredi, entre midi & une heure. Cette ville a deux lieues de circuit. Tous les dehors font remplis de citronniers & d'orangers d'une grande beauté: ils y croissent naturellement, & fans que personne se donne la peine de les cultiver. Ce pays eft abondant en toutes choses; il produit le storax en quantité. Les chaleurs y font si excessives en été, qu'elles causent des maladies contagieuses. Alors la plupart des habitans se retirent vers les montagnes, où le vent le plus frais, les ombrages & les demeures fouterreines, que la nature & l'art y ont ménagées, leur procurent une vie délicieuse. * De l'Isle, Atlas. Lucas, Voyage. Les chrétiens y avoient élevé autrefois une fort belle église à l'honneur de la sainte vierge; mais lorsque les Turcs redevinrent les maîtres de la ville, elle fut changée en mosquée. C'est un vaisseau d'une grandeur qui surprend, & dont l'architecture est d'un bon goût. On voit par tout fur les portes & fur les murailles les écussons des chrétiens : celui de Godefroi de Bouillon s'y diftingue par sa grandeur, & par les places qu'il occupe. Enfin, il y a une chapelle dans cette mosquée, que les Turcs tiennent fermée, & dont les mahométans & les chrétiens de Satalie content des choses extraordinaires. Les mahomérans avouent que lorsqu'elle étoit ouverte, & qu'il y entroit quelqu'un de leur secte, il y périfsoit immanquablement d'une mort fatale. On voit un grand bâtiment ruiné, où l'on trouve quantité d'appartemens, une gallerie fouterreine, qui est encore presqu'entiere, aussi bien qu'une place couverte en dôme: il paroît que c'étoit le bain de ce palais. Proche de ce bain est une grande muraille fort haute, avec plusieurs niches, qui doivent avoir servi à y mettre des statues. On y en voit deux, dont l'une est presque toute rompue, enforte que l'on n'y peut rien connoître. Le corps de l'autre est habillé à la romaine; mais elle n'a ni tête ni jambes. Il paroît que ce palais étoit un sérail. Entre les chofes remarquables, qui sont dans la même ville, on peut mettre un vaisseau de pierre, qu'on dit avoir été un tombeau, & qui fert présentement de baffin à une fontaine. On remarque sur cette pierre plusieurs figures vêtues à la romaine, dont quelques-unes sont à cheval & parfaitement bien faites. Le port de Satalie est peu de chose, & ne peut recevoir que de petits bâtimens, des barques, des tartanes & de petits caïques. La rade ne laisse pas d'être belle; mais on n'y est pas en sûreté. Enfin, quoique cette ville foit confidérable, on n'y trouve ni inscriptions ni medailles anciennes; il faut les chercher un peu plus à l'orient, dans l'endroit où étoit la vieille Attalie; car de l'Isle, dans sa carte de la Grece, diftingue deux villes de Satalic; il appelle l'une Satalie la vieille, & l'autre Satalie la neuve. On trouve, dans le golfe de Satalie, diverses isles, marquées dans les cartes marines, mais qui ne sont désignées par aucun nom. Ce golfe est fort dangereux, à cause des vents impétueux qui y foufflent des hautes montagnes, fituées sur la côte de la Pamphylie. Il y a même, aux environs du golfe de Satalie, un courant qui entraîne les vaisseaux d'orient en occident. Les mariniers, & fur-tout les Grecs, commencent en cet endroit à jetter des morceaux de biscuit dans la mer, par une couturne établie depuis longtems parmi les matelots, qui, apparemment, commencerent à le pratiquer par superftition, comme s'ils eussent voulu appaiser la mer, qui est fort dangéreuse dans ce détroit, & se la rendre favorable par ce facrifice. * Dapper, Descr. des isles de l'Archipel, p. 269. Il y en a qui comprennent dans le golfe de Satalie, appellé par les Italiens golfe di Satalia, une grande partie de la mer de Pamphylie. Ils le font commencer près de la ville de Satalie, autrefois appellée Attalie, & que les Turcs appellent encore aujourd'hui Satyliach & Antali. Porcachi nomme mer de Satalie tout cet espace qui s'étend depuis le cap feptentrional de l'isle de Cypre, appellé Cormachiti, jusqu'au cap de la même ifle, qui regarde au nord-ouest, anciennement appellé Acamas, & présentement S. Epiphanio: ainsi la mer de Satalie seroit ce qu'on nommoit autrefois la mer de Pamphylie. C'est là que Porcachi mar-. que le commencement du golfe de Satalie, qu'il étend jusqu'à la mer de Rhodes. Il en fait le partage de trois cents milles d'Italie, ou de soixante dix-fept lieues d'Allemagne, quoique dans les cartes marines le cap méridional de l'isle de Cypre, appellé capo Baffo, & fitué droit au midi du cap de Saint Epiphane, ne soit placé qu'à quarante-huit lieues d'Allemagne, du cap oriental de l'isle de Rhodes, qu'on appelle capo S. Gianno ou S. Giovani. Selon d'autres, le golfe de Satalie s'étend encore davantage. Ils le terminent du côté du midi vers les côtes d'Afrique, à compter du cap Roxatim, jusqu'à l'endroit où l'Egypte confine à la Syrie; du côté du nord près des côtes de la Caramanie, dans l'Asie mineure, & du côté du couchant près de la mer de Rhodes ou de Candie. Ainsi ce golfe comprendroit la mer d'Egypte vers les côtes des provinces de Marmarica & de l'Egypte, la mer de Syrie, qui baigne les côtes de la Phénicie & de la Pamphylie, & enfin les mers de Cilicie, de Pamphylie & de Lycie, vers les provinces des mêmes noms, & qui forment les contrées méridionales de la Natolie ou de l'Asie Mineure. On dit que le golfe de Satalie, où est l'ifle de Cypre, étoit autrefois sujet à de grandes tempêtes, sur-tout depuis Noel jusqu'à l'Epiphanie; mais on ajoute que l'impératrice Héléne, mere de Constantin le Grand, revenant de Jerufalem à Constantinople, jetta dans ce détroit un des cloux avec lesquels Notre-Seigneur fut attaché à la croix, & que depuis ce tems cette mer n'a pas été, à beaucoup près, si sujette à ces tempêtes. En prenant le golfe de Satalie dans un sens étendu, on y trouve un autre grand golfe appellé par les Flamans de Dode Zee, ou la mer Morte. Son embouchure est étroite, & est du côté du midi, entre la ville de Macara & le cap de Sardeni, autrement nommé Sept-Caps, situé fur le continent de l'Asie Mineure. Ce cap forme le golfe, avec la terre-ferme de cette même contrée, à quelques lieues de Castel-Rosso, du côté du couchant. Ce golfe est nommé autrement le golfe de Macaria ou de Macari, de la ville de Macaria, située sur le continent de l'Asie mineure, au bord du golfe, du côté de l'orient. Il comprend plusieurs beaux ports; & on y voit, au devant de la ville de Macaria, une ifle inculte & déserte, devant laquelle les vaisseaux se peuvent mettre à l'ancre sur dix ou douze brasses d'eau. SATAPHARA, ville de la grande Arménie. C'est Prolomée, 1.5, c. 13, quien parle. SATARCHI. Voyez SCYTHE & TAPHRA. SATARNEI, peuple de la Sarmatie Asiatique, selon Pline. SATAROS. Voyez PATAROS. SATASIS, ville de la Mauritanie célariense, selon Ortelius, qui cite l'itinéraire d'Antonin, & ajoute que cette ville est entre Salda & Igilgilis; mais ou Ortelius se trompe, ou il a été trompé par quelque manuscrit fantif; Tome V. Ccc car dans tous les exemplaires que j'ai confultés, j'ai trouvé entre Salda & Hgilgilis une ville nommée SATAFIS, & Non SATASIS. Voyez SATAFENSIS. SATICOLA, ville d'Italie, selon Diodore de Sicile, 1. 19, c. 72, & Etienne le géographe. C'est la même qui est appellée SATICLA par Tite-Live. Voyez SATI CULA. SATICULA, ville d'Italie, dans le Samnium. Servius, in Æneid. 1. 8, v. 729, la place dans la Campanie ; mais il y a tout lieu de croire qu'elle étoit dans le Samnium. Festus le dit positivement : Saticula oppidum in Samnio captum est; pofteà coloniam deduxerunt triumviri M. Valerius Corvus, Junius Scava, & P. Fulvius Longus ex C. Kal. Januar. P. Papirio Cursore, C. Junio. II. Coff. On trouve le même témoignage dans Tite Live, l. 7, c. 32, où on lit: Ambo cum duobus ab urbe exercitibus profecti, Valerius in campaniam, Cornelius in Samnium : ille ad montem Gaurum; hic ad Saticulam caftra ponunt. On pourroit ajouter, suivant la remarque de Cellarius, Geogr. ant. 1. 2, c.9, que le passage de Virgile sur lequel Servius a fait sa note la contredit. Virgile dit : ...... Pariterque Saticulus asper. En effet, cette épithéte asper convient bien mieux à des Samnites, qui habitoient des lieux rudes, qu'à des Campaniens, que la douceur de leur climat a toujours rendus moûs & efféminés. Comme, après toutes ces preuves, on ne peut point douter que SATICULA ne fût dans le pays des Samnites, il s'enfuit que Cluvier a eu tort de la placer près de Capoue au pied du mont Tisitis, situation que Holstein, p. 260, n'a pu prouver. Avant que Gronovius nous donnât une édition de Tite-Live, la plupart des exemplaires portoient SATRICULA au lieu de SATICULA, ce qui auroit pu faire croire que c'étoit la même ville que SATRICUM. Mais, Festus & Velleius Paterculus, 1. r, c. 14, écrivent SATICULA; Virgile SATICULUS, Diodore de Sicile & Etienne le géographe SATICOLA. Le nom national étoit SATICULANI. On prétend que cette ancienne ville est aujourd'hui Saint-Agatha de Goti. Voyez ce mot. SATIO, ville de la Macédoine, selon Polybe, 1.5, & Tite-Live, 1. 17. Le premier la place sur le bord du lac Lychnidus, & le second dit qu'elle devoit être rendue aux Athamanes; ce qui a fait croire à quelques uns que par SATIO, Tite - Live & Polybe entendoient chacun une ville différente. En effet Nicolas Sanson, dans sa carte de l'ancienne Gréce, met une seconde SATIO près des Ænianes & des Dryopes, sans doute parce que Tite-Live la donne aux Athamanes; mais, à mon avis, dit Paulmier, Gracia ant. C. 35, p. 208, de Grentemesnil, Sanfon resferre le pays des Athamanes dans des bornes trop étroites. Ce peuple qui avoit son propre roi, s'étendoit fort loin dans les montagnes, & mettoit fur pied des troupes affez nombreuses; ce qui engagea les Romains à faire alliance avec leur roi contre Philipe. Dans ce tems-là les Athamanes étoient puissans, quoique leur pays n'eût pas toujours eu la même étendue. Par le paslage de Tite-Live, on peut, en quelque forte, conclure qu'ils habitoient sur les montagnes du Pinde, & depuis ces montagnes jusqu'au lac Lychnidus, & que la ville de SATIO étoit située sur la rive méridionale de ce lac. SATMALI, peuples des pays septentrionaux : Pomponius Mela, 1.3, c. 7, dit qu'ils avoient les oreilles si grandes, qu'ils pouvoient s'en entourer tout le corps. Mais Sanctius, au lieu de SATMALI, lit Otomegali. Pintaut & quelques autres lisent Panotii, ou Panufii. Dans la plupart des manuscrits il y a SATMALI, & dans les autres & Analos. Ifaac Voffius foupçonne que Pomponius Mela avoit écrit Tanuoti. Ce qu'il y a de conftant, c'est que ces hommes aux oreilles monftrueuses sont appellés par quelques auteurs Μηγαλούατοι, & par d'autres Ενοτοκοῖται, Πανῶτιοι Τανυωτοι, οι Ωτόλικνοι. Tous conviennent à dire que ces peuples avoient des oreilles si grandes & fi larges, que le jour elles leur servoient d'habits, la nuit de couverture & en été de parafol. Je m'étonne, dit Ifaac Voffius, qu'on ne se soit pas avisé de leur en faire aussi des ailes pour voler. Comme le merveilleux se répand aisément, on a aisément transplanté cerre race aux grandes oreilles de l'Inde, dans le Septentrion; car ceux qui en ont parlé les premiers les plaçoient dans l'Inde; & peut-être cette fable a-t-elle quel. que espéce de fondement; car les Malabres ont les oreilles fort longues, & croyent qu'il leur manque quelque chose, si elles ne leur descendent pas jusques fur les épaules. Ortelius cojecture, que les anciens, faute d'examen auront pu prendre pour des oreilles quelque ornement de tête particu. lier à ces peuples, & dont ils uforent pour se garantir de la neige & des autres injures du tems. SATNIOES, fleuve de l'Asie mineure, felon Homére, qui dit, Iliad. 3. v. 34, & $37, qu'il arrosoit la ville de Pedafus. Strabon, l. 13, p. 606, ajoute que ceux qui habiterent dans la suite ce pays, changerent le nom de ce fleuve, en celui de Saphnioes. SATNIUS, montagne dont parle Lycophron. Il semble qu'elle étoit quelque part dans la Gréce. Etienne le géographe, in voce Θίβρος, fait aussi mention de cette montagne; mais seulement d'après Lycophron. SATOISOSES, fleuve de la Sicile, dans la Lélégie, selon Phavorin. SATORCHÆI. Voyez TAPHRA. SATRA, ville de l'isle de Crete, selon Etienne le géographe, qui ajoute qu'on la nommoit auffi Eleutherna. SATRACHUS, montagne & fleuve de l'isle de Cypre, selon Lycophron; sur quoi Isacius remarque que quelquesuns écrivent Setrechus pour Satrachus Le grand étymologique suprime la lettre t, & lit σεραχος. SATRÆ, peuples de la Thrace. Hérodote, 1.7, n. 11, nous apprend que ces peuples passoient pour n'avoir jamais été subjugués ; & qu'ils étoient les seuls d'entre les Thraces qui avoient confervé leur liberté. La raison qu'il en donne, c'est que ces peuples habitoient sur des hautes montagnes, couvertes d'arbres & de neige; outre qu'ils étoient de bons hommes de guerre. Ils avoient chez eux une idole de Bacchus, qui rendoit des oracles comme à Delphes. SATRAIDÆ, peuple d'Afie. Denis le periégete, descript, orb. v. 1097, les place à l'occident du fleuve Indus. SATRAPARUM REGIA, ville de la Mésopotamie, se. lon Ortelius, qui cite Pline. SATRAPÉI. Voyez SATRAPENI. SATRAPENI, selon Plutarque, in Lucello, & SATRAPEI, felon Polype, 1.5, peuples de la Médie. Ils étoient dans l'armée de Tigrane, & furent mis en fuite par Lucullus. SATRAPIE, mot venu de la Perse, dont les provinces étoient gouvernées par des commandans, qui portoient le nom de Satrapes. Ptolomée, dans son second & son troifiéme livre de la géographie, en parlant des régions de l'Europe, les nomme provinces ou satrapies. Pline se sert auffi du même mot, en parlant des Indes; & ce mot qui ne fignifie proprement autre chose, qu'un pays gouverné par un seul officier, a rapport à ce que nous appellons en France gouvernemens, ce que les Italiens nomment Prefettura. &à Le mot Satrape, dit dom Calmet, fignifie proprement un général d'une armée navale; mais depuis il fut communénient donné aux gouverneurs des provinces, & aux principaux ministres des rois de Perse. Nous les trouvons même bien long-tems avant les rois de Perse, dans les fatrapies des Philistins. Il est vrai que les satrapes des Philistins font appellés dans l'hébreu feranim; d'où vient le nom de surénes, qui étoit un nom de dignité chez les Perses. Pour ce qui est du nom de fatrape, dont il s'agit ici, je le trouve dans le chaldéen de Daniel, c. 111, V.2, dans Esdras & dans Esther, sous le nom d'Achasdarpané, d'où les Grecs ont fait Satrapa. Ce terme selon son étymologie, signifie un grand qui voit la face du roi, ou les portiers de la majesté. On trouve dans Jérémie, c. 51, v. 27, & dans Nahunı, le nom de Tapfar que les interprétes traduisent par Satrapes. * Judic. c. 3, v.3, Plutarch. in Craflo. 1 Esdr. c. 8, v. 36. Efth. c. III, V. 12. SATRIA, ville d'Italie, selon Etienne le géographe, qui donne au peuple le nom de Satriani. 1. SATRIANI. Voyez SATRIA. 2. SATRIANI, peuple de la Gréce, à ce qu'il paroît par un paffage de Quinte-Curse, 1. 5. SATRIANO, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, près du golfe Squillace, à trois ou quatre lieues de la ville de ce nom, en tirant vers le midi. |