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1260. Elle fut donnée à des religieux en 1440. Elle est réguliere.

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& flanqué de cinq grosses tours. La cour en est petite & fermée du côté de l'avenue par une très belle grille de fer. L'appartement du roi est grand, commode & magnifiRAMESSÉS, ville bâtie par les Hébreux, du tems quement meublé. La premiere piece dont il est composé, qu'ils étoient en Egypte. (Exod. 1, 11.) Elle prit appaest une grande salle de cinquante pieds de longueur, sur en- remment fon nom du roi du pays, qui les faisoit travailler. viron trente de largeur. Cette piéce est toute lambrissée, & On n'en fait pas la situation. Herodote, 1. 2,6. 59,716 165, ornée des portrais de Louis XIV, de M. le dauphin son fils, parle de Papremise, dans la basse Egypte, & Pline, 1.6, de M. le dauphin son petit-fils, de Me. la dauphine morte c. 27, joint les Ramises & les Patamiens aux Arabes, du en 1712, du roi d'Espagne Philippe V. & de la feu reine côté de l'Egypte. Sur quoi D. Calmet, Dict. remarque sa premiere femme. Une grande carte du duché de Ram- que ces Ramises & ces Patamiens étoient apparemment bouillet, peinte fur toile & ornée d'une belle bordure, les peuples qui habitoient les villes de Pithom & de Raoccupe un espace de vingt-sept pieds de long, sur douze messès. de large. C'est un morceau magnitique dans son genre, & qui a couté dix mille écus. Les autres appartemens au nom bre de vingt-deux font tous différemment meublés, & ne se ressemblent que par la propreté & la richesse des meubles. Les appartemens du bas font au rez-de-chaussée du jardin, & tous aussi-bien éclairés que ceux d'en-haut. Il y a une grande salle à manger, qui est toute incrustée de marbre, & qui seroit une piece parfaite, si elle n'étoit un peu balle. En face du château, ou du côté des jardins, est une grande piéce d'eau de cent quatre-vingts toises de longueur, laquelle en cet endroit communique avec un beau canal qui regne le long du jardin, & qui sans compter le retour qu'il a du côté de la futaye, & du côté de l'abreuvoir, a environ trois cents quatre-vingts toises de longueur sur vingt de largeur.

Le jardin eft fort grand, &, pour ainsi dire, partagé en deux par le château. D'un côté c'est un spacieux quinconce de tilleuls nouvellement plantés ; & de l'autre ce sont plusieurs compartimens de gazon & de fleurs, parmi lesquels il y a une grande & belle piéce d'eau. Le jardin de ce même côté est bordé par deux longues allées de tilleuls. Depuis quelques années on a fait une magnifique piéce d'eau entre ce jardin & le grand chemin de Chartres. Elle a quatrevingt-dix toises de longueur sur quarante-cinq de largeur.

Le parc contient deux mille quatre cents arpens, en y comprenant les aggrandissemens que l'on y fit en 1712, &

en 1713.

La forêt ou les bois consistent en vingt-huit mille deux cents soixante & onze arpens, dans lesquels on a tracé plus de trois cents lieues de routes pour le plaisir de la chafle.

La terre de Rambouillet n'étoit autrefois qu'un marquifat, qui passa de la maison d'Angennes dans celle de Sainte-Maure Montaufier, & de celle-ci dans celle d'Uzès. Elle fut ensuite vendue à M. d'Armenonville, qui la vendit à M. le comte de Toulouse. Jusqu'alors ce n'étoit qu'une zerre d'environ dix mille livres de rente; mais elle a aujourd'hui trente à trente-cinq lieues de pourtour, & vaut plus de cent mille livres de rente. Louis XIV l'érigea en duché-pairie en 1714.

François I mourut dans le château de Rambouillet en 1547, & fon cœur fut porté dans l'église des religieuses de Haute-Bruyere, où il est sous un pilier de marbre.

RAMBURE, bourg de France dans la Picardie, en Vimieu, élection d'Amiens. Il y a environ mille habitans. C'est une ancienne châtellenie & firie, située dans une plaine, à quatre lieues d'Abbeville, à une & demie d'Oifemont, & à égale distance de Gamaches. La cure vaut mille livres de rente, & dépend du chapitre de saint Firmin d'Amiens. Le terroir est excellent pour les blés & autres grains. Il y a un beau & fort château à l'antique.

RAME OU ROAME, ville d'Italie, dans les Alpes: l'itinéraire d'Antonin la marque sur la route de Milan à Arles, en prenant par les Alpes Cottiennes. Elle étoit entre Brigantio & Eburodunum, à dix-neuf milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. C'est maintenant

un village du Dauphiné, sur la Durance, à deux lieues audessous d'Ambrun, près du passage des Alpes, appellé le Pertuis Rostan. Il y avoit du tems de l'empereur Frideric Barberousse, près de ce lieu, une mine d'argent, que ce prince donna aux dauphins.

RAMERU, Ramerucum, bourg de France, dans la Champagne, élection de Troyes, sur la riviere d'Aube, au levant d'Arcis. C'est une baronnie qui appartient depuis long-tems à la maison de Luxembourg. Ce bourg eft encore remarquable par une abbaye de l'ordre de câteaux, appellée la piété. Erard, comte de Brienne, & Philippine de Champagne, sa femme, la fonderent pour des filles, en

1. RAMETH ou RAMATH, (2) ou BEER-RAMATH, (6) Ou RAMOTH DU MIDI: (c) tous ces noms ne signifient que la même chose; savoir une ville de la tribu de Simeon, dans la partie méridionale de cette tribu.* (4) Jofué, 19, 21. (b) Josué, 19, 8. (c) 1 Reg. 30, 17.

2. RAMETH, ville de la tribu d'Islachar. Il en est parlé dans Josué, 19, 21. C'est la même qui est appellée Ramoth, dans le premier livre des Paralipomenes, 6, 73, & c'est apparemment encore la même, qui est appellée Jaramoth, dans Josué, 21, 29. C'étoit une ville attribuée aux Lévites.

RAMETTA. Voyez ROMETTA.

RAMEY, abbaye de filles, ordre de câteaux, dans le Brabant Walon, fur la Geete, une lieue au-dessus de Judoigne, & dépendante pour le spirituel du diocèfe de Namur.

RAMHERMEZ. Voyez au mot RAM, l'article RAMHERMES.

RAMHERMOZ ou RAMHORMouz, ville de la petite province nommée par par les Arabes Ahuaz, & qui fait partie de l'ancienne Chaldée. Soliman Farfi, dont la mémoire est en bénédiction parmi les Arabes & les Perfans, étoit natif de cette ville. * D'Herbelot, Biblioth. or.

RAMI. D'Herbelot dit : Cezirat al Rami, c'est-à-dire, l'ifle de Rami. C'est une des isles de la mer des Indes, qui n'est éloignée de celle de Serendib ou Ceylan, que de trois journées de navigation. Son terroir est très-fertile, & porte l'arbre que les Arabes appellent Bacam, & que nous nommons le bois de bréfil, qui fert à la teinture. On y trouve aussi l'animal que les Arabes & les Persans appellent kerkedan, qui est le rhinoceros.

RAMIERS, (iflet à) petite ifle, baye ou rocher dans l'Amérique septentrionale, située auprès de la paroisse du Lamentin, & vis-à-vis à une lieue, au fud du fort Royal de la Martinique; ce rocher prend son nom de la quantité de ramiers que l'on y trouve ordinairement.

RAMILLIES, village des Pays-Bas, dans le Brabant, dans la partie méridionale du quartier de Louvain, vers la source de la Geete. Ce village n'est remarquable que par la bataille qui s'y donna en 1706, de 23 de Mai, & que les alliés, commandés par le lord duc de Marlebourong, gagnerent fur les François, qui avoient à leur tête l'électeur de Baviere & le maréchal duc de Villeroy.* De l'Isle, Carte du Brabant.

RAMISI, peuples Arabes, selon Pline, 1.6, c. 28, qui les place aux environs de l'Arabie déferte.

RAMLAH, ville du pays que les Arabes appellent Falastin, qui est la Palestine. Cette ville est située à une petite journée de Jerufalem. Les Musulmans réverent affez près de ce lieu le tombeau de Locman, surnommé Alkakim le Sage, aufli-bien que les sépulcres de foixante & dix prophetes, qu'ils croyent y être enterrés. C'est cette même ville que nos voyageurs appellent Rama, par où passent les pélerins qui débarquent à Jafa, pour aller à Jerufalem. * D'Herbelot, Biblioth. or.

RAMLAS (le royaume de) étoit un démembrement de Kempire des Seljoucides d'Iconium. Les émirs de cet empire s'emparerent de tous les pays voisins, & formerent onze petits royaumes dans l'Afie mineure. Celui de Ramlas étoit poflédé par Arkhan, fils de Mantascha: la capitale étoit Foukeh. Il pouvoit mettre trois mille hommes fur pied. Ces princes, dans la suite, devinrent les plus puisfans de tous ceux qui avoient partagé l'empire des Seljoucides: ils soumirent tous les autres émirs; enfin c'est le berceau de l'empire ottoman. Hist. générale des Huns, par M. de Guignes, 1.3, P. 76, 77.

RAMMEKENS OU RAMEKENS, forteresse des PaysBas, dans l'isle de Walcheren, fur la mer en Zeelande. Elle

1

est à une petite lieue de Flessingue, & à une grande lieue de Middelbourg. On la nomme autrement Zeebourg. *Dict. géog. des Pays-Bas.

RAMMELSBERG, grande montagne d'Allemagne, (a) dans la Saxe, au-dessus de la ville de Goflar. Elle n'est couverte que de broussailles, comme un désert. D'un côté elle touche au Hartz. Au pied on voit une belle fontaine, (b) nommée la fontaine des enfans, parce que sous la voute qui la couvre, il y a deux enfans de pierre. Après la mort de l'empereur Otton le Grand, les mines de cette montagnes ont appartenu aux empereurs jusqu'à l'année 1235. Mais fous le régne de l'empereur Fréderic II, le duc Otton, tige de tous les ducs de Brunswig-Lunebourg, 'en fut investi à la diete de l'empire, tenue à Mayence le 21 d'août 1235. Sa postérité les posséda jusqu'à l'an 1359, qu'Ernest l'aîné, duc de Grubenhagen, Magnus l'aîné, duc de Brunswig, & Ernest le jeune, duc de Gottingen, les engagerent au magistrat de la ville de Goflar, qui les posséda tranquillement l'espace de cent quatre-vingtdix ans, jusqu'à ce que Henri le jeune, duc de Brunswig & de Lunebourg, les retira en 1552, après de grandes contestations. Ces mines, avec leurs dépendances, resterent dans sa maison jusqu'en 1634, que sa postérité mâle étant éteinte, ses héritiers les ont poslédées en commun, en vertu de l'accord fait entr'eux. On y trouve de l'argent & d'autres métaux & minéraux, dont on peut voir la qualité & le nombre dans l'auteur cité en marge.* (a) Zeyler, Topog. (b) Ducat. Brunswic-Luneb. p. 169.

RAMNUS. Voyez RHAMNUS. RAMOTH, ville célébre dans les montagnes de Galaad, On l'appelle souvent Ramoth de Galaad, quelquefois Romoth simplement; quelquefois Ramoth de Mass pha, (a) ou de la fentinelle. Joseph la nomme Ramathan, ou Aramatha. Elle appartenoit à la tribu de Gad: elle étoit affignée pour demeure aux Lévites, (b) & c'étoit une des villes de refuge d'au-delà du Jourdain. (c) Ramoth devint célébre, durant les regnes des derniers rois d'Israël, & fut l'occafion de plusieurs guerres, entre ces princes & les rois de Damas qui l'avoient conquise, & fur lesquels les rois d'Israël, à qui elle appartenoit, vouloient la res prendre. (d) Joram, roi de Juda, fut dangereusement blessé au fiége de cette place, (c) & Jéhu, fils de Namsi, y fut sacré roi d'Israël par un prophéte, envoyé par Elisée. (f) Achab, roi d'Israël, fut tué dans un combat, qu'il livra aux Syriens devant cette place. (8) Eufébe dit, que Ramoth étoit à quinze milles de Philadelphie, vers l'orient. Saint Jerôme la met dans le voisinage de Jabock, & par conféquent au septentrion de Philadelphie. * (a) Josué, 13, 26. La vulgate en fait deux villes, Ramoth & Masphé. (b) Deuter. 4, 43, 20, 8. (c) Josué, 20, 8, 31,37. (d) 3 Reg. 22, 3, 4. & seq. (*) 4 Reg. 8 Par. 22, 5. (f) 4 Reg. 9, 1, 2, 3, &c. (8) 8)

28,

,29.2

2 Par. 18,3,4,5, &c.

e

,

RAMPANO, RAPANI, ou RAPINI, port & bourgade de la Morée, dans le Brazzo di Maina, sur la côte du golfe de Colochine. Le port Rapani, selon la Guilletiere, dans sa description d'Athènes, ancienne & nouvelle, page 66, étoit autrefois la ville de Geronthra. Ce port se découvre de loin, fur-tout quand on vient du sudfud-eft, à cause de deux montagnes, extrêmement rondes qui l'enferment. Il y a dans cet endroit de la côte des caux douces qui font excellentes.

1. RAMSEY, bourg d'Angleterre, dans Huntingtonshire. Il a droit de marché public, & il a été fameux autrefois par les richesses de fon abbaye. * Etat présent de la grande Bretagne. t. 1, p. 74.

2. RAMSEY, bourg d'Angleterre dans l'isle de Man. Il est situé fur la côte orientale, & il ne faut pas le confondre avec celui qui fait le sujet de l'article précédent. * De l'Isle, Atlas. Robert.

RAMSLO OU RAMESLO, chapitre d'Allemagne, au duché de Lunebourg. Il doit sa fondation à faint Anscher, archevêque de Hambourg, qui étant contraint de se sauver avec son clergé, pour éviter la fureur des Pirates, qui pillerent & brûlerent la ville de Hambourg, trouva une dame charitable, nommée Jekia, laquelle lui donna un terrein pour bâtir une habitation dans un bois, nommé Ramsloa. L'empereur Louis le Débonnaire, engagea Walgare, évêque de Werden, dans le diocèse duquel se trouvoit ce lieu, à le céder à l'archevêque de Hambourg. Cette

cession ayant été faite, les bâtiment furent augmentés, de maniere que le service divin s'y faifoit avec décence. Le tout subsista dans un état floriffant jusqu'aux guerres qui agiterent l'empire, sous le régne de l'empereur Charles V. Le chapitre fut alors dispersé, & les bâtimens ruinés. On les a pourtant rétablis depuis, & il y a encore aujourd'hui un doyen & des chanoines. * Zeyler, Topog. Ducat. Brunswic-Luneb.

RAMULA, nom que Guillaume de Tyr, 1.10, c. 16, donne à la ville de Rama ou Rames, dans la Palestine Voyez RAMA, no 3.

RANAH, RANEH OU RANEG. C'est le nom d'une ifle de la mer d'Oman & Etkend, qui est l'ccéan éthiopique que les géographes orientaux placent dans le premier climat, à cent milles ou environ des côtes de Zanguebar & de la Cafrerie. Cette ifle jette du feu, auffi-bien que plusieurs autres ifles plus petites qui font à l'entour; & l'on y voit des ferpens si terribles, qu'ils renversent les hommes, & même les buffles. Abdal Moal écrit dans le premier climat de sa géographie perfienne, que le nom de Raneg' se donne à toutes les ifles qui font dans l'océan éthiopique ou méridional, & qui jettent du feu; mais que la plus grande de toutes porte en particulier le nom de Serendah. * D'Herbelot, Biblioth. orient.

RANALS, RONALS, RONANS ou RONALSA. Ce nom est commun à deux ifles, comprises parmi les Orcades, & que par opposition on nomme North-Ronalfa & SouthRonalfa. L'état présent de la grande Bretagne, t. 2, p. 303, dit que North-Ronalsa est, de toutes les Orcades, celle qui avance le plus du côté du nord, & qu'elle a environ trois milles de longueur, & un demi-mille de largeur. Quant à l'ifle South-Ronalsa, voyez au mot Ifle, l'article l'ifle de South-Ronalfa. Corneille, Dit. qui cite Maty, met fur le compte de ce dernier une impertinence dont il n'est pas coupable: il lui fait dire, que ces deux ifles ne sont séparées de l'Ecoffe que par le détroit de Pichtland. Comment une ifle au nord des Örcades, & une isle au fud des Orcades, pourroient-elles avoir un détroit commun ? La bévue est de la façon de Corneille, qui a attribué à ces deux ifles co que Maty dit seulement de l'iste de South-Ronalfa.

RANCE, riviere de France, dans la Bretagne. Elle a sa source dans les bois du diocèfe de faint Brieu, près de Moncontour, & après avoir paffé au bas de la ville de Dinan, & dans le monastère de faint Magloire de Léon, elle va se perdre dans la mer à la tour de Solidor, près de saint Malo. * Coulon, Riviere de France, p. 226.

RANCHERIA, ifle de la mer du sud, au nord de l'isle de Quibo, & au fud-ouest de celles de Canales & de Cantarras. L'ifle de Rancheria, dit Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, c. 8, n'est pas grande. On y voit quantité d'arbres de palme marie. Cet arbre est grand & droit, & il a la tête petite; mais il est fort différent du palmier, nonobstant la ressemblance des noms. Il est fort estimé pour faire des mâts, parce qu'il est fort, & de bonne longueur. Les veines de ce bois ne vont pas droit tout le long de l'arbre, mais circulent tout à l'entour. Ces arbres croiffent en plusieurs endroits des Indes occidentales, & les Anglois, aussi-bien que les Espagnols, s'en fervent beaucoup.

1. RANÇON, petite riviere de France, dans la Normandie, au pays de Caux. Elle a sa source au nord du village de Rançon, pasle à saint Vandrille; & après avoir fait tourner quelques moulins, & reçu le ruisseau de Caillouville, elle va se décharger dans la Seine, près de la ville de Caudebec. * Corn. Dict.

2. RANÇON, bois de France, dans la basse Marche: il dépend de la maîtrise des eaux & forêts de Gueret, & contient onze cents quatre-vingt-dix arpens.

3. RANÇON (cap de la) ou rescate. Cap d'Afrique sur la côte occidentale, entre Arguin au nord, & Portendic au midi. Carte de l'océan occid. par M. Bellin.

RANCULAT, ville aux environs de la Syrie & de l'Euphrate, felon Guillaume de Tyr, cité par Ortelius, Thefaur.

RANCY-LES VILLARO, paroisse de France, dans la Bourgogne, recette de faint Laurent, sur le bord de la riviere de Seille. C'est un pays de plaines, & le passage pour aller de Louhans à la riviere de Sône.

RANDANS, en latin Randanum, ville de France, dans la basse Auvergne, près de l'Allier, entre Maringues & Vichy.

Le connetable du Guesclin mourut de maladie le 13 Juillet l'an 1380 devant cette place qu'il affiégeoit. RANDASSO, ville de Sicile, dans le Val Demone, vers la source de la riviere Cantara, au pied du mont Etna, du côté du nord. Tout auprès de cette ville, du côté du couchant, on voit les ruines de Randasso-Vecchio, qui étoit, selon les apparences, l'ancienne Tiffa. * De l'Ifle, Atlas.

RANDASSO-VECCHIO. Voyez l'article précédent. RANDEIA, ville de l'Arménie, sur le bord du fleuve Arsanius, selon Ortelius, Thefaur. qui cite un fragment de Dion Caffius.

RANDERSEN ou RANDE, en latin Randrufium, ou Randrufia Civitas, ville du Danemarck, dans le nord Jutland. Elle n'est pas éloignée de l'embouchure de la riviere Gude ou Gute, dans la mer Baltique. Aux environs on recueille beaucoup de bled, & la pêche du saumon est considérable. Cette ville est fort ancienne. Abel duc de Schleswic, la brûla en 1247. Le comte Gerhard de Holstein, surnommé le Chauvre, y fut tué en 1340.* Rutgeri Hermannida, Descr. Daniæ, p. 770.

RANDULFO, (S. André de) abbaye d'hommes, ordre de saint Benoît, en Portugal, dans la province EntreDuero e Minho, au diocèse & à deux lieues au nord de Brague. Elle est considérable.

RANGAMATI, ville des Indes, à l'extrémité des états du grand Mogol, du côté de l'orient, à 27d de latitude nord. On prétend que de cette ville on peut se rendre en quinze jours à la province d'Yunan, dans la Chine. Mais les chemins ne sont aucunement frayés, & le milieu des terres eft occupé, à ce qu'on assure, par des princes, qui refusent de donner passage aux étrangers. On regarde le voyage de Daca à Rangamati comme très-dangereux; & c'est un proverbe commun à Bengale, que de deux personnes qui vont à Rangamati, il y en a toujours une qui reste. Le pere Barbier, missionnaire de la compagnie de Jesus, a fait cette route, & nous en a donné une description, Lettres édif. t. 8, p. 406. Nous partimes, dit-il, de Daca auffi-tôt après la fête des Rois, pour Rangamati, & nous fumes trois semaines à nous y rendre, à cause de la violence des courans qui obligeoient sans cesse de hâler la cordelle. L'eau étoit extrêmement claire : aussi ne navigeoit-on plus sur le Gange, dont l'eau est par-tout bourbeuse, mais sur une riviere particuliere, qui venant de l'est, se jette dans le Gange, au-deslous de Daca, de laquelle on ne connoît pas encore la source. Le cinquiéme ou fixieme jour, continue le pere Barbier, nous abordames à une bourgade toute chrétienne, nommée Offumpur, où nous ne restâmes qu'un jour. La route que nous trouvâmes fut pénible. C'étoit un pays désert, dont le climat est très froid. La riviere, comme il arrive en cette saison, étoit couverte de continuels brouillards, qui ne permettoient pas de voir à dix pas. Le courant d'ailleurs étoit rapide, & des pierres à fleur d'eau, & en d'autres endroits des bancs de sable présentoient des périls continuels.

Lorsque le pere Barbier & sa compagnie furent arrivés à Rangamati, ils ne trouverent que des gens pâles, défigurés, qui portoient fur le visage les indices de la fiévre qui les confumoit au-dedans. Il apprit d'eux que la contrée avoit été infettée d'un monstre épouvantable; c'étoit un ferpent d'une grosseur fi prodigieuse qu'en rempant, il frayoit un chemin de huit ou dix pieds de large. Il se reti

avec lesquels ils furent emportés par le courant. Le stratagême réussit: le dragon les ayant vûs, descendit pour les engloutir; mais il y resta déchiré par cette quantité de crocs & de harpons qu'il avoit avallés. Pour moi, ajoute le pere Barbier, j'ai compté dans ce parage jusqu'à onze crocodiles étendus sur le sable, dont trois ou quatre paroissoient avoir vingt-cinq ou trente pieds de longueur.

RANGERAID, petite ville d'Allemagne, au duché de Juliers, près de Gelekirck, sur la riviere de Worm. Cette place fut prise en 1642, par M. Rosa, général-major du duc de Saxe-Weimar. * Zeyler, Topogr. Ducat. Jul.

RANGEVAL ou RAINVAL, en latin Regalis Vallis: abbaye de France, au diocèse de Toul, vers les confins du Barrois, à une grande lieue de Commerci. C'est une abbaye de l'ordre de prémontré, en régle, élective & de la réforme. Elle fut fondée en 1140, par Raynard, comte de Bar.

RANGNIT, ville du royaume de Prusse, dans le cercle de Samland, sur le bord méridional de la riviere de Niemen, à quelques milles des confins de la Samogitie. * Homan, Carte du royaume de Prusse.

RANRAN, province des Indes, au royaume de la Cochinchine, dans sa partie méridionale. Cette province est fort belle, pleine de ports de mer, & de grandes rivieres qui donnent beaucoup de commodité à ceux qui voyagent. Le roi a plusieurs galeres dans les ports de cette province, afin d'empêcher les invasions de Champa, qui est limitrophe. C'est dans cette province qu'on trouve le plus précieux calamba & les nids qui donnent si bon goût aux viandes. La capitale de la province, s'appelle auffi RANRAN. * Le P. Alexandre de Rhodes, Voyage, 2 F.

C. 17.

RANI ou RAMI, peuples de la Sarmatie Asiatique, selon Pline, 1.6, 6. 7. Le P. Hardouin préfére la derniere ortographe.

RANIENSIS: Elianus episcopus Ranienfis assista au concile de Constantinople, tenu sous l'empereur Theodofe le Vieux. * Ortelius, Thefaur.

RANSTAD, village d'Allemagne, dans la Misnie, au diocèse de Mersbourg. C'est là que fut conclu le traité de paix de l'an 1707, entre Charles XII, roi de Suede, & le roi Auguste.

RANTZOW, château d'Allemagne, au duché de Holstein, dans la Wagrie, au nord d'Eutin & de Ploen. (Rutgeri Hermannid. Descr. Daniæ, p. 1004.) C'est l'ancienne résidence des comtes de la maison de Rantzawa Henri de Rantzaw, gouverneur du duché de Holstein, pour le roi de Danemarck, fit dénmolir l'ancien château, & en fit bâtir un d'une belle architecture, & à l'italienne, en 1595. Ce seigneur avoit alors soixante-dix ans ; ce qui occasionna les vers suivans, qu'il fit mettre sur une pierre du château :

Hac domus eft domuum forsan poftrema mearum,
Inftat enim vite jam prope meta mea.
Hoc opus eft operum poftremum forte meorum,
Sentio enim gelidam non procul effe necem.
Quare trado manum : mortalia cuncta valetes
Mê domus in celfo eft adificanda Polo.

RAOLCONDA, lieu des Indes, renommé par une mine de diamans qui s'y trouve. Il est sur les terres du roi de Visapour, dans la province de Carratica, à cinq journées de Golconde, & à huit ou neuf de Visapour. Du tems que Tavernier écrivoit la relation de son voyage des InRaolconda avoit été découverte. Tavernier, Voyage des Indes, 1.2, C. 15.

roit d'ordinaire dans une montagne peu éloignée de Ran-des, il n'y avoit que deux cents ans que cette mine de

gamati, en remontant la riviere. De-là il découvroit aisément le cours du fleuve, & aussi - tôt qu'il appercevoit quelque bateau, il descendoit à tems, se plongeoit dans l'eau, renversoit le bateau, & dévoroit tous ceux qui y étoient. Ce fléau dura jusqu'à ce qu'un criminel condamné à mort s'offrit de purger le pays de ce monftre, pourvû qu'on lui accordât la vie. Son offre ayant été acceptée, il trouva moyen de remonter la riviere jusqu'au-dessus de l'endroit où étoit le dragon. Il construifit plusieurs figures d'hommes de paille, qu'il couvrit de vêtemens, & dont le corps étoit rempli d'hameçons, de crocs, de harpons qui tenoient à différentes cordes attachées à un même cable, qui étoit fortement lié au pied d'un arbre. Il lança à l'eau ces hommes de paille, plantés sur des bananiers Hottans,

La terre est sablonneuse, & pleine de roches & de taillis autour de la mine, à peu près comme autour de Fontainebleau. Il y a dans ces roches plusieurs veines, tantôt d'un demi-doigt de large, & tantôt d'un doigt entier. Les mineurs ont de petits fers crochus par le bout : ils les fourent dans ces veines pour en tirer le fable ου la terre qu'ils mettent dans des vaisseaux; & c'est dans cette terre qu'on trouve les diamans. Cependant comme ces veines ne vont pas toujours droit, & que tantôt elles montent, tantôt elles baissent, ils sont contraints de caffer ces roches, en suivant néanmoins toujours la trace des veines. C'est dans cette mine de Raolconda, que se trouvent

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les pierres les plus blanches d'eau; mais le mal est, que pour tirer plus aifément le sable de ces rochers, on donne de fi grands coups d'un gros levier de fer que cela met des glaces dans le diamant. C'est ce qui fait qu'on trouve à cette mine quantité de pierres foibles; car dès que les mineurs voyent une pierre où la glace est un peu grande, ils se mettent à la cliver, c'est-à-dire, à la fendre, à quoi ils ne font pas beaucoup plus stylés que nous. Ce sont les pierres que nous appellons foibles, & qui font de grande montre. Si la pierre est nette, ils ne font que la passer dessus & dessous la roue, & ne s'amusent point à lui donner de forme, de peur de lui ôter son poids. S'il y a quelque petite glace, ou quelques points, ou quelque petit sable noir ou rouge, ils couvrent toute la pierre de facettes, afin qu'on ne voye point les défauts qu'elle a; & s'il y a quelque glace fort petite, ils la couvrent de T'arrête de l'une des facettes. Mais il faut remarquer que le marchand aimant mieux un point noir dans une pierre qu'un point rouge, quand il y a un point rouge, on brûle la pierre, & il devient noir.

Le négoce se fait aux mines librement & avec facilité. On paye, de tout ce que l'on achette, deux pour cent au roi, qui tire auffi un droit des marchands, pour avoir la permiffion de faire miner. Ces marchands, après avoir cherché avec les mineurs, qui savent les endroits où l'on peut trouver des diamans, prennent une place d'environ deux cents pas de tour, où ils employent cinquante mineurs & quelquefois cent, felon qu'ils veulent que le travail aille vite. Du jour que l'on commence à miner, jusqu'à ce que l'on finiffe, ces marchands, pour cinquante hommes, payent tous les jours au roi deux pagodes, & quatre quand ils en employent cent. Ces pauvres gens ne gagnent tous les ans que trois pagodes, encore faut-il qu'ils foient de ceux qui savent bien leur métier. Comme leurs gages sont fi modiques, ils ne se font point un scrupule, en cherchant parmi le sable, de cacher, s'ils peuvent, une pierre à leur profit ; & comme il font tout nuds, à la réserve d'un petit linge qui leur couvre ce que la pudeur ne permet pas de nommer, ils tâchent adroitement d'avaler cette pierre. Pour prévenir ces larcins, fur cinquante mineurs il y a douze à quinze personnes gagées du marchand, pour prendre garde qu'on ne dérobe rien. Si par hafard un mineur trouve une pierre qui pese au-delà de sept à huit mengelins, il court la porter au maître qui fait miner, & il a pour récompense le farpo, qui est une piece de toile pour faire un toque ce qui peut valoir vingt-cinq à trente sols. Outre cela il a demi-pagode, ou même une pagode, quand on ne lui donne pas le ris & un plat de sucre. Les marchands, qui vont à la mine pour négocier, se tiennent dans leur logis, & tous les matins sur les dix à onze heures les maîtres des mineurs, après qu'ils ont diné, (car les banianes ne sortent jamais de leur logis fans avoir lavé leur corps, & fans avoir mangé ;) ces maîtres des mineurs, dis je, leur apportent des diamans pour les leur faire voir. Si les parties sont grofles, & qu'il y ait plusieurs pierres qui pourroient valoir depuis deux mille jusqu'à quinze ou feize mille écus, ils les laissent & les confient au marchand étranger pendant sept à huit jours ou davantage pour les bien considérer. Quand ils reviennent, il faut que le marchand, fi les pierres lui conviennent, conclue en peu de tems le marché, autrement celui à qui appartient les pierres les reprend, les lie dans le coin de sa ceinture ou de sa toque, ou de sa chemise, & s'en va sans qu'on revoye jamais les même pierres; ou du moins elles sont mêlées avec d'autres, s'il revient pour apporter une autre partie. Lorsque le marché est conclu, l'acheteur donne un billet de la somme pour l'aller prendre auprès du cheraf, qui est celui qui donne & reçoit les lettres de change. Si l'on est convenu de payer dans trois ou quatre jours, & qu'on fasse attendre davantage, il faut payer au vendeur sur le pied d'un & demi pour cent par mois d'intérêt. Le plus souvent quand on fait que le marchand est solvable, on aime mieux une lettre de change fur Agra, ou fur Golconde ou sur Visapour, & principale ment sur la ville de Surate, où l'on va achetter des marchandises qui viennent avec les vaisseaux étrangers.

Il y a du plaisir à voir venir tous les matins les jeunes enfans de ces marchands, & d'autres gens du pays, depuis dix ans jusqu'à quinze à seize, qui vont s'afleoir sous un gros

arbre qui est dans la place du bourg. Chacun a son poids de diamans dans un petit fac pendu à un de ses côtés : de l'autre une bourse attachée à sa ceinture, où il y en a tel qui aura jusqu'à cinq ou fix cents pagodes d'or. Ils font là affis en attendant que quelqu'un leur vienne vendre quelques diamans, soit du lieu même, ou de quelqu'autre mine. Quand on leur apporte quelque chose, on le met entre les mains du plus âgé, qui est comme le chef de la bande. Il regarde ce que c'est, & le mettant dans la main de celui qui est auprès de lui, la pierre va de main en main jusqu'à ce qu'elle revienne à la sienne, sans qu'aucun d'eux dise mot. Il demande ensuite le prix: & fi par hafard il l'achette trop cher, c'est pour son compte. Le soir, tous ces enfans font une somme de tout ce qu'ils ont achetté, & regardent leurs pierres & les mettent à part, selon leurs eaux, leurs poids & leur netteté. Puis ils mettent le prix pour chacune à peu près comme elles se pourroient vendre aux étrangers, & par ce dernier prix il voyent combien il est plus haut que celui de l'achat. Ensuite ils portent leurs pierres aux gros marchands, qui ont toujours quantité de pierres à assortir; & tout le profit est partagé entre ces enfans, le premier d'entr'eux ayant néanmoins un quart pour cent de plus que les autres. Quelque jeunes qu'ils soient, ils savent si bien le prix de toutes les pierres, que si l'un d'eux à acheté quelque chose, & qu'il veuille perdre demi pour cent, un autre lui rend son argent.

RAON OU RAON-L'ETAPE, ville du duché de Lorraine, au diocèse de Toul, dans le comté de Salmes, au pied du mont Vauge, à l'endroit où la riviere d'Etape se décharge dans la Meurte; ce qui l'a fait appeller Raon-l'Etape, pour la diftinguer de Raon-fur-Plaine, bourg de la même contrée, situé à la source de la riviere de Plaine. La ville de Raon & celle de Saint-Dié ou Saint-Diey, font chef-lieu d'une prévôté.

La PRÉVÔTÉ DE RAON & DE SAINT-DIE OU SAINTDIEY, a été mise par les ducs de Lorraine sous le bailliage de Nancy. Elle est dans les montagnes de Vauge, & s'étend jusqu'aux confins de l'Alface. La La vallée dans laquelle la ville de Saint-Diey est située, s'appelle le Val de Galilée, qui est entre de fort hautes montagnes ; & le lieu où cette ville est située s'appelloit Junctura ou les Jointures. Ce n'étoit qu'un affreux désert, lorsque saint Deodat, appellé vulgairerement Saint-Diey, s'y retira, & y fonda un monastère vers l'an 670. Les Lorrains prétendent qu'il n'est d'aucun diocèse; mais l'évêque de Toul le soutient être du sien, & alsurément à bon titre. * Longuerue, Desc, de la France, part 2, p. 148.

Les moines de saint Diey se relâcherent fi fort dans le dixiéme fiécle, & devinrent si scandaleux, que le duc Fré déric qui mourut en 984, les chassa & mit les chanoines ou clercs séculiers en leur place. L'église de saint Diey ou Dieudonné, ayant éte brûlée dans le onziéme siècle avec toute la maison & les titres, les chanoines s'adresserent au pape Leon IX, qui avoit été évêque de Toul, & qui étant en Lorraine en 1049, confirma les priviléges & l'exemption de cette église collégiale, avec les droits quafi épiscopaux du grand prévôt de l'Eglife, dans son territoire. Plusieurs personnes vinrent dans la suite s'habituer aux environs du cloître de saint Diey, & le prévôt & les chanoines donnerent un grand quartier au duc de Lorraine, avec la seigneurie. Alors ce prince y fit bâtir des maisons qui augmenterent ce lieu. Matthieu II, duc de Lorraine, fit commencer l'enceinte des murailles, qui furent achevées en 1284, sous Ferri II. Elles ont subsisté jusqu'à la domination des François. Le duc a la seigneurie entiere de la ville de Raon, en latin Rado.

RAPA. Voyez RAPHIA.

RAPALLÓ, ville d'Italie, dans l'état de Gènes, fur le golfe auquel elle communique son nom.

Le GOLFE DE RAPALLO est fort grand; on y voit plusieurs villes & villages. Il a environ une petite lieue d'ouverture & autant d'enfoncement. Dans le fond du Golfe, on voit deux villages, qui ne sont séparés que par une pointe, fur laquelle est un très-beau palais, avec une église auprès. Le village, qui est du côté de l'ouest, se nomme fainte Marie, & l'autre faint Michel. On pourroit mouiller devant le village avec des galeres, par cinq à fix braffes d'eau, fond d'herbe vaseux, & avec des vaisseaux tenant un peu plus au large par quinze à vingt braffes. Il n'y a que les

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les vents de sud-est & de sud-fud-est qui y donnent à plein. De l'autre côté du village de Saint-Michel est la petite ville Rapallo, devant laquelle on pourroit mouiller de même dans une nécessité. Tout près de cette ville est le village nommé Parage. Par le milieu du golfe, il y a grande profondeur d'eau. * Michelot, Port de la Méditer.

P. 94.

RAPERSWYL, ville de Suisse, aux confins du canton de Zuric, du côté du midi. Elle est située sur une langue de terre, qui s'avance dans le lac de Zuric, en forme de promontoire, dont elle remplit toute l'étendue. Elle fut bâtie par un comte du vieux Raperswyl, en 1091. Elle demeura quelque teins sous la puissance de ses comtes, jouissant néanmoins de grands priviléges, qu'elle défendit jusqu'à l'an 1458; alors elle se mit sous la protection de quelques cantons, comme on le verra plus bas. * Etat & délices de la Suisse, t. 2, p. 52.

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Il y a dans Raperswyl deux conseils, le grand & le petit. Ce dernier est composé de quinze personnes, compris l'avoyer, appellé Schultheis, le fecrétaire de la ville nommé stadschreiber, & l'administrateur de la cour, autrement le grosweibet. Ces trois personnes peuvent y dire leur sentiment; mais leur voix n'est point comptée. Le grand conseil est compofé de vingt-quatre membres, fans compter les trois officiers dont il vient d'être parlé, qui ont voix pondérante, c'est à-dire, que l'opinion d'un d'entre eux décide en tas de partage. Le petit conseil juge fans appel; il a néanmoins la liberté de proposer au grand confeil les affaires difficiles & épineuses. Tous deux ensemble disposent des charges de la ville. Le petit élit lui-même ses membres. Pour remplacer les membres du grand conseil & les magistrats qui rendent la justice dans la cour des jugemens, appellée das gericht, les deux conseils s'uniffent & font cette fonction en commun. Le grand conseil assiste le petit dans les affaires criminelles, & foumet à son examen les comptes généraux que l'on rend. Le petit fait la même chose dans les comptes particuliers. La cour des jugemens décide les procès entre les créanciers & les débiteurs, &c. Le petit conseil juge de tout le reste Les bourgeois élisent l'avoyer, & les deux sénats choisissent le secrétaire & l'administrateur. Du tems que la ville étoit sous la protection des quatre petits cantons catholiques, on pouvoit relever les appels des jugemens, & les porter devant les cantons protecteurs; en forte qu'il ne restoit aux bourgeois de Raperswyl, qu'une ombre de liberté : mais à la paix de 1712, on a rendu à la ville tous ses anciens droits.

Le pays est très-agréable: le lac est abondant en poisfon, & dès le mois d'août on y en pêche une espéce qu'on appelle albulen, & qui eft de très bon gout. Les endroits les plus remarquables dans Raperswyl, font le couvent des capucins, qui est dans une situation très-agréable vers l'extrémité de la ville, la plus avancée dans le lac; le vieux château de la maison de ville, & l'église paroiffiale où l'on monte à l'orgue par deux escaliers ronds, qui sont faits chacun d'un sapin. Mais ce qu'il y a de plus con- sidérable, c'est le beau & grand pont qui traverse toute la largeur du lac de Raperswyl, au village de HURDEN, Téparant le lac supérieur d'avec le lac inférieur, qui est celui de Zuric. Ce pont a dix-huit cents cinquante pas de longueur & douze pieds de largeur. Albert II, archiduc d'Autriche, furnommé le Sage ou le Boiteux, commença à le bâtir en 1358, & fes fils Rodolphe IV & Léopold III, l'acheverent. Il n'y a qu'un seul défaut, c'est qu'il n'est point garni d'appuis ou garde-fous. Le passage en est dangereux quand il y fait un grand vent, ce qur arrive affez souvent. Les habitans de haperswyl font obligés à entretenir ce pont & à le réparer; pour cet effet, ils ont établi un péage. Les hommes & les chevaux qui y passent payent un certain droit. * Schewehzer, Itin. Alp. VIII, an. 1710.

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Le VIEUX RAPERSWYL étoit autrefois un château fort, bâti fur la rive gauche du lac de Zuric, par faint Rupert, duc de Suabe, chef de l'armée de Clovis II, roi de France, environ Pan 680, & qui lui donna fon nom. Mais il fut tuiné en 1350, par l'armée de Zuric & de ses alliés.

Raperswyl a eu ses comtes particuliers. Le dernier mou rut en 1284, & laissa deux filles L'une épousa le comte Jean de Habibourg, & Pautre le comte Wernher de Hombourg, qui partagerent cette terre. L'un ent le vieux Raperswyl & & l'autre le nonvetur De-Longueue, dans fa

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description de la France, part. 2, p. 295, dit que le dernier des anciens contes de Raperswyl ne laissa qu'une fille nommée Elifabeth, qui épousa Rodolphe, comte de Habsbourg, qui étoit de la branche qui resta en Suitse, & auquel elle apporta Raperswyl & d'autres grandes terres. Cette branche, ajoute-t-il, étant finie, les princes d'Autriche, qui étoient de même origine, eurent tous leurs biens, que les Suisses conquirent en différentes guerres.

Raperswyl leur résista long-tems; mais Sigismond d'Autriche, ayant été excommunié par le pape Pie II, pour avoir emprisonné le cardinal Cusan, évêque de Brixan, dans le Tirol, refusa d'obéir, & appella du jugement du pape au futur concile; ce qui choqua fi fort ce Pape, qu'il exhorta les Suisses à envahir les états de Sigismond. Les Suilles ne s'accorderent pas entre eux fur cette guerre, & ils seroient demeurés en repos, si les fréquentes injures faites par les officiers du prince à ceux de Zuric, ne leur avoient pas fait prendre les armes & à leurs alliés, qui affiégerent & prirent Vinterthur, place des Autrichiens, près de Zuric.

Ils s'emparerent aussi de la ville de Frawenfeld, de celle de Diffenhove, & de tout le Turgau, qu'ils ont toujours gardé depuis. Ils ne songerent plus à rendre Raperswil, où ayant demandé passage l'an 1558, ils s'étoient rendus les plus forts dans la ville, dont les habitans prêterent alors ferment de fidélité aux cantons d'Uri, de Schwitz, d'Undervald & de Glaris.

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Selon l'auteur de l'état & des délices de la Suilse, t. 1, p. 52, dès l'an 1458, Raperswyl s'étoit mise sous la protection des quatre petits cantons, Uri, Schwitz, Undervald & Glaris. Mais ce droit de protection, continue t-il, fut insensiblement changé en droit de souveraineté. Les habitans perdirent par-là une grande partie de leur liberté. Ils l'ont pourtant en grande partie recouvrée en passant sous la domination des cantons de Berne & de Zuric, qui s'en rendirent les maîtres en 1712, & sous la protection desquels le traité d'Arau régla qu'elle demeureroit à l'avenir, fans préjudicier aux droits qu'avoit le canton de Glaris, sur cette même ville. Par ce même traité, Raperswyl conserva ses droits & ses priviléges, ce qui a engagé les habitans à mettre sur leurs portes cette inscription, peu flatteuse, cependant, pour leurs souverains: AMICIS TUTO

RIBUS FLORET LIBERTAS.

On fit quelques efforts en 1531, pour introduire la religion proteftante à Raperswyl; mais après la bataille de Cappel, la religion catholique ayant repris le dessus, l'ancien culte y fut rétabli & s'y est toujours confervé depuis. Les jésuites demanderent en 1646, la permission de s'y établir; mais elle leur fut refusée.

On a trouvé dans le territoire de Raperswyl, quantité de médailles romaines. En 1689, un tonnelier de Raperswyl, faisant creuser les fondemens d'une grange, dans un champ près de la ville, trouva un pot de terre pesant douze livres, dans lequel il y avoit dix-neuf cents piéces de vieille monnoye romaine. Il y en avoit entr'autres de Valerien, de Claude II, d'Aurélien & de Severine, fa femme, de Probus & de quelques-uns des trente tyrans. Comme l'on apprend par l'histoire, que le pays fut défolé sous l'empire de Probus, il y a apparence que quelqu'un enterra alors cet argent, pour le dérober à la fureur du soldat, & qu'il périt lui-même. En 1690 on trouva encore dans le même endroit dix-sept cents autres piéces de vieille monnoye romaine. A quelques cents pas hors de la ville est un village nonimé Jona, où l'on voyoit autrefois cette

inscription:

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mais la partie de cette pierre, qui la contenoit, a été employée au fondement de la muraille de l'église du lieu. Cette pierre servoit anciennement d'autel aux Romains.

Il y a encore une singularité remarquable dans le territoire de Raperswyl; c'est qu'on y voit de petits scorpions de couleur rougeâtre, mais qui ne font de mal à perfonte.egloων και

RAPHAIM OU REPHAIM, (2) auciens géans du pays de Chanaan. Il y en avoit anciennement plusieurs familles dans ce ce pays, On croit communément qu'ils étoient descendus d'un nommé Repha ou Rapha; mais d'autres Tome V.

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