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halt. C'étoit le duché de la Saxe feptentrionale dont l'empereur Othon I investit Herman Bilingen, un de ses ministres. La postérité d'Herman finit au duc Magnus, qui mourut dans la prison, où l'empereur Henri V le tenoit. Il laissa deux filles: Wulfilde, qui épousa Henri le Noir, duc de Baviere ; & Hélique, qui fut mariée avec Orhon Balensted, comte d'Ascanie. L'empereur Henri V avoit donné le duché de Saxe, après la mort de Magnus, à Lothaire de Supplenbourg, qui, érant parvenu à l'Empire, investit du duché de Saxe, aux états d'Ausbourg, Henri le Superbe, en lui donnant en mariage Gertrude sa fille aînée. Les comtes d'Ascanie prétendirent qu'il n'en avoit pû disposer sans leur participation, ce qui fit naître une grande querelle entr'eux & les ducs de Baviere. Henri le Lion, fils de Henri le Superbe, ayant été proscrit en 1180 aux états de Wurtzbourg, l'empereur Frédéric I donna le duché de Saxe à Bernard, fils puîné d'Albert l'Ours, dont les descendans en jouirent jusqu'à Albert IV, mort sans enfans en 1422. Eric V, duc de Saxe Lawenbourg, qui étoit issu de Jean I, frere de l'électeur Albert II, demanda l'investiture du duché de Saxe à l'empereur Sigismond, comme étant le plus proche parent d'Albert IV; mais Sigismond la lui refusa, & conféra ce duché, avec la dignité électorale, à Frédéric le Belliqueux, landgrave de Turin, & marquis de Misnie, dont la postérité en jouit encore à présent.

C'est une grande question parmi les historiens, si la Saxe • a porté autrefois le titre de palatinat. Les uns disent que ce titre étoit autrefois attaché à la Thuringe, & que ce ne fut que par l'union de cet état qu'il passa au duché de Saxe : les autres au contraire prétendent qu'il a été uni de tout tems à ce duché.

On donne au duché de Saxe environ treize lieues d'Allemagne de largeur, & quinze de longueur. L'Elbe le coupe en deux parties, dont celle qui est à l'orient est beaucoup plus grande que l'autre. Le pays consiste en de belles campagnes, où l'on recueille du bled en abondance. Il y a très peu de bois, ce qui oblige les gens du pays à brûler de la paille, ou à faire venir de la tourbe, & du bois de la Lusace & des frontieres de Brandebourg. La plupart des gentilshommes, dont le nombre est fort grand, font feudataires de l'électeur. C'est dans ce duché que la religion protestante a pris naissance.

4. SAXE-WEIMAR, (le duché de) est entre le territoire d'Erford, le bailliage d'Eckarsberg, la riviere de Sala & le comté de Schwartzbourg. C'étoit anciennement un comté, dont Herman fut dépouillé en 1342, par Frédéric le Grave, marquis de Misnie. Il consiste en plusieurs bons bailliages, dont les principaux sont ceux de Jena, d'Orlamund, de Donsberg & de Tondorff. La ville de Weimar en est la capitale.

5. SAXE-GOTHA, (le duché de) confine avec le territiore d'Erford, le comté de Gleichen, le duché d'Eysenach, & les bailliages de Langensaltza & de Tennstadt. Gotha en est la capitale.

6. SAXE-EYSENACH (le duché de) s'étend d'un côté jusqu'à la riviere de Werra, qui le sépare de la Hefle, & it confine de l'autre côté avec le duché de Gotha. Eysenach en est la capitale.

La maison de Saxe descend des marquis de Misnie, qui étoient issus des anciens princes Saxons, comme on l'a vu ci-devant. Elle est partagée en deux branches principales, l'Ernestine & l'Albertine, sorties d'Ernest & d'Albert, fils de Frédéric le Débonnaire, électeur de Saxe, & de Marguerite d'Autriche, sœur de l'empereur Frédéric III. Ernest succéda à l'électorat de Saxe, & Albert, surnommé le Belliqueux, eut une partie de la Saxe, de la Misnie & de la Thuringe. Jean-Frédéric, issu d'Ernest au troisiéme degré, épousa Sybille, fille de Jean III, duc de Cleves, & de Marie, duchesse de Juliers: & le contrat de mariage portoit que si Jean & Marguerite mouroient sans enfans mâles, ou que leur postérité masculine s'éteignit, les des cendans de Sybille hériteroient des duchés de Cleves & de Juliers; d'autant plus que l'empereur Frédéric III en avoit accordé l'expectative à Albert, duc de Saxe, par ses lettres du 26 de juin 1483, que l'empereur Maximilien I confirma le 1 septembre 1486, & ensuite en 1495. Mais quoique Jean-Guillaume, duc de Cleves, fut mort en 1609 fans postérité, & que les ducs de Saxe en eussent obtenu l'investiture de Rodolphe II, les électeurs de Brandebourg

& duc de Neubourg se mirent en possession de la succes. fion de Juliers, qui leur est demeurée. Les ducs de Saxe cederent; mais ils ont toujours continné de prendre la qualité de ducs de Cleves, de Juliers & de Berg, & en ont mis les armes dans leur écu. Jean-Frédéric laissa de Sibylle, Jean-Frédéric II, Jean-Guillaume, & Jean-Frédéric III, qui mourut sans postérité en 1565. Les deux autres partagerent les états de leur pere. Jean-Frédéric eut les duchés de Gotha & de Cobourg; & Jean-Guillaume eut ceux d'Altenbourg & de Weimar. Le premier n'eut point d'enfans: Jean-Guillaume laissa de Dorothée-Sufanne fœur d'Elifabeth, Frédéric Guillaume & Jean : celui-ci eut le duché de Weimar, & l'autre le duché d'Altenbourg, & qui hériterent, le premier du duché de Cobourg, & le second de celui de Gotha, par la mort des ducs de Saxe ses cousins. Frédéric-Guillaume fit la branche d'Altenbourg, qui finit en 1672, en Frédéric-Guillaume III fon petit-fils, dont la succession, composée des duchés d'Altenbourg & de Cobourg, passa à Ernest, duc de Saxe Gotha, son plus proche parent. Jean, duc de Saxe Weimar, & chef de cette branche, laissa de Dorothée-Marie, fille de Joachim-Ernest, prince d'Anhalt, plusieurs enfans, desquels il n'y eut que Guillaume & Ernest qui continuerent la postérité. Ils partagerent entr'eux les états après la mort de leurs freres. Guillaume mourut en 1662, & laissa d'Eléonor-Dorothée, fille de Jean-George, prince d'Anhalt, Jean-Ernest, auquel il donna le duche de Weimar ; Adolphe-Guillaume, qui eut la plus grande partie de celui d'Eyfenach; Jean-George, qui n'eut d'abord que le bailliage & château de Marckful; mais qui fuccéda en 1668 au duché d'Eysenach, par la mort de son frere Adolphe ; & Bernard, qui eut en partage le bailliage de Jena.

Jean-Ernest mourut le 15 mai 1683: Guillaume-Erneft son fils aîné lui succéda, & mourut en 1703 sans enfans. Son frere, Jean-Ernest, eut entr'autres enfans Ernest-Auguste, né en 1688, qui eut le prince Guillaume-Ernest, né le 4 juin 1717.

Jean-George, chef de la branche d'Eysenach, épousa en 1661 Jeanne, fille d'Ernest, comte de Sayn, veuve de Jean, landgrave de Helle-Darmstad, qui lui porta en dot le bailliage & château d'Altenkirchen, qui fait partie du comté de Sayn. Il mourut le 19 septembre 1686, laillant de Jeanne Jean-George II, qui lui fuccéda, & épousa le 20 de septembre 1688, Charlote-Sophie, fille d'Everard, duc de Wurtemberg, dont il n'eut point d'enfans. JeanGuillaume, qui hérita en 1660 de Jena & de son territoire, par le décès du jeune prince Jean-Guillaume, fils de Bernard, hérita enfuite d'Eyfenach, à la mort de JeanGeorge II son aîné, en 1698. De cinq fils qu'il eut de ses trois alliances, il ne lui resta que l'aîné Guillaume-Henri, né le 10 de novembre 1691, & qui épousa en 1713 une princefle de Natlau Idstein. Bernard, duc de Jena, époufa le 18 juillet 1662, Marie de la Trimouille, fille de Henri, duc de la Trimouille, & de Marie de la Tour d'Auvergne: il mourut le 3 mai 1678, laissant Charlotte-Marie, qui avoit épousé Guillaume-Ernest, duc de Saxe-Weimar, & Jean-Guillaume, mort de la petite verole à Jena le 4 novembre 1690.

Ernest, huitiéme fils de Jean de Weimar, a fait la branche de Gotha. Il hérita des duchés d'Altenbourg & de Cobourg à la mort de Frédéric Guillaume III, dernier de la branche d'Altenbourg, parce qu'il étoit plus proche d'un dégré que les ducs de Weimar ses neveux. Il leur céda néanmoins la quatrième partie de cette succession par la transaction du 16 mai 1672, à la charge que les duchés d'Altenbourg & de Cobourg auroient toujours le second & le troisieme vau dans le collége des princes, parmi ceux qui appartiennent à la branche Ernestine de Saxe. Il mourut le 26 mars 1675, laissant d'Elifabeth-Sophie, fille de JeanPhilippe, duc de Saxe Altenbourg, sa cousine, sept fils, (qui formerent autant de branches) savoir, Frédéric, dục de Gotha; Albert, duc de Cobourg; Bernard, duc de Meinungen; Henri de Romhild; Christian, duc d'Eysenberg; Ernest, duc d'Hildebourghausen; & Jean-Ernest, duc de Saalfeld. Les branches de Cobourg, de Romhild & d'Eyfenberg ne subsistent plus. Albert n'eut qu'un fils, qui mourut dans sa premiere année; Henri n'en eut point, & Christian n'eut, de ses deux alliances, , qu'une princesse, mariée au duc de Holstein Glucksbourg. Ainsi les sept branches se rédaifirent maintenant à quatre, qui font Saxe Gotha, Saxe-Meinungen, Saxe-Hildebourghaufen & Saxe-Saalfeld. Frédéric, duc de Gotha, mort en 1691 âgé de quarante-cinq ans, lailla deux fils, dont l'aîné s'appella auffi Frédéric; & le fecond Jean-Guillaume. Ce dernier fut tué au fiége de Toulon le 15 d'août 1707. Il avoit alors 30 ans. Son frere aîné, le duc de Gotha, eut fix princes, dont l'aîné s'a 'appelloit Frédéric, comme fon pere & fon Con ayeul.

La branche Albertine a eu pour chef Albert le Courageux, & on l'appelle aussi l'électorale, parce qu'elle posTéde l'électorat, dont Charles V priva Jean-Frédéric, & qu'il donna à Maurice, petit-fils d'Albert. Ce prince étant mort fans enfans, Auguste son frere lui fuccéda. Il cut d'Anne, fille de Christian 1, roi de Danemarck, Chrisrian I, pere des électeurs Christian II & Jean-George I, auffi-bien que du dac Auguste. Jean - George I laissa de Madelaine - Sybille - Elifabeth, fille d'Albert - Frédéric de Brandebourg, duc de Pruffe, qu'il épousa en secondes nôces, Jean-George II, qui continua la branche des électeurs: Augufte, qui a fait celle de Hall ou Weissenfels; Chriftian, auteur de celle de Mersbourg, & Maurice, qui de fut de celle de Naumbourg. Jean-George II mourut en 1680. Il eut pour successeur fon fils Jean-George III, qui mourut en 1691. Il laissa deux fils, qui furent successivement électeurs. Jean-George IV, l'aîné, ne jouir que trois ans & demi de cette dignité, qui passa à Frédéric-Auguste en 1694. Ce dernier fut élu roi de Pologne, après la mort de Jean Sobieski; & fon fils, nommé auflı Frédéric-Auguste, lui fuccéda à l'électorat, & trouva le moyen de se frayer le chemin au trône de Pologne. Ce prince épousa en 1719 l'archiduchesse Marie - Joseph, fille de l'empereur Joseph, née le 8 décembre 1699. Il mourut les octobre 1763, & eut pour successeur Frédéric-Chrétien-Léopold, fon fils, qui mourut le 17 décembre de la même année. Frédéric Auguste, aujourd'hui électeur de Saxe, est fils du dernier. Il a commencé à régner à l'âge de treize ans. Voyez au mot ALLEMAGNE, dans la table géographique qui y est jointe, la division des états de la maison de SAXE.

7. SAXE LAWEMBOURG, duché d'Allemagne, dans la basse-Saxe. Il est borné au nord & à l'orient par le duché de Mecklenbourg; au midi, partie par le comté de Danneberg, partie par le duché de Lunebourg; au couchant par le duché de Holstein & par l'évêché de Lubeck. C'étoit une partie de l'ancien duché de Saxe, qui passa, comme on l'a déja vû, d'Henri le Lion, duc de Saxe & de Baviere, à Bernard l'ours, comte d'Ascanie, fils puîné d'Albert l'Ours, marquis de Brandebourg, par la donation que l'empereur Frédéric I lui en fit aux états de Wurtzbourg en 1180. Bernard mourut en 1212, & laissa de fon premier mariage avec Juthe, fille de Canut, roi de Danemarck, Albert I, qui fit la branche des électeurs de Saxe, & Henri le Vieux, de qui les princes d'Anhalt sont descendus. Albert, mort en 1160, eut entr'autres enfans Albert II, qui lui fuccéda; & Jean I, qui eut en partage le duché de Saxe-Lawembourg, ou de la baffe-Saxe, & fit la branche des ducs de Saxe-Lawembourg. Il laissa de son mariage avec Ingenburge, fille d'Etric, roi de Suéde, Jean II, Albert II & Erric I. Jean mourut en 1315, sans enfans: Albert étoit mort l'année d'auparavant, & avoit laiffé Albert III, mort en 1344 sans avoir d'enfans; & Erric III, mort aussi sans enfans en 1401. Erric I continua la postérité, & mourut en 1360. Il laissa d'Elifabeth, fille de Bogislas III, duc de Pomeranie, Erric II, qui eat de son mariage avec Agnès, fille de Jean, comte de Hoftein, que d'autres nomment Nicolas, Erric IV, mort en 1411, & qui eut de Sophie, fille de Magnus Torquatus, duc de Brunswig, Erric V & Bernard II. Erric demanda l'électorat de Saxe après la mort d'Albert VI, son coufin, qui ne laissa point d'enfans; mais l'empereur Sigismond en investit Frédéric le Belliqueux, marquis de Misnie. Ce prince se plaignit au concile de Basle de l'injustice de l'empereur. Il mourut en 1435 sans avoir enfans. Bernard II fit la guerre re à Frédéric 1, électeur de Brandebourg, & ruina le pays de Pregnitz, dans la moyenne marche de Brandebourg. Il mourut de la peste, en 1463, & laissa d'Adélaïde, fille de Wratiflas IX, duc de Pomeranie, Jean IV, qui continua à prendre le titre d'électeur de Saxe & de grand maréchal de l'Empire. Il renouvella le procès pour cet électorat, & le perdit par le jugement de l'empereur Frédéric III. Il mourut les d'août 1507, ayant eu de Dorothée, fille

de Frédéric II, électeur de Brandebourg, Erric VI, qui fut élu évêque d'Hildesheim en 1503, & de Munster en 1508. Magnus II, qui continua la race; Bernard III, prévôt de l'église de Cologne; Jean V, à qui son frere résigna l'évêché de Hildesheim en 1504; Rodolphe & huit filles, dont les quatre premieres furent mariées. * D'Audrifret, Geogr. t. 3, p. 516, éd. 1695.

Magnus II succéda à fon pere, & fut excommunié par le pape, & enfuite proscrit par l'empereur, pour avoir attaqué, conjointement avec le comte d'Oldenbourg Jean Rode, archevêque de Brême, qui, pour être en état de leur résister, fut obligé de choisir pour fon coadjuteur Christophle Duc de Brunswig. Il s'abstint le premier du titre d'électeur de Saxe, & mourut en 1543, laissant de Catherine fille de Henri le Vieux, duc de Brunswig, cinq filles & un fils, nommé François I, qui obtint de l'empereur Maximilien II une commiffion adressée aux ducs Ulrich & Christophle de Mecklembourg, pour examiner ses droits sur l'électorat de Saxe, laquelle fut confirmée à ces princes par l'empereur Rodolphe II en 1557. Il eut la gloire de pacifier la révolte des Anabaptistes de Munster, & ensuite céda la régence à son fils puîné. Il mourut le 19 mars 1587, ayant eu de Sibylle, fille de Henri le Pieux, duc de Saxe, Magnus III, François II, Henri, Maurice Frédéric, & trois filles. Magnus III épousa Sophie fille de Gustave Roi de Suède, passa la plus grande partie de sa vie au service de son beau-pere; mais Jean, qui succéda à Gustave, le chassa de Suéde: il se retira dans le pays de Saxe Lawembourg, dont son frere étoit en possession par l'abdication de son pere. Il prétendit que cette cession n'avoit pû se faire à son préjudice: il attaqua son frere, & prit la ville de Ratzebourg qu'il ruina, après quoi, il fut contraint de s'enfuir en Suéde. Il en revint pourtant; mais il fut fait prisonnnier par son frere, qui le fit enfermer dans le château de Ratzebourg, où il mourut en 1603, n'ayant eu de Sophie qu'un fils nommé Gustave, mort en Suéde le 11, novembre 1697. Henti fut élu archevêque de Brême en 1567, évêque d'Ofnabrug en 1574, & administrateur de Paderborn en 1 577. Il mourut le 23 avril 1585. Maurice fut au service du prince Jean Casimir dans les Pays-Bas, & commanda ses troupes, lorsque ce prince passa en Angleterre; mais le mauvais état des Espagnols l'obligea de se retirer: il mourut en 1616. Frédéric fut prévôt du chapitre de Brême & chanoine de Cologne. Il se déclara contre Truchtfes dans l'espérance d'avoir l'archevêché de Cologne; mais les efforts qu'il fit furent vains: il mourut le 8 décembre 1686.

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François II eut l'administration du duché de SaxeLawembourg du vivant de son pere, qui s'en démit en sa faveur, & qui ne tarda pas à s'en repentir. Il avoit servi auparavant les Espagnols dans les Pays-Bas, sous Alexandre Farnèse. Il se maria en premieres nôces l'an 1574, à Marguerite, fille de Philippe duc de Pomeranie, de laquelle il eut Auguste, Philippe, & plusieurs filles. Philippe mourut jeune. En seconde noces, il épousa en 1582, Marie, fille de Jules duc de Brunfwig, dont il eut François-Jules, Jules-Henri, Ernest Louis tué par les paysans d'Autriche à Offerdingen le 15 juin 1620; FrançoisCharles qui se maria jusqu'à trois fois, & mourut sans enfans; Rhodolphe, mort sans enfans; François-Albert, mort sans enfans; Jean-George, mort sans enfans ; Fran çois-Henri, & plusieurs filles.

Auguste succéda à son pere en 1619. Il demanda justice à l'empereur Ferdinand II sur ses prétentions à l'électorat de Saxe, & fit publier un manifeste, par lequel il prouvoit que ses ancêtres, ni les empereurs, n'avoient pû préjudicier à ses droits. Il mourut le 18 janvier 1656. ayant eu de son premier mariage avec Elifabeth-Sophie, fille de Jean-Adolphe, duc de Holstein Gottorp, FrançoisAuguste, né le 16 de juillet 1623, & mort le 17 d'avril 1624. Jean-Adolphe, né le 22 octobre 1626, & mort le 23 avril 1646; & Philippe-Frédéric, né le 21 novembre 1627; & mort huit jours après, & plusieurs filles. Il n'eut point d'enfans du second avec Catherine, fille de Jean XVI, comte d'Oldenbourg; François - Jules, son frere puîné, mourut à Vienne le 6 octobre 1634, sans laisser aucun enfant d'Agnès, fille de Frédéric, duc de Wirtenberg. Son dernier frere François-Henri, faifoit sa résidence à Franzhagen, & mourut le 26 de novembre 1658, laissant plusieurs filles qui étoient mariées.

Jean

Jean-Henri fuccéda à fon frere Auguste en 1656. Il se fit catholique, & mourut le 11 de novembre 1665. Il laissa d'Elifabeth-Sophie, fille de Jean-George, électeur de Brandebourg, veuve de Janus, prince de Radzevil, sa seconde fenime, François-Ermand, mort sans enfans le 30 juillet 1666, & d'Anne-Madelaine Poppel de Lobkowitz, fa troifiéme femme, qui lui porta de grands biens, & qui étoit veuve du comte de Colouvrat, plusieurs filles, Jules-Henri mort en 1634, Jules-François, qui fuccéda à son frere François-Ermand en 1666. Il renouvella ses prétentions sur l'électorat de Saxe en 1670, & s'en accommoda l'année d'après avec Jean-George II, électeur de Saxe, avec lequel il fit un concordat de succession mutuelle. Il mourut au château de Schlakenwerd, en Boheme, le 29 septembre 1689, ne laissant d'Hedwige-Auguste, fille de ChristianAuguste, prince palatin de Sulzbach, que deux filles qui prétendoient avoir la partie occidentale du Hadelland, dont leur pere avoit cru pouvoir disposer en leur faveur.

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Dès que le duc de Zell eut appris la mort de ce prince, il envoya des troupes se saisir des villes de Lawembourg, de Ratzebourg & de Mollen, pour empêcher, comme directeur du cercle de la basse Saxe, que cette succession n'y attirât une guerre. Peu de jours après, l'électeur de Saxe envoya prendre poffeffion des autres bailliages, & des biens situés à l'embouchure de l'Elbe. Le prince d'Anhalt prétendit que cette succession lui appartenoit en qualité de plus proche parent; & comme il étoit appuyé de l'électeur de Brandebourg, le sieur Kanotz, ministre de cet électeur, protesta à Hambourg contre tout ce qui avoit été fait au nom de l'électeur de Saxe & du duc de Zell. L'empereur fit déclarer alors que le sequestre lui en appartenoit jusqu'à ce que les prétendans fussent convenus à l'amiable, & envoya ordre à ses ministres, dans la basse Saxe, d'aller se mettre en poffeffion, l'un du pays de Lawembourg & l'autre du Hadelland. Il y avoit à craindre que cette division n'eut de fâcheuses suites, entre des prétendans si puislans & fi jaloux de leurs droits. Le duc de Zell avoit pris les devants à la diéte, où il avoit fait déclarer aux états de l'Empire, qu'il n'avoit envoyé des troupes dans les principales places, que pour les défendre contre ceux qui auroient voulu s'en emparer; & qu'en attendant les choses demeureroient en l'état où elles étoient, sans préjudice des droits des parties, quoique cette succession dût lui appartenir, tant en vertu des transactions passées entre lui & le feu duc de Saxe-Lawembourg, que parce qu'il étoit aufli proche parent de ce prince, qu'aucun des prétendans. Le ministre de Brandebourg présenta aufli un mémoire, pour recommander aux états les droits des princes d'Anhalt. Celui de Saxe fit la même chose pour soutenir les intérêts de fon maître. Enfin toutes ces négociations n'aboutirent qu'à faire convenir les prétendans de s'opposer tous unanimement au sequestre proposé par l'empereur; & à engager les états de l'Empire de prier l'empereur de procéder dans cette affaire, suivant les conftitutions impériales, & d'écrire en même tems aux parties pour les disposer à confentir que ce différend fût terminé à l'amiable.

Le conseil de l'empereur apprit cette résolution avec beaucoup d'étonnement. Elle étoit fondée sur ce que l'empercur ne pouvoit être juge d'une affaire dont il seroit partie; qu'il étoit en outre d'une dangereuse conféquence, pour les états de l'Empire, de consentir à un expédient qui pourroit toujours servir à les frustrer de leurs droits les moins contestables. On crut même, avec affez de fondement, que cette proposition avoit été inspirée par l'électeur Palatin, dans le dessein de chagriner l'électeur de Brandebourg, qui appuyoit les intérêts des princes d'Anhalt. Il est encore certain que l'électeur Palatin vouloit y établir un de ses fils, au cas que le conseil de Vienne eût voulut relâcher en faveur d'un autre, ce qu'il souhaitoit fort de conserver pour lui-même. On auroit bien voulu à Vienne se servir de la dévolution du fief; mais les intéreffés firent connoître que cette voye ne pouvoit avoir lieu, parce qu'il est porté expressément dans les capitulations impériales, que l'empereur ne peut réunir que les fiefs qui feront entierement vacans; vacance qui ne peut arriver que par l'entiere extinction de la famille qui le posTéde; ce qui ne pourroit pas se dire de la maison de SaxeLawembourg, puisqu'elle subsiste encore dans celle d'Anhalt, comme on l'a déja vû.

L'électeur de Saxe fondoit ses prétentions fur la confraternité héréditaire, que Jean-George II fon ayeul, fit en 1671, avec le dernier duc de Saxe-Lawembourg; confraternité dont l'acte n'étoit pas valide, parce qu'il n'avoit pas été confirmé par l'empereur dans le tems requis; en second lieu, parce qu'il n'avoit pas été approuvé par les états de Saxe & de Lawembourg, & enfin parce que l'électeur de Saxe n'avoit pu prendre ce nouvel engagement, fans la participation de l'électeur de Brandebourg & des landgraves de Hesse, avec lesquelsil avoit un concordat de succession mutuelle fort ancien. Toutes ces conditions étoient essentielles, & même il falloit encore de la part du duc de Saxe de Lawembourg, qu'il l'eût fait approuver par les princes d'Anhalt, qui étoient les héritiers présomptifs & nécessaires.

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Le droit des ducs de Brunswig-Lunebourg n'étoit que de bienséance. Ils alléguerent, après s'être mis en pollession de la plus grande partie du duché de Saxe-Lawembourg, qu'aucun autre des prétendans n'étoit plus proche parent qu'eux, & qu'il y avoit un concordat de fucceffion mutuellement entr'eux & le duc de Lawembourg. Mais la parenté ne pouvoit venir que du côté des femmes, & le duché de Saxe-Lawembourg étoit un fief masculin; autrement les filles du dernier duc auroient exclu tous les autres parents collatéraux. Le prétendu concordat de succeffion n'avoit pas été confirmé par l'empereur, ni ratifié par les états du pays: ce qui le rendoit absolument nul.

Le droit des princes d'Anhalt, étoit sans contredit le meilleur, & la succession de Saxe-Lawembourg leur appartenoit légitimement, parce qu'ils descendent de Bernard l'Ours, de même que les ducs de Saxe-Lawembourg. Bernard fut investi de l'électorat de Saxe, à la diéte de Wartzbourg, en 1180, par l'empereur Frédéric Barberouffe. L'investiture porte expressément que cet électorat & les autres états feroient possédés par ses descendans mâles, en ligne directe, légitime & paternelle; & par conféquent les princes d'Anhalt devoient succéder aux ducs de SaxeLawembourg. Il est vrai que des jurisconfultes ont objecté que le duché de Saxe-Lawembourg n'étoit point compris dans cette investiture, parce qu'il n'y est fait mention que de l'électorat de Saxe, & qu'ainsi les prétentions des princes d'Anhalt ne peuvent être bien fondées qu'à l'égard de cet électorat, parce qu'effectivement ils descendent de celui à qui il a été donné ; ce qui ne fauroit s'entendre du duché de Saxe-Lawembourg, parce qu'il est postérieur à cette investiture, & que la branche des ducs de Saxe - Lawembourg n'est venue qu'après celle des ducs d'Anhalt, ce qui se justifie par leur généalogie.

Cette objection paroît d'abord avoir quelque fondement; mais pour peu qu'on l'examine, on en reconnoît bien-tôt la foiblesse. Premierement, il est certain, & c'est le sentiment de toutes les universités d'Allemagne, que le duché de Saxe-Lawembourg est une portion de l'ancien duché de Saxe, qui passa d'Henri le Lion, duc de Saxe && de Baviere, à Bernard Tours, par la conceffion de l'empereur Frédéric I. En second lieu, il est encore plus certain, selon les constitutions impériales, & principalement selon la bulle d'or, que toutes les terres qui dépendent d'un électorat en font infeparables, & fuivent toujours fa constitution, soit à l'égard de la succession, foit à l'égard des loix & des coutumes qui y sont observées. Enfin, il est constant, que quoiqu'il n'étoit pas fait une mention expreffe du duché de Saxe-Lawembourg dans l'invehiture donnée à Bernard par l'empereur Frédéric, il est censé compris, sous le nom de duché de Saxe, & sous celui de ses apparte. mances & dépendances. Or le duché de Saxe-Lawembourg faisant partie du duché de Saxe, il a été nécessairement compris dans l'investiture de ce duché. Il est dit par la bulle d'or qu'il sera poffédé par tous les descendans en ligne directe, légitime & paternelle de l'acquéreur. Les princes d'Anhalt font issus, de même que les ducs de Saxe-Lawembourg, de Bernard, qui est l'acquéreur: il faut donc qu'ils fuccédent au duché de Saxe-Lawembourg, qui faisoit partie de l'électorat de Saxe. D'ailleurs il y a entre les ducs de Saxe-Lawembourg & les princes d'Anhalt une confraternité héréditaire, qu'on dit avoir été confirmée par l'empereur, qui régnoit alors. Vasquius affure, dans son traité des controverses illuftres, que ce fut sous Ferdinand II, que ces princes renouvellerent leurs prétentions sur l'électorat de Saxe: d'autres auteurs remontent Tome V. Fff

plus haut, & veulent que ce soit sous l'empereur Louis de Baviere, par Waldemar II, électeur de Brandebourg, & Bernard II, prince d'Anhalt. Leur opinion est fondée sur ce que Waldemar fit prêter serment à ses sujets de reconnoître les princes d'Anhalt pour ses succefleurs, s'il mouroit fans enfans mâles, comme cela arriva en 1322. Il y a d'autres historiens qui prétendent que cette confraternité est postérieure à celle que le duc de Saxe-Lawembourg fit avec l'électeur de Saxe; ce qui est suspect & peu vraisemblable. Du reste, quand cela feroit, cette confra ternité ne sauroit préjudicier aux droits des princes d'Anhalt, qui font les héritiers légitimes présomptifs & nécesfaires du duc de Saxe-Lawembourg.

Le duché de Saxe-Lawembourg a été ainsi appellé de la ville de Lawembourg ; & quoiqu'il n'ait pas beaucoup d'étendue, il est important par sa situation le long de l'Elbe. Sa longueur prise depuis Domitz, place du duché de Mecklenbourg, jusqu'à Linow, dans le duché de Holstein, eft de douze lieues; & comme le pays est si fort resserré au-dessus de Ludersbourg, qu'il n'a qu'une lieue de largeur, on peut le diviser en partie orientale & en partie occidentale. La premiere a quatre lieues & demie de large, & l'autre en a huit & demie. Il consiste en sept bailliages, qui sont ceux de Lawembourg, de Nevemhaus, de Franzhagen, de Saflenhagen, de Schwartzenbeck, d'Altenbourg & d'Attendorff. a. WAP

SAXELEN, village de Suisse, selon l'état & délices de la Suiffe, t. 2, p. 452 & suiv, dans le canton d'Underwald, au département d'en haut. L'église est ornée de belles & grosses statues de marbre. Devant l'autel, on voit le tombeau du bienheureux Nicolas Vonflue, hermite, qui vêcut, dit on, dix-neuf ans & demi dans le désert, sans manger ni boire. On y voit sa figure taillée en bosse de toute fa grandeur, avec une inscription allemande, qui signifie ce qui fuit: Fr. Nicolas de Flue a quitté femme & enfans, pour aller dans un désert; il a servi Dieu dix-neuf ans & demi, fans prendre aucune viande corporelle; il est mort à S. Benoît l'an 1487. Les reliques de ce bienheureux hermite, (car on n'a pas encore pu obtenir sa canonization) sont dans ce tombeau, qui est de marbre. Elles y furent transportées en 1679. A côté du tombeau on voit contre la muraille une espéce de châsse, dont la porte est d'une espéce de crystal, où est la figure de Nicolas en buste, faite de bois: on y a aussi suspendu sa robe. Au-dessus de la porte de l'église dédiée au bienheureux Nicolas, & bâtie en 1678, on lit cette inscription:

j

4

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11

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ET BEATI NICOLAI VON FLUE PRIORUM OPE ET AUXILIO CONSTRUCTUM. "

1 Αρ. 1678.

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On va près delà dans le Melcthal visiter l'antre dans le quel il a paflé les dernieres années de sa vie. Il est constant que cet homme fut l'admiration de son fiécle; les cantons avoient pour lui une profonde vénération, & recevoient même ses remontrances & fes exhortations comme des oracles. C'est dommage qu'on ait gâté l'histoire de cet homme par diverses fables ridicules. Il avoit paffé par toutes les dignités de l'état, & avoit même été une fois land-amman ou chef du pays, ce qui est le plus haut grade d'honneur dans le canton; & il s'étoit toujours acquitté de ses emplois en homme de bien, & avec applaudisse

ment.

SAXETANUM, ville d'Espagne, dans la Bétique. Voyez Sex. L'itinéraire d'Antonin marque cette ville fur la route de Castuto à Malaca, entre Murgis & Caviculum, à trente-huit milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. Surita soupçonne que ce pourroit être la ville Sexitania de Ptolomée, à quoi il y a grande apparence; mais pour cela il n'est pas nécessaire de réformer Saxetanum en Sexitanum; l'un & l'aure se disoient fans doute; car le premier est encore employé par Martial, 1.7,

Epigr. 78, v. 1.

SAXKOPING, petite ville du royaume de Danemarck, dans l'isle de Laland, selon Pontanus.

SAXONES, peuples de la Germanie. Ptolomée, 1.2, c. 11, les place au midi de la Chersonnese Cimbrique, & fait entendre qu'ils étoient séparés des Pharodini par le Aeuve Chalufus. Etienne le géographe les place auffi joiguant la Chersonnese Cimbrique Les Saxons étoient séparés des Cauches par l'Elbe, & habitoient le Holstein. Cluvier croit que ce sont ces peuples que Tacite nomme Fofes ou Foffes Laffés de vivre entre des bois & des marais, dans des terres stériles, & jaloux des expéditions que leurs voifins avoient faites dans les provinces de l'empire Romain, ils seliguerent avec les Cherusques, & firent plufieurs courses jusqu'au Rhin, d'où ils revinrent toujours chargés de butin. Ces succès les animerent à faire de nouvelles entreprises. Ils ravagerent le pays des Chamaves; & comme ils vouloient se joindre aux Francs, pour patfer dans la Gaule belgique, l'empereur Valentinien les défit ce qui les obligea de retourner dans leurs anciennes demeures, où s'étant grossis d'un nombre infini de gens errans, il se partagerent en deux corps d'armée : les uns pasferent, sous la conduite d'Hengest, dans la Bretagne, & s'y établirent; les autres s'emparerent des pays aux environs de l'Elbe, & profitant des troubles & des guerres civiles qui dé hiroient l'empire, & qui empêchoient les empereurs de les contenir dans leur devoir, ils y fonderent une monarchie, qui eut durant long-tems des rois particuliers; ils se rendirent redoutables à leurs voisins, dont ils foumirent la plus grande partie. On entreprit souvent de les fubjuguer., & enfin Charlemagne en vint à bout, après une guerre de trente ans, pendant laquelle ils lui donnerent beaucoup d'exercice. * D' Audifret Géog.anc. & mod. t.

3 ,p. 20

édit. 169'5.

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2

1. SAXONIA REGIO. Egefippe, 1.5, 6.15, fait men tion d'une contrée de ce nom, & il entend par là le pays des anciens Saxons, aux environs de la Chersonnese cimbrique.

V

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2. SAXONIA TRANSMARINA, nom qui fut donné à l'Angleterre par plusieurs écrivains, lorsque les Saxons Anglo-Saxons, &c. en eurent fait la conquête. Voyez RAPIN THOYRAS, hift. d'Anglet...ניטו of e 3iQ

SAXONICUM EITTUS. La notice des dignités de l'Empire, Sect. 34, 38, 52, 61, & 62, nomme ainsi la partie orientale du pays de Kent, en Angleterre. On ne peut douter qu'elle ne désigne cette province, puisqu'elle y met les villes de Dubris & de Rutupis, avec les autres places de l'ancien Guntium. La même notice comprend aussi sous le nom de Littus-Saxonicum, la côte de la seconde Belgique & celle de la Gaule Lyonnoise du côté qu'elle étoit opposée au Cantium car elle mer fur cette côte les Armoriques les Ofismiens, les Abrincates, les Venetes & les Nerviens; de même que les villes Rhotomagus, Flavia, Conftancia, & autres qu'elle dit fituées fur le rivage Saxon. Il n'y a a point p à douter que ce nom n'eût été donné à ces côtes, parce qu'elles étoient souvent pillées & ravagée par les Pirates Saxons.

1

SAXONUM INSULE, ifles de l'Océan germanique. Ptolomée, 1.2, 6.11, les marque près de l'embouchure de l'Elbe ; & Crantzius veut que ce soit aujourd'hui celle

d'Heylichland.

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20

SAXUM ou SAXUS, ville d'Afrique, selon Appien, de Bel. Pun. p. 56, qui la met au nombre des villes d'où les Romains tiroient des vivres. Ortelius soupçonne qu'Appien a écrit Laxum pour Thapfum.

SAXUMA, ville & royaume du Japon, dans l'isse de Ximo. Ce qui la rend plus considérable, c'est le port de Cangoxima, situé au midi de l'ifle. Trois Portugais y aborderent en 1542, & eurent la premiere connoillance du Japon, & deux ans après, faint François Xavier y commença l'exercice de fon apoftolat.* Hift. du Japon par le P. Charlevoix, t..

1

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SAXI. Voyez SAZI. SAXINÆ, peuples d'Ethiopie: Pline, 1.6, c. 29, les évêque de Séez, & par le chapitre de sa cathédrale, qui compte au nombre des Troglodites.

SAY, SAIA, SAJUM OU SADIUM, qu'on prétend être le même que Saxum, paroisse de France, dans la Normandie, diocèse de Séez, élection d'Argentan, dont elle n'est qu'à une petite lieue, sur la riviere d'Orne. S. Martin est le patron de l'église; c'est un prieuré-cure, qui est à la présentation de l'abbé de Silly, par conceffion de Geofroy de Ver, appellé aussi de Say, laquelle fut confirmée en 1203, tant par Gannit, archevêque de Rouen, que par Silvestre

en attacherent le revenu à ce monastère, ce qui rendit cette cure réguliere. Elle vaut sept à huit cents livres. Il y a de plus une chapelle appellée Notre-Dame de Ronserai, qui est dans le manoir seigneurial: elle fut bâtie par Henri Clé. ment II du nom, maréchal de France, & érigée en janvier 1252, vieux stile par Geofroy de Mayet, évêque de Séez, du consentement de l'abbé de Silly; mais à condition qu'on n'y célébreroit point la mesle aux fêtes annuelles, sans la permission du curé, & que celui qui la desserviroit, promettroit avec ferment de remettre au curé toutes les offrandes que les fidéles y pourroient faire: elle est à la nomination du seigneur. La terre de Say, de laquelle une illustre famille avoit pris son nom, avoit été donnée par Robert conte d'Alençon, à l'ayeul de ce Henri qui possédoit déja Argentan, & elle étoit venue à ce comte, duquel elle rélevoit, par la confiscation qui en fut faite sur Geofroy de Ver, lorsque Philipe-Auguste enleva en 1204 la Normandie à Jean, roi d'Angleterre, auquel Geofroy demeura attaché: Agnès Clement, petite fille d'Henri, la porta dans la maison d'Aunon: elle passa ensuite dans celle du Perrey, & y demeura jusques vers l'an 1585, auquel Louis de Bec s'en disoit seigneur, comme époux de Marguerite du Perrey, héritiere de Guillaume du Perrey. Elle est dans la famille noble de Droulin, depuis le commencement du siècle suivant. Voyez l'hist. de la maison d'Harcourt, t. 2, p. 1952, & t. 4, dans l'Apendix, p. 22.

SAYAGO, petite contrée d'Espagne, selon Corneille, dictionnaire, qui ne cite point son garant. Il ajoute qu'elle est dans le royaume de Léon, & qu'elle s'étend vers les confins de celui de Portugal.

SAYCOCK, grande isle de l'Océan, & l'une de celles qui forment l'empire du Japon. Elle est au couchant de celle de Chickock: c'est ce qui a occafioné son nom; car SAYCOCK, ou, comme d'autres écrivent, SAIKOKF, selon Kæmpfer, histoire du Japon, l. 1, p. 53, signifie en langue japonoile le pays de l'ouest. Elle est aussi nommée KIUSIU, ou le pays des Neuf, parce qu'elle est divisée en neuf grandes provinces. On lui donne cent quarante-trois milles d'Allemagne de circuit: sa longueur, selon les Japonois, est de cent quarante de leurs milles, & fa largeur de quarante à cinquante. Les neuf provinces que contient cette ifle, font:

Tsikudsen ou Tokulu,

Tsikungo ou Tikusju, Budsen ou Foosju,

Fidsen ou Fisju,

Figo ou Fisju,

Fiugo ou Niusju,

Oosumi ou Cusju,

Bungo ou Toosju,

Satzuma ou Satsju.

SAYDE. Voyez SEIDE.

1. SAYN, comté d'Allemagne, entre les comités de Weid & du bas Isenbourg. Ce comté, qui donne le nom à l'une des branches de la maison de Witgenstein, n'est plus possédé par cette branche qui l'avoit eu en partage. Après la mort de Louis, comte de Sayn, arrivée en 1636, les électeurs de Treves & de Cologne voulurent rentrer dans la poslession de ce qui relevoit de leurs églises; & comme la comtesse de Sayn, mere de Louis, appréhendoit de tout perdre, elle céda par une transaction, à l'électeur de Treves, les bourgs de Sayn & de Rheinbruel, avec les prévôtés d'Erlich & d'Ormiz, & prétendit que le reste du comté de Sayn devoit appartenir à ses filles, à l'exclusion de leurs oncles Louis-Albert & Christian, ce qui fut confirmé par un arrêt. Ernestine eut en partage le bailliage d'Achenbourg, qu'elle porta en dot au comte Salentin-Ernest de Mandersheid-Blankenheim, & Jeanne eut le bailliage d'Altenkirchen, qu'elle porta à Jean-George, duc de Saxe Eyfenach, avec qui elle fut mariée. Le comté de Sayn porte le nom d'un beau château situé sur un petit ruisseau. Les autres lieux les plus remarquables sont Hachenbourg, Ormitz, Altenkirchen & Bendorff. * D'Audifret, Geog. t. 3, p. 329, édit. 1695.

2. SAIN, SENA, ifle sur les côtes de la Bretagne, diocèse de saint Pol de Léon, parlement de Rennes, intendance de Nantes, recette de S. Pol de Léon, elle a cent quatre-vingts habitans.

Cette isle est située vis-à-vis la baye de Douarnenez, dont elle n'est séparée que par le passage du Ras. Elle est très-redoutée des mariniers à cause de ses rochers & basses, qui courent avant à l'ouest : c'est l'isle qu'on appelle souvent mal-à-propos l'isle des Saints, au lieu de l'isse de Sayn.

SAYPAN, isle de l'Océan oriental, dans l'archipel de saint Lazare, & l'une des isles qu'on appelle Mariannes. C'est la plus peuplée de cet archipel après celle de Guam. Elle a vingt-cinq lieues de tour, & on la nomme aussi l'ISLE DE SAINT-JOSEPH. Le pere Gobien, jésuite, Hift. des isles Mariannes, la met à Isd 20', & à trente lieues de l'isle d'Anatajan. Du côté de l'ouest on voit sur la côte de l'isle de Saypan un port appellé CATANHITDA. Il est au fond d'une baye profonde & couverte de bois.

SAZ. Les Turcs appellent ainsi les Saxons, & particulierement ceux qui habitent dans les sept villes de la Tranfilvanie, où Charlemagne les envoya de leur pays, & en fit des colonies. Ce font ces sept villes Saxones qui ont donné à la Transilvanie le nom Allemand de Sieben-Burghen, & le nom latin de Septem-Caftrenfis Regio. Ces Saz ou Saxons se mêlerent avec les Secules, que plusieurs appellent Sicules, nation originaire du pays, & ont formé le peuple que nous nommons aujourd'hui les Transilvains. * D'Herbelot. Bibl. orient.

SAZ-DE-SURTA Ou SAZA DE SURTA, bourgade d'Espagne, au royaume d'Aragon, dans la principauté de Sobrarve, vers la source d'une petite riviere qui se jette dans celle de Cinca. Quelques géographes, dit Baudrand, prennent ce lieu pour l'ancienne Succosa. Corneille & Maty disent la même chose ; mais ils mettent mal-à-propos Saz de Surta à fix lieues au-dessous de Balbastro, tandis qu'il est au-dessus. * Jaillot, Atlas.

SAZANTIUM, ville de l'Inde, en-deça du Gange. Elle est mise par Ptolomée, 1.7, c. 1, dans la contrée Larice, à l'occident du fleuve Namadus, & dans les ter

res.

SAZARANA, ville de Thrace, selon l'itinéraire d'Antonin. Les manuscrits varient beaucoup fur l'ortographe de ce nom: celui de la bibliothéque du Vatican porte Bassannara; celui de Lyon Sazanara, & Simler voudroit lire Saccanara & Saranara.

SAZI, peuple qui habitoit au voisinage du Pont, selon Etienne le géographe. Ortelius remarque qu'un manuscrit porte Saxi au lieu de Sazi.

SAZOA. Voyez SOZOA.

SBETZAZUM, ville de la Mesie : Chalcondyle la place au voisinage du Danube ; mais Ortelius remarque qu'à la marge de l'exemplaire, dont il s'est servi, on lifoit Sphetzanum.

SBYDI, fiége épiscopal d'Asie, dans la Cilicie, sous la métropole de Séleucie, selon Guillaume de Tyr cité par Ortelius. C'est apparemment le même siége qui eft mis dans l'Isaurie par la notice de Léon le Sage, & qui y eft appellé SBIDE, & placé sous la métropole de Séleucie. Dans la notice du patriarchat d'Antioche, le même siége est nommé Sbidi, & à la marge on lit Abidi. La notice de l'abbé Milon écrit aussi Sbidi, & à la marge Subdi.

SCABALA, contrée des Eretriéens, selon Etienne le géographe, qui cite Theopompe, & ajoute que le nom national étoit SCABALEUS. Je ne sai, dit Ortelius, de quels Eretriéens cet auteur entend parler, car il y a eu plus d'un peuple de ce nom.

SCABARAN, petite ville d'Asse, dans la Perse. Jean Struis en parle ainsi dans son troisiéme voyage, c. 21. Cette ville avoit de fortes murailles; mais à peine en voit on présentement les ruines, quoique les fours où Alexandre fit cuire du pain pour son armée soient encore tout entiers. Son terroir est marécageux, & c'est à cela qu'on attribue la quantité & la bonté des grains qu'il produit. Le ris n'y coute ordinairement que deux liards la livre; il passe pour le plus beau de la Perse. La ville de Scabaran est assez voisine de la montagne de Parmach ou Barmach, qui n'est pas éloignée de la mer. Elle est distinguée des autres par la grande quantité de naphte ou d'huile blanche & brune qu'elle fournit aux habitans. On lui a donné le nom de Barmach, qui veut dire doigt, à cause qu'elle est fort escarpée & aussi droite qu'un doigt fort étendu. Plus on y monte, plus le froid qu'on sent augmente, de forte que sur le sommet on ne voit presque que de la glace. Il y a en quelques endroits de fort beaux restes des forteresses qu'on avoit bâties pour la défense du pays. Ce qui s'est mieux conservé, c'est un puits d'une grande profondeur, qui est au milieu des ruines. Le naphte que produit cette montagne coule au travers des rochers, & se décharge en quarante fosses dont cette liqueur s'est creusées. Il y en a trois plus profondes Tome V. Fffij

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