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railles du château, lui fert de foflé. La casa de la moneda, la maison de la monnoie, est curieuse. Les tours en sont couvertes de plomb ; & la maniere admirable dont on y bat la monnoic, lui a fait donner, avec justice, le nom del ingenio. C'est une invention venue d'Inspruck, capitale du Tirol. La maison est dans un vallon, environné de la riviere, dont l'eau fait tourner certains moulins, par le moyen desquels la monnoie est disposée comine elle le doit être, pesée, fondue, rognée, battue, & marquée dans un moment ; & tout cela parfaitement bien: car les réales qu'on y fabrique passent pour les plus belles de l'Espagne. Par cette machine, on peut battre en un jour autant de monnoie qu'on en battroit autrement dans l'espace d'un mois: on ne bat monnoie, dans toute l'Espagne, que là & à Séville.

Mais rien n'égale la beauté & la grandeur de l'aquéduc, appellé Puente Segoviana, que les Romains y ont bâti autrefois sous l'empire de Trajan, pour conduire l'eau dans la ville; c'est un édifice d'un travail merveilleux, qui prend d'une montagne à l'autre, de la longueur de trois mille pas; formé de cent foixante-dix-sept arcades d'une hauteur prodigieufe, & composé de deux rangs, dont l'un est élevé fur l'autre. Il traverse le fauxbourg, conduit l'eau par toute la ville, & en fournit toutes les maisons. L'aquéduc est bordé de quelques auges ou bassins, qui reçoivent l'eau. Ces baffins font fermés de petites portes de fer, & par le moyen d'un robinet, on conduit l'eau par-tout où l'on veut. Celui de ces deux rangs d'arcades, qui est au-dessous de l'autre, conduit l'eau dans le fauxbourg, & fert aux teinturiers qui y demeurent. Cet édifice eft construit de grosses pierres de taille, fans mortier ni ciment qui les lient : & la structure en est si solide, qu'elle s'est conservée jusqu'à présent, tandis que les petites réparations qu'on y a faites de tems en tems, durent à peine une dixaine ou une vingtaine d'années. Il y a une seule incommodité, mais allez considérable: c'est que l'eau de la riviere, qui coule autour de la ville, est mal saine, & cause même la paralyfie, ou l'hydropisie; c'est peut-être pour cette raison, que les anciens y firent venir d'autre eau, en bâtissant ce prodigieux aquéduc, avec tant de peine & de dépense.

Tout ce qu on peut dire de plus positif sur l'évêché de Ségovie, c'est qu'en 755, Abderame, roi de Cordoue, ruina entierement toutes les églises de Ségovie; qu'en 923, le comte Fernand Gonzalez répara celle qui sert aujourd'hui de cathédrale; & qu'enfin, en 1088, le comte Raymond la rééditfia, par ordre d'Alphonse VI, son beaupere, & qu'après sa restauration, Pierre, François de nation, en fut le premier évéque, lequel, sous le regne de l'empereur Alphonse VIII, de Castille, fondale chapitre, qu'il distribua en huit dignités, quarante chanoines, vingt prébendiers, & divers autres ecclésiastiques au chœur. L'église cathédrale est dédiée aux faints Fructus, Valentin & Engracia, freres, & natifs de la même ville de Ségovie. Qui voudra s'instruire à fond de tout ce qui regarde l'institution & les progrès de l'église de Ségovie, n'a qu'à lire les differtations du marquis d'Agropoli. Le diocèse s'étend sur quatre cents trente huit paroiffes.

2. SÉGOVIE, ville de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, & dans l'audience de Guatimala, au gouvernement de Nicaragua. Cette ville, qu'on appelle aufli la nouvelle Ségovie, est située aux confins de la province de Honduras, à la droite de la riviere de Yare. * De l'Ifle, Atlas.

3. SEGOVIE, ville de l'Amérique, dans la terre ferme, au gouvernement de Venezuela. Jean de Villegas, qui étoit gouverneur de cette province pour les Welsers d'Augsbourg, à qui l'empereur Charles V l'avoit donnée, étant parti de Tucuyo avec ses troupes en 1552, découvrit premierement quelques veines d'or au pied de certaines montagnes fort hautes, qui traversent toute la province, & y mena une colonie, qui fut abandonnée quelque-tems après, à cause que l'air y étoit mal fain. On en transporta les habitans sur les bords de la riviere de Bariquicemete, & la ville fut nommée nova Segovia. Elle est à fix lieues de Tucuyo, & à quatre-vingts de la métropolitaine Coro, vers le fud-est. Ce pays a été autrefois fort peuplé de Sauvages, dont la plupart ont péri par maladies, & autres incommodités. Ils font d'un esprit lourd & abjet, efféminés, & adonnés à beaucoup de vices, fur-tout à l'yvrognerie, aux querelles & aux meurtres, quand ils ont le cerveau

échauffé à force de boire. Ils ne songent point au lende. main, & mangent souvent en un teul jour ce qui pourroit leur fuffire pour plusieurs. Comme ils font oififs, lorsque les vivres leur manquent, ils ont recours à de méchantes racines,& à des herbes sauvages, en attendant que leur mays soit mûr. Affez près de Ségovie passe une riviere, nommée par les Espagnols Rio Claro, à cause de la pureté de ses eaux. Elle se cache sous terre à quelque distance de sa source, & est fort petite au tems des pluyes; mais l'été elle groffit, & les habitans s'en fervent pour ar rofer leurs campagnes, ce qui leur fait faire une abondante moiffon. * De Laet, Descr. des Indes occidentales, 1. 14, chap. 12.

4.SÉGOVIE, ou nouvelle SÉGOVIE, ville épiscopale d'Asie, dans les Philippines, & dans la province de Cagayan. De la Martiniere s'est trompé en la nommant nouvelle Séville. Voyez NUEVA SEGOVIA.

SEGRE, riviere d'Espagne, dans la Catalogne, anciennement Sicoris, & appellée Agua-Naval par les Catalans. C'est la plus grande de toutes les rivieres de la Catalogne. Elle prend sa source dans la Cerdagne, coule du nordquest au sud-oueft, passe à Puicerda, à Urgel, à Oliana, à Camarasa, où elle reçoit la Noguera - Pallaresa; à Balaguer, à Lerida, au-dessus de laquelle elle reçoit la Noguera Ripagorçana, & à Aitona; puis elle se joint à la Cinca, avec laquelle elle va se jetter dans l'Ebre près de Mequinencia, sur les frontieres de l'Aragon. * Délices d'Espagne, p. 588.

SEGRE, & la MAGDELAINE, Segreium, Segredum, ville & baronnie, dans l'Anjou, sur l'Odon, élection d'An

gers.

Guillaume le Breton dit que la Segré appartenoit à Amauri, de Craon, mais qu'elle fut pourtant donnée, par Jean Sans-Terre, roi d'Angleterre, à la reine Berangére de Navarre, veuve de son frere Richard Cœur-de Lion, pour partie de fon douaire, par traité fait à Chinon en 1201, & que le même monarque en gratifia encore le 23 juin 1215, Guillaume de la Guierche. Elle entra ensuite dans la maison de Baumont, avec la baronnie de Bouancé, par le mariage de Jeanne de la Guierche. Le château, qui avoit été démoli l'an 1422 par les Anglois, fut rétabli par les ligueurs en 1591, & puis ruiné de nouveau par Antoine de Silly, comte de Rochepot, gouverneur d'Anjou. Sur quoi on peut voir l'histoire de Sablé de Ménage. La paroisse est forte de cent quatorze feux.

1. SEGRIE, SEGRIA, bourg de France, dans le Maine, élection du Mans.

2. SEGRIE-FONTAINE, bourg de France, dans la Normandie, diocèse de Bayeux, élection d'Argentan. SEGUAGATUM OU SETUACOтүм, ville de la Germanie. Ptolomée, 1.2, 6.11, la marque au nombre des villes voisines du Danube.

SEGUBIA. Voyez SEGOVIA.

SEGUINA ECCLESIA. Il est parlé dans les Decrétales, part. 1, dist. 50, d'un certain Théodore qui fut fait évêque de ce liége.

SEGUNTIA, ville de l'Espagne Tarragonnoise, dans la Celtibérie. Tite-Live, 1. 34, 6. 19, la nomme Seguntia Celtiberum. Voyez SEGONTIA.

SEGUNTIUM, Ou SEGONTIUM. Voyez SEGON

TIUM.

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1. SEGURA, (la) Terebus, Tader, Staberus, Serabis, ou Sorabis, riviere d'Espagne au royaume de Murcie. Elle prend sa source dans la montagne de Sierra Segura, près des sources du Guadalquivir, traverse le royaume de Murcie d'occident en orient , en ferpentant, arrofe Cantarilla & Murcie, entre dans le royaume de Valence près d'Origuela, mouille cette derniere ville, & va fe jetter dans la mer près de Guardamar. * Délices d'Espagne, p. 544.

2. SEGURA, ville d'Espagne, dans le Guipuscoa, fur la riviere d'Oria, au dessus de Villa-Franca. C'est une jolie petite ville.

3. SEGURA, montagnes d'Espagne. Elles s'étendent. aux confins de l'Andalousie, de la Castille nouvelle, des royaumes de Murcie & de Grenade, & font une partie de celles qu'on appelloit autrefois Orospeda. On les nomme aussi montagnes de Gaçorla, à cause de la ville de ce nom qui s'y trouve située, de même que celle de Segura. C'est l'Argenteus-Mons, & le Tugiensis - Saltus des anciens. Le

Guadalquivir & la riviere Segura prennent leurs fources dans ces montagnes.

4. SEGURA, ville d'Espagne, dans l'Andalousie, aux confins du royaume de Murcie, dans les montagnes appellées Sierra Segura, vers la source de la riviere de ce nom. * Jaillot, Atlas.

5. SEGURA, ville de Portugal, dans la province de Beira, sur une montagne, avec trois bons bastions entiers, & un demi, qui sont revêtus. Cette ville a un château, bâti fur une petite montagne, & qui n'est fermé que d'une double muraille faite en redans. Segura fut prise en 1704, par le roi d'Espagne Philippe V.

6. SEGURA, port sur la côte de la mer de la Californie, selon Woodes Rogers, Voyage, t. 2, p. 17. L'entrée de ce port, dit-il, se peut découvrir à la faveur de quatre hauts rochers, qui ressemblent aux aiguilles de l'ifle de Wight, lorsqu'on vient de l'ouest, & dont les plus occidentaux font en forme de pain de sucre. Le plus avancé vers la terre a une arcade comme celle d'un pont, sous laquelle l'eau pasle. Il faut laisser à bas bord celui qui est le plus près de la mer, s'en écarter environ la longueur d'un cable, & courir vers le fond de la baye, qui est saine partout, & où l'on peut avoir depuis dix jusqu'à vingt ou vingt-cinq braffes d'eau. L'on eft enfermé là par les terres depuis l'est quart au nord-est, jusqu'au fud-est quart au fud, quoique la rade ne soit pas fort bonne quand le vent de mer souffle avec impétuosité. Il y a dans cet endroit-là de fort bonne eau, quantité de fenouil marin. L'on n'y voit aucun oiseau extraordinaire.

7. SEGURA, ville de la nouvelle Espagne, dans les Indes occidentales, en latin Securitas Confinium. Elle fut bâtie par Ferdinand Cortez, l'an 1520 fur des rochers, en un lieu pierreux, & elle n'est arrosée d'aucune riviere ni fontaine ; de forte que les habitans, qui font environ le nombre de mille, tant Indiens qu'Espagnols, font presque toujours contraints d'user d'eau de pluye. Cortez ayant été chaílé en 1519 de la ville de Méxique, avec grande perte de ses gens, les Indiens des deux bourgades de Culhua & de Tepcacaç, qui étoient alors alliés des Méxicains contre Cortez, & contre la ville de Tlaxcallan, se mirent en embuscade, & prirent douze Espagnols, qu'ils facrifierent tous à leurs idoles, après quoi ils les mangerent. Cette cruauté ayant rempli Cortez d'indignation, il pria Mexicaca, l'un des principaux capitaines de Tlaxcallan, & divers autres gentilshomines de la ville, de lui donner du fecours pour se venger de ceux de Tepcacac. Mexicaca, & les principaux de Tlaxcallan, tinrent conseil avec les magiftrats, & le peuple de la ville, l'assisterent de quarante mille combattans, avec les Tamemez, qui sont comme des crocheteurs, pour porter le bagage, & les autres choses nécessaires. Avec ce secours, il alla à Tepcacac demander aux habitans que, pour réparation de la mort des douze chrétiens, ils eussent à se rendre au roi d'Espagne fon maître, & à ne plus recevoir chez eux aucun Méxicain, ni aucun habitant de la province de Culhua. Les Tepcacas répondirent qu'ils avoient fait mourir très justement les douze Espagnols, parce qu'ils avoient voulu passer malgré eux au travers de leur pays en tems de guerre, & que les Méxicains & les Culhuacans étant leurs seigneurs, ils les recevoient toujours amiablement dans leurs maisons, ne voulant point obéir à des étrangers qu'ils ne connoissoient point. Cortez leur offrit plusieurs fois la paix, & enfin il commença à leur faire la guerre tout de bon. Ils furent battus, & obligés de se rendre, & de consentir qu'il feroit

châtier à sa volonté ceux qui avoient été cause de la mort des douze Espagnols. Cortez ordonna que toutes les bourgades qui avoient contribué à ce meurtre seroient esclaves, & après vingt jours de guerre, il pacifia toute la province, qui est fort grande. Il en fit fortir les Culhuacans, y renversa les idoles, & pour une plus grande afsurance, il fit bâtir cette ville, qu'il nomma Segura de la Frontera, ou la fureté de la frontiere, ayant établi des officiers pour avoir foin que les chrétiens & les étrangers pussent passer de la Vera Cruz à Mexique. Cette ville, ainsi que toutes celles qui font depuis S. Jean de Ulhua jusqu'à Mexique, est très abondante en vivres & en divers fortes de fruits, sur tout en ananas, sapotes & chicosapotes. Les sapores ont un gros noyau noir, de la groffeur d'une prune, & le fruit au dedans eft rouge comme l'écarlate, & auffi doux que le miel. Le chicosapotes n'est pas fi gros. Quelques-uns font rou

ges-bruns, & fort pleins de jus. Leur odeur reticmoie à celle d'une poire cuite. Les habitans, qui étoient autrefois mangeurs de chair humaine, sont aujourd'hui fort civilisés. * Thomas Gage, Relat. des Indes occidentales, 1 part.

C. 10.

SEGURA de la SIERRA, lieu d'Espagne, dans la Castille nouvelle, au canton appellé la Sierra, dans le voisinage & au fud-est d'Alcaraz. C'est l'une des riches commanderies de l'ordre de S. Jacques. Elle est située dans une plaine abondante en troupeaux & en bêtes fauves. * lices d'Espagne, p. 353.

SEGUS, riviere de la Germanie, dont il est parlé dans César & dans Tacite. Ses bords étoient occupés par les Sicambres, & tous les géographes s'accordent à dire que c'est aujourd'hui la riviere de Sige.

1. SEGUSIANI OU SECUSIANI, peuples de la Gaule Celtique ou Lyonnoise. Pline, 1.2, c. 18, dit qu'ils étoient libres, & que la ville de Lyon étoit dans leur pays: Secufiani liberi, in quorum agro colonia Lugdunum. Ils avoient été rendus indépendans des Edui, sous l'empire d'Auguste, car du tems de César, qui fait mention de ces peuples dans ses commentaires, ils étoient dans la dépendance des Ædui, c'est-à-dire, de ceux d'Autun, in clientela Eduorum. Il ajoute qu'ils étoient les premiers au delà du Rhône, & les plus proches de la province romaine. Ils avoient les Ædui & les Sequani au nord, les Allobroges à l'orient, au midi encore les Allobroges & les Velauni, & les Averni au couchant. Leur pays comprenoit ainsi le Forez, le Lyonnois, le Beaujolois & la Bresse. Ptolomée, 1.2, 6.8, semble leur donner des bornes beaucoup plus étroites, car il ne met dans leur pays que deux villes, qui sont Rhodumna & Forum-Segufianorum.

2. SEGUSIANI, peuples des Alpes Graïennes: Prolomée, 1.3, c. 1, leur donne deux villes; savoir Segufinum & Brigantium : Pline & Ammien-Marcellin appellent la capitale de ces peuples SEGUSIO. L'itinéraire de Jérusalem écrit Secufio, & dans une inscription rapportée par Spon, p. 198 & suiv. on lit: Ordo splendidiff. civitatis Secufia, quoique dans une autre inscription ce mot soit écrit avec deux gg. civit. Segg. & une troifiéme inscription qui se voit dans Gruter, p. 111, donne à cette ville le titre de municipe: Genio municipi Segufini. C'est aujourd'hui la ville de Suze; voyez Suze. L'itinéraire d'Antonin marque cette ville sur la route de Milan à Vienne, en prenant par les Alpes Cottiennes où elle se trouve entre ad Fines & ad Martis, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à seize inilles du second. Quelques manuscrits de cet itinéraire portent Regufione au lieu de Segufione.

SEGUSIO. Voyez SEGUSIANI.

SEGUSTANO, bourgade de Sicile, dans le Val de Mazzara, au fond du golfe de Castel-à-Mare, à l'embouchure du fleuve San Botholomo, à la gauche, à demi-lieue au nord de Caftel-à Mare, à qui il sert de port. Ce bourg est l'Emporium Segestanorum des anciens.

SEGUSTERO. Voyez SISTERON.

SEHESURE ou QUELPAERTS. Voyez QUELPAERTS

au mot ISLE.

SEJA, nom latin de la petite riviere de Scie, qui arrose le pays de Caux en Normandie.

SEID, SCIVEH OU SUETHA, ville de la Palestine, fur le bord oriental du Jourdain, quatre lieues au-dessus de la mer de Galilée. Cette ville connue anciennement, sous le nom de Capitolias, est ruinée. C'étoit un évêché de la seconde Palestine, dans le patriarchat de Jérusalem. Guillaume de Tyr en fait un archevêché honoraire.* Baudrand, Dict. Commainville, Table des évêchés.

SEIDE OU SAYD, anciennement SIDON, villes des états du Ture, en Afie, dans la Sourie, sur la côte de la mer, un peu au-dessus de Sor ou Tyr. La ville de Seid eft peu de chose, si on la compare avec Sidon, qui faisoit anciennement son nom; car les ruines qu'on y voit autour marquent qu'elle étoit infiniment plus grande & plus belle. Elle est située sur le bord de la mer, & fon terroir eft par tout fertile & fort agréable. Il y a auprès une ifle qui s'avance dans la mer; & fur cette isle est bâtie la citadelle, qui com. munique avec la ville & à la terre-ferme par un pont magnifique, & qui ne sert la plupart du tems que de prison aux grands de ces provinces-là. On voit plus loin d'autres petites isles affez agréables: c'est là que mouillent les vaisseaux de l'Europe ; mais le mouillage n'y est pas des meilleurs, fur-tout en hiver: parce qu'il n'y a rien qui garantisse de la violence des vents. Le négoce de Seide est de coton, de foie & de laines: il s'y fait par les différentes nations avec une entiere liberté ; & de toutes les échelles du Levant, il n'y en a point où les Francs vivent plus tranquilles. * Voyage de 1714, t. 1, p. 289.

Il y a auprès de cette ville, dit Lucas, un mont qu'on appelle mont de Sidon, sur le sommet duquel on voit un autel ; & tout auprès on enterre les chrétiens Francs & Maronites. A cinquante pas delà il y a trente oliviers, qu'on assure être du teins de Notre Seigneur Jesus-Christ, & on ajoute que ce fut en cet endroit que les trois Maries vinrent l'adorer. Ces oliviers font chargés de petites croix, qui marquent la vénération que les chrétiens de ce payslà leur portent, suivant une tradition qui s'est conservée si long-tems. Il y a en ce même endroit des plantes très-curieuses. Au pied de la montagne sont les ruines d'une ancienne ville, qui est sans doute celle de Sidon, où l'on trouve, en fouillant la terre, beaucoup d'anciens monumens & de tombeaux d'une grande beauté; mais que les habitans du pays mettent en piéce à mesure qu'ils les découvrent, pour s'en servir dans leurs bâtimens.

On trouve dans la plaine de Seide une prodigieuse quantité de muriers, & c'est par leur feuille qu'on nourrit cette grande quantité de vers à foie, dont on fait un si grand commerce en cette ville. Voyez SIDON.

1. SEIGNELAY, ville de France, dans la Bourgogne, au bailliage de Sens, & ancien ressfort de Villeneuve-leRoy, diocèse & élection d'Auxerre. Elle n'est point murée & ne l'a jamais été. Elle est située sur un coteau qui regarde le nord, à un quart de lieue de la petite riviere de Serain & à un quart de lieue de l'lone, à deux lieues & demie d'Auxerre & à quatre de Joigny, dans un pays de plaines & de montagnes. Il y a beaucoup de vignes, & plusieurs qui font d'un grand produit. Le premier monument, où il soit fait mention de Seignelay, est une charte de l'année 864, où il est dit que l'abbaye de faint Germain d'Auxerre y avoit du bien, mansus unus in Siliniaco. Ceux-là se trompent, qui croyent que le nom françois de ce lieu vient de Signum latum. Il y avoit une église dès le dixiéme siécle, puisque l'évêque Heribert la donna à Heldric, abbé de faint Germain d'Auxerre, avant l'an 995. Glaber parle fort, 1.5, 6. 1, des invasions commises au onzième fiécle, par Bavon & Avalon, seigneurs de ce lien. Leurs successeurs, plus pieux, fonderent plusieurs chapelles dans leur château. La seconde est de l'an 1265. Au même siécle & sous Philipe Auguste, Guillaume de Seignelay fut fait évêque d'Auxerre, puis de Paris, & Manasses son frere fut fait évêque d'Orléans. Le château, tel qu'il est aujourd'hui en forme ronde ou spherique, qui est un assemblage de quinze ou vingt tours, a été bâti par Charles de Savoin, vers l'an 1410. La chapelle en est détachée : l'église paroissiale est sous le titre de faint Martial de Limoges. On a établi à Scignelay deux manufactures de ferges, appellées de Londres, sous le miniftere de M. Colbert, qui avoit acquis la terre, & la fit ériger en marquisat. Cette ville est aussi le fiége d'un grenier à sel de la cour des aides de Paris, & elle députe aux états de la province alternativement avec trois autres petites villes de l'Auxerrois. * Hift. d'Aux. & autres.

2. SEIGNELAY, OU RIVIERE DES ILINOIS, riviere de l'Amérique septentrionale. Elle prend sa source, selon le pere Hennepin, dans des terres tremblantes &marécageuses, à une lieue & demie de celle des Miamis, & à fix lienes du lac des Ilinois. Sa source eft fi considérable, qu'à cent pas de son origine elle est navigable pour des canots légers; & peu après les eaux de ces marécages l'augmentent à tel point, qu'elle devient insensiblement aussi large & aussi profonde que la Marne. Elle ferpente beaucoup à son commencement, où elle passe à travers ces terres marécageuses qu'elle arrose l'espace de près de quarante lieues, après quoi elle arrose de vastes plaines abondantes en chasse de bœufs sauvages & de toutes fortes de bêtes & de gibier. Ses bords font accompagnés de distance en distance de coteaux, couvert de beaux arbres. Entre ces coteaux elle se déborde au printems & en automne, & rend les terres très-abondantes. On recueille aux environs de cette riviere une grande quantité de chanvre, qui y croît naturellement, & qui est plus beau que celui de Canada. La riviere de Seignelay se jette dans le Mississipi, environ à cent lieues du grand village des Ilinois.

1

SEILLANS, petite ville de France, en Provence, dans la viguerie de Barjols. Les doctrinaires en ont le college.

1. SEILLE, (La) Salia, riviere de la Lorraine. Elle prend sa source au lac de Lindre, arrose Dieuze, Marfal & Vic, & fe rend dans la Mozelle, à Metz. Les eaux de cette riviere sont dormantes & fort bourbeuses; elle n'est point navigable ni guayable, parce qu'elle est pleine de vase.

2. SEILLE, (La) petite riviere de France. Elle prend sa source aux frontieres de la Picardie, près de Bohain, paffe au château Cambresis, & se jette dans l'Escaut, au-delfus de Valenciennes, après avoir traversé le Cambresis & une partie de l'Artois.

SEILLONS, chartreuse de France, dans la Bourgogne, à mille pas de la ville de Bourg-en-Breffe, diocèse de Lyon, parlement & intendance de Dijon, recette de Bourg-enBresse, a cent soixante - dix habitans. Cette maison religieuse a neuf à dix mille livres de revenu. Humbert de Baugé, archevêque de Lyon, s'y retira, & en a été le second prieur. On y voit son tombeau dans le grand cloî

tre.

1. SEINE, (La) Sequana, fleuve de France. Il prend sa source en Bourgogne, près de Chanceaux, à fix lieues de Dijon; la Seine arrofe Châtillon & Bar-fur-Seine, traverse la Champagne, arrose Troyes, où elle commençoit autrefois à porter bateau, ce qu'elle ne fait qu'à Mery; ensuite passe par Pont, Nogent, Bray, Monterau, où elle reçoit l'Yonne, & peu après le Loing, traverse l'isle de France, où elle arrose Melun, Corbeil, Paris; & à deux lieues audeflus, elle reçoit la Marne, qui la grossit confidérablement, & à cinq lieues au-dellous l'Oife. Après avoir arrosé plusieurs belles maisons royales, elle sépare le Vexin de la Beauce, & arrofe Poiffy, Meullent, Mante, les Andelis, & se va jetter dans la mer, par une grande embouchure au Havre de Grace, après avoir arrosé Vernon, Pont-de-l'Arche, Rouen, Caudebec, Quillebeuf & Honfleur. Les eaux de ce fleuve son fort bonnes, très bien-faisantes, très-pures & même purgatives. Elles font d'autant plus fortes, qu'elles portent vers Paris beaucoup plus pesant qu'aucune riviere de l'Europe, en comparaison de fon cours, & de la largeur de fon lit. Elle porteroit même jusqu'à Rouen les plus gros vailleaux, fans une barre de fables mouvans que l'on rencontre vers Quillebeuf. La Seine a ses bords d'une hauteur bien proportionnée; de forte qu'elle ne cause point de désordre. Le long de fon cours, elle forme quantité de belles ifles abondantes & agréables. La plus remarquable est celle de M. Bignon, conseiller d'état & bibliothécaire du roi, située sous Meullent, & érigée en fief mouvant du roi, sous le nom de l'Isle-Belle. Voyez L'ISLEBELLE.

2. SEINE, (La) Sedena, village de France, sur la côte de Provence, du côté de l'ouest de la ville de Toulon, environ à quatre milles. Ce village, qui est grand, est situé sur le bord de la mer, dans un grand enfoncement. On y peut aller mouiller avec des vaisseaux médiocres, mais il faut passer par le milieu pour aller d'une terre à l'autre, parce qu'il y a fort peu d'eau aux deux côtés. Le fond est vaseux avec de grands herbiers. Cependant assez près de la Seine on trouve trois, quatre à cinq brasles d'eau. * Michelot, Port. de la Médit. p. 73.

3. SEINE, riviere dans la Floride découverte, ainsi nommée par Jean de Ribaut en 1562; c'est une affez grande riviere qui a deux embouchure dans la mer, par les 31d 30' de latitude septentrionale. La riviere de SaintAugustin, aujourd'hui riviere de Saint-Jean, appellée par Ribaut riviere des Dauphins, est environ à quinze lieues du Cap-François qui est par les 301. Toutes les rivieres qu'il rencontra dans l'espace de deux dégrés en suivant la înême route, il leur donna les noms de la Somme, de la Loire, de la Charente, de la Garonne, de la Gironde, &c. mais les Espagnols & les Anglois leur en ont substitué d'autres. * Hift. de la nouvelle France du pere de Charlevoix.

SEINSHEIM, bourg d'Allemagne, dans la Franconie, & le chef lieu d'une baronnie de même nom. Il est situé fur une petite riviere qui se jette dans le Meyn, à quelques lieues dela. * Jaillot, Atlas.

La BARONNIE DE SEINSHEIM confine au comté de Schwartzenberg, & au margraviat d'Ohnspac. Le bailliage d'Erlac, enclavé dans l'évêché de Wurtzbourg, dépend de cette baronnie, qui appartient à la maison de Schwartzenberg.

d'Erlac,

SEJONT, riviere d'Angleterre, au pays de Galles, dans le comté de Caernarvan. Elle lave les murailles de la ville de ce nom, & fort d'un lac nommé Lin Peris, dans lequel on pêche une espéce particuliere de poisson nommé torcoch, c'est-à-dire, poiffon rouge, parce qu'il a le ventre de cette couleur. Le Sejont s'appelloit anciennement Segontius, & il avoit donné fon nom à un peuple appellé Segontiens,& dont la ville, nommée Segontium, étoit voisine de Caernarvan. Elle a été si bien détruite, qu'il n'en reste que quelques légeres traces au voisinage de Caernarvan, qui s'est élevée sur ses ruines. On l'appelloit dans la langue du pays CaerCustenith, c'est-à-dire, ville de constance; & un historien Gallois, prétend qu'on y trouva en 1283, le corps de Constance Chlore, pere de Constantin le Grand; ce qui est apparemment aussi vrai que ce qu'on assure du tombeau de ces mêmes princes, trouvé dans une église d'Yorck. * Délices de la Grande Bretagne, p. 426.

SEIR OU SEHIR, Horréen, dont la demeure fut à l'orient & au midi de la Mer Morte, dans les inontagnes de Seïr, (a) où régnerent d'abord les descendans de Seïr le Horréen, dont Moyse donne le dénombrement, Genef. 36, 20,21 ... 30. Voyez auffi 1 Paral. 1, 38, 39, &c. Les descendans d'Esai occuperent ensuite les montagnes de Sehir, & Efaii y demeuroit déja lorsque Jacob revint de la

SEIRAM. Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, 1.2, c. 8, dit Séïram, ville sur les frontieres de Geté, au nord du Sihon, à 99d 25' de longitude, & à 44d 45' de latitude.

SEIREF OU SIREF, ville la plus méridionale de la Perse, est située à 88d de longitude, sous les 29d de latitude septentrionale, felon les tables arabiques. Elle appartient à un petit pays de la Perse nommé Kaurat-Ardeschir, & est bâtie au pied d'une montagne, fort proche de la mer qui fait un petit golfe, où les vaisseaux peuvent aborder, & qu'on appelle Nabed. C'est ce que d'Herbelot rapporte dans sa bibliotheque orientale. Il ajoute que les Persans disent que cette ville étoit autrefois nommée Schirab ou Schiraf, & l'origine de ce nom vient de ce que Caicavus, roi de Perse de la seconde Dynastie, dite des Cayanides, ayant été frappé du tonnere, rétablit sa santé dans ce lieulà, par le moyen du lait, & de l'eau qu'il y prit, appellé Schir & Ab, par les Perfans. Il dit encore que Seïrefa été autrefois une ville abondante en toutes chofes, & fort marchande, à cause du concours des étrangers ; quoique d'ailleurs fon terroir soit fort stérile, & qu'on y respire un air extrêmement chaud. Depuis que le commerce s'est fait dans Kis, isle du golfe Persique, cette ville a été abandonnée & s'est peu à peu détruite,

SEIRATH. Dom Calmet dit: Adod, après avoir tué Egion, roi de Moab, qui opprimoit les Israëlites, s'en alla à Seïrath, qui étoit apparemment vers Bethel ou Gal

Mésopotamie. (b) Moyfe nous dit, Deut. 2, 12, qu'Esaigal, près d'un lieu où il y avoit des idoles & des images :

fit la guerre aux Horréens, & qu'il les extermina: mais nous ne savons aucunes particularités de ces guerres. Pour revenir à Seïr ou Sehir, pere des Horréens, il faut qu'il soit très-ancien, puisque les Horréens, ou les Chorréens ses enfans, étoient déja puissans & nombreux du tems d'Abraham, & avant la naissance d'Isaac (c) lorsque Codorlahomor & ses alliés, vinrent faire la guerre aux rois de la Pentapole, l'an du monde 2092 avant J. C. 1908, avant l'ére vul. 1912. Au reste, c'est mal-à-propos que quelquesuns ont avancé (d) qu'Esaii avoit porté le nom de Sehir ou Velu: il n'a jamais porté ce nom, quoique son pays soit souvent nommé le pays de Sehir, à cause des premiers habitans qui y demeuroient. (a) Genef. 36, 20, & Genef. 14, 6. Deut. 2, 12. (b) Genef. 32, 3, 33, 14, & 36,8,9. (c) Genef. 14, 6. (d) Jofeph. Antiq. 1. 1, c. 19. Υπεχάρησε εἰς Σείρα ... τὸ χώριον ἀπὸ τῆς ἀυξε τριχάσεως δασείας. Vide, &c.

18.

2. SEIR, montagnes de Seïr: elles étoient à l'orient, & au midi de la Mer Morte: Moyse dit qu'il y a onze jours de chemin entre Horeb & Cadesbarné, par le chemin de Séhir, ou plutôt en tournant autour des monts de Séïr, Deut. 2, 1, 4, 5, 8. Debora, dans son cantique, dit que le Seigneur est sorti de Séïr, Judic. v. 4. Moyse avance que le Seigneur a paru à son peuple à Séïr, à Sinaï & à Pharan, Deut. 33, 2. Cela prouve que les monts de Séïr étoient au midi de la Mer morte, tirant vers Elat & Afiongaber, sur la Mer Rouge. * Deut. 1, 2.

Jacob, au retour de son voyage de la Mésopotamie, (a) craignant qu'Elaü ne vint fondre sur sa troupe, envoya vers lui en Séïr, & Esaii peu de tems après vint à sa rencontre entre Phanuel & le Jourdain, & s'en retourna le même jour à Séir. Il demeuroit donc assez près delà, dans les montagnes qui font à l'orient de la Mer Morte. Jofué semble dire qu'elles s'étendoient même encore plus loin vers le septentrion, puisqu'il raconte qu'il a fait la conquête de tout le pays (b) depuis Séïr jusqu'au Baal-Gad, au pied du Liban & du mont Hermon, & qu'il a partagé tout ce pays aux enfans d'Israël: or on fait que les Israëlites n'ont rien poslédé au-delà du pays de Moab à l'orient ni au midi. Enfin, on conjoint ordinairement Moab & le mont Séïr: (c) or Moab demeuroit à l'orient de la Mer Morte. Voyez IDUMÉE. * (a) Genef. 32, 3, 33, 16: (b) Josué 11, 17, 12, 7. (c) 2 Par. 20, 12, 22, 23. Ezech. 25, 8.

3. SEIR, montagne sur la frontiere de la tribu de Juda & de celle de Dan. Voyez Josué, 15, 10.

SEIRA: c'est le même que le mont ou le pays de Séir, habité par les Iduméens, 4 Reg. 14, 21. Venit Joram Seira, percuffitque Idumeos. Seïra au lieu de Séïr, marque le mouvement vers Seïra, selon les regles de la langue hébraïque. L'hébreu lit Zeïra; mais nous croyons que c'est une faute, & qu'il faut lire Séïra.

Pertranfivit locum idolorum, unde reverfus fuerat, venitque in Seirath. Il y a quelque apparence que ces gravures ou ces inscriptions, qui étoient à Séïrath, sont celles que Joseph, Antiq. 1. 1, c. 2, a voulu désigner, lorsqu'il a dit qu'il y avoit dans la Syriade des colonnes chargées d'inscriptions, qui y étoient dès avant le déluge, & qui avoient été faites par les enfans de Seth. Cette conjecture est proposée & suivie par plusieurs savans hommes, comme Vosfius, Huet & Valois. Voyez le commentaire de dom Calmet sur la Genèse, c. 6, v. 13. * Judic. 3, 26. Pefilim, Sculpturæ.

SEIRJAN, ville & province, dans le royaume de Far, à 90d 25' de longitude, & à 29d 30' de latitude, selon Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, 1. 3, C. 23.

SEISSELMAUR, village de la basse Autriche, sur le Danube. Lazius croit que c'est la Cetium, ville de la Norique.

SEISENSTEIN, Vallis Dei, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Allemagne, dans la basse Autriche, au diocèse de Passau.

SEITTENSTAT, abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, dans la basse Autriche.

1. SELA, ville de la Palestine, dans la tribu de Benjamin, Jofué 18, 28. On lit dans l'hébreu, 2 Reg. 16, 14, que Saül fut enterré à Sela, dans le tombeau de fon pere Cis.

2. SELA, fleuve du Péloponnése: son embouchure est marquée par Ptolomée, 1.3, c. 16, fur la côte de la Messenie, entre le promontoire Cyparisium & la ville Pylus, à la droite de l'Ems, sur les frontieres de la haute Autriche. Elle fut fondée au commencement du douziéme siécle.

C'est aujourd'hui la riviere de Guardia.

3. SELA, nom latin de Guardia, bourg de la Morée.

Voyez ce mot.

SELAM, poste dans l'Amérique septentrionale, sur la côte du Jucatan, à l'ouest de rio de Lagartos. Les Espagnols ont accommodé ce poste pour y tenir leurs Indiens en sentinelle. Il y a plusieurs de ces fortes de poste ou guérites sur la côte. Les unes font bâties à terre avec du bois de charpente: d'autres font placées sur des arbres comme des cages, mais affez grandes pour recevoir un ou deux hommes; il y a une échelle pour y monter & pour en descendre. Ces guérites ne sont jamais fans un ou deux Indiens, qui s'y tiennent tout le jour; & ceux qui demeurent près delà font obligés de se relever les uns & les autres. * Dampier, Supl. 2 part. ch. 1.

SELAMBINA, ville de l'Espagne Bétique: Ptolomée, 1.2, c. 4, la place fur la mer d'Ibérie, entre Sex & Extenfio. Le nom moderne est Salobrenna.

SELAMBRIA, felon Corneille, & Selambria, selon de l'Isle, riviere de l'empire Turc, en Europe, dans le Tome V.

Nnn

:

Comenolitari. Elle prend sa source dans les montagnes, aux confins de l'Albanie, & traverse d'occident en orient toute la province de Janna, ou après avoir reçu quelques rivieres, entr'autres celles d'Epideno, à la droite, elle va se perdre dans le golfe de Salonique, près du mont Cassovo. Dans sa course la Selampria arrose Janna ou Jannina, Tricala, Ternovo & Larisse. C'est le Penaus des anciens.

SELAME, village de la Galilée: Joseph le fit fortifier, comme il le dit dans sa vie.

SELAMPURA, ville de l'Inde, au-delà du Gange, selon Ortelius qui cite Pline. Le même nom se trouve aussi dans quelques éditions latines de Ptolomée, l. 7, c. 2, & même dans le manuscrit de la bibliotheque palatine; mais au lieu de Selampura, le texte porte Λαμπούρα, Lampura.

SELANDE, SEELAND OU ZELANDE, ifle de la mer, & la plus grande des isles du Danemarck. Elle est baignée à l'orient par le Sund, qui la sépare de la Scanie; le grand Belt, à l'occident, la separe de l'isle de Fuhnen; elle a au midi les ifles de Mone & de Falster; & du côté du nord elle regarde la Norwege, dont elle est séparée par la Manche de Danemarck. On croit que c'est l'ifle Codanonia de Pomponius Mela. Sa longueur du nord au midi, est de dix-huit milles germaniques, & a largeur de douze milles d'orient en occident. Dans cette étendue de terres on compte treize villes; plusieurs palais & châteaux, appartenant au roi ou à la noblesse, avec trois cents quarantesept paroisses. C'est une isle affez basse: on y voit peu de montagnes, mais beaucoup de bois & de forêts propres pour la chasse; de gras pâturages, où on éleve quantité de bétail, & des champs si fertiles qu'ils produisent tou

SOEKELUNDS-HERRIT :

SMORUMS-HERRIT:

FREDERICHBURGSBIRCK:

HAALBO-HERRIT :

JORLUNDS-HERKIT:

tes fortes de bled, sans qu'on ait besoin de fumer les terres. C'est ce qui a occafionné le nom de l'ifle, qui est dérivé de Seen ou Sajen, qui dans la langue du pays signifie femer, ou bien de Saedt, qui veut dire du froment. Quelques-uns veulent pourtant que le nom de Zelande foit un composé des mots Zee, mer, & Landt, pays. Ses côtes font coupées de divers golfes & bayes, qui ont de la profondeur, & dont quelques-uns avancent affez dans les terres. Les uns & les autres, ainsi que les mers voifines, abondent en poissons, fans compter ceux que fourniffent quelques petites rivieres, & un certain nombre de lacs ou étangs qui se trouvent dans l'ifle. Quoique l'air y foit épais, il est sain, & on y voit beaucoup de vieillards. Il y a fur les côtes divers ports fürs & commodes, où il se fait quelque commerce: il s'en pourroit faire un plus grand, fi les habitans faifoient attention à la situation avantageuse de leur ifle, entre l'Océan & la mer Baltique. Mais depuis bien des siècles, on leur reproche un défaut d'activité & d'émulation. * Hermanid. Descr. Daniæ, p. 584.

La chronique de la Zelande, dans les Pays-Bas, porte que les Zelandois font Danois d'origine, & qu'ils font descendus particulierement des habitans de l'isle de Selande en Danemarck. De plus, nous voyons dans l'histoire que Rollon, duc des Danois, tint quelque tems sous sa puisfance l'ifle de Walcheren & les isles voisines; & même on trouve dans la langue des Zelandois des Pays-Bas divers mots qui font en usage parmi les Danois de l'isle de Selande. Toute cette isle est divisée en vingt-fix préfectures ou bailliages, qu'on appelle Herrit, & à chacun desquels on joint un nom propre pour les diftinguer les uns des

autres.

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Tune.

RAMSOE-HERRIT :

Koge.

WOLBURGS-HERRIT:

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HORNS-HERRIT:

MIERLOFS-HERRIT:

TUTZE-HERRIT:

OTZE-HERRIT :

SKIPPINGS-HERRIT: ARDTZ-HERRIT: LOFUE-HERRIT:

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SLAGELSE-HERRIT :

Anderskov,

Korfor.

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SELANI. Denys le périégete, vers 926, met un peuple qui fait voir qu'il est question de habitans de la ville Ela.

de ce nom vers l'enfoncement le plus reculé du golfe Ara-na, qui donnoit son nom au golfe Elanitique.

bique: mais Priscien, au lieu de Σελανῶν, lit Ελανών ; ce SELASIA. Voyez SELLASIA.

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