RATTENBEY, bourgade du royaume de Danemarck, dans l'isle de Bornholm, sur la côte occidentale, felon Corneille, Dict. qui dit que l'on nomine auffi RUNDNEBY. De l'Ifle, Atlas, écrit simplement RUND. RATTOLFSZELL, ville d'Allemagne, dans la Suabe, sur le Bodensée. Elle doit son nom à Rattolfe, évêque de Vérone, qui y bâtit le premier une cellule, & enfuite un monastère où il est enterré. Elle appartenoit autrefois à l'abbaye de Reichenaw, & passa ensuite dans la maison d'Autriche. Les ducs de Wirtemberg la prirent en 1632, & la garderent jusqu'après la bataille de Nordlingen, qu'ils l'abandonnerent d'eux-mêmes. La maison d'Autriche l'a toujours possédée depuis, & l'a fait fortifier. * Zeyler, Topogr. Sueviæ, p. 64. RATZEBOURG ou RAZEBOURG, ville d'Allemagne, dans la basse-Saxe, à sept milles de Hambourg, à égale distance de Lunebourg, & à trois ou quatre milles de Lubec. Cette ville qui est très-ancienne, est située sur une hauteur garnie de maisons, & entourée d'un lac, large d'un quart de mille, & même d'un demi mille en quelques endroits. Ce lac est bordé de collines afssez hautes, couvertes de bois. Au nord de la ville il y a une isle où font l'église cathédrale & les demeures des chanoines. Du côté du midi est le château du prince. Ce château eft fortifié & entouré d'eau. Il a un pont de trois cents pas qu'il faut passer pour entrer dans la ville. Razebourg appartenoit autrefois à la famille des comtes de Badewide. Un d'entre eux, nommé Bernard, en fut dépouillé par Henri, duc de Saxe, furnommé le Lion, sous prétexte de trahison; & cette ville fut donnée au duc de Saxe-Lawenbourg, à certaines conditions. Elle a été pillée plusieurs fois, particulierement en 1552. François, duc de Saxe-Lawenbourg, fâché de ce que les chanoines avoient refusé d'élire son fils Magnus, pour évêque, fit piller leurs maisons, les emprisonna eux-mêmes, & contraignit le chapitre de lui payer quatre mille écus pour racheter le reste du pays du pillage & du feu. La ville de Razebourg a sa jurisdiction indépendante de l'évêque & du chapitre, & sa propre église qui est dédiée à S. Pierre. * Zeyler, Topogr. Saxon. infer. p. 137. L'évêché de Ratzebourg fut fécularifé, & cédé au duc de Meckelbourg par la paix de Westphalie, la confeffion d'Augsbourg y ayant été déja suivie dès l'an 1566. Cet évêché appartient aujourd'hui avec le duché de Lawembourg à l'électeur d'Hanovre. 1. RAVA, palatinat de la grande Pologne. Il est situé entre les palatinats de Lencicza & de Mafovie, & séparé par la riviere Piltza du palatinat de Sendomir. Il y a un palatin & trois castellans, qui commandent aux trois caftellanies de ce palatinat, qui sont celles de Rava, de Sohaczou & de Gostynen. Andr. Cellar. Descr. Poloniæ, P. 233. 2. RAVA, ville de la grande Pologne, dans le palatinat de même nom, dont elle est le chef lieu. Elle est située à onze milles de Ploczcow, & à quinze de Varsovie. Ses maisons ne sont que de bois; mais elles font fort peuplées. Quoiqu'elle ne foit point fermée de murailles, elle ne laisse pas d'être forte par sa situation: une petite riviere de même nom, qui l'arrose, l'environne de toutes parts, & forme aux environs un marais tout couvert d'eau. Il y a un grand château bâti de pierres, flanqué de quatre tours avec de larges foffés à fond de cuve & remplis d'eau. On y entretient une garnison de soldats, nommés Quarteniers, dont le nom vient du quart des revenus du roi qu'on employe pour leur folde. Ils font chargés de veiller sur la Podolie, & d'arrêter les courses des barbares de ce côté-là. Ce château est aussi destiné à garder les prisonniers d'état, quand ils font d'un rang diftingué. Sigismond-Augufte, roi de Pologne, y fit renfermer le duc de Meckelbourg l'an 1564, & sa prison dura cinq ans. Il y a dans la ville un college pour l'instruCtion de la jeunesse: il appartient aux jésuites. * Andr, Cellar. Descr. Pol. p. 233. RAUCIORUM, nom d'un peuple dont Goltzius fait mention d'après une médaille rapportée dans fon Trésor. Ortelius, Thefaur. croit qu'il est question des habitans de la ville Rhaucus; car c'est le nom natial qu'Etienne le géographe donne à ce peuple. RAUCOURT, souveraineté de France, dans la Cham. pagne, aux frontieres de cette province, recette de Sedan. Elle est d'une très-petite étendue, & le chef-lieu qui lui donne fon nom, n'a que cinq cents habitans. Cette fouve ل RAUCUS. Voyez DIANE TEMPLUM, N° 1. 1. RAUDA, ville de l'Espagne Tarragonoise. Ptolomée, 1.2, c. 6, qui la donne aux Vaccéens, la marque entre Abbocela, & Segisama-Julia. Elle étoit, felon l'itinéraire d'Antonin, sur la route d'Afturica à Saragoce, entre Pintid & Clunia. Quelques manuscrits de cet itinéraire nomment cette ville Raudaclunia ; mais tous les bons géographes conviennent que Rauda & Clunia font deux villes différentes. & que Rauda est appellée aujourd'hui Aranda de duero. 2. RAUDA, nom d'un village, aux environs de la Perfide, felon Ortelius, Thefaur. qui cite Polyaenus. 3. RAUDA, abbaye d'hommes ordre de câteaux dans la haute Siléfie, en la principauté d'Oppelen. Ladiflaş duc d'Oppelen la fonda en 1253. RAUDEN, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie, au bord d'une petite riviere, au voisinage de Glogaw. C'est la derniere ville de la principauté de Wolaw, du côté du nord. * Zeyler, Topogr. Silefiæ. RAUDII-CAMPI, lieu d'Italie, au-delà du Pô. Velleius Paterculus, 1.2, c. 12, est le premier qui ait parlé de ce lieu; Aurelius Victor, in C. Mario, en fait mention après lui. Tous deux disent qu'on donnoit ce nom à la plaine où C. Marius défit les Cimbres. Quelques exemplaires de Florus, l. 3, c. 3, en parlant de cette plaine, la nomment Caudius-Campus, & d'autres Claudius-Campus. On s'accorde encore moins fur la situation de cette plaine. Les uns la mettent près de Vérone, & les autres veulent que ce foit la plaine de Verceil. RAUDNITS, ville du royaume de Bohême dans le cer cle de Sclani, sur la gauche de l'Elbe: il y a un château où le prince de Lobkowits fait sa réfidence. RAVELLO, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la principauté citérieure. Elle est dans les terres, environ à quatre milles au nord d'Amalfi. Ravello n'est pas une ville ancienne. Elle fut bâtie en 1086. L'année suivante, Victor III l'érigea en évêché, à qui en 1603 fut uni celui de Scala. Il y a dans cette ville de belles maisons, & des palais magnifiques.* Magin, Carte de la Principauté citérieure. Commainville, Table des évêchés. RAVENDES, ville au voisinage de l'Euphrate & de la Syrie, selon Ortelius, Thefaur. qui cite Guillaume de Tyr. RAVENGLAS, bourg d'Angleterre, dans le Cumberland, sur le bord de la mer, dans la partie méridionale de cette province, sur une pointe de terre formée par la riviere d'Esk & par un petit ruiffeau qui se jertent dans la mer en cet endroit. Ravenglas a droit de marché public. * Blaeu, Atlas. RAVENNE, ville d'Italie, dans la Romagne, & la capitale de ce qu'on nommoit autrefois l'Exarcat, à 35d de longit. & à 44d 30' de latit. On a hasardé tant d'opinions incertaines sur l'origine de cette ville, que le plus für est de dire qu'elle est des plus anciennes. Mémoires dressés fur les lieux. La situation & la figure de Ravenne ont souvent varié. Autrefois, comme Strabon l'assure, elle étoit située dans des marais: ses bâtimens étoient de bois; on passoit les eaux. sur des ponts, ou on les traversoit avec des bateaux. Dans la suite lorsqu'on eut desseché & fertilisé les vallées de Paduse (Voyez PADUSA) elle fut bâtie de marbre & de pierre, & entourée de murailles; de sorte qu'elle se trouve présentement à trois milles de la mer. Son terrein produit beaucoup. L'air que l'on y respire est extrêmement temperé; auffi voit-on fouvent dans cette ville des hommes de cent ans & au-delà. On y a des fruits & du gibier en fi grande abondance qu'on en fournit les villes voifines. Le pays eft entrecoupé de bois, de prairies & de rivieres. Les forêts de pins qui font toujours verds, sont renommées. Elles s'étendent depuis la riviere d'Amone jusqu'au Savio, vers le rivage de la Mer Adriatique, entre deux rivietes, qui font le Montone à l'occident & au septentrion, & le Ronco qui coule à l'orient, & se jette dans le Montone, un peu au-dessous de la ville de Ravenne. Plusieurs veulent que les Pelasgiens ou Thessaliens ayent c / 2 1 été les premiers fondateurs de Ravenne, & qu'ils l'avent habitée pendant plus de deux cents ans. Aux Pelasgiens fuccéderent les Umbres, qui après sept cents ans en furent chaffés par les Gaulois, lorsque ceux-ci firent irruption en Italie, du tems de Tarquin le vieux. Ces derniers s'y maintinrent plus de trois cents cinquante ans, jusqu'à ce que les confuls romains M. Marcellus & M. Scipion, ayant vaincu les Gaulois qu'on appelloit alors Boiens, se rendirent maîtres de leur état, & fubjuguerent la ville de Ravenne. Cet événement arriva en l'année 520 de la fondation de Rome. Ravenne ne fut pas une colonie romaine, mais une ville municipale, à laquelle les Romains accorderent le droit de se gouverner felon les loix, le privilége d'avoir les même charges & les mêmes dignités que le peuple romain, & l'exemption de toutes fortes de contributions. Ils en uferent si généreusement avec cette ville, parce que les habitans de Ravenne avoient été alliés du peuple romain, du tems que les Umbres étoient maîtres du pays. On mit donc à Ravenne le fiége du prêteur; les assemblées de la province s'y tintent, & on entretenoit dans le port une flotte toujours prête à mettre en mer. Les empereurs romains affectionnerent cette ville, qui de son côté leur fut toujours fidéle. Cela n'est pas bien für. Honorius, par exemple, & Valentinien III, y fixerent leur féjour: y bâtirent des palais. Théodoric roi des Ostrogoths, fit de Ravenne le siége de son empire, qui dura foixante ans & au-delà, jusqu'à ce que Bélisaire & Narsès, deux lieutenans de l'empereur Justinien, ayant paffé de Grece en Italie, y détruisirent l'empire des Goths. Peu de tems après, Justin successeur de Justinien fonda l'exarcat de Ravenne, & confera cette dignité au patrice Longin, qui érablit sa réfidence à Ravenne. Voyez EXARCAT. Aftolphe, roi des Lombards, ayant pris Kavenne, en ruina l'exarcat, & fit de la ville la capitale de ses états. Il n'en jouit pourtant pas long-tems. Pepin roi de France ayant été invité par le pape Etienne II, à porter ses arines en Italie, passa les monts, battit les Lombards, reprit Ravenne, & la donna au SaintSiége vers l'an 750. Le pape laissa le gouvernement de l'exarcat à l'archevêque & au sénat de la ville, qui choisisfoit pour cet effet tous les ans des sénateurs, lesquels prenoient le titre de tribuns. Mais les Lombards ayant fait des nouvelles courses sur les terres du pape, Charlemagne, fils & fucceticur de Pepin, leur déclara la guerre, dont la fin fut la deftruction entiere du royaume de Lombardie, qu'il conquit. Ce prince reflitua alors l'exarcat au pape. Son fils Pepin étant refté dans le pays pour la défense du pape, prit le titre de roi d'Italie, &, du consentement du souverain pontife, établit sa cour à Ravenne. Ce prince étant mort, & les Sarrafins ayant fait irruption en Italie, quelques villes, principalement celles de la domination du pape, profiterent de ces circonstances & de la division qui régnoit entre les princes chrétiens, & s'arrogerent une espece de liberté. La ville de Ravenne entr'autres prit la forme d'une république, se choisit des confuls, des prêteurs & des sénateurs, dont le pouvoir ne finissoit qu'avec la vie. Cette forme de gouvernement dura jusqu'à ce qu'un citoyen de cette ville, nommé Pierre Traversari, homme très-riche, s'empara de la souveraineté vers l'an 1218. Son fils Paul lui succéda, & régna jusqu'à l'an 1240: alors les habitans de Ravenne, ayant chafle les troupes de l'empereur Frédéric qui s'étoient emparées de leur ville, firent alliance avec ceux de Boulogne, & commencerent à être gouvernés par des comtes & par des gouverneurs que le pape nommoit. L'autorité de ces gouverneurs diminua peu à peu, ce qui donna occasion à la famille de Polentiani d'usurper la souveraineté vers l'an 1300 ne se qualifiant néanmoins que du titre de vicaires de l'église romaine. La ville, laffe de ce gouvernement, se donua en 1441, à la république de Venife, & obéit aux gouverneurs & baillis qui lui furent envoyés, jusqu'en 1509, qu'elle retourna sous l'obéiffance du pape, qui la fait gouverner quelquefois venne comme le premier après le pape dans tout l'occident. Il avoit le titre de primat d'Italie, & portoit les mêmes marques d'honneur, & les mêmes titres que le pape; il avoit sous lui un grand nombre de prélats, & il étoit seigneur temporel de plusieurs villes, bourgs & villages, en Italie, en Istrie, en Sicile, & en toute l'étendue de l'exarcat. Il avoit des troupes nombreuses, tant infanterie que cavalerie, & capables de faire tête aux plus fortes armées. Qoique sa puissance ne soit plus la même aujourd'hui, il possede encore une si grande étendue de terre, & de fi grands revenus, qu'il lui est aisé de soutenir l'éclat de la dignité de prince, qu'il prend. Sa jurisdiction ecclésiastique s'étend sur son diocèse qui est très-grand, & sur les évêques d'onze villes célébres, aussi-bien que fur trois abbayes confiftoriales. Le titre de l'église de Ravenne est Agias Anaftafias, titre qui n'a été donné qu'aux trois plus célébres églises du monde, savoir Saint-Jean de Latran, Jerufalem & Ravenne. Ses droits & ses priviléges se peuvent à peine nombrer. Les uns lui ont été accordés par les papes, les autres par les empereurs; de forte qu'elle jouit des mêmes immunités que l'église romaine, & de la prescription de cent ans comme celle-ci. Le chapitre de cette métropole étoit autrefois diftingué en trois ordres, appellés Cardinales, Cantores & Vallenses. Les premiers avoient droit de se servir des habits pontificaux, & de porter un habit (Mappula, ) particulier aux cardinaux ; mais présentement ils ne font plus qu'un seul ordre. Ils portent des cappes violettes & des rochets. Ils font au nombre de vingt-un, dont l'archidiacre & le prévôt, peuvent paroître par-tout en habit de prélat. Ils font servis à l'église par dix-huit Mansionnaires, appellés Numéraires, & par quatre autres ausquels on donne le nom de Surnuméraires. Il y a dans la ville vingt un curés qui ont droit de porter l'étole. On compte outre cela plus de quarante paroisses dans le reste du diocèse, & plus de cent bénéfices fimples. On remarque, dans la ville de Ravenne, quatre abbayes régulieres, nobles & riches, dix maisons religieuses d'hommes, sept de filles, & cinq Conservatoires, où l'on éleve la jeunesse de l'un & de l'autre sexe pour la préserver. Il y avoit autrefois plusieurs hôpitaux; mais les revenus ayant manqué, il ne s'en trouve plus qu'un. On y voit encore un collége ou féminaire de clercs. On y en entretient quarante, qui servent à l'église, & à qui l'on enseigne les humanités & la philosophie. On ne finiroit point si on vouloit donner la liste des hommes illuftres de cette ville, qui se sont diftingués par leur fainteté ou par leur doctrine, soit dans le gouvernement ecclésiastique, soit dans le gouvernement civil. Il suffira d'indiquer ceux qui se sont attirés une plus grande réputation. Il est juste de donner le premier rang au pape Calixte 1, foit qu'il fût de la ville de Ravenne, soit qu'il fût du quartier que ceux de Ravenne habitoient dans la ville de Rome. On dit la même chose du pape Jean X, qui signala son pontificat en délivrant l'Italie des armes des Sarrazins. On compre outre cela parmi les personnages illuftres qu'a produit cette ville, Arator, cardinal du tems du pape Vigile, & à qui la poësie sacrée doit tant: Pierre Damien, premierement moine du Mont-Cassin, puis évêque d'Ostie, créé cardinal par le pape Etienne IX, & célébré par les excellens livres qu'il a publiés, & par la congrégation qu'il a inftituée & qui porte son nom; Damien neveu du précédent aussi moine du Mont-Caffin, abbé de Nonantuta, & fait cardinal par Grégoire VII; César Rasponi, qui après avoir paffé par les premieres charges de Rome, & avoir été envoyé en France en qualité de nonce extraordinaire, fut revêtu de la pour pre par Alexandre VII; Pierre de Honeftis, qui par humilité prit le surnom de Pécheur, & qui conjointement avec André des Sept-Châteaux fut le fondateur de Ste Marie au port Adriatique. Pierre de Honeftis se trouvant dans un naufra par des présidens, & le plus fouvent par des cardinaux, lége, & prêt à périr, fit vœu de faire bâtir une église en gats du faint fiége, qui y font leur résidence. Elle est capitale de neuf autres villes, & de plus de cent bourgs & villa l'honneur de la sainte Vierge, s'il échappoit du péril. Ce fut pour exécuter son vœu qu'il fit jetter les fondemens de ce monastère, qui est devenu dans la suite le chef d'une congrégation de chanoines réguliers. Parmi les autres personnages illuftres, on compte faint Romuald, forti de l'illustre famille des ducs, moine du Mont-Caffin, fondateur de plusieurs monastères, & inftituteur de l'ordre des des camaldules, environ l'an 1000. Ambroise, de la noble famille des Traversari, général de l'ordre des camaldules, célébre par son humilité & par la pourpre qu'il refusa, & si savant dans les langues grecque & latine, qu'on lui fut redevable de la réunion qui se fit de l'église grecque avec l'église latine dans le concile de Florences enfin Jérôme Maluselli, instituteur & pere des clercs réguliers du bon Jesus. * Hift. du clergé secul. & reg. t. 5, p.230. La ville de Ravenne étoit d'une si grande étendue, qu'on la nomma Pentapole, parce qu'elle étoit proprement composée de cinq villes jointes ensemble, lesquelles avoient cha cune un nom different, savoir Classe ou la flotte, à cause du voisinage du lieu où se tenoit la lotte, Cafareas Palatiolo, Tauresio & Ravenne. Les habitans étoient parta gés de façon qu'il ne pouvoit demeurer que des artisans dans Cafarea, des marchands à Classe & des nobles à Ravenne: Cæfarea, Classe & Palatiolo ayant été rumées par les guerres, il n'est plus demeuré que Ravenne & Palatiolo, qui est maintenant un fauxbourg d'une grandeur extraordinaire. L'autorité du sénat de Ravenne étoit si considérable, que les sénateurs romains ont souvent recherché son amitié & son alliance; & comme ceux de Ravenne avoient droit de fuffrage à Rome, on leur assigna un quartier dans cette ville, dont une des portes prit le nom de porte de Ravenne. Les sénateurs de Ravenne étoient séparés en deux ordres ou conseils, l'un appellé le Confeil secret, & l'autre Grand-confeil. Le conseil secret étoit composé des meilleures têtes de la république ; & tous les autres avoient séance dans le grand-conseil-C'est au conseil privé qu'appartient le pouvoir de publier les ordonnances, de juger les procès, & d'infliger les peines dans les affaires qui concernent les denrées. Autrefois ce conseil, qui étoit composé de vingt-quatre membres, avoit droit de vie & de mort, tant dans la ville, que dans son territoire. Il y a un autre tribunal appellé le Tribunal des pacifiques. Il est composé de nobles & de bourgeois. Il fut établi dans le tems des troubles, pour calmer les esprits qui étoient échauffés, pour veiller à la sureté & à la tranquillité de la ville, & pour avoir la garde des portes. Le sénat & les magistrats ont pris un soin particulier de l'instruction de la jeunesse. Dans l'ancien collége il y a un maître & deux sous-maîtres, qui enseignent la langue latine & les belles lettres. Leurs gages sont payés par la ville, ainsi que ceux du maître d'arithmétique. Le collége des nobles, fondé pareillement aux dépens du trésor public, est sous la conduite des peres jésuites, qui ont soin de l'instruction de la jeune noblesse, soit de la ville, soit de la campagne, & qui ont soin d'avoir différens maîtres d'exercice. Dans le monastère de Classe, il y avoit une école publique de philofophie & de théologie, avec une riche bibliothéque. L'étude du droit a été fort cultivée à Ravenne depuis le regne de Théodoric, roi des Goths. Elle a produit Boece, Caffiodore, & divers autres savans hommes. Justinien encouragea cette étude, & ce furent les professeurs de Ravenne, Jean-Patrice Tribonian, Théophile, Dorothée, qui composerent le livre des loix appellé Digeste, ou qui firent ce recueil lorsque le livre de ces loix eut été perdu. Il y a aussi un college de médecine, dont les professeurs ont rendu cette faculté célébre par toute l'Italie, & ont illustré leur nom & celui de leur patrie par leurs excellens livres. On trouve à Ravenne deux académies qui cultivent les belles lettres & la poësie; l'une s'appelle l'académie des Informi, & l'autre de Concordi. L'académie des Informi est la plus ancienne. Il y a plus de cent cinquante ans qu'elle tient des assemblées publiques. Celle des Concordi n'a pas un siécle. Elle s'assemble chez les religieux de Classe. Lorsque Léon l'Isaurien exerçoit ses cruautés contre les catholiques, les habitans de Ravenne furent les premiers à conseiller au pape Grégoire II, d'établir en Italie un empereur des Romains. Depuis, chaque ville d'Italie ayant formé autant de républiques, la milice de Ravenne soutint sa premiere réputation dans les guerres qu'elle eut avec les villes de l'exarcat, avec les Vénitiens & les habitans de la Marche d'Ancone, tantôt avec les habitans de Boulogne, de Modéne, de Mantoue, de Cremone & de Pavie, aux derniers desquels ils enleverent les portes de leur ville, qui étoient de cuivre; trophée qu'on voit encore aujourd'hui attaché sur la place publique de Ravenne. Les habitans de Ravenne n'avoient pas dégénéré de leur ancienne valeur, lorsque Louis XII, roi de France, vint affiéger leur ville: quelque vives que fussent les attaques, & quelque grand que fut le nombre des affiégeans, la défense des alliégés fut si opiniâtre, que les premiers se virent contraints de lever le siége, & d'aller livrer bataille à l'armée d'Espagne; cette bataille où perirent en viron vingt mille hommes, parmi lesquels se trouverent de grands capitaines, & entr'autres Gaston de Foix, neveu du roi Louis, & général de l'armée françoise; cette bataille, dis-je, se dontia à deux lieues de la ville de Ravenne. Le mauvais succès qu'elle eut, força enfin la ville de Ravenne de se rendre. Rassurée sur la foi de la capitulation, elle négligea de se tenir sur ses gardes; mais elle fut pillée contre la foi du traité & contre les ordres de la Palice, qui fit pendre un capitaine nommé Jaquin, brave homme, mais qui avoit coutume de faire la guerre en bandit, & qui avoit excité les soldats au pillage. Marc Antoine Colonne, qui s'étoit retiré dans la citadelle, en fortit par capitulation au bout de quatre jours. Mais cette ville souffrit encore davantage des factions qui s'y for metent peu de tems après, & dont les chefs étoient les Lunardi & les Rasponi, gens redoutables qui renouvellerent le nom des Guelphes & des Gibellins. Parmi les anciens capitaines qu'a produits la ville de Ravenne, les plus célebres font, Gallio, envoyé dans la grande Bretagne par l'empereur Valentinien, pour soumettre les peuples qui s'étoient soulevés: Jean è Ducibus, que Radevic appelle le plus grand de l'exarcat de Ravenne, & à qui l'empereur Frédéric Barberousse donna le commandement des troupes de presque tous les peuples voisins : Pierre Traversari, surnommé le Magnanime, beau-pere de trois rois, à qui il avoit marié ses trois filles: (ces trois rois étoient celui d'Aragon, celui de la grande Bretagne, & celui de Hongrie,) enfin le comte Alméric homme habile dans la science de la guerre, & qui commanda les troupes du pape Urbain VI. Dans la politique ont excellé, Aspanius, philosophe & orateur, & fecrétaire de l'empereur Alexandre Sévére : Aurelius Caffiodore, sénateur de Ravenne, sur-intendant des finances & secrétaire d'état de Théodoric, outre cela gouverneur de plusieurs provinces, conful à Rome, & enfin moine du mont Cassin: André Agnellus, historien excellent, dont nous avons une histoire des archevêques de Ravenne jusque vers l'an 800. Guy & Bernardin Politiani qui se sont rendus célébres das les armes & dans les belles lettres, qui furent gouverneurs de plusieurs belles villes, & gagnerent la confiance & la faveur de divers rois & empereurs : Jean le Grammairien, à ce qu'on croit, de la famille des Ferreti, à qui il fut également glorieux d'avoir eu François Pétrarque pour précepteur, & Verger, Pogge, Guarini, Victorin, & autres grands hommes pour ses disciples, & dont Aretin disoit qu'il avoit ra mené l'éloquence romaine en Italie, après qu'elle en avoit été long-tems exilée: Didier Spretus, jurisconfulte habile qui nous a laissé trois livres écrits avec autant de briéveté que de netteté sur la grandeur, la désolation & le retablissement de la ville de Ravenne: Pierre Thomaïus jurisconsulte célebre, dont la mémoire passoit pour un prodige, enseigna le droit dans les universités d'Italie & d'Allemagne, reçut de grands honneurs & de grands présens des empereurs Frideric III, & Maximilien, publia divers livres, & mourut à Wittenberg environ l'an 1500. Jerôme Rubeus professeur en médecine, médecin du pape Clément VIII, écrivain poli & de qui nous avons une histoire de Ravenne; Thomas Thomaïus son contemporain a aussi écrit une histoire de sa patrie, Jérôme Faber, homme consommé dans l'histoire ecclésiastique & politique, qui a publié divers ouvrages, entr'autres une histoire de Ravenne, & qui vivoit dans le dernier siécle; Séraphin Pasolin, abbé du monastère du port Adriatique, qui a fait une compilation des fastes de Ravenne : Thésée Fran çois Corneus de qui nous avons un excellent ouvrage fur les différens souverains de Ravenne. La ville de Ravenne est maintenant moins grande d'environ une moitié que Ferrare; cependant elle paroît de loin, parce qu'elle est dans un pays découvert. On ne fauroit douter que ce ne soit l'ancienne Ravenne; divers moTome V. G 1 1 4 font : Ravensberg, Sparenberg, Engern. 3. RAVENSBERG, abbaye de filles, ordre de citeaux dans la Flandre françoise au diocèse de saint Omer dans la châtellenie de Caffel. RAVENSBURG, ville d'Allemagne, dans l'Algow en Suabe sur la rive droite du Schuff; elle avoit autrefois le nom de Gavenburg, du bourg de Gravenaw, dont on fit une ville; elle ne fut ceinte de murailles que l'an 1100. Hors de la ville il y a fur une colline un château, qui appartient à la maison d'Autriche. Cette ville a quatre portes & beaucoup de couvens & autres beaux bâtimens; c'est dans son voisinage qu'est située la fameufe & riche abbaye de Weingarten. Ravensburg étoit l'ancien domaine des comtes de ce nom, descendus des Guelphes. Les empereurs de la maison de Suabe la firent libre. Le gouvernement y est partagé entre les catholiques & les proteftans. * Zeyler, Topogr. Sueviæ. numens le prouvent suffisamment. Il y a entr'autres, près tion du roi de Prulle, Hubner, Geogr. Ses principaux lieux des murailles qui font du côté de la mer, divers gros anneaux de fer, qui servoient autrefois pour attacher les vaisseaux, & l'on voit encore un reste du phare. Cette ville si célébre autrefois, est aujourd'hui, généralement ⚫ parlant, aflez pauvrement bâtie & fort dépeuplée; on y voit néanmoins encore plusieurs choses remarquables. Hors des murs de la ville près de l'ancien port, il y a un maufolée qu'Amalazonte avoit érigé pour son pere Théodoric, roi des Oftrogoths, qui avoit fait fon séjour à Ravenne. On a fait de ce bâtiment une petite église, à la quelle on a donné le titre de Rotonde. Ce qu'il y a de plus remarquable, c'est la pierre qui couvre cette église & qui eft taillée en coupe renversée. Cette pierre n'est pas percée par le milieu, comme quelques-uns l'ont écrit. On dit à Ravenne qu'elle pese plus de deux cents mille livres; ce qui est aisé à croire. Miffon qui l'a mesurée, a trouvé qu'elle avoit trente - huit pieds de diametre, & quinze d'épaiffeur. Le tombeau de Théodoric étoit sur le haut, & au milieu de ce petit dôme, entre les statues des douze apôtres qu'on avoit posées sur le bord tout à l'entour. Ces statues furent brisées pendant les dernieres guerres de Louis XII, roi de France, & le tombeau, qui eft de porphyre, fut aufli renversé. On l'a enchassé dans le mur d'un ancien palais qui est dans la ville & où on le voit. Ses os n'ont pas été vagabons, puisqu'ils font toujours demeurés à Ravenne. La statue de ce roi étoit suspendue en l'air au milieu des douze apôtres. Un pape, je ne sais lequel, le fit abattre, avec le tombeau qui renfermoit les cendres de ce prince. La cathédrale paroît une ancienne église, dont la nef eft foutenue de cinquante-fix colonnes de marbre de l'Archipel, & qui font un double rang de chaque côté. Le cœur est vouté de belle mosaïque, & l'on y conferve avec grande vénération une des pierres dont faint Etienne fut lapidé. Il y a une chose qui est regardée comme curieuse: c'est la grande porte qui est faite de planches de vignes, quelques-unes desquelles font de douze pieds & larges de quatorze à quinze pouces. Le terroir est si bon pour la vigne, dans l'endroit même que la mer couvroit autrefois, que les seps y grossissent d'une maniere prodigieuse. On montre dans l'église des théatins une petite fenêtre au'dessus du grand autel, au milieu de laquelle on a mis la figure d'un pigeon blanc, en mémoire, dit-on, de ce qu'après la mort de saint Apollinaire, premier évêque de Ravenne, les prêtres étant assemblés pour procéder à l'élection de son successeur, le faint Esprit entra par cette fenêtre en forme de colombe, & se vint reposer sur celui qui devoit être élu. On ajoute, que la même chose arriva encore plusieurs fois de suite. Il y a de fort belles piéces de marbre & de porphyre dans les églises de saint Vital, de faint Apollinaire, de saint Romuald & de saint André. Tout cela vient de Grece, & eft apparemment du tems de l'exarcat. Le tombeau de Galla Placidia, fille fille de Théodose le grand, & fœur des empereurs Arcadius & Honorius, est dans l'église de saint Celse, entre ceux de Valentinien & d'Honorius. Le tombeau du poëte Dante Florentin, mort dans son exil à Ravenne en 1321, est dans le cloître des franciscains conventuels. * Misson, Voyage d'Italie. Il y a dans la grande place une fort belle statue en bronze du pape Alexandre VII. On voit à l'autre bout de la même place deux colomnes, sur lesquelles étoient l'ancien patron & les armes de Venise, lorsque Ravenne appartenoit à cet état. Mais les papes ont mis fur ces mêmes colomnes la statue de saint Victor, & celle de faint Apollinaire, qui font les patrons de Ravenne. 1. RAVENSBERG, château d'Allemagne, dans la Westphalie, sur une montagne affez haute, près de la tiviere Hessel. Ce château est peu considérable, si ce n'est qu'il donne le nom à un comté. * Zeyler, Topogr. Westphal. ٤٠٠ 2. RAVENSBERG, comté d'Allemagne, dans la Westphalie, & dont le château de Ravensberg, qui lui donne Yon nom, est le chef-lieu. Ce comté a au septentrion les évêchés de Minden & d'Osnabrug; Lemgow du côté de l'orient; au midi Paderborn avec les comtés de Lippe & Rittberg au couchant; & à l'occident l'évêché de Munster. Ce comté appartenoit autrefois aux ducs de Juliers, de Cléves & de Berg; aujourd'hui il est sous la domina 1. RAVESTEIN, château des Pays-Bas, dans le Masland, sur la rive gauche de la Meuse. Ses anciens seigneurs ont été long-tems libres & indépendans. Ils étoient de la maison de Falkebourg. Waleran de Falkebourg, seigneur de Ravestein, se défendit si vaillamment en 1364, contre Vinceflas de Luxembourg, alors duc de Brabant, qu'il le contraignit à lever le siége de Ravesteine; mais Renaud de Falkebourg, frere & héritier de Waleran, mort fans enfans en 1378, fit hommage de sa seigneurie de Ravestein au duc de Vinceflas, & se rendit son feudataire. Renaud étant mort sans enfans en 1396, institua pour héritiers les enfans de sa sœur Philippe de Falkebourg, qui étoient Simon & Jean comtes de Salms, sur les confins de la Lorraine & de l'Alface. Le comte Jean de Salms ayant été pris dans un combat par Adolphe de la Marck, comte de Clévés en 1397, fut contraint de céder pour sa rançon à ce comte la seigneurie de Ravestein. Ce comte de Cléves donna la seigneurie de Ravestein à un de ses cadets, & c'est de lui que descendoit Adolphe de Cléves, seigneur de Ravestein, mort en 1492. Cette branche étant éteinte, la seigneurie de Ravestein revint aux ducs de Cléves & de Juliers; de forte qu'elle fait partie de la succession de Cléves, & par le partage provisionnel qui en a été fait entre l'électeur de Brandebourg & le duc de Neubourg, la feigneurie de Ravestein est demeurée au duc de Neubourg, & l'électeur Palatin son fils en est aujourd'hui en poflefsion. Les Etats Généraux se sont confervé le droit d'entretenir une garnison à Ravestein, & d'y avoir une église réformée, dont le ministre est membre de la classe de Boisle-Duc. Ils y ont aussi un commis collecteur pour la perception des droits sur la Meuse. Cette seigneurie contient quatorze bourgs ou villages. La ville de Ravestein est peu considérable. Le château eft très-ancien & affez fort. L'électeur Palatin prétend ne point relever des Etats Généraux pour cette seigneurie, quoique le roi d'Espagne leur ait cédé la fouveraineté de tout le Brabant Hollandois. Les armes de la ville & de la seigneurie de Ravestein font de gueules, au rais d'écarboucle fleurdelisé d'or. * Longuerue, Description de la France, 2. part. p. 57. Etat présent des provinces-Unies. 2. RAVESTEIN ou RAVENSTEIN, petite ville d'Allemagne, dans la Pomeranie, dans la prévôté de JacobsHage. Elle fut donnée autrefois à la famille de Damniz, très-illuftre dans l'évêché de Camin. RAUGNARICII. Ce nom se trouve entre ceux de divers peuples barbares de la Scandinavie, rapportés par Jornandès, de reb. Get. c. 3, p. 10. ed. Vulcanii. 1. RAVI, riviere de l'Inde, dans les états du Mogol. Elle a sa source dans les montagnes de Nagracurs & coule du nord oriental au midi occidental. Après avoir baigné Nagracut, Temeri & Lahor, & reçu les eaux de la riviere de Chantrowd, & celles de la riviere Van ou Via, g, elle va se perdre dans la riviere d'Inde, g, vis-à-vis de Buckor. * De l'Isle, Atlas. 2. RAVI, peuples de l'Arabie heureuse, selon Pline, 1.6, c. 28. RAVIE'RES, petite ville de France, dans la Champagne, au diocèse de Langres, fur la riviere d'Armançon, entre Ancy-le-Franc au nord, & Rougemont au midi, à peu près à égale distance. Elle est bâtie sur le penchant d'une côte, & partie au pied de la même côte. L'église paroissiale porte le titre de saint Pantaleon. On tient marché dans Ravieres le mardi & le vendredi de chaque semaine, une foire principale le jour de faint Roch & plusieurs autres dans l'année. Le territoire produit des bleds & des vins, & il y a des prairies où l'on nourrit des bestiaux.* Corn. Diction. fur des mémoires dresses sur les lieux en 1706. RAVILLY, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des cinq qui composent le comté de Caterlagh. * Etat présent de l'Irlande, p. 36. RAVITTA DU ZOFFA ou fimplemeat RAVITTA Ou RABITTA, grosse montagne d'Espagne, au royaume de Valence, environ à dix-huit milles au nord-eft, quart de nord de Peniscola. Il y a entre Peniscola & cette montagne une grande plage bordée de fable, avec une grande plaine où l'on voit plusieurs villes & villages. On trouve entr'autres, presque au milieu de cette plage, sur le bord de la mer, une petite ville nommée Vineros, devant laquelle on peut mouiller avec les vents à terre, à la petite portée du canon. On y trouve fix, huit & neuf braffes d'eau, fond de fable vaseux, comme tout le long de la plage. On la reconnoît par une grande église, & un haut clocher qui est presque au milieu de la ville. A la pointe du fud-ouest de la Ravitta, il y a deux tours de garde, pres desquelles il y a une petite ville nommée Alcanario, devant laquelle & entre les deux tours il y a une petite riviere. La Ravitta ou Rabitta, de quelque côté qu'on la voye, ressemble à une tente de galere, & se voit de fort loin, soit du côté du sud-ouest ou du nord-eft, & paroît ifolée. * Michelot, Port. de la Méditer. p. 36. RAUMARICE. Jornandes, de reb. Get. c. 3, p. 10, edit. Vulcanii, met un peuple de ce nom parmi divers peuples barbares de la Scandinavie. RAUMO, ville du royaume de Suede, dans la Finlande septentrionale, sur la côte du golfe de Botnie, entre Biornbourg & Nykork, à l'embouchure d'une petite riviere. * De l'Ifle, Atlas. RAUMO-SUND, détroit du golfe de Botnie. Il s'étend à peu près du nord au sud, entre la côte de Finlande à l'orient, & un grand nombre de petites ifles, situées de file à l'occident. Ce détroit tire fon nom de la ville Raumo, qui est bâtie fur la côte. RAURACI OU RAURICI, anciens peuples de la Gaule Belgique. Céfar & les Itinéraires suivent la premiere ortographe; & Pline, Ptolomée & une ancienne inscription suivent la seconde. Comme ils étoient voisins des Helvétiens, aussi étoient-ils leurs alliés dans la guerre contre les Romains. Perfuadent, dit Cefar, 1.1, c. s, Rauracis & Tulingis & Latobrigis finitimis, uti eodem ufi confilio unà cum ipfis proficiscantur; & plus bas il ajoute, c. 29: Summa erat capitum Rauracorum millia XXII. Ces peuples avoient entr'autres une ville très - considérable que Pline, 1. 4, C. 12, appelle Rauricum Gallia oppidum ; & quand il parle de la source du Danube, il dit que ce fleuve prenoit sa source in Germania Jugis montis Abnoba, ex adverso Raurici Gallia oppidi. L. Munatius Plancus conduifit une colonie romaine dans cette ville du tems d'Auguste, comme on le voit par l'inscription suivante, recueillie par Gruter, p.439, n. 8. 1 L. MUNATIUS L. F. L N. PRON. Pline, 1. 4, c. 17, dans un autre endroit appelle cette ville Colonia Rauriaca: Ptolomée la nomme Augufta Rauricorum. La table de Peutinger écrit Augufta Rauracum, par fyncope, sans doute, pour Rauracorum. L'itinéraire d'Antonin, qui écrit aufli Augusta Rauracum, marque cette ville fur la route de Milan à Mayence, en passant par les alpes Pennines, en cet ordre : 1 Le village d'Augst retient encore aujourd'hui l'ancien nom d'Augufta, que portoit cette Ville. Voyez AUGST. Ptolomée, 1. 2, c. 9, ne donne que deux villes aux pett ples Raurici, savoir: Augusta Rauricorum & Argentuaria. RAURACUM. Voyez RAURACI. RAURANUM, ville de la Gaule Aquitanique. L'itinéraire d'Antonin la met sur la route de Bourdeaux à Autun; entre Aunedonnacum & Limonum, à vingt milles de la premiere de ces places, & à vingt-un milles de la seconde. RAURICI. Voyez RAURACI. RAUSIDO, lieu de la Gaule, selon Ortelius, Thefaur. qui cite Fortunat dans la vie de faint Germain. RAUSCHENBERG, ville d'Allemagne, dans le landgraviat de Heffe, au comté de Zigenhaim, entre Gemund & Schonftett. Cette ville passe pour être ancienne. Dans le voisinage on trouve un beau château & un bois, qui eft trèsagréable. Godefroi, comte de Zingenhain accorda à cette ville plusieurs beaux priviléges en 1266. Elle fut ruinée par les flammes en 1266, en 1515, & en 1529.* Zeyler, Top. Hafficæ, p. 66. RAUVI, RAVEI OU ROWEY. Voyez RAVI no 2. RAX, ifle de l'Afie mineure, dans la Lycie, selon Etienne le géographe, in voce P'АГА. RAYA, village d'Espagne, au royaume de Murcie, à demi-lieue de la capitale. Il y a une paroiffe. Ce village fur bâti par D. Rodrigue de Puz-Marin & Soto, & par fa femme Catherine de Guzman, en 1545. Son terroir abonde ent fruits, en bled, en vin & en foie. * Silva, Pob. lac. de Espana, fol. 235. RAYN, petite ville d'Allemagne, dans la basse Styrie, fur la Save, qui sépare la Styrie, de la Carniole. Elle appartient à la chambre du prince. On y voit un beau château, qui fut vendu avec toutes ses dépendances, fans y comprendre pourtant la ville, par l'archiduc Charles d'Autrice, à François Gallen de Gallenstein, qui mourut fans postérité. Ce château fut vendu dans la fuite à Frangepan, comte de Tersiz. En 1640, il souffrit beaucoup, autli-bien que la ville, d'un tremblement de terre. * Zeyler, Topog. Styriæ, p. 77. RAYTHU. Voyez RAÏTHI. RAZA, village d'Espagne, dans la vieille Castille, à deux lieues du grand chemin qui va à Bourgos, & à douze lieues de Ségovie. Il y a une paroiffe. Son terroir produit affez de bled. On trouve dans la riviere qui le baigne, beaucoup de truites, & dans la vallée il croît différens fruits. Don Gonçalo Fernandez, fils du comte Ferdinand Gonçalez, le peupla en 950, & lui donna le nom de la riviere Haza. On disoit d'abord RIO-HASA: par corruption, on est venu à dire RHAZA. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 60. RAZES. Voyez RASEZ. RÉ ou l'isle de Ré, ifle de l'océan, sur la côte occidentale de la France, au gouvernement du pays d'Aunis, à une lieue de la terre ferme, & à trois de la Rochelle. Elle a trois à quatre lieues de longueur, sur une ou deux de largeur. On l'appelle en latin Radis, Ratis, ou Infula Ratenfis, de Radis, Rade, à cause sans doute des bonnes rades qu'on trouve sur sa côte. Ceux qui n'ont aucune connoissance de l'antiquité, dit de Valois, Notit. Gal. p. 463, appellent cette ifle Infula Reorum, Reacus on Infula Rea, & jugent qu'elle a été ainsi appellée à cause des criminels, qu'ils conjecturent qu'on y exiloit. Cependant il n'est fait aucune mention de cette ifle avant le huitiéme siècle, & tous les monu mens qui en parlent, s'accordent à la nommer Radis, Ratis, ou Infula Ratensis. Il y avoit alors en cette ifle un monaftere fort célébre, dont l'origine nous eft inconnue. On fait feulement que Hunand, duc d'Aquitaine, fils du duc Eudes, s'y retira, & s'y fit moine l'an 744. Ce monastère fut ruiné de fond en comble dans le fiécle suivant par les pirates Normands : l'isle fut occupée dans l'onziéme fiécle par les feigneurs de Mauléon en Poitou, qui étoient aussi seigneurs de la Rochelle. Les moines de câteaux s'établirent au douziéme fiécle dans la même ifle, & ils bâtirent un monastère dédié à Notre-Dame, sous la filiation de l'abbaye de Pontigny, & qui a subsisté jusqu'aux guerres de la religion, durant lesquelles l'abbaye de Ré ayant été détruite entierement, Louis XIII en unit tous les biens à la maison de l'o |