: ville Ephyra étoit bâtie sur ses bords; ce qu'il dit sur l'autorité d'Homére, Iliad. B. v. 659 : Τὴν ἄγετ ̓ ἐξ ̓Εφύρης ποταμᾶ ἀπὸ Σελλήεντος Quam duxerat ex Ephyra, à flumine Selleente. 2. SELLEIS, fleuve du Péloponnése, dans la Sicyonie. Il y avoit près de ce fleuve, selon Strabon, 1.8, p. 338, un village nommé Ephyra. 3. SELLEIS, fleuve de l'Etolie, dans l'Agrée. Strabon, qui parle de ce fleuve, nous apprend que ceux qui habitoient sur ses bords étoient appellés Ephyri. 4. SELLEIS, Aeuve de la Troade. Strabon dit, sur le témoignage d'Homére, que ce fleuve arrosoit Arisba. Voici le paflage d'Homère, Iliad. B. v. 838: ..... .... ὃν Αρίσβηθεν φέρον ἵπποι Αίθωνες μεγάλοι, ποταμᾶ ἀπὸ Σελλήεντος. ... Ab Arisba grandibus ille ac Fulvius vectus equis, à flumine Selleente. SELLENES, fleuve de l'Epire, dans la Thesprotie, selon Hefyche, cité par Ortélius. SELLENSE CASTRUM, château de France, dans le diocèse de Poitiers. Grégoire de Tours, Hift. l. 4. SELLENUS, ou SELINUS. Voyez SELINUS. 1. SELLES ou CELLES, ville de France, dans le Berry, au confluent de la Saudre & du Cher, à neuf lieues au levant d'été d'Amboise, à neuf au sud-est de Blois, à quatre au midi de Romorantin, à trois au levant de Saint-Agnan, & à dix-huit au nord-ouest de Bourges. Cette petite ville, où l'on voit un beau pont sur le Cher, n'étoit autrefois qu'un bourg, avec titre de comté. La taille y est personnelle. Le revenu de la cure est de mille à douze cents livres, quoique à portion congrue : elle est à la nomination de l'abbé de Selles, qui en est curé primitif. Les villages de la Tisjadiere, de Bourgeau, de Trepinay, de Bezeune, d'Auray, de la Coliniere, & Chancou, sont de cette paroitfe. 1l y a à Selles quelques drapiers fabriquans en petit nombre. Ils portent leurs marchandises à Orléans & à Tours. Cette ville doit fon origine à une ancienne abbaye, fondée Pan 531, selon Grégoire de Tours, par Childebert I,en considération de saint Eufice, au retour de son expédition d'Espagne contre les Visigots arriens: elle fut ruinée par les Normands en 937, & depuis rétablie vers l'an 1020, & donnée à des chanoines réguliers en 1145, & aux feuillans en 1612. Elle peut avoir encore environ trois à quatre mille livres de rente. Le premier nom de ce bourg, lorsque l'abbaye a été bâtie, étoit Previgny. Le nom latin de l'abbaye eft Cella Sancti Euficii: l'église est dédiée à Notre-Dame : c'est la paroisse du bourg. Il y a de plus à Selles un couvent d'ursulines, & un hôpital, desservi par les freres de la charité. Philippe, duc de Bethune, ambassadeur de France à Rome, a fait bâtir le château de Selles, qui est très-beau, tant pour fon architecture & fes jardins, que par les statues & les tableaux des meilleurs maîtres d'Italie, que ce seigneur en a rapportés pour les y placer. Il y a un marché tous les famedis pour le bled, & quelques foires dans l'année, qui ne font d'aucune considéra tion. La paroisse de Selles a un vignoble affez considérable, des prés & des terres labourables à froment & à feigle. 2. SELLES, bourg de France, dans la Normandie, élection, & à deux lieues au midi de Pont-Audemer. SELLES-SAINT-DENIS, bourg de France, dans le Blaifois, près de la riviere de Soudre, au-dessous de la Ferté-Imbaut, élection de Romorantin. Ce bourg eft confidérable par le nombre de ses habitans. こ SELLETÆ. Voyez SELLETICA. SELLETES, bourg de France, dans le Blaifois, élection de Blois. Ce bourg est très-peuplé. SELLETICA PRÆFECTURA, préfecture de la Thrace. Ptolomée, l. 3, c. 11, la comte au nombre de celles qui étoient limitrophes aux deux Mæsies, aux environs du mont Hemus, du côté du couchant. Pline, 1.4, c.11, connoît dans ce quartier des peuples nommés Selleta, & ce font apparemment les Sialeta de Dion-Caffius. SELLI, peuple de la Troade, selon Hesyche, cité par Ortelius. Voyez DODONEENS. SELLIERES, Sigillaria, Saleria, ou Sceleria, abbaye de France, dans la Champagne, au diocèse de Troyes, élection de Nogent-fur-Seine. C'est une abbaye d'hornimes de l'ordre de cîteaux, filiation de Jouy, selon d'autres de Pontigny. Le revenu de l'abbé eft de quatre mille livres, & celui des religieux de deux mille. Elle fut fondée en 1 167, près de Pont-fur-Seine. 2. SELLIERES, paroisle de France, dans la FrancheComté, bailliage & recette de Poligny. SELLIA, Zelia, ou Celia. Voyez CILLEY. SELLUS, fleuve de l'Espagne Tarragonnoise. C'est Sextus Avienus qui en parle. SELMAZ Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, t. I, p. 420, dit: ville d'Azerbijane, à 82d de longitude, sous les 3d 20 d 20' de latitude. SELNE OU SELUNE, riviere de France, dans la Normandie, au diocèse d'Avranches: elle passe à Saint-Jean du Corail, au pont Grillon, à Saint-Hilaire, aux Biards, à Montmorel, au Pont au - Bant, & se rend dans la mer auprès du mont Saint-Michel, après dix lieues de cours. SELO OU SILARO, riviere d'Italie, au royaume de Naples, dans la Principauté citérieure. Elle a sa source dans l'Apennin, aux confins de la Bafilicate, & prenant fon cours du nord au midi, elle arrose Muro & Valuano; après avoir reçu le Negro, & quelques autres rivieres, elle com. mence à courir du côté de l'occident, & va se jetter dans le golfe de Salerne, environ à dix-huit milles au midi oriental de la ville de Salerne. * Magin, carte de la Principauté citérieure. SELONGEY, bourg de France, dans la Bourgogne, bailliage & recette de Dijon. Ce bourg, qui n'a pas deux mille habitans, est situé en pays de plaines. Il a une mairie. Son territoire est un vignoble. On y voit une petite riviere appellée la Venelle, & qui tarit une partie de l'année. SELONIUM, lieu d'Italie, dans le territoire de Lanuvium. Ce nom se trouve dans Ciceron, de Divinat. 1. 1 & 2, mais peut être faut-il lire Solonium, comme dans un autre endroit du même auteur. Voyez SOLO NIUM. SELORICO OU CELORICO, ville de Portugal, dans la province de Beira, à l'orient de Visen, sur le mont Herminio ou Stella, dans la Comarca de Guarda. C'est une jolie ville bâtie près du Mondego, & le séjour ordinaire de quantité de noblesse. Elle a pour défense une allez bonne forteresse. Les montagnes où elle se trouve sont fertiles en bon vin, riches en fruits, abondantes en gibier, & fécondes en simples ou herbes salutaires & médicinales. * Délic. de Portugal, p. 732. SELSEY, Vituli Infula, presqu'isle d'Angleterre, dans le comté de Suffex, au quartier de, Chichester. Au midi de la ville de ce nom, la mer d'une part, & deux bayes de deux autres côtés, forment une petite presqu'ifle, nommée Selsey, au lieu de Seales-Eg, ce qui signifie l'ifle des veaux marins. Elle n'est peuplée aujourd'hui que de villages; mais anciennement on y voyoit sur le rivage oriental, & vers la pointe de la baye, une ville nommée aussi Selfey, & qui fut long-tems florissante, ayant eu des évêques depuis le septiéme sfiécle, jusqu'au regne de Guillaume le Conquérant. Elle fut ruinée par quelque inondation de l'Océan, & on transféra le siége épiscopal à Chichester. Il n'y reste absolument que les masures, qu'on peut voir encore lorsque la mer est basse; mais lorsqu'elle monte, elle les couvre entierement. * Délices de la Grande Bretagne, p. 811. SELTIA. Voyez SELGIA. SELTZ, Saletia, ville de France, dans l'Alface, au diocèse de Spire, & le fiége d'un bailliage. Cette petite ville est située au bord du Rhin, près du Fort-Louis, à trois lieues à l'orient d'Haguenau, à la chûte de la petite riviere de Seltzbach, à qui elle donne le nom. Elle est peu peuplée, parce qu'elle a beaucoup fouffert dans les guerres passées. Il a été érigé une église collégiale en cette ville d'une abbaye de bénédictins, dont la fuppreffion, & celle de la dignité abbatiale, fut faite par Sixte IV, le 12 des calendes de janvier 1480. Elle se nommoit en latin monafterium Sancti Benedicti de Saletio. SELTZBACH, riviere de France, dans l'Alface. Elle prend ? prend sa source dans le mont de Vosge, & se forme par l'affemblage de diverses rivieres; après quoi coulant d'occident en orient, dans un seul lit, elle va se jetter dans le Rhin près de la ville de Seltz. SELUCHUSA, ifle du Péloponnése. Pline, l. 4, c. 12, la met au nombre de celles qui étoient fur la côte du promontoire Spiraum. Quelques exemplaires portent Selachusa pour Seluchufa. SELVA, ifle du golfe de Venise, au midi de la Morlaquie, entre les ifles d'Oflero & de Pago. Cette petite ifle n'est proprement qu'un rocher, avec quelques cabanes de pêcheurs. SELVE, (La) ou la POINTE DE LA SELVE, pointe dans la mer Méditerranée, environ à sept milles à l'ouestnord-ouest du cap de Creaux, qui en donne la connoillance. Mais on ne peut voir l'entrée, à moins que d'être tout proche de terre, & du côté de l'est. Cette pointe est de moyenne hauteur, hachée de taches blanches; & paroît par le travers d'une haute montagne. La rade de la Selve est affez grande pour que les vaisseaux & les galeres y puiflent mouiller dans le besoin; sur - tout lorsqu'on vient de l'eft, & qu'on ne peut doubler le cap de Creaux. Cette rade est une grande anse de sable, dans le fond de laquelle, du côté de l'est, il y a une petite isle platte, & plusieurs magasins de pêcheurs; devant lesquels on peut mouiller avec des galeres & autres bâtimens, ayant un fer en mer vers le nordouest, & une amarre à terre vers les magasins, où l'on est par trois à quatre brasses d'eau, fond d'herbe vaseux. Les vaisseaux peuvent mouiller vers le milieu de la rade à fix, sept & huit braffes d'eau, fond de sable fin. Dans le fond de la plage il y a un petit étang d'eau douce, & près des magasins quelques puits, dont l'eau est assez bonne. Le traversier est le vent de nord-nord est, qui donne droit dans l'embouchure; mais quand on est proche des magasins, à trois bralles d'eau, on est à couvert de presque tous les vents du large. Les habitans du lieu disent, que dans ce port, il n'y a à craindre que le vent de nord-ouest, quoiqu'il vienne du côté de la terre; parce que comme il paffe par dessus une haute montagne, il en est plus violent & fouffle par rafales & risées. Ainfi comme il n'y a que ce vent qui soit dangereux, il faut, pour s'en garantir, mouiller plus près de la côte de l'ouest que de l'autre, & porter de bonnes amarres à terre du même côté. Il est néanmoins constant que ce lieu n'est propre que dans une néceflité, encore faut il prendre garde de n'être pas surpris. On peut aussi mouiller par tout le milieu, pour être en état, selon le vent qui peut furvenir, de porter une amarre à terre de côté ou d'auPrès de la pointe de la gauche, en entrant à vingtcinq ou trentre toises vers le sud-ouest, il y a quelques roches sous l'eau, sur lesquels on n'a que deux brasses tre. d'eau. SELUNE OU SELNE. Voyez SELNE. SELUR, ifle de l'Inde, en deça du Gange: Ptolomée, 1. 7, C. 1, la marque dans les terres & la donne aux Caréens. SELYMBRIA, ville de Thrace, selon Pomponius Mela, 1.2, c. 2, Pline, 1.4, c. 11, le périple de Scylax & Etienne le géographe. Strabon, l. 7, Hérodote, l. 6, 6.33, & Ptolomée, 1. 3, c. 11, écrivent SELYBRIA. Cedernier la marque sur la côte de la Propontide, entre l'embouchure du fleuve Athyras, & Perinthus, ou Heraclée. C'est la ville Olybria de Suidas, in voce Epiphanius. Anciennement on l'appelloit simplement Selyn; dans la suite on y ajouta le nom Bria, qui dans la langue des Thraces, fignifie ville. Elle est nommée Eudoxiupolis dans le concile de Chalcédoine, & dans Nicéphore Callifte, & Selabria dans Socrate, Histoire Tripart. Voyez SELIVRÉE. SELWOOD, forêt d'Angleterre, dans Sommerfsetshire, & dans les montagnes de Mendip. Cette forêt est d'une grande étendue, le long des frontieres orientales de la province. Dans l'endroit où elle se termine au nord, on voit un bourg, qui empruntant fon nom de la forêt, & de la riviere de Frome qui la cotoye & qui la mouille, s'appelle FROME-SELWOOD. On y fait un allez grand commerce de laine. Au-delà de ce bourg, la Frome ne voit rien de confidérable * Dél. de la Gr. Br. p. 702. SELYME, lieu de l'Ethiopie, au royaume de Dongola, qui dépend de celui de Sennar r, & à trois licues de Chabbé. Selyme est situé dans des déserts brûlans. Les nuits cependant font assez froides; ce qui cause à ceux qui voyagent dans ce pays de fâcheuses maladies, s'ils ne prennent de grandes précautions. Au milieu de ce vaste défert on trouve une excellente source. La relation du voyage que Jacques Poncet, médecin François, fit en Ethiopie en 1698, 1699 & 1700, me fournit cet article. Elle ajoute que dans ces vastes folitudes, on ne trouve ni oiseaux, ni bêtes sauvages, ni herbes, ni même aucun moucheron; & qu'on n'y voit que des montagnes de fable; des carcaffes & des offemens de chameaux, qui impriment en l'ame je ne fai quelle horreur, qui rend ce voyage ennuyeux & défagréable. Il seroit difficile de traverser ces terribles déserts sans le secours des chameaux. Ces animaux sont six & fept jours fans manger; ce qu'on ne croiroit pas si on ne l'avoit obfervé exactement. Un vénérable vieillard, frere du patriarche d'Ethiopie, assura qu'ayant fait deux fois le voyage de Selyme à Sudan, dans le pays des Négres, & ayant employé chaque fois quarante jours à passer les déserts qu'on trouve dans cette route, les chameaux de sa caravanne ne burent ni ne mangerent pendant tout ce tems. Trois ou quatre heures de repos chaque nuit les soutiennent, & fuppléent au défaut de nourriture, qu'il ne leur faut donner qu'après les avoir fait boire, parce qu'autrement ils creveroient.* Lettres édif. t. 4, p. 8. SEM. Davity, dans sa Moscovie, dit: riviere de Moscovie. Elle fort d'un grand lac, dans la principauté de Rezan, & prend son cours par la principauté de Swera ; & après avoir arrosé la ville de Potiwol, elle fe décharge dans la riviere de Desna. SEMACHIDÆ, municipe de l'Attique, dans la tribu Antiochide, felon Etienne le géographe & Hesyche. Spon, lifte de l' Attique, remarque que ce municipe prenoit fon nom de Semachus, dont les filles avoient reçu Bacchus dans leur logis; d'où leur fut accordé le privilége que les prêtres de ce dieu fussent choisis dans leurs descendans. On trouve à Eleufine, dans l'église d'Agios Georgios, l'inscription suivante : Η ΒΟΥΛΗ Η ΕΞ ΑΡΕΙΟΠΑΓΟΥ ΚΑΙ Ο ΔΗΜΟΣ ΑΦ ΕΣΤΙΑΣ ΔΗΜΗΤΡΙ ΚΑΙ ΚΟΡΗ ΑΝΕΘΗΚΕ C'est à dire : Le sénat de l'Areopage, & le peuple, ont consacré Nicostrade fille de.... initiée aux mystères du foyer sacré des déesses Cérès & Proferpine; fon tuteur Gaius Cafius de Semachida ayant eu le soin de cette confécration. SEMALENS, bourg de France, dans le haut Languedoc, au diocèse de Lavaur. Ce bourg est très-peuplé. SEMALLE, bourg de France, dans la Normandie, au diocèse de Séez, élection d'Alençon. SEMALUOS, lieu fortifié, dans le Thème des Armé niens, felon l'histoire miscellanée, 1. 23. SEMANA-SILVA, forêt de la Germanie. Il y en a qui veulent que ce soit aujourd'hui le Duringerwald. SEMANA, bourgade dont il est parlé dans la vie de faint Anthime martyr: elle étoit au voisinage de Nicomédie. SEMATHENI, peuples de la Chine. Ils font placés par Ptolomée, 1.7, 0.3, dans la partie la plus feptentrionale de cette région, & ils habitoient une montagne de même nom. SEMBERRITE. Voyez TENESIS. SEMBI, peuples que Helmod & Albert de Stade mettent au nombre des peuples septentrionaux de l'Europe. ! SEMBLANÇAY, SAMBLANCE on SEMBLANCE bourg de France, dans la Touraine, élection de Tours, près de Luynes. Il y a un château bâti premierement par Foulques de Nera, rétabli ensuite & orné par Jacques de Beaune, trésorier de France, comte de Tours, gouverneur de Touraine; & qui sous le regne de François 1 fut condamné & exécuté à mort le 9 d'août 1527, à la sollicitation de Louise de Savoye, duchesse d'Angoulême & mere du roi. Samblançay a titre de baronnie, & fait partie du duTome V. 009 ché de Luynes. Cette baronnie a aulli appartenu à quelques ducs d'Alençon. SEMBLYN, SEMLIN OU ZEMLIN. Voyez ZEMLIN. SEMBOBITIS. Voyez PSEBO. SEMBRA. Voyez SYMBRA. SEMBRACEÑA, ville de l'Arabie heureuse, selon Ortelius, qui cite Ptolomée. Il ajoute que cette ville qui étoit du royaume des Sabéens, se trouvoit près de la mer. SEMBRITA. Voyez TENESIS. SEMECHON ou SEMACHON, lac de la Palestine. Le Jourdain passe au travers de ce lac, qui a foixante stades de long, & trente de large, (a) c'est-à dire, qu'il a sept mille cing cents pas de long, & trois mille sept cents cinquante de large. Quelques-uns (b) croyent que c'est ce même lac, qui eft nommé dans Josué, c. 11,5,7, les eaux de Méron, ou les eaux de la hauteur, ou les eaux supérieures ; & dans les Juges, (c) le canton de Méromé : mais nous croyons que Méron étoit près de Dothaim, assez loin de Séméchon. Voyez Eufèbe, & le commentaire de Calmet, sur Josué, 11, 5. On ne fait d'où vient le nom de Séméchon. Quelques-uns le dérivent de Samach, qui en arabe signifie un poisson ; d'autres du chaldéen Samak, qui signifie rouge, comme si les eaux étoient rouges & boueuses. Il est certain qu'il y avoit des marais autour de ce lac. (d) La ville de Hafor, où regnoit Jabin roi Chananéen, étoit sur le lac Séméchon, (*) & depuis on y vit la ville de Seleucie. * (2) Jofeph, de bello, 1.4, c. 1. (6) Serrar. Bonfrer. Reland. Alii. (c) Judic.5, 18. (d) Joseph, l. 3, de bello. c. 18. (*) Antiq 1.5, 6.6. Le lac Séméchon doit être assez près de la ville de Dan, & des sources du Jourdain, & à cent stades du lac de Tibériade au midi. Joseph, de bello, l. 4, c. 1, dit que les marais de ce lac s'étendent jusqu'à Daphné; mais il y a beaucoup d'apparence qu'au lieu de Daphné, il faut lire Dané, puisqu'il dit au même endroit que les eaux du Jourdain tombent dans cet étang, au dessous du temple du Veau d'Or. Or on fait que ce temple étoit à Dan. Il est assez extraordinaire que ce lac ne soit connu ni nommé en aucun endroit de l'écriture que nous sachions. On croit que Pline, l. 12, c. 22, en a voulu parler lorsqu'il dit qu'il y a un laç éloigné de cent cinquante stades de la Méditerranée, pas loin du Liban, où l'on trouve la canne odorante. SEMEDE, OU SEMNEDE, montagne d'Afrique, au royaume de Maroc. Cette montagne, selon Dapper, Defor. du royaume de Maroc, p. 132, confine au mont Nefuse, dont elle est séparée par le fleuve Xauxave, & elle s'étend d'occident en orient l'espace de sept milles. Ceux qui l'habitent n'ont ni loix, ni politesse, ni aucune forte d'honnêteté. Leurs alimens sont de l'orge bouilli dans de l'eau & de la chair de chevre, & ils n'ont d'autre lit que la terre. SEMEGE, OU SEGGHEME, montagne d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Tedle, vers le midi. Elle commence au bout de la montagne de Teseven, dans la province de Hascore, s'étend à l'occident jusqu'au mont Magran, & touche au midi à la montagne de Dedes. SEMELAY, paroisse de France, dans le Nivernois, élection de Nevers. Elle est en pays de montagnes. SEMELE. Voyez SIMILA. SEMELITANI, peuples de Sicile, selon Pline, 1.3, c. 8, qui les met dans les terres. SEMEN, ou Terra de Giudei, c'est-à-dire, terre des Juifs, royaume d'Afrique, dans la Nigritie. Les Abyslins, dit Dapper, pays des Négres, appellent ce royaume XiONEUCHE, & on veut qu'ils en soient les maîtres. Quant au mot de SEMEN, les Italiens l'ont fait de celui de Ximench, ou Ximen. C'est un pays enfermé de montagnes qui les sépa rent à l'orient du Nil & de l'Abyssinie, au midi du royaume de Congo, de celui de Benin au couchant, & de Dauna & de Madra au septentrion. Le nom de terre des Juifs est donné à ce pays par Sanut. Les rélations modernes des peres jésuites, qui les ont écrites en Italien, portent qu'il y a des Juifs dans de fortes montagnes; mais avec un viceroi de la part de l'empereur des Abysfins qui a conquis ce pays. Ces Juifs observent la loi de Moyfe, & font fi terribles, qu'ils épouvantent tous les autres peuples du voisinage. SEMENDRIAH, ville de la Rascie, ou Servie, dom elle est la capitale, sur le Danube, un peu au defforts de Belgrade. C'est le siége d'un Sangiak. On appelle aufli cette ville du nom de Senterovia, qui eft pris du nom esclavon, qu'elle porte de Sendrew, qui eft corrompu de celui de faint André. Cette ville fut prise par le sultan Amurat II, sur le defpote de Servie, nommé George Bulcowitz, & fur ses enfans, l'an 842, de l'hégire. SEMENGIAN, nom d'un petit pays, qui fait partie de la province de Tokharestan, qui est des plus feptentrionales de l'empire des Perfes. * D'Herbelot, Biblioth. or. SEMENUT, ville d'Egypte, entre le Caire & Damiére. Elle est située à l'occident du Nil, fur le bord duquel elle est bâtie en triangle. C'est une ville de médiocre grandeur où tous les vaisseaux qui vont au Caire sont obligés de s'arrêter pour y payer quelques droits. * Corn. Dict. Le Brun, Voyage du Levant. 1. SEMERON, SOMERON, OU SOMER. C'est une montagne agréable & fertile, & d'une situation avantageuse, à douze milles de Dothaïm, à douze de Mérom & à quatre milles d'Atharoth, sur laquelle le roi Amri bâtic la ville de Samarie. Avant ce tems cette montagne étoit dé ja célébre par la bataille qui se donna entre Abia roi de Juda, & Jeroboam roi d'Israël. * Eufeb. in Dothaion in Merro, & in Atharo. 2 Par. 13. 2. SEMERON, ville de Zabulon, Josué 19, 15. Voyez SIMONIADE. SEMES. Voyez SAMES. SEMIDA, abbaye de religieuses, ordre de faint Bernoît, en Portugal dans la province de Beira, au diocèse, & à deux lienes de Coimbre. SEMIGALLE, contrée annexe de la Courlande, dont elle fait la partie orientale. La riviere de Muzza l'en se pare à l'occident. La Semigalle confine avec la Livonie, au nord & à l'orient, & elle a la Samogitie au midi. On compte dans cette contrée deux Capitaineries, qui font Mittau & Selburg. * La Forêt de Bourgon, Geographe, t. 2, p. 44. SEMIGERMANÆ GENTES. Tite-Live, 1. 21, 6.38, donne ce nom aux peuples qui habitoient les Alpes Pennines. SEMILLY, paroisse de France, dans la Normandie, au diocèse de Coûtances. C'est le second doyenné rural de l'archidiaconé de la Chrétienté. Ce doyenné contient quinze paroisses, dont les habitans ont pour principal commerce, le bled, le bois & le lin. Ce ne sont la plupart que boulangers, bucherons, musquiniers, tifferands & fabriquans de coutils & de toiles. SEMINA, ville de la Parthie, selon Ptolomée, l. 6, c. 5. SEMINARA, Seminaria, bourg d'Italie, au royaume de Naples, selon Magin, Atlas Ital. dans la Calabre Ulterieure, à huit milles au midi de Gioia, & au couchant d'Oppido. Ce bourg étoit autrefois bien peuplé ; mais un tremblement de terre arrivé en 1638, lui causa beaucoup de dommage. Les Espagnols y furent battus par les François en 1503. * Baud. Dict. SEMINENSIS, SIMINENSIS OU SIMMINENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire. M episcopus Seminensis souscrivit à la lettre des peres de la province proconsulaire, dans le concile de Latran, sous le pape Martin. L'anonyme de Ravenne appelle cette ville SUMININA. * Dupin, Geogr. facra Africe. SEMINETHOS, ville de la Carie: Pline, 1.5, 6. 29, fait entendre qu'elle ne subsistoit plus de son tems. SEMIRAH, nom d'une ville que la reine Homaï, fille de Baharam, fit bâtir. L'on pourroit croire que le norn de Semiramis a été composé du mot de Semirah & de celui de Homai. * D'Herbelot, Bibl. or. SEMIRAMI, paflage des montagnes de l'Aderbeitzan, en Afie, en latin Semiramidis-Mons, & Zagri-Pila. Il conduit de cette province à celle d'Arzerum, & ainsi des états de la Perse à ceux du Turc, & autrefois de la Médie à l'Affyrie. Il y a dans ce passage un chemin de cinq lieues, taillé dans le roc par les ordres de la reine Semiramis, fi l'on en croit la tradition. * Baudrand, Diction. SEMIRAMIDIS-ITER. Voyez ZARCÆUS. SEMIRAMIDIS-MONS. Voyez ZAGRI-PYLA. SEMIRAMIDIS-MURUS, retranchement ou mur, dans l'Armenie, près du Tigre. Strabon, l. 2, p. 80, & 1. 11, p. 529, en parle. C'étoit fans doute un ouvrage de la reine Semiramis, qui lui avoit donné son nom. SEMIRAMOS. Voyez THYATIRE. SEMIRON, ville de Perse, & située à 71d 30' de longitude, sous les 34d 40' de latitude. Cette ville est petite, mais fort agréable. On y trouve quantité de belles eaux, & on y recueille de beaux fruits. * Tavernier, Voyage de Perse. SEMIRUS, fleuve d'Italie: Pline, 1.3, 6.10, qui le place dans le pays des Locres, le compte au nombre des Heuves navigables. Cette riviere est appellée aujourd'hui Simari. Voyez ce mot. SEMIZUS, ville de la petite Arménie, felon Ptolomée, 1.5, 6.7: elle étoit dans la Mélitene. SEMNANE, ville de la province de Coumes, frontiere de Corassane & de Mazandran, felon Petit de la Croix, Hift. de Timur-Bec, l. 3, c. 4, qui la met à 88d de longitude, & à 36 de latitude. SEMNE, ville de l'Inde, en deçà du Gange: Ptolomée, 1.7, c. 1, la place dans la Limyrique. SEMNEON, ville épiscopale de la Pamphylie, selon Leon le sage. Dans le cinquiéme concile tenu l'an 553, on trouve la souscription. Conon Semneon. * Harduin, Collect. conc. t. 3, p. 206. 1. SEMNI. Voyez EMNI. 2. SEMNI, race de philosophes, dans l'Inde, selon Orrélius, qui cite saint Clement d'Alexandrie, III. Strom. SEMNONES, peupes de la Germanie, entre l'Elbe & l'Oder. Tacite, Germ. t. 39, dit qu'ils se vantoient d'être les plus nobles d'entre les Sueves. Ces peuples étoient nombreux, & ils avoient jusqu'à cent bourgades. L'Elbe & l'Oder ne leur servirent pas toujours de bornes ; ils s'étendirent dans la Misnie & dans la Pologne. Velleïus Paterculus, 1.2, c. 106, avoit parlé de ces peuples avant Tacite. Il avoit dit que l'Elbe couloit aux confins des terres des Semnones: Albis Semnonum Hermundurorumque fines praterfluit. Ils ont aussi été connus de Strabon & de Prolomée, dont le premier écrit Σέμνῳναι, Semnona, & le second Σ'εμενονες. SEMOI, (la) riviere des Pays-Bas, dans le Luxembourg. Elle commence près d'Arlon, coule à Vraineck, g. à Vance, d. à Silek, d. à Etalle, g. à Tintegny, g. à Moin, d. à Chiny, g. à Ysel, g. à sainte Cecile, g. à Herbemont, d. à Cugnon, d. à Ham, d. à Bouillon, g. à Mortefontaine, d. à Monseau, g. à Sour, g. à Chier, d. à Vrefle, d. à Orchimont, d. à Falène, g. à Linchamp, d. à Chlei, d. à Tourneau, d. à l'abbaye de la Vau-Dieu, où elle se perd dans la Meuse. * Dift. géogr. des Pays-Bas. SEMPACH, ville de Suiffe, au canton de Lucerne, fur la rive orientale du lac de Sursée. Elle est fameuse par la bataille qui y fut livrée en 1396, le 9 de juillet, entre Léopold, duc d'Autriche, & les cantons Suiffes, & où le premier fut tué & vaincu avec un très-grand nombre de seigneurs & de gentilshommes. On voit leurs noms & leurs armes dans une église qui a été bâtie au-dessus de la ville, sur le champ de bataille, & à l'endroit même où l'archiduc fut trouvé mort. Tous les ans le 9 juillet, on fait dans cet endroit des proceffions & des réjouissances en mémoire de cet évenement, qui assura la liberté des Suisses. La ville de Sempach a de beaux priviléges. Elle a son chef qu'elle appelle Avoyer, sa police & fon conseil. Elle reçoit à la vérité un bailli, mais il n'a point de jurisdiction sur la ville: il n'étend son autorité que sur le lac. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 401. SEMPHE, ville de l'Arabie. Etienne le géographe la met près de l'Euphrate. SEMPHORIS, ville que Joseph, Antiq. l. 14, c. 24, met aux environs de la Galilée. C'est apparemment la même que Sephoris. Voyez SEPHORIS. SEMPIL, château d'Ecosse, dans la province de Cuningham, au bailliage de Rainfrew, fur le bord du dernier des deux lacs d'où sort la riviere de Black Carth. Les seigneurs de Sempil portent le titre de barons; & autrefois ils étoient vicomtes héréditaires de la province; mais ils ont perdu cette dignité; & le bailli est nommé tous les ans par le conseil du roi. Il est vrai qu'on le prend ordinairement parmi les nobles du pays. SEMPRONIUM. Cuspinien & Lazius appellent ainsi une ville de l'Autriche, connue aujourd'hui sous le nom d'Oedenburg: ils ajoutent qu'elle avoit reçu son ancien nom de Sempronius Secundinus. * Ortelius, Thefaur. SEMPRONIUS, ou comme d'autres disent, SeIPIONISMONS. Les Latins, dit Jofias Simler, donnent ce nom à la montagne qui est appellée Briga, par Marlian d'un village voisin, Simpler, par les Vallaisans, & Sempronio, par les Italiens. SEMPSII, peuples de la Sarmatie Asiatique. Ils habi toient, selon Ptolomée, 1.5, 0.9, entre les Palus Méotides & les monts Hippiques, après les Siraceni. Le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Pfefsii, au lieu de Sempfii; & ce sont les Psesii de Pline. SEMUNCLA, lieu d'Italie; il se trouve dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de Milan à la Colonne, en passant par le Picenum & par la Campanie. Il étoit entre Grumen tum & Nerulum, à vingt-sept milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. Quelques manuscrits lisent Semunda ou Semunclo, au lieu de Semuncla. SEMUEN, forteresse de la Chine, dans la province de Xenfi, au département d'lungchang, premiere forteresse de la province. Elle est de 6d 36 plus occidentale que Peking, sous les 40d o' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. 1. SEMUR, Semurum, Sinemurum, ville de France, en Bourgogne, sur la riviere d'Armançon, à quinze líecues au nord d'Autun, & à treize au couchant de Dijon. Elle est située au milieu de l'Auxois, dont elle est capitale & entourée par-tout de montagnes, fi ce n'est du côté de l'orient. Cette ville a dans son enceinte trois différentes clôtutes de murailles, qui font voir qu'elle a été bâtie à trois diverses reprises, ce qui la sépare en trois parties, mais si bien jointes, qu'on les prend pour une ville. La premiere, qui porte le nom de bourg, est la plus habitée & la plus grande. Elle est remarquable par une magnifique église dédiée à la Vierge, dont quelques-uns attribuent la fondation à Gerard de Roussillon, & d'autres à Robert de France, duc de Bourgogne. C'est un prieuré de l'ordre de S. Benoît, qui fert de paroisse aux habitans de la ville, érigé en collégiale en 1731. Le docte Genebrard, archevêque d'Aix, qui en avoit été prieur, & qui mourut le 14 mars 1597, y fut inhumé au pied du grand autel. Cette église est bâtie si artistement, que les murs, quoique trèshauts, ne sont que de la largeur d'une feule pierre, à l'exception des pilliers qui soutiennent les voutes de l'édifice. Il y a aussi un couvent de carmes. La seconde partie est le donjon, place très-forte, qui sert de citadelle, & qui commande au bourg & au château, ayant une issue pour un pont-levis, avec des tours très-hautes & très-épailles, & des murailles hautes par dehors & remparées par dedans. Ce fort, dont le corps est affis sur un roc presque inaccessible, & environné de la riviere d'Armançon, peut avoir cent vingt pas de long & quatre-vingts de large; avec deux puits qui ne tatissent jamais. Il y a une chapelle dédiée à sainte Marguerite, desservie par des religieux de S. Jean de Rhodes. Il y a aussi deux places, l'une en forme d'un fort, appellée Monstille, en latin Monfilli, & l'autre Valefing, Valleris fignum. Le château, qui est la troisième partie, eft clos de murailles, avec des tours de quinze en quinze pas bien fortifiées, des avenues difficiles, & quantité de puits d'eau vive. Quoique le lieu soit très haut, les plus creux n'excedent pas la hauteur de trente pieds. On y voit plusieurs maisons très-bien bâties, & un prieuré de religieux dédié à S. Maurice. Outre les lieux saints, dont on a parlé, on trouve encore dans Semur une abbaye du titre de saint Jean, qui appartient aux chanoines réguliers de S. Augustin, de la congrégation de France. On y trouve aussi un couvent de minimes, un de capucins, un de religieuses ursulines, un de filles de la Visitation, dites de sainte Marie, un de jacobines, qui possedent une image miraculeuse de la sainte Vierge. C'est un lieu de dévotion, qui attire un grand nombre de pelerins. La ville a un majeur, fix échevins & un procureur, que l'on élit tous les ans. Il y a une prévôté royale, un bailliage, érigé en présidial au mois de janvier 1696, un grenier à sel, un hôtel de ville, une maréchauffée, &c. On paffe à Semur la riviere d'Armançon sur deux beaux ponts. On tient en ce lieu plusieurs foires dans l'année, & marché trois fois la semaine. Son territoire est bon, & abonde en bleds, dont on fait un Tome V Ooo ij commerce affez considérable, ainsi que de bestiaux. On y recueille du vin, & il y a des prairies & des bois. La petite forêt de Semur en Auxois ne contient que quatre-vingtonze arpens. * Corneille, Diction. André du Chêne, Antiquités des villes de France. Davity. Bourgogne. Mémoires dresses sur les lieux en 1707. Après la mort du dernier duc de Bourgogne, la ville de Semur fut assiégée, & prise par Charles d'Amboise, lieutenant en Bourgogne pour le roi Louis XI. Elle a été assujettie depuis ce tems-là à la couronne de France. Il y auroit de l'injustice à ne pas dire que Semur fut la seule ville de Bourgogne, qui demeura fidéle pendant la ligue; & ce fut pour la récompenser de sa fidélité que le roi Henri IV y fit convoquer les états généraux de la province en 1590, & transférer en 1592 le parlement de Dijon, qui y tint ses séances jusqu'à la paix. Le bailliage de Semur a dix lieues de longueur & neuf dans sa plus grande largeur : il est limité au levant par le bailliage de la Montagne : au midi par ceux d'Arnay-leDuc & Saulieu: au couchant par le bailliage d'Avalon; & au nord par le Tonnerois. Il y a à Semur une bonne manufacture de draps. 2. SEMUR, bourg de France, dans le Maine, élection de Château du Loir. 3. SEMUR, en Briennois, ville de France, dans la Bourgogne & le chef-lieu d'une recette. Cette petite ville est située à demi-lieue de la Loire, & à trois lieues audessous de Roane. C'est un gouvernement particulier de l'Autunois, avec un bailliage, grenier à sel, mairie & grurie. C'est la vingt-troifiéme ville qui députe aux états. Elle a eu des barons dès l'onziéme siècle. Sa recette comprend la partie du bailliage de Mâcon, qui est du diocèse d'Autun. Son territoire est assez abondant; ce qui lui procure un commerce en bleds, en vins & en bestiaux. Ses vins sont bons quand ils font gardés. SEMURIUM. Voyez REMONIUS. le livre des colonies ager. fait mention de Senogallienfis 4. SENA - JULIA, ville d'Italie, dans l'Etrurie, à l'orient d'été de Volaterra. Ce surnom de Julia, commun aux autres colonies qu'Auguste envoya dans l'Etrurie, fait voir que Sena-Julia fut auffi fondée, ou rétablie dans ce tems-là. On ne fait point ce que pouvoit être Sena avant Auguste; car nous n'avons aucun monument plus ancien qui en fafle mention. Depuis qu'elle fut devenue colonie, elle commença à être plus connue, mais seulement sous le titre de colonie; car le surnom de Julia ne lui est donné que dans la table de Peutinger. Nous voyons dans Pline, 1.3, c.5, Intus-Colonia .... Rusellana Senienfis, Sutrina, & dans Tacite, Hist. l. 4, c. 45, In colonia Sinienfis, & un peu plus bas : Factum S. C. quo Sinienfium plebs modeftia admoneretur. Il y en a qui croyent que ces passages de Tacite regardent Senia, ville de Dalmatie, parce que s'il eût été question de Sena, en Etrurie, il auroit dû dire Senenfis & Senenfium. Mais d'un autre côté, qui nous affurera que Senia de Dalmatie ait été colonie romaine ? Pline, 1.5, c. 21, ne lui donne que le titre d'Oppidum. Ajoutez à cela que les manuscrits de Pline, en parlant de Sena d'Etrurie, écrivent Senienfis colonia; & qu'avant JusteLipse, on lisoit dans Tacite, in colonia Senenfi, & Senenfium plebs. Voyez les remarques de Th. Ryckius & de l'Holsten, auffi-bien que celles du pere Hardouin, touchant les manuscrits de Pline. Sena-Julia eft aujourd'hui la ville de Siéne. Voyez SIENNE. * Cellarius, Geogr. ant. 1. 2, cap. 9. SENABRIA ou SANABRIA, lac d'Espagne, au royaume de Léon, au midi d'Astorga. Il est formé par la riviere de Tera, qui y entre & qui en fort. Sa longueur est d'une lieue, & fa largeur à peu près d'une demi-lieue. Ce lac appartient aux moines de sainte Marie de Castagnera. Il y a vers fon milieu une fort belle maison sur un rocher: elle est aux comtes de Benavente. * Caillot, Atlas. Davyti, SEMUSSAC EN DIDONNE, bourg de France, dans Léon. la Saintonge, élection de Saintes. SEMYLLA. Voyez SIMYLLA. SEMYSTA, lieu voisin de Constantinople, selon Pierre Gylles, cité par Ortelius. 3, 1. SENA, isle de la mer Britannique, près de la côte des Ofismiens: Pomponius Mela, I. c.6, dit que les Gaulois avoient dans cette isle un oracle célébre. L'itinéraire d'Antonin semble avoir connu cette isle; mais son nom y eft corrompu; car on y trouve Uxantisma pour Uxantis Sina. On n'y voit aujourd'hui rien de remarquable. Elle est à l'opposite de la ville de Brest, & on la nomme L'ISLE DES SAINTS. 2. SENA, fleuve d'Italie, dans l'Umbrie, entre le Metaurus & le Misus. Silius Italicus, l. 8, v.455, après avoir nommé quelques fleuves, dit : Et Clanis & Rubico, & Senonum de nomine Sena. C'est ainsi qu'il faut lire : car il est question dans cet endroit de fleuves & non de villes; encore moins cela regarde-t-il la ville de Sena en Toscane. Lucain, 1.2, v. 406, écrit SENNA. Crustumiumque rapax, & junctus Sapis isauro, Sennaque, & Hadriacas qui verberat aufidus undas. Cluvier dit que c'est aujourd'hui le Cefano, qui coule quatre milles au-dessus de Sinigaglia, car le fleuve qui arrose Sena-Gallica ou Senogallia, est appellé Misus dans la table de Peutinger, & à présent Misa, par quelques-uns, quoiqu'on le nomme aflez communément Nigola. 3. SENA-GALLICA, ville d'Italie, dans l'Umbrie. Prolomée, 1.3, c. 1, la donne aux peuples Senones, de qui elle tiroit son nom. Elle étoit sur le fleuve Misus, selon la table de Peutinger. Strabon, 1.5, Tite-Live, l. 27, c. 46, & Eutrope, 1.3, c. 10, écrivent SENOGALLIA, en un seul mot, pour SENA-GALLICA. Le nom national étoit SENENSIS. Ciceron, in Bruto, c. 18, & Tite-Live, 1. 27, c. 38, s'en sont servis. Comme ce dernier nomme Senogallia avec diverses colonies maritimes, il n'y a pas de doute qu'elle avoit ce titre. D'ailleurs Frontin, dans SENAILLY, lieu de France, dans la Bourgogne, recette de Semur. Ce lieu est situé entre deux montagnes, fur la riviere d'Armançon, qui y a un pont. Il y a peu de montagnes, le reste est de plaines & de côteaux. Il y a suffisamment de vignes, qui sont de bon rapport. Il y a une chapelle dans l'étendue du finage de Senailly, dépendante de l'abbaye de saint Andoche d'Autun, & dédiée à saint Jacques. Elle vaut trente livres de revenu, & elle est à la collation de l'abbesse. Senailly est de la paroisse de Saint-Germain. SENAN, bourg de France, dans la Champagne, au diocèse de Sens, à une lieue de Joigny, vers le midi. Il y a un prieuré en ce lieu outre la cure. Il est de l'ordre de faint Augustin. Senan est sur le rivage droit de la petite riviere de Toulon; & Vougré, son annexe, est au rivage gauche. Près de Senan est la montagne la plus élevée de ces quartiers-là. SENANQUE, abbaye de France. Voyez SINANQUE. SENANTE, bourg de France, dans la Picardie, élection de Beauvais. SENARY, plage & village de France, sur la côte de Provence, dans le fond de la rade du Brusc, du côté du nord-ouest. C'est une grande plage de sable, où l'on voit le village de Senary, situé sur le bord de la mer. Au devant de ce village, il y a un petit mole pour les barques, & autres petits bâtimens qui y vont charger du vin. On voit aussi dans le fond de la rade de Brusc la petite ville de Sifour, située sur une éminence fort relevée. Le vent qui incommode le plus dans cette rade, est l'ouest-nordoueft, & le nord-ouest, qui font les traversiers; mais comme le fond est bon, on n'y souffre pas. On fait de l'eau dans le fond de la plage, du côté de Sifour ou à Senary. * Michelot, Port. de la Médit. p. 71. SENARPONT, REDRIC & LE MENIL, bourg de France, dans la Picardie, élection d'Abbeville. SENNAS, terre de France, dans la Provence, viguerie & recette de Tarascon. Cette terre, qui étoit autrefois une baronnie, a été érigée en marquisat en 1643, pour Balthazard de Gérente, en considération de ses services. Cette famille est ancienne, on la trouve employée dans les affaires publiques du tems de la reine Jeanne premiere, & le roi René lui donna un sobriquet, qui lui est demeuré, Subtilité de Gérente. Le marquis de Senas en est le chef. Il y a la plaine de Senas, qui est au nord de la Crau, dans |