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ratoire de Paris, de la rue Saint-Honoré. Les biens de la maison de Mauléon pafferent par un mariage, dans le treiziéme siècle, sous le regne de saint Louis, au vicomte de Thouars. Ils font enfuite venus par mariage encore dans celle d'Amboise, & ont paffé dans celle de la Trimouille. Ensuite François de la Trimouille, vicomte de Thouars, qui étoit aussi seigneur de l'ifle de Ré, mariant sa fille avec Louis de Beüil, comte de Sancerre, lui donna en dot l'isle de Ré. Charles VII, par ses lettres-patentes de l'an 1457, exempta de taille les habitans de cette isle, en faveur du vicomte de Thouars leur seigneur : il leur donna de grands droits & de beaux priviléges, à la charge de contribuer aux armemens de mer. Après le tems de Charles VII, les Rochelois, qui prétendoient avoir droit d'amirauté, avec le gouvernement du pays d'Aunis & des isles voisines, se rendirent maîtres de l'ifle de Ré, dont les habitans se firent pour la plupart calvinistes. Mais Louis XIII, ayant vaincu les Rochelois dans un combat naval l'an 1625, se rendit maître de l'isle de Ré, & y fit faire deux forts, l'un à SaintMartin, & l'autre à la Prée. Les Anglois, sous la conduite du duc de Buckinguan, leur amiral, étant venus au secours de la Rochelle, bloquée par l'armée royale, firent descente dans l'ifle de Ré, & affiegerent le fort de Saint-Martin, Martin, qui fut vaillamment défendu par Toiras, depuis maréchal de France. Cette place fut secourue par les troupes françoises, qui passerent pendant la nuit, de la terre ferme dans l'isle, & qui étoient commandées par le maréchal de Schomberg. Après la prise de la Rochelle, Louis XIII fit démolir le fort de Saint-Martin; mais sous le regne de Louis XIV, ce fort, & quelques autres, ont été rétablis. * Longuerue, Desc. de la France, p. 157.

Cette ille produit abondamment du vin & du sel. Le vin est médiocre; mais on en fait de l'eau-de-vie & de la fenouillette excellente. Il n'y croît ni bled ni foin, & il n'y a presque point d'arbres. Elle est très-commode pour le commerce, & très-peuplée, & comprend fix paroisses, avec plusieurs villages, & quatre forts affez considérables. Ces quatre fort font:

La ville & la citadelle de Le fort de Samblanceaux.
Saint-Martin,
Le fort du Martray.

Le fort de la Prée,

L'Isle de Ré ne paye point de taille, parce qu'elle est réputée terre étrangere. Il y a cependant un bureau, établi pour recevoir les droits sur le sel. * Piganiol, Desc, de la France, t. 5, p. 64, & fuiv.

La place de Saint-Martin étoit peu de chose en ellemême ; mais Louis XIV la fit agrandir, & fortifier d'une nouvelle enceinte, selon la méthode du maréchal de Vauban. Son enceinte est composée de fix grands bastions, & de cinq demi-lunes. Le fosse est bon & fec, & le chemin couvert est revêtu. Les flancs des bastions sont doubles, ayant au-devant une espece de flanc élevé audessus du fond du fossé. La citadelle commande le port, la ville & la campagne. C'est un carré très-régulier, défendu par quatre bastions, trois demi-lunes & une demi-contrescarpe, le tout revêtu & entouré, excepté du côté de la mer, d'un fossé sec, & d'un chemin couvert revêtu comme le reste. Dans le fossé de cette forteresse on remarque un ouvrage fingulier; c'est une cunette ou petit fossé plein d'eau, bien entretenue & bien réguliere. Le devant de trois des courtines de la citadelle est occupé par une espece de fausse braye, ouvrage fingulier en ce genre, & qui ne se trouve qu'en cette citadelle. Le quatriéme côté regarde la mer, & eft occupé par un petit port & par un grand Quai, qui regne le long des faces des bastions. Il est petit, & fon entrée est couverte par un éperon, en forme de demi-lune.

Le fort de LA PRÉE est pour défendre l'entrée du Pertuis Breton, & est un carré parfait, fort régulier, composé de quatre bastions, dont les courtines qui les joignent font tournées en arc du côté de la place. Les trois fronts qui sont du côté de la terre, sont couverts d'autant de demi-lunes, dont l'une couvre la porte. Le bastion qui est du côté de la terre, eft couvert d'une grande contrescarpe. Tous ces ouvrages font revêtus d'une bonne muraille, entourée d'un bon fossé, de fon chemin-couvert & de son glacis. Le front du côté du port est enfermé d'un petit fossé, au-delà duquel est une petite demi-lune, qui a un simple parapet de maçonnerie. Elle sert à défendre le port, & à couvrir une petite écluse,

qui donne, quand on veut, de l'eau au fossé, & fur laquelle est un pont.

Le fort de SAMBLANCEAUX défend le passage appellé le Pertuis d'Antioche. Il est bâti sur un rocher presque à la pointe de l'ifle. C'est un carré régulier & bien bâti, dont le parapet est percé de plusieurs embrasures. La porte du côté de terre est couverte d'une demi lune, d'un fossé, & d'un chemin-couvert; à l'extrémité de son glacis est un grand foffé taillé dans le roc, qui détache entierement le fort de l'ifle. Le front qui est vis-à-vis de celui-ci est couvert d'un foffé, d'un chemin couvert & d'un glacis. Les deux autres côtés sont sur le bord du rocher. Pour joindre la pointe de l'ifle, on a avancé une redoute carrée de terre, entourée d'un petit fosse sec: elle est défendue par une communication ou gros retranchement de terre, qui prend aux deux angles flanqués des bastions du fort. Ces retranchemens regnent le long du rocher, sur le bord de la mer.

Le fort du MARTRAY est sur la côte. C'est un carré long affez régulier, dont chacun des longs côtés est fortufié d'un angle faillant en forme d'une demi-lune. Ces demi lunes sont autant de batteries. Les deux petits côtés sont fortifiés chacun de deux demi - bastions, & d'une courtine.

La porte est couverte d'une assez grande demi-lune ces deux fronts font entourés d'un foffé & d'un chemin couvert avec leurs glacis. Au delà de ces glacis, fur le front du côté de la porte, est un grand retranchement de terre, fortifié de deux redoutes pentagonales, revêtues de maçonnerie, & entourées d'un fosse sec. Au centre de ce fort est une grande redoute carrée de maçonnerie, entourée d'un follé ayant des communications sous terre pour aller au fossé de la place.

L'isle de Ré, la ville & la citadelle de saint Martin, & le fort de la Prée, ont un gouverneur particulier, sous lequel il y a un double état major, un pour la ville de saint Martin, & l'autre pour la citadelle. * Piganiol, Desc. de la France, t. 5, p. 51.

READING, ville d'Angleterre, dans le Berkshire, dont elle est la capitale. Cette ville, qu'on met à trentedeux milles de Londres, vers le couchant, est située au confluent de la Tamise & du Kennet. Elle a trois paroisfles, & elle est assez bien peuplée. Il s'y fait beaucoup de draps, & un bon débit de grains germés pour la bierre. Elle députe au parlement, & a droit de marché public. * Etat préf. de la gr. Bret. t. 1, 6.41.

REAL ou le REAL, en latin sancta Maria Regalis ou Beata Maria de Regali, abbaye de France, dans le Poitou, sur le Clain, à dix lieues de Poitiers, & à deux de Charroux. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de saint Augustin, congrégation de France.

REALE (la) abbaye de France, dans le diocèse de Perpignan. Son nom latin est sancta Maria de Regali. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de saint Benoît, mais fécularisée.

REALEJO, bourgade de la nouvelle Espagne, dans l'audience de Guatimala, au gouvernement de Nicaragua, fur la côte de la mer du sud. Cette bourgade, située à l'embouchure d'une petite riviere, & au couchant de la ville de Léon, a un bon port qui la rend considérable. * De l'Ifle, Atlas.

REALES, nom d'une ville, selon Ortelius, Thefaur. qui cite saint Augustin, in Grammat.

REALMONT, ville de France, dans le haut Languedoc, au diocèse d'Albi. C'est le chef-lieu d'une prévôté. Elle est à deux lieues d'Albi sur la riviere de Dadou.

REALVILLE, petite ville de France, dans le Quercy, au diocèse de Montauban, sur l'Aveirou, élection de Montauban, à deux lieues de cette ville, vers le nord.

REAME, ville de l'Arabie heureuse, dans la partie méridionale, & dans le royaume d'Hadramut, environ à une lieue d'Almacharana. Cette ville, dit Davity, Arabie, contient près de deux mille maisons, & dans son voisinage il y a une montagne avec un château très-fort. L'air y est fort pur, ce qui est cause que plusieurs personnes y vivent jusqu'à l'âge de fix vingts ans, & au-delà. Dans le territoire de Réame on voit des moutons si gras, qu'à peine peuvent-ils marcher. Il y en a dont la queue pese plus de quarante livres.

REATE OU REATE, ville d'Italie, dans l'Umbrie, chez les Sabins, au voisinage d'Interocrea, selon Strabon, l. 5, p. 228. Denis d'Halicarnaffe dit que ses habitans étoient Aborigènes; & Silius Italicus, 1.8, v. 417, nous apprend qu'elle étoit dédiée à la déesse Cybéle :

Hunc Foruli, magnaque Reate dicatum,
Cælicolum matri.

Reate étoit une préfecture, comme nous le voyons dans la troisieme catilinaire de Cicéron, c. 2, & Suetone, c. 1, nous fait entendre que c'étoit un municipe, car il donne au grand-pere de Vespasien le titre de municeps Reatinus. Tite-Live fait mention de divers prodiges arrivés à Reate : il dit entr'autres, l. 25, 6. 7. & l. 26, 6. 23, qu'on publioit y avoir vu voler une grosse pierre, & qu'une mule, contre la stérilité ordinaire de ces fortes d'animaux, y avoit produit un mulet. Cette ville retient quelque chose de son ancien nom; car on la nomme aujourd'hui RIETI. Voyez ce mot.

REATINA PALUS. Voyez VELINI LACUS. REATIUM, ville d'Italie, selon Etienne le géographe. On croit que c'est aujourd'hui MESSURGA.

REAU OU LA REAUX, en latin Abbatia-Regalis, abbaye de France, dans le Poitou, au diocèse de Poitiers. LA REAULE, abbaye de France dans la Bearn, au diocèse de Lescar. C'est une abbaye de l'ordre de saint Benoît, & l'abbé a son entrée aux états de la province.

RÉAUMUR, bourg de France, dans le Poitou, élection de Fontenay. Le seigneur qui en porte le nom est le célébre de Réaumur, directeur de l'académie royale des sciences, fi connu par ses découvertes physiques.

REAUX, bourg de France, dans la Saintonge, élection de Saintes.

REBAIS OU REBETZ, Resbacum, bourg de France, dans la Brie, élection de Colomiers, sur le bord du Morin, à deux lieues de Colomiers. Il y a dans ce bourg deux paroisses, l'une dédiée à saint Jean, & l'autre à saint Nicolas. On y voit aussi une abbaye d'hommes de l'ordre de saint Benoît, fondée en 610, par saint Ouen, archevêque de Rouen. Cette abbaye vaut environ douze mille livres de rente à l'abbé, & cinq mille aux religieux. On tire l'étymologie de son nom du mot celtique Resbasque, qui fignifie torrent. En effet ce bourg est bâti au bord d'un torrent qui porte le nom de Resbais, & palle par les fossés de l'abbaye. Saint Agile ou faint Ayl, moine de Luxeu, fut fait premier abbé de ce monaftere en 636, & eut pour fucceffeur faint Filbert l'an 650, avant que celui-ci quittât pour aller bâtir Jumièges. On transporta autrefois d'Orléans, dans cette abbaye, la moitié des reliques de saint Evroul, abbé d'Ouche en Normandie, avec le corps de saint Ansbert. * Baillet, Top. des saints, p. 400.

REBANE OU RHEBAN, bourgade d'Irlande. Voyez

RHAEBA.

1. REBEL. Voyez REVEL.

2. REBEL, bourgade d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, sur le bord méridional du lac de Muritzfée.

REBLAT, REBLATA OU RIBLATA, ville de Syrie, dans le pays d'Emath. On n'en fait pas, dit dom Calmet, Dift. la situation. Saint Jérôme, (in Isar. 13, 1, & in Amos 6, 2. In locis, in Reblata, & in Ezech. 47,) l'a prise pour Antioche de Syrie, ou pour le pays des environs d'Emath, ou d'Emmas, qui étoit encore de son tems le premier gîte de ceux qui alloient de Syrie en Mésopotamie. On ignore quel étoit le nom ancien de la ville d'Antioche; mais on sait que celui qu'elle porta depuis le regne des Sélencides, & qu'elle porte encore aujourd'hui, est nouveau. Saint Jérôme avoit apparemment sur cela quelque connoissance particuliere, puisqu'il affure si pofitivement, & en tant d'endroits que l'ancienne Reblata étoit Antioche. Cependant cette opinion souffre beaucoup de difficulté. Antioche étoit assez éloignée d'Emèse ou d'Emath, & elle n'étoit pas sur le chemin de Judée en Mésopotamie. Moyfe, en décrivant les limites orientales de la terre promise, dit, n. 31, 10, 11, 12, qu'elles s'étendoient depuis Hazer-Enan jusqu'à Sephama, de Sephama à Reblat, vis-à-vis la fontaine de Daphné, d'où elles s'étendoient vers l'orient jusqu'à la mer de Cinereth ou de Tibériade, & elles passoient jusqu'au Jourdain, & enfin

se terminoient à la mer salée, où à la mer morte. Le nom de Daphné ne se lit pas dans l'hébreu, mais les paraphra stes chaldéens, & faint Jérôme, expliquent la fontaine de Reblat de celle de Daphné, près d'Antioche. Ezechiel, 6.57, 17, met les bornes septentrionales de la terre promise, du côté du septentrion, depuis la mer Méditerranée jusqu'à Hazer-Enan, ou Atrium-Enan. Il dit qu'Emath est la ville qui borne la terre promise du côté du septentrion, & que ses limites méridionales se prennent par le milieu d'Auran, de Damas, & des montagnes de Galaad. Il ne parle point de Reblat, mais il marque Emath dans le territoire de laquelle étoit Reblat.

La demeure de Reblat étoit des plus agréables de la Syrie, d'où vient que les rois de Babylone y faifoient volontiers leur demeure. Pharaon Nechao, roi d'Egypte, s'y arrêta au retour de son expédition de Carchemile, (4. Reg. 23, 33,) & y ayant fait venir Joachaz, roi de Juda, il le dépouilla de la royauté, & mit en sa place Joachim. Nabuchodonofor, roi de Babylone, demeura à Reblat, pendant que Nabuzardan, général de son armée, affiégeoit Jerufalem, (4. Reg. 25, 6, 20, 21,) & après la reddition de cette place, on amena le roi Sédécias, & les autres prisonniers à Reblat, où Nabuchodonofor fit. crever les yeux à Sédécias, & tuer, en sa présence, les fils de ce malheureux prince, & ses principaux officiers.

REBRECHIEN, bourg de France, dans l'Orléanois. Philippe Auguste donna ce lieu au chapitre de saint Martin de Tours, en échange de la moitié d'Aubigny, en 1189.

RECAENNESICI, peuples dont fait mention une ancienne médaille, où on lit le mot RECAENNESICORUM, selon Ortelius, Thefaur.

RECCANATI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife, & dans la Marche d'Ancone, sur le Musone, à trois milles au midi occidental de Lorette. Elle fut autrefois appellée Ricinctum, parce que les Goths ayant ruiné la ville d'Helvia Ricina ou Elia Riccina, qui étoit dans la plaine, les habitans en bâtirent une nouvelle sur une montagne, & lui donnerent un nom composé de celui de la premiere. Son évêché, qui ne releve que du saint fiége, fut érigé en 1240, par le pape Grégoire IX, & unien 1591, à celui de Lorette. On la surnomme la longue. Comme elle est bâtie sur une montagne, l'air en est bon, & l'aspect fort agréable. On découvre le rivage de la mer, & quantité de bourgades dans les vallons, dont elle est environnée. Il y a audessus de la porte de la maison de ville un tableau de bronze fort grand: il représente le transport de la chambre de la sainte Vierge de Galilée, en Dalınatie, & de-là dans la province de Reccanati. Le tombeau du pape Grégoire XII, est dans l'église cathédrale. Du côté qu'on fort pour aller à Lorette, on voit quelque reste d'un amphithéâtre, bâti de briques. La ville de Reccanati est célébre par une foire que l'on y tient tous les ans, & qui dure quinze jours. Cette foire attire un grand nombre de marchands, mais étoit bien plus fréquentée autrefois. * Leandr. Albert. Desc. Ital. fol. 282.

RECCOPOLIS, ville de la Celtiberie. Mariana, 1.5, c. 11, dit qu'elle fut fondée en 567, par Lewigild, & qu'on croit communément qu'elle étoit dans le lieu de la nouvelle Castille, où est aujourd'hui le bourg d'Almonacid. Voyez ALMONACID.

1. RECEM, ville de la Palestine, dans la tribu de Benjamin. Il en est parlé dans le livre de Josué, 18, 27. 2. RECEM, ou REKEM, autrement PETRA. Voyez

PETRA.

RECENTORIUS AGER, territoire dans l'ifle de Sicile. C'est Cicéron qui en parle, Contra Rullum.

RECHABITES, peuples cinéens d'origine, & connus dans l'écriture sainte. Rechab, fils de Jonadab, est regardé par dom Calmet, Dict. comme l'instituteur des Rechabites. On ne fait en quel tems vivoit Rechab, ni quelle est son origine. Quelques-uns le font sortir de la tribu de Juda. (a) D'autres croyent qu'il étoit prêtre, ou au moins lévite, (b) parce qu'il est dit dans Jérémie (c) qu'on verra toujours des descendans de Jonadab attachés au service du Seigneur. Quelques rabbins veulent que les Réchabites, ayant épousé des filles des prêtres ou des lévites, les enfans qui en étoient fortis furent employés au service du temple. D'autres croient qu'à la

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vérité ils servoient au temple, mais simplement en qualité de ministres, de même que les Gabaonites & les Na. thinéens, qui étoient comme les serviteurs des prêtres & des lévites. (4) On lit dans les paralipomenes, (c) que les Réchabites étoient cinéens d'origine, & qu'ils étoient chantres dans la maison de Dieu. Canentes atque resonantes, atque in tabernaculis commorantes ; hi funt Cinai qui venerunt de calore patris domûs Rechab. L'Hébreu porte: Les portiers & les obéiffans, qui logent sous des tentes; ce font eux, qu'on nomme Cinéens, qui font descendus de Chamath, chef de la maison de Réchab. (f) Les Cinéens ne sont pas de la race de Jacob, mais de celle de Madian, fils de Chus. Ils descendoient de Hobab ou de Jétro, pere de Sephora, & beau-pere de Moyfe Ils entrerent avec les Hébreux dans la terre promife, & demeurerent dans le lot de la tribu de Juda, aux environ de la mer Morte. Ils ne furent diftingués des Israëlites que par leur vie champêtre, & par le mé. pris qu'ils faifoient des villes & des maisons. Quelquesuns (8) ont cru que Hobab ou Jetro étoit lui-même le premier inftituteur des Réchabites; que Réchab étoit un de ses noms, que Jonadab, connu du tenis de Jehu, étoit un de ses descendans: que Héber le Cinéen étoit de l'institut des Réchabites, descendus & inftitués par Jétro, des nouveaux institués par Jonadab fils de Réchab qui vivoit sous Jéhu roi d'Israël. * (a) Theodoret in 1. Paral. initio. (b) Hegesipp. apud Eufeb. 1. 2, c. 23. Hift. ecclef. (c) Jérém. 35, 19. (d) Sanct. & Cornel. in Jerem. 35. (c) Vide Josue 9, 27. Par. 9, 2 Efdr. 2,43,55,58, 70. 2 Esdr. 7, 57. (f) 1 Par. 2, 55. (8) Arias Montan. in Judic. I. Sanctius in Jerem. 35, n. 5, 6, 7. Minerval. c. 13, 14, 15.

a

dans la ville de Jabès, au delà du Jourdain, commé il paroît par les Paralipomènes: la race des scribes qui demeuroient à Jabès, nommés portiers, obéissans, & demeurans sous des tentes, font les Cinéens descendus de Chamath, pere de la maison de Rechab. Il y a quel¬ que difficulté sur ce passage. Quelques-uns ont cru que Jabès en cet endroit marquoit, non une ville, mais un homme que les Cinéens honoroient comme leur maître. Quoi qu'il en soit, il n'est plus parlé des Cinéens dans les livres depuis la captivité de Babylone. Quelques uns ont prétendu que les Affidéens, dont il est parlé dans les Maccabées, (4) étoient les successeurs & les imitateurs des Rechabites. D'autres (5) confondent les Réchabites avec les Efléniens; comme il y a affez d'apparence, ces deux sentimens reviendront au même. La maniere de vivre de ces derniers étoit fort différente de celle des Réchabites, comme il paroît dans ce qu'en dit Jofeph, (c) qui nous apprend que les Effeniens avoient des champs qu'ils cultivoient en commun, qu'ils demeuroient dans des maifons, qu'ils n'avoient ni femmes, ni enfans, & ne faisoient point leurs cérémonies avec les autres Juifs dans le temple de Jerufalem. Or tout cela étoit contraire aux pratiques des Réchabites. Hegelippe, cité par Eufebe, 1. 2, c. 23, raconte que comme on conduifoit faint Jacques au fupplice, un des prêtres de la race des Réchabites, cria aux Juifs qui vouloient le lapider: Qu'allez-vous faire ? Le juste prie pour vous. Il est certain, comme nous l'avons déja dit, que les Réchabites n'étoient pas de la race des prêtres; mais comme ils servoient dans le temple, cet auteur aura cru qu'ils étoient prêtres, ou il aura pris le nom de prêtre dans un sens générique pour un miniftre du Seigneur. *(a) I. Macc. II, 42. VII. 17, & II. Масс. XIV, 6, (b) ita ex Nilo & Suida Sercartrihares, 1. 3, c. 9. (c) Jofeph, Antiq. 1. 18, 2, & de bello, 1.2, 12, p. 785,786.

Benjamin de Tudèle dit qu'il vit dans ses voyages un grand pays habité par les fils de Rechab. Voici ses paroles: "De Pundebite sur l'Euphrate, j'allai dans le pays de Séba, nommé aujourd'hui Aliman, qui confine au >> pays de Sennaar. Après vingt-un jours de marche par >> les folitudes, j'arrivai dans le pays où demeurent les Juifs >> nommés fils de Réchab, autrement peuples de Théima, >> qui font gouvernés par le prince Hanan. La ville de >> Théima est grande & bien peuplée. Le pays a vingt >> journées de long entre les montagnes septentrionales. >> Il est rempli de bonnes & fortes villes, qui n'obéiffent >> à aucun prince étranger. Les peuples de ce pays font >> des courses sur leurs voisins, & même sur les peuples >> éloignés. Ils cultivent des champs, & nourriffent des >> troupeaux, ayant un bon & vaste pays. Ils donnent la >> dixme de tout leur revenu pour l'entretien des disci>> ples des sages, qui vaquent continuellement à la prédi>> cation, & pour la nourriture des Pharifiens, qui dérd'hui," plorent le malheur de Sion, & la chute de Jerufalem, >> n'usant jamais ni de vin, ni de chair, allant toujours >> vêtus de noir, & n'ayant point d'autre demeure que des >> cavernes, jeûnant tous les jours, à l'exception du jour >> du fabbat, & toujours appliqués à la priere, pour ob>> tenir de Dieu la liberté, & le retour de la captivité >> d'Israël. * Benjamin, Itiner. p. 73, 74.

Sans chercher des étymologies forcées, l'écriture (a) nous apprend que Jonadab, fils de Réchab, qui vivoit du tems de Jéhu, roi d'Israël, ordonna à ses descendans de ne boire jamais de vin, de ne point bâtir de maisons, de ne semer aucun grain, de ne point planter de vignes, de ne posséder aucun fonds, & de demeurer fous des tentes toute leur vie. Telle fut la régle des Réchabites, & des enfans de Rechab. Elle n'obligeoit point les autres Cinéens, ni les autres descendans de Jétro. Cette observance subsista pendant plus de trois cents ans. (b) La derniere année du régne de Joakim, roi de Juda, Nabuchodonofor étant venu affliéger Jerufalem, les Réchabites furent obligés de quitter la campagne, & de se retirer dans la ville, sans toutefois abandonner leur coutume de loger sous des tentes. Jérémie durant le siége reçut ordre du Seigneur d'aller chercher les disciples de Réchab, de les faire entrer dans le temple, & de leur présenter du vin à boire. (c) Jérémie exécuta les ordres du Seigneur : mais les Réchabites répondirent: Nous ne boirons point de vin, parce que Jonadab, fils de Réchab notre pere, nous a défendu d'en boire, & nous lui avons obéi jusqu'aujourd'hui, nous & nos femmes, nos fils & nos filles. Et lorsque Nabuchodonofor est venu dans le pays, nous avons dit : Entrons dans Jerufalem, devant l'armée des Chaldéens & des Syriens, & nous avons demeuré à Jerufalem. Alors le Seigneur dit à Jérémie: Dites au peuple de Juda, & aux habitans de Jerufalem: les paroles de Jonadab, fils de Réchab, ont eu affez de force sur l'esprit de ses enfans, pour les obliger à ne point boire de vin jusqu'à cette heure; mais pour vous, vous n'avez point voulu m'écouter jusqu'aujourd'hui Ensuite adressant la parole aux Réchabites, il leur dit : Parce que vous avez obéi aux paroles de Jonadab votre pere, & que vous avez observé ses ordonnances, la race de Jonadab ne ceflera de produire des hommes, qui serviront toujours en ma présence. * (a) Jer. 35, 6, 7. (b) Jéhu commença à régner l'an du monde 1320. Joakim, roi de Juda, fut mis à mort l'an du monde 3401, avant JesusChrist 595, avant l'ére vulgaire 599. (c) Jérém. 35, 1, 2, 3. Les Réchabites furent apparemment menés captifs après la prise de Jerufalem par les Chaldéens, (An du monde 3405, avant Jesus-Christ 595, avant l'ére vulgaire 599.) puisqu'on lit dans le titre du pseaume 70, 1, qu'il fut chanté par le fils de Jonadab, & par les premiers captifs, qui font Ezéchiel & Mardochée, emmenés au-delà de l'Euphrate par les Chaldéens, après la prise de Jerufalem, sous le roi Joakim, Ils revinrent de captivité, & s'établirent

...

>> Les Juifs de Théima, qui font au nombre d'envi>> ron cent mille, font les mêmes prieres au Seigneur. >> Ils ont pour prince Salomon, frere de Hanan, tous deux >> de la race de David, comme ils le prouvent par leurs >> histoires généalogiques. Ils vont ordinairement avec des >> habits de deuil & déchirés, & jeûnent quarante jours >> pour tous les Juifs qui sont en captivité. La province >> comprend environ quarante villes, deux cents bourgs » & cent châteaux. La capitale du pays est Thénaï, & le >> nombre des Juifs qui habitent dans la province, eft >> d'environ trois cents mille. La capitale dont on a parlé >> eft close de bonnes murailles, qui enferment dans leur >> enceinte un grand terrein, où l'on séme du froment >> en quantité, car elle a quinze milles de long & autant >> de large, c'est-à-dire, cinq grandes lieues en carré, & >> environ quinze de tour; on y voit le palais du prince >> Salomon avec de très-beaux jardins. >> Voilà quel est le pays des Réchabites, felon ce voyageur qui vivoit au douziéme siécle. Mais tout ce récit a fi fort l'air fabu leux, qu'on n'y peut ajouter aucune créance.

RECHBERG, comté d'Allemagne, dans la Suabe, le long de la riviere de Rems, entre le Wirtenberg & le pays d'Oettingen. Il a ses seigneurs particuliers, & il fut érigé en comté par l'empereur Ferdinand II. * Hubner, Geogr.

RECHENSOFFEN, corona fancta Maria, ancienne abbaye de filles, ordre de câteaux, dans la Suabe au marquisat de Bade. Elle a été sécularisée.

RECHIBOUCTOU, riviere de l'Amérique septentrionale, au Canada. Elle a son embouchure dans le golfe de Saint Laurent, vis-à-vis de l'isle Saint-Jean. Cette riviere a de grands platins de fable à son entrée, qui ont près d'une lieue d'étendue. Au milieu de ces platins il y a un canal pour le passage des navires de deux cents tonneaux. Après que l'on est entré, on trouve un baffin d'une grande étendue, mais plat en quelques endroits. Les navires ne peuvent pas aller bien avant dans la riviere; mais les barques y navigent près de trois lieues. Deux autres rivieres tombent dans ce baffin, l'une est petite & l'autre affez grande: par celle-ci les sauvages vont à la riviere Saint-Jean, en portant deux fois leurs canots, pour traverser deux fois d'une riviere à l'autre. Ils employent deux jours à faire ce trajet ; & c'est par cet endroit que les sauvages de la riviere Saint-Jean, & ceux-ci, se visitent souvent. A l'égard de la petite riviere qui est à droite en entrant, elle sert par le moyen d'un autre portage à la communication de Miramichi, qui est une habitation dans la baye des Chaleurs. * Denis, Descrip. de l'Amér. sept.

t. I, C. 7.

Le pays des environs de cette riviere est beau. Les terres en sont bonnes, n'étant ni trop hautes, ni trop basses. La chasse y est très-abondante, ainsi que la pêche du maquereau, qui y est très-gros. Pour les bois, ils sont comme ceux des autres endroits, mêlés de sapins & de pins.

RECHICOURT, comté de France, dans l'évêché de Metz. Il est limitrophe de la seigneurie de Marsal. Il a été tenu en fief des évêques de Metz, il y a environ cinq cents ans. Les seigneurs de Marimont poslédoient Rechicourt, dans le treiziéme fiécle; ensuite étant tombé en quenouille, il vint à la maison de Linange: c'est pour cela que le comte de Linange étoit compté entre les principaux vassaux de l'évêché de Metz. Il a reconnu l'évêque de Metz pour fon seigneur dominant & souverain, jusqu'à l'an 1593, que Louis, comte de Linange, rendit ses devoirs de vassal au cardinal, Charles de Lorraine, évêque de Metz, à cause des seigneuries de Rechicourt & de Marimont. Les évêques de Metz n'ont jamais renoncé à leur droit sur Rechicourt & Marimont. * Longuerue, Desc. de la France, p. 175. В.

RECHIUS, fleuve de la Macédoine, & qui couloit assez près de la ville de Thessalonique, où, après avoir arrofé un terroir fort fertile, il se déchargeoit dans la mer. Son cours, dit Procope, Edif. l. 4, c. 3, est calme & paisible. Son eau est bonne à boire. Ses bords fon couverts d'agréables pâturages; mais le pays, avec tous ces avantages, étoit exposé aux courses des ennemis, n'ayant aucun fort dans l'espace de quarante milles. Ce fut par cette raison que Justinien en fit bâtir un à l'embouchure de ce fleuve, & le nomma Artemise.

RECHLINGHAUSEN, comté d'Allemagne, dans l'archevêché de Cologne, (2) sur la Lippe. Sa longueur est de sept ou huit lieues, & fa largeur de quatre ou cinq. (b) Il comprend les bailliages de Dorstheim & de Rechlinghaufen, & fait partie du domaine séparé de l'archevêché de Cologne. Sa ville capitale, qui a une bonne citadelle, porte aussi le nom de Rechlinghausen. Elle est fituée entre les villes de Ham & de Rhyberge, à huit lieues de la premiere, & à dix de la seconde. On y voit un chapitre de dames, (c) dont l'abbesse seule fait des vœux: les autres peuvent se marier. Ce chapitre a Jus gladii. En 1500, Rechlinghausen fut entierement confumée par les flammes. On l'a rétablie depuis. * (2) Hubner. Geogr. (b) D' Audifred, Géogr. anc. & mod. t. 3. (c) Zeyler, Topogr. Westphal. p. 58.

RECHT, ville de Perse, dans l'Aderbidjan, à deux lieues de la mer Caspienne, & à dix au nord-ouest de Lahdjan. Elle est très-commerçante, & les vivres y font à grand marché.

RECLUS, Reclufium, abbaye de France, dans la Champagne, au diocèfe de Troyes. C'est une abbaye de l'ordre

de câteaux, fille de Vauclair & de la réforme. Il paroît par un titre de l'an 1228, que ce n'étoit alors qu'une chapelle dédiée à Notre-Dame, où s'étoit retiré Hugues, pour y vivre dans la retraite, & qu'après sa mort on commença d'y établir cette abbaye. Les comtes de Chanipagne Henri I, & fon fils Henri II, lui donnerent de grands biens. Le premier commença à la fonder en 1164, & elle étoit alors nommée Donum Comitis, le don du comte. Ce comte permit à ses hommes de fervitude, de quitter pour passer en même qualité, eux & leurs biens, dans cette abbaye, en gardant la regle de câteaux. Ils portoient l'habit & étoient ce que nous appellons Oblats, comme on en voit encore aujourd'hui à Clervaux. * Baugier, Mém. de Champagne, t. 2, p. 223.

RECLUVERS, RECLUVIUM, village d'Angleterre, au comté de Kent, vers l'embouchure de la Tamise, à deux lieues de la ville de Cantorbery. C'étoit autrefois une petite ville. * Baudrand, éd.

1705.

RÉCOLLET, (le Saut au) lieu de l'Amérique septentrionale, près de Mont-Royal. C'est un faut du fleuve Saint-Laurent, & où le pere Nicolas, récollet, fut jetté dans l'eau en 1625, par des Hurons, en venant avec eux à Montréal. Ils y jetterent aussi un petit Huron, son disciple, qu'il y amenoit, & fe nommoit Ahautfic.

RECONSE, riviere de France, dans la Bourgogne. Elle prend sa source au couchant de Saint-Gengoux, d'où coulant au fud-ouest, elle traverse le bailliage de Charoltes, dont elle arrose le chef-lieu; elle entre ensuite dans celui de Semur, en Brionnois, où elle tourne vers le nord-ouest, & se rend dans la Loire, près de Varennes. Jaillot, Atlas.

RECREA, bourgade de la Turquie, en Europe, dans la Romanie, sur la riviere de Chiaour, qui se rend un peu plus bas dans la mer de Marmora, vers Radisto. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Heraum, ville de Thrace.* Baudrand, Dict. éd. 1705.

RECONFORT, (le) ou la confolation de sainte Marie, abbaye de filles, en France, de l'ordre de câteaux, dans le Nivernois, à trois lieues de Vezelay, fondée l'an 1234, par Mathilde, comtesse de Nevers. Elle vaut fix mille livres.

REDEN, petite ville de la grande Pologne, au palatinat de Culm, entre Graudentz & Fridek, près d'Engelsburg. Les Polonois l'appellent RADZIMI. Elle a beaucoup souffert, soit dans les guerres, soit par le feu : elle fut entr'autres toute réduite en cendres le 1 mai 1575.* De l'Ifle, Atlas. Zeyler, Topogr. Boruffiæ, p. 44.

REDERN, ville d'Allemagne, dant le marquisat de Misnie, selon Corneille, Dict. qui ne cite aucun garant. Il ajoute qu'elle est située sur la petite riviere de Reder qui se jette dans l'Elster, au-dessous d'Elstenwerd.

,

REDGLISSE, ville d'Angleterre, dans le comté de Middelsex, sur la Tamise, selon Davity: les cartes que j'ai consultées, ne connoissent ni ville, ni bourg de ce

nom.

REDICULI-CAMPUS, campagne, en Italie, à deux milles de Rome, sur la voie appienne, selon Pline, 1. 10, c. 43. C'est dans le même endroit qu'étoit le temple appellé Rediculi-Fanum. Voyez l'article suivant.

REDICULI-FANUM; dans la seconde guerre de Carthage, Annibal, s'étant approché de Rome avec son armée, fut tellement frappé d'une terreur panique, qu'il retourna sur ses pas. En mémoire de cet évenement, les Romains éleverent dans ce lieu un temple, auquel ils donnerent le nom de Ridicule, & ils appellerent Tutanus le dieu auquel ils consacrerent ce temple. Voici ce que dit Varron, daus sa satyre, intitulée Hercules tuam fidem:

Noctu Annibalis cum fugavi exercitum,
Tutanus, hoc, Tutanu Rome nuncupor,
Hoc propter, omnes qui laborant, invocant.

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se perdre dans le Mein. Jaillot, Atlas, tnomme cette riviere PEGNITZ; ce qui peut être une faute de graveur. * Corn. Dict. Maty, Dict.

REDOLDESCO OU REDONDESCO, ville d'Italie, dans le Mantouan, sur le Tartaro, entre Mariana au nord, & Marcaria vers le midi. Corneille, Dict. remarque que cette ville est renommée pour son commerce de draps & de ferges. * Magin, Carte du Mantouan.

REDON, ville de France, dans la basse Bretagne, & la troifiéme ville du Diocèse de Vannes. Elle est située sur la riviere de Vilaine. Ce lieu est assez ancien, & il étoit déja considérable sous le regne de Louis le Débonnaire, fous qui il fut fonde dans un lieu solitaire, & commença par une abbaye, qui fut bâtie dans le même tems par tun Breton, nommé Convoyon, qui obtint de grands priviléges, tant de l'empereur Louis, que de Numenojus, prince des Bretons. L'auteur du livre des miracles de S. Convoyon, dit que Redon, appellé autrefois en latin Roto ou Roton, étoit alors une des plus agréables villes de la province de Bretagne. L'abbaye de saint Sauveur, de l'ordre de saint Benoît, est encore aujourd'hui fort célébre, & soumise immédiatement au pape. * Longuerue, Descr. de la France, p. 92.

La ville de Redon sert d'entrepôt pour tout le commerce qui se fait à Rennes. C'est ici que l'on décharge les bâtimens qui arrivent de la mer; on met leur cargaison fur des bateaux qui sont propres à la navigation des écluses. Piganiol, Descr. de la France, t. 5, p. 235.

REDONDELA, ville d'Espagne, sur la côte de Galice, au-dessous de Pontevedra, au fond d'un petit golfe, avec un château affez fort. REDONDELA qu'on nomme aussi REDONDILLO, (on prétend qu'elle fut fondée par les Grecs, qui peuplerent ces endroits) & qu'on l'appelloit anciennement BURBIDA, ne feroit pas trop aifé à prouver. Voyez BURBIDA. Il y a une paroiffe, un couvent de cordeliers qui est environné de la mer, & une maison de religieuses. Sur la côte il se pêche beaucoup de poisson, principalement des anchois, & il y a aux environs quelques vignobles. * Délices d'Espagne, p. 128, Mendez Silya, Pob. lac. général. fol. 230.

1. REDONDO, ville de Portugal, dans la province de Beira, à l'embouchure de la riviere de Mondego. Il y a un bon château, & on a commencé à fortifier la ville, qui fut fondée en 1312. C'est le chef-lieu du comté, dont le roi Manuel donna le titre à don Vasco Coytino. Il y a une paroisse, environ trois cents feux, & une bonne manufacture de draps. Le terroir des environs produit du bled en abondance, & fournit du bétail & du gibier. * Duarte Nunez, Chron. fol. 133. Garibay, 1. 34, C. 25. Faria, Epift. fol. 529.

2. REDONDO, cap dans l'Amérique méridionale, entre le cap Aparcelado au nord, & celui de sainte Helene au midi, proche le port des lions. Océan méridional par Bellin. Amérique méridionale. Robert de Vaugondy.

REDRUTH, bourg d'Angleterre, dans la province de Cornouailles. Il a droit de tenir marché public. * Etat présent de la grande Bretagne, t. 1.

RÉDUIT, lieu dans l'Amérique septentrionale, à la Martinique, à une lieue ou environ du bourg; ce réduit est fermé d'un parapet, qui est au haut d'un petit morne affez roide; ce parapet couvre une porte, qui, percé dans un petit pan de mur, appuye d'un côté à la montagne, qui est taillée auffi à plomb qu'un mur, & de l'autre il porte par encorbellement sur un précipice très-roide & très-profond. Le chemin est taillé à mi côté, dans la montagne; il est encore fermé par deux autres portes, avec des meurtrieres : il est large de quinze à seize pieds, & couvre de grandes prairies & savannes, où en cas d'attaque l'on peut mettre en sureté les femmes, les enfans, les bestiaux & les meubles des habitans.

RÉE ou Rie, lac d'Irlande, dans la province de Connaugh, aux confins de la Lagénie. Il est formé par le Shannon. La ville d'Atlone est à son embouchure du côté du midi.

1. RÉES, ville d'Allemagne, au duché de Cléves, dans la partie de ce duché située au-delà du Rhein. Elle est bâtie sur la rive droite de ce fleuve, entre Wezel & Emmerik. Elle est assez grande & affez peuplée, & elle a de bonnes fortifications. Ce qui la met le plus à couvert de surprise, c'est un fort qui la défend, & qui est en-deça du

Rhin. Elle fut prise en 1598, par les Espagnols, & en 1614, par les états des Provinces-Unies, qui la fortifierent.. Le vicomte de Turenne ayant pris le fort en 1672, les habitans de la ville lui apporterent ensuite les clefs de leur ville. Les habitans de Rées ont choisi pour leur patron saint Dentelin, enfant mort incontinent après son baptême, audessous de l'âge de discrétion. Ils firent ce choix après que le corps de ce faint eut été transporté du Hainaut dans leur ville. Saint Dentelin est aussi fort honoré à Emmerick. Il étoit fils de saint Vincent & de sainte Valdetrude. * Jaillot, Atlas. Zeyler, Topog. Ducat. Cliv.

2. REÉS, bourg d'Allemagne, dans le haut électorat de Cologne, felon Corneille, Dit. qui ne cite aucun garant. Il ajoute que ce bourg est situé sur le Rhin, & qu'il appartient au landgrave de Hesse-Darmstat.

REFOYOS, (S. Michel de) abbaye d'hommes, ordre de faint Benoît, en Portugal, dans la province, entre Duero e minho, au diocèse de Porto.

REFRANCORE ou RIFRANCORE, Francorum Rivulus, bourgade d'Italie, au Milanez, dans l'Alexandrin, environ à deux lieues d'Asti, vers l'orient septentrional. Quelques-uns nomment ce lieu Rio-Franco; & l'on croit que c'est le Francorum Rivulus de Paul Diacre, in Longobard, 1.5, 6.3.

REFROY, lieu de France, dans le duché de Bar, au diocèse de Toul, office de Bar. Son église parcissiale est dédiée à S. Remi; le chapitre de l'église cathédrale de Toul en est patron ; la dixme du ban de Refroy est' partagée en douze portions. M. le comte de Ligny en est seigneur. Il y a un hermitage dédié à S. Christophe.

1. REFUGE, mot françois formé du latin Refugium, & qui signifie un lieu où l'on se retire, pour être en fareté. On l'employe en quelques lieux, fur-tout dans les Pays-Bas, pour désigner un lieu de certaines villes, où les religieux & les religieuses, qui sont dans la campagne, se retirent en tems de guerre, pour se garantir des infultes du soldat, & pour fauver leurs effets les plus précieux. On donne le nom de REFUGE à des monastères, où se retirent volontairement, ou bien où l'on renferme des femmes qui ont mal vécu dans le monde, & où elles trouvent une retraite afsurée pour faire pénitence.

Dans l'ancien testament, il y avoit des villes de refuge. (a) Le Seigneur voulant pourvoir à la sureté de ceux, qui par hazard, & fans le vouloir, avoient tué un homme, de quelque maniere que ce fut, ordonna à Moyse (°) d'établir fix villes de refuge ou d'asyle, afin que celui, qui, contre sa volonté, auroit répandu te sang d'un homme, pût s'y retirer, & eût le tems de se justifier & de se défendre devant les juges, sans que le parent du mort pût l'y poursuivre & l'y tuer. Il y avoit trois de ces villes en-deça & trois au-delà du Jourdain. Celles de deçà le Jourdain étoient celles de Nepthali, Hebron & Sichem. Celles de de-là le Jourdain étoient Bosor, Gaulon & Ramoth de Galaad. Elles servoient, non-feulement aux Hébreux, mais aussi aux étrangers qui se trouvoient dans leur pays. (c) Les rabbins restraignent ce nom d'étrangers aux seuls proselytes: mais je ne sais si en cela ils ne s'éloignent pas de l'esprit de la loi. Le Seigneur veut de plus, que quand les Hébreux se seront fort multipliés, & auront étendu au loin les limites de leur pays, (d) ils ajoutent trois villes d'asyle à celles que nous venons de marquer. Et comme nous ne voyons pas que cela ait jamais eu son exécution, les rabbins disent que le Messie accomplira ce que Dieu avoit ordonné à cet égard.* (2) Dom Calmet, Dict. (b) Exod. xxı, 13. Num. xxxv, 11, 12, 13. (c) Num. xxxv, 15.(d) Deut. xix, 8.

Maimonides, sur la tradition des anciens, assure que toutes les quarante-huit villes, assignées pour la demeure des prêtres & des lévites, étoient villes d'asyle & de refuge, & que toute la différence qu'il y avoit entre elles, consistoit en ce que les six villes, déterminées par la loi, étoient obligées de recevoir & de loger gratuitement tous ceux qui s'y retiroient; au lieu que les quarante-deux au tres pouvoient ne pas recevoir ceux qui s'y réfugioient, & que ceux ci ne pouvoient exiger qu'on les y logeât. * Philo, Legat. ad Caïum.

Ces villes devoient être d'un accès aisé & avec des chemins bien entretenus & bien applanis, & des ponts partout où il en étoit besoin. La largeur de ces routes devoit être au moins de trente-deux coudées ou quarante-huit pieds.

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