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Les habitans de cette ville passe pour avoir beaucoup de cœur & beaucoup d'habileté au maniment des armes. * Délices d'Espagne, p. 150.

SIMARI, SEMIRUS, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, sur l'Alli, près du golfe de Squillace, entre la ville de Catanzaro & celle de Belcaftro. Magin, Atlas, Ital. qui écrit Simori, place ce bourg sur la rive gauche de l'Alli, environ à quatre milles dans les terres. * Baudrand, Dict.

La riviere d'Alli dont on parle dans cet article, est la même qui est appellée Simari par Cluvier & Hardouin quoique Sanfon & Robert en fassent deux rivieres.

SIMARRONS, peuple de l'Amérique septentrionale, dans le district de Guatimala. Ce sont des négres, qui, étant trop durement traités par leurs maîtres, se sont enfuis de Guatimala & d'autres endroits, pour se retirer dans les bois & dans les montagnes, où ils demeurent avec leurs femmes & leurs enfans, sans que toute la puissance de Guatimala, ni des environs, puisse les assujetir. Ils fortent souvent des bois', pour attaquer ceux qui conduisent des troupeaux de mulets, & leur prennent du vin, du fer, des habits, des armes autant qu'ils en ont besoin; mais ils ne font aucun mal à ceux qui conduisent les mulets, ni à leurs esclaves qui les suivent, & qui bien souvent se joignent aux Simarrons pour se mettre en liberté, ce qui fait qu'ils augmentent tous les jours, quoiqu'ils soient réduits à demeurer dans les bois & dans les montagnes. Gage, nouv. Relat. des Indes occidentales, part. 3, c. 2.

*

SIMAS, lieu voisin de Constantinople, selon Pierre Gilles, dans son Bosphore de Thrace.

SIMAU OU SIMAUM, ville de la Turquie, en Asie, dans l'Anatolie. Cette petite ville qui est épiscopale, dit Corneille, se trouve assez près de la riviere de Sangari, à treize ou quatorze lieues de Nicée, vers le levant. Cette ville, ajoute-t-il, étoit appellée anciennement Sanaus, & placée dans la grande Phrygie. La notice d'Hieroclès mer Sanaus dans la Phrygie Capatiane, & lui donne le dixiéme rang parmi les évêchés de cette province.

SIMBAOE, maison royale de l'empire de Monomotapa. Elle est située dans une plaine bien avant dan, le pays, au milieu de plusieurs mines. C'est comme une fortereffe carrée, toute de pierres fort dures au dedans : elle en a au dehors d'une merveilleuse grandeur, bien taillées, & jointes ensemble, sans chaux ni ciment. La muraille est large de plus de vingt-cinq paumes; mais elle n'est pas haute à proportion. On voit sur la porte de ce bâtiment une infcription, dont les caractères ne sont connus de personne. Autour de ce lieu il y en a plusieurs autres appellés aufli Simbavé, c'est-à-dire, Cour, parce que l'on nomme ainsi toutes les maisons où l'empereur de Monomotapa demeure. Les habitans assurent que ce bâtiment est plus accomplique le fort des Portugais assis au rivage de la mer, & éloigné de cette maison, en ligne droite, d'environ sept cents milles. Sanut dit que ce pays pourroit être pris pour l'Agizimbe de Ptolomée. Il le conjecture, tant par le rapport du nom de Simbavé avec Agizimbe, que par son affiette, qui n'est guères différente. L'empereur de Monomotapa tient des gardes dans ce palais ou cette maison, avec quelques-unes de ses femmes. * Davity, Empire de Monomotapa.

D'Anville, dans sa carte de l'Ethiopie orientale, au lieu de Simbasé écrit Zimbaoé, place cette maison sur la riviere de Sofala, au royaume de ce nom, & dont le roi se nomme Quiteve. Il ajoute que Zimbaoé est la demeure du Quiteve.

SIMBERSKA-GORA, ville de l'Empire Russien, dans la Tartarie Moscovite, au pays des Tartares Nogais. La situation de cette place, dit Corneille, est fort avantageuse: l'air y est doux, & la vue agréable. Le Grand Tamerlan la détruisit, & fon coup d'essai fut de forcer les Moscovites à lui payer un tribut de cent mille ducats, après leur en avoir fait payer trois cents mille autres, pour les frais d'une guerre où ils s'étoient engagés par un pur droit de bienséance, & fans avoir reçu aucune injure de leurs voisins, qui font au-delà de Cazan & d'Astrakan, & qui eurent recours à la protection de ce prince. Jean Struis, dans son troisiéme voyage, c. 2, dit qu'en l'an 1660 la tempête ayant arrêté dans ce lieu le vaisseau où il étoit, sans qu'on ofât lever l'ancre, il alla se promener aux environs, avec quelques-uns du même vaisseau. Etant arrivés sur la montagne d'Arbuchim, où il rapporte qu'il y a eu autrefois une ville du même nom, ils y trouverent une

grosse pierre, qui n'avoit rien de considérable qu'une inscription, en caracteres à demi usés. Un Moscovite vint à bout de les déchifrer, & y lut: Qui que tu fois, qui a le bonheur de me rencontrer, sache que ta fortune est faite, fi tu as la force de m'ébranler. Quelques-uns ne crurent pas la chose impossible, & au péril d'être trompés, ils employerent quelque tems à rouler la pierre de l'autre côté. Le fruit de leurs peines fut d'y trouver ces autres paroles : Ce n'est pas la premiere fois que tu as pris de la peine inutilement. Le terroir leur parut fertile dans tous les endroits où la curiosité les conduisit. Cependant il étoit désert, & n'avoit point été habité depuis que Tamerlan y avoit tout mis à feu & à sang, pour se venger des Moscovites, qui avoient pillé & brûlé une de ses villes frontieres.

SIMBRIVIUM. Voyez SIMBRUVIUM.

SIMBRUINA STAGNA, lacs d'Italie dans le Latium. L'Anio, felon Pline 1.3, c. 12, traversoit trois lacs fort agréables, dont il portoit les eaux dans le Tibre, & ces lacs avoient donné le nom à un lieu appellé Sublaqueum. Ces mêmes lacs sont les Simbruina Stagna de Tacite, an. l. 14, c. 22, qui dit que Néron étant assis à table près des étangs Simbruins, dans un lieu nommé Sublaqueum, la foudre renversa sa table, & frappa ses viandes. Il ajoute que cet accident arriva sur les confins de Tibur.

:

SIMBRUINI COLLES, collines d'Italie, dans le Latium. Tacite, an. L. 11, C. 13, nous apprend que l'empereur Claude fit conduire jusqu'à Rome des fontaines, dont la source étoit dans les collines appellées Simbruini ou Simbruvini Colles. Voyez SIMBRUINA-STAGNA.

SIMBRUVIUM, SIMBRIVIUM , OU SIMBRUNIUM. On trouve ces trois ortographes dans les divers manuscrits de Silius Italicus, pour signifier les eaux des lacs Simbruiens. Voyez l'article SIMBRUINA-STAGNA. Voici le passage de Silius Italicus, l. 8, v. 370.

Quique anienis habent ripas, gelidoque rigantur
Simbruvio, raftrisque domant Equicula rura.

SIMELA OU SIMYLLA. Voyez SIMYLLA.

SIMENA, ville de l'Asie mineure, dans la Lycie, selon Pline, 1.5, 6.27, & Etienne le géographe.

SIMENI, peuples de la Grande Bretagne. Ptolomée 1.2, 6.5, leur donne une ville nommée Venta. Il y en a qui croyent que ces peuples font les habitans de l'Hamshire; mais Cambden soupçonne qu'il faut lire dans Ptolomée Iceni au lieu de Simeni.

SIMERTÆ. Voyez MERTA.
SIMETOS. Voyez SIMÆTHUS.
SIMI. Voyez SILI.

SIMIDIĆCENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire. Adeodatus est qualifié episcopus Plebis Simidiccenfis, dans la conférence de Carthage, n. 135, & dans le concile de Carthage de l'an 419, comme dans le manuscrit des canons de l'église d'Afrique, aussi-bien que dans le manuscrit des canons ecclésiastiques, ce même Adeodatus est dit Simidicus episcopus, & dans le grec Σιμηδικίτης de sorte qu'il y a faute dans l'édition du pere Labbe, qui lit Simituensis ou Sumitenfis. C'étoit un des légats de la province Proconsulaire. * Ex Dyonis. Exiguo.

SIMIE, SIMIOS, OU SIMIO, ifle de l'Archipel, entre celle de Rhodes & le cap Crio. Cette isle prit son nom de Symie, fille de Jalysus, qui avoit bâti en l'isle de Rhodes la ville de ce nom; car elle étoit auparavant appellée Meta-Pontis, & Ægle. Diodore tient Syme pour femme de Neptune, & veut que l'isleen ait reçu fon nom, bien qu'enfuite il fasse Halia, sœur de Telchins, femme de Neptune. * Dapper, Descrip. de l'Archipel, p. 161.

Cette ifle, que quelques géographes nomment seulement un rocher, paroît éloignée dans les cartes marines de quatre ou cinq lieues d'Allemagne, ouest - quart au nordouest, & oueft-nord-ouest de l'isle de Rhodes, par fon bout méridional; de deux & demie au septentrion de l'ifle de Lamonia; & d'environ deux au midi du continent de la Natolie, érant située devant un golfe de l'Asie mineure, appellé le golfe de Messi, qui est fermé, du côté du nordouest, d'un cap appellé Speo, & d'un autre, du côté du sud-est, appellé Capo di Valpo. Pline la place entre celle de Rhodes & la ville de Cnidus ou Gnidus, qu'on nomme à présent Gnido, Capo Crio, ou Stadia, ancienne ville Aaaaüj

de Carie, province de l'Asie mineure, & située sur un cap qui porte le même nom. Delà vient que Strabon, & Etienne le géographe, à son exemple, l'appellent une ifle

de Carie.

Pline lui donne trente-sept mille cinq cents pas de circuit, qui font trente-sept milles & demi d'Italie, quoique Porcachi & Boschino ne le fassent que de trente milles. Elle a deux ports, dont le plus feptentrional est si large, que les plus grand vaisseaux y peuvent entrer commodément; c'est le meilleur. Pline semble néanmoins lui donner huit bons ports. Il y a sur le bord de la mer un château fort; & on voit fur les montagnes les débris d'un vieux château ruiné.

Cette isle produit de très-bon vin, & nourrit une grande quantité de chevres & de boucs. Il y a apparence qu'elle étoit autrefois fertile en grains ; car on voit encore sur un des côtés de diverses médailles, fabriquées par les anciens Grecs, habitans de cette ifle, la figure d'une Cérès couronnée d'épis, & de l'autre côté une petite javelle.

Diodore rapporte qu'elle n'étoit pas autrefois habitée, & que ceux qui en prirent les premiers poffeffion, y étoient venus avec Triopas, sous la conduite de Chthonius, fils de Neptune, & de Syme, d'où elle fut ainsi appellée. Nireus, fils de Charopus & d'Aglaie, homme de fort belle stature, qui amena du secours à Agamemnon, pendant la guerre de Troye, fut ensuite roi de cette ifle, outre la principauté de Cnidie qu'il possédoit. Mais après cette guerre, les Cariens, qui se trouverent maîtres de la mer, en prirent poffeffion.

Une grande fécheresse y fit tant de ravage dans ses plantes & dans ses fruits, que ses habitans se virent contraints de l'abandonner, & d'aller faire leur demeure près d'Uranium. Ainsi elle demeura déserte & inhabitée, jusqu'au tems que la flote des Lacédémoniens & des Argiens y aborda. Un certain Nausus, compagnon d'Hippotes, étant venu un peu trop tard, avec plusieurs autres, lors du partage des terres, où l'on procéda par fort, prit poffeflion de l'ifle de Syme, qui étoit déserte. Ensuite, quelques autres peuples y étant venus, sous la conduite de Xuthus, ils y furent reçus dans la communauté de la campagne & de la ville, & jouirent de l'isle avec un droit égal. On dit que les Cnidiens & les Rhodiens avoient aussi quelque part en cette colonie.

Homére fait mention de l'isle de Syme, après avoir parlé de celle de Rhodes, dans son second livre de l'iliade, & dit que Nireus, roi de l'isle, fils d'Aglaïe & de Charopus, & le plus beau d'entre les Grecs, après Achille, vint à la guerre de Troye, avec trois vaisseaux d'égale grandeur, mais chargés de fort peu de monde.

Les Athéniens ayant été battus par les Lacédémoniens près de cette isle, en un combat naval, où ils perdirent sept vailleaux, ces derniers y vinrent prendre terre, & y dresferent un trophée en mémoire de la victoire qu'ils venoient de remporter.

L'isle de Simio, ou de Simie, est présentement habitée par un grand nombre de Grecs, qui sont bien dressés à plonger & à nager dans la mer, à quoi ils s'accoutument dès leur enfance, pour aller pêcher au fond de l'eau une grande quantité d'éponges, dont les environs de l'isle sont remplis. Il y a même une loi établie parmi ces insulaires, qui défend aux jeunes hommes de se marier, qu'ils ne puiffent plonger vingt brasles au dessous de l'eau, & y demeurer un certain espace de tems.

On bâtit à Syme de petite frégates ou fustes légères, fort jolies, de neuf bancs ou rames, appellées Simbequirs, d'où quelques-uns ont aussi appellé l'isle Simbequirs, & autrement Sumberchi, qui semble un mot composé pour signifier barque de Simie. Ces bâtimens sont si légers à la voile & à la rame, que les corsaires ne les peuvent jamais attraper, quelqu'adresse & diligence qu'ils y employent. Mais quand la tempête se leve, on est bien tôt contraint d'approcher de terre, & d'y attacher fon vaisseau.

Les Grecs, qui se servent de ces barques, se tiennent tout l'été à la voile, navigeant continuellement d'une isle à l'autre, pour leur négoce. En hiver, ils se retirent de nouveau dans leur ifle ou rocher, avec tout ce qu'ils ont gagné dans leur trafic.

Quelques-uns, comme Davity, prennent l'isle de Syme des anciens pour une fort petite ifle, située près de celle de Cos ou Lango, qu'on nomme à présent Costile. Elle avoit

en 1522 (que l'isle de Rhodes fut prise par Soliman, empereur des Turcs) un château bien fortifié, & une tour fort haute, d'où l'on pouvoit découvrir tous les vaisseaux qui étoient plus de quarante lieues en mer. Lorsqu'on en voyoit paroître quelqu'un, ces infulaires de Costile en avertissoient ceux de Rhodes, la nuit en allumant des feux, & le jour en faisant élever des fumées. Il y a encore une grande & haute isle vers le bout de celle de Simie, qui regarde au nord oueft.

Les anciens ont de plus placé certaines isles appellées en grec Araies ou Ares, qui signifie des imprécations ou malédictions, entre l'ifle de Syme & la ville de Gnidus, fiuée sur le continent de l'Asie mineure, & proprement dans la Carie. Car, comme le rapporte Athenée, quelque différend s'étant ému, après la mort de Triopas, pere de Phorbas, entre ceux qui étoient venus aborder avec lui en la contrée de Carie, les uns s'en retournerent à leur maison; les autres, qui demeurerent attachés aux intérêts & à la fortune de Phorbas, vinrent avec lui, allerent prendre terre à Jalysus, ville de l'isle de Rhodes; & les autres, qui étoient unis à Périergus, s'allerent mettre en poffeflion de la ville de Camyrus. Sur quoi ce dernier vomit des impréca. tions contre Phorbas, & le maudit, ce qui a donné à ces ifles le nom d'Ares, comme Athénée le rapporte.

SIMINENSIS ou SIMMINIENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconfulaire, felon la notice d'Afrique, qui fournit Deuterius Siminenfis. Le concile de Carthage, tenu l'an 525, fut fouscript par Junianus évêque de ce lieu. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p. 870, & t. 2, p. 1031.

SIMINGITENSIS ou Simingitanus, fiége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, no. 133, où Restitutus est dit episcopus Plebis Simengitenfis. On trouve aussi que Cresconius, episcopus plebis Simingitana, souscrivit au concile de Carthage de l'an 515. Mais cela ne nous dit point en quelle province étoit ce siége.

SIMISO, ville de Turquie, en Asie, dans l'Anatolie, fur le bord de la mer Noire, à trente trois lieues de la ville de Sinope, vers le levant. Les anciens l'ont nommée Amisus & Aminfus. C'étoit la métropole de l'Hélénopont. * Baudrand, Dict.

SIMISTUTH, ville de l'Afrique propre : Prolomée, 1. 4, c. 3, la marque dans la nouvelle Numidie, & la place dans les terres. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Simichi pour Simistuth. C'est la ville Simituense oppidum de Pline, 1.5, c. 4, & la Simitu colonia de l'itinéraire d'Antonin, où elle est marquée sur la route d'Hippone royale à Carthage, entre Ad Aquas & Buffa Regia, à cinq milles du premier de ces lieux, & à sept milles du second. Quelques manuscrits de ce même itinéraire lisent Sumito colonia, & d'autres Simitu pour Simitz colonia. Le nom de cette ville est encore plus corrompu dans la table de Peutinger, où elle est appellée Sunitu colonia. Adeodatus Simituenfis episcopus, qui affista au concile de Carthage en 419, étoit évêque de Simistuth ou Simettu, & l'on trouve dans la conférence de Carthage, no. 155, un Adeodatus qualifié episcopus plebis Simidencis, que quelques uns ont voulu confondre avec le premier; mais ils sont différens, & il y a pareillement de la différence entre Simidica & Simitu. Benenatus, que la conférence de Carthage, no. 126, appelle episcopus plebis Simittensis, étoit évêque de Simittu ou Simiftuth.

SIMITTENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la province Proconsulaire, felon la conférence de Carthage, qui fournit Benenatus Simittensis. * Harduin. Collect. conc. t. 1, p. 1080.

SIMMEREN, ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat, à quatre lieues de Bacarah & de Bingen, & à cinq de Coblentz. Elle est située sur une petite riviere de même nom, & c'est la capitale d'une principauté, qui donne voix & séance dans le collége des princes aux diétes de l'Empire. Cette ville avoit fait porter son nom à une branche de la maison palatine, issue d'Etienne, fils de l'empereur Robert, laquelle succéda à l'électorat, lorsque Othon Henri fut mort. Par le testament de Frédéric IV, les principautés de Simmeren & de Lautern, furent laissées à Louis-Philippe son fils puîné, avec les trois cinquiémes du comté antérieur de Spanheim. L'électeur Charles-Louis, étant parvenu à la régence, prétendit que son ayeul n'avoit pu disposer d'une si grande partie de ses états en faveur de ce prince, auquel il en disputa la possession. En 1654., les états de l'Empire voulant prévenir les suites de ce démêlé, réglerent que le duc de Simineren céderoit à l'électeur palatin la principauté de Lautern, & le revenu d'une cinquiéme partie du comté de Spanheim, avec les deux tiers du bailliage de Stromberg. Cette transaction fut changée quelque tems après: on en fit une autre, par laquelle l'électeur palatin, en rendant au duc de Sinimeren les deux tiers du bailliage de Stromberg, seroit admis en poffession de la jurisdiction de cette cinquiéme partie de Spanheim, dont le revenu lui avoit été adjugé. Le marquis de Bade s'y opposa, soutenant qu'il ne devoit reconnoître pour coseigneur du comté antérieur de Spanheim, que le duc de Simmeren; & obtint une commission de l'empereur, en vertu de laquelle l'électeur palatin devoit être privé de la jurisdiction. Ce dernier s'y étant opposé, il fut enfin stipulé par une nouvelle convention faite à Creutzenach, que le comté antérieur de Spanheim reconnoîtroit trois seigneurs, l'électeur palatin, pour une cinquiéme partie, le duc de Simmeren & le marquis de Bade, chacun pour deux autres cinquiémes. Louis-Herman, duc de Simmeren, étant mort fans postérité le 24 décembre 1673, l'électeur palatin hérita des deux cinquiémes du comté antérieur de Spanheim, & du duché de Simmeren. * D'Audifred, Géogr. t. 3.

La principauté de Simmeren comprend les bailliages de Simmeren, de Kirkberg & de Stromberg.

SIMMERSHAVEN OU SIMMERSHAFN, bourg de Suéde, sur la côte orientale de la province de Schonen, dans l'Irrestad, environ huit lieues au midi de Christianstad, & à deux lieues vers le nord de Sandhammer. * De l'Iste, Atlas

SLMMINIENSIS. Voyez SIMINENSIS. SIMMIOS, temple de la Chine, dans l'isle de Niphon. Il est dans une grande cour, au milieu d'un bois agréable, à la gauche du chemin de Sakkai. Un tora fort exhauffé ou porte de temple de pierre, & une large allée, menent les curieux à un pont élevé, qui ressemble à une moitié de roue, bâti sur un petit ruisseau. On dit que ce pont est fort antique, & on a soin de l'entretenir. Il est fort difficile de passer dessus; mais on a bâti, sur le même ruisseau, deux autres ponts plus aisés à paffer: au delà de ces ponts est la cour où les temples font bâtis. Le principal a deux portes, avec des fenêtres fermées de jalousies, au milieu de la façade, par lesquelles les Japonois regardent & se prosternent du côté où l'idole de Dai Miofin est cachée. Ce temple a ses côtés & ses chambres voisines ornés de peintures, & d'ornemens, parmi lesquels on voit une carte du monde où le pays de Jesso est représenté comme contigu à la grande Tartarie. A la droite du temple, il y a un endroit où l'on peut se reposer, & boire une tafle de thé; un peu plus loin, il y a un vivier, avec un pont de pierres, où l'on nourrit du poiffon aprivoisé. Quand de ce temple l'on prend le chemin de Tenosi, on trouve une grande allée garnie de lanternes, & bordée de hayes des deux côtés, qui conduit à un autre temple, dans la cour duquet s'élève une tour carrée, haute de huit étages, & couverte d'un pareil nombre de toits, en pente, cizelés avec beaucoup d'art. Derriere cette tour, un peu sur la gauche, est le principal temple de Sotoktais, dont la maîtresse idole est élevée au milien, & a une autre idole à la droite, haute d'une aune & demie, environnée de statues représentant les quatre élémens, & couvertes d'un drap double. Tout le haut du temple est noirci par la fumée d'un grand nombre de lampes, qui y sont suspendues dedans & dehors Près delà, on voit un autre temple long, qui contient cinq grandes idoles élevées sur le sol, & un grand nombre de petites, au-dessus des grandes, en divers rangs. Ce temple n'est guères éloigné de l'endroit où paffe une source d'eau minérale, chargée de fer ou de vitriol: elle y a formé, avec le tems, un sédiment qui ressemble pour la figure à une tortue, d'où on l'appelle eau de tortue de mer. On voit auprès un godet de bois de Bambouc, dont le peuple se sert pour boire.

SIMMITTENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, No. 126, où Benenatus est dit episcopus plebis Simittensis. Ce siége étoit dans la province proconsulaire, comme on le voit par Ptolomée, & par l'itinéraire d'Antonin. Dans la notice de la province Proconfulaire, il y a deux fiéges dont les noms approchent affez de celui dont il est ici question; savoir le siége

Semminenfis, & celui de Siminenfis. Voyez l'article SIMISTUTH.

SIMNAN, ville de Perse, dans la province de Komis. C'est la premiere ville du pays du côté de l'ouest. * Danville, Carte de la Perse, 1751.

1. SIMOIS, fleuve de l'Asie mineure, dans la petite Phrygie. Il prenoit sa source au mont Ida, & se jettoit dans le Xanthus, selon Pline, 1.5, c.30. Voyez SCAMANDER. Virgile, Eneid. 1. 5, v. 262, donne au fleuve Simoïs l'épithete de rapide :

Victor apud rapidum Simoenta sub Ilio alto.

Dans un autre endroit le même poëte dit, que Venus accou cha d'Enée sur le bord du Simoïs.

Tum ille Eneas quem Dardanio Anchise

Alma Venus Phrygii genuit Simoëntis ad undam.

2. SIMOIS, fleuve de l'isle de Sicile. Strabon, 1. 13, p. 608, rapporte que elon quelques-uns Enée étant arrivé à Egesta ou Segefta, donna les noms de Scamander & de Simois ou Simoeis à deux fleuves qui couloient aux environs de cette ville. Le Simoïs couloit à la droite, & fe joignoit au Scamander, avant que ce fleuve mouillât la ville de Segesta.

3. SIMOIS, Aeuve de l'Epire, selon Virgile, Eneid. 1.3, V. 303, qui lui donne l'épithete de falfus.

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SIMOISIUS CAMPUS, canton de l'Asie mineure, dans la petite Phrygie. Il prenoit son nom du fleuve Simoïs qui l'arrosoit. * Strabon, l. 12, p.608.

SIMONIADA, village de la Palestine, aux confins de la Galilée. Joseph, in vita fua, dit que ce village étoit à foixante stades du canton appellé Magnus Campus.

SIMONITIS, contrée de la Palestine, à l'orient de la Galilée, selon Joseph, Bel. Ind. 1. 3, C. 21.

SIMONOSEKI, ville du Japon, dans l'isle de Niphon. Elle est située sur un fameux port, au pied d'une montagne, dans la province de Nangato, la plus occidentale du continent, ou pour mieux dire de la grande isle de Niphon. Cette ville contient quatre ou cinq cents maisons, bâtiesła plupart sur les deux côtés d'une longue rue qui fait toute sa longueur, & qui n'a que peu de rues à côté. Presque toutes les petites rues coupent la grande, & s'y terminent. La ville est pleine de boutiques où l'on vend des vivres & des provisions pour les navires quien partent tous les jours en grand nombre; c'est le port ordinaire des navires qui vont & viennent des provinces occidentales, ou orientales. L'on y voit plusieurs tailleurs de pierres, qui font des écritoires, des boëtes, des affietes, & plusieurs autres chofes, d'une pierre serpentine grife & noirâtre, que l'on tire des carrieres voisines de la ville. L'on y remarque le temple d'Amadais, renommé dans tout le Japon; il fut bâti en mémoire de l'infortuné Feki en Fegue, prince d'un grand courage & de bravoure, qui, malgré la bonne conduite & fon courage, eut le malheur d'être vaincu par son ennemi, qui le força d'abandonner le lieu de fa résidence Osacca, & de s'enfuir à Fijungo. Le malheureux empereur ne put se soutenir longtems dans cette derniere place: poursuivi par son ennemi il fut forcé encore de l'abandonner, & peu de tems après il perdit la vie. L'histoire du Japon dit que Fegue voyant fa perte prochaine, & presque inévitable, envoya sept navires chargés d'or & d'argent à la Chine, où après sa mort on bâtit un magnifique temple à sa mémoire, & un autre appellé à présent Amadais à Simonoseki, pour conferver la mémoire de la mort prématurée de son fils. * Kampfer, Hift. du Japon, t. 2, p. 176 & suiv.

SIMONTHORNA, ville de la basse Hongrie, au comté de Tolna, & aux confins de celui d'Albe Royale. Cette ville située sur la Sarwize, à deux lieues de Caposwar, & à trois de Tolna, a un follé large de trente pas, environnéen dehors d'un marais d'une si grande étendue, que le pont qui y sert de passage a près de trois cents pas de longueur. Le château est bâti de pierres de taille, avec des fortifications à l'antique. Le prince Louis de Bade reprit cette place sur les Turcs en 1686, & ce fut par-là qu'il commença les conquêtes qu'on lui vit faire avec une partie de l'armée chré

tienne, après que les Impériaux se furent rendus maîtres de Bude. Il la fit investir le 26 de septembre par la cavalerie & les dragons, qui à la faveur des roseaux qui sont fort hauts dans les marais, dont Simonthorna est environné, s'avancerent & prirent leur poste jusques fur le bord du foflé. L'infanterie qui parut un peu après sur une hauteur, obligea la garnifon de demander à capituler. La place se rendit à discrétion, & l'on y trouva seize piéces de canon de fonte, & une de fer, douze cents grenades, & trente-cinq tonneaux de poudre. * De l'Isle, Atlas. Hift. & Descr. du royaume de Hongrie, 1.3, 1688.

SIMOODSUKE, province du Japon, dans le pays d'Ochio, au nord de Musaci, & au levant de Koodsuke. Elle a, du levant au couchant, trois journées & demie de longueur. Ce pays qu'on divise en neuf districts est assez bon, & rempli de prairies.

SIMOOSA, royaume du Japon, dans la partie orientale de l'ifle de Niphon. Voyez XIMOLA.

SIMORE, petite ville de France, dans la généralité d'Auch, avec une abbaye de bénédictins qui vaut quatre mille livres. * Mém. dresses sur les lieux.

SIMPSIMIDA, ville de la Parthie : c'est Ptolomée, l. 6, c. 5, qui en parle.

SIMRAH, nom d'une ville bâtie, ou fondée par Homaï, fille de Behaman, reine de Perse. L'auteur de Leb-Tarikh, dit que cette ville a porté aussi le nom de Simrem ou Semirem, & que c'est la même que l'on nomme aujourd'hui

Giarbadikan.

SIMUNDI. Voyez TAPROBANA, & PALESIMUN

DUS..

SIMYLLA, promontoire & lieu d'entrepôt, ou de commerce dans l'Inde, en-deça du Gange: Ptolomée, 1. 7, c. 1, les marque dans le pays des Sadini. Dans un autre endroit il dit que ce lieu d'entrepôt, est appellé Timula par les Indiens. Les manuscrits grecs de Ptolomée, 1.1, c. 17, & Arrien lisent Σήμυλλα, Semylla, au lieu de Σίμυλλα, Simylla.

SIMYRA, ville de la Phénicie: elle est marquée dans Ptolomée, 1.5, c. 15, entre l'embouchure du fleuve Elentherus, & Orthofia, ainsi que dans Pline, 1.5, c. 20, & Pomponius Mela, 1.1, c. 12. Ce dernier ne lui donne cependant que le titre de Caftella. Etienne le géographe qui écrit Simyrus, en fait une ville des Syriens. Le nom de cette ville eft corrompu dans Strabon, où on lit Taximyra, Ταξύμιρα; mais il paroît que c'est une faute de copiste qui a joint l'article avec le nom Σύκιρα, ou plutôt Σίμυρα Voyez TAXYMIRA.

SIMYRUS. Voyez SIMYRA.

1. SIN, ville & désert au midi de la Terre-Sainte, dans l'Arabie Pétrée. Elle donnoit son nom au défert de Sin dans le même pays. L'écriture diftingue deux villes & deux déferts de Sin, dont l'un est écrit simplement Sin, Samech, Jod, un Sin סין,& l'autre Sin, ou Thin, Tzade, Jod, Nun, צן. La premiere étoit plus près de l'Egypte & de la mer Rouge. Tfin. vide Num. 13, 22, & 27, 14 & 34, 3. Les Hébreux étant fortis de cette mer, se trouverent dans le défert de Sin, ( Exod. 16, 1, 17, 1,) qui est entre Elim & Sinaï. C'est là où Dieu leur fit pleuvoir la

manne.

La seconde étoit aussi au midi de la Palestine, mais plus en tirant vers la mer Morte. Cadès étoit dans le désert de Sin. (a) C'est de ce désert qu'on envoya des hommes, pour considérer la terre promise. (b) C'est encore dans ce même défert que Moife & Aaron offenferent le Seigneur aux eaux de contradiction. (c) Le pays de Chanaan, & le partage de Juda avoit pour limites, du côté du midi, le défert de Sin. (d) ou Zina, comme il est nommé dans Josué, XV, 3. *(a) Deut.32, 51. (b) Num. 18, 22. (c) Num. 27, 14. (d) Num. 34,3.

2. SIN, nom que les Arabes donnoient à la Chine. Voyez

CHINE.

3. SIN, ville de la Chine, dans la province de Channton , au département de Tungchang, troifiéme métropole de la province. Elle est 1d 6' plus occidentale que Pekin, sous les 36d 44' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

4. SIN, grande cité de la Chine, dans la province de Channsi, où elle a le rang de premiere grande cité. Elle est de 4d d so' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 40' de latitude feptentrionale. L'air de cette ville eft ordinairement

plus épais & plus froid qu'ailleurs, à cause de la hauteur des montagnes qui l'environnent. Il y a trois superbes tem. ples, dont l'un a en garde une fort belle bibliotheque, dans laquelle les plus anciens des monarques de la Chine ont étu. die. * Atlas Sinenfis. Ambassade des Hollandois à la Chine p. 240.

1. SINA, ville de la Margiane; elle est connue de Pro. lomée, 1.6, c. 10. Le manuscrit de la bibliotheque pala. tine lit SENA pour SINA.

2. SINA, ville de la Cappadoce: elle est mise par Ptolomée, 1.5, c. 6, dans la préfecture de Cilicie. Voyez SIVA.

3. SINA, lieu de l'isle de Lesbos, selon Orrélius, quuicite Strabon, 1. 9.

4. SINA, OU JUSTINIAPOLIS, ville de la grande Armé. nie. Il en eft fait mention dans le fixiéme concile de Constantinople.

SINACA, ville de l'Hyrcanie, selon Ptolomée, 1.66.9. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit SINICA pour SINACA.

SINADA OU SINADE. Voyez SYNNADA.

SINÆ. Voyez SINARUM REGIO, & THINE.

SINÆI, peuples de la Palestine, selon Jofeph, antiq. 1.1, 6. 6. Les Sinéens habitoient près d'Arcé, dans le MontLiban: c'est où les place S. Jérôme, Quast. Hebr. in Genef. Strabon parle d'une forterelle de Sinna dans ces mêmes montagnes. L'Arabe entend par SINAI les habitans de Tripoli en Phenicie. Ces peuples étoient les descendans de Sinéen, ou Sineus, l'un des fils de Chanaan, dont il est parlé au dixiéme chapitre de la Genèse, v. 17.

SINÆUS & SINAÏ. Voyez MELANI.

SINAI OU SINA, montagne fameuse de l'Arabie Pé. tree, fur laquelle Dieu donna la loi à Moïfe. Elle est située dans une espéce de péninsule, formée par les deux bras de la mer Rouge, dont l'un s'étend vers le nord, & fe nomme le golfe de Suez; l'autre s'avance vers l'orient, & s'appelle le golfe d'Eila, ou le golfe Elanitique. Les Arabes l'appellent aujourd'hui Sinai Tor, c'est-à-dire, la montagne par excellence, ou Gibel Moufa, la montagne de Moife. Elle est à deux cents soixante milles du Caire: & il faut ordinairement dix jours pour y arriver. Le désert de Sinaï où les Israélites demeurerent près d'un an, domine beaucoup fur le reste de la contrée: il y faut monter par un chemin très-apre, dont la plus grande partie est taillée dans le roc. On arrive sur une plaine environnée de tous côtés de rochers & de hauteurs, & longue à peu près de douze milles. * Exod. c. 18, v. 20, C. 24, V.16,C.31, V. 18, C. 34, V. 2, 4, &c. Levit. c. 25, V. 1, C. 26, V.45, &c. Copin. Voyage d'Egypte, c. 10.

Vers l'extrémité de cette plaine, du côté du septentrion, s'élevent deux hautes montagnes, dont la plus élevée est Sinaï, & l'autre est Oreb. Ces deux têtes d'Oreb & de Sinai, montent fort droit & n'occupent pas beaucoup de terrein en comparaison de leur extraordinaire hauteur. Celle de Sinaï est pour le moins d'un tiers plus haute que l'autre, & la montée en est beaucoup plus rapide. Le sommet se termine par une place inégale & raboteuse, qui peut contenir soixante personnes. Là est une petite chapelle de fainte Catherine, où l'on croit que le corps de cette fainte a reposé trois cents soixante ans, qu'enfuite on le transporta dans une église qui est au pied de la montagne. Près de cette chapelle, coule une fontaine dont l'eau est extrêmement fraîche. On la croit miraculeuse, n'étant pas concevable d'où pourroit venir de l'eau sur la croupe d'une aussi haute & aussi stérile montagne.

Oreb est au couchant de Sinaï ; en forte qu'au lever du soleil l'ombre de Sinaï couvre entierement Oreb. Outre la petite fontaine qui eft au haut de Sinaï, il y en a encore une autre au pied, ou de celle d'Oreb, qui fournit de l'eau au monastère de sainte Catherine. A cinq ou fix cents pas de-là, on montre une pierre haute de quatre ou cinq pieds, & large environ trois, qu'on dit être celle dont Moise fit fortir de l'eau. Sa couleur est d'un gris tacheté, & elle eft encore plantée dans une espece de terre où il ne paroît aucun autre rocher. Cette pierre a douze trous ou enfoncemens, qui ont près d'un pied de large, d'où l'on croit que fortit l'eau.

Les Arabes comptent entre les enfans d'Israel un nommé Thor ou Thour, qui a donné son nom à la montagne de Sinaï, qu'ils appellent Thour-Sinaï. Ils donnent aufi le

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nom de Thour à la ville, qui est au pied de la même mon tagne fur le bord de la mer Rouge. Mahomet commence le chapitre de fon alcoran, intitulé de la Figue, par le ferment, je jure par la Figue, par l'Olive, par le Mont-Sinai & par la ville fûre & fidelle. La Figue marque une montagne de la Palestine, nommée Thor-lina, la montagne de Figue: l'Olive marque le mont des olives, près de Jerufalem: la Ville Fidelle est la Mecque. Sinaï est en grande vénération parmi les Musulmans, à cause de la loi que Dieu donna aux hommes fur cette montagne. Ils l'appellent aussi quelquefois la montagne de Moife. * D'Herbelot, Bibl. or. Sur cette montagne est un monastère habité par des moines grecs, qui n'avoient autrefois qu'une tour bâtie auprès du buisson ardent de Moife. Ces moines se trouvant exposés aux courses des Arabes, prierent l'empereur Juftinien de leur faire bâtir un monastère bien fermé, pour les mettre hors d'infulte des Arabes; ce qu'il leur accorda. Ce monastèreest solidement bâti, ayant de bonnes & fortes murailles. L'église est magnifique. Les religieux sont au nombre de cinquante, fans compter ceux qui vont à la quête. Leur vie est très-austere: ils ne boivent point de vin & ne mangent jamais de viande, même dans leurs plus grandes maladies. Ils jeûnent très-austerement les quatre carêmes qui font en ufage dans l'église orientale: hors cetems on leur fert à table des légumes & du poiffon falé. On y montre une châsse de marbre blanc, couverte d'un riche drap d'or, dans laquelle est renfermé le corps de Sainte Catherine, qu'on ne voint point. On montre seulement une main de la Sainte, qui est fort deflechée, & dont les doigts font pleins de bagues & d'anneaux d'or. L'archevê que, qui eft aussi abbé du monastère, a fous lui un prieur, dont le pouvoir est fort borné, quand l'archevêque n'est pas abfent. Pour aller jusqu'au fommet de la montagne, où Dieu donna les deux tables de la loi à Moise, il y a quatre mille degrés à monter.* Lettres édifiantes, t. 4, p. 87 & suiv. SINANO, province du Japon, dans l'ifle de Niphon, au levant de la province de Mino, & au nord de celle de Micawa. C'est un pays très-froid. Comme il est éloigné de la mer, le poision & le fel y font fort rares. Il y a beaucoup de meuriers & plusieurs manufactures de foye. On divise cette province en onze districts.

SINANQUE, abbaye de France, dans la Provence, au diocèse de Cavaillon, en latin Sinaqua ou Sine aqua. C'est une abbaye d'hommes de l'ordre de câteaux. Elle fut fondée en 1148.

SINAPATINGA, ville de l'Inde, en-deça du Gange: Prolomée, 1.7,61, la compte parmi les villes qui appartenoient aux Cathai, & qui se trouvoient au voisinage du fleuve Indus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Tifapatinga pour Sinapatinga.

SINARUM REGIO, contrée de l'Asie, & la derniere que marque Ptolomée, 1.7,6.3, du côté de l'orient. Il la borne au nord par la Sérique : à l'orient & au midi par, des terres inconnues; & à l'occident partie par l'Inde d'audelà le Gange, dont elle étoit séparée par une ligne tirée depuis le fond du grand golfe jusqu'à la Sérique, partie par le grand golfe, & partie par le pays des Ichthyophages Ethiopiens, compris aufli sous le nom général de SINE; ainsi que les peuples Samatheni Acadra, Aspithra & Ambatha. Voici la description de cette contrée, selon Ptoloméc:

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SINARUS, fleuve de l'Inde : Arrier, in Indicis, dit que ce fleuve se jetoit dans l'Hydaspe. Voyez SARUS.

SINÇAI, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département d'Iuning, huitiéme métropole de la province. Elle est de 2a 29' plus occidentale que Pekin, fous les 334 41. de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SINCAPOUR, cap des Indes, à la pointe de la presqu'isse de Malaca, à l'entrée du détroit de ce nom, quon appelle quelquefois pour cette raison le détroit de Sin

capour.

SINCAR, ville de la Médie: Ptolomée, 1.6, c.2, la place dans les terres.

1. SINCHANG, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Xaohing, huitiéme métropole de la Province, Elle est de 3d 56' plus orientale que Pekin, sous les 29d 6' de latitude septentrionale. * Ailas Sinenfis.

2. SINCHANG, ville de la Chine, dans la province de Kiangli, au département de Xuicheu, dixiéme métropole de la province. Elle est de 2d 40 plus occidentale que Pekin, sous les 284 49' de latitude septentrio. nale.

1. SINCHING, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département de Kienchang, fixieme métropole de la province. Elle est de od 20 plus occidentale que Pekin, sous les 27d 55' de latitude septentrionale.

2. SINCHING, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Hangcheu, premiere métropole de la province. Elle est de 2d 42' plus orientale que Pekin, sous les 304 2' de latitude feptentrionale.

3. SINCHING, ville de la Chine, dans la province de Channton, au département de Cinan, premiere métropole de la province. Elle est de 1d 16 plus orientale que Pekin, sous les 37d 10' de latitude septentrionale.

4. SINGHING, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, seconde mé. tropole de la province. Elle est de od 46' plus occidentale que Pekin, sous les 39d 20' de latitude septentrionale.

5..SINCHING, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Caifung, premiere métropole de la province. Elle est de 3d 40' plus occidentale que Pekin, sous les 35d 26' de latitude septentrionale.

SINCIANUS-PAGUS, canton de la Germanie, sur le Rhin, felon Ortelius, qui cite le troisieme livre de la tranflation des martyrs saint Marcellin & faint Pierre, par Eginhart. Il ajoute qu'il croit que c'est aujourd'hui SINSICH.

SINCIN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de la province. Elle est de 12d 35 plus occidentale que Pekin, sous les 30d 24' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SINCIUM on SINTIUM, lieu de la basse Pannonie. L'itinéraire d'Antonin en fait mention dans le titre d'une route marquée dans l'ordre, ou peut-être dans le désordre suivant :

Iter ab Acinco Crumeroque caftra conftituta Sincio.

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Simler a cru que le titre de cette route étoit corrompu; d'autres jugent, ou que le nombre des milles d'Acincum à Caftra conftituta Acinco, a été négligé par les copistes, ou que Caftra conftituta Sincio étoit la fin de la route, & que ce dernier gîte, comme le nombre des milles, a été oublié par les copistes; mais comme dans cette route la somme totale des milles s'accorde avec les distances particulieres, j'aimerois mieux supposer que la route est bonne, & que le copiste aura simplement oublié dans le titre la préposition per au - devant de Caftra conftituta Sinsio.

Tome V. Bbbb

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