Ceux qui fauront la véritable position de Sincium pourront parler plus affirmativement. SINCLEER OU SAIN-CLAIR, chateau d'Ecosse, dans la province de Cathness, sur un petit promontoire, à l'orient de celui de Dangis-bay head. Les comtes de Sincleer ou Sain-Clair lui ont donné le nom de leur famille, au lieu qu'auparavant il s'appelloit Gernigho ou Kernigho, nom qu'on prétend être dérivé de celui des Cornabiens, anciens habitans du pays. Le château de Sincleer couvre une petite baye, au fond de laquelle les mêmes comtes ont un autre château nommé Akergil, & fur l'autre bord encore un troifiéme château appellé Keece, dans une situation aufli agréable qu'on la peut souhaiter dans ce pays-là. * Délices de la Grande Bretagne, t. 6. p. 1400. 1. SINDA, ville de l'Asie mineure, dans la Pifidie, selon Strabon, 1. 12, p. 570, & Etienne le géographe. Le premier la met aux confins de la Carie. La notice d'Hieroclés place Sinda dans la Pamphylie; mais Berckelius & Holsten veulent qu'on life dans ces trois auteurs Isinda au lieu de Sinda. C'est, à ce qu'on croit, la même ville qui est nommée Pisinda par Ptolomée, & encore la même que celle qui est appellée Ifionda par Polybe, Legat 31, & par Tite Live, 1. 38, 6. 15. Non-seulement cette opinion est appuyée sur le rapport des noms, encore sur la situation du lieu, quoique Tite - Live paroiffe néanmoins placer Ifionda dans la Pamphylie propre ou ancienne. 2. SINDA, ville de l'Inde, au delà du Gange, selon Prolomée, 1.7, c. 2, elle étoit sur la côte du grand golfe, entre Corgatha & Pagrafa. Etienne le géographe parle aussi de cette ville. 3. SINDA, ville de la Sarmatie Asiatique, sur le Bofphore Cimmerien. Ptolomée, 1.5, 6.9, la place entre les ports Syndicus & Bara. Voyez SINDI. SINDÆ. Les exemplaires latins de Ptolomée, l. 7, c. 2, donnent ce nom à trois isles de la mer des Indes, situées au midi des isles Baruffe, & qui sont nommées Célebes, Gilolo & Ambon par Mercator. Dans le texte grec de Ptolomée, au lieu de Sinda Infula, on lit Anthropophagorum Infula tres. C. S. SINDAGA, ville de la Parthie, selon Ptolomée, l. 6, SINDARUS. Voyez CYRRHUS, no. 3. 1. SINDE Ou SINDA, village de la Phénicie, éloigné d'environ vingt stades de la ville de Tyr. Evagre, 1.4, c. 7, parle de ce bourg dans son histoire ecclésiastique, à l'occasion d'un moine nommé Zolimas, natif de ce lieu, & dont il rapporte diverses merveilles. Dans le mêine chapitre Evagre parle du monastère de Sinden, où demeuroit Zosimas, & qu'il dit être à cinq cents stades ou environ de la ville de Célarée. 2. SINDE OU INDE, riviere des Indes, dans les états du grand Mogol, en latin Indus. Elle a sa source aux confins du petit Tibet, dans les montagnes qui séparent ce royaume de la province de Nagracut. Sa course est du nord oriental au midi occidental en serpentant. Elle sépare d'abord la province de Cachemire de celle de Bankich,traverse enfuite celles d'Atok, de Patane, de Moultan, de Buckor & de Sinde ou Tata, où elle se jette dans la mer des Indes, après s'être partagée en deux branches principales, qui font les bouches de l'Inde, & forment l'isle qui se trouve à l'embouchure de cette riviere. Dans son cours elle reçoit les eaux de diverses rivieres moins considérables, entr'autres les eaux du Nilab, d. du Cow ou Behat, d. de la Lacca, d. du Ravis & du Van ou Via, déja joints ensemble, g. du Chaul ou Sietmegus, g. & de la Dimiadée, g. Elle arrose Atok, g. Moultan, g. Buckor, Candavil, d. Samand, g. Badhe, d. Calere, d. Sur le bras droit de son embouchure on voit Tata & Sindi, & fur le bras gauche Nuraquimire. * De l'Isle, Atlas. 3. SINDE OU TATA, province des Indes, dans les états du grand Mogol. Elle est bornée au nord par la province de Buckor, à l'orient par celles de Jesselmere & de Soret, au midi par la mer, & à l'occident par les terres de la Perse. La riviere d'Inde ou de Sinde, qui lui donne fon nom, y a son embouchure, & la traverse du nord au midi. C'est le pays des Abindes, nommés en leur langue Abind. Les Arabes & les Persans l'appellent Diu; les François, les Anglois, les Portugais & les Espagnols lui donnent le nom de Sinde. Plusieurs écrivains croyent que c'est le pays que Maffée appelle Dulcinde, & qu'il fait aboutir au royaume de Canibaye du côté du sud. Sa capitale est Tata. Ce pays est riche & fertile, & le commerce y attire beaucoup d'In. diens & de Portugais. Il y a grande abondance d'huile, de coton & de beurre. On envoye aussi de-là aux Indes, par le moyen des navires portugais, force sucre candı, de la poix refine, des ouvrages de cuir brochés de foie de différentes couleurs, qui leur fervent de tapis & de couvertures de lits & de table; des étuits, des boetes & des cofrets de diverses fortes de bois, marquetés de nacres de perles. Il descend par la riviere de Sinde beaucoup de barques, qu'on appelle kiftes & chapuses, chargées d'une grande quantité de toiles de toutes fortes, de sucre, d'anis & d'autres marchandises qui viennent de Lahor, de Moul. tan, d'Agra, de Dely, de Mandou, de Sytoh, d'Urrad & autres lieux, & qu'on embarque à Bandel. Ce fut le grand Mogol Akebar qui fit la conquête de ce pays; ainsi que de Cachemire & de Gufurate. Les peuples font mahomérans. Mais comme la capitale est une ville d'un fort grand commerce, il s'y trouve des étrangers de toutes les autres religions, & particulierement des chrétiens. Les principaux lieux de la province de Sinde sont : * Davity, Etat du grand Mogol. SINDELFINGEN, petite ville d'Allemagne, en Suabe, dans le duché de Wurtemberg, & coinprise dans le bailliage de Beblingen, qui est à fon midi. * Zesler, Suev. Topogr. p. 14. SINDERING OU SINDERINGEN, bourg d'Allemagne, dans la Suabe, sur la rive septentrionale du Cocher, audeslous d'Indelfingen. Robert, carte de Suabe 1751, le nomme Sindringen. * De l'isle, Atlas. SINDESSUS, ville de la Carie, selon Etienne le géographe. 1. SINDI, peuples de la Sarmatie Asiatique, comptés parmi ceux qui habitoient le Bosphore Cimmerien. Strabon, 1.11, p. 495, dit que les Sindi sont du nombre des Meoti. Pomponius Mela, l. 1, 6. 19, qui les nomme Sindones, les place au voisinage des Palus Méotides, & ajoute que la ville de Sindos, appellée Sinda par Ptolomée, fut bâtie aux confins du pays des Sindones, par les laboureurs même de ce canton. Ces mêmes peuples font appellés Σιντοὶ, Sinti, dans le périple de Scylax; mais comme il nomme le port de ces peuple Σινδικος Αμήνι, Sindicus Portus, on peut corriger le premier de ces mots par le second. 2. SINDI, peuples qui habitoient vers l'embouchure du Danube, selon Apollonius & Flaccus, cités par Ortélius. SINDIA, ville de l'Asse mineure, dans la Lycie, selon Etienne le géographe. SINDIANI, peuples Scythes dont parle Lucien : ils habitoient vers les Palus Méotides; & ils pourroient bien être les mêmes que les Sindi. SINDICENUM. Voyez TEANUM. SINDICIN, ville d'Asie, dans la Tartarie, au pays de Tenduc, selon Davity, qui cite Marco Polo, 1.1, 6.52 & 53. Il s'y fait grande quantité de camelots avec le poil des chameaux; des draps d'or, de soie & de laine de diverses sortes; des harnoix de chevaux, & de tout ce qui est nécessaire aux gens de guerre. * Etats du grand Can. SINDICUS PORTUS, port de la Sarmatie Asiatique, sur la côte du Bosphore Cimmerien, selon le périple de Scylax, p. 31, qui en fait une ville grecque. Ptolomée, 1.5, 6.9, qui écrit Syndicus Portus, place aufli ce port dans le Bosphore Cimmerien, sur la côte de la mer Caspienne, entre Hermonas & Sinda oppidum. SINDIFIU, ville d'Asse, dans la Tartarie, au pays auquel elle donne fon nom. Davity, Etats du grand Can, dit que ce pays est sur les contins de Mangi ou de la Chine. Il ajoute qu'on fait à Sindifiu du crêpe fort délié, & que cette ville est traversée de plusieurs rivieres, qui s'uniffent hors de son enceinte, & qui forment la grande riviere de SINDITE, ville de la petite Armenie, selon Ptolomée, SINDOCANDA, ville de l'isle de Taprobane. Elle est SINDOMANA, ville de l'Inde. Arrien, de exped. SINDONÆI, peuples de la Thrace, selon Etienne le SINDONALIA, contrée de l'Inde, selon Strabon, 1. 15, p. 701, qui dit qu'elle étoit habitée par les Sabata. Cafaubon soupçonne que cette contrée des Sabata est celle que Diodore de Sicile appelle τὴν χώραν τῶν ὀνομαζ ομένων Σαμβατών. SINDUM. Voyez SINTHUS. I. SINE, SEINE Ou SENNE, riviere des Pays-Bas. Elle prend sa source dans le Hainaut, entre Roeuls & Soignies, auprès du village nommé l'Hermitage: de-là elle coule à Soignies, d. à Homes, d. à Estinkerke, g. à Kenast, g. à Tubise, g. à Halle, g. à l'abbaye de Werst, d. à Bruxelles, à Haren, d. à Vilvorden, à Wert, g. passe à demi-lieue de Malines, qu'elle laisse à droite, à Hessen, & de là se perd dans la Dyle, au-dessus du château de Battelbroeck, à une grande lieue au-dessous de Malines. * Dict. géogr. des PaysBas. SINEAR OU SENNAAR. Voyez SENNAAR. 1. SINERA, ville de la Phénicie, selon Etienne le géographe. 2. SINERA, ville de la petite Arménie. Ptolomée, 1. 5, c. 7, la marque sur le bord de l'Euphrate. Le manuscrit de la bibliotheque palatine, lit Sinibra, au lieu de Sinera. SINERVAS, ville de la petite Arménie. Elle se trouve dans l'itinéraire d'Antonin sur la route de Satala à Melisene, entre Carfagis & Analiba, à vingt-huit milles du premier de ces lieux, & à égale distance du second. Je soupçonnerois que ce pourroit être la ville Sinera de Ptolomée. Voyez SINERA. , SINES OU SINEX, port de mer, dans le Portugal, sur la côte de l'Estremadoure au sud-ouest de Saint-Jago de Cacem. C'est un petit peuple de pêcheurs, à cause que la pêche y est fort riche. On y entretient ordinairement une petite garnison de vingt-trois hommes, avec une artillerie affez nombreuse. * Délices de Portugal , p. 806. SINFAN, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Chingtu, premiere métropole de la province. Elle de 13d 13' plus occidentale que Pekin, sous les 30d 56' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SINFUNG, ville de la Chine, dans la province de Kiangsi, au département de Cancheu, douziéme métropole de la province. Elle est de 2d 12' plus occidentale que Pekin, sous les 25d 55' de latitude septentrionale. SINGA, ville de la Syrie, Ptolomée, 1.5, 6. 15, la place dans la Commagène. SINGÆ, peuples de l'Inde, selon Pline, 1. 6, c. 20. SINGÆI, peuples de la Gréce. Thucydide semble les placer aux confins de la Macédoine & de la Thrace; & Ortélius soupçonne que ce sont les habitans de la ville Singus, dans la Chalcidie. SINGAMES, fleuve de la Colchide. Arrien 1 peripl. dit que ce fleuve, qui étoit navigable, se trouvoit au voisinage de celui de Tarfsuras, dont il n'étoit éloigné que de cent vingt stades. Peut-être est-ce le même qui est appellé Sigania par Pline. 1. SINGAN, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Paoting, seconde métropole de la province. Elle est de 1d 8' plus occidentale que Pekin, fous les 39d 26 de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. 2. SINGAN, ville de la Chine, dans la province de Honan au département de Honan, sixiéme métropole de la province. Elle est de sd 24' plus occidentale que Pekin, sous les 35d 52' de latitude septentrionale. 3. SINGAN, ville de la Chine, dans la province de Quangtung, au département de Quangcheu, premiere métropole de la province. Elle est de 3d 49' plus occidentale que Pekin, sous les 22d 40' de latitude septentrionale. 4. SINGAN, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, selon la relation de l'ambassade des Hollandois à la Chine, c. 39: car le pere Martini ne connoît point cette ville. Cette relation ajoute qu'il y a une riviere, aussi nommée Singan, qui roule ses eaux avec violence à travers les rochers & les vallées jusqu'à cette ville, & qui lave les murailles de Hoeicheu, l'une des capitales de la province de Nankin. Cette riviere se forme de quatre petits ruisseaux dont le premier vient des montagnes de la ville; le second fort près de Hieuning; le troisiéme proche de Wyen, & le quatrième à peu de distance de Cieki. Dans le chemin que cette riviere fait jusqu'à Singan, on compte trois cents foixante précipices. Le plus dangereux n'est pas éloigné de la ville de Hoeicheu. 5. SINGAN, riviere de la Chine. Voyez SIGNAN, no 4. SINGARA, ville de la Mésopotamie. Ptolomée, 1.5, c. 18, la place sur le bord du Tigre. Pline, 1. s, c. 24, en fait la capitale des Arabes Rhetavi. Cette ville est aussi connue d'Ammien Marcellin & d'Etienne le géographe, & elle est nommée Singra dans saint Athanase, cité par Ortélius. SINGARAS, montagne de la Mésopotamie, selon Prolomée, 1.5, c.18, qui la place dans l'Acabene. SINGARENA. C'est ainsi que Sextus Rufus & Pomponius Lætus écrivent le nom de la ville de SINGARA. Voyez SINGARA. SINGAS. Voyez MARSYAS. SINGHIN, & SINGOUN ADALAR, Les isles de la défaite. Les Turcs appellent ainsi en leur langue les ifles que les anciens ont appellées Echinades, & que les Italiens nomment le Isole Curzolari, qui sont situées à l'entrée du golfe de Patras, ou de Lepante; les Turcs leur donnent ce nom, à cause de la perte qu'ils y firent dans la bataille de Lepante, qui fut donnée auprès de ces ifles. SINGIDAVA, ville de la Dace, selon Ptolomée, 1 3,0. 8. Le nom moderne est, à ce qu'on prétend, Enyed, & en allemand Engetyn. SINGIDONUM. C'est ainsi que Jornandès, l'histoire Tripartite, & Aurelius Victor écrivent le nom de la ville SINGIDUNUM. Voyez ce mot. SINGIDUNUM, SINGIDONUM CASTRA, Ou SINGINDLINO CASTRA, selon les différens manuscrits de l'itinéraire d'Antonin. C'étoit une ville de la Pannonie que ce même itinéraire marque sur la route d'Italie en Orient en passant par le mont d'or. Elle se trouve entre Taurunum Classis, & le gîte appellé Aureus Mons, à quatre milles du ⚫ premier de ces lieux & à vingt-quatre milles du second. Ptolomée qui écrit Σιγινδένον, pour Σινγιδένον, met cette place au nombre des villes Méditerranées de la haute Mysie; car, comme Pline nous l'apprend, la Mæsie fut ajoutée à la Pannonie. La notice des dignités de l'Empire qui écrit aussi Singidunum marque pareillement cette ville dans la Mesie. Procope, au troisieme livre, c. 33, de la guerre contre les Goths, appelle cette ville Πόλιν Σιγγηδόνα, quoique le manuscrit de la bibliotheque royale life Σιγγόνων, apparemment pour Σιγγίδονον; le même nom est corrompu dans Theodoret qui écrit Συγγίδονον, pour Σιγγίδονον. Theophylacte Simocatta n'a pas connu la situation de cette ville qu'il dit entourée de deux fleuves, la Save & la Drave. Cette ville se trouvoit à une petite distance de la Save; mais elle étoit éloignée de la Drave. Holstein juge que Singidunum eft à présent Zendrin. SINGILIA. Voyez SYNGYLIA. SINGINDUNUM ou SINGIDUNUM. Voyez SINGIDU 564 SIN SINGLE OU CINCHAI, ville de la Chine, dépendante de celle de Hokien. Elle est mouillée des eaux de Guei, & n'est qu'à dix stades de Sinko. Son grand fauxbourg, bien peuplé, pourroit aller de pair avec une bonne cité. On voit à fon côté occidental un temple fort élevé, entouré d'une forte muraille, d'un jardin orné de riches parterres, & d'un verger plein de toutes fortes d'arbres & de fruits. C'est un cloître de dames, qu'on dit être des plus illuftres de la nation chinoise. Aucun homme n'en approche sous quelque prétexte que ce soit, parce, , dit-on, que ces dames n'ont choisi cette retraite que pour se garantir des traits de l'amour. * Amb. des Holl. p. 193. A l'autre côté de la ville on voit encore un très-beau temple, proche duquel il y avoit trois pyramides, érigées à T'honneur d'un de ses gouverneurs, fort considéré pendant sa vie pour ses glorieuses actions. SINGO, ville de la Turquie en Europe, dans la Macédoine, sur la côte du golfe de Monte Santo, à la gauche en entrant, au midi oriental de Doori. Elle conserve le nom de l'ancienne Singas qui avoit donné le sien au golfe appellé anciennement Singiticus-Sinus. * De l'Isle, Atlas. SINGOCK OU SINGOCKO, c'est-à-dire, l'enfer. On donne ce nom à une étendue d'eau bouillante, qui est au Japon, dans la province de Nanguesacque: elle tombe, avec un grand bruit, d'une montagne escarpée, & qui devint fameuse dans la persécution qu'on fit aux chrétiens du Japon, dans le fiécle passé. Voyez UNGEN : c'est le nom de la montagne. SINGONE, ville de la Germanie: Ptolomée, 1.2, 6. 11, la compte au nombre des villes qui étoient voisines du Danube. SINGOR OU SINGORA, ville des Indes, au royaume de Siam, sur la côte orientale de la presqu'isle de Malaca entre la ville de Patane & celle de Bordelon. Singor est située à l'embouchure d'une petite riviere qui se jette dans le golfe de Patane. * De l'Ifle, Atlas. SINGRA. Voyez SINGARA. SINGRIUM ou SIGRIUM. Voyez ARGENNUM. SINGUI, province de la grande Tartarie, au pays de Tangut, avec une ville de même nom. Ananie dit qu'on appelloit anciennement Iffedon Stythica. On la trouve en partant de la ville d'Ergimul, en tirant au Catay par le sud-est. * Davity, Etats du grand Can. SINGUIMALU, grande ville d'Afie, au Catay, à sept journées de Tundifu. Quelques-uns la nomment Sunzumalu Elle est traversée du côté du sud par une riviere que les habitans ont divisée en deux branches, dont l'une court vers l'orient, & arrose le Catay, & l'autre du côté de l'occident, & va vers le Mangi, ou pays de la Chine. SINGULIS. Voyez SINGYLIA. SINGUS OU SINGOS, ville de la Macédoine, dans la Chalcidie: Prolomée, 1.3,c.13, la marque sur le golfe Singitique, aujourd'hui le golfe d' Athos, & non le golfe de Contessa, comme le dit le P. Hardouin, sur l'endroit où Pline, 1. 4,6. 10, parle de cette ville, qu'il place aux environs du mont Athos. Les habitans de cette ville font appelles Σιγγαίοι, par Thucydide, 1.5, P.356. SINGYA, ville de l'Asie mineure, dans la Pamphylie selon Etienne le géographe. SINGYLIA. Ortelius, qui cite Clusius, dit que d'anciennes inscriptions donnent ce nom à la ville appellée aujourd'hui Antequera, qui est la ville Singili de Pline, & l'Antiquaria de l'itinéraire d'Antonin. Mais une autre inscription ancienne, trouvée dans cette même ville, & rapportée par Gruter, fuit l'ortographe de Pline, p. 437, no 4. Voici cette inscription : GALLO MAXUMIANO. ORDO SINGILIENSIUM ов. LIBERATUM. SIN y mouilloit la colonie Aftigitana, surnommée Augusta Firma. C'est de cet endroit que ce fleuve commençoit à être navigable, Le Singulis est aujourd'hui le Xenil suivant l'opinion commune. On trouve encore dans Gruter une autre inscription où il est parlé de cette même ville : ORDO M. LIB. SING. Elle tiroit apparemment son nom du fleuve SINGULIS, & SINHAR. Voyez SENNAR. SINHIANG, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département de Gueihoei, quatriéme métropole de la province. Elle est de 3a 39 plus occidentale que Pekin, sous les 36d 26' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. 1. SINHING, ville de la Chine, dans la province d'Iunnan, au département de Chingkiang, cinquiéme métropole de la province. Elle est de 14 17 plus occidentale que Pekin, sous les 24d 34' de latitude septentrionale. Cette ville est défendue par une fortereffe. 2. SINHING, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Chaoking, fixieme métropole de la province. Elle est de 4d 55 plus occidentale que Pekin, sous les 264 6' de latitude septentrionale. 1. SINHO, forteresse de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forteresse de la province. Elle est de sd 29' plus orientale que Pekin, sous les 28d 30' de latitude septentrionale. S 2. SINHO, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Chinting, quatrième métropole de la province. Elle est id 56' plus occidentale que Pekin, sous les 38d 6' de latitude feptentrionale. 1. SINHOA, cité militaire de la Chine, dans la province d'lunnan. Elle est située au midi de la province, & n'est dans la dépendance d'aucune ville. Les foldats & les bourgeois y vivent ensemble avec beaucoup de tranquillité. Affez près de cette ville, on voit le mont Cheçung. Il est fameux par sa fontaine d'eaux chaudes. * Amb. des Holl. à la Chine, nale. SINHOEI, ville de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Quangcheu, premiere métropole de la province. Elle est de 4d 18' plus occidentale que Pekin, sous les 22d 30' de latitude septentrionale. SINHORIUM, lieu fortifié, dans la Colchide, felon Ammien Marcellin, 1.16, c. 7. De Valois remarque que le manuscrit de la bibliotheque royale lit Synorium, & que cette ortographe est préférable, parce que Strabon, 1. 12, a écrit que Mithridate bâtit soixante & quinze châteaux, pour y ferrer ses trésors, & que le plus considérable de ces châteaux s'appelloit Synoria. Il étoit aux confins de la grande & de la petite Arménie. Ce même lieu paroît appellé Σινόρηγα Φρούριον par Appien, in Mithrid. qui dit qu'on y gardoit le trésor royal. Le nom de Σινορια est corrompu dans Plutarque, in Pompeio, en celui de Ινώρα. SINIANDI, fiége épiscopal de la Pisidie, selon des notices grecques. Cyrus son évêque, souscrivit au concile de Chalcédoine, tenu l'an 451.* Hardouin, Collect. conc. t. p. 369. SINIBRA. Voyez SINERA. 2, 1. SINING, cité de la Chine, dans la province de Quantung, au département de Loting, grande cité de la province. Elle est de sd 29' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 23' de latitude septentrionale. * Atlas Sir nenfis. 2. SINING, forteresse de la Chine, dans la province de Xensi, au département d'lungchang, premiere forteresse de la province. Elle est de 14d 6' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 20' de latitude septentrio nale. 3. SINING, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, au département de Nanning, septiéme métropole de la province. Elle est de 10d 13' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 30' de latitude septentrionale. Cette ville est munie d'une forterelle. 4. SINING, forteresse de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chinxan, premiere forteresse de la province. Elle est de 4d 30 plus occidentale que Pekin, sous les 27d 32' de latitude septentrionale. SINIGAGLIA, petite ville d'Italie, dans la Marche d'Ancone. Elle est à dix milles de Fano, à vingt-deux de Pesaro & d'Ancone, entre l'une & l'autre ville, & à trentequatre milles d'Urbin, sur les rivages de la mer, où une petite riviere nommée Nigola, séparant la ville vieille d'avec la nouvelle, fait une espéce de port affez profond, mais capable seulement d'un petit nombre de bâtimens. Elle fut fondée par les Gaulois Sénonois, & appellée Senogallia, quand ils allerent faccager Rome, sous la conduite de Brennus. Cette ville devint depuis colonie romaine. Elle est commerçante: il y a même une juiverie. On y tient tous les ans une foire franche à la Madelaine; cependant il n'y a point de bonne eau, & l'on n'y boit ordinairement que du vin dont le territoire abonde, & qui est fort bon. La ville d'elle-même est assez belle; le dôme & l'église saint Martin, sont ce qu'il y a de plus remarquable. Dans une petite église du fauxbourg, il y a un tableau de la sépulture de Notre-Seigneur, de Frédéric Barroci, qui a peint aux dominicains un tableau de saint Hyacinthe: les rues font assez belles, mais mal peuplées. La ville neuve l'est plus que la vieille, dans laquelle il n'y a que des pêcheurs, des matelots & quelques marchands. La noblesse du pays & les gros bourgeois, demeurent dans l'autre. Outre la riviere qui les sépare, on y voit encore la vieille courtine qui est très-haute, de bonne maçonnerie & de groffes pierres taillées avec ses tours, qui font groffes & maffives, entr'autres les deux de la porte qui regardent le port intérieur. Il y a deux ports, l'un dans la ville & l'autre hors les murailles. Sa fortification est bonne, c'est un octogone revêtu, qui n'est irrégulier que du côté que la mer l'approche de plus près. Les deux bastions de la gauche n'ont qu'un flanc chacun & une face, prolongeant les deux faces opposées en ligne égale: ils vont se rencontrer en angle rentrant, aux deux côtés d'un gros château, compose de quatre tours massives & bien percées, avec leur foffé & contrescarpe, qui font autant de flancs très-puissans pour la défense de ces deux lignes, qui autrement seroient extrêmement foibles. Sinigaglia est dans un territoire, qui ayant été uni au duché d'Urbain, entra dans l'obéissance de l'église avec ce duché, sous le pontificat d'Urbain VIII. * Corn. Dict. De Seine, Nouveaux voyages d'Italie, I p. Mémoires & plans géogr. Il y a dans cette ville un évêché établi depuis le quatriéme fiécle sous la métropole d'Urbin. 1. SINIS-COLONIA, ville de la petite Arménie: Prolomée, 1.5, c. 7, la place dans la Meliténe, près de l'Euphrate. Il y en a qui veulent que ce soit le fort Colonia, qui, felon Procope, Edif. 1. 3, c. 4, étoit dans cette province, sur le haut d'une roche très escarpée, & que Pompée avoit autrefois pris, fortifié & nommé Colonie. Comme la longueur du tems l'avoit presque fait tomber en ruine, Justinien le fit réparer & distribua de grandes fommes d'argent aux paysans d'alentour, tant pour construire de nouveaux forts, que pour réparer ceux qui étoient déja construits. 2. SINIS, lieu de l'Attique, selon Ortelius, qui cite Plutarque, in Romulo. SINITENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Nu. midie, selon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, no. 202, Cresconius est qualifié episcopus Sinitenfis. Saint Augustin, 1. 22, de civit. Dei, c. 8 , nous apprend qu'il y avoit près d'Hippone Royale un lieu nommé Castellum Sinitense; & dans sa cinquième épitre, no. 4, il fait mention d'un certain Marcellin, évêque de ce lieu. SINIVEN, cité de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Sin, premiere grande cité de la province. Elle est de sa 10' plus occidentale que Pekin, sous les 37d 30' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SINKEL, petite ville des Indes, dans l'isle de Sumatra, sur sa côte occidentale, entre Labo au nord, & . Barros au midi, près de l'embouchure d'une grande riviere, Il croît du poivre aux environs. * De l'Isle, Atlas. Robert 1750. SINLO, (le royaume de ) appellé aussi Sinlin. Il est dans la partie méridionale de la Corée, au fud est de Petci: du côté de l'orient, il confine à la mer Orientale, au nord au Kaoli. Les rois de ce pays font venus de Pet-ci par mer: les habitans sont originaires du pays de Chinhan. On a peu de connoissance de ce royaume. On trouve feulement un suite de ses souverains depuis l'an 631 jusqu'en 923, auquel tems il s'éleva de grands troubles dans le pays: le roi envoya des tributs aux Chinois: mais après ce tems on ne trouve plus aucune trace dans l'histoire ni des rois ni des peuples. * Voyez I histoire générale des Huns par M. de Guignes, t. 1, p. 443. SINKICIEN, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Hokien, troifiéme métropole de la province. Cette petire ville, que quelques uns nomment Cing, est située au côté méridional du fleuve Guei, dans une très belle plaine, à deux ou trois lieues de la ville de Sanglo. On voit, près de cette ville, la montagne Si, dont le sommet, qui s'étend en une longue & large campagne, est fort estimé, à cause de la fertilité & de la graitse de fon terroir, au milieu duquel est un très-beau bourg, habité d'un grand nombre de laboureurs. * Amb des Holl. à la Chine, C. 43. SINKIN, ville de la Chine, dans la province de Kiansi, au département de Linkiang, huitiéme métropole de la province. Elle est bâtie au côté droit de la riviere de Kiam, au milieu de collines très-fertiles, & égale presque en grandeur Hiakyang, mais non en beauté d'édifices, qui y font mal bâtis, & très-mal-propres. On y voit seulement du côté de la riviere, sur laquelle la ville est bâtie, une haute & magnifique porte, embellie de fort beaux ouvrages. L'abord de cette ville est allez aisé par l'embouchure de la riviere. Le port est aussi aslez commode, & capable de contenir un bon no nombre de vaisseaux. Il y a un temple dans cette ville, rempli d'images & de statues: parmi ces dernieres, on en voit une sans tête, qui a deux corps, & qui représente un hermaphrodite : une leconde d'un certain géant : une troisiéme d'un baladin vêtu à la chinoise; & une quatrième d'un géryon à une tête & deux corps, pour marquer le symbole de l'amitié, qui joint deux volontés, & regle les mouvemens de plusieurs membres par un même sentiment. Cette ville a un gouverneur, qui reçoit les étrangers, & leur accorde le secours dont ils ont besoin, contre la férocité des habitans, & contre leur avarice. Sinkin est de 2a s' plus occidentale que Pekin, sous les 28d 28′ de latitude. Atlas Sinenfis. SINKOCIEN ou HINGEI, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Hokien, troifiéme capitale de la province. Elle eft à trente stades de Sinkicien. Il y a de très-bons remparts & de bons bastions; mais elle n'est pas fort peuplée ni fort marchande. On n'y voit ni superbes temples, ni magnifiques bâtimens ; mais seulement sur ces premiers quelques petites figures de grues volantes, avec une pierre au pied, dont certaines ont deux, & jusqu'à quatie têtes, que les habitans du pays croyent veiller sur leur ville & y apporter l'abondance. * Amb. des Holl.p. 191. Tout ce qu'on voit dans ce lieu de plus considérable, c'est un temple au pied des murailles & dans une très-agréable plaine, dont la beauté, en richesses & en sculpture, peut égaler les plus superbes du royaume. Cet ouvrage est divisé en trois étages voutés, au côté desquels il y a plusieurs degrés. Le bas est orné de plusieurs portes & de belles colonnes, qui soutiennent le toit du deuxième étage. Tout l'édifice est si enrichi, & fi couvert de feuillages, & de toutes les figures imaginables de bêtes, qu'on le prend d'abord pour le chef-d'œuvre de tout ce qu'il y a eu d'habile dans la sculpture, & dans la peinture. Il s'en faut infiniment que le dedans ne réponde au dehors. SINLO, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Chinting, quatriéme métropole de la province Elle est de 2d 23' plus occidentale que Pekin, sous les 38d so' de latitude septentrionale.* Atlas Sinenfis. 1. SINNA. Ptolomée, 1.5, c.18, marque deux villes de ce nom dans la Méfopotamie. Bbbbiij 2. SINNA. Voyez SYNNA. traite où des brigands se retiroient près du mont Liban. SINNACA. Plutarque, in Craffo, & Appien, in Parthicis, nomment ainsi un défilé qui se trouvoit dans les montagnes de la Mésopotamie, au voisinage de Carrha près du Tigre, où il y avoit une ville nommée Sinnaca, felon Strabon. Ortelius soupçonne que ce pourroit être une des villes que Ptolomée appelle Sinna. SINNADE, ville de la Turquie, en Asie, dans l'Anatolie, vers la source du Sarabat, environ à quinze lieues d'Apamis, du côté du nord, en latin Sinnada. C'étoit autrefois une ville archiepiscopale, & fort grande; mais aujourd'hui elle est très-peu considérable. SINNAUS, lac d'Afie: Pline, 1.2, c. 103, dit que la grande quantité d'absinthe, qui croît aux environs de ce lac, rend ses eaux ameres. Le pere Hardouin remarque qu'au lieu de Sinnaus, quelques manuscrits portent Sannaus, d'autres Annaus, Innaus, ou Amaus, & il semble soupçonner que ce lac étoit voisin de la ville de Synaus, que Ptolomée place dans la grande Phrygie. 1. SINNING, ville la Chine, dans la province de Quangtung, au département de Quangcheu, premiere métropole de la province. Elle est de 4d 39' plus occidentale que Pekin, sous les 22d 18' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. 2. SINNING, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Queicheu, fixiéme métropole de la province. Elle est de 9t 32' plus occidentale que Pekin, sous les 31d 47' de latitude septentrionale. 3. SINNIG, ville de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Paoking, neuviéme métropole de la province. Elle est plus occidentale que Pekin de 6d 28', par les 27d de latitude. Atlas Sinenfis. SINNIPSENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, no. 133, où Villaticus est dit episcopus plebis Sinnipsensis. On ignore de quelle province étoit ce siége. SINNUARITENSIS, siége épiscopal d'Afrique, selon la conférence de Carthage, no. 132, où Stephanus eft dit episcopus plebis Sinnuaritenfis. Ce siége étoit dans la province Proconfulaire, felon la notice des évêchés de cette province, qui écrit Sinnuarensis ou Sinnarensis ; d'ailleurs Victor episcopus municipii Sinna, souscrivit au cinquiéme concile général, avec les évêques de la province Proconfulaire. 1. SINO, riviere du royaume de Naples. Voyez SENNO. 2. SINO, (riviere de) riviere d'Afrique, en Guinée, sur la côte de Malaguette. Elle vient de fort loin, du côté dunord, & a fon embouchure à l'est de celle de Sanguin, dont elle est éloignée de douze lieues.* Côte de Guinée par M. Bellin, 1746. SINOESSA, ville de Sicile, selon Etienne le géographe, qui entend fans doute la ville de Sinuessa, située dans cette partie de l'Italie, à laquelle quelques auteurs ont donné le nom de Sicile. SINONIA, ifle de la mer de Thyrrène, selon Pompomius Mela, 1. 2, c. 7, & Pline, 1. 3, c. 6. On croit que c'est à présent l'ifle de Sanone, aux environs de Gaëre. 1. SINOPE, ville de l'Afie mineure, dans la Paphlagonie, à quarante stades d'Armene, selon Arrien, & cinquante, felon Strabon. Polybe, 1. 4, c. 57, dit qu'elle étoit située au commencement d'une péninsule, dont elle occupoit l'isthme, large de deux stades, & que le reste de la péninsule demeuroit vuide. Strabon ajoute qu'à chaque côté de l'isthme, il y avoit un bon port. Cette ville étoit si ancienne, que Strabon, 1. 12, p. 545, ne fait point difficulté de remonter son origine jusqu'au tems des Argonaures. Apollonius prétend qu'elle avoit pris le nom de la fille d'Asopus, & même Valerius Flaccus semble dire qu'elle fut bâtie dans ce tems-là : lustre des Milésiens, qui, voyant la commodité du lieu; & l'imbécilité des habitans, s'emparerent de Sinope, & y envoyerent une colonie, d'où les Milésiens furent regardés comme les fondateurs de Sinope. Strabon dit positivement, ἔκτισαν αυτὴν Μιλήσιοι, Milesii eam [ Sinopen ] condiderunt. Xénophon, 1.6, poft principium, se contente de dire que les habitans de Sinope font une colonie de Milésiens. On lit la même chose dans Diodore de Sicile, 1. 14, c. 32, qui ajoute que cette colonie située dans la Paphlagonie, acquit une grande autorité dans ces quartiers. En effet, sa puissance fut fi grande, qu'elle envoya des colonies à Cerasunte & à Trapéfunte, deux villes célébres, dans le Pont. Elle devint colonie romaine, selon Strabon & Pline, appuiés par diverses médailles, sur l'une desquelles on lit : COL. JUL. SINOPE. Une médaille de Caracalla porte ces mots : C. J. AU. SINOPE; c'est-à-dire, colonia Julia Sinope; & sur une médaille de Geta, il y a C. J. F. SINOPES, colonia Julia felicis Sinopes. Sinope étoit évêché dans le cinquiéme siècle, sous la métropole d'Amafie. * Cellar. Géographie ant. 1. 3, c. 8. Commainville, Table des évêchés. La position de Sinope est si bien marquée dans Polybe & dans Strabon, qu'il n'est pas permis d'ignorer que cette ville occupe l'isthme d'une presqu'isle d'environ fix milles de circuit, terminée par un cap considérable. Cependant Sinope est représentée dans nos cartes sur une plage toute découverte, sans qu'on y remarque aucun port, quoiqu'elle en ait deux fort bons, & bien décrits par Strabon. Une situation si avantageuse invita sans doute à y bâtir une place. Les habitans de Sinope entreprirent de fortifier toutes les avenues de leur cap, pour s'opposer aux entreprises de ce Mithridate, qui, suivant Polybe, descendoit d'un des sept Perses, qui firent mourir les Mages, & qui gouvernoit le pays que Darius avoit donné pour récompense à ses ancêtres, sur la côte du Pont-Euxin. C'étoit peut-être le même Mithridate fondateur du royaume du Pont. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas le confondre avec le grand Mithridate Eupator, fils de Mithridate Evergéte. Eupator naquit à Sinope, y fut élevé, l'honora de ses bienfaits, la fortifia, en fit la capitale de ses états, & Pompée l'y fit enterrer. Les Romains y envoyerent une colonie, qui occupa une partie de la ville & de la campagne. Cette campagne est encore aujourd'hui telle que Strabon l'a dépeinte, c'est-à-dire, que le terrein, qui est entre la ville & le cap, est rempli de jardins & de champs. De Tournefort a rapporté de ce pays là une médaille, sur un des côtés de laquelle paroît une tête, qui semble être celle d'un général romain: au revers est une corne d'abondance, qui marque les richesses que les ports de Sinope y attiroient. Elle est placée entre les deux bonnets de Castor & de Pollux ; & ces bonnets, qui sont surmontés d'autant d'étoiles, nous apprennent que ces enfans de Jupiter & de Leda favori foient la navigation des Sinopiens. Les colonies, qu'ils avoient fondées, marquent que leur puissance sur mer s'étendoit bien loin. Mais il n'y a rien de plus glorieux pour cette ville, que les secours qu'elle donna au reste de l'armée des dix mille Lacédémoniens, dont la retraite fait un des plus beaux morceaux de l'histoire grecque. Les Sinopiens affecterent même sous les empereurs romains de conserver à leur ville le nom de colonie romaine. Patin nous a donné le type de deux médailles, dont les légendes en font mention : l'une est la tête de Caracalla, & l'autre celle de Geta. Celle-ci a pour revers un poisson, & rappelle naturellement l'idée du grand commerce de poiffon, qu'on fait encore aujourd'hui dans cette ville. Hormis les cables & les cordes qu'on y charge pour Conftantinople, on n'y trafique qu'en salines & en huile de poiffon. Les principales salines font les maquereaux & les pélamides ou jeunes thons. Les huiles se tirent des dauphins & des veaux de mer. A l'égard de la médaille de Caracalla, elle représente Pluton à demi-couché sur un lit: sa tête est chargée d'un boisseau; un aigle s'appuye sur sa main gauche, qui est fermée, & il tient de la droite une haste pure; c'est-à-dire, une lance sans fer. Tacite, après avoir parlé des prétendus miracles de Vespasien, qui avoit rendu la vue à un aveugle, & fait marcher un estropié dans la ville d'Alexandrie, raconte de quelle maniere la statue de Pluton, ou de Jupiter de Sinope, fut transportée à Alexandrie par ordre de Ptolomée, premier roi d'Egypte. Ce prince envoya une célébre ambassade au roi de Sinope, appellé |