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par l'océan. Les anciens n'ont point marqué distinctement en combien de peuples se divisoit la nation des Sitons. Cependant comme Ptolomée place les Chadini dans la partie occidentale de la Scandinavie, on ne peut guère se dispenser de les mettre au nombre des Sitons. Les Bergii de Pline peuvent aufli être compris sous ce nom général, de même que les habitans de l'isle de Nerigon. Dans la fuite le nom des Sitons fut changé en celui de Normands qui leur fut commun avec les Suions; & on vint enfin à les appeller Norvegiens, nom sous lequel ils font encore connus aujourd'hui. Ces peuples, dit d'Audifret, anc.géogr. 1. I, vivoient dans un grand déréglement avant que Norus, fils d'Humblus, roi de Suéde, les eût subjugués. Il les ramena par sa douceur & par fon adresse, & leur imprima d'abord la crainte des Dieux. Il leur fit une forte de religion, & afin de les mieux retenir dans le devoir, il leur prescrivit des loix, leur apprenant par des instructions & par des exemples à régler leur vie. La mort de ce prince fit naître plusieurs petits royaumes, dont le partage causa de grands différends; de forte que les Sitons lalfés des guerres civiles, abandonnerent leur pays, & commencerent à courir les mers sous le nom de Norvégiens. * Spener, Not. Germ. ant. 1. 4, c. 7.

SITOPHAGI. Voyez MEGASA.

SITOUY, riviere de l'Amérique septentrionale, dans la Louisiane. C'est le bras méridional par lequel la riviere des Akaufas se jette dans le Mississipi, à dix huit lieues au nord de l'Ancepercée, & à sept lieues au midi du bras septentrional de la même riviere des Akausas.

SITTACA. Voyez SITACA. SITTACENE, contrée d'Afie, dans l'Assyrie: Ptolomée, l. 6, c. 1, la place près de la Sufiane. Pline, 1.6, c. 27, qui dit qu'on appelle aussi cette contrée Arbelitis & Palastina, lui donne des bornes fort étendues: Inter has gentes atque Mesenem Sittacene eft eadem Arbelitis & PaleStine dicta. Cependant les autres auteurs diftinguent la Sittacène de l'Arbelitide. Dans le chapitre 26, Pline met la Sittacène, la Sufiane & la Perside au nord de la Médie. Strabon, 1. 16, écrit Suetane, au lieu de Sittacène. Il nous apprend que, pour aller de Babylone à Suse, on traversoit toute cette contrée. Dans le livre précédent il dit qu'originairement on l'appelloit Sitacène; mais que dans la fuite on lui donna le nom d'Apolloniatide.

SITTACENI, peuples d'Asie, dans la Sarmatie Afiatique. Strabon, 1. 11, p. 415, les met au nombre des peuples qui habitoient sur le bord des Palus Méotides.

SITTAPHIUS. Ptolomée nomme ainsi un champ de l'Afrique propre, & le met au midi du pays des peuples Sabubures. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Sitaphius, au lieu de Sittaphius.

SITTARD, ville d'Allemagne au duché de Juliers, & aux confins de celui de Limbourg. Cette petite ville située sur une petite riviere environ à une lieue de la Meuse, & à sept lieues au midi de Ruremonde, fut presque toute ruinée en 1677. * Samson, Atlas.

SITTEBERIS, ville de l'Inde, en deça du Gange, selon Ptolomée, 1.7, 0.2.

SITTI, vallée de l'isle de Candie, remarquable pour fon affiette & pour sa fertilité. Elle est entre des montagnes fort hautes & rudes, & n'a que deux entrées très-étroites & très-difficiles, qu'un petit nombre de gens peut garder & défendre contre une grande armée. Le dedans a plusieurs fontaines, arbres, vignes, & champs labourables; de forte que cette vallée peut nourrir plusieurs milliers d'hom. mes. Cette vallée est, selon les apparences, ce que lel pere Coronelli, dans sa carte de l'ifle de Candie, nomme Campo Sihitti. Dans ce cas la vallée de Sitti seroit dans la partie orientale du territoire de Candie.

SITTIANI. Voyez CIRTA.

SITTICI. Voyez SITIPHA.

SITTINGBORN, bourg d'Angleterre, au comté de Kent, à quinze milles de Cantorbery. Ce bourg tire tout fon luftre du grand nombre de monde qui y passe; car il est sur la grande route de Londres. A quatorze milles de Sittingborn on trouve la ville de Rochester. * Délices de la Grande Bretagne, p. 826.

SITTINGEN, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, dans la haute Carinthie, au diocèse de Gorice.

SITTOCATES, fleuve de l'Inde : Arrien, in Inditis, le compte au nombre de ceux qui se jettent dans l'Indus.

SITUA, ville de l'Asie, dans la Paphlagonie, selon Ptolomée, 1.5, c. 4. Le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Titua au lieu de Situa.

SITZU, province du Japon. Voyez l'article JAPON.

SIVA, ville de la Cappadoce. Ptolomée, 1.5, c. 6, la marque dans la préfecture de Cilicie. Cette ville est appellée Sina dans le manuscrit de la bibliotheque palatine. C'est peut être la ville Sinos de l'itinéraire d'Antonin.

1. ŠIVAS, ville de la Turquie, en Asie, dans l'Anatolie, à deux journées de Tocat, vers le midi: Sivas eft cheflieu d'un gouvernement d'où dépend Tocat, qui est cependant une ville plus considérable. Il y a à Sivas un bacha & un janissaire aga. Les Grecs de cette province payent quatre mille billets de capitation. Sivas, felon la tradition du pays, est l'ancienne ville de Sebaste, que Ptolomée & Pline placent dans la Cappadoce. Elle est peu de chose aujourd'hui, & ne seroit presque pas connue si le bacha n'y faisoit sa résidence. Ducas, qui a écrit l'histoire Bysantine depuis Jean Paléologue jusqu'à Mahomet II, affure que Bajazer prit Sivas en 1394: Tamerlan l'affiégea peu de tems après. Il fit creuser les fondemens des murailles de la pla. ce, & les fit foutenir par des piéces de bois, à mesure qu'on en tiroit des pierres. Les ouvriers passoient par des fouterreins, dont l'ouverture étoit à plus d'un mille de la ville, sans que les habitans en euffent aucun soupçon. Lorsque l'ouvrage fut fini, il les fit sommer de se rendre: Comme ils ignoroient ce qui se passoit hors de la ville, ils refulerent; alors Tamerlan fit mettre le feu aux piéces de bois qui foutenoient les murailles, entra dans la ville lorsqu'elles furent abattues, & fit paffer la garnison & les habitans au fil de l'épée. La ville fut rafée, & on ne l'a pas rétablie depuis, quoiqu'elle ait conservé sa dignité. * Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 174.

Les tables arabiques donnent à Sivas 71d 30' de longitude, & 39d 30' de latitude septentrionale dans le quinziéme climat, & dans le pays de Roum, qui eft proprement la Natolie, sous la même latitude que Césarée de Cappadoce, qui est plus à l'occident de deux degrés & demi de longitude. * D'Herbelot, Biblioth. or.

Les histoires turques portent, qu'elle a été bâtie par Alæddin Caïobad, sultan des Selgiucides de la dynastie de Roum. Mais il y a apparence qu'elle fut seulement rétablie & réparée par ce sultan; car cette ville est fort ancienne.

Sivas fut prise par les Mogols ou Tartares, l'an 640 de l'hégire, fur le sultan Gaïatheddin Caïkhofrou, sultan de Selgiucides de Roum. Mais comme cette ville se rendit par composition, les Mogols donnerent la vie aux habitans, & fe contenterent de la piller, & d'en démolir les murailles.

de

2. SIVAS, contrée de la Turquie, en Asie, dans l'Anatolie, & l'un des gouverneurs généraux ou berglerbeglics l'Anatolie. Elle est entre les gouvernemens de l'Anatolie, de la Caramanie, de Marasch, d'Erzeruın, de Trebizonde & la mer Noire. La plus grande partie de l'Amasie d'aujourd'hui, & de l'ancienne Cappadoce, s'y trouve renfermée. Le sieur Ricaut, dans son état présent de l'empire ottoman, 1.4, écrit Livas, au lieu de Sivas, & compte dans le gouvernement de Beglerbeg,

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L

!

SIVATA, ville de l'Asie mineure, dans la Galatie, selon Prolomée, 1.5, с. 4.

1. SIUCHEU, ville de la Chine, dans la province de Suchuen, où elle a le rang de quatriéme métropole de la province. Elle eft de 12d 26' plus occidentale que Pekin, Tous les 29d 13' de latitude septentrionale. Cette ville est arrosée des Heuves de Kiang & de Mahu, qui y mêlent leurs eaux à l'orient, & apportent une grande commodité aux habitans qui y trafiquent. Au couchant elle est mouillée d'un lac qui a quarante ftades de longueur. Ses bâtimens font confidérables: fon territoire, quoique rude, eft fertile & abondant en toutes fortes de grains & de fruits. Il y a par-tout grand nombre de roseaux ou canes d'Indes, & beaucoup de perroquets, & autres oiseaux parlans. * Atlas Sinens. Amb.ff.de des Hollandois, p. 254.

Anciennement le territoire de cette ville fut appellé Jungcheu, par les rois de Sui; la forteresse de Tanga lui donna le nom de Nanki ; & il reçut de celle de Sunga le nom qu'il porte aujourd'hui. Il y a dix villes dans le département de cette métropole, savoir:

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Au nord-est de cette ville, on voit un pont fait de trentecinq grands navires attachés ensemble avec de très-grofles chaînes de fer. La ville de Siucheu eft encore remarquable, parce que ce fut là que le premier de la famille de Hana s'ouvrit le chemin pour s'emparer de l'empire, après s'être rendu maître de la cité de Poi. * Atlas Sinenfis.

SIVEH, petit pays de l'isle de Madagascar. Il s'étend en droite ligne, l'espace de quatre lieues le long de la mer. Ce pays eft fort pauvre & fterile, & il n'y a qu'en quelques endroits dans les bois que l'on trouve de l'eau douce. Les habitans fement rarement des pois & des fêves, ne vivant que de laitage, de racines & de fruits, & fur-tout de celui de tamarin. Four empêcher qu'il ne leur agace les dents, ils le broyent avec des cendres, & en font des pelotes qu'ils avalent. De même pour ôter l'acidité du citron, ils le falent quand ils en veulent manger : la plupart le font cuire dans le feu, comme on fait cuire une pomme, & ils le mangent avec du sel.* Flacourt, Hift. de l'isle de Madagas

car, c. 14..

SIVEL. Voyez SUEL.

SIVEN, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département d'lungping, huitiéme métropole de la province. Elle eft 1d 30' plus occidentale que Pekin, sous les 40d 30' de latitude. Cette ville est une forteresse considérable par fa grandeur, par sa force, par le nombre de ses habitans, & par fa garnison. Les autres forteresses de la province dépendent en quelque forte de celle de Siven, qui leur fournit des foldats pour leur garde. On tire des monts voisins du marbre, du porphyre & du crystal très-luisant. * Atlas Sinens

SIUENPING, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chucheu, septième métropole de la province. Elle est de 2d 41' plus orientale que Pekin, sous les 28d 25' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

ŠIVERSHAUSEN, bourgade d'Allemagne, dans la baffe Saxe, & dans l'évêché de Hildesheim, à une petite distance de Peina, felon Corneille, Dict. qui ne cite point fon garant: Jaillot, Atlas, met cette bourgade dans le duché de Lunebourg, aux confins de l'évêché de Hildesheim, entre les rivieres d'Awe & de Fuse; & il écrit Swershausen au lieu de Sivershaufen. Ce lieu est remarquable par la ba

taille sanglante qui s'y donna le 7 de juillet 1553, entre Albert margrave de Brandebourg, & Maurice électeur de Saxe. Le premier y fut défait, & Maurice y reçut plusieurs blessures, dont il inourut peu de jours après.

SIVERTOUN, bourg d'Ecofle, dans le comté de Cuningham, sur le bord de la riviere d'Aunock, environ à fix.milles d'Irrwin, en tirant vers l'orient. * Bluew, Atlas.

SIVITA, ifle de la mer lonienne, près de l'Albanie, fur la côte méridionale de l'isfle de Corfou. C'est l'ifle Sibota ou Sybota des anciens.

SIUKEN, ville de la Chine, dans la province de Xanfi, au département de Taiyven, premiere métropole de la province. Elle est de sa o' plus occidentale que Pekin, sous les 384 17' de latitude septentrionale. * Atlas Sinens.

SIUL, lac de la Chine, dans la province d'Iunnan. Ce lac, fur lequel est bâtie la ville de Chao renferme trois montagnes, qui forment trois ifles, & neuf golfes ou détroits, fans compter quelques autres islettes, toutes plates & fertiles, qu'il environne. Il produit la grande riviere de Mosale, qui après avoir distribué ses eaux à la province d'lunnan, les porte au royaume de Tunking, groflies de celles de plusieurs autres rivieres. * Ambassfade des Hollandois à la Chine.

SIUM, ville que Jornandès met au voisinage de la Thrace. Quelques exemplaires portent Prium au lieu de Sium.

SIUN, ville de la Chine, dans la province de Pekin, au département de Taming, septiéme métropole de la province. Elle est de 3d o' plus occidentale que Pekin, sous les 364 30' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis

SIVORANGUM, nom d'une maison de campagne dont parle Sidonius Apollinaris, 2 Epistol. ad Domitium. Vinet lit Vorangum, & un manuscrit confulté par Ortelius porte Voroangum. Il paroît que cette maison de campagne étoit au voifinage de la ville de de Nismes.

SIUPH, ville d'Egypte. Hérodote, l. 2, dit qu'elle étoit de la Tribu Saitaine, & que c'étoit la patrie du roi Amalis.

SIUR, port de l'Afrique propre, dans le golfe de Numidie. Ptolomée, 1.4, c. 3, le marque entre le petit Collops, & les promontoires d'Hippus.

SIVRANA, fortereffe de l'Espagne, dans la Catalogne, à l'orient, & fur la même riviere que Pobledo. Elle est située dans les montagnes parmi des rochers, qui en rendent l'accès fort difficile. Ce château a fervi long-tems de prison à un prince de Salerne, qui devint enfuite roi de Naples, sous le nom de Charles II. * Délices d'Espagne, p. 594.

SIVRAY ou CIVRAY, ville de France, dans le Poitou, sur la Charente, à trois lieues de sa source, & à dix au midi de la ville de Poitiers, sur le chemin d'Angoulême. L'église paroissiale de cette petite ville est dédiée à S. Nicolas. Outre cette église, elle a un couvent de capucins, & un de religieuses ursulines. Les religionnaires y étoient autrefois en très-grand nombre, à cause d'un temple qu'ils y avoient. Il y a à Sivray une sénéchauffée royale. Cette ville est le chef-lieu d'un comté auquel elle donne fon nom, & qui eft composé de cinq baronnies qui font :

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kin, sous les 26a 27' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis.

SIXENA, village d'Espagne, dans l'Aragon, au comté de Ribagorça, sur la riviere d'Alcana, à cinq lieues de Balbastro vers le couchant. Il y a dans ce village un célébre monastère de filles, ordre de saint Jean de Jerufalem; ce fut la reine Sancha, fille d'Alphonse, roi de Castille, femme d'Alphonfe fecond roi d'Aragon, surnommé le Chaste, qui fonda & dota richement ce monastère de dames de l'ordre de S. Jean de Jerufalem, pour y recevoir les pauvres demoiselles. Après la mort du roi Alphonse, mari de Sancha, cette princesse se retira avec sa fille Douce, dans ce monastère. Elles y prirent l'habit de même que quelques autres daines du sang royal. Blanche fille de Jacques second, roi d'Aragon, a été supérieure dans ce monastère: il a été bâti en un lieu spacieux, & ceint de murailles, en forme de citadelle. La prieure a fon palais à part, richement orné. Ces dames portent une croix blanche, & la prieure a la grand'croix fur l'estomac. Quand elle meurt, on fait les obseques pendant sept jours; enfuite on rompt le sceau de ses armes. Les dames d'Aragon & de Catalogne, qui entrent dans cette maison, doivent être d'une race si illuftre & fi ancienne, qu'il ne foit pas nécessaire de faire preuves de noblesse. Les autres les font à la maniere des chevaliers. Quand ces daines font au cheur, elles portent de grands manteaux, & un fceptre d'argent à la main. La prieure confere tous les bénéfices cures de ses terres, & donne l'obédience à tous les prêtres. Elle visite ses terres avec les dames ses allistantes, & se trouve aux chapitres provinciaux de l'ordre en Aragon, où elle a féance & voix comme les chevaliers. Ces dames sont obligées par leur institut de seconder par leurs prieres, & de travailler, autant que leur sexe le leur peut permettre, à l'exaltation de la foi catholique. La formule dont on se sert pour recevoir les dames de cet ordre a quelque chose de particulier. Voici comme en parle le commandeur de Naberat, dans l'instruction qu'il nous a laiffée sur ce sujet. Après avoir béni les habits & le voile de la future professe, & lui avoir fait quelques questions, le recevant lui présente un chapelet, lui difant: >> Prenez ce >> rofaire au nom de Dieu, Pere, Fils, & faint Esprit, avec >> lequel vous prierez pour l'augmentation de cette facrée >> religion; pour la prospérité de monseigneur le sérénissime >> grand maître, & de tous les freres chevaliers: pour la vic>> toire contre le Turc, les infidéles, & les perfecuteurs de >> l'église de Dieu; & offrirez l'ame à Dieu, & le corps aux >> fatigues de ce monde, pour le service de Notre Seigneur >>> Jesus-Chrift, & Dieu vous en fasse la grace. La pureté de >> ce rosaire fignifie que la religieuse doit être pure & nette >> de tout vice; car l'honnêteté est toujours accompagnée de >> quatre vertus ; la prudence, la justice, la force & la tem>> pérance. Réveillez-vous, ma sœur, & ne dormez point >> aux vices; mais foyez vigilante à la foi de Jesus-Chrift en >> la bonne & louable renommée, & attentive aux prieres » & oraisons. »La nouvelle professe ayant entendu la messe, & communié, on l'interroge sur les points suivans. 1°. Si elle a fait vœu dans quelque autre religion. 2°. Si elle a conclu mariage avec quelque homme. 3o. Si elle doit quelque grotle somme d'argent. 4o. Enfin si elle a conmis quelque homicide. On lui déclare ensuite que si elle a quelqu'un de ces défauts, dès qu'on l'aura découvert, on la chaflera honteusement de l'ordre, mais que si elle en est exempte, on la reçoit benignement. Le recevant ajoute: >>> Selon la réforme >> de nos ftatuts, nous ne vous promettons autre chose que >> pain & eau, & humble vêtement. >> Après plusieurs autres cérémonies, la foœur fait ses vœux en ces termes: Je N. promets & fais vœu à Dieu Tout-Puissant, & à la Vierge Marie sa mere immaculée, & à Saint Jean Baptiste notre patron, d'observer ponctuellement obedience à quelque religieuse que ce soit de l'ordre, qui par la religion me sera donnée pour supérieure, vivre fans propre, & être chaste, selon la regle de ladite religion. On lui marque enfuite quelques-unes de Tes obligations. On lui met ensuite le cordon sur la tête en prononçant ces paroles: Accipe, foror fanctum velum virginibatis quod te conducat ad vitam æternam in facula faculorum. Amen. C'est-à-dire : Recevez, ma fœur, le fait voile de la vuginité, qui vous conduise à la vie éternelle aux fiécles des fiécles. Amen. * Hiftoire des ordres militaires, p. 253,

t. 2.

SIXFOURS, petite ville de France, fur la côte de Provence, à l'ouest de Toulon, avec une collégiale fondée l'an

1650. Quelques-uns croyent que c'est la Taurentum d'An

tonin.

SIXMILEWATER, riviere d'Irlande, dans la province d'Ulfter. Elle arrose le comté d'Antrim, où elle se jette dans le lac de Neaugh. La ville de Connor ou Conner, est située à l'embouchure de cette petite riviere. * Dél. de la Gr. Br. p. 1573 & 1577.

SIXUS, ville qu'Etienne le géographe donne aux Maftieni, qui paroissent des peuples d'Afrique.

SIZALISCA, riviere de Gréce, dans la Livadie, anciennement Pliftus. Elle a sa source près des ruines de Delphes, & se décharge dans le golfe de Salona, qui est une partie de celui de Lépante. Spon, dans son voyage de la Grèce, l. 4, donne un autre sentiment touchant la source de cette riviere. En décrivant le mont Parnafle, il dit qu'après avoir visitéla cime des deux croupes de cette montagne, & s'être avancé cinq ou fix milles vers le nord dans des fonds de valons & de bocages de pins fort agréables, il entra dans une plaine de sept à huit milles de tour, toujours cependant fur la montagne.Il y vit une des plus belles sources du monde, qui poufle deux ou trois bouillons de la grotleur de la tête, & fait en fortant un ruisseau de sept à huit pieds de large, qui roule deux ou trois cents pas parmi les cailloux, & se va jetter dans un étang au milieu de la plaine. Les Grecs appellent cette fontaine Drofenigo. L'eau en est fraîche, & aufli bon. ne à boire que celles de Delphes. Elle coule toute l'année; mais elle a moins d'eau au printems qu'à l'ordinaire. L'étang se déborde de tems en tenis par les pluies, & par l'abon dance de cette fontaine. Il se décharge par un autre ruisseau qui en fort & se va engoufrer par une ouverture étroite sous le rocher. On tient, pourfuit Spon, que c'est la même eau qui reffort au dessous de Caftri, & qui fait la petite riviere de Sizalisca. » Nous vimes, ajoute-t-il, l'endroit ; mais le >> lit du ruisseau étoit à sec, si ce n'est qu'il y avoit un peu >> d'eau sous le gravier. >> Baudrand, Dict.

SIZARA, on ZIZARA. Etienne le géographe dit que les Syriens appelloient ainsi la ville de Larille de Syrie.

SIZORUM, ville épiscopale de la Carie, selon la notice de Leon le Sage.

SIZUN, ifle de France, sur la côte de la Bretagne, au diocèse de Quimper, à trois lieues de la terre ferme. Elle est à fleur d'eau, & à tout moment en danger d'être submergée. On n'y recueille que de l'orge, & même en si petite quantité qu'à peine suffit-il pour nourrir les habitans trois mois de l'année. Les habitans ne vivent le reste du tems que de racines & de poisson. Malgré sa stérilité, la falubrité de l'air, & la liberté avec laquelle on y vit, font qu'elle est habitée. Vers le milieu du dernier siécle les habitans de cette ille n'avoient ni prêtre, ni sacrifice, ni sacrement. Ce fut le pere Maunoir, jésuite, qui, par une imitsion qu'il y fit, les tira de l'ignorance, & de l'irréligion dans lesquelles ils vivoient. Corneille dit, dans son dictionnaire géographique, qu'on trouve encore dans cette ille un grand nombre de médailles anciennes, ce qui fait connoître qu'elle a été autrefois considérable; mais, comme il ne cite aucun garant, & que je n'ai rien oui dire de semblable, je ne fai fi on on doit l'en croire sur sa parole. Corneille ajoute que ce qui la rendoit sur-tout fameuse, c'étoit l'oracle d'une divinité, dont neuf prêtres étoient consultés par les peuples. * Piganiol, Desc. de la France, t. 5, p. 240.

L'ifle de Sizun est d'un accès fort difficile, & l'on n'y peut arriver qu'en paflant un bras de mer extrêmement dangereux, appellé le Raz de l'Isle.

SIZYGES, peuple de la Sérique. Ptolomée, 1.6, c. 16, le place vers le nord, entre des peuples anthropophages & les Annibi.

GEN.

1. SKAGEN, SKAU, Ou SCHAGEN. Voyez SCHA

2. SKAGEN, lac de Suéde, dans la province de Vermeland, à l'occident de la Nericie, au nord de la WestroGothie, & à l'orient du lac Waner, dans lequel il se décharge par un émissaire, appellé la riviere de Gulspang. Le lac Skagen est formé par plusieurs petites rivieres groflies des eaux de divers lacs, & qui se ratsemblent dans un seul lit, près de Carlskoy. De l'Isle marque ce lac dans sa carte des couronnes du nord ; mais il ne le nomme point.

SKAMMADEL, lac d'Ecosse, dans la province de Lorue. C'est le moins petit des trois lacs qui se trouvent dans

cette

1

cette province, & il y a dans ce lac une isle. * Dél. de la Gr. Bret. p. 1364.

SKAR OU SKARA, ville de Suéde, dans la Westrogothie, (a) environ à deux lieues au midi du lac Waner, à la droite de la riviere Lida, avec évêché. On prétend qu'elle doit sa fondation & fon nom à Scarin, dix-neuviéme roi des Goths, qui la fit bâtir dans un lieu naturellement fortifié par des marais & des lacs. Dans le tems qu'elle étoit la résidence des rois Goths, elle fut célébre, (5) & on a des preuves de son ancien lustre dans les ruines du palais royal, appellé Aaranes, dont la situation, les murs & la structure font juger que c'étoit un des plus superbes palais, non-feulement du nord, mais même de l'Europe. Ce fut dans ce palais que faint Sigfrid, archevêque d'Yorck, baptisa le roi Olaiis-Schotkonung en 955. Ce prélat avoit été envoyé en Suéde par Mildred ou Eldred, roi d'Angleterre, pour y prêcher l'évangile. Aujourd'hui la ville de Skara est fort déchue de son ancienne splendeur du tems d'Adam de Brême, elle étoit encore la métropole de la Westro Gothie. Au voisinage du lac Wamer & de l'ancien palais, dont il vient d'être fait mention, on voit la montagne KINDAKULLE, qui est fort élevée, & fur laquelle on trouve de toutes fortes d'herbes & de plantes, fi on en excepte la vigne. Tout y naît naturellement: les fruits y viennent en abondance; & cette montagne qui peut paffer pour une des plus fertiles du nord, est aufli une des plus agréables par la douceur du ramage d'une infinité d'oiseaux qui s'y rassemblent. (a) De l'Isle, Atlas. (b) Zeyler, Descr. Sueciæ.

SKARE-FIELD OU SKARS-FIELL, montagnes de la Norwége, dans le gouvernement de Drontheim, aux confins de la Suéde. Leur étendue est de plus de quarante lieues du septentrion au midi. On les appelle autrement Daare-Field. Voyez DAARE-FIELD. * De l'Isle, Atlas.

SKEEN, bourgade de la Norwége, au gouvernement d'Agerhus, à la droite de la riviere de Lougen, environ à quatre lieues au nord occidental de Tonsberg. Skeen est remarquable par ses mines de fer & de cuivre. On y en découvrit une d'argent sous le regne de Christian IV; mais il faut qu'elle foit peu considérable, puisqu'on n'y travaille pas. * De l'Isle, Atlas. Corneille, Dictionnaire.

SKELBO, château d'Ecosse, dans la province de Dornoch, près de l'embouchure de la riviere d'Uns ou d'Unes, qui le baigne. * Délices de la Gr. Br. p. 1386.

SKELMALIERE, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des huit qui composent le comté de Wexford. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. 3.

SKELTON, château d'Angleterre, dans Yorckshire, au quartier appellé North-Riding, derriere & au fud-ouest de Skengrave. Skelton est un ancien château, qui apparte noit autrefois à la noble maison de Brus, d'où étoient descendus les derniers rois d'Ecosse. * Délices de la Gr. Bret. p. 196.

SKENGRAVE ouSKINNIN-GRAVE, village d'Angleterre, dans Yorckshire, au quartier appellé North-Riding, à deux milles à l'orient de Gisburg. Ce petit village n'est remarquable qu'à cause d'une merveille de la nature qu'on y observe de tems en tems. Quelquefois au milieu d'un grand calme, dans le tems que la mer est unie comme une glace, & qu'on ne sent pas le moindre vent, on entend comme un grand bruissement qui se fait dans l'eau. Lorsque cela arrive, les pêcheurs n'ofent pas se hazarder d'avancer en pleine mer. En 1533 on prit sur la côte un triton, ou, si l'on veut, un homme marin, que l'on nourrit pendant quelque tems de poissons cruds. Il s'échappa enfin & retourna à la mer sans qu'on l'ait revu depuis. * Délices de la Grande Bretagne, p. 196.

SKENINGE SKENNINGE OU SCHENINGE. Voyez

SCHENINGE.

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SKIA, isle de la mer d'Ecoffe, & l'une des Westernes. Elle s'étend du nord-ouest au fud-est, à la hauteur du midi de la province de Ross. On lui donne quarante-deux milles de longueur & douze milles dans sa plus grande largeur. Elle n'est séparée du continent de l'Ecosse que par un petit détroit, qui en quelques endroits n'a pas plus de cinq à fix cents pas de large. Le grand nombre de golfes & de promontoires, dont elle est entrecoupée, qui ressemble à des aîles éployées, lui a fait donner le nom de Skianaka, qui, dans le langage des habitans du pays, signifie allée, mais l'usage a voulu qu'on l'appellât plus communément SKIA,

ce qui veut dire une aîle. Les quinze ou seize golfes qu'on y voit font tous abondans en harangs; & les cinq plus grandes rivieres dont cette isle est arrosée, font riches en faumons, quoiqu'on en trouve aussi dans quelques-unes des petites rivieres. Outre les golfes, elle a un lac d'eau douce au milieu duquel est une isle habitée. Le terroir de Skia est fertile en bled. Les pâturages y font fort bons, soit dans la plaine, soit dans les montagnes, qui sont couvertes de forêts peuplées de bétail. Les vaches qui paissent le long de la mer, se nourriffent entr'autres d'algue; & pour l'aller manger, elles ont l'instinct d'observer le tems que la marée se retire. Cette isle est bien peuplée. On y remarque cinq châteaux. Du côté du nord elle est bornée de quantité de petites ifles, dont les plus remarquables font Scalpa & Raarfa, qui ont tous deux des bois remplis de cerfs. * lices de la Grande Bretagne, p. 1447.

SKIALFANDA, riviere de l'islande. Elle a son cours dans la vallée de Bardarval, qui est la partie septentrionale de l'ifle, & se décharge dans l'Océan.

SKIDDOW, montagne d'Angleterre, dans la province de Cumberland, au nord du petit bourg de Keswik Elle se partage en deux croupes à fon fommet, & paffe pour la plus haute de l'Angleterre, comme celle de Scruffel en Ecofle, qui est vis-à-vis, pasle pour la plus haute de ce royaume là. Entre la montagne de Skiddow & le bourg de Keswick, le Darwent, au sortir du lac sur lequel le bourg est situé, reçoit une riviere, qui vient d'un autre lac, qui est aux frontieres de Westmorland. * Délices de la Gr. Bretagne, p. 297.

SKINOSA, ifle ou écueil de l'Archipel, à trois milles de Raclia, à huit milles de Cheiro, & à douze milles de Naxie. Cet écueil, qui a environ douze milles de tour, & qu'on a abandonné, est apparemment l'ifle Skinussa, que Pline, 1.4, 6. 12, marque près de Naxos & de Pholegandros. Les Grecs ne doutent pas que cette ifle n'ait pris son nom des Lentisques, (Σχῖνος, Lentiscus) dont elle est couverte, quoique cet arbre ne soit pas plus commun dans Skinosa que dans les isles voisines. Il ne reste dans Skinofa que des masures d'une ville ruinée, & parmi lesquelles on ne voit rien de remarquable. La ferule des anciens croît en abondance dans cette ille.

SKIPTON, ville d'Angleterre, dans Yorcshire, fur le chemin d'Yorck à Londres, près de la riviere d'Ar. C'est une jolie ville, avec un bon château. Elle est comme cachée au milieu des précipices & des bois, dont elle est environnée. Il se trouve dans son voisinage une fontaine salée & foufrée. Skipton a droit de marché.* Délices de la Grande Bretagne, p. 223.

SKIRES - PORTRUSH, ifles du royaume d'Irlande, dans la province d'Ulster, au comté de Londonderry. L'embouchure de la Banne est couverte de deux petites isles, dont l'une est nommée Skires Portrusch. Cette isle n'est presque autre chose qu'un rocher, au midi duquel les vaisseaux rencontrent une bonne rade de fix ou sept brasses de profondeur, où ils peuvent mouiller l'ancre en sureté. * lices de la Gr. Bret. p. 1580.

SKIRMONCKOGE, SKIERMONESKOEG OU SCHIERMOND, ifle des Pays-Bas, sur la côte septentrionale, de la Frise, environ à quatre milles du continent, vis-à-vis du canton d Oftdonger Adeel, dont elle est séparée par le canal de Lauwers, en latin Monicoga. Cette ifle, qui étoit autrefois plus près de la terre-ferme qu'elle n'est présentement, n'a qu'un seul village, avec une église. Son rivage est défendu par des montagnes de sable; & l'on prétend que la mer y jette bien souvent des baleines d'une grandeur excessive. On prend aussi force coquilles de mer dans le golfe, entre la terre-ferme & cette isle. L'air y est si tempéré, qu'on y peut garder pendant une année entiere du poisson, sans qu'il soit falé. Il est seulement seché au vent & au soleil : la plupart des habitans vivent de leur pêche, & ont beaucoup de peine à se garantir des corsaires en tems de guerre. On voit dans l'isle des lapins en très-grand nombre. * Samson, Atlas. Corneille, Dict. Davity, Ille de Skirmonckoge.

SKOFDE OU SKOD, bourgade de Suéde, dans la Westro-Gothie, sur la riviere de Tyda, à sept lieues du lac de Waner, & à pareille distance de la ville de Mariestad, vers le midi. * De l'Isle, Atlas. Baudrand, Dict.

SKOTZUF, felon Corneille, Dict. & STOzkow, selon Jaillot, Atlas, ville d'Allemagne, dans la Silésie, & dans Tome V. Ecce

'la dépendance de la principauté de Teschen. Cette petite ville, située sur la Wistule, entre Ustronie & Rudzica, a ses seigneurs particuliers, qui le font aussi de Schwartzwaffer, nommé autrement Strumen.

SKREENE, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des onze qui composent le comté d'Eastmeath. * Etat présent de l'Irlande, p. 38.

SKUL OU SKULA, montagne de Suéde, dans l'Angermanie, près du golfe de Bothnie, entre les rivieres d'Husa & d'Angerman. Elle est extrêmement haute & droite, & elle inspire de la frayeur à ceux qui la confiderent, parce qu'elle feinble menacer ruine. Au pied de cette montagne eit un bourg nommé WEDBYGGERA.

SKYRÖS, aujourd'hui Scio, isle de l'Archipel, à l'orient de la partie septentrionale de l'isle d'Eubée. (a) Les Pelasgiens & les Cariens en furent les premiers habitans, & Achille, comme on fait, y fit l'amour. Cette ifle n'est pourtant bien connue dans l'histoire, que depuis le regne de Lycomede, qui en étoit le maître, lorsque Thésée, roi d'Athènes, s'y retira pour y jouir des biers de son pere, Thésée en demanda la restitution, & follicita du secours auprès du roi contre les Athéniens. Cependant Lycomede, soit qu'il appréhendât le génie de ce grand homme, soit qu'il ne voulut pas se brouiller avec Mnesthée, qui l'avoit obligé de quitter Athénes, conduisit Thésée sur un rocher, fous prétexte de lui faire voir la succession de son pere, & l'histoire dit qu'il l'en fit précipiter; quelques-uns allurent que Théfée tomba de ce rocher en se promenant après avoir soupé. Quoi qu'il en soit, ses enfans, qu'il avoit fait pafler en l'ifle d'Eubée, allerent à la guerre de Troyes, & régnerent à Athénes après la mort de Mnesthée. L'ifle de Skyros devint célébre, dit Strabon, 1.9, p. 436, par l'alliance qu'Achille y fit avec le roi Lycomede, en époufant Deidanie, sa fille, dont il eut un fils nommé Neoptoleme, que l'on appella Pyrrhus, à cause de la couleur de ses cheveux. Il fut élevé dans l'isle; il en tira de vaillans (b) soldats, qu'il mena à la guerre de Troye, pour venger la mort de son pere. Les peuples de cette isle étoient fort aguerris. (c) Pallas étoit la protectrice du pays: son temple étoit sur le bord de la mer, dans la ville qui portoit le même nom que l'isle. On voit encore les restes de ce temple, qui consistent en quelques bouts de colonnes & de corniches de marbre blanc, qu'on trouve auprès d'une chapelle abandonnée, à gauche, en entrant dans le port de Saint-George. On n'y découvre aucune inscription, mais plusieurs vieux fondemens, joints à la beauté du porr, font connoître que la ville étoit dans cet endroit. Si ces vieux marbres ne sont pas des débris du temple de Pallas, ils doivent être au moins des restes de celui de Neptune, qui étoit adoré dans cette isle. Goltzius a donné le type d'une médaille, qui d'un côté représentoit Neptune, avec son trident, & de l'autre la proue d'un vaisseau.*(a) Tournefort, Voyage du Levant, t. 1, p. 171. (h) Servius in 3 Eneid. (c) Palladi littorea celebrabat Skyros honorum forte diem.

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Après la guerre de Troye, les Athéniens rendirent de grands honneurs à la mémoire de Thésée, & le reconnurent pour un héros : il leur fut même ordonné par l'oracle, dit Plutarque, in Thes. de rassembler les os de ce grand homme, & de les conserver avec respect. Marcian d'Héraclée assure que les habitans de Chalcis, ville capitale d'Eubée, s'établirent à Skyros, attirés apparemment par la bonté & par la commodité du port. Les médailles qu'on trouve affez souvent dans cette isle, établissent ce fentiment. Il y a quelques années, qu'en labourant un champ dans les ruines de la ville, on trouva une de ces médailles. Elle étoit frappée au coin des Chalcidiens, qui, quoiqu'habitans de Skyros, ne laissoient pas de retenir le nom de leur pays, pour se diftinguer des Pélasgiens, des Dolopes, & autres peuples, qui étoient venus s'établir à Skyros. Cette médaille étoit chargée d'une belle tête, dont le nom, qui étoit à l'exergue, paroissoit tout effacé; au revers, il y avoit une lyre. Comme cette piéce portoit le nom des Chacidiens, on n'auroit pas cru qu'elle eut été frappée à Skyros, si on ne l'y avoit déterrée. Plutarque remarque que les Dolopes étoient d'infignes pirates, dont quelques - uns ayant été condamnés à reftituer ce qu'ils avoient pris à des marchands de Thessalie, pour s'en dispenfer, ils firent savoir à Cimon, f fils de Miltiade, qu'ils kai livreroient la ville de Skyros, s'il se présentoit avec sa

flotte. C'estainsi qu'il s'en rendit le maître. Car il s'éroit contenté quelque tems auparavant de ravager cette isle. Diodore de Sicile, bibliot. historiq. 1. 20, p. 828, ajoute que dans cette expédition, l'isle fut partagée au fort, que les Pélasgiens l'occupoient auparavant conjointement avec les Dolopes. Cimon n'oublia rien pour découvrir le cercueil où l'on avoit enfermé les os de Thésée. La chose étoit difficile, dit Plutarque, in Thes. à cause que les gens du pays ne se payoient pas trop de raifon. Enfin, on s'apperçut, dit-on, qu'une aigle, avec son bec & fes ongles, gratoit la terre sur une petite colline. On y fit creuser, & on y découvrit le cercueil d'un homme de belle taille, avec une épée & une pique; Plutarque ne rapporte pas si c'étoient les armes d'un Athénien, d'un Carien, d'un Pélasgien, ou d'un Dolope. Cinon fit transporter ce cercueil à Athenes, quatre cents ans après la mort de ce héros. Les restes d'un ti grand homme furent reçus avec de grandes démonstrations de joie. On n'oublia pas les facrifices: le cercueil fut mis au milieu de la ville, & fervit d'asyle aux criminels. Skyros fut enlevée aux Athéniens pendant les guerres qu'ils eurent avec leurs voisins; mais elle leur fut rendue par cette fameuse paix qu'Artaxerxés, roi de Perse, donna à toute la Grèce, à la follicitation des Lacédémoniens, qui lui députerent Antalcidas pour l'obtenir. Après la mort d'Alexandre le Grand, Démétrius, premier du nom, furnommé le Preneur de villes, en grec Πολιορκήτης, résolut de donner la liberté aux villes de Gréce: il prit Skyros, & en chafla la garnison. Il n'eil pas nécessaire de dire que cette isle a été soumise à l'Empire Romain, & ensuite à celui des Grecs. André & Jérôme Gizi se rendirent les maîtres de Skyros après la prise de Conftantinople par les François & par les Vénitiens: elle passa sous la domination des ducs de Naxie. Guillaume Carcerio en fit la conquête, & la laissa à ses descendans: son petit fils Nicolas Carcerio, neuviéme duc de l'Archipel, en fit fortifier le château, avec beaucoup de soin. On voit encore les débris de ces fortifications, que les Turcs ont laiffé tomber en ruine. On découvre facilement pourquoi l'isle de Skyros reçut anciennement ce nom, qui fignifie en grec quelque chose de rude: tout le pays est hériflé de montagnes. Strabon en loue les métaux & les marbres ; mais on ne sait pas à présent s'il y a des mines dans cette isle. Cette isle, quoiqu'escarpée, est fort agréable & bien cultivée, eu égard au petit nombre de ses habitans, car on tient qu'il n'y a pas plus de trois cents familles, quoique l'isle ait soixante milles de tour. Les habitans payent tous les ans cinq mille écus au grand seigneur. Ils ont affez de froment & d'orge pour leur subsistance. Les François même y viennent quelquefois charger de ces grains. Les vignes font la beauté de l'isle; le vin en eft excellent, & il ne vaut qu'un écu le baril : on en transporte beaucoup en Morée. Pour de la cire, on y en recueille plus de cent quintaux ; le bois n'y manque pas comme dans les autres isles. Outre les taillis de chenevert, de lentisque, de myrthe & de laurier rose, il y a aussi de beaux pins. Dans la plaine qui va du port Saint-George au village, on trouve quantité d'éleagnus. On voit dans l'isle deux ports: celui où les vaisseaux ont coutume d'aborder est très-grand; on y peut mouiller presque par tout : mais outre ce port, il y a encore celui qu'on nomme le port des trois Bouches : il est fort bon; mais il a à son entrée deux écueils, dont l'un s'appelle la roche Taillée, & l'autre l'isle Plate. L'une de ces Bouches a pour traversier le nord-ouest & le sud-eft; l'autre a le nord-est & le tud-ouest, & la troisiéme l'ouest. Il n'y a qu'un seul village dans l'isle de Skyros; encore est-il bâti sur un rocher fort escarpe, & fait en forme de pain de sucre, à dix milles du port de Saint-George. Le monastère, qui porte le nom de ce saint, fait la plus belle partie de ce village, quoiqu'il n'y ait que cinq à fix caloyers, qui conservent avec grand soin une image d'argent, en feuilles très minces, cizelée grossierement, & représentant saint George & ses miracles. Cette feuille, qui a près de quatre pieds de hauteur, sur environ deux de largeur, est clouée sur une pièce de bois, qui a un manche comme une croix, & que l'on porte en façon de banniere. Les Grecs ont bien conté des fables au sujet de cette image. On peut encore dire : Grecia mendax. Les habitans de l'isle font tous du rir grec: ils ont un autre monastère sous le nom de faint Dimitre; mais il est petit & pauvre. Celui de faint George est aux caloyers de fainte Laure, qui

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