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vivent à Monte Santo, & ne députent pas les moins adroits de
leur couvent, pour entretenir les peuples dans la dévotion
envers faint George; fur tout ils prennent soin de bien
instruire l'aveugle ou celui qui le contrefait. Le cadi eft
le feul Turc qui soit dans l'isle: les admin strateurs font
obligés de faire payer sa rançon, en cas qu'il soit enlevé
par les corfaires. Les habitans en répondent, ils se met-
troient en devoir de le sauver, si on vouloit le faire pri-
fonnier. Le cadi cependant fait affez ce que veulent les
administrateurs; toutes les années on en nomme trois : ils
exercent bien la justice, fur-tout envers les femmes galan-
tes; car quand une dame est surprise en flagrant délit,
belle ou laide, on la promene sur une anelse, & chacun
lui jette de la boue au visage, ou de la boute de vache,
ou des œufs gâtés. L'évêque de Skyros est fort pauvre, il
ne subsiste presque que de charité: il est fort mal logé.
On vit à bon marché dans l'ifle, car les moutons n'y valent
pas plus de quarante fols, les agneaux vingt; toute forte
de gibier y abonde, & fur-tout les perdrix; les eaux en
font admirables, & toutes les roches donnent des fontai-
nes. Le ruiffeau qui va se décharger dans le port de Saint-
George, est fort joli; pour y faire de l'eau on met les ca-
nots à terre, & on conduit l'eau dans des barils par un
boyau de cuir.* Du Cange, Hift. des emp. de Const. Hist.
des ducs de l'Archipel.

SLABODA, ville de l'empire Ruffien, au royaume de
Cazan, au levant de la capitale de ce nom. Cette petite
ville est située sur le Kama, à l'endroit où cette riviere,
quittant son cours vers le sud, le prend vers le couchant.
* Baudrand, Dict.

SLAGA, abbaye de l'ordre de prémontré, en Allemagne, dans la haute Autriche, à une lieue de Lintz & de la rive septentrionale du Danube.

SLAGEL, SLAGELS, SLAGEN, SLAGOSA OU SLAGLOSA, ville du Dannemarck, dans l'ifle de Selande, & le cheflieu d'une préfecture à laquelle elle donne son nom. Saxon le grammairien fait mention de cette ville, en quelques endroits de fon histoire. Elle n'est pas bien éloignée de la forteresse royale d'Anderschow. Herbererus, dans son itinéraire, dit que Slagow est un bourg ou village. Cependant Pontanus met ce lieu au nombre des petites villes de la Selande: il parle aussi de la forteresse d'Antworscow, que l'on appelloit autrefois Anderschow, & il dit que l'on y voit encore dans une chapelle un tableau, qui représente différens miracles de S. André de Slagel, qui vivoit du tenas de Voldemar le Victorieux, roi de Danemarck.* Hermanid. Descript. Daniæ, p. 656 & suiv.

SLAGELS-HERRIT, préfecture du Danemarck, dans l'ifle de Selande. Elle prend son nom de la ville de Slagel, qui en est le chef-lieu. Ses bornes font, à l'orient la préfecture de Sorbie, à l'occident la mer Baltique, vis-à-vis d'elle l'ifle de Fionie. Du côté du septentrion, elle confine avec la préfecture de Lofve, & du côté du midi elle joint celle de Flackenbiergs.

elle n'en acquiert jamais la dureté. On a soin de nétoyer la grotte de tems en tems, sans quoi elle seroit bien-tôt toute embarrassée de ces petits piliers crystallins. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1322.

SLANEY-WRCH ou SCHLANY, ville d'Allemagne, dans la Boheme, au cercle de Schlani, dont elle est la capitale, & auquel elle donne son nom. Le sien qui veut dire mon de Sel, a été occasionné par le voisinage d'une fontaine salée. * Jaillot, Atlas.

SLAVE, riviere de la Dalmatie. Elle passe à CastelNovo & se jette dans le golfe de Venise, au-dessous de la ville de Ragufe. Elle n'est pas large: mais lorsque les neiges fondent, elle devient fort rapide. Il n'y a en cet endroit d'autres logemens que celui du commis à la douanne, & pour les passans une écurie, où l'on peut allumer du feu en hyver. * Poulet, Relat.į du Levant, part. 1, p. 57.

Les habitans de ce pays ont une forte d'instrument qu'ils appellent Tabourat, dont le corps a la forme & la grandeur d'un sabot de paysan : le manche est aufli long que les trois quarts d'une aulne, & un peu plus large que de deux doigts. Il n'y a dessus que trois cordes de laiton, qu'ils animent avec une petite piéce de plume; mais ils prétendent que le défaut de cordes est suffisamment réparé par la quantité des touches dont ils se servent pour faire les accords. Quant à la mélodie de cet instrument, les Turcs en font si prévenus, qu'il n'est point d'enfant de bonne maison parmieux, qui ne le sache toucher.

SLAVI, anciens peuples de la Sarmatie, qui, avec les Venedes, s'établirent dans la Germanie, entre l'Elbe & la Vistule, les peuples de ces quartiers ne se trouvant pas en état de leur faire tête, à cause qu'ils étoient épuisés par les grandes migrations qui s'étoient faites. On ne fait au juste le tems où les Slaves s'emparerent des terres des Germains. On voit seulement dans Jornandès, que l'invasion des Venedes se fit à la fin du cinquiéme fiécle, & au commencement du fixiéme. L'Elbe ne fut pas long-tems la borne des Slaves du côté de l'occident. Dès la fin du fixiérne fiécle, ils avoient pénétré dans l'intérieur de la Germanie. Paul Diacre, de Gest. Longob.1.4, c. 7, rapporte que du tems qu'Agilulfe regnoit fur les Lombards, Taffilon établi roi ou duc de Baviere par Childebert, roi des François, entra à la tête d'une armée, dans la province des Slaves, & en retourna avec un grand butin, après avoir remporté une victoire fur ces peuples. Le même historien, liv. 4, C. 41, parle d'une nouvelle guerre, entre les Bavarois & les Slaves, du tems des ducs Garibaldus, & 1.5, c. 22, il nous fait voir cette même nation à Carnunte, d'où elle inquiétoit fort les duchés de Baviere & de Frioul. Spener croit que les Slaves de Paul Diacre, sont ceux qui s'établirent fur les bords du fleuve Marus, d'où ils furent appellés Maharenfes, & ceux qui, après s'être rendu maîtres de la Boheme, en prirent le nom de Bebemi. Les Slaves, (in gest. Dagoberti, c. 22, & in chronic. Fredegar. c.58,) frappés de la gloire que s'étoit acquise Dagobert I, roi des Fran

SLAGUEN OU SLAGE, ville d'Allemagne, dans la Po-çois, se soumirent à ce prince; mais bientôt un léger diffé

méranie, au duché de Wandalie, sur le Wipper, à quel-
ques lieues au-dessus de Rugenwalde. Cette petite ville est
assez mal bátie, a des fortifications, qui confiftent en un
foflé d'eau vive, & en une vieille muraille. * Jaillot, At-
las. Corn. Dict. Le Laboureur, Voyage de la reine de Po-
logne.

1. SLAINE OU SLANE, bourg d'Irlande, dans la pro-
vince de Leinster, au comté d'Est-Meath, sur la Boyne,
à trois lieues au-dessus de Drogheda. * Corneille, Diction-
naire.

2. SLAINE, riviere d'Irlande, anciennement Modonus Fluvius: elle a sa source dans le comté de Wicklow; & après avoir traversé ceux de Caterlagh & de Wexford, elle va se décharger dans la mer d'Irlande à Wexford. Sanson, dans sa carte particuliere de l'Irlande, nomme cette riviere Urrin.

SLAINES, château d'Ecosse, dans la province de Buchan. En avançant au nord de la riviere de l'Ithan, le long des côtes, on rencontre les restes du vieux château de Slaines, & près de ces ruines une grotte taillée par la nature. Il y découle perpétuellement de la voute une eau pétrifiante, dont les goutes se figent les unes fur les autres à mesure qu'elles tombent, & forment ainsi plusieurs rangées de petits piliers, comme des chandelles de glace. Cette matiere est friable, & ressemble à du crystal; mais

nane,

rend s'étant élevé entre eux & les François, il survint une guerre qui fut funeste à ces derniers. Les Slaves firent irruption dans la Thuringe & dans la France Trans-Rheoù ils mirent tout à feu & à fang; ce qui obligea les Germains à prier Dagobert de leur laisser son fils Sigebert pour roi, afin que dans son absence ce prince pût les défendre contre les Slaves. Il paroît aussi par les mêmes écrivains que les Slaves ou Winides, comine les appelle le livre des gestes de Dagobert, habitoient dans la Luface & les terres qui font au-delà du haut Elbe; & la promesse que firent les Saxons de défendre les limites des François contre les Slaves', prouvent que ces derniers demeuroient au-delà du haut Elbe.

Procope & Jornandes font les premiers qui ayent parié des Slaves. Le premier après avoir marqué la demeure des Venedes ou Winides, dit que cette nation nombreuse se partageoit en différens peuples, qui étoient connus sous divers noms; mais qu'on la divisoit principalement en deux, appellés Sclavinis & Antes. Procope, Bell. Goth. 1. 3, c. 14, dit que les Antes & les Sclavons n'avoient autrefois qu'un même nom, & que l'antiquité les appelloit Sporades, d'un nom grec qui fignifie dispersés; parce que leurs cabanes occupoient une grande étendue de pays, & ils couvroient une grande partie des bords du Danube. Prætorius dérive le nom de ces peuples du mot Slava, qui dans Tome V. Eeeeij

la langue des Sarmates signifie Renommée & Gloire'; de forte qu'il feroit plus naturel d'écrire Slavi, que Sclavi ou Sclavini. Ce peuple guerrier devint par la suite si lâche & fi méprifable, que fon nom est devenu une marque de basfeife. Da mot Slaves, les François ont fait celui d'esclaves & les Italiens celui de Slavi, on n'entend plus que des hommes foumis à la plus méprisable servitude.

comme ceux-ci, de se fortifier par des alliances mutuelles. Chaque peuple ayant voulu se soutenir seul, ils vinrent quelquefois à se ruiner les uns les autres; quelquefois ils se virent accabler par leurs voisins; ce qui les fit tomber dans un état de foiblesse, , qui les rendit l'objet du mépris des autres nations.

Les Slavons paflerent enfin le Danube, sous l'empire de Juftinien, & inonderent toute l'Illyrie, où ils prirent des forts, qui jusqu'alors avoient été estimés imprenables. Les capitaines, qui commandoient dans l'Illyrie, les repoufferent quelquefois. Les Slavons se bornerent quelque tems à des courses passageres; mais à la fin ils établirent dans l'Illyrie une demeure plus stable que dans leur propre pays. Ils donnerent entr'autres leur nom à cette partie de la Pannonie qui est entre la Save & la Drave, qui fut appellée la Pannonie Slavienne , & qu'on nomme encore présentement Esclavonie. Voyez ESCLAVONIE.

Nous avons les noms d'une partie des peuples, qui compofoient la nation des Slaves : les Bohemes, car on lit dans les annales de Charlemagne, ad an. 805, que Cacanus, prince des Huns, alla trouver l'empereur, & lui demanda la permiffion de s'établir entre Sabaria & Carnuntum, à cause des incurfions continuelles des Slaves appellés Slavi Behemani [Boheines ) qui ne permettoient pas à ses sujets de demeurer dans les pays qu'ils avoient jusqu'alors occupé. L'empereur envoya la même année dans la terre des Slaves, appellée Beheim [ Boheme) son fils Charles, à la tête d'une armée, qui ravagea le pays, & tua le duc nommé Lechon. Les Maharenfes étoient Slaves. Reginon, l. 2, ad an. 890, dit que l'empereur Arnolphe accorda à Zundebolch, toi des Slaves, furnommé Maharenfes, le duché des Bohemes. Dans les annales de Charlemagne, ad an. 782 & 806, il est souvent parlé des Slaves Sorabes, qui habitoient entre l'Elbe & la Sala, aux confins des Thuringiens & des Saxons, (apud Ruberum ad an. 822.) Les annales de l'empereur Louis le Débonnaire nous apprennent qu'à la diette de Francfort, ce prince reçut les ambailadeurs & les présens que lui envoyoient les Slaves orientaux, favoir les Obotrites, les Sorabes, les Wilzes, les Be-céan, au nord par la riviere du Trowis, à l'orient par le

hemans, les Maruani, les "Pradenecenteni & les Avares de la Pannonie. On met encore au nombre des Slaves les Luciziens, les Rédariens, les Silésiens, les Polonois, les Ha. velliens, les Pomeraniens, les Cassubiens, les Wagriens, les Rugiens.

SLAUKAW OU SLAUKAVIA, Slaukavia ou Slanukovia, ville de la haute Pologne, dans le palatinat de Cracovie, à deux milles d'Ilkusch. Cette petite ville, que des brigands brulerent en 1455, a dans son territoire des mines de plomb qui contiennent de l'argent. * Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 165.

SLEAFORD, bourg d'Angleterre, dans la province de Lincoln. On y tient marché public. * Etat present de la Grande Bretagne, t. I.

1. SLEGO OU SLEEGO, comté d'Irlande, dans la province de Connaught. Il est borné au nord-ouest par l'O

comté de Letrim, au midi par celui de Roscomon, & au fud-ouest par le comté de Mayo. Le pays en est assez uni. Il est très-fertile & les pâturages y font excellens. De hautes montagnes nommées Curlew, le sépatent des comtés de Letrim & de Roscomon. On le divise en fix baronnies, qui font celles de

Les Antes & les Slavons, dit Procope, Bell. Goth. l. 3, c. 14, n'obéissent pas à un roi; mais ils vivent depuis longtems sous un gouvernement populaire, & déliberent publiquement de tout ce qui concerne leurs intérêts. Ces deux peuples obfervent les mêmes loix & les mêmes mœurs. Ils ne reconnoiffent qu'un seul Dieu, qui a créé le monde, & qui lance le tonnerre; & ils lui facririent des bœufs & d'au- Il y a dans ce comté deux villes; savoir

Carbury,

Coolavan,

Tiraghrill,

Leney,

Corragh,

Tyreragh.

Castle-Connor,

Slego.

tres victimes. Bien loin de faire dépendre la vie des hommes de la destinée, ils n'avouent pas seulement qu'il y en ait; mais lorsqu'ils se voyent en quelque danger, ils promettent d'immoler une victime quand ils en feront échappés, & ne manquent pas d'y fatisfaire; alors ils croyent tenir leur vie de la mort de la victime. Ils rendent aufli des honneurs aux rivieres, aux nymphes & à d'autres divinités, & leur présentent des sacrifices, d'où ils tirent des présages de l'avenir. Ils habitent de miférables chaumieres, éloignées les unes des autres, & en changent souvent. Ils font la guerre à pied, tenant en leurs mains de petits boucliers & de petits dards. Ils ne portent point de cuiraffes; quelques-uns même ne portent ni tunique ni mante mais ils se couvrent d'un haut de chausse lorsqu'ils marchent contre l'ennemi. Ils parlent tous la même langue, & ont une taille & une mine toute semblable. Ils font grands & robustes. La couleur de leur visage n'est pas fort blanche. Leurs cheveux font roux. Ils font naturellement sales & mal propres. Ils font simples dans leurs mœurs & leurs manieres.

manteau;

Quoi qu'en dise Procope, tous les Slavons ne vivoient pas sans un gouvernement populaire. Il paroît par la chronique de Reginon, que les Slaves Maharenses étoient foumis à des princes, puisque leur roi Zundibloch obtint de l'empereur Arnolphe, le duché de Boheme, & s'étant enfuite soulevé contre l'empereur, ce dernier entra à la tête d'une armée dans le pays des Maharenfes, y ruina toutes leurs villes, & détruifit leur empire. Les annales de Charlemagne font mention des ducs qui gouvernoient les Slaves Bohemes, & des roitelets qui régnoient chez les Slaves Wilzes. On trouve dans les annales de Louis le Débonnaire

qu'on porta à la diette de Francfort le différend de deux freres, au plus jeune desquels les Wilzes avoient conféré la couronne. Enfin les chefs des Obotrites font qualifiés tantôt de rois, tantôt de ducs; de sorte que la forme du gouvernement chez les Slaves fut à peu près la même que chez les Germains. Quelques-uns d'entr'eux conferverent leur liberté, & d'autres furent foumis à des princes. Mais ils différerent des Germains en ce qu'ils n'eurent pas foin,

* Délices de la Grande Bretagne, p. 1604. Etat préfent.de la Grande Bretagne, t. 3, P. 33.

2. SLEGO OU SLEEGO, ville d'Irlande, dans la province de Connaught, au comté de même nom, dont elle est la capitale, & la seule place remarquable. C'est une petite ville située au dessus du milieu des côtes, au fond d'une petite baye qui y fait un aflez bon port, & qui prend le nom de la ville. Ce port est passablenient profond, & des vaisseaux de deux cents tonneaux y peuvent être à flot devant la ville de Slego; mais l'entrée en est difficile à cause d'une barre de rochers & de fable qui la traverse. A l'entrée de ce havre est une islette nommée l'ifle aux Lapins, où l'on trouve une mine de plomb & d'argent. Le havre & la ville font défendus par un château. Cette place est la seule du conté, qui ait le privilége de députer au parlement, & celui de tenir marché. Elle donne le titre de vicomte à mylord Scudamore. * Délices de la Grande Bretagne, pag. 1605.

SLEIDEN OU SCHLEYDEN, ville d'Allemagne, au duché de Juliers, dans sa partie méridionale, & le chef-lieu d'un comté de même nom. Cette petite ville, selon d'Audifret, Géogr. t. 2, est fortifiée d'une citadelle à quatre bastions.

Le COMTÉ DE SLEYDEN est situé à l'orient de celui de Reiffercheid. Il y a trente villages ou hameaux qui en dépendent ; & il dépend lui-même du comté de Chiny.

Les comtes de Sleiden descendoient d'une maison originaire d'Allemagne : leur postérité finit à Jean, dont la fille unique & héritiere porta sa succession à Thierry III, comte de Manderscheid; Cunon, fils aîné de Thierry, mit Sleiden & plusieurs autres fiefs fous Thommage de Gerard, duc de Juliers, en 1468, Thierry VI étant mott sans enfans mâles, Philippe, comte de la Marck, de la branche de Lumaigne, qui avoit épousé Catherine, fœur de Thierry, s'empara du comté de Sleiden, & le retint malgré les

sommations que lui firent les comtes de Manderscheid d'en vuider la poffeffion; il l'a laissé à ses descendans, qui en jouiffent encore, & malgré les prétentions des ducs de Juliers.

SLEMNIUM. Voyeż LYMINIS. SLESWICH, ville du Danemarck, capitale du duché, auquel elle donne fon nom. Elle a pris le sien du golfe de Slea, Selia ou Seleia, sur lequel elle est située. Reginon la nomme Schlicodorf; on l'a appellée aufli Haddeby, Heydeby & Heitbi, & le village qui est vis-à-vis de la ville dans la partie méridionale de la Slie, porte encore le nom de Haddebuy. Sleswich est à de latitude, & à 27d 30'

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de longitude, sur le bord feptentrional de la Slie. Son territoire du côté du midi & de l'orient n'est pas fort abondant. On y trouve néanmoins passablement les chofes nécessaires pour la vie, parce qu'on les y porte des lieux circonvoisins. La Slie fournit toutes fortes de poissons : les pays d'Angeln & de Schunvantz y envoyent toutes les denrées nécessaires, & les habitans d'Husum y conduisent toutes les semaines des bœufs, des moutons & des agneaux. On y apporte de la biere & du vin, qu'on y vend un prix raifonnable. Les maisons en général font fort ordinaires : on y en voit cependant quelques-unes affez belles. Le commerce n'est pas fort considérable, il n'y a que les artisans & les cabaretiers qui apportent quelque profit à la ville. Sleswich est à quatre milles d'Allemagne de Flensburg, à huit de Tonderen, à sept grands milles d'Apenrad, à onze de Haderslebe, à quatorze de Rypen, à quatre de Husum & de Friderichstadt, à cinq de Tonningen, à trois de Rendesburg, à trois de Eckeenford, à fix petits milles de Kiel, à dix de Ploen, à dix-fept & demi de Lubec, à quinze de Hambourg, à neuf de Itzehoe & à onze de Gluckstad. Elle n'a aucune fortification; une simple muraille & une porte la séparent de fon fauxbourg. Il n'y a point d'autre église que la cathédrale dans l'enceinte de la ville; car l'église de S. Michel est dehors. La premiere eft fort grande & fort belle. Le bâtiment a été fait en différens tems: une moitié fut commencée en 1260 ou 1263, du vivant de l'évêque Nicolas II: en 1408 on commença la moitié qui regarde le midi; il arriva dans la suite que l'église fut brulée, & le concile de Bafle accorda des indulgences à ceux qui donneroient quelque chose pour la faire rebâtir. En 1450, on acheva le côté du midi, & en 1451, on finit la partie qui regarde le septentrion. L'on voit dans cette église les tombeaux des anciens ducs de Sleswich, qui étoient de l'ancienne famille des rois de Danemarck; l'on y voit auffi les tombeaux des ducs de Sleswich, qui font descendus de la famille des comtes d'Oldenburg. Plusieurs évêques de Sleswich y font enterrés. On en voit encore les tombeaux. * Hermanid. Descr. Daniæ, p. 864 & fuiv.

Le monastère de S. Jean, dans une ifle appellée Guldenholm, au devant de la ville, étoit un couvent de filles de diftinction, fondé en 1192, par l'évêque Woldemar, qui y mit d'abord des inoines, & on rapporte une histoire affez plaisante d'un de leurs abbés. On dit que se trouvant de nuit avec une jeune fille débauchée, un des moines, qui étoit peut-être son rival, se mit à crier dans la maison: Hélas! monsieur notre abbé est mort dans l'ame. Les autres moines épouvantés par ces cris, accoururent à la chambre de celui qu'ils croyoient véritablement mort; mais ils le trouverent en bonne santé & entre les bras de sa maîtresse. L'évêque qui avoit déja reçu plusieurs. fois des plaintes de la vie licentieuse de ces moines, ayant appris cette histoire, les transféra à Ruhecloster.

Sleswich a été autrefois célébre & florissante, & Reginon nous apprend qu'en 808 la fameute ville de Meckelbourg ayant éré détruite par Gotfrid, roi de Danemarck, du tems de Charlemagne, les marchands en furent transportés à Sleswich. Adam de Breme, & Helmode parlent de la ville des Saxons, qui font au-delà de l'Elbe, comme d'une ville très-riche & très peuplée. Cette ville a fouffert de grands maux & éprouvé plusieurs malheurs.

La premiere bataille de Sleswich fut donnée près du village & du moulin de Stickdorf, en 841, par les rois Sygward & Eric, qui étoient en guerre avec Bicærnon, Siward ou Sigward & Jever, fils du roi Regnier. Dans la se conde bataille le roi Gorme fut défait par l'empereur Henri I. Sleswich fut pris avec sa forteresse, qui étoit au midi. L'on voit encore dans le village de Haddebuy les

ruines de cette forteresse: on les appelle aujourd'hui Oldenburg. Quelques années après, les Danois repritent la ville de Sleswich & la fortereffe, & tuerent le margrave que l'empereur y avoir mis; c'est ce qui obligea l'empereur Othon de s'emparer du Jutland méridional & feptentrional. Il y eut une bataille: l'avantage fut du côté d'Othon. cet empereur fit embrasser la religion chrétienne à Harald, à la reine Gunilde, & à Svenon leur fils, que l'on noma a Svenot au baptême. L'Empereur Othon II se rendit maître des fortifications que les Danois avoient faites au voisinage de Sleswich. Magnus, roi de Danemarck & de Norwége, remporta en 1038 une grande victoire sur les Vénedes & les Wagriens. Ce fut la quatriéme bataille de Sleswich. Du tems du roi Svenon Esthrit, la ville de Sleswich fut prise & pillée par Harald, roi de Norwége. En 1066 les Vénedes, les Wagriens, les Obotrites, la faccagerent entierement, comme Helmolde le rapporte. Du tems de Canut, duc de Sleswich, que Magnus, fils de Nicolas, roi de Danemarck, tua par trahison, cette ville fut rebâtie, & on la fortifia; de forte que peu à peu elle reptit fon ancienne splendeur.

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Canut ayant été tué les habitans de Sleswich voulurent venger la mort de leur prince: ils se joignirent pour cela à Eric fon frere. Le roi Nicolas, avec Magnus fon fils vint affiéger la ville; mais Magnus fut enfuite envoyé par fon pere, avec une armée, dans la Scanie, où il fut tué. Le roi Nicolas pria les habitans de Scleswich de le laiffer entrer dans leur ville; mais à peine y fut-il que les habitans le tuerent. Cet événement arriva en 1131. Quelque tems après, Svenon, qui étoit en guerre avec le duc Woldemar, affiégea Sleswich, la prit & la pilla. Ses foldats n'épargnerent pas même les étrangers: ils porterent leur fureur jusques fur les vaisseaux des Rutliens, en enleverent les marchandises, qui, à ce que dit Saxon, furent données aux foldats au lieu de solde. Les étrangers, épouvantés par une action aufli barbare, ne fréquenterent plus cette ville : elle perdit son commerce, & devint presqu'un village. Après tant de malheurs, elle jouit quelque tems de la paix, & commençoit à se rétablir, lorsque le différend, qui survint entre le roi Eric & le duc Abel fon frere, la replongea dans de nouvelles disgraces. Eric l'affiégea; & l'ayant prise, il en traita les habitans avec cruauté. Elle ne fut pas moins maltraitée par le roi Christophle, qui avoit refufé au duc Eric, frere du duc Woldemar, l'investiture da duché. La ville fut prise, & fut mise à fac. Les maux qu'elle éprouva dans la fuite furent encore plus terribles fur-tout lorsque le roi Eric Glipping la prit quelques années après que lui-même eut perdu une bataille dans le défert de Lohheide contre Jean & Gerhard, comtes du Holstein qui le firent prifonnier avec sa inere, & l'évêque de Sleswich. Le roi Christophle II, en qualité de tuteur, se rendit maître de la ville & du duché de Sleswich: il afliégea ensuite la forteresse de Gottorp; mais Gerard Magnus, comte du Holstein, l'obligea d'en lever le fiége. En 1416, les habitans du Holstein obligerent Eric de Pomeranie, roi de Danemarck, de lever le siége qu'il avoit mis devant la ville. L'année suivante, 1417, le même Eric attaqua le roi Albert, qui, après avoir été chaffé de la Suéde, s'étoit réfugié à Sleswich, qu'il avoit pris, & qu'il défendoit avec mille foldats. Eric obligea Albert d'en fortir & de renoncer à tous ses royaumes. Aufsi-tôt qu'Eric fut de retour en Danemarck, Sleswich rentra fous l'obéiflance des ducs, ses premiers souverains, qui s'appliquerent à la fortifier en 1426. Le même roi Eric revint pour la troisième fois affiéger cette ville: mais il fut obligé de repasser au plus vite en Danemarck, pour se mettre en état de foutenir la guerre que lui venoient de déclarer les villes Anféatiques, En 1447, Sleswich fut presque entierement détruite par un incendie. Elle fut affez tranquille jusqu'à l'an 1628, qu'elle reffentit une partie des maux que cauferent l'entrée des Allemands dans le Sleswich, & la premiere invafion des Suédois en 1645. La seconde, en 1657 & 1658, ne lui fut pas fatale, parce que le roi de Suéde étoit gendie du duc. Après que les Suédois eurent quitté le pays; l'électeur de Brandebourg se rendit maître du duché & de la ville de Sleswich, & de la forteresse de Gottorp; mais tout cela se rendit à la paix.

L'ÉVÉCHÉ DE SLESWICH a pris fon nom de Sleswich, qui étoit autrefois le siége des évêques : il a depuis été transporté à Schwabsted, d'où il a pris le nom d'évêché de Eeee iij

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Schwabsted. Il fut fondé dès le tenis que l'évangile fut apporté dans le pays. En 827, le moine Ansgard ou Anscher, Frifon de nation, annonça la foi dans le Sleswich, après que le roi Huraldklag eut éré baptifé à Mayence. Ce roi Huraldklag, ayant été chaffé de fon royaume par le roi Regner, avoit imploré le secours de l'empereur Louis le Débonnaire, qui le lui refusa jusqu'à ce qu'il se fut fait baptifer. Les peuples ne laisserent pas de retourner souvent à leur ancienne idolatrie, jusqu'au tems du roi Eric Barn, qui rebâtit le temple de Rypen, après qu'il eut été ramené au chriftianisme par le moine Ansgard. Ce prince étant mort, la religion chrétienne fut encore bannie du pays jusqu'au regne de l'empereur Henri I. Ce fut dans ce tems que les Danois, après leur défaite, embrasferent pour toujours la lumiere de l'évangile.

Il ya a eu trente huit évêques de Sleswich. Le dernier a été Godtschalck d'Alefeldt, qui mourut en 1541, & retint l'évêché jusqu'à la fin de ses jours, quoique les autres évêques du Danemarck eussent embraffé le lutheranisme. Tileman de Hussen fut le premier évêques luthérien qui occupa le fiége de Sleswich ou de Schwabstede.

LE DUCHÉ DE SLESWICH, qui est proprement le Jutland méridional, a le Nord Jutland pour bornes au septentrion, la mer Baltique à l'orient, le Holstein au midi, & l'Océan au couchant. Il a quarante lieues d'étendue du midi au nord, & vingt-quatre du levant au couchant. Sleswich est sa capitale. Les autres lieux remarquables qui s'y trouvent font Gottorp, Flensbourg, Fredericstad, Tonningen, Husum, Hadersleben. Les isles de Nordstrand, de Fore, de Sylt, d'Amroen, de Roem & de Mandoa, dépendent de ce duché, qui est arrosé d'un grand nombre de řivieres, ce qui le rend très-fertile. Ce ne font par-tout que prairies & pâturages. La partie orientale est beaucoup plus élevée que l'occidentale, qui consiste en de grandes plaines, abondantes en toutes fortes de grains. Le duché de Sleswisch est une ancienne dépendance du royaume de Danemarck. Le roi Nicolas I le donna en 1128 à Canut fon neveu, fils du roi Eric, furnommé Ejegod. En 1280, Eric Glipping, roi de Danemarck & de Suéde, en investit Waldemar IV, fils d'Eric I, duc de Sleswich. Eric II en fut privé par Christophle I, auquel Gerhard le Grand, comte de Holstein, l'enleva. Ce dernier en obtint la confirmation de la reine Marguerite, qui lui en donna l'investiture en 1388. Sa postérité se trouvant éteinte en 1459, dans la personne d'Adolphe, Christian I réunit ce pays au royaume de Danemarck; mais après la mort de Frédéric 1, ses enfans le partagerent à Rendsbourg en 1544. Il elt divisé en différens bailliages, savoir;

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On compte dans tous ces bailliages quatorze villes, treize forteresses ou châteaux, & environ quatorze cents quatrevingts villages. Ceux de Hadersleben, de Rypen, de Flensbourg & de Christian - Preys, avec les isles de Roen, d'Amroen, de Mandoa, & la partie occidentale de celle de Fore, appartiennent au roi de Danemarck: ceux de Gottorp, de Tondern, d'Apenrade, d'Husum de Wittensée, de Morkier, d'Eyderstede & de Lohm, devroient être possédés par le duc de Holstein-Gottorp, avec les isles de Femern, de Nord Strand & de Sylt, & la partie orientale de celle de Fore; & les bailliages de Sonderbourg, de Nordbourg, de Glucksbourg, & une partie de Sundwit, avec les isles d'Alfen & d'Arroë, font partagés entre les ducs de Holstein-Glucksbourg. L'évêque de Sleswich y poffédoit autrefois un domaine considérable

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que les rois de Danemarck ont réuni à leur couronne, & ont seulement laiffé au chapitre de Sleswich la jouissance de quelques terres. La noblesse de cette province est fort puissante. On l'a divisée en quatre cercles, dont le premier est celui d'Hardersleben: les trois autres font ceux de

Tondern, de Flensbourg & de Gottorp. * D'Audifret, Géogr. t. 1.

SLEWARDAG, baronnie d'Irlande, dans la province de Munster. C'est une des quatorze du comté de Tipperari. * Etat préf. de la Gr. Bret. t. 3.

SLEW-BLOEMY, en latin Bladina-Montes, montagnes d'Irlande, dans la province de Leinster, au comté de la Reine, ou de Queens-County. Ces montagnes sont dans le quartier occidental du comté, qui en est tout couvert. Elles donnent la source à trois grandes rivieres; savoir le Barrow, la Shure & la Nure, qui coulent toutes trois au midi, par diverses routes, & se joignent dans le havre de Waterford. *Délices de la Gr. Bret. p. 1546.

SLEWGALEN, montagnes d'Irlande, dans la province d'Ulster, au comté de Tyrone. Ce comté est divisé en deux grandes parties par ces montagnes, qui forment une longue chaine, qui le traversent dans sa longueur. Ces montagnes ont quelques mines de fer, & donnent la source à diverses petites rivieres, qui coulent vers le lac de Neaugh. * Délices de la Gr. Bret. p. 1590.

SLEWMARGIGH, baronnie d'Irlande, dans la province de Leinster. C'est une des sept qui composent le comté de Quenes-County. * Etat préf. de l'Irlande, p. 44.

SLIERBACH, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Allemagne, dans la haute Autriche, au diocèse de Passau.

SLEY, SLIE, OU SLYE. Voyez SLIE.

SLINGÆ, lieu de la Frise ancienne. Ortelius, Thef. dit qu'il en est fait mention dans une ancienne inscription conservée à Rome, & qui est du tems de Charlemagne.

SLOBODA, ville de l'empire Ruffien, dans la province de Viatka, sur la rive droite de la Viatka, au-dessous de Orlo. * De l'Isle, Atlas.

1. SLONIM, district du grand duché de Lithuanie, au palatinat de Novogrodek. Il prend son nom de sa capitale, & s'étend entre les rivieres de Zelwio & de Sczara. * De l'Isle, Atlas.

2. SLONIM, ville du grand duché de Lithuanie, dans le palatinat de Novogrodek, & le chef lieu d'un district auquel elle donne fon nom. Cette petite ville, située sur la rive gauche de la Sczara, est revêtue de quelques fortifications, & l'on y a bâti un château, pour la défendre des insultes des ennemis.* De l'Ifle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Polon. D'Audifret, Géogr. t. 1.

SLOOTEN, ville des Pays-Bas, dans la Frise , au Westergoo, dont elle est la capitale. Cette ville, située près d'un grand lac, qui porte le nom de Slooter-Meer, eft à trois lieues de Sneeck, & à une du Zuyderzée, mer avec laquelle les habitans de Slooten ont communication par le moyen d'un canal. Cette ville est séparée en deux par un canal navigable, qui vient de Slooter-Meer, & qui va se jetter à une lieue par delà la ville dans un autre canal, qu'on dit avoir été creusé par Tacon II, podestat de Frise. Quoique petite, Slooten est bien peuplée & marchande. Elle a trois portes, une église, & une maison de ville, où le magiftrat, qui est compofé de quatre bourguemestres, & de trois fénateurs, s'aflemble pour rendre justice, & gouverner les affaires publiques. Le terroir des environs est trèsfertile en froment & en pâturages, ce qui fait qu'on y éléve beaucoup de bétail, & qu'on y fait beaucoup de beurre & de fromage.

Il n'y a pas long-tems que Slooten a été mise au rang des villes. Elle avoit toujours été ouverte; mais pendant les guerres de religion, les confédérés l'entourerent de quelques ouvrages, que les Espagnols ruinerent dans la suite. Les états de la province les ont fait réparer depuis, & y ont ajouté de nouvelles fortifications; de forte qu'elle a maintenant un bon foffé rempli d'eau, & des remparts, défendus par cinq bons bastions.

SLOTNA. Voyez AURARIÆ.

SLUCZK, ville du grand duché de Lithuanie, au palatinat de Novogrodek. Elle prend son nom de la riviere sur laquelle elle est située. Cellarius, Descr. Polon. p. 413, dit dans sa description de la Pologne, que c'est la plus grande ville du pays, mais qu'elle est presque toute bâtie de bois, si on en excepte le palais ducal, l'église des catholiques, & quelques autres édifices. Sous le regne de Sigismond I, les Tartares furent défaits au voisinage de cette ville, en trois batailles rangées, par Constantin, duc d'Ostrog.

:

LE DUCHÉ DE SLUCZK est dans la partie orientale du palatinat de Novogrodek. Il a eu autrefois ses princes parti. culiers, qui possedoient de grandes terres. Leur maison est éteinte; & depuis ce tems le duché est possédé par les princes de Radziwil.

SLUCZA, ville de Pologne, dans le palatinat de Kalisch, sur la rive droite de la Warta, au sud est de Gnesne. Cette petite ville fut prise & réduite en cendre par les Teutoniques l'an 1331. * Alex. Guagnin, Rer. Polon. 12, p. 31.

SLYE, SLIE, OU SLEY, riviere du Danemark, dans le Jutland méridional. C'est proprement un golfe de la mer Baltique, qui entre dans les terres, & qui est beaucoup plus long que large. Il a depuis son embouchure jusqu'au Gottorp, cinq milles d'Allemagne de longueur. De tous les côtés de ses rivages, il reçoit plusieurs ruisseaux & petites rivieres: l'on y pêche toutes fortes de poissons; les plus excellens font les brochets, les éturgeons & les harangs, dont on fait une grande pêche à l'embouchure de ce golfe & au voisinage de Sonderburg. Quoique l'embouchure de la Slye soit suffisamment large, il n'y a pourtant pas assez de fond pour que de grands vaisseaux y puissent entrer. On dit que la reine Marguerite Sambirie y fit jetter de grosses pierres qui en ont gâté l'entrée. Pontanus & Jean Peterson rapportent qu'en 1426 les habitans du Holstein y jetterene auffi quantité de pierres dans le tems que la ville de Sleswich étoit affiégée par le roi Eric. Les mêmes auteurs ajoutent que l'entrée du golfe fut ensuite nétoyée par les Danois; & que comme aujourd'hui c'est le sable & la vase qui ferment cette embouchure; on devroit la nétoyer. * Hermanid. Descript. Daniæ, p. 857, t. 2.

SMALAND ou GOTHIE MÉRIDIONALE, province de la Suéde, dans la partie méridionale de la Gothie. Elle est bornée au nord par l'Ostrogothie; à l'orient par la mer Baltique : au midi partie par la Schone, partie par le Blecking; à l'occident par la Westrogothie. On lui donne environ quarante lieues du couchant au levant, & vingt-cinq à trente lieues du midi au nord, le long de la côte. On la divise en plusieurs territoires, qui font ceux de Wernsland, de More, de Tiust, de Tyaderds & d'Afboland Finhed. Sa ville capitale est Calmar. On divise aussi cette province en continent & en isles, entre lesquelles la plus grande est celle d'Oland ou Oeland. Les lieux les plus remarquables font:

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SMAL-COUNTY, baronnie d'Irlande, dans la province de Munster, au midi de Clanwilliam. C'est une des neuf baronnies qui composent le comité de Limerick. * Etat présent de l'Irlande.

SMÁLKALDEN, ville d'Allemagne, dans le cercle de la haute Saxe, avec un territoire qui s'étend entre le duché de Weimar & celui de Saxe-Naumbourg. Cette ville située à un mille de la riviere de Werra, & à fix d'Erford, est renommée par les confédérations que les princes protestans y firent dans les années 1530, 1537 & 1540, pour la défense de leur religion; d'où la guerre qu'entreprirent contre eux l'empereur Charles V, & fon frere Ferdinand fut appellée Smalcaldique. Cette ville a été la capitale ducomté de Frankenstein. Berthol VIII, comte de Hennebert, l'acheta de Louis & de Sigebert, comte de Frankenstein. Aujourd'hui Smalkalden appartient au landgrave de HesleCaffel. * Jaillot, Atlas.

SMARAGDITES-MONS. Pline, 1. 37,6.5, dit qu'on appelloit ainsi une montagne voisine de Chalcédoine, où l'on trouvoit des émeraudes vicieuses.

SMARAGDUS-MONS, montagne d'Egypte. Prolomée, l. 4, c.5, la marque sur la côte du golfe Arabique, entre Nechefia & Lepte extrema. C'est apparemment dans cette montagne qu'étoient les mines d'émeraudes, dont Héliodore fait si souvent mention.

SMELDINGI, peuples de la Germanic, au-delà de

l'Elbe. Il est dit dans les annales de Charlemagne, ad an. 808, que Charles, fils de cet empereur, jetta un pont fur l'Elbe, & mena l'armée qu'il avoit sous les ordres dans le pays des Hilinons & des Smeldingi, qui s'étoient soulevés & avoient pris le parti du roi Godefroi Charles, après avoir ravagé tout le pays de ces peuples, repassa l'Elbe fain & sauf, & rentra dans la Saxe. C'est là tout ce que nous avons pour reconnoître à peu près le pays qu'habitoient les Smeldingi.

SMENUS, fleuve du Péloponnése, dans la Laconie. Ce fleuve à son embouchure, dit Paufanias, 1.3, 6. 24, à la gauche d'un promontoire fort élevé, sur lequel il y a un temple de Diane, surnommée Dictynna, en l'honneur de laquelle il se célébre un jour de fête tous les ans. Je ne connois point de fleuve, poursuit Paufanias, dont les eaux foient plus douces ni meilleures à boire. Il a sa source dans la montagne de Taïgète, & passe à cinq stades de la ville. C'est le fleuve Smeneos de Diodore de Sicile.

SMERWICK, port de l'Irlande, dans la province de Momonie, sur la côte du comté de Kerry. Le cap de Brandon-Hills fait près de son extrémité deux bons havres, l'un au nord appellé SMERWICK, & l'autre au sud nommé DINGLE. Celui de Smerwick n'est ni grand ni profond : mais il est net & hien fermé. Son nom est corrompu de S. Marie Wirck. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1509.

SMIDEROVIE. Corneille, Dict. dit: ville principale de Rascie; elle est assez proche de Belgrade. Il entend sans doute la ville de Semendrie, dans la Servie, à la droite du Danube, un peu au-deslous de Belgrade.

SMIHEL, SMIELE OU ISMAIL, ville des états du Ture, en Europe, non dans la basse Bulgarie, comme le dit Corneille, Dict. mais dans le Budziac ou Beflarabie, fur la bouche la plus septentrionale du Danube, environ à quatre milles au-dessus du Keli ou Kilia Nove.

SMILA, ville de Grèce, aux confins de la Thrace & de la Macédoine, felon Hérodote, qui la place dans une contrée qu'il nomme Crossea.

SMINTHA, ville de l'Asse mineure, dans la Troade, felon Etienne le géographe, Euftathe & Q. Calaber. Elle donnoit fon nom à une montagne voisine, appellée SMINTHIUM NEMUS. Cette ville qui est nommée SMINTHIUM par Strabon, 1. 10, p. 473, étoit vo fine d'Hamaxitia, & se trouvoit déferte du tems de ce géographe, qui nous apprend qu'il y avoit divers lieux appellés Sminthe; savoir, deux près d'Hamaxite, hors du temple d'Apollon Sminthien, d'autres dans le territoire de Latiffe, dans l'ifle de Rhodes, & en plusieurs autres endroits. Smintha fut une ville sur la côte de l'Hellespont. Elle devoit sa fondation à une colonie de Crétois, & elle avoit un temple où Apollon rendoit des oracles. Homere parle de Sminthe dans le premier livre de l'Iliade :

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SMIRNE. Voyez SMYRNE.

'SMOCOBUM PRÆFECTURA, préfecture dont il est parlé dans les sanctions pontificales des empereurs d'orient, qui la mettent dans un canton appellé Baltitzes. Cette préfecture ni ce canton ne sont point connus d'ailleurs.

SMOLENORUM REGIO, contrée que Nicétas, cité par Ortelius, place dans la Thrace.

1. SMOLENSKO, province de l'empire Russien, dans la Ruflie-Blanche, avec titre de grand duché & de palatinar. Elle eft bornée au nord par la principauté de Bicla, à l'orient par le Duché de Moscou, au midi partie par le duché de Severie, partie par le palatinat de Mcislave, & à l'occident partie par le même palatinat, partie par celui de Witepsk. Le Nieper traverse cette province d'orient en occident. C'étoit autrefois un palatinat séparé, qui faifoit partie de la Lithuanie, dont il est frontiere. * De l'Ifle, Atlas. Voyez l'article suivant.

2. SMOLENSKO, ville de l'empire Russien, au grand duché de même nom, dont elle est la capitale. Cette ville située sur le Nieper, à la droite, dans la partie occidentale de la province, se trouve aux confins de la Moscovie, & de la Lithuanie vers le 54d 35' de latitude. Elle est grande & forte: son évêché, qui est suffragant de l'archevêché de Gnesne, fut institué par le pape Urbain VIII, à la tollicita. tion du roi Vladislas IV. Comme cette place est sur les

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