frontieres, elle a été sujette à bien des changemens. Elle appartenoit autrefois aux ducs de Russie. Mais Vitold, grand duc de Lithuanie, s'en empara en 1403. En 1514, le grand duc de Moscovie s'en rendit le maître. Sigismond III, roi de Pologne, l'enleva aux Moscovites en 1611: ceux-ci tenterent plusieurs fois de la reprendre, mais toujours inutilement.Enfin Alexis Michalowits la reprit le 13 octobre 1654, & les Polonois céderent aux Moscovites, par un traité de paix en 1687, tout le droit qu'ils prétendoient avoir sur cette ville & fur tout le duché dont elle porte le nom; & depuis ce tems-là elle a fait partie des états du czar, qui entretient garnison dans le château, qui est dans une montagne au milieu de la ville. * Le Brun, Voyage, t. s, 1717. SMONGI. La relation de l'ambassade des Hollandois au Japon appelle ainsi une ville de cet empire. Smongi, ditelle, est assez célébre, & à côté de cette ville est le beau palais d'Onnaïs. On monte à ce palais par un escalier taillé dans le roc, & qui est coupé en deux à la seiziéme marche. Il continue de la forte jusqu'au perron bâti à l'italienne fur le roc, derriere lequel il se rejoint. Deux pavillons allez beaux, aux coins desquels il y a des boules & des dragons, font appuyés sur deux arcades, dont le soubassement est percé de quatre croisées, environnées de balustres. A dix marches plus haut est le grand portail du palais, où l'on entre par trois endroits, le tout de la même structure que la premiere entrée, si ce n'est qu'il n'y a point de boules sur la couverture. Ce portail qui touche de chaque côté à une tour à trois étages, où l'on garde les trésors, est bâti au milieu d'une galerie percée de huit croisées en dehors, & d'autant en dedans. Les bords de la couverture sont aussi semés de petites boules. Un peu plus loin il y a deux autres tours, mais plus petites & de même figure. Elles servent de logement aux femmes & aux concubines. Près delà est une ville appellée Coyo. SMYRALEA. Voyez CÉSARÉE, 11o 7. SMYRNE, ville de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie, au pays de Sarchan. C'est la plus belle porte par où l'on puisse entrer dans le Levant: elle est bâtie au fond d'une baye capable de contenir la plus grande armée navale. Des sept églifes de l'Apocalypse, c'est la seule qui subsiste avec honneur; elle doit cet avantage à saint Polycarbe, à qui saint Jean, qui l'avoit formé dans l'épiscopat, écrivit par ordre du Seigneur : Soyez fidelle jusques à la mort, je vous donnerai la couronne de vie. Les autres villes que Saint-Jean avertit par ordre du Seigneur, font tout-à-fait ruinées. Sardes, Pergame, Ephese, Thyatire, Philadelphie, Laodicée ne font plus que de misérables villages, où l'on trouve quelques inscriptions. * Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 196, & fuiv. Smyrne est une des plus grandes & des plus riches villes du Levant. La bonté de son port l'a conservée & fait rebâtir plusieurs fois, après avoir été renversée par les tremblemens de terre. C'est comme le rendez-vous des marchands des quatre parties du monde, & l'entrepôt des marchandises qu'elles produisent. On compte quinze mille Turcs dans cette ville, dix mille Grecs, dix-huit cents Juifs, deux cents Arméniens, & autant de Francs. Les Turcs y ont dix-neuf mosquées, les Grecs deux églises, les Juifs huit synagogues, les Arméniens une église, & les Latins trois couvens de religieux. L'évêque Latin n'a que cent écus romains de rente; celui des Grecs a mille cinq cents piastres. Quoique celui des Arméniens ne subsiste que par les aumônes de sa nation, il est le mieux partagé de tous les prélats chrétiens. On amasse ces aumônes les fêtes & les dimanches, & on assure qu'elles montent à fix ou sept bourses par an. La situation de cette ville est admirable. Elle s'étend le long de la mer, au pied d'une colline qui domine le port. Les rues y font mieux percées, mieux pavées, & les maisons mieux bâties que dans les autres villes de terre - ferme. La rue des Francs, qui est le plus bel endroit de Smyrne, regne le long du port. On peut dire que c'est un des plus riches magasins du monde; aussi la ville est placée comme au cen tre du commerce du Levant, à huit journées de Constanti. nople par terre, & à quatre cents milles par eau, à vingtcinq journées d'Alep par caravanes, à fix de Cogna, à fept de Cutaye, & à fix de Satalie. Il n'y a dans Smyrne qu'un sarda qui commande deux mille janissaires, logés dans la ville, ou aux environs. La justice y est administrée par un cadi. La nation françoise étoit composée en 1702, d'environ trente marchands bien établis, sans compter plusieurs autres François qui y faifoient un commerce moins considérable. La nation angloise y étoit nombreuse auffi, & leur négoce étoit flo riffant. Dans le tems que nous étions à Smyrne, continue de Tournefort, la nation hollandoise n'étoit compofée que de dix-huit ou vingt marchands bien établis & fort eftimés. Il n'y avoit que deux Génois, qui négocioient fous la banniere de France. Il y résidoit un consul de Venise, quoiqu'il n'y eut aucun marchand de cette nation. Les caravanes de Perse ne cessent d'arriver à Smyrne, depuis la Toussaint jusqu'en mai & juin. On y porte quelquefois jusqu'à deux mille bales de foie par an, sans compter les drogues & les toiles. Les François y portent de la coche. nille, de l'indigo, de la falsepareille, du bois de bréfil & de campêche, du verd de gris, des amandes, du tartre, du poivre, de la canelle, du girofle, du gingembre, de la muscade. Les draps du Languedoc, les serges de Beauvais, les cadis de Nismes, les pinchinas, les satins de Florence, le papier, l'étain fin, le bon acier & les émaux de Nevers, y sont de bon débit. Avant que ce commerce y fût bien établi, les marchands des autres nations appelloient les François Mercanti di Barretti, parce qu'ils fournissoient, de même qu'aujourd'hui, presque tous les bonnets & les calottes de laines. Ils y portoient aussi de la fayence; mais la plus grande quantité est envoyée d'Ancone. On estime à Smyrne les fouines de France, & fur-tout celles du Dauphiné, dont on se sert pour les fourrures. Une fourrure de veste s'y vend depuis cinquante jusques à quatre-vingts écus : on mêle les plus foncées en couleur avec le samour, qui est la marthe zibeline, ou la fouine de Moscovie. On employe beaucoup plus de ces peaux de fouines qui viennent par la Sicile, que de celle de France; mais elles y font moins cheres, parce que celles de France passent sur le pied des fouines d'Arménie & de Géorgie. Outre les foies de Perse & le fil de chevre d'Angora & de Beibazar, qui font les plus riches marchandises du Levant, les François tirent de Smyrne le coton filé, ou caragach, le coton en rame, les laines fines, les laines bâtardes, & celles de Metelin, les noix de gale, la cire, la scamonée, la rhubarbe, l'opium', l'aloë, la turie, le galbanum, la gomme arabique, la gomme adragant, la gomme ammoniac, le se. men contra, l'encens, la zedoaria, & des tapis grands & ravages. Les Grecs en comptent fix principaux ; & c'est une tradition parmi eux qu'un septiéme renversera & détruira entierement la ville, qui ne sera jamais rebâtie. Tout le commerce se fait par l'entremise des Juifs, & on ne sauroit rien vendre ni acheter, qui ne pafle par leurs mains. On a beau les traiter de chifous & de malheureux, rien ne se meut que par leurs organes. Les marchands étrangers vivent entre eux avec beaucoup de politeffe, & ils ne manquent à aucune visite de cérémonie ou de bienféance. Les Turcs paroissent rarement dans la rue des Francs, qui est de toute la longueur de la ville. Il semble quand on est dans cette rue, que l'on foit en pleine chrétienneté; on n'y parle qu'italien, françois, anglois, hollandois & fur - tout provençal. Tout le monde fe découvre en se saluant. On y voit des capucins, des jésuites, des recolets. On y célébre publiquement & fans trouble l'office divin; mais d'un autre côté on n'y garde pas affez de mesure avec les Mahométans, car les cabarets y font ouverts à toutes les heures du jour & de la nuit. On y joue, on y fait bonne chere, on y danse à la françoise, à la grecque, à la turque. Ce quartier seroit très-beau, s'il y avoit un quai sur le port; mais la mer vient battrejusqu'au derriere des maisons, & les bateaux entrent, pour ainsi dire, dans les magasins. Les tremblemens de terre, ausquels cette ville est fort fujette, y ont causé en différens tems plusieurs changemens. Il en arriva un si terrible en 1688, que la ville fut entierement renversée; & comme on crut que les maisons étoient trop pesantes, & qu'elles ne prêtoient pas affez aux secousses, on les a faites plus légeres : les fondemens sont de pierre jusqu'à la hauteur de dix ou quinze pieds, & le reste est de bois. Depuis ce tems les tremblemens n'ont pas tant fait de communs. Lavages. SMYRNE, comme je l'ai déja insinué, est une ville fort ancienne, bâtie telon les Grecs, par l'amazone Smyrna, qui lui donna fon nom. Elle est située au fond d'une baye, a dix lieues de son embouchure, qui est assurée par de hautes montagnes contre tous les vents, excepté contre celui d'aval : & ainsi elle ne peut souffrir aucun dommage du côté de la mer; car le fleuve Hermus qui s'y décharge fait un banc de fable, qui arrête la fureur de la mer, & qui ne laisse qu'un passage allez étroit; mais le plus ignorant pilote peut conduire, fans péril, les vaisseaux dans la baye, où il y a toujours de la place, & du fond avec un bon mouillage ou tenure. Cette baye a le mont Sipylus au nord, & au nord-eft une autre montagne, qui peut être le mont Megefis dont parlent Ptolomée & Strabon. Du côté de la pointe d'occident, jusqu'au promontoire Argennum, l'on voit le mont Mimas qu'on appelle présentement les Freres, à cause des deux pointes qui y font. Il y a là une petite ouverture qui est l'embouchure de la baye; mais les montages recommencent à s'élever delà pour joindre le mont Sipylus. Ces montagnes ne font pas escarpées par-tout, & entre elles & la baye il y a des champs très-fertiles. On y voit des oliviers, des vignobles, & des terres à bled; depuis là jusqu'au mont Sipylus, il y a une vallée de deux lieues de long, & environ d'un quart de large, en quelques endroits. Cette vallée, avec les jardins de la ville, & la ville même, est arrofée de deux beaux courants d'eau douce, dont l'un coule au nord, venant du mont Sipylus, & l'autre du mont Mimas du côté du fud: ils se joignent ensemble au nord-est de la ville, & fe déchargent dans la mer au nord ouest à l'extrémité de la ville, après s'être un peu groffis. Celui qui vient du nord, du mont Sipylus, est une riviere confidérable, où il y a quantité de poissons. L'autre qui vient du mont Mimas est porté pour la plus grande partie dans la villé par des aqueducs, dont deux font fort bien bâtis, avec des arches de pierre, qui croisent la vallée, ou le follé profond qui s'est creusé de lui-même, entre les deux montagnes; dont celle qui est le plus au nord est le lieu où étoit l'ancienne Smyrne, qui n'est plus qu'un château. Le reste de l'eau se répand dans les jardins. Strabon fait la meilleure & la plus courte description de l'ancienne situation & de la beauté de cette place. De-là, dit-il, la décrivant au nord d'Ephése, il y a une autre baye où étoit l'ancienne Smyrne, à vingt stades, ou deux milles & demi de la nouvelle. Lorsque les Lydiens eurent détruit Smyrne, la campagne d'alentour n'étoit peuplée que de villages pendant quatre cents ans ou environ. Après quoi Antigonus la rebâtit, & Lysimachus après lui; mais c'est aujourd'hui une des plus belles villes de l'Asie. Une partie est bâtie sur la montagne, mais la plus grande partis est dans une plaine, sur le port, vis-à-vis du temple de la mere des dieux, & du gymnase ou de l'école. Les rues sont les plus belles du monde, coupées en angles droits, & pavées de pierres. Il y a de grands portiques carrés au plus haut & au plus bas de la ville, avec une bibliotheque & un homérion, qui est un portique carré avec un temple, où est la statue d'Homére; car ceux de Smyrne font fort jaloux de ce qu'Homére a pris naissance parmi eux, & ils ont un médaillon de cuivre qu'ils appellent homérion. La riviere de Meles coule le long des murailles. Entre les autres commodités de la ville, il y a un port qui se ferme quand on veut. * George Wheler, Voyage de Dalm. &c. p. 258 & suiv. t. I. qui est de l'homérion, on pourroit croire qu'on l'a appellé le temple de Janus, peut-être à cause de quelque ressemblance avec celui de Rome, car il n'est pas fort éloigné de la riviere que l'on suppose avoir été celle de Meles. C'est un petit portique ou bâtiment carré de pierres d'environ trois brasles de long & de large, avec deux portes opposées l'une à l'autre, l'une au nord & l'autre au fud, avec une grande niche en dedans contre la muraille orientale, où pouvoit être l'effigie d'Homére; quoiqu'il y en ait qui affurent que c'étoit un temple de Janus. On ne peut guères conjecturer où étoit le Gymnasium, non plus que les beaux portiques qui ornoient cette place. Le port qu'on ouvroit, & que l'on fermoit quand on vouloit, pouvoit être cette petite place carrée sous la citadelle, qui sert à présent de havre aux galeres & autres petits vaisseaux. Le théâtre & le cirque ne sont pas des moindres restes de l'antiquité, quoique Strabon n'en parle point. Le théâtre étoit sur le penchant d'une montagne, au nord de la citadelle, & bâti de marbre blanc. On vient de le détruire pour bâtir un kan nouveau & un bazar ou bezestein, qui est vouté de' pierres de taille, & long de quatre cents pas. On a trouvé dans les fondemens un pot de médailles, qui sont toutes de l'empereur Gallien, de sa famille, & des tyrans qui régnoient en même tems que lui; ce qui fait conjecturer que cet empereur avoit fait bâtir ce superbe édifice, ou que du moins il avoit été bâti de son tems. Il y en a pourtant qui affurent qu'il fut bâti du tems de l'empereur Claude. Ils se fondent fur ce qu'on a trouvé dans la scène de ce théâtre une base de statue, qui n'avoit que le mot de Claudius. Le cirque est creulé profondément dans la montagne qui est au couchant de la citadelle. Il a environ deux cents cinquante pas de long, & quarante-cinq de large. On s'en servoit pour les courses, & les tournois de chevaux. Les Grecs appelloient ces lieux des stades, lorsqu'ils n'étoient que de cent vingt-cinq pas, & des Diaules lorsqu'ils avoient le double comme celui ci; les Latins les appelloient Cirques. On voit encore dans cet endroit quantité d'anciens fondemens; mais on ne fait ce que c'étoit. On trouve aussi plusieurs inscriptions & médailles qui concernent cette place; il y en a qui sont fort considérables; d'autres ne font que des fragmens où on lit le nom des empereurs Tibère, Claude & Neron. Strabon donne à plusieurs princes le titre de restaurateurs de Smyrne; & le fragment d'une de ces inscriptions attribue la même gloire à l'empereur Adrien en ces termes : ΑΥΤΟΚΡΑΤΟΡΙ ΑΔΡΙΑΝΩΙ ΟΔΥΜΠΙΩΙ ΣΩΤΗΡΙ ΚΑΙ ΚΤΙΣΤΗΙ C'est-à-dire : à l'empereur Adrien Olympien, sauveur & fondateur. Il y en a un autre qui est une lettre des empereurs Sévère & Caracalla à ceux de Smyrne, & l'on y lis ces La vieille Smyrne étoit vraisemblablement sur une montagne au sud de la nouvelle, & au couchant de la haute forteresse; car il y a là plusieurs monceaux de pierres, qui font conjecturer que la muraille de la ville étoit en cet endroit. Cette nouvelle Smyrne, quoique ancienne à notre égard, commandoit sans doute toute la montagne, le vieux châteaux étant dessus, & tout ce qui y touche, audessous de la pointe, s'étendant dans la baye au sud, & la ΤΗΝ ΤΟΥ ΝΕΙΣΤΑ plaine qui est beaucoup plus au nord-est que la nouvelle Smyrne de notre tems; mais je ne crois pas qu'elle s'étendit tant au nord; car en entrant dans la rue des Francs, il y a une muraille, qui semble avoir fait partie de la ville. On va le long de cette muraille quand on vient de la mer, à un grand bâtiment de pierre démoli, lequel peut avoir été le temple de Cybèle, mere des dieux. Pour ce mots: ΟΙ ΘΕΙΟΤΑΤΟΙ ΑΥΤΟΚΡΑΣΟΡΕΣ ΣΕΟΥΗΡΟΣ ΚΑΙ ΑΝΤΟΝΕΙΝΟΣ ΚΑΙΣΑΡΕΣ ΣΜΥΡΝΑΙΟΙΣ ΕΙ ΚΛΑΥΙΔΙΟΣ ΡΟΥΦΙΝΟΣ Ο ΠΩΛΕΙΤΗΣ ΥΜΩΝ ΔΙΑ ΤΗΝ ΠΡΟΑΙΡΕΣΙΝ Η ΣΥΝΕΣΤΙΝ ΕΠΙ ΠΑΙΔΕΙΑ ΚΑΙ ΤΟΝ ΕΝ ΛΟΛΟΙΣ ΣΥΝΕΧΗ ΒΙΟΝ ΤΗΝ. ΠΓΡΟΚΕΙΜΕΝΗΝ ΤΟΙΣ ΣΟΦΙΣΤΟΙΣ ΚΑΤΑ ΤΑΣ ΘΕΙΑΣ ΤΩΝ ΠΡΟΓΟΝΩΝ · ΗΜΩΝ ΔΙΑ ΤΑΞΕΙΣ ΑΤΕΛΕΙΑΝΤΩΝ ΛΕΤΟΥΡΓΙΩΝ KAPΠΟΥΜΕΝΟΣ ΥΜΩΝ ΑΥΤΩΝ ΕΚΟΥΣΙΩ ΑΝΑΓΚΗ ΠΣΟΚΑΛΟΥΜΕΝΩΝ ΥΦΕΣΤΗ ΤΗΝ ΣΤΡΑΤΗΓΙΑΝ ΚΑΤΑ ΤΟ ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΠΑΤΡΙΔΑ ΦΙΛΤΡΟΝ ΑΛΛΑ ΜΕΝ ΕΙΝ ΑΠΡΑΓΜΟΣΥΝΗΝ ΑΚΕΙΝΗΤΟΝ ΑΥΤΩ ΔΙΚΑΙΟΤΑΤΟΝ ΕΣΤΙΝ ΟΤ ΓΑΡ ΑΞΙΟΝ ΤΩ ΑΝΔΡΙ ΤΗΝ ΕΙΣ ΥΜΑΣ ΦΙΛΟΤΙΜΙΑΝ ΓΕΝΕ ΣΘΑΙ ΖΗΜΙΑΝ ΚΑΙ ΜΑΛΙΣΤΑ ΤΑΥΤΗΝ ΥΜΩΝ ΑΙΤΟΥΝ; ΤΩΝ ΥΠΕΡ Tome V. Ffff 594 SMY ΑΥΤΟΥ ΤΗΝ ΧΑΡΙΝ ΕΠΗΡΑΤΟΣ ΕΥΤΥΧΕΤΕ C'est-à-dire, les très-divins empereurs Sévère & Antonin à ceux de Smyrne. Si Claudius Rufinus votre citoyen, lequel à votre ce Seroit une chose indigne de lui, que l'affection qu'il vous porte lui devînt oné li y sépulcre de a un de citerne, pierre qui fert à présent proche du jardin d'un ancien aga de la ville. Il fut tiré des ruines; il n'y a pas long tems, l'on trouva dedans les os d'un homme avec fon casque de cuivre, fon épée & fes éperons. L'inscription fait voir que c'étoit un Romain; car on s'est servi longt-tems de cuivre pour faire des armes, avant d'y employer du fer. Il y a encore d'autres inscriptions qui font allez considérables, & quantité de médailles, qui apprennent pluficurs particularités qui concernent cette place. On en a trouve des empereurs Tite & Domitien, avec qui porte un rameau dans une revers, SMY ,ou ont leur cimetiere près de là au sud sous la montagne; & au ΕΠΕΣΕΣΒΕΥΕΝ ΑΥΡ. ΑΝΤ ΩΝΕΙΝΟΣ ΚΑΙ ΑΙΛ'ΟΣ nord de la citadelle, le long de la côte, on voit d'abord le nouveau bezeitan, vouté de grandes pierres de taille tirées du théâtre : il ressemble à un rue fermée aux deux extrémi. tés, dont les boutiques sont de petites chambres qui ont toutes chacune leur dôme couvert de plomb, percé à jour avec des vitres. On trouve tout joignant & vis-à-vis, un fort beau kan, nouvellement bâti, après quoi suit l'échelle, la douane des Francs; c'est là que commence la rue des Francs du côté de l'eau. On y a des échelles & des magasins propres à charger & à décharger les marchandifes; ce font aujourd'hui les plus beaux & les meilleurs bâtimens de Smyrne. Il y a quantité de caméléons autour de Smyrne; ils ressemblent en quelque forte à un grand lézard; mais ils ont les épaules relevées comme un pourceau, & leurs pieds sont séparés comme ceux d'un pivert, ou d'un perroquet, avec deux ongles devant & trois derriere, qui ne font séparés l'un de l'autre que proche des extrémités. lis ont une longue queue comme un rat. Ils font ordinairement verds, tirant fur le brun autour des épaules, & d'un verd jaune fous le ventre, avec des taches quelquefois rouges, & quelquefois blanches; mais le verd se change de tems en tems en noirátre, sans qu'il reste rien de la premiere couleur : les taches blanches disparcissent aussi & s'obscurciflent; elles demeurent auffi quelquefois; d'autres fois elles se changent en une couleur tirant fur le pourpre, ce qui arrive souvent lorsqu'ils font troublés. Tout le verd de def. sus se tache souvent de noir, & retourne autli souvent du noir au verd. Ordinairement quand ils dorment fous ane couverture blanche, ils deviennent blancs; mais cela leur arrive aussi sous une couverture rouge. Ils prennent difficileinent la couleur bleue. La nature a donné ce changement de couleurs à cet animal pour sa conservation; car il eft fort lent à marcher. Lorsqu'il se voit en danger d'être pris, il ouvre la gueule, & fitle comme une couleuvre. Les petits changent de couleurs plus promptement que les grands, fans doute parce qu'ils font plus farouches. Leurs yeux font admirables pour les couleurs: ils font grands à proportion de leur tête. Ils font couvert d'une peau calleuse de la même substance que le corps. La tête de cet animal est comme immobile, de forte qu'il ne peut pas se tourner comme il voudroit: mais la fubtilité de ses yeux répare cet inconvénient. Il peut regarder en même tems devant lui avec un œil, & derriere avec l'autre. Sa langue est une forte de petite trompe cartilagineuse, d'environ demi - pouce de long, creufe & jointe à fon gofier par une membrane charnue & dure, dans laquelle elle est renfermée, lorsqu'elle est dans sa gueule; il la tire dehors environ un pouce. Elle est enduite d'une substance glutineuse pour prendre des mouches, quis'y attachent coinme à de la glu. On croit que ces mouches font leur nourriture ordinaire. Il y a encore autour de Smyrne quantités de pélicans. Les brebis de ce pays font fort groffes: elles ont une grofle queue qui leur couvre tout le croupion; ce n'est qu'un pur morceau de graiffe fur les os, & quelques-unes pesent jusqu'à dix livres. Il croît dans le territoire des jujubes, du smyrnion, & de l'origanum: cette derniere plante dure toujours, elle pouffe en haut des tiges longues, boiseuses, environnées de petites branches, à diverses distances, & dont les feuilles font plus petites que le majoram de Candie, quoiqu'elles ne foient ni fi longues ni fi blanches. Elles sont plus longues que larges, abou:ifsant en une pointe aiguë. Au haut de la tige cette plante porte un bouquet de petite graine écaillée comme la goulle de lin, & toute la plante fent fort bon. : figure chargée fur les sa main droite, une corne d'abondance de la gauche : l'eau qui en tombe représente la riviere d'Hermus. On lit les mots fuivans : ΣΜΥΡΝΑΙΩΝ ΕΡΜΟΣ ΕΠΥ ΙΩΝΙΟΥΣ ; c'est-à-dire Hermus des habitans de Smyrne, dans l'lonie: on en peut recueillir que ceux de Smyrne tiroient tribut de la riviere d'Hermus, & qu'elle étoit annexée à l'lonie. Il y a aufli des médailles qui nous apprennent les confédérations de cette ville avec d'autres, comme Pergame da tems de Caracalla avec Thyatire & Apollinaris, avec Hierapolis; celleci semble avoir été folemnisée par quelques jeux, ce qui est représenté par deux urnes remplies de branches de palme, avec le mot ΟΜΟΝΟΙΑ, c'est-à-dire la confédération. On a trouvé aussi une médaille, où l'on voit une tête couronnée de lauriers, & ces lettres autour: ΙΕΡΑΣΥΝΚΛΕToC & une autre avec le frontispice d'un temple, une image debout entre des colomnes, & ces lettres autour; ΣΜΥΡ ΝΑΩΝ Γ... ΝΕΩΚΟΡΩΝ ; c'est -à-dire, le faint Senat de Smyrne trois fois Néocore, Il y a lieu de croire que cela suppose une fauffe divinité, qui étoit le protecteur du sénat qu'ils estimoient si saint, comme on le voit encore par le titre de cette inscription qui fe trouve au sépulcre des Arméniens: C'est-à-dire, à la bonne fortune, à la très-illustre Metropolitaine, & Néocore pour la troifiéme fois de l'Empereur, mpereur, conformément au jugement du très-Saint Senat de ceux de Smyrne. Cette ville a eu l'avantage de recevoir de bonne heure l'évangile de Jesus-Christ, qui lui a rendu un témoignage glorieux, accompagné de grandes promesses par son évangéliste S. Jean, Apoc. c. 9, v. 89, 10. Tout ce qui défend Smyrne de l'invasion des corsaires n'est qu'une petite forteresle à la bouche du golfe, environ à deux lieues de la ville, & dont les gros canons font la plus grande fûreté, n'étant environnée que d'un petit foflé, & de quelques murailles, avec un batterie de deux ou trois gros canons contre terre. Pour le château, qui est sur la montagne proche de la ville, il est négligé. On voit une ou deux aigles romaines bien gravées sur les murailles, & un autre bas relief d'un homme à cheval. Il y a une inscription en marbre sur la porte, en caractères grecs modernes, mais elle est trop haute pour la pouvoir lire. Il y a encore une autre vicille petite citadelle sur le port pour les galeres, & les vaiffeaux ; & l'échelle ou douane des sujets du grandseigneur est de l'autre côté. Les Anglois & les Hollandois Les Romains, pour conserver la plus belle porte de l'Afie, traiterent toujours les citoyens de Smyrne fort hu. mainement; & ceux-ci leur furent fidéles. Ils semirent fous leur protection durant la guerre d'Antiochus. Il n'y a que Craffus, proconful romain, qui paroiffe avoir été malheureux près de cette ville. Dans les guerres de Céfar & de Pompée, Smyrne se déclara pour ce dernier, & lui fournit des vaisseaux. Après la mort de Céfar, Smyrne qui penchoit du côté des conjurés, refusa l'entrée à Dolabella, & reçut le consul Trebonius l'un des principaux auteurs de la mort du dictateur; mais Dolabella l'amusa li à propos, qu'étant entré la nuit dans la ville, il la furprit, & le fir martyriser pendant deux jours. Dolabella cependant ne put pas conferver la place: Caffius & Brutus s'y assemblerent pour y prendre leurs mesures. On oublia tout le patle quand Auguste fut paisible possesseur de l'Empire. Tibére honora : : 1 Smyrne de sa bienveillance, & y régla les droits d'asyle. M. Auréle la fit rebâtir après un grand tremblement de terre. Les empereurs grecs qui ont possedé Smyrne après les Romains, la perdirent sous Alexis-Comnène. Tzachas, fameux corsaire Mahometan, voyant les affaires de l'Empire fort embrouillées, se saisit de Clazomène, de Smyrne & de Phocée. L'empereur y envoya fon beau-frere Jean Ducas, avec une armée de terre, & Caspax avec une flote. Smyrne se rendit sans coup ferir. Sous Michel Paleologue, qui chassa les Latins de Constantinople, les Mahometans se saisirent presque de toute l'Anatolie. Atin, un de leurs principaux généraux, prit Smyrne sous Andronicle Vieux. Homur son fils lui fuccéda; & comme il étoit occupé à ravager les côtes de la Propontide, les chevaliers de Rhodes s'emparerent des environs de Smyrne, & y bâtirent le fort Saint-Pierre. Homur revint à Smyrne; & voulant reconnoître ce fort qui n'étoit pas fini, il reçut un coup de fléche dont il mourut. Pendant la vie d'Homur, qu'on appelloit le prince de Smyrne, les Latins brûlerent sa flote, & se saisirent de Smyrne. Le patriarche de Conftantinople, qui avoit été fait par l'élection du pape, ayant jugé à propos de dire la messe dans la principale églife, y fut surpris par les troupes d'Homur, lesquelles ayant mis les Latins en fuite, le décolerent tout revêtu de fes habits pontificaux, & massacrerent la noblesse qui étoit autour de lui. Quelques historiens Génois rapportent à l'année 1346, une expédition que les Génois firent sur ces côtes, fous le doge Vignofi, & par laquelle ils ajouterent à leur domaine Scio, Smyrne, & Phocée. Suivant les apparences ils ne garderent pas long tems Smyrne, puisque Morbaffan l'affiégea par ordre d'Orcan. II, empereur des Turcs, qui avoit épousé une des filles de l'empereur Canta cuzène. Après la bataille d'Angora, Tamerlan assiégea Smyrne, & campa tout près du fort Saint Pierre, où la plupart des chrétiens d'Ephese s'étoient retirés. Ducas, qui a fait la rélation de ce siège, en a rapporté deux circonstances bien fingulieres: 1o que Tamerlan fit combler l'entrée du port en ordonnant à tous ses soldats d'y jetter chacun une pierre. 2o. Qu'il avoit fait conftruire une tour d'un nouvel ordre d'architecture, composée en partie de pierres & en partie de têtes de morts, rangées comine des piéces de marqueterie, tantôt de front & tantôt de profil. Après la retraite des Tartares, Smyrne resta à Cineites, fils de Carasupasi, commandant d'Ephèse, & qui avoit été gouverneur de Smyrne sous Bajazet. Cependant Musulman, l'un des fils de Bajazet, jaloux de la grandeur de Cineites, passa en Afie en 1404, dans le dessein de l'abaifler. Cineites fit une puissante ligue avec Caraman, sultan d'Iconium, & avec Carmian autre prince Mahométan; mais ils firent la paix sans en venir aux mains. Cineites n'eut pas si bon marché de Mahomet I, autre fils de Bajajet. Il prit Smyrne, en fit démolir les murailles & mettre à bas une tour, que le grand maître faisoit construire à l'entrée du port. Depuis ce tems les Turcs sont restés paisibles possesseurs de Smyrne, & ont bâti une espéce de château à gauche en entrant dans le port des galéres, qui est l'ancien port de la ville. Pline met auprès de Smyrne les ifles Peristerides, de Carteria, d'Alopéce, d'Elaussa, de Bachina, que Diodore de Sicile appelle Bachium, de Pystira, de Crommyonesos & de Megale. Il y en a une aujourd'hui appellée Eglenes dans les cartes marines, & qui a pris le nom d'un corsaire Anglois. Elle est située au-devant du golfe de Smyrne, à la droite en entrant, & à deux lienes du cap Calaberno. Elle est raisonablement haute & longue, & cependant peu considérable. Il est dangereux de faire voile entre cette ifle & le continent de Calaberno. Vis-à-vis de cette même ifle on trouve un grand & longibanc de sable, qui s'étend à fon opposite depuis son bout septentrional, jusqu'au - delà de son extrémité méridionale, & qui pouffe tout à l'entour plusieurs pointes & inégalités dans la mer. C'est un terrein submergé, dont le bout septentrional, qui est fort bas & couvert d'arbres, est presque à l'égal de l'eau, ou du moins ne paroît guères élevé au-dessus. Il y a encore au-delà de ce banc de fable, quelques places qui s'élévent comme de petites isles au-dessus de l'eau : on les voit sur la gauche en cinglant vers Smyrne du côté d'orient. * Dapper, Description de l'Archipel, p. 227. On trouve plusieurs autres isles au midi de celles d'Egle nes, & plus avant dans le golfe de Smyrne: on les laisse sur la droite lorsqu'on fait voile du côté de la ville, qui donne son nom au golfe. Il y a derriere ces isles une fort bonne rade, où les vaisseaux qui veulent sortir du golfe, peuvent se venir mettre à l'abri des vents septentrionaux ; mais la meilleure de toutes les rades est entre celle de ces isles qui est la plus méridionale, & le rivage de la terre-ferme voisine. Toutes ces ifles sont aujourd'hui nommées par les matelots italiens, Ifolle delle Smyrne, ou les isles de Smyrne. SMYRALEA. Voyez CÉSARÉE, no. 7. SMYRNOPHORA REGIO, contrée de l'Arabie heureuse: Ptolomée, 1.6, 0.7, la marque au midi du pays des Manita, mais le manuscrit de la bibliotheque palatine, au lieu de Smirnophora lit Myrrifera. SNACKENBOURG, bourg d'Allemagne, dans le cer cle de la basse Saxe, au comté de Danneberg, dans l'endroit où la petite riviere de Besse se jette dans l'Elbe. * Jaillot, Atlas. D'Audifret nomme cette riviere Tecze. SNAEFELS-JOKULL, montagne d'Irlande, dans la partie occidentale de cette ifle, vers la côte. Sa hauteur extraordinaire a occasionné lon nom, qui ne signifie autre chose dans la langue du pays. * Corn. Dict. SNASHAM, bourg d'Angleterre, dans la province de Norfolck. On y tient marché public. * Etat préfent de la Grande Bretagne, t. 1. SNATE, bourg d'Angleterre, dans la province d'Yorck. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. I. SNECK, SNEEKCOu SNITZ, ville des Pays Bas, dans la Frise, au Westergo, à une demi-lieue d'Ilst, à une lieue de Bolswaert, & à trois de Leuwarde, de Franeker & du Zuyderzée.Sneeck passe pour une des plus anciennes villes de la Frife. Elle est bien peuplée, bien bâtie, entourée de bons foflés, défendue par de bons remparts; & quoique située dans un endroit marécageux, elle ne laisse pas d'être fort marchande. Elle a des écoles latines fort célébres. Il y avoit autrefois dans cette ville un prieuré de bénédictins, appellé Hasken, une abbaye de bernardines, dite le nouveau cloître; & dans le voisinage on trouvoit une commanderie de l'ordre de Malthe & un prieuré de chanoines réguliers de l'ordre de S. Augustin, dit le Mont Thabor. Les jésuites avoient obtenu du roi d'Espagne en 1574, la permiffion de bâtir un collége dans cette ville, & d'y enseigner les humanités; mais comme les magistrats & les peuples leur étoient contraires, ils se retirerent à la petite ville d'Ilft, où ils resterent environs trois ans, après lesquels ils quiterent la Frise, à cause de la révolte générale du pays. La ville de Sneeck fait gloire d'avoir donné la naissance à Joachim Hopper, célébre docteur en droit de l'université de Louvain, & confeiller d'état de Philippe II, roi d'Espagne. Il mourut à Madrid en 1576. SNEIRNE, ville de Perse, à trois journées d'Amadam, sur la route de Ninive à Ispahan. Tavernier, Voyage de Perfe, 1.2, 6.4, qui alla voir le gouverneur, en paffant par cette ville, dit que fa maison est une des plus belles de la Perse. Aux environs de Sneirne sont plusieurs collines où l'on trouve une quantité prodigieuse de lis de diverses couleurs. Il n'y en a point de blancs; ils font tous, ou d'un beau violet, avec une raie rouge au milieu de chaque feuille, ou d'un beau noir qui les fait plus estimer. Ils font de la forme de nos lis, mais beaucoup plus grands: Si l'on boit pendant quinze jours de l'eau où l'on a fait infufer l'oignon de ces lis, particulierement de ceux dont les feuilles font les plus noires, c'est un remede souverain & infaillible pour guérir le mal vénérien. SNOTHILL, SNOWDHILL, château d'Angleterre, dans Herefordshire, près du Doyer, à neuf ou dix milles de l'endroit où cette riviere se jette dans celle de Munnow. Il y a près de ce château un vallon, où il se trouve une carriere d'un beau marbre.* Délices de la Grande Bretagne, } montagnes de neige. En effet, comme ces montagnes sont prodigieusement hautes, la neige s'y conserve perpétuellement, & pendant toute l'année on en voit leur sommet couvert. Cela n'empêche pas qu'elles n'ayent des pâturages excellens; de forte que les Gallois disent en proverbe, que les montagnes de Craig Eriry pourroient suffire à entretenir tous les troupeaux de la province de Galles. Du milieu de ces montagnes, & presque dans le cœur de la province, on en voit une s'élever si prodigieusement haut, qu'elle les furpasse toutes de beaucoup, & cache son front dans les nues. On lui donne par excellence le nom de Snowdon, qui est commun à toutes les autres. On observe que dans quelques endroits des sommets de ces montagnes la terre est spongieufe, & fi imbibée d'eau, que quand on y fait un pas, on la fent trembler à un jet de pierre à la ronde. * Délices de la Grande Bretagne, p. 430. SNYATIN, ville de la petite Pologne, dans la Poku. cie, dont elle est la capitale. Cette ville, située à la gauche du Prut, au-dessous de Colomey, est assez marchande. Les Walaques y amenent quantité de bœufs & d'excellens chevaux, auffi-bien que du miel & de la cire. * De l'Isle, Atlas. Andr. Cellar. Descr. Polon. p. 234. 1. SO, ville de la Chine, dans la province de Channsi, au département de Taitung, troisiéme métropole de la province, avec une forteresse. Elle est de sd 14 plus occidentale que Fekin, sous les 39d 43' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. 2. SO, ville de la Chine, dans la province de Kaingnan, au département de Fungyang, seconde métropole de la province. Elle est sous le même méridien que Pekin, sous les 34d 36' de latitude septentrionale. * Atlas Si. nenfis. SOA. Voyez Tuso. SOACA, ville de l'Arabie heureuse: elle est placée dans les terres par Ptolomée. SOAMUS, fleuve de l'Inde. Arrien, in Indicis, dit que ce fleuve prend sa source dans les montagne de Sabitla, (ou plutôt de Capisa ou Capissa,) & qu'il se rend dans l'Indus, fans recevoir les eaux d'aucune riviere. 1. SOANA, fleuve de la Sarmatie Asiatique: Ptolomée, 1.5, 6.9, marque l'embouchure de ce fleuve sur la côte occidentale de la mer Caspienne, au-dessus de la ville Teleba. Ortelius, Thes. qui cite Niger, dit que le nom noderne de ce fleuve est Terchin, Terki, ou Terk. 2. SOANA, fleuve de l'isle de Taprobane: son embouchure est placée par Ptolomée, l. 7, c. 4, sur la côte occidentale, entre le promontoire Andrafimundum & la ville Sindocanda. 3. SOANA, ville d'Italie, dans la Toscane, selon les prétendus fragmens des origines de Caton. Ortelius soupçonne que ce pourroit être la ville SUANA de Ptolomée, & celle qui porte encore aujourd'hui le nom de SOANA. Voyez l'article suivant. au les autres peuples de ces quartiers. Leur pays s'étendoit en rond autour des sominets du Caucase, au-dessus de la ville de Dioscurias. Ils avoient un roi, & un conseil composé de trois cents personnes; & on prétendoit que leur armée montoit ordinairement à deux cents mille hommes. Ils se servoient d'armes empoisonnées, & on disoit que les torrens de leur pays rouloient une grande quantité d'or, que barbares re recueilloient avec des peaux de brebis; ce qui avoit pu donner lieu à la fable de la toison d'or. Les SOANES de Strabon sont les SUANI de Pline & de Ptolomée. ces SOAR, nom que Davity, & après lui Corneille, donnent à la Stoure, riviere d'Angleterre. Voyez STOURE. SOARA, ville de l'Inde, en deçà du Gange, selon Ptolomée, 1.7, C. 1. SOASTUS, fleuve de l'Inde : Arrien, in Indicis, dit 'que ce fleuve se jette dans le Cophès, qui se rend lui-même dans le fleuve Indus. SOATRA, bourgade de l'Asie mineure, dans la Lycaonie, près de Garlabora. Strabon, 1. 12, p. 568, remarque que l'eau étoit si rare dans cet endroit, qu'elle s'y vendoit. Il se pourroit faire que ce lieu seroit le même que Ptolomée compte au nombre des villes de la Lycaonie, & qu'il nomme SIOVATA. D'un autre côté, il ne seroit pas impossible que la bourgade Soatra de Strabon fut la petite ville de Savatra que Ptolomée place dans l'Isaurie. SOATRIS, ville de la basse Messe, sur le Pont-Euxin. L'itinéraire d'Antonin la marque entre Marcianopolis & Anchiale, à vingt - fix milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la seconde. * Ortel. Thefaur. SOBALA, ville de la Carie, selon Etienne le géographe. SOBALASSARA, ville de l'Inde, en deçà du Gange. Prolomée, 1. 7, 6.1, la donne aux Caspirai. Au lieu de Sobalassara, le manuscrit de la bibliotheque palatine porte Ostobalassara. SOBANNUS, fleuve de l'Inde, en deçà du Gange, dans la contrée des Lesti ou des Pirates. Son embouchure eft marquée par Ptolomée, l. 7, 1.2, entre Pagrala & Pithonobaste. C'est présentement, selon Castald, le Sian, appellé aussi Menan. SOBARA. Voyez SOBARENSIS. SOBARENSIS, fiége épiscopal de l'Asie mineure, dans la Lycaonie, selon le premier concile de Constantinople. C'est appareniment la ville de Sobara, dont il est parlé dans les exemplaires latins de Ptolomée, 1.5, c.6, où elle elt donnée pour une ville de la Cappadoce, dans la préfecture de Cilicie, qui étoit voisine de la Lycaonie. Le texte grec de Ptolomée porte Σόροβα, Soroba pour Σοβαρα 50. bara. SOBARMAH ou SOBORMAH, nom d'une grande isle de la mer de la Chine, autour de laquelle il y en a plusieurs autres, qui ne sont point habitées. La mer y est fort orageuse, & y a presque par-tout quarante brasses de profondeur. * D'Herbelot, Bibliot. orient. 4. SOANA, ou SUANE, Suana, ville d'Italic, dans la Toscane, au Siennois. Elle est située sur une montagne, près de la riviere de Fiore, à seize lieues de Sienne, midi. Elle étoit évêché dès le six ou septiéme siécle ; mais elle est fort déchue de ce qu'elle étoit autrefois. On l'attribue à la malignité de l'air qu'on y respire, & c'est ce qui fait qu'elle est mal peuplée. Le pape Grégoire VII étoit négation jusqu'à celle d'Anam. en cette ville. * Commainville, Table des évêchés. SOANATUS. Voyez SACANATUM. SOANDA, SOANDUS, ville de la petite Arménie, selon Ortelius, Thes. qui cite Strabon, & en fait une ville différente de celle que l'itinéraire d'Antonin marque dans la Cappadoce. Cependant Strabon, 1. 14, p. 663, place Soanda dans la Cappadoce, puisqu'après avoir dit que Garsaura est une petite ville de cette province, sur la frontiere; il ajoute que pour aller de Garsaura à Mazaca, capitale de la Cappadoce, on palle à Soandus & à Sadacora, & que le chemin est de fix cents quatre-vingts stades. Dans l'itinéraire d'Antonin, elle est marquée aussi dans la Cappadoce, fur la route de Tavia, entre Therma & Sacœna, à dix-huit milles du second de ces lieux. SOANES, peuples d'Asie, dans la Colchide. Strabon, 1.1.1, p. 499, les compte au nombre des peuples qui étoient de l'assemblée générale de Dioscurias. Ces peuples ne le cédoient guères aux Phtheirophages leurs voisins, pour l'ordure & pour la crafle, mais ils l'emportoient pour la puis Lance & pour la force, tant sur les Phtheirophages que fur Le scherif Al Edrissi écrit dans la dixiéme partie de son premier climat, que l'on recueille dans cette ifle le meilleur camphre de tout l'orient, & qu'il y a quatre jours de navi Cette isle pourroit bien être celle que nous appellons Sttmatra. Car ce que cet auteur dit de la mer de la Chine peut fort bien s'entendre de toutes les ifles des Indes, qui sont au delà du cap de Comorin, comme il a été remarqué dans le titre de Serandib. Et ce qui est dit ici de l'isle d'Anam, se peut fort bien entendre du royaume d'Anam, qui comprend celui de Siam, & qui est dans la presqu'ifle des Indes, que les anciens ont appellée Chersonnesus aurea, les Arabes appellant indifféremment du nom de Ge zirat les isles & les presqu'isles, comme il est aisé de le voir. SOBERNHEIM, petite ville d'Allemagne, dans le palatinat du Rhin, au Nahegow, sur la rive gauche de la Nahe, un peu au-dessous de Martenstein. * De l'Ifle, Atlas. SOBIDAS, contrée de la Parthie, selon Ortelius, Thes. qui cite Ptolomée. On trouve bien dans cet ancien, 1.6, c.s, un peuple nommé SOBIDA, qui habitoit aux confins de la Tabiene; mais il ne parle point de leur pays. Voyez ZOBIDE. |