SOBIESLOW, ville du royaume de Boheme, dans le cercle & à l'orient de Bechin. * Zeyler, Bohem. Topogr. SOBII. Voyez IBI. SOBOTALE, ville de l'Arabie heureuse: Pline, 1.6, c. 28, en fait la capitale des Atramites, & dit que dans l'enceinte de ses murailles on comptoit soixante temples. Le pere Hardouin écrit SABOTA; & Pline lui-même dans le livre douziéme nomme ainsi cette ville. SOBRADO, Superetum, abbaye d'hommes, ordre de cîteaux, de la congrégation de Castille, en Espagne, dans la Galice, au diocèse de Compostelle. SOBRARVE ou SORBRABE, contrée d'Espagne, au royaume d'Aragon, avec titre de principauté. Elle a les Pyrénées au nord, & le comté de Ribagorça à l'orient; & elle comprend les vallées de Terrantona, de Gistain, de Puestolas, & quelques autres. La principale place de ce pays est Ainsa, autrefois capitale des rois de Sobrarve. Elle est située dans une plaine, sur la riviere d'Ara, près de l'angle qu'elle fait en se jettant dans le Cinca, un peu au-dessus de Medianos. C'est dans ce pays que la Cinca fort d'un petit lac formé par plusieurs sources, au pied du mont Bielsa. * Jaiblot, Atlas. Délices d'Espagne, pag. 661. Lorsque Pélage se signaloit dans les Asturies contre les Maures, qui avoient envahi l'Espagne, Garcia Ximenés s'étoit fait nommer roi de Sobrarve. Les avantages qu'il remporta fur eux, en plusieurs occasions, lui donnerent beaucoup de réputation. Avec six cents hommes il en défit un grand nombre, & conquit toutes les petites places voi. sines des Pyrénées. Il épousa Erme, & en eut Garci Inigo, qui lui succéda en 758, & qui s'étant emparé de Pampelune, que Charlemagne avoit démantelée, & dont il rétablit les fortifications, prit le titre de roi de Pampelune, Il soumit à sa domination toute la Navarre, d'où il chassa entierement les Maures. Ce prince régna quarante-quatre ans. Son fils Fostan, qui lui fuccéda, épousa Tise, fille de Galiud, comte d'Aragon, veuve de don Bernard Bacino, & belle-mere de Zenofre, comte de Barcelone. Fostan battit les Maures en plusieurs rencontres, & leur enleva plusieurs places. Il mourut en 815, après un regne de treize ans, & don Sanche, son fils & son successeur, acheva de délivrer ce royaume de la servitude des Maures. Il porta le sceptre dix-sept ans, & le laissa à Ximenés son fils, qui commença de régner en 832. Ximenés épousa Marie, & en eut Inigo, qui parvint à la couronne. Ce fut le premier qui prit le titre de roi de Navarre. Voyez Na VARRE. SOBURA. Voyez SABURAS. SOCARAH, nom d'une ville située sur le bord de la mer, que les Arabes appellent Bahrala'dhar, la mer Verte, qui est proprement celle qui commence au golfe Persique, & finit au cap de Comorin. Le géographe Persien dit que cette ville n'est éloignée de celle de Sendan que de cinq journées, & qu'il y a un endroit dans la mer assez proche, où l'on pêche des perles. * D'Herbelot, Bibl. orient. SOCHACZOW, (prononcez SOCACHOUF) ville de Pologne, dans le duché de Masovie. C'est une ville de bois, nouvellement rétablie, située au-delà d'une petite riviere, sur le bord d'une plaine élevée en terrasse, au pied de laquelle cette riviere fait une petite ifle, entre deux agréables canaux, qui ont chacun un petit pont de bois auffi. Au-delà de cette ville & fur la terrasse dont elle осcupe les rideaux, commencent ces grandes & belles plaines, qui s'étendent jusqu'à la Vistule, par un espace de huit grandes lieues: elles sont moins fablonneuses que le reste du pays, plus découvertes, diversifiées seulement par quelques touffes de bois, cultivées & habitées plus que les autres cantons du duché de Masovie; la vue y trouve de quoi se reposer agréablement dans une charmante variété de paysages, au milieu d'une étendue sans bornes. Socachouf est à deux lieues de Gisyez, & à quatre lieues de Bloigné. * Mémoires du Chevalier de Beaujen, pag. 161. SOCHCHOR, ville de l'Arabie heureuse. Ptolomée, 1.6, c.7, la marque dans les terres. SOCHEU, cité de la Chine, dans la province de Xensi, où elle a le rang de premiere militaire. Cette cité qui est défendue par une forteresse, se trouve de 16d ss' plus occidentale que Pekin, sous les 38d 41' de latitude septentrionale. Elle est commandée par un gouverneur qui a beaucoup de pouvoir, & divisée en deux parties : les Chinois que les Turcs & ceux d'Aftracan appellent Catayens, habitent dans la premiere, & les Sarrasins & les étrangers qui se rendent à Socheu, pour trafiquer, habitent dans l'autre. C'est delà que vient le nom du désert qui en est proche, & qu'on appelle Caracatay; c'est à-dire, le pays de ceux du Catay ou des Catayens; parce qu'il y a aussi beaucoup de Chinois qui y demeurent. On trouve dans ces quartiers-là quantité de chevaux sauvages, beaucoup de musc, des mirabolans, des bois de senteur, force chanvre, poules, perdrix & autres oiseaux. On y voit un temple dédié à un aveugle, qui palla pour le plus grand & le plus clairvoyant politique de la Chine. * Atlas Sinenfis. 1. SOCHI, lieu de l'Assyrie: Arrien, de exped. Alex. 1.2, dit que ce lieu étoit à deux journées du patlage des montagnes, par où l'on entroit de la Cilicie dans l'Assyrie. 2. SOCHI, nom d'une maison de campagne, à vingt milles de Jerufalem. Jean Moscus en parle dans la vie de S. Jean l'Anachorete. SOCHOTH, ou Socoth, ou SUCCOTH, (2) ville audelà du Jourdain, entre le torrent de Jabok & ce fleuve. Jacob à son retour de la Mésopotamie, ayant paffé le torrent de Jabok, dressa sa tente à Sochoth, (b) où dans la suite on bâtit une ville. Josué, c. 13, 27, l'attribua à la tribu de Gad. Salomon fit fondre les grands ouvrages de cuivre qu'il destinoit au service du temple, entre Socoth & Sarthan. (c) Sochoth est dans le canton de Scythopolis, dit S. Jerôme, Quast. Hebr. in Genef. 33. Les Juifs disent qu'on donna dans la suite à Sochoth le nom de Darala. Gedeon fit écraser sous des épines les principaux de Sochoth, qui lui avoient répondu insolemment, lorsqu'il leur demanda des rafraîchissemens pour lui & pour ses gens, qui poursuivoient les Madianites. Judic. 8,5,6, &c. * (2) Dom Calmet, Dict. (b) Genef. 33, 17. (c) 3 Reg. 7, 46. a SOCHOTH-BENOTH ou SUCCOTH-BENOTH. L'écriture (a) raconte que les Babyloniens qui furent transférés dans le pays de Samarie par Salmanafar ou par Aflaraddon, toi d'Afsyrie, continuerent à y adorer leurs faux dieux, & qu'ils y firent des Succoth Benoth, c'est-à-dire, des tentes de jeunes filles, ou des lieux de prostitution pour leurs jeunes filles, qu'ils prostituoient une fois en leur vie, en l'honneur de la déesse Milytta. (b) Voici comme Hérodote dit que cela se pratiquoit à Babylone; toutes les filles du pays font obligées une fois en leur vie de se prostituer à un étranger, en l'honneur de Milytta, qui est la même que Vénus. Celles qui sont riches se préfentent devant le temple dans des chariots couverts, suivies d'un grand nombre de domestiques; elles vont là seulement par cérémonie, & ne s'abandonnent pas comme les autres aux étrangers; mais celles qui font du commun se tiennent devant le temple, ayant des couronnes fut la tête, & font séparées les unes des autres par de petites cordes, qui n'empêchent pas que les étrangers n'entrent au lieu où elles sont & ne choisissent celles qu'il leur plaît. Ils leur jettent sur les genoux de l'argent, en disant: J'invoque pour vous la déesse Milytta, & il n'est pas permis à ces femmes de rejetter cet argent, en quelque petite quantité qu'il soit, parce qu'il est destiné à des usages qu'ils appellent sacrés, ni de rebuter ceux qui se présentent à elles. Ceux-ci les emmenent hors de la vûe du temple, & après qu'ils en ont abusé, elles peuvent s'en retourner dans leurs maisons. C'est apparemment cette abominable coutume que les Babyloniens amenerent dans le pays de Samarie. Les Rabbins veulent que Succoth - Benoth signifie la poule & les poussins. Eufebe & S. Jerôme semblent croire que c'est une ville que ces gens bâtirent dans la Samarie. D'autres croyent que c'étoit une divinité particuliere qu'ils adoroient. *(a) Judic. 8,5,6, & an du monde 2759, avant JesusChrist 1241, avant l'ére vulg. 1245. 4 Reg. 17, 30. (b) Vide Selden. de Diis. Syr. Syntagm. 2, c. 7. Grot. ad 4 Reg. 17, 30. Herodot. l. 1, c. 199. SÓCHUNG, forteresse de la Chine, dans la province d'lunnan, au departement de Mengyang, l'une des grandes cités de la province. Elle est de 18d 16' plus occiden F f f fij : tale que Pekin, sous les 216 58' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SOCIENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Sitifense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de Saturnius, évêque de ce licu. SOCIUEN, ville de la Chine, dans la province de Kiagnan, au département de Hoaigan, huitieme métropole de la province. Elle est de 1d 6' plus orientale que Pekin, sous les 34d 55' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SOCO ou SOCно, ville de Juda: Josué, 25, 35. & 1 Reg. XVII. 1 Heber. dont il est parlé dans les Paralipomenes, répara Soco, 1 Par. 4, 18, & fa famille s'y habitua. Roboam la fortifia dans la suite. Voyez 2 Par. 11, 7. Eufebe dit qu'il y a deux villes de Soco, l'une haute & l'autre baffe, à neuf milles d'Eleutheropolis, du côté de Jerufalem. * Dom Calmet, Dict. SOCOBRIGENTIUM, mot corrompu dans quelques exemplaires de Frontin, Strat. l. 5, c. 10, pour SEGOBRIGENSIUM. Voyez SEGOBRIGA. & qui a à son midi le pays des Zinges, où sont les villes de Melindah & de Monbassah. Le cherif Al Edriffi dit que les habitans de cette ifle étoient la plupart chrétiens dans le tems qu'il écrivoit, à cause qu'Alexandre le Grand ayant autrefois abordé en cette ifle, après qu'il eut fait la conquête des Indes, & l'ayant trouvée fertile & abondante en cette forte de plante, d'où l'on tire le suc que nous appellons aloës, en avoit transporté ailleurs les habitans, & y avoit établi une colonie de Grecs ausquels il en recommanda la garde & la culture. * D'Herbelot, Biblioth. orient. Les Arabes appellent l'aloës en leur langue fabr, & ils disent que le fabr al focothori, qui est l'aloës de cette ifle, est le plus excellent de tous, & qu'il furpasse de beaucoup en bonté celui qu'ils appellent schegeri & hadramouthi, qui croît dans la province de Soheger & dans celle de Hadramouth. Le géographe Persien dit la même chose touchant les chrétiens de Socothorah, & il place cette ifle entre l'équateur & le premier climat. SOCQUIA, bourgade de l'Arabie heureuse, sur le bord de la mer Rouge, à trente lieues de Médine, du côté du sud. Il y en a qui la prennent pour l'ancienne Badeos. * Baudrand, Dictionnaire. SOCRATIS-INSULA, ifle du golfe Arabique : Prolosur la côte de l'Arabie heureuse. SOCONUSCO, province de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne. De l'Isle, Atlas, la borne au nord oriental par la province de Chiapa, à l'orient par celle de Guatimala, au midi par la mer du Sud, & à l'oc-mée, 1.6, 6.7, la compte au nombre des isles qui étoient cident par la province de Guaxaca. De Laet, Description des Indes occidentales, 1.7, c.6, lui donne environ trentecinq lieues de longueur & un peu moins de largeur. On n'y voit qu'une place habitée par les Espagnols: elle se nomme GUEVETLAN OU SOCONUSCO. Elle fut bâtie par Pedro de Alvarado, lorsqu'il étoit gouverneur de cette province. Il y demeure fort peu d'Espagnols, parce que les naturels du pays font fort arrogans & cruels, par la confiance qu'ils ont en leurs richesses, qu'ils acquierent par le trafic du cacao, que la próximité de la mer leur fait faire avec beaucoup de commodité, dans les plus riches provinces de la nouvelle Espagne. Ils ne laissent pas de payer tribut aux Espagnols. Le terroir n'est pas mauvais, & rapporte allez bien ce qu'on y seme, à l'exception du froment. La province Soconusco est pourtant sujette à de fréquentes rempêtes, & à de fort grandes pluyes, depuis avril jusqu'en septembre. Il y descend des montagnes dans les vallées, une telle quantité de torrens & de ruiffeaux, que tous les chemins en étant couverts, ceux qui veulent aller de Nicaragua & d'autres provinces orientales, vers la nouvelle Espagne, sont contraints de se détourner ailleurs, quoique le chemin soit beaucoup plus court dans les autres mois par Soconusco. SOCOTERA ou SOCOTORA, ifle située entre l'Arabie heureuse & l'Afrique, au midi du cap Fartaque & à l'orient septentrional du cap Guardafui, environ à vingt lieues de ces deux continens. C'est la plus grande ifle qui soit vers l'entrée de la mer Rouge; mais elle n'a point de ports qui puissent contenir un grand nombre de vaisseaux. Elle est coupée au centre par une chaine de montagnes qui s'élevent jusqu'aux nues. Cette ifle a vingt lieues de long & neuf de large. La capitale située dans la partie septentrionale de l'ifle s'appelle Tamarin. Elle est bien peuplée, & a un roi particulier qui releve du cherif d'Arabie. Les habitans sont mahométans, albexis & arabes, mais ils se disent arabes, aussi en ont-ils les mœurs & le langage. La terre y est abondante en bétail & en fruits : le peuple trafique à Goa, & il y est mieux reçu que les Arabes naturels, qui n'osent y aller fans passeport; ces Socoterans vont auffi trafiquer en Arabie & dans toute la côte; ils font habillés à la mode des Arabes. Leur ifle produit beaucoup de dattes, de ris, d'encens, d'aloës qu'ils trafiquent à Goa & dans les Indes, d'où ils rapportent ensuite d'autres marchandises; ils font forts civils, mais il ne faut pas beaucoup se fier à leur hon neteté. Deux navires anglois y ayant mouillé pour se rafraichir & pour y commercer, ils y furent d'abord trèsbien reçus, y demeurerent même neuf à dix jours en fort bonne intelligence; mais enfin le roi eut envie de leur jouer un mauvais tour, car il avoit projetté de leur faire un festin pour les attirer, comptant de les tuer enfuite, & de prendre leur navire; mais heureusement les Anglois en furent avertis, & se retirerent à tems.* De l'Isle, Atlas. Fr. Pyrard, Voyage aux Indes, 2 part. p. 250. SOCOTHORA, ifle de la mer d'lemen ou d'Oman, qui regarde l'lemen ou l'Arabie heureuse à son septentrion, SOCUNDA, ville de Hyrcanie, felon Ammien Marcellin, cité par Ortelius, Thes. qui remarque que c'est la ville Socanaa, que Ptolomée, l. 6, 6.9, place fur la côte de la mer Caspienne, entre les embouchures des fleuves Maxera & Oxus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine écrit Socanda, pour Socanaa, & au lieu d'une ville il en fait un Aeuve. SOCZOWA, ville de la Turquie, en Europe, dans la partie occidentale de la Moldavie, sur la riviere de Seret ou Moldawa, assez près de sa source, à peu près entre Jally & Newmack. Quelques géographes la prennent pour l'ancienne Sandava. * De l'Ifle, Atlas. SODER-HAMPI, bourgade ou petite ville de Suéde, dans l'Helsingie, sur la côte du golfe de Bothnie, assez près & au nord de l'embouchure de la riviere de Liusna. Ce bourg a un port, & a été bâti depuis peu. Le nom qu'on lui a donné veut dire port du sud, dans la langue du pays. De l'Ile, Carte des couronnes du nord, écrit SODERHAMN, au lieu de SODER HAMPT. * De l'ifle, Atlas. Corn. Dict. SODERTALGÉ OU SUDERTALGE, ville de Suéde, dans l'Uplande, au midi de Stockholm. * De l'Isle, Atlas. SODI, fleuve de la Babylonie; il en est parlé dans Ba ruc, c. 4. On ne connoît aucun fleuve de ce nom en ce payslà. Ce pouvoit être quelque bras de l'Euphrate. Sodi, en hébreu, signifie l'orgueil: ce nom pourroit designer l'Euphrate. * Dom Calmet, Dictionn. SODII, peuples d'Afie: Pline, 1.6, c.10, les place au voisinage de l'Ibérie. SODINUS, fleuve d'Asie: Pline, 1.6, c. 23, en fait un fleuve navigable, & dit qu'il se perdoit dans le fleuve Cophès. a SODOME, (*) ville capitale de la Pentapole, qui fervit pendant quelque tems de demeure à Loth, neveu d'Abraham, & dont les crimes monterent à un tel excès, (b) que Dieu la fit périr par le feu du ciel, avec trois autres villes voisines, Gomorrhe, Zeboïm & Adama, qui étoient aussi corrompues qu'elle. (c) La plaine où elles étoient fituées, qui étoit auparavant belle & fertile, comme un paradis terrestre, fut premierement enflammée par la foudre, qui mit le feu au bitume dont elle étoit remplie ; & ensuite inondée par les eaux du Jourdain qui s'y répandirent, & qui y formerent la mer Morte, ou le lac de Sodome, nommé aussi le lac Asphaltite, à cause de l'asphalte ou bitume dont il est rempli. On croit que Sodome étoit une des plus méridionales des cinq villes qui périrent par le feu du ciel, puisqu'elle étoit voisine de Segor, qui, comme l'on fait, étoit au-delà de la pointe méridionale de la mer Morte. On doute fi elle étoit dans le terroir qu'occupe à présent cette mer, ou seulement sur son bord. Les prophétes (c) parlent assez souvent de la ruine de Sodome & de Gomorrhe, où ils font allufion, & par-tout ils marquent que ces lieus feront déserts, arides, inhabités, que ce feront des lieux couverts d'épines & de buiffons, une terre de sel & de soufre, où l'on ne pourra ni planter, ni semer; (c) Siccitas spinarum & acervi falis, & desertum usque in eternum. Elles feront, dit Amos, comme un tison qu'on tire d'un embrasement, demi-brulé & inutile à tout usage. En un mot, dans toute l'écriture la ruine de Sodome & de Gomorrhe est représentée comme un des plus grands effets de la colere de Dieu. Joseph, de bello, l. 5, c. 5, p. 892, dit qu'autour du lac de Sodome, & aux environs des villes qui furent autrefoisruinées par le feu du ciel, le terrein est tout brûlé, & qu'on y voit encore des effets de ce terrible incendie, & des restes de ces villes malheureuses. (f) Les fruits qui y naissent ont affez belle apparence, & paroissent à la vue bons à manger; mais il font remplis de cendres, & lorsqu'on veut les ouvrir, ils s'en vont en pouffiere. Il semble donc que du tems de Jofeph, les ruines des cinq villes subsistoient encore. Strabon, 1. 15, parle aussi des ruines de Sodome, & de fon circuit de soixante stades, qu'on voyoit au bord de la mer Morte. Les notices font mention expresse de Sodome, ville épiscopale. On trouve un Sévere évêque de Sodome, parmi ceux de l'Arabie, qui souscrivirent au premier concile de Nicée. Reland ne peut se perfuader que Sodome ait ja mais été rétablie ; il croit que le nom de Sodome qu'on lit dans les fouscriptions du concile de Nicée, est une faute de copifte; mais je ne puis être de son sentiment; l'ancienne est très-formelle; elle met la ville épiscopale de Sodome, entre Thamar & Engaddi. Etienne le géographe (8) met aufli Engaddi près de Sodome. Ainsi je ne vois pas que l'on puisse revoquer en doute que la ville de Sodome n'ait été rétablie, foit au même endroit où elle étoit autrefois, ou vis-à-vis de ce lieu-là; car encore qu'il me paroitle fort probable qu'elle ne fût pas couverte par les eaux de la mer Morte, & qu'elle étoit située sur le bord de cette mer, je ne voudrois pas toutefois beaucoup contredire le sentiment commun qui tient le contraire. * (a) Dom Calmet, Dict. (b) Genef. 13,12, 13. (c) Genef 19. An du monde 2107, avant Jesus-Chrift 1893, avant l'ére vulg. 1897. (4) Jerem. 49, 18, 1.38. (*) Deut. 29, 22. Sophon. 2, 9 Amos. 4,11 (1) Λείψανα το θεις πυρὸς καὶ πέντε πολεων σκίας. (5) Stephan. in Εγγαδα, & in Σοδομα. 2. SODOME, (lac de) ou MER DE SODOME. Voyez LAC ASPHALTITE. SODORE, Sodera, village d'Ecofle, dans la petite ifle d'lona, qu'on appelle aussi Cholmkill, une des ifles Westernes, ou Hébrides, joignant la côte méridionale de l'ifle de Mala. L'évêque de Cerses, fuffragant de l'archevêché de Glasgou, fait fa résidence à Sodore, qui étoit autrefois une ville. Voyez JONA. * Baudrard, Dict. ed. 1705. Blaeu, Atlas. SODRÆ OU SODRI. Voyez SCODRI. SODRE-TELGE, ville de Suéde, dans la Sudermanie, fur la rive méridionale du lac Maler, à quatre milles vers le midi occidental de Stockholm. Cette ville est située à l'embouchure d'un des canaux par où le lac Maler communique avec la mer Baltique. SODUCENA, contrée de la grande Arménie. Elle étoit au midi de la Colthène, selon Ptolomée, 1.5, C. 13. SOE ou So A. C'est le nom de l'une des isles Westernes, ou Hébrides, à l'occident de l'Ecoffe. On la met au rang des plus petites ifles. Elle est voisine de celle de Saint-Kildan, & elle en dépend. Comme cette derniere, elle est fertile en pâturages, & on y voit un nombre prodigieux d'oiseaux de mer, depuis mars jusqu'en septembre. Les oyes de mer y fourmillent, & les habitansen mangent les œufs tout cruds. Il y a un autre oiseau nommé fulmar: il jette par le bec une forte d'huile, que les gens du pays ont le fecret d'amaller, quand ils surprennent ces oiseaux ; & ils s'en fervent pour leurs lampes, & pour la guérison de plusieurs maladies. * Etat présent de la Gr. Br.t. 2, p. 296. SOEDER-HANP. C'est une des ortographes du nom de la ville de Soder-Hampt, en Suéde, fur la côte du golfe de Bothnie. Voyez SODER - HAMPT. Corneille, Dict. en fait deux lieux différens, & il eut fans doute été jusqu'à trois, s'il eût su que de l'ile avoit écrit Soderhamn. Ce que Corneille ajoute sur le témoignage de Scheffer, est plus juste. Il ya, dit-il, à Soederhanp une célébre manufacture d'armes, & particulierement d'armes à feu. Les bourgeois les vendent aux habitans de la Bothnie, & ceux-ci aux Lapons qui viennent en acheter. Ces mêmes Lapons tirent de cette ville la poudre & les bales, dont ils ont besoin, & le plomb en masse dont ils font des bales.* Hift. de la Laponie C. 20. SOEGARSI, riviere de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle France. Elle donne fon nom à un petit lac, peu éloigné du grand fleuve de S. Laurent. Ce lac eft entre ceux de Champlain & de Frontenac, ayant le premier à l'orient, & l'autre a l'occident. De l'Ifle marque dans sa carte du Canada ce lac auffi-bien que la riviere ; mais il ne nomme ni l'un ni l'autre. * Corn. Dict. SOESIONIS, SOISSONS. Voyez SOISSONS, & AUGUSTA SUESSIONUM. SOEST, ville d'Allemagne, dans le comté de la Marck, à 24d 56' du méridien des Canaries, sous les 51d 43' de latitude. Cette ville, qui est à quatre lieues de celle de Lippe, pafle pour la plus belle & pour la plus riche de la Westphalie. Elle eft de grande étendue, ceinte de fortes murailles, de follés & de remparts, & pleines de bonnes maisons. Près de l'église de S. Pierre, on voit un lac fort profond, qui ne reçoit aucune eau, que celle qui fort des fondemens de cette églife. Elle ne laisse pas cependant de se répandre par toutes les rues de la ville, qui a plusieurs villages appellés Burden, qui lui sont sujets. Les priviléges dont elle jouit sont confidérables, entre autres celui de chasser aux forêts d'autrui. Le sénat qui la gouverne est entierement composé de patriciens, & les villages portent les charges dont elle est exempte. En 1440 les ducs de Cléves la prirent fous leur protection. Elle avoit été auparavant sous les archevêques de Cologne pendant deux cents quatre-vingts ans. Les Espagnols la prirent en 1618, & lui laifferent ses priviléges, quoiqu'ils y tinffent une grofle garnifon. Le margrave de Brandebourg s'en rendit maître en 1624. Les habitans sont partie catholiques, partie luthériens. Le pays des environs est très-fertile. * Corn. Dict. Quad. von. Hetligk, c. 74. SOETA, ville de la Scythie, au-delà de l'Imais. C'est Ptolomée, 1.6, c. 15, qui en parle. C'est la même ville qu'Ammien Marcellin nomme Saga. 1. SOFALA, CEFALA, SOFALE OU ZOFALA, royaume d'Afrique, dans la Cafrerie, sur la côte de la mer d'Ethiopie, vers le Zanguebar. Dapper, Description de la baffe Ethiopie, p. 394, en parle ainfi. Le royaume de Sofala n'est proprement qu'une côte, qui s'étend du nord au sud depuis le fleuve Cuaina jusqu'à Rio do Spirito Sancto & qui confine du côté du couchant aux terres de Monomotapa, & au levant à l'Océan Indien. La capitale est située dans une isle du Cuama, & porte le nom de tout lo royaume Sofala ou Cefala. En 1508, les Portugais firent un fort près de cette ville, qui n'étoit alors ni grande ni bien bâtie; mais feulement ceinte d'une haye de buiffon & d'arbrisseaux. Il y a encore deux autres villes ou bourgades, savoir Hautema & Dandema, avec quelque villages, entre autres ceux de Sajona, Boccha, Gafta, &c. le long de la côre. L'embouchure du fleuve Magnice est à 27 40' de latitude méridionale. Les Portugais l'appellerent d'abord Rio dos Lagos, la riviere des Lacs; maus en 1545 Laurent Marches lui donna le nom de Rio do Spirito Sancto. On dit qu'elle prend sa source au lac Goyanne, & qu'après quelques lieues de chemin elle se divise en deux bras, dont le méridional conserve le nom de Magnice, & se va jetter dans un golfe contre le cap des poissons. Il reçoit trois rivieres dans son sein, un peu avant de se décharger dans la mer: la premiere est la riviere de S. Christophe, ainsi nommée, parce qu'elle fut découverte le jour de S. Christophle. Les habitans la nomment Nagoa: la seconde porte le nom du pilote Laurent. Elles fortent toutes deux des monts de la Lune, qui sont dans la province de Toroa : la troisiéme qui a le nom d'Arroé, vient du côté du nord & des montagnes où sont les mines de Monomotapa. Le bras septentrional porte le nom de Cuama, Quama ou Cova qui est celui d'un château que les Turcs ont bâti fur Tes bords : un peu au-dessus de ce château, les habitans appellent ce fleuve Sambreré. Il est beaucoup plus grand & plus profond que l'autre bras du Magnice, parce qu'il est grossi des eaux de fix grandes rivieres, qui font Panhames, Luangoa, Arruya, Maniono, d'Inandire & Ruenie, qui, traversant les terres du Monomotapa, enrichilent leur sablon dans ses mines d'or. Ce fleuve se décharge dans la mer par sept embouchures, où il y a autant d'ifles fort peuplées. En 1500, les Portugais bâtirent un fort près des bouches du Cuama , pour réduire les Cafres de ces quartiers; & depuis ils font devenus maîtres absolus du pays. Cabo das Correntas est au milieu de cette côte, à 23d 30' de latitude méridionale. Entre ce cap de l'ifle & Madagascar, font les écueils Baixos de India, où les naufrages ont été si fréquens. Le pays qui est au-delà du cap das Correntas, jusqu'au Cuama s'appelle Matuca, & a des mines d'or, près de la ville de Sofala. Il y a deux autres caps sur la côte de Matuca; celui de S. Sebaftien & celui de Sainte Catherine. L'air de Sofala est fort bon, & fur-tout dans Matuca, Depuis la riviere de Magnice jusqu'au cap das Correntas, le terroir eft raboteux, fterile; mais de ce cap à l'embouchure du Cuama c'est un pays plein, fertile & peuplé. La côte eft fort bafle, & les vaisseaux qui en approchent s'en apperçoivent plutôt par l'odorat que par la vue, à cause du nombre de fleurs odoriférantes que la terre porte. On n'y manque point d'éléphans, de lions & d'autres animaux fauvages. Les peuples de Sofala font negres pour la plupart, n'y en ayant que très-peu de bruns. Ils font affez bien faits. Ceux qui demeurent autour du cap des courans, sont beaucoup plus civilisés que les Cafres du cap de BonneEspérance & des Aiguilles. Ils mangent d'ordinaire du ris, de la chair & du poiffon. Ils ne se couvrent que depuis la ceinture jusqu'aux genoux, avec une étoffe de foie ou de coton, qu'on leur apporte de Cambaye. Ils portent au côté un poignard dont la garde est d'yvoire, & ils ont un turban d'écarlate ou de foie. Quelques-uns parlent arabe; & la plupart se servent de la langue du pays. La raison de cette différence est qu'avant que les Portugais trafiquaffent fur cette côte, il y venoit beaucoup de marchands de l'Arabie heureuse ; & comme le nombre s'en augmentoit tous les jours, ils s'établirent dans les ifles de Cuama, qui étoient défertes, & pafferent delà insensiblement sur la terre-ferme. Les habitans assurent qu'on tire, toutes les années, des mines de Sofala, plus de deux millions de métigaux, chaque métigal valant quatorze livres de notre monnoie; que les vailleaux de Zidem & de la Mecque en emportent en tems de paix plus de deux millions par an; que le gouverneur de Mofambique, dont la charge ne dure que trois ans, a plus de trois cents mille écus de revenu, sans compter la paye des foldats & le tribut qu'on envoye au roi de Portugal. Delà Moquet, 1.4, conclut, que felon toutes les apparences, Sofala est l'Ophir où Salomon envoyoit des vaisseaux. (4) Plusieurs édifices qui paroissent avoir été bâtis par des étrangers, & quelques inscriptions en caractères inconnus, appuyent cette conjecture. On peut même confirmer ce sentiment par l'autorité des Septante, qui traduisent Ophir par Σωφειρά, (b) & comme les liquides se mettent souvent l'une pour l'autre, Sophira ne differe pas beaucoup de Sofala. De plus Thomas Lopez rapporte, dans son voyage des Indes, que les habitans de Sofala se vantent d'avoir des livres, qui prouvent que du tems de Salomon les Israélites navigeoient tous les trois ans vers ces quartiers-là; & que c'est delà qu'ils tiroient tout leur or. * (2) 3 Reg. 10, 22. (b) 3 Reg. 9, 28. Les Mahométans de Quiloa, de Monbaze & de Melinde, abordent à Sofala, y apportent des toiles de coton-blanc & bleu, des draps de foie, de l'ambre gris, du jaune & du rouge, qu'ils changent dans le pays contre de l'or & de l'yvoire; & les Sofalois revendent ces marchandises aux sujets du Monomotapa, qui leur donnent de l'or sans peser. On dit que quand les Sofalois voyent approcher des navires, ils allument des feux pour marquer qu'ils font les bienvenus. Ils font des étoffes de coton blanc; mais ils ne les favent pas teindre; & l'on affure que, quand ils en veulent faire de bigarrées, ils tirent les fils des toiles teintes de Cambaye, & les mêlent avec leur fil blanc. Les Portugais leur ont appris l'usage des mousquets & de la poudre à canon; de forte qu'ils se servent présentement des armes à feu, auffi bien que de l'arc & des fleches. On dit que le roi de Sofala, qui étoit mahométant & vaffał du Monomotapa, se souleva contre lui, & fe mit sous la protection du Portugal. Spil bergen assure que, dans le tems de sa navigation, ce prince étoit Portugais de naissance; fance; mais Jarric veut qu'il ne foit que tributaire du roi de Portugal. Du tems de Marmol, le roi de Sofala relevoit encore de l'empereur de l'Or ou du Monomoгapa. Cette côte est peuplée de Cafres, originaires du pays, qui n'ont point de religion, & de Mahometans, qui s'y font venus habituer depuis quelques centaines d'années. Dans la carte de l'Ethiopie orientale, Sofala est renfermé entre les états du Monomotapa au nord, la mer de Mozambique à l'orient, le royaume de Sabia au midi, & celui de Manica au couchant. La riviere de Tendanculo, qui a fon cours d'occident en orient, coule le long de la frontiere septentrionale, & se jette dans la mer, après avoir arrosé les terres de ce royaume, environ les deux tiers de sa longueur. Dans la partie méridionale de ce royaume, coule la Sofala, qui le traverse entierement d'orient en occident, Elle vient du royaume de Manica, forme à quelques lieues au dessus de son embouchure une ifle nommée Maroupe, & se jette dans la mer, près de la ville qui lui donne fon nom. Entre cette riviere & celle de Tendanculo, il en coule quatre ou cinq petites, dont l'une est appellée Tébé. Le roi de Sofala se nomme Quiteve; & il a sa demeure dans la partie occidentale du royaume, au bord de la riviere Sofala. Outre la ville de Sofala, qui fait l'article suivant, on trouve vers le milieu de la côte une forteresse des Portu. gais appellée Inhaquea. Il y a sur les côtes du royaume de Sofala deux ifles, l'une appellée Bango, & située vis-à-vis de l'embouchure de la riviere de Tébé; l'autre nommée Inhasato; celle-ci est vis-à vis de l'embouchure de la riviere Sofala. 2. SOFALA, ville d'Afrique, dans l'Ethiopie orientale, au pays des Cafres, fur la côte du royaume de Sofala, auquel elle a donné son nom. Les Portugais font maîtres de cette place: ils y bâtirent en 1 500 une bonne fortereffe, qu'ils nommerent Cuama; mais les pilotes l'ont toujours appellée Sofala. Elle est d'une grande importance pour les Portugais: par elle ils allurent leurs flottes qui vient des Indes, & le commerce qu'ils font avec les Cafres. Ce commerce est assez considérable: il consiste principalement en ambre gris, en or, en esclaves & en étoffes de foie. Les Portugais s'appliquent à faire travailler aux mines qui sont au midi du pays. Il y en a qui croyent que c'est l'ophir de Salomon. Le roi de Sofala paye tribut aux Portugais. La forterefle de la place est de la direction & du gouvernement du Mozambique. D'Herbelot, Biblioth. or. appelle cette ville Sofalat-Aldheher, c'est-à-dire, Lieu bas & creusé, où l'on trouve de l'or; ou bien une mine dor. Il ajoute : C'est ainsi que les Arabes appellent une ville de Zinges ou de Zangue. bar, qui est la Cafrerie, en Afrique, sur la côte de l'Océan Ethiopique. Elle est située au delà de la ligne équinoxiale, & a tiré son nom des mines d'or & de fer qui se trouvent en abondance dans son terroir. Nous l'appellons aujourd'hui Sofala, tout court, ville de la côte de Mozambique, qui appartient aux Portugais. Abdalmõál, géographe Perfien, dit que les habitans de cette ville font Musulmans, qu'ils n'ont point de chevaux ; qu'ils se servent en leur place de bœufs, avec lesquels ils font même la guerre. La ville de Sagavah en est fort proche à fon couchant & celle de Dangalah n'est éloignée de celle-ci, que de six journées vers l'occident. C'est de ce pays-ci que font fortis les Zinges, ou Zenghis, que les Italiens appellent Zingari, & Cingari, qui ont autrefois couru & pillé toute l'Arabie, & font venus jusques dans l'Iraque faire la guerre aux kalifes. Nous appellons cette nation, des Bohémiens, parce que les Thaborites, & autres fugitifs, qui furent chassés de la Boheme, au tems de la guerre des Huflites, se sont joints à eux. SOFFE, SOFIAH OU SOPHIE, ville de la Turquie, en Europe, dans la Bulgarie, & que l'on croit avoir été l'ancienne Sardica, rebâtie par l'empereur Justinien. Elle est située au pied du mont Hæmus, dans une plaine fertile & agréable, au 42d 35' de latitude, & au 41d 30' de longitude. Les Bulgares, venus des pays septentrionaux, ayant occupé la Mæsie, fatiguerent extrêmement les empereurs grecs du côté où la Mesie confinoit à la Thrace. Les Bulgares, ayant été enfin domptés & fubjugués par les Grecs, se firent Chrétiens, & la ville de Sardique, ou Sofiah, devint un archevêché, lequel a été long tems disputé entre les papes & les patriarches de Constantinople; le Turc a enfin décidé leur querelle. Les Turcs appellent aujourd'hui, ce que nous appellons la la, Bulgarie, Sofa Vilayeti, le pays de Sofiah, parce que cette ville eft la capitale, & que le beglerbeg de Romélie y fait fa résidence ordinaire. Les Turcs ne laissent pourtant pas d'appeller ce pays en leur langue Bulgar = Ili. La ville de Soffe est située sur la riviere d'Isca, dans une grande plaine, où l'on compte trois cents soixante villages tous habités de chrétiens. Elle est sans murailles, & à demi-heure de chemin de la plus haute montagne, d'entre celles qui environnent la plaine. Les maisons sont éloignées les unes des autres, & ont presque toutes de grands jardins: ce qui fait que la ville paroît fort grande; mais elle est aussi mal bâtie que les autres villes de Turquie. Quelques-uns l'ont prise pour l'ancienne Tibisque de Ptolomée; mais ceux de Soffe montrent, à deux ou trois portées de mousquet de leur ville, le lieu où celle de Sardica étoit autrefois. Soffe est sur le passage de Constantinople en Hongrie, à Raguse & à Venise. Ceux qui veulent aller à Venise & à Ragute, prennent le chemin de Novisbazar de Servie; & delà en traversant les rudes montagnes de l'Esclavonie, ils vont en tel lieu qu'il leur plaît du golfe de Venise. Il y en a qui confondent mal à propos Softe avec Scopie, mais cette derniere est en Macédoine. Sophia fut saccagée & brûlée enfuite par les Rafciens, & par les Heiduques Hongrois en 1595. L'air de cette ville est mal fain, à cause des marécages qui ia bordent d'un côté, elle est cependant fort peuplée : il y a des bains qui font fort renommés. Les montagnes qu'elle a du côté du sud sont cause que l'hyver y dure plus que l'été, & qu'il y pleut fort fouvent. Les Juifs y ont plusieurs synagogues, & y font un grand trafic. Il ne s'y trouve qu'environ cent catholiques Romains, avec un prêtre qui dit la messe publiquement. Ce font presque tous marchands ragufois qui y trafiquent, ainsi qu'à Belgrade. * Davity, Bulgarie. SOFFRAGAN, province ou bailliage appellé Corla, dans la partie méridionale de l'ifle de Ceylan. Sa capitale porte le même nom, & est située fur la rive septentrionale de Caleture. * Ribairo, Hift. de Ceylan, t. 1. De l'ifle, Atlas. SOFROY, ville de l'Afrique, au royaume de Fez. C'est une petite ville de plus de cinq cents habitans, environnée de hauts murs fort anciens, & bâtie sur une colline, à cinq lieues de Fez, au pied d'une montagne du grand Atlas, qui se nomme aussi Sofroy. Deux rivieres la bordent de part & d'autre, & elle est sur le passage des montagnes par où l'on va en Numidie; auffi a-t-elle été fondée par les anciens Afriquains pour la sureté de ce pas, & elle a le long de ces rivieres plus de deux lieues d'arbres fruitiers, d'oliviers & de vignes. Tout le reste du pays d'alentour est terre légere & fablonneuse, où l'on recueille du chanvre & de l'orge, mais peu de bled. La ville est riche à cause des huiles qu'elle débite à Fez, & à quelques villages de la montagne qui en dépendent. Sous le regne de Muley Mahomet, roi de Fez, elle appartenoit à un frere de ce prince; mais elle se dépeupla à cause de la tyrannie de ces princes: elle a depuis été repeuplée par les Maures d'Espagne, & les Bérébéres. Le chérif en est le maître. Au milieu de la ville, il y a une belle mosquée, à travers laquelle passe un courant d'eau; à la porte on voit une fontaine d'une ancienne struture. Les bois d'alentour sont pleins de lions; mais ils ne font de mal à personne, & ils s'enfuyent si-tôt qu'ils voyent paroître quelqu'un. * Marmol, Description de l'Afrique, c. 2, p. 301. SOGANE, bourgade de la Palestine, au-delà du Jourdain, dans la Gaulanitide, selon Joseph, Bell. Jud. l. 1, c. 25. Il en parle aussi dans sa vie, où il lit Soganni pour Sogane. Ce mot est corrompu dans Hégésippe, qui écrit Sotanis. Sogane étoit un lieu fortifié naturellement. Joseph étant gouverneur de la Galilée, fit fortifier Sogane. Il paroît qu'elle étoit à vingt milles de Gabare: de Vita fua, p. 1019, il faut lire de Gadara, au lieu des Arabes que porte le texte. Cette remarque est de dom Calmet, Dict. SOGD, la Sogde ou la Sogdiane : c'est le nom que porte la plaine ou vallée, au milieu de laquelle la ville de Samar. cande, capitale de la Transoxane, est située: il n'y a point de doute que ce ne soit la Sogdiane des anciens. * D'Herbelot, Bibliotheque orientale. Les Orientaux disent que cette plaine, ou vallée, est un des quatre paradis ou lieux les plus délicieux du monde, aussi-bien que la plaine & vallée de Damas, en Syrie, qui porte le nom de Gauthah, & ils lui donnent huit journées d'étendue, depuis les confins de Bolkhara, jusqu'à ceux de Botam, ou Botom, villes principales de la Tranfoxane. Cette plaine est couverte de tous côtés de jardins remplis des plus beaux fruits, ou de terres labourées, & de pâturages toujours verds, parce que son terroir est partout arrofé d'eaux vives & courantes, qui viennent toutes d'une riviere principale & fort grosse, nommé Caï, qui coule au milieu de cette plaine. Ajoutez à ceci un nombre infini de petites villes & bourgades, qui font toutes trèspeuplées, & dont les habitans sont fort industrieux, & foigneux de cultiver leur terroir. Toutes ces eaux du terroir de Samarcande, & de Bokhara, prennent leur source dans la montagne de Botom, selon Ebn Haukal, & le même auteur dit que les villes de Debouffiah, de Cofchaniah & d'Aschtican, font fituées dans la Sogde, & qu'il y a aussi une fort grosse bourgade & très-peuplée, nommée Khofchousagan, que l'on appelle en arabe, Ras Alcantharah, la tête du pont. SOGDIANA, contrée d'Asie, entre les fleuves Jaxar-. tes & Oxus. Ptolomée, 1.6, c. 12, la borne du côté de l'occident par les monts Auxii, & à l'orient par le pays des Sace. Il convient avec Strabon touchant les deux fleuves qui bornoient cette contrée; car on lit dans Strabon, 1. 11, que les Sogdiens étoient séparés des Bactriens par le fleuve Oxus, & des Nomades par le Jaxartes. Il ne parle point des autres bornes. Il paroît que dans la suite la Sogdiane fut plus étendue du côté de l'occident que du tems de Ptolomée; car divers auteurs la poussent jusqu'à la mer Caspienne. Au lieu de Sogdiana, Denys le Périégéte dit SU DIAS OU SOGDIAS. Le nom des peuples varie pareillement; la plupart des auteurs les appellent SOGDIANI; & Strabon & Ammien Marcellin disent SOGDII. Ptolomée place dans la Sogdiane un grand nombre de peuples qui ne sont point connus des autres géographes. Il y met aussi les villes qui suivent: SOGDIANA-PETRA, forteresse de la Sogdiane, selon Arrien, de exped. Alexandri, l. 4. Elle étoit bâtie sur un roc escarpé, & pourvue de toutes sortes de munitions & de vivres: Alexandre entreprit néanmoins de l'affiéger, quoiles neiges en rendiffent encore l'attaque plus difficile, & pusfent fournir de l'eau aux Barbares, qui étoit la seule chose qui leur manquoit. Les soldats d'Alexandre ne laifferent pas de grimper au plus haut de ce roc; ce qui étonna tellement les Barbares, qu'ils se rendirent. Alexandre trouva entr'autres dans cette forteresse Roxane fille d'Oxiarte avec sa mere & ses sœurs; & comme Roxane étoit la plus belle personne de l'Asie, Alexandre l'épousa. Ces circonstances nous font voir que la forteresse appellée Sogdiana Petra par Arrien est celle que Strabon nomme Sifimichra-Petra, quoique ce dernier la mette dans la Bactriane au lieu de la placer dans la Sogdiane. SOGDIANI. Voyez SOGDIANA. SOGIUNTII ou SOGIONTII, peuples des Alpes, selon Pline, 1.3, c. 20. Il est fait mention de ces peuples dans le Trophée des Alpes. Quelques manuscrits lisent Sontiontii au lieu de Sogiuntii. SOGLIO, en allemand Solg, ou Soy, bourg du pays des Grifons, dans la ligue de la Maison-Dieu & dans la communauté de Pergell. Ce bourg est célébre dans le pays, pour être l'ancienne résidence de la noble maison de Salis. On voit dans l'église les tombeaux de quelques seigneurs de cette maison. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p.55. SOGNO, (comté de) seconde province du royaume de Congo, dans l'Ethiopie occidentale. Il s'étend sur les bords de la mer, & est borné du côté du nord par le Zaire: Gggg Tome V. 4 |