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la course. En y entrant du côté qui regardoit la sépulture des Agides, on voyoit à main gauche le tombeau d'Eumédès, un des fils d'Hippocoon, & à quelques pas une vieille statue d'Hercule. C'étoit à ce dieu, & en ce lieu, que facrifioient les jeunes gens qui sortoient de l'adolescence, pour entrer dans la classe des hommes. Le Dromos avoit deux gymnafes ou lieux d'exercices, dont l'un avoit été confacré à cet usage par Euryclide de Sparte. Au dehors, & près de la statue d'Hercule, on montroit la maison de Menelas. Plus loin on trouvoit les temples des Dioscures, cures, des Graces, de Lucine, d'Apollon Carnéus & de Diane Hégémaque. A droite du Dromos, on voyoit le temple d'Agnitas; c'étoit un surnom qui avoit été donné à Esculape, à caufe du bois dont sa statue avoit été faite. Quand on avoit paflé le temple d'Esculape, on voyoit un trophée que Pollux avoit érigé lui-même après la victoire qu'il avoit remportée sur Lyncée. Les Dioscures avoient leurs statues à l'entrée du Dromos, comme des divinités qui président à la barriere. Plus loin, on voyoit le monument héroïque d'Alcon; à quelques pas étoit le temple de Neptune, furnommé Domatites. Plus loin étoit le Plataniste, ainfi nommé à cause de la quantité de grands platanes dont il étoit rempli. Les jeunes Spartiates faifoient leurs combats dans cette plaine, qui étoit toute entourée de l'Euripe; on y paffoit fur deux ponts. A l'entrée de l'un, il y avoit une statue d'Hercule, & à l'entrée de l'autre un portrait de Licurgue. Dans le college où les jeunes gens étoient élevés, ils facrifioient avant que d'aller au combat. Ce college étoit hors de la ville, & près du quartier Therapné. Les deux troupes des combatans, immoloient le petit d'une chienne, au dieu Mars, ne croyant pouvoir offrir, au plus courageux de tous les dieux, une victime plus agréable, que P'animal le plus courageux qu'il y ait entre les animaux domestiques; & après leurs facrifices, ils prenoient deux fangliers apprivoifés, & les menoient avec eux pour les faire battre l'un contre l'autre; chaque troupe s'intéresloit pour le Gen. Le lendemain fur le midi, ils alloient dans la plaine

Lacédémoniens étoient les seuls Grecs qui réveroient Junon sous le nom d'Egophage, & qui lui immoloient une chévre. Si on reprenoit le chemin du théâtre, on voyoit un temple de Neptune Génethlius, & deux monumens héroïques, l'un de Cléodée, fils d'Hyllus, l'autre d'Oebalus; Esculape avoit plusieurs temples dans Sparte; mais le plus célébre de tous étoit celui qui étoit auprès du Boonére, & à la gauche duquel on voyoit le monument héroïque de Teleclus. Plus avant on découvroit une petite colline, au haut de laquelle il y avoit un vieux temple de Venus, où cette déesse étoit représentée armée. Ce temple étoit fingulier; mais, à proprement parler, c'étoient deux temples l'un sur l'autre; celui de dessus étoit dédié à Morpho, furnom de Venus. La déesse y étoit voilée, & avoit des chaînes aux pieds. Les habitans de Sparte disoient que c'étoit Tyndare qui lui avoit mis ces chaînes, pour donner à entendre combien la fidélité des femmes envers leurs maris devoit être inviolable; d'autres disoient que c'étoit pour se venger de Venus, à qui il imputoit l'incontinence & les adulteres de ses propres filles. Le temple le plus proche, qui se présentoit ensuite, étoit celui d'Hilaire & de Phœbé. Un cœuf, enveloppé de bandelettes, étoit suspendu à la voute da temple, & le pleuple croyoit, que c'étoit l'œuf dont accoucha Leda. Des femmes de Sparte filoient tous les ans une tunique pour la statue d'Apollon, qui étoit à Amycle, & le lieu où elles filoient, s'appeiloit par excellence la tunique. On voyoit auprès une maison habitée autrefois par les fils de Tyndare, & depuis achetée par un particulier nommé Phormion. En allant vers la porte de la ville, on trouvoit sur son chemin le monument héroique de Chilon, qui avoit été autrefois en grande réputation de sagesse, & celui d'un héros Athénien, qui étoit un des principaux de cette colonie, que Dorieis, fils d'Anaxandride, avoit dé. barqué en Sicile. Les Lacédémoniens avoient aufsi bâti un temple à Lycurgue leur législateur comme à un dieu; derriere son temple on voyoit le tombeau de son fils Eucosmus, auprès d'un autel qui étoit dédié à Lathria & à Ana

dont on a parlé, après avoir tiré au fort la nuit aupara-xandra, deux fœurs jumelles, qui avoient épousé les deux

, pour savoir par quel côté chaque troupe prendroit le chemin durende vous com y avoit deux ponts, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Le signal donné, ils se battoient à coups de poing, à coups de pied; ils se mordoient de toutes leurs forces, & s'entr'arrachoient les yeux; on les voyoit se battre à toute outrance, tantôt un contre eux, tantôt par pelotons & tantôt tous enfemble, chaque troupe faisant tous ses efforts pour faire reculer l'autre, & pour la pouffer dans l'eau qui étoit derriere. Vers ce bois de platanes, on voyoit aufli le monument hé roïque de Cynisca, fille du roi Archidame. Derriere un portique qui étoit là, on trouvoit d'autres monumens héroïques, comme ceux d'Alcime & d'Enarephore, un peu plus loin ceux de Dorcée & de Sébrus. Dorcée. avoit donné fon nom à une fontaine, qui étoit dans le voisinage, & Sébrus le sien à une rue de ce quartier. A droite du monunient de Sébrus, on remarquoit le tombeau d'Alcman. Là se trouvoient auffi le teniple d'Hélène & d'Hercule, le premier plus près de la sépulture d'Alcman, le second contre les murs de la ville. Dans ce dernier, il y avoit une statue d'Hercule arn.é; on dit qu'Hercule étoit représenté ainfi, à caufe de fon combat avec I Hippocoon & ses enfans. En fortant du Dromos, du côté de l'orient, on trouvoit un temple dédié à Minerve Axiopœnas ou Vengerefle. Minerve avoit encore dans cette rue un temple, qu'on trouvoit à gauche au fortir du Dromos. On rencontroit ensuite le temple d'Hipposthène, homme célébre pour avoir été plusieurs fois vainqueur à la lutte, & vis-à-vis de ce tenıple il y avoit une statue fort ancienne, qui représentoit Mars enchaîné, sur le même fondement, qu'on voyoit à Athénes une victoire sans aîles; car les Lacédémoniens s'étoient imaginés, que Mars étant enchaîné demeureroit toujours avec eux, comme les Athéniens avoient cru que la victoire n'ayant point d'aîles, ne pourroit s'envoler ailleurs. Il y avoit encore à Sparte un autre Lesché, qu'ils nommoient le Præcile. On voyoit tout près les monumens héroïques de Cadmus, fils d'Agenor, d'Oeolicus, fils de Theras, & d'Egée, fils d'Ocolicus. On croyoit que c'étoit Mesis, Léas & Europas, fils d'Hyrée & petit fils d'Egée, qui avoient fait élever ces monumens. Ils avoient même ajouté celui d'Amphiloque, parce que Tisamène leur ancêtre étoit né de Demonasle, sœur d'Amphiloque. Les

fils d'Aristodème, aufli jumeaux. Vis à vis du temple de Lycurgue, étoit la sépulture de Théopompe, fils de Nicandre, & celle de cet Eurybiade, qui commandoit la flotte des Lacédémoniens au combat d'Artemifium & à celui de Salamine contre les Perfes. On trouvoit ensuite le monument héroïque d'Astrabacus. On passoit de là dans une rue nomniće Limnée, où il y avoit un temple dédié à Diane Orthia. Du temple de Diane, il n'y avoit pas loin à celui de Lucinie. Les Lacédémoniens disoient que c'étoit l'oracle de Delphes qui leur avoit conseillé d'honorer Lucine comme une déesle. Dans la ville il n'y avoit point de citadelle bâtie sur une hauteur, comme la Cadmée à Thèbes, ou Lariffa à Argos; mais il y avoit plusieur s collines dans l'enceinte de la ville & la plus haute tenoit lieu de citadelle. Minerve y avoit son temple sous les noms de Minerve Poliuchos & Chalciacos, comme qui diroit de Minerve, gardienne de la ville. Tyndare avoit commencé cet édifice; ses enfans entreprirent de l'achever & dy employer le prix des dépouilles qu'ils avoient remportées sur les Aphidnéens; mais l'entreprise étant encore restée imparfaite, les Lacédémoniens, long-tems après, construifirent un nouveau temple tout d'airain, comme la statue de la déesse. L'ouvrier dont ils s'étoient servis, se nommoit Gitiadas; au-dedans du temple, la plupart des travaux d'Hercule étoient gravés fur l'airain. Là étoient auffi gravés les exploits des Tyndarides, & fur-tout l'enlevement des filles de Leucippe. On voyoit ensuite d'un côté Vulcain, qui dégageoit sa mere de ses chaines, & d'un autre Persée prêt à partir, pour aller combattre Méduse, en Libye. Des nymphes lui mettoient un casque sur la tête, & des talonieres aux pieds, afin qu'il pût voler en cas de besoin. On n'avoit pas oublié tout ce qui avoit rapport à la naissance de Minerve, & ce qui effaçoit le reste, c'étoit un Neptune & une Amphitrite, d'une beauté merveilleuse. On trouvoit ensuite une chapelle de Minerve Ergané. Aux environs du temple, il y avoit deux portiques, l'un au midi, l'autre au couchant. Vers le premier étoit une chapelle de Jupiter surnommé Cosmétès, & devant cette chapelle le tombeau de Tyndare: sur le second portique, on voyoit deux aigles éployées, qui portoient chacune une victoire. C'étoit un présent de Lysander, & en même tems un monument des deux victoires qu'il avoit remportées,

l'une

pe

4

l'une près d'Ephèse, sur Antiochus, le lieutenant d'Alcibiade, qui commandoit les galeres d'Athènes, fur la flotte athénienne, qu'il avoit défaite entierement à Egespotame. A l'aîle gauche du temple d'airain, il y avoit une chapelle consacrée aux Muses, parce que les Lacédémoniens marchoient à l'ennemi, non au fon de la trompette, mais au son des flûtes & de la lyre.

Derriere le temple étoit la chapelle de Venus Area, où l'on voyoit des statues de bois aussi anciennes qu'il y en ait dans toute la Grece. A l'aîle droite on voit un jupiter en bronze, qui est de toutes les statues de bronze, la plus ancienne. Ce n'étoit point un ouvrage d'une seule & même fabrique; il avoit été fait successivement & par pieces; ensuite ces piéces avoient été fi bien jointes ensemble avec des clous, qu'elles faifoient un tout fort solide. A l'égard de cette statue de Jupiter, les Lacédémoniens foutenoient que c'étoit Léarque de Rhegium qui l'avoit faite; selon quelques-uns, c'étoit un éleve de Dipæne & de Scyllis, & felon d'autres, de Dédale même. De ce côté étoit un endroit appellé Scenoma, où l'on trouvoit le portrait d'une femme. Les Lacédémoniens disoient que c'étoit Euryléonis qui s'étoit rendue célébre pour avoir conduit un char à deux chevaux dans la carriere, & remporté le prix aux jeux olympiques. A l'autel même du temple de Minerve il y avoit deux statues de ce Paufanias, qui commandoit l'armée de Lacédémone au combat de Platée. On disoit que ce même Paufanias, se voyant atteint & convaincu de trahison, avoit été le seul qui se fût refugié à l'autel de Minerve Chalcicecos, & qu'il n'y eût pas trouvé sa sureté. La raison qu'on en rapportoit, c'eit qu'auparavant il avoit commis un meurtre dont il n'avoit jamais pu s'en faire purifier. Dans le tems que ce prince commandoit l'armée navale des Lacédémoniens, & de leurs alliés sur l'Hellespont, il devint amoureux d'une jeune Byfantine; ceux qui avoient ordre de l'introduire dans sa chambre y étant entrés sur le commencement de la nuit, le trouverent déja endormi. Cléonice, c'étoit le nom de la jeune personne, en approchant de son lit, renversa par mégarde une lampe qui étoit allumée; à ce bruit Paufanias se réveille en furfaut, & comme il étoit dans des agitations

rent même Aphidna. 2. SPARTE, ville des Etats du Turc, en Asie, dans l'A

natolie, sur la route de Satalie à Igridy, affez près & au midi d'un grand lac, auquel on donne cent milles de circuit. Cette ville, dit Paul Lucas, Voyage de l'Asie mineure, c. 34, inconnue à nos géographes, comme beaucoup d'autres dont ce pays eft plein, est petite, sans murailles, & a des maisons très-mal bâties. Mais sa situation est avantageuse : elle est dans une belle plaine, remplie de jardins & d'arbres fruitiers. Il y a des chrétiens, mais ils ne font, à proprement parler, de la ville que pour le jour; car quoiqu'ils y ayent leurs boutiques ils fe rendent tous les matins, leur demeure est dans un fauxbourg éloigné de Sparte d'un bon quart de lieue. Il y a quatre églises, desservies par des Grecs. On dit que l'ancienne Sparte étoit entre les montagnes à quatre lieues de là, & en un endroit appellé Dourdan, où on voit de vastes ruines, qui paroissent être ceux de quelque grande ville.

Dans un autre endroit, Paul Lucas, Voyage en Turquie, en Afie, t. 1, p. 252, dit, , que Sparte est située au pied d'une chaîne de montagnes fort hautes; c'est - à - dire, du mont Taurus, qui traverse toute l'Asie, jusqu'au fond des Indes. Il y en a une qui s'éleve en pain de sucre, sur le sommet de laquelle on voit encore les ruines d'un ancien château De l'autre côté de la plaine on en voit une autre, fur laquelle il y a aussi quelques restes d'une forteresse. Les Turcs disent que ces montagnes appartenoient à deux petits princes, qui étoient ennemis : que l'un avoit de belles sources dans ses petits états, tandis que le pays de l'autre étoit fort aride; que celui-ci avoit une très-belle fille, dont le prince voisin devint amoureux, la fit demander en mariage & proposa la paix. Son ennemi, pour éluder la proposition, lui répondit que s'il pouvoit lui faire venir de l'eau dans son châ teau, il lui accorderoit sa fille, mais qu'il ne devoit pas l'espérer autrement: le prince amoureux ne fut rebuté ni par les représentations de ses meilleurs amis, ni par les dépenses exceslives d'un ouvrage si extraordinaire: il fit tra vailler à un fouterrein vouté, qui devoit faire la communication de ses états à ceux de son voisin, avec tant de dili

continuelles à cause du deslein qu'il avoit formé de trahir sagence, que le prince ennemi admirant fon ouvrage, &

patrie, se croyant découvert, il se leve, prend son cimeterre, en frappe la maîtrelle & la jette morte à ses pieds. C'est là le meurtre dont il n'avoit jamais pû se purifier, quelques supplications, quelque expédient qu'il eût employé. Les Lacédémoniens, par ordre exprès de l'oracle de Delphes, avoient depuis érigé deux statues en bronze à ce prince, & rendu une espéce de culte au génie Epidote, dans la pensée que ce génie appaiseroit la déesse. Après ces statues, on en voyoit une de Venus surnommée Ambologera, c'est-à-dire, Venus qui éloigne la vieillesse. Celle-ci avoit été aulli érigée par l'avis de l'oracle, ensuite celles du sommeil & de la mort, qui font freres au rapport d'Homére, dans l'Iliade. Si de là on passoit dans la rue Alpia, on trouvoit le temple de Minerve dite Ophthalmitis, comme qui diroit Minerve qui conserve les yeux. On disoit que c'étoit Lycurgue même, qui avoit consacré ce temple, sous ce titre, à Minerve, en mémoire de ce que dans une émeute, ayant eu un œil crevé par Alcandre, à qui ses loix ne plaisoient pas, il avoit été sauvé en ce lieu par le peuple, sans le secours duquel il auroit peut-être perdu l'autre œil, & la vie même. Plus loin on trouvoit le temple d'Ammon. Quant au temple de Diane Cnagia, ainsi la nommoient-ils, voici ce qu'ils en racontoient. Cnagéus étoit selon eux un homme originaire du pays, lequel avoit accompagné Castor & Pollux au siége d'Aphidna. Ayant été fait prisonnier dans un combat, il avoit été vendu, & envoyé en Créte; après avoir été esclave quelque tems dans une ville où les Crétois avoient un temple de Diane, il s'étoit enfui avec la prêtresse, qui avoit emporté avec elle la statue de Diane. Tous les deux étant venus à Sparte, leur aventure avoit donné lieu au temple & au surnom de la déesse, mais on ne peut croire, que ce Cnagéus eût passé en Créte à l'occasion que disoient les Lacédémoniens. Car premierement il n'y avoit point eu de combat à Aphidna, Thésée étoit pour lors chez les Thesprotiens; d'ailleurs les Athéniens étoient partagés, & même la plupart penchoient plus pour Mnesthée que pour lui. Comment auroient-ils combattu en faveur du dernier ? Mais quand il y auroit eu un combat, il n'y a pas apparence qu'aucun du parti des victorieux eut pû être prisonnier de guerre, les Lacédémoniens ayant tellement eu l'avantage, qu'ils pri

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voyant fon courage & son amour, lui donna sa fille, qui fut le lien d'une grande union entr'eux. Les Turcs affurent encore qu'il n'y a pas quarante-cinq ans que ce souterrein étoit ouvert; mais qu'un pacha le fit fermer, parce qu'il servoit de retraite aux voleurs, & qu'on y trouvoit quelquefois des gens affaflinés.

Entre le village d'Aglason & Sparte, on trouve une montagne des plus hautes. Elle tire fon nom du village, & s'appelle Aglafon-Bey. Elle se sépare en plusieurs branches, fur les pointes desquelles on voit plusieurs châteaux, d'une étendue prodigieuse, & même des villes entieres dont les maisons sont bâties des plus grosses pierres de taille, & quelques-unes même de marbre. Quoique ces lieux soient tout charmans, on n'y trouve aucuns habitans. La descente d'Aglason-Bey est assez douce. C'est un vallon entre deux montagnes. Il y passe un petit ruisseau qui ferpente beaucoup. Delà on entre dans une plaine, où se trouvent encore plusieurs petites éminences, mais qui paroissent n'être faites que des ruines de quelque grande ville, qui étoit là autrefois ; à une lieue de ces hauteurs est la ville de Sparte.

Dans les montagnes dont on vient de parler, on trouve une espéce d'animal, qui n'est ni lion, ni tigre, ni loup, mais qui tient de ces trois bêtes; il est extrêmement carnasfier, ne vivant, dit-on, que de cadavres; ce qui oblige les habitans du pays à mettre autour des sépulcres plusieurs perches, avec des banderoles, pour servir d'épouventail, quoique souvent tout cela soit inutile. Ce qu'il y a de fingulier, c'est que cet animal, tout carnassier qu'il est, so laisse tuer comme un agneau quand il est surpris.

3. SPARTE, village qu'Etienne le géographe met aux environs du Pont-Euxin.

SPARTIVENTO, cap d'Italie, au royaume de Naples, à l'extrémité de la Calabre ultérieure, à l'endroit qui joint la côte méridionale avec l'orientale. Ce cap, nommé anciennement Herculis promontorium, donne le nom au golfe de Spartivento, qui s'étend au nord oriental jusqu'à celui de Bursano, qui en est éloigné d'environ quatre milles. Il y a sur la pointe du cap de Spartivento une tour de garde. * Magin, Atlas Ital.

Tome V. LIII

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SPARTOLUS, ville de la Thrace, dans la Bottique, selon Thucydide, 1. 2. Etienne le géographe qui cite le même auteur, met cette ville dans la Macédoine.

SPARTUM, montagne voisine du Pont-Euxin, selon le

même auteur.

SPASINĖ. Voyez CHARAX, no, 10.

SPATANA, port de l'ifle de Taprobane: Ptolomée, 1.7, 6.4, le marque sur le grand rivage, entre l'embouchure du fleuve Ganges & la ville Nagadiba.

SPATARA. Corneille, qui çite Menefius, donne le nom de Spatara à l'ille de Cranać. Voyez CRANAÉ.

SPATHE, ville que Curopalate & Cédrène paroissent mettre aux environs de l'Arménie.

SPAUTA, lac de la Médie Atropatie. Ce lac produit un fel, auquel Strabon, l. 1, p. 524, attribue des qualités qu'il n'a pas à présent. Pierre Gylles, dans une lettre dont Ortelius a eu communication, appelle ce lac Spota, & le décrit de la forte: >> Nous trouvames ce lac fifalé, que son >> rivage étoit couvert d'une glace continuelle de sell'espace >> de quatre stades. J'eus la curiofité, ajoute-t-il, de faire >> l'épreuve de ce que Strabon avoit dit de ce sel. Je me pro>>> menai nud dans le lac l'espace de deux cents pasen avan>> çant vers le milieu, & l'eau me venoit à peine au milieu >>> du corps. Je voyois le lac couvert d'une croute de sel con>> tinuelle, sans pouvoir découvrir la terre d'aucun côté. >> On prétend qu'il faut fix jours pour faire le tour de ce

lac.

SPEAN, riviere d'Ecosse. Elle fort du lac de Laggan, aux frontieres de Badenoch, & coule à l'occident pour aller se jetter dans le lac Aber, à l'endroit où il se décharge par son canal. * Délices de la Grande Bretagne, pag. 1350.

SPEDIA. Les Latins disent Biondo, & Leander appelle ainsi la petite ville de l'Etat de Gênes, connue à présent sous le nom de Specie. Voyez SPEZZE.

SPEI-FANUM OU TEMPLUM, temple d'Italie. Denys
d'Halicarnaffe, 1.9, 0.30, le met à huit stades de la ville de
Rome. Tite-Live, l. 24,6.47, en parlant de l'incendie & du
rétablissement du temple de l'Espérance, dit qu'il étoit au
dehors de la porte Carmentale.

- SPEÏR-BACH, (Le) petite riviere de l'Alface. Elle a
sa source à Hochepein, dans les montagnes de Vosge, coule
à Franckenstein, Newstatt, & Speïr, ou Spire, comme le
prononcent les François, au-deflous duquel elle tombe dans
le Rhin, à dix ou douze lieues de sa source. Cette riviere
eft célébre par la victoire que le maréchal de Talard rem-
porta sur ses bords en 1703. * Supplément au manuscrit de
La bibliotheque de M. de Corberon, premier président au conseil
Souverain d' Alface.

SPELEUM, lieu voisin de la ville Pella, en Macédoine,
felon Etienne le géographe. Tite-Live, 1.45, 6.33, parle
aussi de ce lieu.

SPELLO, bourg d'Italie, dans l'Ombrie, au duché de Spolete, à cinq milles de Foligno, sur une colline de l'Apennin. C'est l'ancienne ville que Strabon, l'itinéraire d'Antonin, Silius Italicus appellent Hyspellum; & que Pline nomme Hispellium. Ce bourg est de la jurisdiction de la ville de Perugia. Il fut saccagé en 1529, par Philibert prince d'Orange. Ce général, qui étoit au service de l'empereur, marchoit alors à Perugia pour en chasser Malatesta Bagliono, à la priere du pape Clément VII. Le pape Paul III fit ensuite abattre ses murailles; de forte qu'on le voit encore aujourd'hui dans ce pitoyable état. Cependant les ruines d'un ancien théâtre, & quelques autres monumens marquent encore son antiquité. Dès le sixiéme siécle son évêché fut uni à celui de Spolete.

SPELTENI, peuple de la Bithinie, selon Ptolomée, 1.5, c. 2: il le met au voisinage des Moxiani.

1. SPELUNCA, ville de Syrie: Ptolomée, 1.5, 6.15, la place dans la Chalybonitide.

2. SPELUNCA, ville de l'Arabie, selon la notice des dignités de l'Empire.

:

1. SPELUNCÆ, lieu d'Italie, au territoire de Fondi. On lit dans Pline, 1.3, c. 5..... Amycla à ferpentibus deleta. Dein locus Spelunce, lacus Fundanus, Caieta Portus. Le pere Hardouin remarque qu'il est question de la caverne d'Amyclée, appellée aujourd'hui Sperlonga, & qui eft au bord de la mer; ce qui est cause que le golfe d'Amyclée a pris le nom de mare di Sperlonga. Il seroit cependant plus naturel de dire que par ce mot Spelunca, Pline entend

quelque lieu voisin de la caverne ou quelque maison bâtie detlus; car selon Tacite, l. 4, Spelunca étoit une maison de campagne (villa,) & selon Suétone, in Tiberio, c. 40, c'étoit un prétoire: car les jurisconsultes donnent quelquefois le nom de prétoire à une maison de campagne bâtie avec quelque magnificence.

2. SPELUNCÆ, lieu d'Italie : l'itinéraire d'Antonin le marque fur la route d'Equotuticum à Hydruntum, entre Egnatia & Brundusium, à vingt milles de la premiere de ces places, & à dix-neuf milles de la seconde. Cependant dans une autre route, qui va de Rome à Brindes, le même itinéraire compte vingt & un milles d'Egnatia à Spelunca, & teulement dix-huit milles de Spelunca à Brundusium ou Brindes.

SPENDEROBIS; Chalcondyle, dans la vie d'Amurat II, appelle ainsi la capitale des Triballiens, ou de la Bul. garie; & à la marche on lit Senderovia. Leunclavius remarque que c'est une ville de la Servie, sur le bord du Danube, que les Turcs nomment Semender, & les Hongrois Sendrew, par corruption & par contraction pour faint André, qui est le véritable nom de cette ville. Ortelius ne seroit pas éloigné de croire que c'est l'ancienne Singidunum.

SPENNAZOLA, SPINNACCIOLA, ville d'Italie, au royaume de Naples.

SPERCHEA, promontoire de la Macédoine: Ptolomée, 1.3, c. 13, le marque sur la côte de la Phthiotide, dans le golfe Pelasgique, entre Echinus & Theba Phthiotidis. Le non moderne est Comen, selon Niger; & Phthelia felon Sophien. Il y avoit sur ce promontoire une ville de même

nom.

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SPERCHIUS, fleuve de la Macédoine, dans la Phthiotide: Ptolomée 1.3, c. 23, place fon embouchure entre Theba Phthiotidis & Scarphia. Ce fleuve est nommé Comen par Thevet, Agriomela & Xerias par Sophien; & Ihac Tzetzes dit que de son tems on le nommoit Salam. b. a; mais il pourroit bien confondre ce fleuve avec le Pénce. Voyez PENEUS. Apollodore donne au fleuve Sperchius le surnom de Borus. On voit dans Homere que Pelée voua au Sperchius la chevelure d'Achille, s'il revenoit heureusement dans sa patrie après le fiége de Troye.

SPERLONGA, bourg d'Italie, au royaume de Naples, sur la côte de la terre de Labour, entre Gaëre & Terracine, à trois lieues de chacune de ces places. Voyez Spe

LUNCE 1.

SPERMATOPHAGI, peuples de l'Ethiopie, selon Strabon, 1. 16, p. 771. Ces peuples font aussi connus de Diodore de Sicile, 1. 3,

P. p. 159.

SPESSHART, forêt d'Allemagne, dans la Franconie, entre la ville de Francfort & l'abbaye de Fulde. C'est une partie de l'ancienne forêt Hercinienne.

SPEY on SPAEA, riviere d'Ecosse, la plus grosse de ce royaume, après le Tai, & la plus rapide de toutes. Elle fort du pied d'une montagne, aux confins des provinces de Loch-Aber & de Badenoch. En fortant de cette derniere province qu'elle parcourt dans toute sa longueur, de l'occident à l'orient, elle tourne au nord-eft, & traverse une vallée à laquelle elle donne le nom de Strath Spey; delà elle court dans un canton de pays montueux, appellé Brac of Murray, à l'extrémité duquel elle mouille le pied du château de Rothes. Presque dans tout fon cours, qui est de soixante milles, elle est bordée de montagnes, de forêts & de précipices, & reçoit quantité d'autres rivieres & de torrens. A fix milles de la mer elle prend sa course droit au nord, à travers de belles plaines bien cultivées, & va fe jetter dans l'Océan, au-dessous de Bagie, maison du duc de Gordon. Elle y tombe avec tant de rapidité, que la marée n'y peut monter qu'à la hauteur d'un mille. Dans le tems des grandes chaleurs elle s'enfle considérablement sans pluie, seulement par le moyen des vent d'ouest: alors elle inonde le pays voisin. Son embouchure est embarraffée d'une barre de sable, & elle n'y fait qu'un petit port, où il n'entre que de petits bâtimens. Tout l'avantage qu'elle communique à ceux qui habitent sur ses bords, c'est la pêche des saumons. Il n'y a point de riviere dansla Grande Bretagne,

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après le Don & le Dée où cette espéce de poisson se rencon-
tre en plus grande quantité. Outre la grande consomma-
tion qui s'en fait sur les lieux même, on en transporte près
de cent tonnes par an hors du pays. Cette riche pêche se
fait dans l'espace d'un mille de pays, & pendant deux ou
trois mois de l'été, aux environs du village de Germach. On
en trouve aussi quelques-uns dans le cours de cette riviere;
mais en moindre quantité qu'au lieu désigné ci-dessus. Les
pêcheurs se mettent de nuit sur l'eau, dans des canots d'o-
zier, environnés de cuir, & suivant les saumons à la trace,
ils les dardent avec des bâtons pointus, & les prennent à la
main; de jour ils les attendent sur le bord de l'eau. * Dél.
de la Grande Bretagne, p. 1116 & 1342.

SPEZZE, SPECIE, OU SPECIA, ville d'Italie, dans l'E-
tat de Génes, au fond du golfe auquel elle donne son nom,
vers les confins de la riviere de Magra. Cette ville est si-
tuée à quatre milles de Porto-Venere, & à sept milles de
Sarzane, dans un terroir fertile & agréable, ce qui a porté
les Génois à y bâtir des maisons de plaisance. * Magin,
Atlas Ital.

LE GOLFE DE LA SPEZZE est entre la bouche de la Magra au levant, & Porto-Venere au couchant. Il s'étend au septentrion, & outre la ville qui lui donne son nom, on voit fur la côte le village & le port de Lericé, & le fort de Sainte-Marie qui le défendent des corsaires. Au milieu du golfe on a une source d'eau douce, qui s'éleve en bouillonnant jusqu'au-dessus de l'eau salée, en forte que les vaisseaux y peuvent prendre leur provision d'eau douce. * Baud. Dict.

SPHA, ville ou bourgade de la Parthie, selon Ptolomée, l. 6, c. 5.

SPHACTERIA, ifle du Péloponnése, sur la côte de la Messenie, vis-à-vis de la ville de Pylos. On la nommoit aufli Sphagia; Pline, 1. 4, c. 12, comprend trois ifles sous le nom de Sphagia; mais deux de ces isles ne sont proprement que des écueils. La troisiéme qui étoit la plus grande s'appelloit Sphagia & Sphacteri, comme le disent positivement Strabon, 1.8, p. 359, & Etienne le géographe. Le nom de Sphacteria paroît néanmoins le plus usité, & c'est ainsi qu'elle est appellée par Thucydide, 1. 4, p. 256, par Diodore de Sicile, 1. 13, c. 24, & par PauLanias, 1. 4, c. 36, qui, après avoir dit que l'ifle de Spatérie est vis-à-vis du port de Pylos, ajoute: Il est assez ordinaire que des lieux obfcurs & inconnus par eux-mêmes deviennent tout à coup célébres, pour avoir servi de théâtre aux jeux de la fortune, ou à quelque évenement confidérable; c'est ce qui est arrivé à l'isle de Sphactérie. La défaite des Lacédémomiens la tira de cette obscurité où elle étoit, & du tems de Paufanias on y voyoit encore dans la citadelle une statue de la victoire que les Athéniens y avoient laissée, pour monument de l'avantage qu'ils avoient remporté sur Lacédémone. Paufanias, l. 1, c. 13, déclare dans un autre endroit, que ce qui s'étoit paffé dans l'isle de Sphactérie, où les Athéniens commandés par Démosthene avoient eu quelque avantage, étoit plutôt une ruse de guerre, &, s'il faut ainsi dire, un larcin qu'une victoire.

2. SPHECIA; Lycophron cité par Euftathe donne ce nom à l'ifle de Cypre.

SPHENDALA, bourgade de l'Attique, dans la tribu Hippothoontide, selon Etienne le géographe & Hélyche. Cette bourgade est aussi connue d'Hérodote, in Calliope.

SPHETIA, ville de l'Illyrie, dans l'Albanie : Chalcondyle rapporte que cette ville fut prise d'aflaut par Amurat II, qui la pilla, & en fit paffer tous les habitans au fil de l'épée. Ortelius dit qu'à la marge de son exemplaire on lisoit Sphetisgradum; le traducteur rend Sphetia par Sphetisgrade. Les Grecs appellent cette ville Oxypirgium, & les Turcs Siurige, selon Leunclavius.

SPHETTUS, municipe de la tribu Acamantique, selon Etienne le géographe. Paufanias, 1. 2, c. 30, en fait une bourgade de l'Attique; ce qui revient au même, & dit qu'elle fur fondée par Sphettus, fils de Troezen. Phavorinus lit Sphittos pour Sphettus. Il est souvent fait mention de cette bourgade dans les orateurs & autres écrivains grecs. Le vinaigre y étoit fort piquant, & les personnes fort satyriques, comme nous l'apprennent Ariftophane & Athénée. Spon, dans la liste des bourgs de l'Atique, rapporte une inscription qu'il avoit vue à Conftantinople, chez M. de Nointel ambassadeur, qui l'avoit apportée d'Athénes. On lisoit ces mots :

ΔΗΜΗΤΙΟΣ
ΔΗΜΗΤΡΙΟΥ
ΣΦΗΤΤΙΟΣ.

Dans une autre inscription qui se voit sur la base d'une statue à Eleusine, on lit aussi le mot, ΣΦΗΤΤΙΟΣ, vers la fin de l'inscription.

SPHETZANIUM. Voyez SBETZANIUM.
SPHICIUM. Voyez SPHINGIUS.

SPHINGIUS COLLIS, OU SPHINGIUM. Voyez PHI

CEUM.

SPHRAGIDIUM; Paufanias, 1.9, c. 3, donne ce nom à un antre de la Bœotie, dans le mont Cithéron : c'étoit l'antre des nymphes Cithéronides, qui, à ce qu'on disoit, avoient eu le don de prophétie. Du nom de ce lieu ces nymphes étoient aussi appellées Sphragitides, comme le lit Plutarque dans la vie d'Aristide.

SPHYROPOLIS. Voyez PHINOPOLIS.

SPIAGGIA ROMANA, c'est-à-dire, Plage Romaine. Les Italiens appellent ainsi une partie de la mer Méditerra née, le long de la côte de l'Etat de l'Eglife. Elle s'étend depuis le mont Argentaro, du côté de l'occident, jusqu'à celui de Circello, & jusqu'au petit golfe de Terracine, da côté de l'orient.

SPICHEATS, peuples de la Louisiane. Joutel, dans le journal historique du voyage de M. de la Salle, dit que ce peuple est au nord de la riviere que M. de la Salle avoit nommée la Maligne : il est plus vraisemblable qu'il soit à l'ouest de la même riviere, puisqu'ils le trouverent avant que de la passer en parlant du fort de SaintLouis.

SPHÆRIA, isle du Péloponnése, sur la côte de l'Argolide, sous la domination de Træzéne. Cette isle, dit Paufanias, 1. 2, c.32, est si près du continent, que l'on y peut pafler à pied; elle s'appelloit originairement l'isle Spherie; mais dans la suite on lui donna le nom d'ifle Sacrée. Sphérus, qui selon les Træzéniens, fut l'écuyer de Pelops, étoit inhumé dans cette ifle. Ethra, fille de Pitthée, femme d'Egée, & mere de Thésée, fut avertie en fonge par Minerve d'aller rendre à Spherus les devoirs que l'on rend aux morts : étant venue dans l'ifle à ce dessein, il arriva qu'elle eut commerce avec Neptune. Ethra après cette aventure, confacra un temple à Minerve surnommée Apa-chef-lieu. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 212. turie, ou la Trompeuse, & voulut que cette ifle, qui s'appelloit l'ifle Sphérie, s'appellat à l'avenir l'ifle Sacrée. Elle institua aussi cet usage que toutes les filles du pays, en se mariant, consacreroient leur ceinture à Minerve Apaturie. SPHAGEÆ, ville du Péloponnése, dans la Laconie, selon Xenophon, Gracor. 6.

SPIEGELBERG, pays d'Allemagne, au cercle de la Westphalie, entre le comté de Schaumbourg & la baffe Saxe. La longueur de ce petit pays est de fix lieues, & fa largeur de quatre. Le bourg de SPIEGELBERG en est le principal.

Ce pays appartient au prince de Naslau Dietz, stathouder des Provinces-unies.

SPHAGIA. Voyez SPHACTERIA & PROTE. SPHAGITES, promontoire de Scythie: Etienne le géographe en fait mention au mot Σφακτήρια.

1. SPHECIA, ville de l'Eubée, selon Etienne le géographe, qui cite Lycophron.

1. SPIETZ, baronnie de la Suisse, au canton de Berne, près du lac de Thoun. C'est une des belles terres seigneuriales de la Suisse. Elle appartient à la maison d'Erlac, & elle tire fon nom de la petite ville de Spietz qui en est le

2. SPIETZ, ville de Suisse, au canton de Berne, sur le bord méridional du lac de Thoun, & le chef-lieu d'une baronnie à laquelle elle donne son nom. Cette petite ville est fort jolie. Elle a un château & de beaux jardins. On voit dans l'église quelque tombeau des seigneurs à qui elle appartient. A la main droite est celui de Sigismond d'Erlac. Il est accompagné de quelques inscriptions.

Il y a près de Spietz un ruisseau nommé Siedemansbach, qui se tarit en automne, & recommence à couler au printems. S'il se tarit tard c'est une marque que l'année suivante fera abondante, & c'est le contraire s'il se tarit de bonne

Tome V.

Llll ij

heure. Cette baronnie est arrosée par la Kandel riviere, ou plutôt torrent, qui descend des montagnes de Gemmi, & se jette dans l'Aare, au-dessous de Thoun. Comme elle est fort rapide, particulierement lorsqu'elle est grofsie par les neiges, elle communique sa rapidité

& la

violence à l'Aare

tellement que cette derniere faisoit de très-grands ravages sur ses bords, entre Thoun & Berne, comme cela est arrivé entr'autres dans les grands débordemens d'eau qui arriverent au mois de février 1711. Pour remédier à cela, les Bernois entreprirent la même année de creuser un canal, pour conduire l'eau de la Kandel dans lelac de Thoun. Il a fallu pour cela percer une montagne. Il y a eu quatre cents hommes &, quelquefois davantage, qui y ont travaillé. Par ce moyen ce torrent dangereux va perdre sa violence & sa férocité dans un large basffin, qui est le lac, & ainsi l'Aare coulant paisiblement n'incommodera plus ses voisins, & se tiendra tranquille dans son lit.

1. SPIGA, Spiga, Cyzicus, petite ville de la Turquie, en Afie, dans l'Anatolie propre, avec un port, sur la côte méridionale de la mer de Marmora, près du cap de Spigola. Les mariniers l'appellent souvent Spinga. Elle n'est qu'à huit milles de l'isle de Marmora au midi. Elle étoit autrefois fort célébre & connue sous le nom de Cyzique. * Baudrand,

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SPIGNO, bourg d'Italie, dans le Montferrat, entre Acqui & Savone, avec un territoire qui s'étend le long de la riviere d'Evra. C'est un fief possedé par un marquis de la maison Afinari Carreto. Il y avoit ci-devant un château fortifié, mais il fut démantelé, vers la fin du dernier siécle, par les troupes du duc de Savoye.

SPILEMBERGO, ou Spilemberg, ville de l'état de Venise, dans le Frioul, sur le Tajamento, à dix milles d'Udine, vers les frontieres du Boulonois. Cette ville, qui l'ancienne Bibium, selon Lazius, appartient aux seigneurs Rangoni.

SPILSBY, bourg d'Angleterre, dans la province de Lincoln. On y tient marché public. * Etat présent de la Grande Bretagne, t. I.

SPINA, ville d'Italie, au voisinage de Ravenne, près de l'embouchure la plus méridionale du Pô. C'étoit une colonie grecque & qui avoit été florissante, mais qui du tems de Strabon, 1.5, se trouvoit réduite à un simple village. Cet ancien géographe ajoute qu'on montroit à Delphes le trésor des Spinites. Cette circonstance est confirmée par Pline, 1. 3, c. 16, qui marque en même tems la situation de cette ville, en disant que l'embouchure du Pô, nommée Eridanum Oftium, étoit appellé par quelques-uns, Spineticum Oftium, de la ville de Spina, qui avoit été bâtie auprès, & appareniment à la gauche; car Butrium se trouvoit à la droite, entre cette embouchure & Ra

venne.

2. SPINA, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Espagne, dans le royaume de Leon, au diocèse de Palentia.

SPINA-LONGA, forteresse de l'isle de Candie, sur un rocher escarpé, près de la côte septentrionale de l'ifle & du golfe auquel elle donne son nom. Cette forteresse, située à cinquante-cinq milles de Candie, au levant, en tirant vers Setia, étoit autrefois une ville épiscopale, & elle a un port. Les Vénitiens la fortifierent en 1559 avec des bastions & des tours, & l'embellirent de maisons, d'églises & de divers autres bâtimens. Durant le dernier siége de Candie, les Turcs entreprirent plusieurs fois de se rendre maître de cette fortereffe; mais ils furent toujours repouffés. En 1659 ils tâcherent de la surprendre & de l'emporter d'affaut, mais ils furent contraints de se retirer avec perte, les Vénitiens la garderent par le traité de paix. Dapper, Desc. de l'Archipel, p. 446.

Le port de Spina-Longa, & celui de Suda, sont les deux meilleurs de l'isle de Candie. Le premier est renfermé entre la côte du rocher, du côté de l'occident, & une longue pointe, ou langue de terre du côté d'orient. Il se trouve au midi du cap de Saint-Giovane autrement capo Zuano. On voit à fon entrée l'isle, ou le rocher de Spina-Longa.

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commence à s'approcher du cap de Saint-Giovanne, en faisant voile de ce côté-là, on découvre le fort ou le château bâti fur la petite isle. Les matelots le laissent de côté de bas bord, & prenant leur route jusqu'à l'autre côté, ils vont mouiller dans le port entre le château & la côte de l'is. le; car dès qu'on y est entré, on y peut donner fond fur fix ou fept brasses d'eau, & les vaisseaux y peuvent être à l'abri de toutes fortes de vents, étant affermis fur deux ancres; mais plus avant l'eau est presque aussi élevée que la terre.

SPINÆ, ville de la grande Bretagne : l'itinéraire d'An. tonin la marque sur la route d'Isca à Calleva, entre Durocornovium & Calleva, à quinze milles de chacune de ces places. On croit que le bourg de Newbury s'est élevé des ruines de cette ville, qui n'est plus aujourd'hui qu'un petit village appellé Spene, à un mille de Newbury.

SPINAMBRI, peuples Grecs établis dans la Toscane, selon Juftin, 1. 20, c. 1, qui remarque que les Tarquins tiroient leur origine de ces peuples.

SPINARIO, bourgade d'Espagne, dans la nouvelle Castille. Il y en a qui la prennent pour l'ancienne Ispinum. SPINARZA, ville de la Turquie, en Europe, dans l'Albanie. Elle a pris fon nom de la riviere de Spinarza, ap. pellée autrement Chenessa Piccola, qui va se jetter dans le golfe de Venise, entre cette ville & celle de Pirgo. * Baudrand, Dictionnaire.

SPINES, fleuve d'Italie, selon Denys d'Halicarnasse, L. 1, c. 28, qui entend par-là l'embouchure du Pô, à laquelle on avoit donné le nom de Spineticum Oftium. Etienne le géographe appelle cette embouchure SPINUS; & elle est nommée SPINO dans Ciceron, l. 3, de nat. Deor. Voyez SPINA.

SPINETICUM OSTIUM. Voyez SPINA.
SPINLIEU, abbaye. Voyez ESPINELIEU.

SPINO, Spino, ville d'Italie, dans le Milanois, sur l'Adda, à trois lieues de Crême, vers le couchant. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village. * Baud. Dict.

SPINS, forteresse de Norwege, au gouvernement d'Aggherus, dans sa partie méridionale appellée Agdefinde, au voisinage de la forteresse d'Aas, mais plus voisine de la mer.

SPINY, lac d'Ecosse, dans la province de Murray. Audessous d'Elgin une branche de la Losse se jette dans le lac de Spiny, fur lequel on voit une grande quantité de cignes. Ces oiseaux s'y nourriffent d'une certaine herbe aquatique qu'ils aiment beaucoup, & qu'ils y trouvent en abondance. Ce lac est bordé de deux châteaux, dont l'un appellé DUSTONS est à l'occident, & l'autre qui porte le nom du lac est sur la rive méridionale. Ce dernier n'est qu'à deux milles d'Elgin, & appartenoit autrefois aux évêques de cette ville. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1342.

SPIR On le VAL DE SPIR, contrée ou vallée de France, dans le Rouffillon.

Le Val Spir, en latin Vallis Asperia, est aujourd'hui une dépendance & une sous-viguerie de Perpignan ou du Rousfillon. C'est une vallée arrofée par le Tec (en latin Tecis) & environnée des Pyrénées de tous côtés, excepté de l'orient. Le Val Spir étoit autrefois un comté, lequel vint au pouvoir des comtes de Cerdagne, qui fonderent dans le dixiéme fiécle l'abbaye d'Arles (en latin Arularum monasterium.) * Longuerue, Description de la France, part. 1, p. 224.

La principale place de cette vallée est Prats de Moillo, qui a été fortifiée par le feu roi Louis XIV. Il a aussi fait faire au-dessus de l'abbaye d'Arles le fort des Bains, qu'on appelle dans le pays los Bagnis, & qui défend l'entrée de la vallée; quant à Prats de Moillo, c'étoit déja une forteresse il y a environ cinq cents ans, nommée Fortia de Pratis; elle appartenoit l'an 1232 à Nunio-Sanche, comte de Roussillon.

SPIRACULA OU CHARONEE SEROBES. Pline, 1. 2, 6.93, appelle ainsi des lieux ou des cavernes qui exhaloient des vapeurs empestées, capables de donner la mort seulement aux oiseaux, comme une caverne du mont Soracte, au voisinage de Rome, ou capables de la donner à toutes fortes d'animaux, à l'exception de l'homme comme on trouvoit quelques-unes de ces cavernes en différens endroits; ou, qui quelquefois la donnaient même aux hommes, comme les cavernes des territoires de Sinuessa & de Pouzzol. Il eft parlé dans Séneque, Natur. Quest. 1. 6, c. 28, des caver

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