1 nes d'Italie, dont les exhalaisons étoient fatales aux oiseaux, & dangereuses pour les autres animaux, & même pour les hommes. Sur ce vers de Virgile, Summe Deûm Sancti custos Soractis Apollo. Servius remarque qu'il y a dans le mont Soracte une caverne qui exhale une vapeur empestée. Près de Naples on voit encore aujourd'hui une caverne appellée par les Italiens grotta del Cane, c'est-à-dire, la grotte du Chien, nom qui lui a été donné, parce que si on y jette un chien, il perd sur le champ tout mouvement & tout sentiment, jusqu'à ce qu'on le plonge dans une eau voisine qui lui fait reprendre les esprits, & lui rend , pour ainsi dire, la vie : d'un autre côté cette vapeur ne nuit point aux hommes. Enfin la caverne du territoire de Pouzzol, dont Pline fait mention, se trouve encore aujourd'hui à la gauche du lac d'Agnani, appellé vulgairement Lago Agnano. SPIRÆUM, promontoire du Péloponnése, dans le golfe Saronique: Ptolomée, 1. 3,6. 16, le marque entre Epidaure & le port des Athéniens. Plethon lit Piraum, au lieu de Spiraum. Pline, l. 4, c. 5, écrit aussi Spireum. SPIRA-TAURICA. Procope, cité par Ortelius, donne ce nom à un lieu du Chersonnese Taurique, où l'on disoit qu'il y avoit eu un temple de Diane. SPIRE, ville impériale d'Allemagne, sur le bord du Rhin, dans le bas Palatinat, & l'une des plus anciennes villes des Gaules, à deux lieues de Philifbourg, à cinq de Heidelberg, & à seize ou environ de Strasbourg & de Mayence, presque au milieu entre ces deux places. Elle étoit anciennement habitée par les Nemetes, & ce fut pour cette raison qu'on l'appella Noviomagus Nemetum. Voyez NEMETES. L'itinéraire d'Antonin fait mention d'une ville qu'il nomme AUGUSTA NEMETUM. Beatus Rhenanus cité par Ortelius, croit que c'est la même que NOVIOMAGUS NEMETUM ; & la place qu'elle occupe dans l'itinéraire d'An tonin, ne laisse pas lieu d'en douter. Roger, évêque de cette ville, la fit entourer de murailles dans l'onziéme siecle: mais elle avoit pris plus anciennement le nom de SPIRE, d'une petite riviere dont elle est arrosée. Elle étoit connue dès le troisième siècle sous ce nom, qui se trouve dans une lettre du pape Zacharie à S. Boniface, archevêque de Mayence. L'empereur Henri IV l'agrandit, & la mit au nombre des villes libres en 1990. Henri V lui accorda en 1166 le privilége de choisir ses bourguemestres & ses sénateurs entre les principales familles, & l'exempta des impositions établies par les évêques, entr'autres de ce qu'ils exigeoient fur les biens de ceux qui mouroient. Frédéric II lui fit restituer en 1158, fon territoire que les évêques poslédoient. Elle obtint de Wenceslas en 1384, le droit d'admettre dans sa bourgeoisie ceux des autres villes qui s'y viendroient habituer. Charles-Quint y fixa la chambre impériale en 1530. Le magistrat & la plus grande partie des habitans sont proteslans. Les catholiques ont l'église cathédrale. La ville de Spire étoit riche & bien bâtie lorsqu'elle se rendit aux François, au mois de septembre 1688, fur la sommation du marquis d'Uxelles, lieutenant général des armées de France. L'année suivante, du 20 au 27 de mai, Louis XIV ayant besoin de ses troupes ailleurs, & ne voulant pas laisser cette place aux ennemis, on en fit fortir tous les habitans avec tous leurs effets, & l'on pourvut à ce que les soldats ne leur filsent aucun tort. Le 27 la ville étant entierement évacuée, on y mit le feu par-tout. Elle fut consumée en moins d'un demi-jour. L'église cathédrale, qu'on détruisit comme le reste, étoit fort belle, Henri IV l'avoit achevé de bâtir en 1096. Il y étoit enterré avec les empereurs Conrad II, Henri III, Henri V, Philippe, Rodolphe I, Adolphe & Albert I. C'étoit un grand vaisseau bien éclairé avec des tours, pyramidales aux quatre coins. On voyoit le palais épiscopal à la droite & la maison des chanoines à la gauche, avec un cloître fort ancien, au milieu duquel il y avoit une représentation du mont des Olives, taillée dans le roc. On l'estimoit un chef-d'œuvre de sculpture. Le devant de l'église étoit embelli d'une grande place, capable de contenir dix mille hommes en bataille, & environnée de quantité de belles maisons, entre lesquelles celle des Jésuites étoit remarquable. Lorsque cette ville fubfiftoir, on montroit aux étrangers la cour du conseil, où se faisoit l'assemblée ordinaire de la chambre impériale & du magistrat de Spire. Au-devant de la porte, on voyoit suspendu à un anneau de fer un os, que l'on croyoit être l'os principal du bras d'un homme, quoiqu'il ne fut guères moins gros que la cuifle, & qu'il fut long à proportion. Leurs archives faisoient foi que cet homme vivoit il y avoit treize cents ans, qu'il avoit vingt pieds de haut, qu'il s'appelloit Olps, & qu'il avoit été tué dans un siége de cetre ville. L'échelle s'étant rompue sous lui dans le tems qu'il montoit à l'assaut, il avoit été accablé avec des tonneaux de poix bouillante. L'os de la hanche de ce même homme étoit dans la grande salle, où il étoit vu de tout le monde. Après la paix de Ryswick, les habitans de Spire travaillerent au rétablissement de leur ville.* Cor. Dict. Du Mont, Voyage du Rhin, ,t. I. L'ÉVÊCHÉ DE SPIRE est enclavé dans le Palatinat, entre les bailliages de Neustat, de Germersheim, de Bretten & de Heydelberg. Le Rhin le divise en deux parties. On ne fauroit marquer précisément le tems de sa fondation. Il est fait mention des évêques de Nemetes dans quelques conciles. Jessius affista en cette qualité au synode qui se tint à Cologne en 343, contre Euphratez & les autres Ariens. Le roi Dagobert I rétablit en 610 cet évêché, auquel le roi Sigebert annexa les dixmes en 646. Les empereurs Ottons l'affranchirent de la jurisdiction des comtes & des droits qu'ils devoient aux souverains du pays. Henri II, Contard II, Henri III & Henri IV lui firent des donations considérables, & entr'autres des bourgs de Rotenfels, d'Eppingen, d'Hersheim, d'Hombach, de Weibstad, de Minderbach & de Bruchsal; Jean comte de Chreichgow donna à l'église de Spire après la mort de son frere nommé Lybold, dont il hérita, plusieurs terres dépendantes du comré de Chreichgow, tant en-deça qu'au-delà du Rhin. Emeric, un de ses successeurs, acheta d'un gentilhomme du pays, appellé Henri de Colln, quelques bourgs, parmi lesquels étoient celui d'Utdenheim, que Gérard fit entourer de murailles. George, comte palatin du Rhin, y fit bâtir un palais en 1313, & y transféra la résidence des évêques. Philippe de Fleistein obtint du pape Paul III, & de l'empereur CharlesQuint, que la prévôté de Weissenbourg feroit incorporée à l'évêché de Spire ; & Philippe-Christophle de Soteren fit achever en 1639 les fortifications d'Udenheim, & voulut qu'on l'appellat Philisbourg. L'étendue de cet évêché n'est pas grande; mais il y a des plaines fertiles, situées avantageusement sur le Rhin. Son domaine est composé des bailliages de Saint - Remi d'Altenstat, de Lauterbourg, de Jockenon, de Magdebourg & de Landeck, & de deux petites contrées, qu'on nomme l'Ober Gericht & le Bethwald. Les bourgs les plus remarquables font Weibstad c Bruchsal, sur la petite riviere de Saltz, qui est le lieu de la résidence ordinaire des évêques, & Philifbourg, place forte sur le Rhin; mais par les traités de Muntter, l'empereur a cédé au roi & à ses successeurs le droit perpétuel d'y tenir garnison. La prévôté de Weissenbourg est dans la basse Alface. Le chapitre de Spire est composé de neuf chanoines capitulaires, & de douze domiciliés. Ses dignités sont celles de prévôt, de doyen, à laquelle la prévôté de S. Germain est unie; d'écolâtre, qui est aussi prévôt de tous les Saints; de custode, de chantre & de prévôt de S. Guy. L'évêque n'a aucune jurisdiction dans la ville. * D' Audifret, t. 3, p. 239 & suiv. SPIREO, cap de la Morée, dans la Sacanie, sur la côte du golfe d'Engia, au midi de l'isle de ce nom, & au midi occidental de celle de Dorussa. * De Wit, Atlas. SPIREOSTOMA; Pline, 1.4,C. 12, & Solin, l. 13, p. 33, appellent ainsi une des embouchures du Danube; mais peut-être faut-il lire Pfilonstoma, comme lisent Ptolomée & Arrien. Cette même embouchure est nommée Stenostoma dans Ammien Marcellin, 1. 22, с. 8. SPIRIENSIS; Eschine surnomme ainsi un certain Hé gesander, du lieu de sa naissance. * Ortel. Thes. 1 1. SPIRITU SANCTO, capitainie de l'Amérique mé. ridionale, au Brefil, sur la côte orientale, à 20d de lati. tude méridionale. Elle est bornée au nord par la capitainie de Porto Seguro, dont elle est séparée par la riviere de Rie Doce: la mer la baigne à l'orient; elle a au midi la capitainie de Rio de Janeyro, & ses bornes ne font point fixées du côté de l'occident. Herrera dit qu'il n'y a dans cette capitainie qu'un seul moulin à sucre; mais que l'on y fait un grand commerce de coton & de bois de Brefil. Ce gouvernement passe pour le plus fertile de tous ceux du Brefil, & Lllliij pour le mieux fourni de toutes les choses nécessaires à la vie. Ses campagnes sont coupées par plusieurs rivieres abondantes en poiffon, & les forêts fournissent tout ce qu'on peut souhaiter pour la chaffe. Les Sauvages naturels font appellés Margajates, & aiment autant les Portugais, qu'ils les haïffoient quand ils commencerent à s'établir parmi eux. * De l'Isle, Atlas. De Laet, Desc. des Indes oc.. 1.15, 6. 19. 2. SPIRITU SANCTO, (la ville de) qui donne le nom au gouvernement, est située au bord de la mer, & habitée par environ deux cents familles de Portugais. A la main droite de la porte, en y entrant, on voit un petit châtean qui n'est pas de conféquence. La ville n'a ni murailles ni remparts. Du côté de l'orient il y a un monastère qu'on appelle S. Bento; & vers le milieu de la ville on voit l'église de S. François. Les jésuites y avoient une maison, & étoient chargés du soin de fix villages de Brasiliens, situés aux environs, & parmi lesquels on compte un grand nombre de chrétiens. Le port de Spiritu Sancto est une petite baye qui entre dans le continent. Elle est ouverte vers l'orient, & parsemée de petites isles. En côtoyant le rivage, on voit une tour blanche sur une montagne fort droite, affez près de la mer. Les Portugais la nomment Nuestra Senora de Pena. C'est une petite église ceinte d'une muraille tout à l'entour. Au-dessous il y a eu autrefois une bourgade dont il reste encore quelques maisons, & qu'on appelle VillaVeja. 3. SPIRITU SANCTO, riviere d'Afrique, dans l'Ethiopie orientale. Les Portugais l'appellent Rio de lo Spiritu Sancto. Corneille dit que cette riviere se décharge dans l'Océan Ethiopique par trois embouchures, , entre la terre de Natals & le pays de Chincanga, près du cap de SaintNicolas. Mais d'Anville appelle seulement riviere du Saint Esprit le large canal que forment les rivieres d'Aroé, de Lourenzo Marquez, de Maubé, & de Tembé ou da Lagoa. Ce canal est proprement un golfe entre le pays de Querundé, au nord, & Terra dos Fumos, au midi. Il y a quelques isfles & quelques bancs de fable à l'embouchure de cette riviere. Cartes de l'Ethiop. or. 4. SPIRITU SANCTO, ville ou plutôt bourgade de l'Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte du golfe de Mexique, dans la province de Guaxaca, aux confins de celle de Tabasco, à l'embouchure d'une riviere. De l'lfle nomme cette ville Spiritu Santo. SPITAL, ou HOSPITAL, village de Suisse, dans le canton d'Ury, fur le mont Saint-Gothard, à demi-lieue d'Urseren. On lui a donné le nom de Spital, corrompu d'Hospital, parce que les voyageurs, qui vouloient passer le mont Saint - Gothard, s'y arrêtoient, & parce qu'on y prenoit soin de ceux qui étoient malades. On trouve aux environs de ce village des restes d'anciennes forteresses, qui témoignent qu'autrefois il y a eu des nobles dans ce quartier. Ceux qui veulent voir ou acheter des crystaux, en trouve abondamment dans ce lieu. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 4, p. 418. SPITALL, petite ville d'Allemagne, dans la haute Carinthie, vers les confins de l'évêché de Saltzbourg, sur le Lyser, un peu au-dessus de son embouchure, dans la Drave.* Jaillot, Atlas. SPITHEAD, rade d'Angleterre, dans l'Hantshire, au voisinage de Portsmouth. Ce qu'on appelle la rade de Spithead est au nord-est, entre la ville de Portsmouth & l'isle de Wight; c'est là le rendez vous ordinaire de la flote royale, soit qu'elle aille à l'ouest, ou qu'elle revienne à l'est. * Délices de la Grande Bretagne, p. 794. SPITZBERG, (le) pays de la terre Arctique, dans l'Océan septentrional, ainsi nommé à cause de la quantité de ses montagnes aiguës. Les Anglois l'appellent Niewland. Il est fort avancé au-dessus de la Norwege, vers le nord, à la hauteur de quatre-vingts degrés de latitude, entre la nouvelle Zemble à l'orient, & le Groenland à l'occident, à près de trois cents lieues de chacune de ces contrées. Il fur découvert en 1596, & ainsi nommé par Guillaume Barends, & Jean Corneille Hollandois, qui cherchoient un chemin pour aller à la mer Glaciale. On a reconnu que le Spitzberg eft divisé en deux parties: celle qui est au couchant est une grande isle, qui s'étend du septentrion au midi l'espace de près de deux cents mille pas ; & celle qui est au levant est une autre ifle plus petite, nommée la nouvelle Frise. Elle est séparée de la grande par le golfe de Wybe-Jans, & le détroit de Gauthier-Thimens. Il n'y a ni ville, ni village dans ce pays, à cause du grand froid qu'il y fait, mais seulement quelques ports, comme le BeauPort, le Port-Verd, la baye de Horne, la baye des Anglois, la baye de Glace, le port de Saint Jean, la baye de la Madelaine, la baye des Ours, celles des Basquets, l'Isle Longue, ou Kinna, la Danoise, l'isle d'Amsterdam, l'ifle avancée ou Woorland, le golfe de Way, & divers autres endroits fréquentés par les Flamands & les Anglois pour la pêche de la baleine, qui y est meilleure qu'en aucun autre pays du pole arctique. L'extraordinaire vitesse de ces poissons avoit fait abandonner cette pêche; mais on l'a recommencée depuis avec succès. C'esisur tout aux Basques qu'on en est redevable, aussi-bien que des fourneaux que l'on fait sur les vaisseaux, pour extraire l'huile. Ces baleines, dont la figure n'est guères moins aiguë par le derriere que le toit d'une maison, ont divers bosses à côté de la tête, le ventre fort blanc, & le dos noir. Celles de l'Amérique sont plus longues & moins épaisses. La pêche se fait seulement en été. On ne sait où les baleines se retirent le reste de l'année. On les prend d'ordinaire avec un harpon; & quand elles font blesfees, elles poussent un grand cri qui fait accourir toutes les autres qui peuvent l'entendre. On tire sept tonnes d'huile des plus grandes. Cette huile se fige comme du sain de pourceau, & brûle fort bien. Les glaces dont toutes les côtes du Spitzberg sont couvertes, en rendent la navigation dangereuse. * Baudrand, Dict. SPLEDON. Voyez ASPLEDON. SPLUGEN, village du pays des Grisons, dans la Ligue haute, & dans la communauté de Schams, au Rheinwald. Splugen, en latin, Speluca, est un grand & un beau village, sur le bord du Rhin. Il peut avoir deux cents feux. Ses maisons sont bien bâties, & les habitans font à leur aise, quoiqu'ils n'ayent pour toute terre qu'une petite prairie, qui est au pied de la montagne. Leurs richesses viennent de ce qu'étant sur la grande route d'Italie en Allemagne, ils font un grand commerce, & d'ailleurs ils gagnent beaucoup par les voitures qu'ils fournissent perpétuellement aux marchands, y ayant plus de cinq cents chevaux de voiture dans le bourg. De Splugen pour aller en Italie, on pafle par le Splugerberg, qui conduit dans le comté de Chiavenne. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 31. SPLEUGERBERG, (montagne de) dans les Grifons, dans la haute Ligue, dans la communauté de Schams. Cette montagne a trois lieues de montée jusqu'au sommet, & quatre lieues de descente du côté d'Italie. Quand on est parvenu au sommet, on y rencontre une grande plaine, de deux lieues de long, garnie de bonnes prairies, qu'on fauche au mois d'Août. Il s'y trouve aussi, à la grande fatisfaCtion des voyageurs, une hôtellerie bien pourvue de tous les rafraîchissemens nécessaires, où l'on garde auffi une cloche qu'on sonne dans le tems de neige, pour servir de guide aux voyageurs; car souvent la maison est tellement couverte de neige, qu'on ne la sauroit voir de loin. Quand on est sur cette hauteur, on commence déja à respirer un air plus doux, qui vient des climats chauds de l'Italie. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 31 & suiv. SPODENDUM, lieu que Constantin Porphyrogenéte paroît mettre aux environs de la petite Arménie. * Ortel. Thef. SPOLETE, ville d'Italie & capitale du duché de même nom. Elle est située, selon Leander, p. 92, recto, au bout d'une plaine fort agréable & très-fertile, & felon Misson, dans un lieu fort raboteux. Le livre des origines de Caton, Strabon, Tite-Live, Ptolomée, Suétone, dans la vie de Vespafien, & Procope l'appellent Spoletum ou Spoletium. Pline met dans la sixiéme région les habitans de Spolete, Spoletini & Tite-Live, donne à cette ville le titre de colonie des Romains. Antonin dit qu'elle est sur la voie Flaminienne. Annius assure qu'elle fut la premiere ville & la capitale des Vilumbres, & que le nom de Spoleto lui fut donné du capitaine Polus, ou de l'oiseau Spolus, qui voloit dans la place où l'on avoit jetté les fondemens de la ville. Il ajoute qu'elle ne peut avoir été nommée Spoletum du mot Spoliare, comme veulent quelques-uns; parce que Spoliare est un mot latin, & que Spoletum est dérivé du mot Etrusque Polo, qui étoit le nom d'un capitaine, ou de Spolo, qui étoit un oiseau. Elle est située dans la Vilumbrie ou dans le pays des Umbres, comme le prouve Caton: car il dit que Veia fignifie Proles, descendants, & Umbra, Antiqua, Anciens. Ptolomée la met auffi au rang des premieres villes de la Vilumbrie. On lit dans le livre de colonies: Ager Spoletinus in jugeribus & limitibus est intercifivis affignatus, ubi cultura eft. Caterum in Soluto eft relictum in montibus, vel subscivis, qua Reipublica alii cessa cenfita funt. Nam etiam multa loca hereditaria accepit ejus populus. Tite-Live fast fouvent mention de cette ville dans son vingt-deuxième livre: il dit qu'Annibal, après avoir été défait par les Romains, auprès du lac de Perugia, vint affiéger Spoleto; mais les habitans lui firent lever le siége & lui tuerent beaucoup de foldats. Dans le vingt-huitiéme livre on voit que les habitans de Spolete font mis au rang des colonies, qui envoyerent du fecours aux Romains, dans la guerre qu'ils eurent avec Annibal. Théodoric, roi des Goths, se plaifoit beaucoup dans cette ville: il y fit bâtir un magnifique palais: après sa mort, les Goths détruisirent ce palais, aussi bien que la ville, qui fut ensuite rétablie par Narses Eunuque, fameux capitaine de Juftinien, felon Biondo. Le théâtre, qui étoit fort grand & très bien bâtı, avoit été aussi ruiné. Frédéric Barberoufle la faccagea encore, parce que les habitans favorifoient le pape Alexandre III. A peine commençoit-elle à se rétablir, que les habitans de Perugia la furprirent & la brulerent en 1324, comme le rapporte Bernardino Corio. On la rétablit ensuite, & depuis elle s'est augmentée considérablement. Ses habitans font riches & en fort grand nombre. Elle est située en partie sur une colline, & en partie dans la plaine, avec un château qui peut paffer pour une des meilleures forteresses de l'Italie. Il est bâti sur une colline, vis-à-vis de cette partie de la ville, qui est aussi sur une colline: & quoiqu'il y ait une val. lée entre deux, il a communication avec elle, par un pont foutenu de vingt-quatre gros pilaftres, rangés avec beaucoup d'art. Son territoire produit beaucoup de vin de bled, d'huile d'amandes & d'autres fruits: Martial parle des vins de Spolete, & les préfere aux vins de Sa. lerne. De Spoletinis quæ funt cariora Lagenis ; Malueris, quam si musta Salerna bibas. , Cicéron, de claris Oratorib. parle d'un Cornutus de Spolete, fameux orateur. Le gramınairien Melille y prit naissance, felon Eufébe. Du tems de Dioclétuen, les saints Carpofore, prêtre Toscan; Abondio, Diacre; Savino, évêque de Spolete; Effuperantio Marcellino, Diacre; Venasiano, homme de qualité, sa femme & ses enfans, Gregoire, & plusieurs autres clercs & habitans, y furent martyrisés. L'église cathédrale est assez belle. La nef est haute; le pavé est de petites pièces de marbre rapportées comme à l'église de saint Marc de Venise. Tout le fronton du grand portail est d'une belle mosaïque à fond d'or. Au haut de la ville, il y a un château, qui est assez fort par sa situation. De cette hauteur on découvre, à cinq cents pas hors de la ville, un temple qui étoit consacré à la Concorde, & qu'on nomme aujourd'hui la chapelle du S. Crucifix. On voit à Spolete quelques autres fragmens antiques, un arc triomphal à demi-ruiné, quelques restes d'un amphithéâtre, & divers marbres détachés, mais tout cela sans inscription, excepté l'arc sur lequel on reconnoît encore quelques caracteres. L'aqueduc qui joint la montagne de Saint-François à celle de Spolete, est entier, & n'a pas discontinue de servir depuis qu'il est fait ; mais cet ouvrage n'est que gothique. Il a trois cents cinquante pas de long, & deux cents trente pieds de haut, à mesurer la hauteur du plus profond de la vallée. * Misson, Voyage d'Italie, p. 257, t. 1. SPOLETE, duché d'Italie, dans l'Etat de l'Eglise, selon la Forêt de Bourgon, Géogr.t. 3, p. 398. Cette province qu'on appelle indifféremment Ombrie, ou duché de Spolete, commença à être connue sous ce dernier nom en 572, que Longin, exarque de Ravenne, y établit des ducs, fous l'autorité des empereurs d'Orient. Ils tenterent souvent les moyens de se rendre indépendans des puissances d'Italie. Rotgaut, ayant pris parti contre Charlemagne, eût la tête tranchée en 775, & fon duché fut donné à Henri, seigneur François, qui mourut quelque tems après. Charlemagne fit alors présent à l'église du duché de Spolete, & de ses dépendances, qui peuvent avoir du nord au fud quarante-sept milles, & foixante-cinq milles de l'est à l'ouest. Les bornes font au septentrion la marche d'Ancone, & le duché d'Urbin; à l'orient l'Abbruze ultérieure; au midi la Sabine, & le patrimoine de S. Pierre; & à l'occident l'Orviétano avec le Perusin. Le terroir, quoique marécageux dans la plus grande partie, est très-fertile; il n'y en a pas de plus abondant que la plaine de Foligny, qui regne depuis Spolete jusqu'aux environs de Pérouse. Les principales rivieres de ce duché sont le Tibre, la Nera, & le Topino. Ses prin cipaux lieux font : SPOLETINUM, ville de l'Espagne Bétique: Ptolomée, 1.2, c.4, la donnent aux Turdetains. SPOLETIUM, ville d'Italie, chez les Villumbres, selon Ptolomée, 1. 3, c. 1. Velleius Paterculus, l. 1, c. 14, & Tite-Live, Epit. 20, en font une colonie romaine, & Florus la compte au nombre des municipes les plus célébres de l'Italie. Ses habitans sont appellés SPOLETINI dans Pline, 1.3, c. 14, & Populus Spoletinus dans Ciceron, pro Balbo, c. 21. On lit dans une ancienne inscription rapportée par Gruter, p. 476, n. 7. ORDO SPOLETINORUM, génitif formé de SPOLETIUM, felon Cellar. Géogr. ant. l. 2, c. 9, & non de Spoletum, comme écrivent par erreur quelques modernes, qui ont voulu former le nom latin de cette ville fur celui qu'elle porte aujourd'hui ; car c'est de la ville Spolete dont il est question. Voyez SPOLETE. Symmaque, 1.3, Epift. 12, donne à Spolete le titre de bonne ville, & lui attribue la gloire d'être la mere des meilleurs citoyens SPONDOLICI, peuples de la Sarmatie Asiatique, selon Pline, 1. 6, с. 7. SPONHEIM. Voyez SPANHEIM. 1. SPORADES, ifles de l'Archipel. Suidas dit que les principales font au nombre de douze, & que quelques-uns les appellent Cyclades. Mais la plupart des auteurs en comptent bien un plus grand nombre, & les diftinguent des Cyclades. On les a appellées Sporades, c'est-à-dire, répandues de côté & d'autres, parce qu'elles font dispersées, & point rassemblées en un tas comme les Cyclades. On ne peut pas dire même de ces illes qu'elles font toutes ou en Europe ou en Afie; mais comme Pomponius-Mela & Pline les décrivent, il y en a une partie dans la mer de Crete, une partie dans la mer Carpathienne, une autre partie dans la mer Icarienne où sont les plus considérables & les plus célébres. On en met même jusques dans la mer de l'Eubée, & dans celle de l'Attique : car Pline compte l'ifle Héléne au nombre des Sporades, & il laisse en doute fi celle de Scyros est la derniere des Cyclades ou des Sporades. 2. SPORADES: Euftathe & Agatachirde, cités par Ortélius, mettent dans un certain golfe de l'Arabie des isles de ce nom Ils ajoutent que ces ifles ne pouvoient être nombrées, & qu'elles étoient absolument stériles. SPORGILUS, bourgade de l'Attique, selon Etienne le géographe. SPORI Ou SPORADES. Autrefois, dit Procope, Goth. 1.13, c.14, les Antes & les Sclavons n'avoient qu'un même nom; car l'antiquité les appelloit Sporades, d'un mot grec qui signifie dispersés, parce que leurs cabanes occupoient une grande étendue de pays: & du tems de Procope, ces peuples barbares couvroient en effet une grande partie d'un des bords du Danube. SPORON, nom d'une isle de la mer Méditerranée, au voisinage des Pyrénées, felon Ortelius, qui cite la table de Peutinger. SPREE, riviere d'Allemagne, felon Jaillot dans son Atlas. Elle prend sa source dans la partie septentrionale de la Boheme, entre Neuftl, Ehenberg, & Krebitz; & prenant sous le nom de Calabre. Il fit travailler dans la ville de Squil laci, sa patrie, à ces merveilleux réservoirs qui étoient creusés dans la concavité d'un rocher, & remplis de l'eau de la fon cours du midi au nord, elle traverse la Luface, qu'elle sépare en deux parties; & tournant ensuite vers l'occident septentrional, elle entre dans la moyenne Marche de Branbourg, qu'elle parcourt jusqu'à Spandaw, où elle se jointmer, où l'on voyoit une prodigieuse quantité de poissons de au Havel, & y perd fon nom. Dans cette course elle reçoit diverses rivieres, entre autres le Schops, d. le Dober, g. le Goila, g. & le Pancke, d. Les principales villes qu'elle baigne font : SPREHENBERG, ville d'Allemagne dans la Lusace. On lui a donné ce nom, à cause de sa situation sur une montagne, dont le bas est arrosé de la riviere de Sprée. * D'Audifret, Geogr. t. 1. 'S PRINCENLANDT: on nomme ainsi dans les PaysBas ce perit pays, qui confine au Finaert, situé le long de la riviere de Merck, qui vient de Breda, & qui touche à la mer. * Dict des Pays-Bas. SPROTTA, riviere ou torrent d'Allemagne, en Silésie, dans la principauté de Glogaw. Cette riviere prend sa source dans la partie septentrionale de la principauté de Lignitz, & entre aufli-tôt dans celle de Glogaw, où coulant vers le nord occidental, elle forme un affez grand lac, d'où elle sort pour aller se perdre dans le Bober à Sprottaw. SPROTTAW, ville d'Allemagne, dans la Silésie, au duché de Glogaw, vers les confins de la principauté de Sagan. Elle est située au confluent du Bober & du Sprotta, à deux milles au dessus de la ville de Sagan. SPURN HEAD, cap de l'Angleterre, sur la côte d'Yor. ckshire, au quartier oriental, ou d'Est-Riding. A l'orient de Hull, la terre s'avance dans l'Océan, & s'étrecit insensiblement jusqu'à ce qu'elle finisse en pointe, & forme au nord du Humber une presquifle, qu'on nomme Holderness, & dont la pointe fait un long cap avancé; c'est ce qu'on appelle Spurnhead; c'est-à-dire, le cap de l'Eperon. Sur ce cap il y a un village nommé Kelmsey, qui étoit anciennement une place plus considérable sous le nom d'Ocellus; & qui donnoit même son nom à toute la presqu'isle. * Dél. de la Gr. Bret. p. 237 & 238. SPYNTUMA, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte. C'est Pline, 1. 6, c. 29, qui en fait mention. Le P. Hardouin, au lieu de Spyntuma, lit Spintum, sans dire le fondement de cette correction. SQUILLACE ou SQUILLACI, ville d'Italie, au royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, à une liene du golfe de Squillace, à douze de Cofenza, & à quatorze de Girace. Elle est située sur le torrent de Favelone, qui va se rendre à trois milles delà dans la mer Ionienne. Caffiodore, dans une de ses lettres, attribue la fondation de cette ville au fameux Ulyffe: il y fait une charmante peinture de sa situation agréable sur la mer Adriatique, qu'on appelle aujourd'hui mer de Sicile de ce côté-là, & qui y fait un golfe, qu'on nomme golfe de Squillaci "Cette ville, dit » Caffiodore, s'éloigne du rivage, en s'élevant doucement, >> environnée d'un côté de fertiles campagnes, & de l'autre >> baignée de la mer, le soleil lui fait part de ses rayons dès » qu'il se leve, & jamais ni nuages, ni brouillards, ne luien >> dérobent la lumiere. L'air y est fort tempéré : l'on n'y >> éprouve point l'incommodité des saisons. C'est un char>>> mant spectacle, continue t-il, de voir de là la ville sans se >> lever de son siége, des vignes qui promettent une abon>> dante vendange, des aires pleines de riches moissons, & >> des campagnes couvertes d'oliviers. " Cette description, qui a quelque chose d'étudié, marque affez l'inclination naturelle que ce grand homme avoit conservé pour sa parrie. Il en donna encore de plus fortes preuves par les grands travaux qu'il entreprit pour la décoration & pour la commodité de cette ville, lorsqu'il étoit préfet on gouverneur de l'Abruzze & de la Lucanie, qu'on comprend aujourd'hui de fa différentes espèces, & c'est dans ce même lieu qu'il bâtit depuis fon monastère. Le nom de Squillaci ou Scillaci, se. lon quelques-uns, tire son origine du voisinage de Scylla, co fameux écueil si connu des historiens & des poëtes. On dit qu'Uliffe fit naufrage en cet endroit, & qu'il y commença une ville du débris lotte; c'est encore une ville épiscopale sous la métropole de Rhegio. Quoique cette fondation, qu'on rapporte à Ulille, soit fabuleute, on fait néanmoins que toute la Calabre a été autrefois habitée par des Grecs, & que même on appelloit ce pays, & tout ce qui eft à l'extrémité de l'Italie, la grande Gréce. Strabon veut que Squillaci fut une colonie des Athéniens, qui en avoit conservé la politeffe & les inclinations. On a la description du monastère que Cassiodore fit bâtir à Squillaci, dans le livre de l'institution, "La situation du monastere de Viviers, dit>> il à ses moines, vous invite & vous engage à préparer >> bien des soulagemens pour les étrangers & pour les pau>> vres. Vous avez des jardins arrosés de plusieurs canaux, >> & le voisinage du petit fleuve Pellène, qui est fort pois>> sonneux. On a fu le conduire pour votre commodiré, par>> tout où l'on a jugé ses eaux nécessaires. Il suffit pour arro>> ser vos jardins, & pour faire tourner les moulins de votre >> monastère. Il est, pour ainsi dire, dévoué à tous les mini>> stères de votre maison. Vous avez aussi la mer au bas du >> monastère, & vous pouvez y pêcher commodément. >> Vous avez encore des viviers pour conserver en vie le >> poisson de votre pêche; car j'ai fait faire, avec l'aide de >> Dieu, des réservoirs où une grande quantité de poissons >> peut être renfermée. Je les ai fait creuser dans la concavité >> de la montagne, de forte que le poisson qu'on y met ayant la liberté de s'y promener, d'y prendre sa nourriture ordi>> naire, & de se cacher dans les creux des rochers, comme >> auparavant, ne sent pas qu'il est pris. دو On appelle, GOLFE DE SQUILLACI, une partie de la mer Ionienne, sur la côte de la Calabre ultérieure, entre le cap de Rizzuto & celui de Stilo, qui le sépare du golfe de Girace. * Vie de Caffiodore, par doin F. D. de Sainte Marthe. SQUINCII. Voyez SAMNITES. STA - IN - PACE. C'est le nom d'une tour de Sicile, dans la vallée de Noto, près de la côte, à huit milles de Syracuse, vers le midi. C'est aussi un reste d'une petite ville nommée anciennement Elorus & Elorum. * Baudrand, Dict. STAB'N-BAD ou STUBEN, ville de la haute Hongrie, dans la partie méridionale du comté de Turocz, aux confins de celui de Zoli, à trois milles de Neu-Zoll, & à deux de Chrenmnitz. On y voit, proche d'une petite riviere, plusieurs bains chauds fort estimés, & où il vient du monde: l'eau en est fort claire & fent le soufre, & le fond en est verd. Elle teint le bois, qui est dessus, en verd & en noir; mais elle ne change pas les métaux aussi-tôt que d'autres. * De l'Isle, Atlas. Il y a sept bains; le premier est le bain des nobles; le second des gentilshommes, le troisiéme des paysans ; le quatriéme des paysanes; le cinquiéme des gueux; le sixiéme de ceux qui font attaqués du mal, qu'on appelle lues-venerea; & le septiéme le bain des Gypsies. Ils font tous dans une plaine entourée de montagnes, dont les plus proches sont du côté de l'orient; & c'est sur le sommet de ces mêmes montagnes, qu'on trouve tant de riches métaux. STABAEI. Voyez SABAI. STABATENSIS: fiége épiscopal d'Afrique: Maximianus, Stabatenfis episcopus, souscrivit au concile de Carbafufa. On ignore de quelle province étoit ce siége. STABERUS, nomlatin de la Segura, riviere. Voyez SE GURA 1. STABIÆ, ville d'Italie, dans la Campanie. Elle ne subsistoit plus du tems de Pline, 1. 3, 6.5, qui nous apprend qu'elle avoit été détruite, sous le consulat de Cn. Pompée, & de L. Caton, par Sylla, le dernier d'avril & qu'elle étoit réduite à un simple village. Pline le Jeune, l. 7, Epift. 16, après avoir rapporté que son oncle, curieux d'examiner l'embrasement du mont Vésuve, dit à son pilote de tourner du côté de Pomponianus, ajoute que Pomponianus étoit à Stabie, La table de Peutinger place Stabia entre Pompeii & Surrentum. C'est aujourd'hui Castel a mare di Stabia, ou fimplement Caftel a mare. STABLESIANI. On trouve ce nom dans la notice des dignités de l'Empire, & dans une ancienne inscription rapportée par Goltzius. STABULÆ, lieu de la Germanie: l'itinéraire d'Antonin le marque sur la route de Milan à Mayence, en prenant par les Alpes Pennines. Ce lieu étoit entre Cambete & Argentovaria, à fix milles de la premiere de ces places, & à dix-huit milles de la seconde..... 1. STABULUM, ville de l'Asie mineure, dans la Myfie, selon Pline, 1, 5, 6.30. 2. STABULUM OU AD STABULUM. L'itinéraire d'Antonin marque un lieu de ce nom sur la route des Gaules en Espagne, entre Salfula, & ad Pyreneum, à quarantehuit milles du premier de ces lieux, & à seize milles du second. 3. STABULUM-DIOMEDIS, lieu de la Thrace. Il est marqué dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route de la Macédoine à Constantinople, entre Otopisium & Impara, à vingt-deux milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Voyez TINDA. 4. STABULUM NOVUM, lieu de l'Espagne Tarraconnoise, selon l'itinéraire d'Antonin, qui le place entre Barcelone & Tarragone, à cinquante-un milles de la premiere de ces places, & à vingt-quatre milles de la seconde. STACHIR, fleuve de la Libye intérieure: Ptolomée, 1. 4, c. 6, dit que ce fleuve fort du mont Ryfadius, & qu'auprès de cette montagne il forme le marais Clonia. Marmol dit que ce fleuve est le Senega. STACHIRIS. Voyez TRACHIRIS. STACKY, lac d'Ecofle, dans la province de StrahNavern, & dans la seigneurie d'Edir-Dacheulis. Il y a près de ce lac un endroit où les cerfs ont la queue fourchue. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1393. STADEN, ville d'Allemagne, dans la baffe Saxe, au duché de Brême, sur la petite riviere de Schwinge, qui se jette un peu au deslous dans l'Elbe. Cette ville passe pour une des plus anciennes de la basse Saxe. Le nom de Statio, que les Romains lui donnerent, vient de ce qu'ils y tenoient leur armée navale pour défendre les passages de l'Elbe. Après avoir eu des seigneurs particuliers, elle tomba au pouvoir des archevêques de Brême. Elle avoit alors titre de comté, & Henri le Jeune, duc de Brunswick, s'en étant rendu maître, prit l'archevêque Hardewic dans la ville de Brême. Quelques auteurs veulent qu'elle ait été libre & impériale; ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle a cu rang entre les principales villes Anséatiques. Cependant lorsque les Anglois curent transporté à Hambourg le commerce de leurs draps, elle déchut fort de ses richesses. Le feu la consuma presque entierement en 1659. Les ducs de Brunswick-Lunebourg la prirent en 1676, & trois ans après ils furent obligés de la reftituer au roi de Suéde, à qui elle avoit été accordée par le traité de Westphalie. Depuis elle a suivi le sort du duché de Brême. * D'Audifret, Géogr. t. 3. 1. STADIA. C'est l'un des noms que porta anciennement l'isle de Rhodes, selon Strabon. 2. STADIA, ville de la Turquie Européenne, dans le Comenolitari, sur le bord occidental du golfe Thessalonique, au midi de l'embouchure de la Platamona. Les anciens ont appellé cette ville Dium. * De l'Isle, Atlas. Baudrand. STADISIS, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte : Pline, 1.6,0.29, la met près de la grande cataracte du Nil, dans l'endroit, dit-il, où ce fleuve se précipite avec un tel bruit, qu'il rend fourd les habitans du voisinage. C'est la ville Tafitia, Τασίτια, de Ptolomée. STADSBERG, ville d'Allemagne, dans la Westphalie, fur le Dimel, aux confins du comté de Waldeck. Les Suédois qui la prirent en 1645, en firent raser les fortifications. Cette ville étoit autrefois nommée, Eresburg, ou Eresberg & Mersperg. Les Saxons y avoient bâti un temple fuperbe à l'honneur de leur faux dieux Irminful ou Ermenfut, qu'ils adoroient comme le protecteur de leur nation. On tient que c'étoit l'idole de Mars, à qui ce peuple, fort adonné à la guerre, rendoit un culte particulier. Charlemagne, après avoir vaincu les Saxons, fit abattre cette idole, & consacrer le temple au vrai Dieu. * Monumenta Paderbornens. STADT-WORBS, bourg d'Allemagne, dans la haute Saxe, au comté de Hohustein, sur la riviere de Wiper. D'Audifret, Géogr. t. 3. STAECHADES. Voyez STOECHADES. STAFANGER. Voyez STAVANGER. STAFARDE, bourgade des états de Savoie, au marquisat de Saluces, à cinq milles de la ville de ce nom, sur la route de Cavours & de Pignerol. Cette bourgade, qui est située sur le Pô, a une riche abbaye de l'ordre de cîteaux. Elle est outre cela renommée par la fameuse bataille que M. de Catinat gagna proche de là, le 18 d'août 1690, contre les troupes du duc de Savoye, qui les commandoit en personne, & qui étoit secondé des Milanois & des Allemands au nombre de plus de trente mille. * De Seine, nouv. Voyage d'Italie. STAFFORA, riviere d'Italie, dans le Milanez. Elle arrose le Pavesan, & après avoir passe à Voghera, elle se perd dans le Pô. Quelques-uns la prennent pour l'ancienne Iria. STAFFORD, ville d'Angleterre, dans le comté auquel elle donne fon nom, & dont elle est la capitale. Cette ville, située un peu au-dessus de l'endroit où le Penck se jette dans la Saw, est appellée Stafford, au lieu de Statford, & anciennement on la nommoit Betheney, à cause d'un certain hermite nommé Berthilin, qui avoit vécu en cet endroit dans une grande réputation de sainteté. La Saw mouille Stafford de deux côtés à l'ouest & au fud. La figure de cette ville est ovale; & son circuit peut être d'environ douze cents pas. Autrefois elle étoit bordée d'un marais au nord-est; mais on l'a desseché, & c'est aujourd'hui une belle & agréable campagne, moitié champs, moitié prairies. Edouard le Vieux fit bâtir en 914, un château pour la dé fense de Stafford; ce château ayant été ruiné, Guillaume le conquérant le fit relever. Les barons de Stafford en bâtirent aussi un fort beau vers le confluent de la Saw & du Penck. On peut dire que cette ville est agréable & bien bâtie. Elle est partagée en deux paroisses. Il y a une école publique. Aujourd'hui Stafford donne le titre de comte à un seigneur de la maison des Howards. * Délic. de la Gr. Br. p. 388. STAFFORDSHIRE, province méditerranée d'Angleterre, dans le diocèse de Lichfield & Coventry. Elle est bornée au nord-ouest par le comté de Chefter; à l'occident par celui de Shrewsbury; au midi par ceux de Worcester & de Warwick, & à l'est & au nord-est par celui de Darby. Elle s'étend du nord au sud l'espace de quarantequatre milles, en a vingt-sept de large, & cent quarante de circuit. Ce terrein renferme huit cents dix mille arpens de terre. On y compte cinq hundreds ou quartiers, dixhuit villes ou bourgs à marché, cent trente églises paroisfiales, & environ vingt-trois mille sept cents cinquante maisons. Il y a quatre villes qui ont droit de députer au parlement, & quinze bourgs qui ont droit de marché. Les anciens habitans de ce pays ont été les Cornaviens, qui possédoient outre cela les terres comprises dans les comtés de Shrewsbury, de Worcester & de Chester. Après eux ce comté fut le partage des Saxons Merciens. On voit dans cette province un nombre considérable de rivieres. Les plus grandes sont la Trent, la Tame, la Dove, le Blithe & le Saw. Parmi les autres, moins considérables, on remarque le Hans, le Churnet & la Teane, qui se jettent dans la Dove & le Penck, qui tombe dans la Saw. La partie méridionale de cette province commence à s'élever, & Tome V. Mmmm 1 |