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fois une grande quantité de bled gâté, que son avarice lui avoit fait garder pendant une grande disette. Ce banc eft rommé encore aujourd'hui s'Vrouwen-Sandt. On prétend dans le pays que Dien permit que ce bled s'arrêtât là, pour incommoder l'entrée du port.

Staveren étoit autrefois puissante, riche, peuplée, & l'un des plus célébres ports de mer de toutes les côtes septentrionales; mais les fréquentes inondations de la mer Font tellement diminuće, qu'elle est peu de chose en comparaison de ce qu'elle étoit autrefois, quoiqu'il en reste encore aflez pour en faire une bonne ville. Elle a de grosfes murailles & de grands bastions, environnés de marais. On y voit plusieurs belles rues, où demeurent les marchands, à cause de la commodité du port, qui est à l'embouchure d'une petite riviere, qu'on retient par un canal, qui coule dans le pays. Il y a outre cela un grand mole, qui s'avance dans la mer, & qui est foutenu par des pilotis, pour empêcher que les sables ne bouchent l'entrée de

ce port.

Les anciens rois de Frise faisoient leur séjour ordinaire à Staveren; & les annales disent que Richolde, premier roi de Frise, fu bâtir vers l'an 400, entre Staveren & Medemblic, un temple magnifique, dont l'enceinte servoit d'asyle aux criminels & aux bannis. Ce prince fit aussi bâtir dans la ville de Staveren un superbe palais, qui fut depuis la demeure des rois ses successeurs. En 630 Beroald IV, roi de Frise, ayant été vaincu & tué par Clotaire II, roi de France, plusieurs faints ecclésiastiques passerent de France dans la ville de Staveren, pour y établir la religion chrétienne; mais ils travaillerent envain. Radbod VI, roi des Frisons, y faifoient autli sa demeure ordinaire, & après avoir conquis tout le pays voisin jusqu'à Utrecht, il donna à ses conquêtes le nom du royaume de Staveren. Tout cela marque que cette ville étoit autrefois très-Horissante; & il est fûr qu'elle fut comprise dans l'ancienne alliance des villes Anséatiques.

Saint Odulphe a été le patron de la ville de Staveren. Il y fut envoyé vers l'an 830, par S. Frédéric, pour y prêcher l'évangile, y établir un chapitre de douze chanoines; mais ceux-ci s'acquittant mal de lour devoir, André de Kuyck, évêque d'Utrecht, érigea en leur place l'an 1127 une abbaye de religieux, ordre de S. Benoît. On appelloit cette abbaye Hemelum.

A une lieue de Staveren, on voit un gros bourg nommé MOLQUERN, situé sur le Zuyder-zée, dans un pays marécageux, & où l'on parle un langage tout-à-fait extraordinaire. Toutes les maisons y sont séparées les unes des autres, & placées d'une maniere affez bizarre. Quand un étranger y est entré, il faut nécessairement qu'il se serve d'un guide pour sortir de ce labyrinthe. Plusieurs auteurs croyent que c'est un reste des anciens Saxons, tant pour leur langage que pour leur maniere de bâtir & de s'habiller.

STAURACE ou STAURACII MONASTERIUM. Voyez HEBRAICA.

STAUROPOL, (territoire de) est situé entre les fleuves Sulack & Agrachan, qui ont leur embouchure dans la mer Caspienne. Les Caufaques transplantés, des environs du Don, dans ce pays, y bâtirent plusieurs petites villes fortifiées de remparts & de fossés. Il a long-tems dépendu du Schamchall, & les Nogais y paissfoient leurs bestiaux : mais depuis l'an 1722, la Russie s'en est emparée. Le czar, se trouvant obligé d'abandonner cette année fon expédition de Perse, faute de vivres, passa par ce territoire, & ayant remarqué que l'angle formée par le fleuve Agrachan, en sortant de celui de Sulak, étoit abondante en bois & pâturages, résolut d'y construire une forterelle pour avoir, pour ainsi dire, une porte toujours ouverte pour entrer dans le Dagistan. Ce prince, qui étoit aussi prompt à exécuter ses projets, qu'habile à les former, ne tarda pas à faire travailler à cette forteresse: elle fut presque aufli tôt achevée que commencée. On lui donna le nom de Suetoy kreft, qui est tiré du mot Stauro pol, ce qui veut dire ville de la Croix, Stauros, fignifiant croix & pol étant l'abréviation de polis, ville. La forteresle de Suetoy-kreft forme un hexagone régulier, avec des ravelins & autres ouvrages de défense. On a fait des digues sur le fleuve Sulak, qui le forcent de réunir ses eaux & de les répandre dans celui d'Agrachan, qui étoit alors fort foible. Par cet artifice on peut paffer d'Aftrachan dans de petits

bateaux, à la forteresse, & éviter la mer Caspienne.. Les habitans de ce territoire parlent la langue ruffe, & sont tous chrétiens. La forteresse n'est habitée que par des officiers militaires, & les villes, qui font le long des fleuves, ne font habitées que par des Cosaques qui font le fervice militaire, & auxquels on donne une folde & des pro. visions. Il y a cependant quelques marchands établis dans le fauxbourg de la forterelle de Suetoy kreft, qui trafiquent avec les Tartares, & payent l'entrée & la fortie de leurs marchandises.

On prétend que les empereurs Grecs ont eu autrefois, dans ce territoire, une ville & une étape du nom de Stauropol, & qu'il y avoit un évêque : les archevêques d'Astrachan se sont toujours nommés, & fe nomment encore archirei, astrachanskie, stauropolskie. Cette ville fut ruinée lors de la décadence de l'empire & de l'établissement du mahométisme. * Description des bords occidentaux de la mer Caspienne, par M. Garber, officier dans ce pays, au fervice de la Ruffie.

STAURI, peuples d'Asie; Pline, 1. 6, c. 16, les place aux environs de l'Hyrcanie.

STECTORIUM, ville épiscopale de la Phrygie salutaire. Andreas, son évêque, fouscrivit au concile de Chalcédoine, tenu l'an 451, & Amachius à celui de Rome l'an 503.* Hardouin, Collect. conc. 1. 2, p. 987.

STECKBORN, STECKBOREN OU STECKBUREN, ville de Suiffe, dans le Thourgaw, au bord du lac de Constance, à deux lieues au-dessus de l'endroit où ce lac se dégorge dans le Rhin. Cette petite ville appartient à l'évêque de Constance, qui en a la jurisdiction fous certaines conditions. Nonobstant cela, elle embrassa la religion proteftante en 528. Autour d'une des cloches de l'église, on lit cette étrange inscription :

COLO VERUM DEUM, PLEBEM

VOCO ET CONGREGO CLERUM.

DIVOS ADORO, FESTA DECORO.
DEFUNCTOS PLORO.
PESTES DÆMONEMQUE FUGO.

* Etat & Délices de la Suisse, t. 3, p. 164.

STEDERBOURG, ancien monastère de filles, en Al lemagne, dans les états de Brunswick, auprès de Wolfenbutel; il est occupé aujourd'hui par des dames protes

tantes.

STEEDS-DIKE, c'est-à-dire, la digue de la ville. On donne aujourd'hui ce nom à un chemin de l'Angleterre. dans la province de Cambridge. De l'ifle de Ramsey jusqu'à Peterborough, ville qui est à l'extrémité méridionale de Lincoln, il n'y a qu'un marais perpétuel. On patfe néanmoins de l'un à l'autre par le moyen d'un chemin que le roi Canut fit élever au milieu de ces marécages, & qui, à cause de cela, fut appellé CNOUTS-DELF (le foffé de Cnut) & SWORDS-DELF (le fofssé de l'Epée,) parce que les officiers de Canut tracerent de la pointe de leurs épées le dessein de cet ouvrage. * Délices de la Grande Bretagne, t. 1, p. 159.

STEENBERGUE, ville des Pays-Bas, dans le Brabant Hollandois, dans la partie septentrionale du marquifat de Berg-op Zon, quoiqu'elle n'en dépende pas. Elle a communication avec le Volcke Rack, qui sépare le Brabant de l'isle d'Overflackée, par le moyen d'un canal qui abontit au Vliet, & dont l'entrée est défendue par le fort de Leur. La ville de Steenbergue est très-bien fortifiée. Son rempart, qui a environ un quart de lieue de circuit, est flanqué de fix bastions, entouré d'un foffé large & profond, & défendu par deux ravelins, & une contrescarpe, hors de laquelle il y a deux ouvrages, l'un à corne & l'autre à couronne. Avant qu'elle fut ainsi fortifiée, elle a été sujette à diverses révolutions, ayant été plusieurs fois prise & reprise par les Espagnols & par les Confédérés; mais ces derniers la firent fi bien fortifier en 1627, que les autres ne purent jamais s'en rendre maîtres depuis ce tems. * Janiçon, Etat présent des Provinces-Unies, t. 2, p. 246.

Cette ville & les Polders des environs forment une seigneurie qui a environ une lieue de longueur, & autant de largeur, & dont le prince de Naflau Orange eft aujourd hui en poflession, comme petit-fils du prince de Naffau, héritier de Guillaume III, roi de la grande Bretagne. Cette feigneurie faisoit partie de l'ancien comté de Stryen, & a été possédée long-tems en commun par les seigneurs de Bergop-Zom & de Breda. Mais dans le partage qu'ils firent de diverses terres dans ce quartier, la ville de Steenbergue fut adjugée au baron de Breda, avec les Polders de Cruysland, de Cromwel, & de Westland, excepté les cens seigneuriaux de ces trois polders, que le marquis de Bergen-opZom se réserva. La seigneurie comprend aujourd'hui outre la ville de Steenbergue, plusieurs polders, dont les principaux font le Cruysland, Cromwel, Oudeland, Westland, Rubeere, & ceux qui portent les noms du comte Henri & de Triangle. Ce dernier est un fief mouvant de Steenbergue, & appartient au seigneur de Hoogerheyden. * Le Roi, Notit. Marchion. S. R. I. L. 9, p. 476.

Les Etats généraux des Provinces-Unies sont souverains

carré. Henri de Vianen, évêque d'Utrecht, y fonda l'an 1262, un chapitre de neuf chanoines. Les deux autres églises sont celles de Notre-Dame & de l'hôpital. Steenwick étoit autrefois sous l'évêché de Deventer. Le comte Maurice de Meurs l'assiégea en 1922, pour Charles d'Eginont, duc de Gueldres, sans la pouvoir prendre. En 1981, le comte de Rennebourg l'affiégea pour le roi d'Espagne; mais il en fut chassé après cinq mois d'attaque par le comte de Norris, général des troupes d'Angleterre, venu au secours des Etats. L'année suivante, Alexandre Farnèse, duc de Parme, l'attaqua & la prit par stratagême. On employa une jeune fille pour savoir la profondeur de l'eau qui étoit dans le fosse. Elle laissa tomber son chapeau de paille dans l'eau. Les Espagnols passerent par l'endroit qu'elle leur marqua, escala

de la ville de Steenbergue, aufli-bien que de toute la sei-derent la ville & la prirent, faisant main-basse sur les habi

gneurie, & ils y levent les même impôts que dans les autres pays de la généralité; mais le prince dispose de tous les emplois politiques, possede en propre divers polders, jouit de plusieurs cens seigneuriaux, & tous les biens ecclésiastiques lui appartiennent ; mais il est obligé d'entretenir les ministres, les lecteurs & les maîtres d'école. Il n'a pas le droit de patronage; mais quand il manque un ministre, le confiftoire eft obligé de demander au seigneur la permiffion d'en appeller un autre ; & l'élection doit avoir son approbation, & eft confirmée ensuite par la clafle. Il en est de même dans toutes les autres seigneuries de la succession de Guillaume

III.

La ville de Steenbergue est fort petite, & ne contient que cinq ou fix rues, environ cent cinquante maisons, & autant de chefs de famille. L'église est sur une allez belle place, & desservie par deux ministres de la classe de Ter-Tolen, & Bergen-op Zom. Elle étoit autrefois dédiée à faint Servais; & il y avoit un chapitre de quinze chanoines. Les catholiques n'ont point de chapelle dans Steenbergue. La maison de ville & celle du commandant font affez jolies. Le magasin est sous la direction d'un commis établi & entretenu par le conseil d'état. La régence est composée d'un drossard, d'un bourgmestre & de fix échevins, avec un secrétaire. Le drossard est le chef de la police & de la justice. Cet emploi & celui de secrétaire sont conférés à vie par le seigneur. Le bourgmestre & les échevins sont changés ou continués tous les ans, suivant le bon plaisir du seigneur, à qui le drossard présente une double nomination. Il n'y a point d'appel de leurs jugemens dans les causes criminelles, comme dans toutes les autres villes du Brabant Hollandois; mais dans les affaires civiles on en appelle au conseil de Brabant à la Haye. Il y a deux worsters ou fergens de justice établis à vie par le seigneur. La jurisdiction des magiftrats de Steenbergue s'étend dans tous les polders de cette seigneurie. Le dyckgrave est établi à vie par le seigneur, & a inspection sur toutes les digues qu'il visite de tems en tems avec deux jurés, & avec la même autorité que les dyckgraves des autres pays. Le seigneur a un receveur pour la perception de ses revenus. Le conseil d'état y entretient un receveur du Verponding & des autres taxes. L'amirauté de Zelande y a aufli un commis & un collecteur pour les droits d'entrée & de sortie. Il y a toujours dans la ville de Steenbergue une petite garnison, sous les ordres d'un commandant, qui dépend du gouverneur de Berg-op-Zom.

STEENWICK', Stenovicum, ville des Pays-Bas, dans la province d'Over-Iffel, fur la riviere d'Aa, au canton de Sallant, vers les confins de la Frise. Cette petite ville, qui n'a qu'environ seize centspas de longueur, forme une espéce d'arc & a trois portes. Quand la province d'Over-Iffel fut passée sous la domination de l'empereur Charles V, on abattut en 1523, le château de cette ville, qui avoit été construit dix ans auparavant, & dont on voit encore les fossés. D'un côté de Steenwick le pays est fort haut, & de l'autre fort plat; de forte que quand il pleut beaucoup, tout le bas quartier est inondé. Cette ville est d'ailleurs environnée de belles prairies & de grandes campagnes, au milieu desquelles on voit la digue qu'on appelle Isveniger. Les remparts qui entourent Steenwick ne font que de terre, & fes défenses sont épaisses de quatre à cinq pieds. Ses fortifications font néanmoins bonnes & très-régulieres. Le fossé du côté du nord est étroit & peu profond; mais il y a plus de profondeur de l'autre côté, & cinquante pieds de largeur par-tout. L'eau est retenue aux portes par des levéee de terre murées de tous côtés. On compre dans cette ville trois églises, dont la principale dédiée à saint Clément est fort grande, & a un beau clocher

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tans, parce que deux jours auparavant ils avoient profané les images & pillé les ornemens ecclésiastiques dans la ville de Hasselt. Le prince Maurice reprit cette ville le 4 de juillet 1592, après un siége de fix semaines, & elle est restée depuis fous la domination des Etats Généraux.

STEFE, ville d'Afrique, au royaume d'Alger, dans la province de Bugie. Marmol lui donne le nom de Tezieza, & Gramaye celui de Diftefe. La plupart des géographes la prennent pour l'Apfar de Ptolomée. Elle est à quinze milles de la mer, au midi de Bugie, dans une plaine fort agréable, qui s'étend depuis cette ville jusqu'au mont la Abez. Ses murailles font de pierres de taille, d'une grandeur extraordinaire. Les Arabes l'avoient détruite, mais elle a été repeuplée depuis par trois cents familles. * Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 144.

STEFFISBOURG, village de Suisse, dans le canton de Berne. Ce village est proche de la ville de Thoun. Il y a dans le cimetiere de ce lieu une espéce de puits ou de folfe, qui fert de baromêtre aux habitans. L'eau s'y trouble quand il doit pleuvoir, tout de même que si on l'avoit remuée avec un bâton, & elle s'éclaircit quand le beau tems doit venir. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 215.

STEGEBORG, ville de Suéde, dans l'Ostrogothie, fur la côte de la mer Baltique, à deux ou trois lieues à l'orient de Suder-Koping. Cette ville a un petit port, mais commode, ce qui le rend affez fréquenté.* De l'Isle, Atlas. D'Audifret, Géogr. t. 1.

STEGE OU STEKE, ville de Danemarck, sur la côte septentrionale de l'isle de Mone, dont elle est la capitale, vis à-vis de la ville de Prestoe en Sélande. Cette ville est presque toute entourée d'un lac. Elle est défendue par un vieux château où il y a une garnison.* Hermanid. Descr. Daniæ, p. 673.

STEGOS, ville dont parle Curopalate. Il paroît qu'elle étoit dans la Bulgarie, ou dans la Servie. Cédréne écrit STAGos, au lieu de STEGOS.

STEIGER WALD, forêt d'Allemagne, en Franconie, dans l'évêché de Bamberg, au couchant du Mein, environ à trois lienes au midi de la ville de Bamberg. C'est une partie de l'ancienne forêt Hercynienne. * Baudrand, Dict.

1. STEIN, ville d'Allemagne, dans la basle Autriche, fur le Danube, vis-à-vis de Mautern, un peu au-dessus de Crembs, à vingt milles d'Allemagne, au-dessous de Lintz, & à dix milles au-dessus de Vienne. Cette petite ville est défendue par un ancien château, & elle a un pont de bois sur le Danube.

2. STEIN, ville de Suisse, dans le canton de Zurich. Elle est située sur le Rhin, à l'endroit où ce fleuve fort du lac de Constance, sur la rive droite. Elle est considérable & dans une situation fort avantageuse, soit pour la guerre, foit pour le commerce. Elle est jointe par un grand pont de bois, avec un village nommé Auffbourg, où l'on croit que les Romains ont eu autrefois une place forte pour repousser les efforts des Allemands, qui vouloient se jetter dans la Suiffe, & on présume que Stein a fuccédé à l'ancienne Ganodurum de Ptolomée; mais il n'y a aucun fondement à faire la dessus. Car quelques géographes placent Ganodurum, dans le lieu où seroit aujourd'hui la ville de Constance, & d'autres, peut-être avec moins d'apparence, prétendent que c'est Soleure. Stein fut fermée de murailles l'an 966, ou environ, par Burkard, duc de Suabe, & de la puis sance de ces ducs elle tomba entre les mains des barons de Hoen Klingen, qui bâtirent le château fort de Hohen-Klingen, qu'on voit encore aujourd'hui, & qui est au-dessus de la Nnnniij

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ville, à quelque distance. L'an 1484, les habitans de cette ville se mirent sous la protection de Zurich, en réservant leurs priviléges; ainsi cette ville jouit d'une grande liberté. Elle a fon propre bourguemestre & fon gouvernement tiré de la bourgeoisie, & la seigneurie de Hohen-Klingen lui appartient. On voit dans la maison de ville un monument d'un de leurs bourgeois nommé Jean Rodolphe Schmidt, baron de Schwartzenhorn, &c. qui parvint à de grands honneurs, ayant été ambassadeur à la porte Ottomane de la part de deux empereurs Ferdinand II & Ferdinand III, les années 1629 & 1649, & ambassadeur auprès des Cantons de la part de l'empereur Léopold I en 1664.* Etat & Dél. de la Suisse,

8. 2, p. 34.

Les Zurichois ont là un officier pour tirer les revenus d'une abbaye qui y étoit autrefois. En 1525, David de Winkels, abbé de cette maison, fit semblant de la remettre aux magistrats de Zurich, comme seigneurs souverains de la ville; mais après en avoir fait la cérémonie, il se sauva de nuit à Zell, fur le lac inférieur, emportant toutes les richesses & les titres de ce monastère. Cependant les magistrats de Zurich y envoyerent un jeune homme, nommé Jean Rhellicanus, savant dans les trois langues hébraïque, grecque & latine, pour donner des leçons aux moines. L'abbé se repentit de la démarche qu'il avoit faite, & tâcha de rentrer dans l'abbaye; mais il n'en put venir à bout. Pour s'en venger, il légua par son teftament, à Ferdinand, archiduc d'Autriche, frere de l'empereur Charles V, les biens de cette abbaye, qui étoient situés au-delà du Rhin, & aux Cantons ceux qui étoient au-deça. Les Cantons eurent la générofité de rejetter ce testament avec mépris; mais l'archiduc ne fut pas si délicat. Il le fit valoir, & s'étant saisi des biens, qui lui étoient légués, il en fonda une nouvelle abbaye à Zell.

Près de Stein, il y a une islette, nommée Im-Weerd, où faint Othmar, premier abbé de saint Gall, mourut l'an 758.

Le village d'Auffbourg, qui est comme le fauxbourg de la ville, n'est pas néanmoins dans sa dépendance: il fait partie de la province du Thourgaw. On y voit encore de vieilles murailles ou mazures, restes de l'ancienne forteresse des Romains. On trouve dans l'église quelques inscriptions romaines, maissi effacées, qu'on ne peut presque les lire: il y en a une qui commence ainsi :

IMP. CAS. CAIUS, &c.

On déterre souvent des médailles romaines dans le pays d'alentour.

STEINACH, riviere de la Suisse, dans le haut Thourgaw. C'est cette petite riviere qui fait tourner les moulins de la ville de Saint-Gall.

1. STEINAW, petite ville d'Allemagne, au duché de Silésie, dans la principauté d'Oppelen, sur la petite riviere de Stein, aux confins de la principauté de Grotka & de Neille. * Jaillot, Atlas.

2. STEINAW, petite ville d'Allemagne, au duché de Silésie, dans la principauté de Wolaw, sur le bord de l'Oder à la gauche, dans l'endroit où ce fleuve reçoit la petite riviere de Kaltebach. * Jaillot, Atlas.

3. STEINAW, bourg d'Allemagne, dans la Weteravie, au comté de Hanau, sur la riviere de Kints.

STEINBACH, petite ville d'Allemagne, dans le marquisat de Bade, à quelques lieues au midi occidental de la ville de Bade. C'est aux environs de Steinbach que croît le vin le plus estimé de ce marquisat. * De l'Isle, Atlas. Davity, Marquisat de Bade.

STEINFELD, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, en Westphalie, dans le pays d'Eissel.

STEINFORD, bourg des Pays-Bas, dans la Flandre Flamingante, & dans la dépendance de la châtellenie de Cassel. Ce bourg nonimé par les Flamans STEENVORDE, est presque au milieu entre Ypres à l'orient, & Saint Omer à l'occident, à trois lieues de chacune de ces villes, & près de

Caffel.

STEINFURT, bourg d'Allemagne, dans la Westphalie, fur la riviere d'Aa. Il donne fon nom à un comté qui est enclavé dans l'évêché de Munster, entre les bailliages de Horftmar, de Wolbeck, & de Bevegern. Ce comté a eu autrefois des seigneurs particuliers. Mathilde, fille unique de Baudouin le Belliqueux, comte de Steinfurt, le fit pafler dans la

maison de Bentheim par son mariage avec Eberwin de Bentheim. Voyez STENFORD. * D'Audifret, Geogr. t. 3,

p. 266.

STEINGARD, abbaye d'hommes, ordre de prémontré, en Allemagne, dans la Baviere.

STEINHEIM, ville d'Allemagne, dans l'archevê. ché de Mayence, sur le Meyn, à la gauche, un peu audessous de Seligenstatt. Au-dellous & près de Steinheim on voit Klein - Steinheim ou le petit Steinheim. * Jaillot, Atlas.

STEINKERQUE, STEENKERKE , ou ESTINKERKE, village des Pays-Bas, dans le Haynaut, à deux lieues & demie de Halle, & à une d'Enghien, sur les confins du Brabant, sur la riviere de Senne. Ce village eft célébre par la victoire que les François y renmporterent sur l'armée des alliés le 30 d'août 1692, sous les ordres du maréchal duc de Luxembourg.

1. STELÆ: Etienne le géographe place une ville de ce nom dans l'isle de Crete, près de Paræsus & du Rythimne.

2. STELÆ, isle de la mer d'Afrique, selon Cédrène & Curopalate cités par Ortelius, Thef.

STELENDENA, contrée de la Syrie, près des déferts de Palmyre. Pline, 1.5, c. 26, est le seul des anciens qui connoiffe cette contrée.

STELESTA, village d'Espagne, chez les Carpetains, selon les exemplaires latins de Ptolomée. Le texte grec porte ETELESTA. Voyez ce mot.

STELIS, ifle que Curopalate place quelque part dans la mer Méditerranée. C'est peut-être la même ifle que Cédrène & lui appellent STELE. * Ortél. Thef.

1. STELLA, riviere d'Italie, dans l'Etat de Venise, au Frioul, anciennement Tilaventum Minus, felon Léander. Magin, Atlas Ital. qui nomme cette riviere STELLA, OU STALE, lui donne un cours parallele au Taiamento, fi ce n'est qu'il ne lui fait pas parcourir la même étendue de pays. Cette riviere prend sa source affez près & au midi occidental de Coloredo. Elle court du nord au sud en fer pentant, & arrose dans sa course Chiavoriaco, g. Arcano g. Sedicino, d. Codropio, d. Jefernico, g. Arys, g. Palazzolo, g. Prifenis, d. En approchant du golfe de Venife, où elle se jette par deux embouchures, elle détache un bras, qui courant d'abord vers le midi, & ensuite vers l'orient, forme une assez grande isle, & à fon embouchure un port appellé porto di Lugiano. Le P. Hardouin prétend que c'est l'Aneffus des anciens.

2. STELLA on ESTELLA, cité d'Espagne, dans le royaume de Navarre. Elle étoit située sur le chemin de Pampelune, en Biscaye, dans une plaine agréable, au bord de la riviere d'Ega, qui l'environne de deux côtés. Elle est jolie & fortifiée d'un château. Elle est capitale d'une merindade, qui comprend une cité, vingt-quatre bourgs, & cent fix villages.* Délices d'Espagne, t. 4, p. 681.

3. STELLA, montagne de Portugal, près de Coimbre; c'est une chaîne de montagnes qui tourne de Coimbre à l'orient, entre lesrivieres de Mondego & de Zezere. Anciennement elle étoit appellée Hermenus ou Herminius, & elle eft différente d'une autre montagne Herminius, qui est dans la province d'Alentejo à l'orient, jusque dans le voisinage de Corilhana. C'est sur cette montagne que se trouve un lac admirable, qui n'est pas une moindre merveille, que la fontaine Fervença. Bien qu'il soit à douze lieues de la mer, & sur le sommet d'une montagne fort haute; on y voit quelquefois des débris de navires, & les gens du pays alfurent que toutes les fois que la mer est agitée, ce lac s'agite parei'lement avec beaucoup de fracas. On dit qu'il y en a un tout semblable dans le territoire de Chiaves. * Dél. de Portugal, t. 4, p. 7.31.

4. STELLA, abbaye d'hommes, ordre de câteaux, en Portugal, dans la province de Beira, au diocèse de Coinbre.

STELLATIS-AGER, ou CAMPUs, plaine ou campagne d'Italie, dans la Campanie. Tite-Live, 1. 9, c. 44, parle des incursions que les Samnites firent dans cette campagne. Ilen donne en quelque forte la situation, lorsqu'il dit, l. 22, c. 13, qu'Annibal s'étant détourné de son chemin, & ayant traversé les territoires d'Alifa, de Calatia, & de Cales, descendit dans la plaine de Stellate, qu'il trouva renfermée de montagnes & de fleuves. Cicéron parle de cette plaine dans sa premiere harangue, c. 7, de Lege Agraria, & dans la fe

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conde harangue, c. 31: il dit que la plaine de Stellate fut unie au territoire de la Campanie, & que dans la distribution qui en fut faite on adjugea douze arpens à chaque homme. Selon Suétone, in Calare, c. 20, la campagne de Stellate avoit été autrefois confacrée, ou peut-être seulement confervée par les anciens Romains, & fut divilée conjointement avec la Campanie à environ vingt mille citoyens romains, qui avoient trois enfans ou davantage.

Baudrand croit que c'est le territoire de Carinola.
STEMPHYLOS. Voyez STYMPALUS.

STENA OU STHENA. Tite-Live, 1. 32, c.5, dit que les Grecs appelloient ainsi les détroits ou défilés des montagnes de la Chaonie, près de la ville d'Antigonie.

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STENÆ - DEIRE, ifle du golfe Arabique : Pline 1.6, c. 29, les met au voisinage du mont Pentadactylos. Elles étoient nommées de la forte, parce qu'elles n'étoient séparées les unes des autres que part de petits canaux fort étroits.

STENAY, ville de France, au duché de Bar, dont elle est la capitale. Elle est située sur la Meuse, à dix lieues audessous de Verdun, & à trois de Mont-Medi. Stenay, que l'on écrivoit autrefois Sathenay, en latin Sathanacum, portoit ce nom dès la fin du dixiéme fiécle, comme on le voit dans une lettre de Gerbert, qui fut depuis le pape Silvestre II. Il est fait mention dans les capitulaires des Carlovingiens, d'un lieu nommé Aftenidum, & d'un pays appellé Stadinisus ou Stadonenfis Pagus. Quelques-uns veulent que ce soit Stenay & le pays de Stenay; ce qui est contesté & très-incertain. On fait aussi peu qui est saint Dagobert martyr, dont on garde les reliques dans cette ville. Quoique Stenay soit dans le Barrois, elle est néanmoins ur gouvernement particulier du gouvernement militaire de Champagne, & non de celui de Metz.

La PREVOTÉ DE STENAY est marquée dans les lettres du cardinal de Bar, comme membre du bailliage de Saint-Mihel. * Longuerue, Descr. de la France, part. 2,

p. 190.

Godefroi de Bouillon, à qui Stenay appartenoit avec Mouza & leurs dépendances, avoit bien fait fortifier le château, afin de pouvoir incommoder l'évêque & la ville de Verdun, dont il étoit ennemi. Enfin Godefroi s'étant croisé pour la guerre de la Terre-Sainte, vendit Syaute & Mouza à Richer, évêque de Verdun, qui pour payer la somme dont il étoit convenu, leva de grosles taxes fur les églises & fur tous les prêtres.

La comteffe Mathilde, veuve du duc Godefroi de Bouillon, soutint que Stenay & Mouza lui appartenoient; mais elle en fit une donation à l'église de Verdun l'an 1107 par ses lettres données à Turicelle en Lombardie, laquelle donation fut confirmée par le pape Pascal II. Les originaux de ces lettres ou bulles, sont encore dans les archives de l'église cathédrale de Verdun, comme l'assure Waffebourg, qui ajoute que cette acquisition se fir avec cette clause expresse, que le tout demeureroit uni à jamais au domaine de l'église, sans en pouvoir être séparé; ce qui n'empêcha pas Richard de Grand-Pré d'engager ou d'aliéner ces seigneuries pour deux cents livres de rente, à Guillaume comte de Luxembourg, qui l'assistoit dans la guerre qu'il avoit contre Renaud, comte de Bar, comme rapporte l'ancien chroniqueur Laurent de Liége, copié fidélement par Waffebourg; ce qui arriva sous l'empire de Henri IV ou V, & le pontificat de Pafchal II, vers l'an 1110.

Le comte Guillaume ne jouit pas long-tems de Stenay; car durant la vacance dufiége de Verdun, par la retraite de Richard, les comtes de Bar & de Luxembourg s'accorderent & firent la paix à ces conditions, que l'administration du comté de Verdun seroit restituée à Renaud, comte de Bar, qui paya au comte de Luxembourg tous les frais de la guerre.

Outre cela, Renaud ayant rendu à Guillaume l'argent qu'il avoit avancé pour l'évêque Richer, le même Guillaume mit, entre les mains du comte de Bar, Stenay & Mouza, ou Mouzai, que le comte unit à fon domaine.

Le comte de Luxembourg se réserva, & à ses successeurs, l'hommage & la seigneurie directe de Stenay : ce que l'on reconnoissoit dans le seiziéme siécle; car Antoine duc de Lorraine, ayant cedé, moyennant une récompen

se, Stenay à François I, roi de France, Charles V s'y opposa, & foutint que l'on n'avoit pu céder sans son confentement ce fief, qui relevoit de son duché de Luxembourg; de forte que par le traité de paix, conclu à Crespy en Laonois l'an 1544, après la mort du duc Antoine, il fut arrêté que Stenay seroit rendu au duc, qui étoit alors François, pour le tenir en fief de l'empereur duc de Luxembourg, comme son pere avoit fait, demeurant au surplus l'action de commise, (c'est-à-dire de saisie féodale & confiscation) à sa majesté impériale, pour en faire à l'égard du duc ce que bon lui auroit semblé.

Les ducs de Lorraine se reconnoissoient vassaux des ducs de Luxembourg, pour Stenay & d'autres terres ; mais les Lorrains demandoient que l'on rendît hommage à leur prince, comme duc de Bar, du comté de Chini, annexé au duché de Luxembourg: ce différend fut terminé par une transaction, entre l'archiduc Albert, & le duc Charles II, dont nous avons parlé en décrivant la province de Luxembourg, & le comté de Chini, dont elles ont toujours fait partie jusqu'au dernier fiécle. Ce fut alors que le duc Charles céda à perpétuité à Louis XIII, roi de France, & à ses successeurs, Stenay, par le traité de 1641, ce qui fut confirmé au traité des Pyrénées l'an 1659, & à celui de Vincennes l'an 1661.

Stenay étoit alors une place importante: mais Louis XIV fit raser la citadelle & démanteler la ville. Il donna la propriété de Stenay & de sa prévôté à Louis de Bourbon, prince de Condé, sur la fin de l'an 1646, fans se rien réserver que l'hommage & le ressort de la justice. Le prince s'étant servi de cette place pour ravager la Champagne, après avoir pris le parti du roi d'Espagne, elle fut affiégée & prise l'an 1654 par l'armée de Lous XIV, qui confisqua tous les biens du prince, & réunit Stenay, Dun & Jamets, à sa couronne, avec le comté de Clermont en Argonne; mais par le traité des Pyrénées, tout a été rendn au prince de Condé, conformément à la premiere donation que le roi en avoit faite, par laquelle il avoit cédé au Prince généralement tout ce qu'il y avoit, les tailles, les aides, gabelles, sans se rien réserver que l'hommage, & le reffort de la justice attribué au parlement de Paris.

Les fortifications de Stenay ont été relevées. STENDAL, ou STENDEL, ville d'Allemagne, dans la vieille Marche de Brandebourg, sur la petite riviere d'Ucht, environ à cinq milles au nord occidental de Tangermund, & à quatre milles à l'occident méridional d'Arneburg. Elle fut tellement ruinée dans les guerres d'Allemagne, qu'elle a bien de la peine à se remettre. * Jaillot, Atlas.

La chambre de justice du pays est établie dans cette ville.

STENEI JOVIS ARA. Voyez THESEI ARA. STENFORD, OU BORCH-STENFORDE, ville d'Allemagne, au cercle de Westphalie, sur le Wecht, à fix lieues de la ville de Munster; vers le couchant méridional. Cette petite ville est la capitale du comté, qui appartient aux comtes de Bentheim. Elle a une académie. On la nomme quelquefois Steinfurt, ce qui a trompé Corneille, qui de Stenford & de Steinfurt fait deux villes différentes. Voyez STEINFURT. Baudrand, Dict.

*

STENIMACHUM, lieu fortifié, dans la Thrace. Nicetas la met dans la province de Philippopolis. Le nom moderne est Ichtima, selon Leunclavius. * Ortel. Thefaur.

STENING, ou STEYNENG, bourg d'Angleterre, dans la province de Sussex, au quartier ou rape de Bramber, au voisinage des ruines du château de ce nom. Il se tient à Stening un fort grand marché. * Délices de la Grande Bretagne, p. 809.

STENION, SOSTENIUM, ISTENIA OU STEGNA, anciennement Leofthenium, Laofthenes, Portus-Senum ou Softhenium, bourg de la Turquie, en Europe, dans la Romanie, sur le canal de Constantinople, au milieu, ene tre la ville de ce nom & la mer Noire, sur le petit golfe de Stenion, Softhenius-Sinus.* Baud. Dict. STENOPOLIS. Voyez PHINOPOLIS. STENOPONIUM. Voyez STOPONIUM. STENOZA, Stenusa, petite ille de l'Archipel, au levant d'été de celle de Naxie, dont elle est fort proche.

STENTORIDIS LACUS, lac de la Thrace. Il étoit vo'fin de la ville Aenos, felon Hérodote, 1. 7.

STENTORIS PORTUS, port de la Thrace. Pline, 1.4, c. 11, le met auprès de la ville Aenos. Peut-être entend il par-là l'embouchure du fleuve Hébrus.

1. STENYCLERUS, ville du Péloponnète, dans la Metlenie, felon Hérodote, Strabon & Etienne le géographe; mais Strabon écrit Stenyclaros, au lieu de Stenicleru's. Il ajoute que Cresphonte, après s'être rendu maître de la Meffénie, la divifa en cinq parties, & choisit pour sa demeure la ville de Stenyclarus, fituée au milieu du pays. Paufanias, l. 4, c. 3, dit que Cresphonte bâtit un palais à Stenyclére, pour lui & pour les

fiens.

2.

STENYCLERUS, plaine du Péloponnése, dans la M. frenie, fur le chemin d'Ithome à Mégalopolis d'Arcadre. Quand vous avez pallé, dit Paufanias, 1.4, c. 33, les rivieres de Leucafie & d'Amphite, vous entrez dans Ja plaine de Stenyclére, ainsi dite du nom d'un héros des Messeniens. Vis-à vis étoit autrefois Oechalie; mais du tems de Paufanias c'étoit un bois de cyprès, nommé le bois Carnatius.

STENYGRUS: Ortelius dit que si ce nom n'est point corrompu dans Apollodore, 1.2, on appelloit ainsi un isthme de la Gréce.

STEORNWA, château d'Ecolle, dans l'isle de Harray Lewis, fur la côte orientale de la péninsule de Lewis, vis-à-vis du lac de Langavat. * Délices de la Gr. Bret.

P. 1441.

STEP, plaine de l'empire Russien, aux environs d'Astracan, à l'orient du Volga. Cette plaine, qui est d'une vaste étendue, mais inculte & fans habitans, produit une grande quantité de fel, entaflé comme des couches de crystal d'espace en espace. C'est où croît le branez, ou borninsch, fruit merveilleux, qui a la figure d'un agneau, avec les pieds, la tête, & la queue, très- diftinctement formés, d'où lui eft venu son nom boranes, qui dans la langue du pays veut dire petit agneau. Les Tartares & les Moscovites en font grand cas, & la plupart le gardent avec soin dans leurs maisons. Cette plante croît sur une tige d'environ trois pieds de haut, & l'endroit par où elle y tient est une espece de nombril. Elle se baille vers les herbes, qui lui fervent de nourriture; & fi on les coupe, ou fi on les gâte, elle se flétrit auffi - tôt. Les loups la dévorent avidement, à cause qu'elle ressemble à un agneau. * Corn. Dict. Jean Struge, 3, voyage, c. 12.

1. STEPHANE; c'est l'un des noms que Pline, 1.5, c. 31, donne à l'ifle de Samos.

2. STEPHANE, ville de la Phocide, selon Etienne le géographe.

3. STEPHANE, ville de l'Asie mineure, dans la Pa phlagonie, sur la côte du Pont Euxin. Arrien, 1. Peripl. p. 15, qui y met un port où les vaisseaux étoient en sûreté, le marque entre Cimolis & Potani, à cent quatre-vingts stades de la premiere de ces places, & à cent cinquante de la seconde. Ptolomée, l. 5, c. 4, qui place STEPHANE dans la Galatie, ne lui donne que le titre de village, & le marque entre Arméne & Sinope. Stephane étoit une ville de la Paphlagonie, felon Pline, 1.6, с. 2.

4. STEPHANE. Pline, 1. 3, c. 5, dit qu'on donnoit anciennement ce nom à la ville de Pranestini on Preneste, ville d'Italie dans le Latium. Strabon, 1.5, p. 238, cependant vent qu'elle ait été appellée Παλυσεφανον ; ce qui fignifie une multiplicité de couronnes.

5. STEPHANE, montagne de la Thessalie, dans la Phthiotide, felon Pline, 1. 4, c. 8.

STEPHANI-FANUM. Voyez ONOGORIS.

STEPHANICUM, ville dont parle Cédrene & Curopalate. Ortelius soupçonne qu'elle pouvoit être dans l'Ar

ménie.

:

STEPHANOPOLIS, & CORONA, noms que Sambucus donne à une ville de la Dace, & connue aujourd'hui sous le nom de Cronstadt, qui lui a été donné par les Allemans, & fous celui de Brasso, que lui donnent les Hongrois. Aventinus prétend qu'elle a été appellée anciennenement Ssgethusa; mais il a peut-être voulu dire ZarmiSogethusa. * Ortel. Thefaur.

STEPHANOPOLIS, Cos, lieu dont fait mention Hélien, dans fon histoire des animaux, 1. 12, C. 30: il dit qu'on y voyoit un temple de la fortune Epiro

tique. Ce surnom feroit croire que ce lieu étoit dans l'E

рне.

STEPHANSWERT, ou STEVENSWEERT. Voyez STE.

VENSWEERT.

STEPHON, lieu de la Bœotie: Plutarque, in Question. Gracis, le met dans la contrée Tanagrique.

STEPNEY, village d'Angleterre, dans la province de Middlesex, à l'orient de la ville de Londres. Stepney est un joli village, où il y a deux paroifles proteitantes, l'une épiscopale, & l'autre prefbytérienne. Les Quakers y ont aufli leur assemblée. * Délices de la Gr. Br. p. 951.

STER, 'riviere de Pologne, où elle prend sa source, dans la Volhinie. Son cours est du midi au nord, passe à Lucko, entre dans le palatinat de Brzescie, où elle va grossir la riviere de Przypietz. * Dlugoff. p. 262. De l'lile, Atlas.

STEREA, municipe de l'Attique, dans la tribu Pandionide, felon Lucien, cité par Ortelius. Spon, liste de l' Attique, qui écrit Steiria, remarque que ce lieu fut fondé, par les habitans de Stiri, dans la Phocide. Ce bourg, ajoutet-il, n'étoit pas éloigné de Brauron, & Platon fait mention d'un chemin qui y conduisoit, & où se trouvoit le tombeau d'Hipparchus.

STEREONTIUM, ville de la Germanie, selon Ptolo. mée, 1.2, 6.11, il y en a qui veulent que ce soit présentement la ville de Caffel.

1. STERLING, province d'Ecosse, dans la seconde presqu'ifle de ce royaume, au midi du Tay. Les deux golfes de la Cluyd & du Forth, s'approchent tellement l'un de l'autre, qu'il n'y a pas trente milles de chemin dans Tifthme qu'ils laissent entre deux. Cet ifthme est occupé par deux provinces, celle de Sterling à l'orient & celle de Lenox à l'occident. La province de Sterling est bornée à l'orient par l'Avon, qui la fepare de la Lothiane, & par le Forth, qui la sépare de la Fife. Au nord elle a la province de Menteith; à l'occident celle de Lenox, & au midi celle de Cluydesdale. Elle s'étend en longueur, du nordouest au fud-eft, l'espace de vingt milles, & fa largeur n'est que de douze milles. Cette petite province est une des plus fertile du royaume. On y compte environ vingt paroiffes. Les rivieres qui l'arrosent sont le Carron, le Kelkin, le Coutyr, le Bannok, & le Forth. En pallant de la Lothiane dans cette province, on voit les reftes de la muraille des Romains qui s'étendoit à travers les provinces de Sterling & de Lenox, jusqu'à Kilpatrick, fur la Cluyd, dans un espace de trente à trente cinq milles. Elle couroit dans la province de Sterling, depuis l'Avon, droit jusqu'à Falkirk, traversant la belle forêt de Calendar. A trois milles de Falkirk, la muraille passoit près d'une ville nommée Camelot, qui est ruinée depuis quelques fiécles. Vers l'endroit où la riviere du Carron s'approche le plus de la muraille, on voit deux butes de terre, nommées Dunipaces, qui paroissoient avoir été élevées par l'art, & à force de travail. A deux milles plus bas on voit une structure antique & groffiere de forme ronde, ouverte par le haut, & large de treize coudées, composée de gros quartiers de pierres, aflemblés sans chaud ni ciment, mais liés fort proprement les uns aux autres, & qui font comme une muraille seche de vingt-quatre coudées de haut. On'a beaucoup raisonné sur cet ouvrage brute. Un ancien historien rapporte que Caraufius l'érigea pour un monument de sa victoire, & de l'honneur qu'il ent de porter jusques. là les armes romaines. Ce Caraufius ne se contenta pas de relever la muraille qu'on avoit négligée pendant plus de quatre-vingts ans : il la fortifia encore par sept châteaux, qu'il bâtit en divers endroits. Cependant il ne paroît point qu'on y ait trouvé aucun monument de Caraufius. Ony a déterré seulement en divers endroits des inscriptions, dont quelques-unes sont faites à l'honneur de l'empereur Antonin le Pieux. De là la muraille s'étend le long du parc de Cummernald; ensuite avance jusqu'à Barhill, qui est la derniere place de cette province. La partie occidentale de ce pays eft couverte de montagnes, appellées Cainpsey, qui donnent la source à une petite riviere de même nom. Elles servent de bornes aux provinces de Sterling & de Lenox. On dit qu'il s'y trouve du côté de l'occident une fontaine, dont l'eau a la vertu d'enyvrer ceux qui en boivent. Le Carron prend sa source dans ces montagnes. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1242.

Les vallées de cette province sont fertiles en fruits & en bleds,

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