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riviere plusieurs bains chauds fort estimés, & qui attirent quantité de monde. L'eau en est fort claire; & fent le soufre. Elle teint le bois qui est dessus en verd & en noir, mais elle ne change pas si-tôt les métaux. Les sources en font fous terre, & pallent par des trous qui ont été faits au fond des bains. Il y en a sept, tant pour les nobles & gentishommes, que pour les paysans & autres personnes peu contidérables. Ils font dans une plate campagne, entourés de montagnes de toutes parts, dont les plus proches sont du côté de l'orient; & c'est fur le sommet des mêmes montagnes qu'on trouve des mines de cuivre & d'argent. Edouard Brown, Voyage de Komara.

STUCIA, fleuve de la Grande Bretagne: Ptolomée, 1.2, c. 3, marque son embouchure sur la côte occidentale, entre Cancanorum Promontorium, & l'embouchure du fleuve Tuerobis. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Stuccia au lieu de Stucia. Le nom moderne est Seiont, selon Villeneuve; mais Cambden, à qui je m'en rapporterois davantage en pareille matiere, dit que ce fleuve s'appelle présentement Iftuyth. Ortel. Thet.

STUDII, heu de la Dalmatie, sur la côte de la mer, entre Spalato & Trau. C'est dans cet endroit que l'on voit les ruines de l'ancienne Sicum.

STUGARD. Voyez STUTGARD.
STUINUS. Voyez Srovinus.

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STURBRIDGE, bourg d'Angleterre, dans la province: de Worcester. On y tient marché public. * Etat préf. de la Gr. Bret. t. 1.

STURII, peuples de la basse Germanie. Pline, 1.4, c. 15, les compte au nombre des peuples qui habitoient les ifles situées entre les embouchures du Rhin, appellées Helium & Flevum Oftium. On croit qu'ils habitoient dans le territoire de Staveren.

STURIUM, ifle de la mer Méditerranée, sur la côte de la Gaule Narbonnoise, selon Pline, 1. 3 c. 5. C'étoit une des petites Stoechades.

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STURMINSTER OU STOURMINSTER, ville d'Angleterre, dans la province d'Orset, sur la riviere de Stoure, où on voit un très-beau pont de pierre, au-dessus de Blanfort.* Délic. de la Gr. Bret. p.757.

STURNI, peuples de la Sarmatie Européenne: Ptoloméc, 1.3, c.5, dit qu'ils habitoient au inidi des Vibiones, & qu'ils s'étendoient jusqu'au pays des Alauni.

STURNINI, peuples d'Italie, dans la Calabre, selon Pline, 1.3, c. 11. Le pere Hardouin croit qu'il faut retrancher la premiere lettre, & lire Turnini au lieu de Sturnini. Il se fonde sur ce que Ptolomée, 1.3, c.1, marque Tapos parmi les villes Méditerranées de la Calabre.

STULINGEN, contrée d'Allemagne , avec titre de landgraviat, dans le comté de Furstenberg, en latin Stulinga. Elle est aux confins du landgraviat de Nellembourg, & du canton de Schafouse, & faisoit partie de l'ancien patrimoine des comtes de Furstenberg, ausquels ce landgra-sons, dans la ligue haute ou grife, & dans la communauté

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viat est revenu après avoir paflé dans les maisons de Loupfen & de Papenheim. Frédéric-Rodolphe, fils puîné de Christophle II, comte de Furstenberg, & de Dorothée de Stemberg, a fait la branche de Stulingen.* D'Audifret, Géogr. t. 3..

STULPINI, peuples de la Liburnie. Pline, 1. 3, c. 21, compte ces peuples au nombre de quatorze cités qui composoient la nation. Le pere Hardouin lit STLUPINI, parce que Ptolomée, 1. 2, c. 17, appelle leur ville Στλέπι, Stlupi. Je soupçonne que c'est le même que Stobi. STUMPIUM. Le continuateur de Glycas & Nicetas paroiffent mettre une ville de ce nom dans la Thrace. C'est la ville Stypium de Cédréne, & celle de Stipium de Curopalate. * Ortel. Thefaur.

STURA; Néarque, Peripl. ex Ariano, , p.4, appelle de la forte un des bras du fleuve Indus.

2. STURA, fleuve d'Italie, dans les Alpes. Ce fleuve retient son ancien nom. Voyez STURA, no.6.

3. STURA. Voyez ASTURA, no. 2.

4. STURA ou STURE, riviere d'Italie, dans le Piémont. Elle prend ses sources dans la partie orientale de la vallée de Barcelonete, & se forme de deux principaux ruisseaux, dont l'un vient du mont de l'Argentiere, & mouille l'Argentiere & Bréfés, & l'autre vient du val de Fertiere. En fortant de la vallée de Barcelonete, la Sture prend son cours vers l'orient, & traverse les Alpes, où elle baigne Pont Bernard, d. Pierre à Porc, g Sambuc, g. les Planches, d. Vinay, g. Ison, g. Demont, g. Vignolo, g. & coule ainsi dans le val de Sture & dans la province de Coni, où après avoir atrofé la ville de ce nom, d. elle reçoit à la droite le torrent de Cetso. Elle tourne alors vers le nord oriental; & après avoir passe à Castelleto, elle entre dans la province de Foffano, reçoit le torrent de Cuffea, d. mouille Saint-Albon, d. la ville de Fossano, g. après quoi elle patle dans la province de Cherasco, où elle se jetre dans le Tanaro, au-dessous de la ville de Cherasco. * De l'Ifle, Atlas.

5. STURA, on STURE, riviere du Piémont, dans la province de Turin. Elle a sa source aux confins du val de Maurienne, dans la montagne de Groscaval ; & prenant son cours vers le midi oriental, elle arrose la vallée de Sture, & ensuite le val de Lanz, & se jette dans le Pô, au dessous de la ville de Turin; l'embouchure de la Doria entre deux. Les principales rivieres que reçoit la Sture font la Chiara & la Seronda, toutes deux à la droite. Dans sa course elle mouille divers lieux, entr'autres Forro, g. le Miglere, g. Serel, d. Almes, d. la Vasa, d. Borgaro, d. Viu, g. Porcile, d. Lanz, g. Villa Nova, g. & Borgaro, g.

6. ŠTURA ou STURE, riviere d'Italie, dans le haut

STUSSAU, paroiffe & jurisdiction du pays des Gri

de Thusis, dans un lieu fort élevé, derriere Cepina, où des gentilshommes de la maison des Trivulces ont quelques droits. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 26.

STUTGARD, ville d'Allemagne, dans la Suabe, la capitale du duché de Wirtemberg, & la demeure du duc. Elle est situéc affez proche de Necker, à demi-lieue de Conftad, à fix de Tubinge, & environnée de vallées & de montagnes fort hautes, avec plusieurs beaux jardins tout à l'entour, vers le 48d so de latitude. Cette ville a trois fauxbourgs, cinq portes, trois temples, outre celui du château du duc. Ce château a trois montées faites en caracol, dont la principale est si large, que deux hommes à cheval y peuvent monter ensemble, jusqu'au poile du Tournoy, appellé ainfi à cause qu'on y fait des tournois & des carousels, quoique ce soit la sale où mangent les gentilshommes du duc. Du côté de l'orient est un pont, qui donne entrée aux jardins du duc, où l'on voit près du follé une voliere, pleine de toutes fortes d'oiseaux, comme un bocage. Il y a dans le fossé une grande quantité de poissons, de cignes, d'autres oiseaux de riviere; & dans la partie du foslé qui regarde le jardin, & qui manque d'eau, sont force chevreuils avec leurs couverts, & leurs gîtes pour la nuit. On y voit aussi proche des jardins un théâtre à plusieurs fenêtres, & delà une grande cour, couverte de sable pour les combats à cheval, avec des lices & des carrieres pour courir la bague. Le même jardin renferme une maison où l'on voit quantité de tableaux, de portraits, de statues & d'antiquités, des labyrinthes, un mont d'olivet, des fontaines, avec leurs tuyaux de bronze, des grenouilles, des lezards, des serpens d'airain, qui jettent de l'eau par la gueule & par la queue; des paysans & des paysanes de fonte, qui dansent à la rustique; une chasse de diverses bêtes faites d'airain, & près delà une tour d'où l'on puise de l'eau par une rone qui la décharge dans un canal de plomb, d'où elle passe dans un vaisseau de bronze, après quoi elle est reçue dans un autre canal, & coule delà par les jardins. Avant que d'entre dans le château, on voit à main gauche le superbe bâtiment de la chancellerie du prince.

STYBARENI. Voyez TIBARENI.

STYELLA, lieu de la Sicile, dans la Mégaride. C'étoit un lieu fortifié, ou un château, selon Ortelius qui ne cite point son garant.

STYGIS-AQUÆ, fontaine de l'Arabie heureuse: Ptolomée, l. 6, c. 7, la marque près du mont Climax, & dans les terres. Cette fontaine donnoit sans doute le nom à la ville, que le même auteur appelle STYGIS AQUÆ FON; car la fontaine & la ville se trouvent marquées des mêmes nombres. Voyez Styx.

STYGIUS. Voyez PENEUS.
STYLANGIUM. Voyez TYLANGIUM.
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STYLIDA. Voyez COLUMNA REGIA.
STYLLAGIUM. Voyez TYLANGIUM.

STYMBARA, ville de la Macédoine. Strabon, 1.7, en fait une ville des Deuriopes; & il y a apparence que c'est la ville de Stubera de Tite-Live, & la ville Styberra de Polybe.

STYMPHA, montagne où. Strabon dit que l'Arachtus, fleuve de l'Epire, avoit sa source. Voyez TYMPHA & STYM

PHALIS.

STYMPHAEÆ, & PARVAEA Noms de deux rochers qu'Arrien, 1, Alex. p. 9, met quelque part dans la Macédoine. C'est peut-être ce que Strabon appelle la montagne STYMPHA. Voyez ce mot.

STYMPHALIA, contrée de la Macédoine: Prolomée, 1. 3, c. 13, y place la ville Gyrtona. Voyez STYMPHALIS. STYMPHALIS, ville de la Macédoine, selon Tite-Live, l. 45, c. 30. Elle pouvoit être dans la Stymphalie de Ptolomée; mais le nom de la ville & celui de la contrée font également suspects à Paulmier, qui ne connoît de ville nommée Stymphale que dans l'Arcadie. Au lieu de Stymphalis & de Stymphalia, il voudroit lire dans TiteLive STYMPHAIS, & dans Prolomée Stymphaa, & appeller les habitans Stymphai, ou simplement Tymphai, comme les nomme Strabon. Cette correction semble être appuyée par Strabon & par Arrien, dont le premier place dans la Macédoine une montagne nommée Stympha, & l'autre un rocher appellé Stymphaea.

STYMPHALUS, ville du Péloponnése, dans l'Arcadie, aux confins de l'Argolide, sur le bord d'un lac de même nom. Homére & Hésiche écrivent Στύμφηλος, Stymphelus II (emble qu'il y avoit aussi une montagne nommée STYMPHALUS. Strabon, 1. 8, la passe sous filence, en décrivant les montagnes de l'Arcadie; & Hésyche dit seulement Στύφηλος, Πόλις ή Ορος Αρκαδίας, Stymphelus, Urbs aut Mons Arcadia. Mais Ptolomée, 1. 3, c. 16, compte STYM. PHALUS, au nombre des montagnes du Péloponnése, & une ville de même nom parmi celles de l'Arcadie. Le lac étoit au pied d'une montagne, selon Pline, & fur le bord du lac étoit la ville Stympalus, qu'il nomme Stympalum. Dans le scholiaste d'Apollonius, ad Lib. 2, v. 1055, la ville est appellée Stymphalus, & le lac Stymphalis. Ovide, l. 2, Faft. v. 27, en parlant du lac, dit Stymphalides unde; & Polybe, 1.2, c. 55, appelle la contrée Stymphalia, & les habitans Stymphalii. Strabon compte Stymphalie parmi les villes détruites. Le fleuve qui forroit du lac portoit aussi le nom de Stymphalus, jusqu'à l'endroit où il se cachoit sous terre; mais lorsqu'il reparoissoit dans l'Argie, il prenoit celui d'Eranfius. Paufanias, 1. 8, c. 22, décrit ainsi la ville, le lac & le fleuve de Stymphalus.

Le mont Géronte étoit comme une barriere entre les Phéneates, & ceux de Stymphale. Ces derniers n'étoient plus cenfés du corps arcadique, depuis qu'ils s'en étoient volontairement séparés pour ne plus dépendre que des états d'Argos.

Cependant Homére témoigne qu'ils étoient originairement Arcadiens, & on fait d'ailleurs que Stymphale leur fondateur étoit petit-fils d'Arcas; ce n'est pas qu'Arcas eût été le fondateur de Stymphale, qui subsistoit du tems de Paufanias; mais il en avoit bâti une autre qui ne subsistoit plus. Ces peuples prétendoient que Temenus avoit habité l'ancienne Stymphale, qu'il y avoit élevé Junon, lui avoit bâti trois temples, l'un à Junon enfant, l'autre à Junon femme de Jupiter, & le troisième à Junon veuve, après qu'elle eut fait divorce avec Jupiter, & qu'elle se fut retirée à Stymphale: mais cela n'a rien de commun avec la nouvelle Stymphale, dont il s'agit ici. Aux environs de cette ville il y avoit une fontaine, dont l'empereur Hadrien avoit fait venir l'eau jusques dans Corinthe. Cette fontaine formoit à Stymphale durant l'hiver une espéce de petit lac, d'où le fleuve Stymphale se grossissoit. L'été ce lac étoit ordinairement à sec, & pour lors c'étoit la fontaine qui fournisloit de l'eau à ce fleuve, lequel à quelque distance de là se précipitoit sous terre, & alloit reparoître dans les terres des Argiens, sous le nom d'Brasinus. On disoit que fur les bords, du Stymphale il y avoit autrefois des oileaux carnatsiers qui vivoient de la chair humaine, & qu'Hercule les tua tous à coups de fléches. Pisandre de Camire dit qu'il ne fit que les chasser par le bruit des cympales.

Les déferts d'Arabie qui engendrent tant de fortes de betes, avoient anlli des oiseaux nommés Stymphalides, qui ne font guères moins à craindre que les lions & les leopards, car lorsqu'ils étoient poursuivis par les chasseurs, ils fondoient tout à coup sur eux, les perçoient de leurs becs, & les moient. Le fer & l'airain étoient de foible résistance, mais il y avoit dans le pays une écorce d'arbre fort épaille, dont on se faifoit des habits; le bec de ces animaux rebour choit contre, & s'y embarrassoit de la même maniere que les petits oiseaux se prennent à la glu. Les Stymphalides étoient de la grandeur des grues, & reffembloient aux cigognes, avec cette différence qu'ils avoient le bec beaucoup plus fort, & non recourbé. Je suis perfuadé, dit Paufanias, que les Stymphalides sont des oiseaux d'Arabie, dont quelques-uns auront volé vers les rives de Styamphale, & que dans la suite la gloire d'Hercule & le nom des Grecs, beaucoup plus célébre que celui des Barbares, aura fait appeller ces oiseaux Stymphalides dans l'Arabie même, au lieu qu'auparavant ils avoient un autre.

nom.

A Stymphale il y avoit un vieux temple de Diane, furnommée aufli Stymphalie. La statue de la déesse étoit de bois, & dorée pour la plus grande partie. La voute du temple étoit ornée de figures d'oiseaux Stymphalides. On ne voyoit pas bien d'en bas si ces oiseaux étoient de bois ou de plâtre. Sur le derriere du temple on voyoit des statues de marbre blanc, qui représentoient de jeunes filles, avec des cuisses & des jambes d'oiseaux. On disoit que les habitans de Stymphale avoient éprouvé la colere du ciel d'une ma. niere terrible. La fête de Diane étoit négligée; on n'y observoit plus les cérémonies prescrites par la coutume. Un jour l'arcade qu'on avoit fait pour l'écoulement des eaux du Stymphale, se trouva tout à coup engorgée au point que l'eau venant à refluer, inonda toute la campagne l'espace de plus de quatre cents stades. Un chasseur qui couroit après une biche, se laissant emporter à l'envie d'avoir fa proye, se jetta à la nage dans ce lac, & ne cessa de poursuivre l'animal, jusqu'à ce que tombés tous deux dans le même gouffre, ils disparurent & se noyerent. Les eaux se retirerent à l'instant, & en moins d'un jour la terre parut séche. Depuis cet évenement la fête de Diane se célébra avec plus de pompe & de dévotion. Voyez VULSI qui est le nom moderne.

STYMPHELUS. Voyez STYMPHALUS. STYMPHIUM, lieu du Péloponnése. Diodore de Sicile paroît placer ce lieu au voisinage d'Argos. Il pourroit se faire que ce seroit la même chose que STYMPHALUS. Voyez

ce mot.

STYPIUM. Voyez STUMPIUM.

STYRA, ville de l'Eubée, au voisinage de la ville Carystus, selon Strabon, 1. 10. Etienne le géographe copie Strabon dans cet endroit ; Thucydide nomme le Styrenfes, avec les Chalcidiens & les Caryftiens. Paufanias, J. 4, c. 34, dit que les habitans de Styra étoient Dryopes d'origine, & du nombre de ceux qui, parce qu'ils avoient leurs habitations hors des murs de leur ancienne ville du mont Parnasse, ne combattirent point contre Hercule, & ne vouloient pas qu'on les appellat Dryopes. Cette ville est appellée STYBAX par Hésyche.

STYRACIUM; montagne de l'ifle de Crete, selon Etienne le géographe.

STYRAX. Voyez STYRA.

STYREI, peuples de la Gréce. Hérodote, 1. 6 & 8, qui fait mention de ce peuple, lui donne une certaine ifle nommée Aegialia. Ce nom national de Styrei, venoit de Styra, que quelques-uns écrivent Styrea. Voyez STIREA.

1. STYX, fleuve du Péloponnése, dans l'Arcadie, au territoire de Nonacris. Il sortoit du lac Phénée, Paufanias nous a donné la description de ce fleuve, & rapporte les endroits d'Homére & d'Héfiode, où il en est parlé, Près des ruines de Nonacris, dit Paufanias, 1. 8, c. 17 & 18 de la traduction de l'abbé Gedoyn, une partie de la montagne Chélydorée, s'éleve prodigieusement, & de son sommet dégoute sans cefle une eau que les Grecs nomment l'eau de Styx. Homére est de tous les anciens poëtes celui qui a le plus souvent employé le nom de Styx dans les vers, témoin cet endroit où il exprime ainsi le serment que fait Junon.

J'en atteste le ciel, la terre & les enfers,
J'en atteste de Styx l'eau qui tombe sans ceffe.

Il semble qu'en homme qui avoit vû les lieux, le poëte ait voulu décrire l'eau qui dégoute continuellement de ce rocher. Dans un autre endroit, en faisant le dénombrement de ceux qui avoient suivi Gunéus, il parle du fleuve Titarésius, comme d'un fleuve qui étoit formé des eaux du Styx. Enfin quand il nous représente Minerve se plaignant à Jupiter, & lui reprochant qu'il a oublié que c'est par elle & par son secours qu'Hercule étoit si heureusement forti des travaux qui lui avoient été imposés par Eurysthée, il fait de Styx un fleuve des enfers. L'eau qui dégoutoit de ce rocher, près de Nonacris, après s'être fait une route à travers une grosse roche fort haute, tomboit dans le fleuve Crathis. Cette eau étoit mortelle aux hommes, & à tout animal, & les chévres mouroient lorsqu'elles en avoient bû, mais on fut du tems à s'en appercevoir. Un autre qualité fort surprenante de cette eau, c'est qu'aucun vase, soit de verre, soit de crystal, soit de terre cuite, soit même de marbre, ne pouvoit la contenir sans se casser. Elle dissolvoit ceux qui étoient de corne ou d'os, elle dissolvoit même le fer, le cuivre, le plomb, l'étaim, l'ambre, l'argent & même l'or. Cette même eau de Styx n'agissoit point sur la corne du pied des chevaux. Un vase de cette matiere étoit le seul, où l'on en pût garder, & qui resistât à son impression. J'ignore, dit Paufanias, si Alexandre, fils de Philippe, fut empoisonné avec cette eau, mais je sais seulement qu'on l'a dit.

Les poëtes ont fait du Styx un fleuve d'enfer. Le jurement folemnel des dieux étoit par les eaux du Styx. La fable dit que la Victoire fille du Styx, ayant fecouru Jupiter contre les Géans, il ordonna par reconnoissance que les dieux jureroient par ses eaux, & que s'ils se parjuroient ils seroient privés de vie & de sentiment pendant neuf mille ans. Servius rend raison de cette fable, en disant que les dieux étant bienheureux & immortels, jurent par le Styx qui est un fleuve de tristesse & de douleur, comme par une chose qui leur est entierement contraire; ce qui est jurer par forme d'exécration. Hésiode raconte dans sa théogonie que lorsqu'un des dieux a menti, Jupiter envoye Iris pour apporter de l'eau du Styx, dans un vase d'or sur lequel le menteur doit jurer; & s'il se parjure, il est une année sans vie & fans mouvement; mais c'est pendant une grande année qui contient plusieurs millions d'années. * Danet, Dict. des antiq. rom.

2. STYX, marais de la Thessalie: Pline dit que le fleuve Titaressus y prenoit sa source, ce qui est en quelque forte confirmé par Homere, qui appelle ce fleuve Titarésius.

3. STYX, fontaine de la Macédoine, selon QuinteCurse, qui pourroit bien par-là entendre le marais Styx que Pline met dans la Thessalie, ou bien le fleuve Styx dans l'Arcadie. Quinte-Curse, 1. 10, c. 10, ajoute: On assure que le poison qui fut donné à Alexandre, & qui s'engendre en Macédoine, est si pénétrant, qu'il perce & mange même le fer, & ne se peut porter que dans la corne du pied d'un mulet. Ils appellent Styx la fontaine d'où coule cette mortelle liqueur.

SU, ville de la Chine, dans la province de Kiangnan, au département de Fungyang, seconde métropole de la province. Elle est 1d 15' plus orientale que Pekin sous les 34d 3' de latitude septentrionale. Cette ville est munie d'une forteresle. * Atlas Sinenfis.

SUA, royaume d'Afrique, dans l'Abissinie. Il a été ainsi appellé du mot SUA, qui dans la langue du pays, signifie le chœur de l'empire, parce qu'il n'y a guère qu'un fiécle que ses empereurs l'avoient choisi pour demeure principale. Le royaume de Sua, selon Davity, n'est pas celui de Xoa, auquel Sanut donne pour bornes au nord & au couchant le royaume d'Amara, au midi celui de Damout, & au levant les pays de Fagar, Gamu, Granze, Ogia, & Gorage. La raison qu'il en apporte, c'est qu'il ne s'avance pas depuis Damout vers l'Egypte. * Etats du Grand Negus, p. 489.

SUABE, prononcez SOUARE, province d'Allemagne, que ceux du pays nomment Schawben, & les latins Suevia.

C'est un des six cercles de l'empire. La Suabe a été ainsi nommée des Suéves, peuples de la Germanie septentrionale, qui faisoient partie des Windiles, & qui, s'étant avancés vers le Mein sous les derniers empereurs Romains, s'établirent dans une partie du pays qui étoit habité par les Allemands, & s'étendirent depuis jusqu'aux Alpes; ils furent d'abord gouvernés par des rois, qui n'étoient proprement que leurs chefs. Alaric & Adalgéric en furent chafsés par Clovis après la bataille de Zulp; mais ils y furent rétablis par la médiation de Theodoric roi d'Italie, à condition qu'ils payeroient tribut, qu'ils ne prendroient plus le titre de roi, qu'ils gouverneroient conjointement avec des comtes François; ce pays fut ensuite du partage de Thierry, fils aîné de Clovis, & il demeura sous l'obéissance des rois de France de la premiere race; Villchaire duc de Suave se révolta sous Charles Martel, qui le ramena à son devoir. Charlemagne y établit des officiers de fa maison pour gouverneurs, & leurs faccesseurs, profitant de la foiblesse des rois, en ufurperent la souveraineté; Burcard le Vaillant étoit duc de Suabe sous Conrad, premier roi de Germanie. Burcard II fut tué à la bataille que l'empereur Othon I gagna sur les Hongrois, près d'Augsbourg, le 10 d'août 955. Ludolph, fils puîné de cet empereur, fuccéda à Burcard, & eut pour fucceffeur Burcard III, après lequel regna Othon, fils de Ludolph; Herman I fut ensuite duc de Suabe; il fut pere d'Hermand 11. Il mourut fans enfans; & l'empereur Henri II en investit Ernest, petit-fils d'Albert, comte de Bamberg, qui avoit épousé Giselle, fille d'Herman 1. De ce mariage vinrent deux gemeaux, Ernest le mutin, & Herman. Ernest se révolta contre l'empereur Conrad II, & fut tué en 1027 dans une forêt, où les troupes impériales le poursuivoient. Herman III fon frere lui succéda, & mourut fans postérité. Ce duché passa en plusieurs mains. L'empereur Henri IV en pourvut Rodolphe comte de Rheinfeld son beau frere, qui ofa prendre le titre d'empereur, & Henri donna le duché de Suabe à Frédéric comte de Hohenstauffen, & le maria avec sa fille nommée Agnès. De cette alliance vint Conrad, qui fut élu empereur à Coblentz & couronné à Aix-laChapelle, par le Cardinal Théodoric, légat du pape, le 22 mars 1138. Il eut deux fils de Gertrude, comtesse de Sultzbac, Henri qu'il avoit associé à l'Empire, avant d'aller en Syrie, & qui nourut pendant son abfence, & Frédéric que la peste enleva durant le siége de Rome, sous l'empereur Frédéric I, son coufin, qui fut fon successeur. Ce dernier laissa de Béatrix, fille de Renaud, comte de Bourgogne, qu'il épousa en secondes nôces, Henri VI qui, lui fuccéda à l'empire, Frédéric, duc de Suate, Othon comte de Bourgogne, Contard, qui fut duc de Suabe après la mort de Frédéric son frere, & Philippe, duc de Toscane, qui élu empereur après la mort d'Henri VI, ne laissa que des filles. Frédéric, second fils d'Henri VI, parvint à l'empire après Othon IV, & eut d'Yoland de Brienne l'empereur Conrard III, qui laissa d'Elizabeth, fille d'Othon, duc de Baviere, un fils unique nommé Conradin, qui voulant recouvrer le royaume de Sicile, dont le pape Urbain IV avoit investi Charles comte d'Anjou, frere de saint Louis, fut battu & fait prifonnier par ce prince, qui lui fit trancher la tête à Naples le 26 octobre en 1269. La maison de Suabe étant éteinte en lui, le duché de Suabe fut réuni à l'Empire. L'empereur Rodolphe en investit Rodolphe son fils aîné en 1288, mais Jean fils unique de Rodolphe ayant assassiné l'empereur Albert I, son oncle, fut privé de ce duché, & depuis ce tems, les archiducs d'Autriche ont pris seulement la qualité de princes de Suabe. * D'Audifret, Geog. t. 3, p. 193.

On divisoit ci-devant la Suabe est plusieurs contrées, dont les noms ne sont plus en usage : de sorte qu'on la divise à présent en SUABE AUTRICHIENNE & SUABE IMPERIALE; & pour plus grande clarté, je diftinguerai les états féculiers comme princes, comtes & villes, & les états ecclésiastiques, comme évêques, prélats & abbés qui y ont part.

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Quelque grande que soit la Suabe, le cercle auquel elle donne son nom, a encore une plus grande étendue. Ce cercle renferme,

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Prélats immédiats.

Abbesses immédiat.

directeurs de ce cercle, dont le contingent est de trois cents
quarante-trois cavaliers, & de deux mille fix cents quarante
florins par mois.

SUAHYLA, petite ville d'Afrique, selon Marmol, qui
la met à quatre lieues de la province de Sugulmesse, sur la
frontiere de la Lybie. Ce n'est, à proproment parler, qu'un
château que les Arabes du désert ont bâti pour enfermer
leurs meubles & leurs vivres, & pour les mettre à couvert en
leur absence. La riviere de Zis, qui passe tout contre, se ré-
pand de là dans les sablons du Zachara, où elle forme un
grand lac. Il n'y a ni terres labourables, ni jardins, ni cho-
ses d'aucun rapport autour de Svahyla, de sorte qu'on n'y
voit que des pierres & des sables noirs. * Marmol, Hift.

Situés en Suabe. d'Afrique, t. 3, c. 27.
SUAGELA, ville de la Carie, selon Etienne le géogra-
phe.
SUANA. Voyez SUANENSES.
Tome V.

L'évêque de Constance, & le duc de Wurtemberg, sont les

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