SUANAGURA, ville de l'Inde, au-delà du Gange: Prolomée, l. 7, c. 2, la compte au nombre des villes voisines de ce fleuve. SUANE, province de l'Amérique méridionale : elle s'étend jusqu'à la riviere du grand Kaketa, & comprend toutes les campagnes, qui sont sur l'autre rivage au côté du nord du fleuve des Amazones. Elle a l'avantage de porter de l'or dans ses entrailles. La montagne qui le produit est vers le 2d de longitude australe, & a 317d de latitude. Cette montagne est à deux cents lieues de la ville de S. Thomas, colonie des Espagnols, dans l'Orenoque, à quarante lieues de la mer Atlantique, & de la riviere qui en arrose le pied, & que les naturels du pays appellent riviere de l'or, en traîne beaucoup en forme de grains. Elle se rend dans l'Yoputa, autre riviere considérable, qui se jette dans le grand Aeuve des Amazones, du côté du nord, à trois dégrés de latitude méridionale, & à une très-grande distance des sources de ce même leuve.* Le comte de Pagan, Rel. géogr. du fleuve des Amazones. en SUANENSES, peuples d'Italie, dans la Toscane, selon Pline, 1. 3, 6. 5. Leur ville se nommoit SUANA : elle est connue de Ptolomée, l. 3, c. 1. SUANES OU SOUANES, peuples d'Afie. Ils habitent dans les montagnes du Caucase, entre les Tartares Circaffes & les royaumes d'Imeréti & de Carduel. On assure que les Suanes ont embrassé le christianisme, & que ce sont les plus civilisés de tous ceux qui ont leur demeure dans le Caucase, & qu'ils ont l'art de faire de la poudre & des arquebuses, dont ils se servent fort adroitement. Ils descendent par troupes en été, pour aller travailler dans la Georgie, d'où ils se retirent au commencement de l'hyver pour regagner leurs montagnes, où ils vivent indépendans de toute puissance étrangere. * Baudrand, Dict. : SUANETES, peuples que Pline, 1.3, 0.20, met parmi ceux des Alpes, qui furent subjugués par Auguste. Le pere Hardouin soupçonne que les Suanetes sont les mêmes que les Sarunetes que le même auteur place autour des sources du Rhin. Ce sentiment est d'autant plus probable que les Suanetes de Pline sont les Suanita de Ptolomée, 1. 2, 6.12, qui les place dans la Rhétie. SUANI, peuples de la Colchide, selon Pline, 1.6, 6.4, & Cédrene. Agathias, 1.4, en fait une nation hibérique, au-delà du Caucase. Ils sont comptés parmi les Laziques dans les authentiques. Ce sont les Louvre, Souani de Ptolomée, 1. 5, 6ο9, & les Σουανες, Soanes de Strabon, 1. 11, p. 498, & d'Etienne le géographe. Il y a apparence que c'est un reste de ces peuples que l'on connoît encore aujourd'hui dans les montagnes du Caucase, & qu'on nonime SUANES. Voyez ce mot. SUANIR, grande ville de la Perse. C'est ainsi qu'elle est qualifiée par Abdias de Babylone, dans la vie de SaintSimeon & de Saint-Jude. Ortelius, qui cite cet auteur, ajoute qu'il paroît appeller aussi cette ville Senayra. SUANITE. Voyez SUANETES. SUANITE, ville de la Georgie. C'est Petit de la Croix, 1. 4, 6. 10, qui en parle dans son histoire de Timur-Bec. Cependant le chevalier Chardin ne met que deux villages dans toute la Mingrelie. SUANOCOLCHI. Voyez SOUENOCOLCHI. SUAQUEN, isle d'Afrique, sur la côte occidentale de la mer Rouge, la derniere d'Ethiopie, & la premiere d'Egypte, au nord d'Arkiko, dont elle est éloignée de cent lieues. Longitude 55d 6'; latitude 19d 30'. La ville de Suaquen étoit, il y a deux siécles, une des plus riches du Levant, sur la côte des Abyssins. Elle égaloit, ou surpassoit les plus fameuses par la bonté, & lå sureté de son port, par la facilité d'y charger & décharger les vaisseaux, par son trafic avec les pays éloignés, par sa force & les avantages de sa situation; mais depuis les conquêtes des Turcs, Moka & plusieurs autres lieux ont enlevé le commerce de Suaquen. La nature a mis le port à l'abri de tous les vents. L'eau y est continuellement si tranquille, qu'on s'y apperçoit à peine des marées. Il peut contenir deux cents vaisseaux, & des galeres sans nombre. Le fond est par-tout de cinq ou fix brasles, & de sept dans quelques endroits. Les bâtimens peuvent s'approcher autour de la ville jusqu'au bord du rivage, & recevoir les marchandises des magasins par une simple planche de communication. Toutes les maisons de Suaquen sont de pierres liées avec de la chaux, & bâties à la façon de l'Europe. C'est où commence la côte des Cafres. Il y avoit autrefois un roi; mais les Turcs s'en étant rendus les maîtres, y ont un gouverneur avec garnison, sous le commandement du bacha du Caire. * Marmol, Descr. d'Afrique, t. 3. 1. SUAR, contrée de l'Asie mineure, dans la petite Arménie. Son nom ancien est Méliterne, & on l'appelle autrement Bosoch. La ville de Méliterne, capitale des Leuco - Syriens, selon Procope, est située. Cette petite contrée est peuplé d'arbres fruitiers, & porte de l'huile & du vin appellé Monaritique, qui passe pour aussi bon que le Grec. Davity, petite Arménie. y 2. SUAR, bourg de l'Arabie heureuse. Il est situé en la plage de la mer, où se voit aussi une forteresse des Portugais. Il y a quantité de palmes, & on y trouve de la monnoie ancienne, dont l'inscription est en caractere latin. Quelques-uns veulent que Ninive ait été là autrefois, parce que le rivage est très-propre pour y avoir bâri une ville, & que ce fut proche de Ninive qu'une baleine vomit Jonas; mais l'autorité de l'écriture, qui place Ninive dans l'Assyrie, ou dans la Chaldée, est contraire à cette opinion, aufli bien que la tradition des chrétiens orientaux, qui montrent proche de cette ville des Philistins le rivage, où l'on dit que Jonas fut rendu par la baleine .* Le pere Philippe, Voyage d'Orient. SUARDENI, peuples de la Sarmatie Asiatique, selon Ptolomée, 1.5,0.9. SUARDONES, peuples de la Germanie. Tacite, Germ. les comprend parmi les Suéves. Ils habitoient, dit d'Audifret, une partie des duchés de Stein & de Bard. Voyez PHA RODENI. SUARI, peuples de l'Inde, selon Pline, 1. 6,6. 19. Le pere Hardouin croit que ce sont les Σαβάραι, Sabara de Ptolomée, l. 7, c. 1 ; & les Συρασηνοί d'Arrien, in Indic. p. 523. Il ajoute que les Suari & les Nonédes habitoient entre l'Inde & le Gange, vers le milieu de l'empire du Mogol d'à présent. SUARIAH & SUERIAH, nom d'une province voisine de la Colchide. Nous l'appellons la Suézie, & les peuples nommés Tzani & Lazi en habitoient la plus grande partie. Toutes ces nations sont appellées Pontiques, à cause qu'elles habitent sur les rives orientale & feptentrionale du Pont-Euxin ou de la mer Noire, auffi-bien que les Gerkezes ou Tcherkezes, qui sont les Circassiens.*D'Herbelot, Bibliot. orient. Le prince, qui regne dans ce pays-là, est nommé dans les histoires orientales Schach-Suar & Suariah-Schahi. SUARNI. Voyez VALLI. SUARRANI, peuples d'Italie: Pline, 1.3, 6. 14, les met dans la fixéme région. Quelques manuscrits portent Suarreani au lieu de Suarrani; mais comme un peu plus haut Pline écrit Afirinates pour Afifinates, ici il écrit Suarrani, Suarreani, ou Suarani pour Suasani; car il est question des habitans de la ville Suafa. 1. SUASA, ville d'Italie, dans l'Umbrie. Ptolomée, 1.3, 6.1, qui la place dans les terres, la donne aux Semnones. Ses habitans sont appellés Suarrani pour Suasani par Pline. On voit par une ancienne inscription rapportée par Gruter, p. 469, no. 5, que c'étoit un municipe; 11. VIRO Q. Q. AUGURI SUASE. On prétend que les ruines de cette ville se trouvent dans le duché d'Urbin, sur la riviere de Cesano, dans un lieu appellé Sasa, près du village de Mirabel, environ à trois lieues de Fossombrone, vers le levant, & que ces ruines font connoître que la ville a été considérable. 2. SUASA, ville de l'Ethiopie, sous l'Egypte, selon Pline, 1.6, c. 29. SUASTENE, contrée de l'Inde, en deçà du Gange: Ptolomée, 1.7, 6.1, la marque au midi des sources du fleuve Suaftus. SUASTUS, fleuve de l'Inde, en deçà du Gange: Prolomée, 1.7, 6.1, dit que ce fleuve se jette dans le fleuve Indus. SUAVENSIS ou SUABENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, no. 133, Litorius eft qualifié episcopus plebis Suavenfis. SUAUBE Ou SUABE. Voyez SUABE. 1. SUAVIA, contrée dont fait mention Caffiodore dans ce passage, Variar. 5 & 9; univerfis possessoribus in Suavia conftitutis. Ortelius soupçonne qu'il faut lire Savia porn Suavia, & qu'il eft question de la Pannonie, surnom mée Savia. 2. SUAVIA. Procope, de Bel. Goth. 1. 1, c.15 & 16, parle d'une contrée de ce nom, & d'un peuple nommé SUEVI. Ortelius croit qu'il est question des habitans de la Suabe. Je ne faurois être de son sentiment. Procope ne paroît pas mettre ces Suéves si loin du golfe de Venise. On peut en juger par le passage de cet auteur. Le voici suivant la tradition de Coufin. " Les premiers qui se ren>>> contrent au - delà du golfe, sont les Grecs, surnommés >> Epirotes, qui s'étendent jusqu'à Epidamne, qui est une >> ville maritime. On entre delà dans une contrée que >> l'on appelle Prébale. Ensuite est la Dalmatie, la Libur>> nie, l'istrie & les terres des Vénitiens, qui ne finissent » qu'à Ravenne. Tous ces peuples habitent proche de la >> mer. Plus loin font les Scisciens & les Sueves, non pas >> ceux qui relevent des François ; mais d'autres qui occu>> pent les terres les plus éloignées du pays. Par delà sont >> les Carniens & les Noriques, &c. » SUBA. Voyez SOBA. SUBAGRÆ, peuples de l'Inde. Orose, 1.3, 6. 19, les compte au nombre de ceux qui furent subjugés par Alexandre le Grand. Mais Ortelius remarque que Fabricius, après avoir consulté d'anciens manuscrits, lit Oxydraca au lieu de Subagra. SUBAITA. Surius, dans son premier volume de la vie des faints, appelle Subaita le village où fut vendu le moine Nilus. * Ortel. Thef. SUBANECTI. Voyez ULBANECTI. SUBARRITANUS. Voyez SUBBARRITANUS. SUBASANI, peuples de l'isle de Corse: Ptolomée, 1. 4, c. 2, les place dans la partie méridionale de l'ifle. SUBATTII, peuples de la Germanie. Strabon, 1. 7, p. 292, les compte parmi ceux dont Germanicus triompha. SUBAUGUSTANUS, siége épiscopal d'Italie. Il en est fait mention dans le concile de Rome, tenu sous le pape Hilaire. La ville, où ce siége étoit établi, se nommoit SUBAUGUSTA OU AUGUSTA HELENA. Elle étoit dans la Campanie & dans le Vicariat Romain. On voit ses ruines à Torre Pignatara, entre Rome & Frascati. Cette ville étoit évêché vers l'an 490. * Commainville, Table des évêchés. SUBBARITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de Donatus son évêque. SUBBIACO ou SUBIACO, ville d'Italie, dans la Campagne de Rome, en latin Sublaqueum & Sublacum.Elle est située sur une colline, près du Téverone, vers les frontieres du royaume de Naples, à dix milles de Palestrine, à dix-huit de Segni & d'Anagni, & à trente cinq de Rome. Il n'y a rien à y voir que le château bâti à l'antique, & la principale église, qui est fort propre. Il y a aussi quelques couverts. A un mille hors de cette ville est une abbaye de bénédictins dédiée à fainte Scholaftique. L'abbé commendataire est seigneur temporel & fpirituel de Subiaco, d'où dépendent vingt-cinq gros villages; il faut encore monter un mille de-là pour arriver à la grotte sacrée de S. Benoît. C'est un lieu affreux dans un rocher, où ce saint se retira pour faire pénitence, & où il commença la fondation de fon ordre. En y allant, on rencontre plusieurs oratoires sanctifiés par sa présence & par les miracles qu'il a opérés comme le lieu où il donna l'habit à S. Maur & à fes autres premiers religieux, & celui où S. Maur alla retirer de l'eau S. Placide, qui étoit tombé dans le Téverone, à l'endroit où il y avoit une écluse qui faisoit comme un lac fort profond. Cette fainte grotte est à peu près comme la sainte Beaume de Provence, au milieu d'une montagne escarpée. On trouve une église au-dellus, accompagnée d'un couvent, où il ne réside néanmoins qu'un religieux & un frere, & quelques domestiques. Les religieux de l'abbaye de sainte Scholaftique y viennent souvent officier. Les fem. mes n'y entrent qu'en certains jours de l'année. On voit dans la facristie grand nombre de reliquaires d'or, d'argent & de pierreries, qui font un riche trésor. Charlemagne & plusieurs autres princes les ont donnés comme une marque de leur piété envers ce saint patriarche. On y mortre un bâton haut de fix pieds. On dit que c'est la véritable mesure de la taille de S. Benoît, qui approchoit de la gi gantesque.* Corn. Dict. E. D. R. Nouveau voyage d'Italie, tom. 2. SUBDALIA, siége épiscopal, sous le patriarchat de Conftantinople, felon Balsamon, cité par Ortelius, Thes. SUBDINUM, ancienne ville de la Gaule Celtique, selon la table de Peutinger. C'est la même que la Vindinum de Ptolomée. Voyez ce mot. SUBEL, nom d'un champ, dans lequel fut enterré le martyr Césaire, selon Suidas, in verbo Eudoxius. Ce champ étoit apparemment quelque part au voisinage de la Syrie. SUBEYT, petite ville d'Afrique, au royaume de Maroc, dans la province de Duquela. Elle est sur le bord de l'Ommirabi ou Uma Rabeac, & environnée de murs & de vieilles tours. On tient que ce sont les anciens Africains qui l'ont bâtie. La situation en est assez avantageuse, & elle étoit autrefois allez bien peuplée, les habitans ne se trouvant pas fort chargés de payer tribut aux Portugais, après qu'ils curent conquis Azamor, de qui la ville dépend; mais Muley Nacer, frere du roi de Fez, les emmena en fon pays, sous peine de les affranchir de cette sujettion. Les Arabes de Charquie, appellés Uled-Subeyt, errent aujourd'hui par ces campagnes, & par toute la contrée, qui est abondante en bleds & en pâturages. Il y a beaucoup de mouches à miel dans le creux des arbres & dans les fentes des rochers. Pour les découvrir on se couche à terre, & quand on voit une abeille qui passe chargée, on la suit jusqu'à ce qu'on la voye entrer dans son trou; alors on y creuse, & on y a bien-tôt trouvé la ruche: on y prend le miel après l'avoir enfumée; ce qui fait faire un trafic considérable, tant de cire que de miel, à ceux du pays, tant à Maroc qu'ailleurs. Les marchands d'Europe achetent la cire. On enleve quelquefois plus de cent cinquante livres de miel d'un creux, où il ne paroissoit pas qu'il y en eût. Marmol, Descr. de l'Afrique, 1. 3, 6. 62. SUBI, fleuve d'Espagne. Pline, 1.3, 6.3, le met dans la Coffetanie. Le nom moderne est Besos, selon Clufius & Beles, selon Morales: c'est aujourd'hui, dit le pere Hardouin, la riviere qui passe à Tarragone; ce seroit donc le Francoli. SUBICARENSE CASTELLUM, lieu fortifié, dans la Mauritanie, selon Ammien Marcellin, 1. 29, c. 5; mais de Valois croit qu'il faut lire Rufubbicarense, au lieu de Subicarenfe. 1 SUBIRI, village de la haute Navarre, entre Burguette & Pampelune. De Marca croit que c'est la Turissa de l'itinéraire d'Antonin. SUBLACUM. Voyez SUBLAQUEUM. SUBLÆUM oU SILBIUM, ville de l'Asse mineure, dans la premiere Phrygie Capatiane & dans l'Exarchat d'Afie. Cette ville, qui est ruinée présentement, étoit évêché dans le cinquième siècle, sous la métropole de Laodicée. Voyez SUBLEUM. * Commainville, Table des évéchés, SUBLANTIA. Voyez LEGIO SEPTIMA. SUBLAQUEUM, ville d'Italie, dans le Latium. Pline; 1. 3, c. 12, dit que l'Anio passe au travers de trois lacs fort agréables, qui avoient donné le nom à la ville de Sublaqueum. Tacite, Annal. l. 14, p. 227, appelle aufli Sublaqueum la maison de plaisance que Néron avoit fait bâtie dans ce quartier-là, & à laquelle il avoit donné le nom de la ville; car la ville étoit au bord d'un des lacs, & la maison de plaisance sur une élévation. Hermolaüs voudroit lire Sublicum, au lieu de Sublaqueum, parce que la maison de plaisance de Néron est appellée Sublacenfis Villa dans Frontin, de Aqueduct. p. 247. Sublaqueum n'étoit pas beaucoup au-dessous de la source de l'Anio. Paul Diacre la metà quarante milles de Rome. Le nom de ce lieu est aujourd'hui corrompu en celui de Subiaco. Voyez SUBBIACO. SUBLAVIO, onis, ville du Norique ou de la Rhétie. L'itinéraire d'Antonin la marque sur la route d'Augusta Vindelicum à Verone, entre Vipitenum & Endideium, à trente-deux milles du premier de ces lieux, & à vingtquatre milles du second. La table de Peutinger écrit aufli Sublavio, mais elle differe dans le nombre des milles. Cluvier, Ital. Ant. l. 1, p. 122, croit qu'il faut lire SulSavione, au lieu de Sublavione. En effet, on ne peut douter qu'il ne soit question de la ville Savio ou Sabio, dont l'évêque est nommé Ingenuinus de Sabione dans Paul DiaTome V. Rrrrij : cre, 1.3, 6. 26. Cette façon de lire de Cluvier, est encore confirmée par un diplome (in metropoli Salisburgenfi) de l'empereur Conrad II, qui déclare avoir donné à l'église de Brixen Comitatum quondam Welfoni commissum', ab eo scilicet termino, quo usque longissime porrigitur in valle Enana cum Claufa SUB-SAVIONE. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un méchant bourg, nommé Siben ou Suben, dans le comté de Tirol, & qu'on prétend avoir été évêché dès les premiers siécles. Cet évêché a été transféré à Brixen. * Commainville, Table des évêchés. SUBLECTINUS ou SULLECTINUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacène, selon la notice des dignités de cette province. La ville, où ce siége étoit établi, eft appellée Sublette par l'anonyme de Ravenne, Subletti dans la table de Peutinger, & Syllectum par Procope. Martianus Sullectinus, évêque donatifte, fut condamné par les aurres Donatistes, dans le concile de Bagai en 394, & la notice fait mention de Proficius Sublettinus. SUBLEUM, ville de Phrygie, felon Nicétas, cité par Ortélius. C'est la même que SUBLÆUM. SUBLIGNY, paroiffe de France, dans le Berry, élection de Bourges, avec titre de châtellenie. Cette paroifle se trouve à deux lieues de Sancerre. C'est un lieu ancien, puisque saint Romble y fonda l'abbaye de saint Satur en 463. 1 nerent aux évêques de Maguelone l'ifle où étoit leur ancien siége épiscopal. Voyez MAGUELONE & MONTPELLIER. SUBVENTANA. Voyez TRIPOLITANA. 1. SUBUR, fleuve de la Mauritanie Tingitane. Ptolo. mée, 1.4,c.1, marque l'embouchure de ce fleuve sur la côte de l'Océan Atlantique, entre l'embouchure du fleuve Lix & le golfe Emporicus. Pline, 1.5, c. 1, fait aussi mention de ce fleuve, dont le nom moderne est Subu, felon quelques-uns, & Sus ou Cebit, selon d'autres. Elle fort du mont Ciligo ou Salego, au royaume de Fez, dans la province de Cuz, & se précipite fi rapidement, qu'elle entraîne avec foi des pierres qui pesent un quintal. Il y a sur cette riviere un pont de cent cinquante toises de long. Après qu'elle a traversé beaucoup de montagnes & de vallées, elle arrofe une plaine à deux milles de la ville de Fez. Elle fait la même chose dans la province d'Asgar, & se jette dans la mer, auprès de la ville de Maroc. Се n'est toutefois qu'après s'être grossie de l'eau de plusieurs rivieres, comme de Guarca, de Sador, qui descendent des monts Gomere & Errif; de celle de Fez, qui est le Fut de Pline, & le Pheut ou Theut de Ptolomée & de celles d'Ynavan & de Bath, dont la province d'Agascar eft baignée. * Dapper, Descr. de l'Afrique, p. 139. 2. SUBUR, ville de la Mauritanie Tingitane. Prolo SUB-LUPATIA, ville d'Italie, dans la Pouille. L'iti-mée, 1.4, c. 1, la marque dans les terres. néraire d'Antonin la marque entre ad Silvianum & Canales, à vingt un milles du premier de ces lieux, & à treize milles du second. Au lieu de Sublupatia, quelques manuscrits portent Sublupantia, d'autres Sublapantia, & d'autres Sublupatia ou Sub-Lapatia. Surita a cru qu'il falloit lire Sub-Lupatia ; mais il n'étoit pas nécessaire de rien corriger, car la table de Peutinger & l'anonyme de Ravenne, connoillent Sub- Lupacia. Lupacia, felon Holsten, étoit où est aujourd'hui la ville épiscopale d'Alta mura. SUBMONTORIUM. Voyez RIPA PRIMA. SUBOCRINI, peuples des Alpes. Pline, 1. 3, c. 20, les nomme parmi les peuples qui habitoient entre Pola & Tergefte. Peut-être avoient-ils pris leur nom de leur situation au pied du mont Ocra. SUBOTA. Voyez SYBOTA. SUBRITA, ville de l'isle de Créte. Ptolomée, 1.3, c. 17, la marque dans les terres. Elle est nommée Subritum dans plus d'un endroit du concile de Chalcédoine. Selon Baudrand, c'est aujourd'hui Sandivia. SUB-ROMULA, lieu d'Italie. L'itinéraire d'Antonin marque que ce lieu est entre Eclanum & Pons-Aufidi, à vingt-un milles du premier de ces lieux, & à vingt-deux milles du second. Ce gîte avoit sans doute pris fon nom de sa situation au-dessous de la ville Romulea, que TiteLive, 1. 10, 6. 17, met dans le Samnium. SUBSANA, lieu dont parle S. Augustin. Il paroît que ce lieu étoit en Afrique. SUBSICIVUM, lieu d'Italie. Il est marqué, dans l'itinéraire d'Antonin, sur la route d'Equo-Tuticum à Regium, en prenant par Roscianum, & il se trouvoit entre Succeianum & Altanum, à vingt-quatre milles du premier de ces lieux, & à vingt milles du second. Au lieu de Subficivum, quelques manuscrits lisent Subscicivum & Subcicinum. Les meilleurs exemplaires portent Subcisivum. C'est aujourd'hui Belforte, fi nous en croyons Barri. ON, SUBSTANTION, SUSTANTION OU SOSTANTION petite ville ou bourgade de la Gaule Narbonnoite Elle est marquée dans l'itinéraire de Bourdeaux à Jerufalem, & dans la carte de Peutinger. Maguelone étant venue au pouvoir des Sarrazins, après la ruine de la monarchie des Visigots, fut prife & détruite par Charles Martel, en 737, ce qui obligea l'évêque, avec son clergé, & la plupart des habitans, de se retirer à Substantion, dans la terre ferme. Cette petite ville a auffi été détruite. Catel, dans ses mémoires de Languedoc, affure que de fon tems on voyoit encore les ruines de Substantion, à mille pas du grand chemin qui va de Montpellier à Nismes, & à pareille diftance de la ville de Montpellier, près des villages de Castelnau & de Clapiers. * Longuerue, Descr. de la France, I part. p. 250. Substantion a eu durant long-tems, & depuis le dixiéme fiècle, ses comtes, qui ne relevoient d'aucun autre seigneur. Ce furent ces comtes de Substantion qui don 3. SUBUR, ville de l'Espagne Tarragonnoise. Prolomée, 1. 2, c. 6, la donne aux Laletani, & la place fur la côte, entre Barcinon & Tarracon. Cette ville est connue de Pomponius Mela, 1. 2, c. 6, qui la compre au nombre des petites villes situées aux environs de Tarracone. Pline, 1.3, 6.3, ne fait que la nommer. Les habitans de Subur sont appellés Suburitani, dans une ancienne inscription trouvée auprès de Tarragone, & rapportée par Gruter, p. 414. L. FURIO L. F. Thomas Reinesius rapporte aussi à cette ville une ancienne inscription trouvée en Espagne, & conçue de la forte : PlEBS C. J. P. S. ce qu'il explique ainfi: Plebs Colonia Julia Paterna Suburitana. On croit que Subur est aujourd'hui Siges. Voyez ce mot. SUBURGIA, ville de la Mauritanie Césariense. Prolomee, 1.4, c. 2, la marque près de la source du fleuve Phæmius. SUBUTTUM, ville de l'Inde, en-deça du Gange, selon Ptolomée, l. 7, c. 1, qui la place entre le fleuve Bynda & Pfeudostome. SUCARDENSIS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêché de cette province. Dans la conférence de Carthage, n. 134, Pompéïanus est qualifié episcopus Sucardenfis. SUCAYCADA, ville d'Afrique, dans le royaume de Tunis. C'est une ancienne ville, bâtie par les Romains fur une haute montagne, qui s'étend jusqu'à la mer, à l'endroit du golfe de Numidie, à douze lieues de Constantine, du côté du nord. Ptolomée lui donne 29d de longitude, & 32d 30' de latitude, sous le nom de Tacacie. Après avoir été ruinée par les Goths, le gouverneur de Conftantine, à cause qu'il y a un port raisonnable, bâtit sur le bord de la mer quelques magasins & quelques retraites pour les marchands de l'Europe. Il fit aussi construire, sur la cime d'une montagne voisine, une forteresse, où il y a toujours garde, & où ceux qui y demeurent échangent du bled, des draps & des toiles contre d'autres marchandises. Depuis cette ville jusqu'à Constantine il y a un chemin tout droit, pavé de grandes pierres noires, comme ceux que les Romains ont fait en Italie & en Espagne. En quelques endroits il est gâté par les eaux. * Marmol, Descr. de l'Afrique, t. 2, p. 434. SUCCA, bourgade d'Espagne, au royaume de Valence, à l'embouchure du Xucar, & à une lieue au-dessus du bourg de Cullera. Il y en a qui la prennent pour l'ancienne Sucro, ville des Conteftains, & qui devint enfuite épiscopale sous la métroprole de Tolède. * Baudrand, Dist. 685 SUCCABA, ifle du golfe Arabique, selon Ortelius, qui Elle est grande, bien peuplée, & capitale d'une contrée cite Agatarchide, SUCCABAR. Voyez SUCCUBAR. SUCCADANA, ville des Indes orientales, dans la partie occidentale de l'isle de Borneo, à l'embouchure de la riviere de Lavi, à cent soixante lieues au nord-est de Bantam. Le grand commerce de cette ville est celui des diamans qui s'y trouvent en abondance, & qui passent pour les meilleurs de l'univers. Elle en a beaucoup dans tous les tems de l'année, mais fur-tout aux mois de janvier, avril, juillet & octobre, où l'usage est de les chercher au long de la riviere en plongeant comme l'on fait pour les perles. SUCCASANI. Voyez INTERAMNA, N° 2. SUCCASSES, peuples de la Gaule Aquitanique. C'est Pline, 1.4, c. 19, qui en parle. De Valois, p. 524, croit trouver des traces du nom de ce peuple dans Secas ou Satucats, bourg situé entre la Garonne & l'Eyre, à trois lieues de Bourdeaux. SUCGEIANUM, lieu d'Italie : l'itinéraire d'Antonin le marque fur la route d'Equo Tuticum à Regium, en prenant par Roscianum. Il ett entre Cocintum & Subficivum, à vingt milles du premier de ces lieux, & à vingt quatre milles du second. Un manuscrit cite Sutteianum pour Succeianum. SUCCHÆI, peuples de la Libye : Etienne le géographe la donne aux Maurufiens. SUCCI, ville qu'Ammien Marcellin place aux confins de la Thrace & de la Dace, près de l'endroit où étoit le pas, ou le détroit de montagnes, appellé Angustia, ou Claustra Succorum, aujourd'hui Turckzuest, selon Lazius, 12. Reip. Rom. SUCCINIENSE-OPPIDUM, ville d'Italie, selon Ammien Marcellin, 1. 17, c. 7, qui dit qu'elle avoit été dans la Ciminie, & qu'elle se trouvoit tellement engloutie dans la terre, qu'on n'en voyoit plus aucune trace. Aucun autre auteur, je crois, n'a connu cette ville. De Valois regarde même le nom Succiniense comme corompu, d'autant que les manuscrits de la bibliotheque du roi de Franсе, de celle de Florence, & de celle de Colbert, au lieu de Succiniense lisent Saccumum. L'édition de Rome porte Succunium. Castel avoit lu Succunium, en quoi il avoit été suivi par Accurse & par Gelenius. qui porte fon nom. On y voit plusieurs temples, avec leur idoles faites de pierre, & de très-belles maisons bâties de briques. Son principal trafic est la rhubarbe, qui est beaucoup meilleure en ce pays-là qu'ailleurs; ce qui fait que les marchands des Indes & de la Chine l'y vont chercher. * Baudrand, Dict. Davity, Etats du grand Can. SUCHAIDA, HAIDA, Ou SUCCADA, OU SUCCAYCADA. Voyez SUCCAYCADA. SUCHE, ville de l'Ethiopie, Pline, 1.6, c. 29, la place au voisinage du golfe Adulique. Elle tiroit apparemment son nom de Suchus son fondateur. Strabon, 1. 16, p. 770, parle d'un château bâti par Suchus, & la place dans les terres. Le pere Hardouin veut que ce château & la ville Suche soient la même chose, & il ajoute que le nom & la situation conviennent également à la ville Suaquem d'aujourd'hui. SUCHET, montagne de la Suisse, faisant partie de la Joux, au-dessus d'Orbe. De cette montagne, on découvre deux lacs en Bourgogne, & fix en Suitle. Il y a deux petites lieues de marche depuis le pied de la montagne jusqu'à son sommet. * Etat & Délices de la Suiffe, t. 2, p. 473. 1.SUCHEU, ville de la Chine, dans la province de Quercheu, où elle a le rang de seconde métropole. Elle eft de 9d 2 plus occidentale que Pekin, sous les 27d 53' de latitude septentrionale. Sucheu a le mont de Go au midi, & celui de Trening au couchant, tous deux presqu'inacceffible. Son terroir abonde en mercure, en fort bon cinabre, & autres minéraux. * Atlas Sinenfis. Ambassade des Hollandois à la Chine, p. 276. les les che Les montagnards de cette contrée font hardis, & font parade de leur force. Ils ignorent les bonnes lettres; cependant ils font paroître leur contrats fur certaines tables de bois. Dans les périls où ils se rencontrent, ils employent des morceaux de tuiles, pour faire certains fortiléges, & offrent de l'encens & des facrifices aux diables, pour détourner les maux qui leur doivent arriver. Ils ont veux éparpillés & volans: vont à pieds nuds, & se les endurcillent tellement, qu'ils ne craignent point de marcher sur les rochers & fur les épines. Il y en a qui commencent à recevoir un peu de la langue des Chinois, & quelques-unes de leurs coûtumes; & on espere que peu à traitables. SUCCOSA, ville de l'Espagne Tarragonoise: Ptolo-pen, ils deviendront, peut-être, moins farouches, & plus mée, l. 2, c. 6, la donne aux llergétes, & la place dans les terres. Quelques-uns croyent que c'est à présent Ainfa dans l'Aragon; & d'autres veulent que ce foit Saz-de-Surta, au même royaume. SUCCOSII. Voyez Coccossit. La famille Cina est la premiere, sous laquelle il soit fait mention de cette contrée, qui alors étoit appellée Kinchund. La famille de Hana l'unit au territoire de Vulin. Celle de Tanga lui donna le nom de Sucheu, & SUCCUBAR, ville de la Mauritanie Césariense. Pli-enfuite celui de Ningii. Enfin la famille de Taminga l'ho ne, 1.5, c. 2, lui donne le titre de Colonia Augusta, & la place dans les terres; ce qu'il détigne par le mot intùs. Les exemplaires imprimés lisent Succubar; mais tous les manuscrits portent Succabar. Dans une ancienne inscription rapportée par Goltzius on lit ces mots GOL. AUG. SUCCABAR, Ammien Marcellin, 1. 29, p. 402, qui appelle cette ville Sugabarritanum Municipium, ajoute qu'elle étoit Tonscellenfi Monti accline. C'est la ville Ζεχαββαρε de Piclomée, 1.4, c. 2, & c'est sans doute la ville Sufazar de l'itinéraire d'Antonin. SUCCUBENSIS, fiége épiscopal d'Afrique. Lucianus, episcopus Sancta ecclefia Succubensis, souscrivit, dans le concile de Latran, à la lettre synodique des peres de la province proconfulaire. Pent être Vindicius Sacubafenfis, qui aslista en 348 au concile de Carthage, tenu sous Gratus, étoit-il aufli évêque de ce siége. SUCCUBITANUM. Voyez SUCCUBO. SUCCUBO, ville d'Espagne: Pline, 1.3, c. 1, la met dans la Bastiranie, & dit qu'elle étoit une des villes de l'assemblée générale de Cordoue. Hirtius, de Bel. Hispan. la nomme cubis, & la place dans le voisinage d'Attegua. Capitolin nous apprend que Annius Verus, bisayeul paternel de l'empereur Marc Antonin, in M. Antonino, étoit de Succubo, qu'il appelle Succubitanum Municipsum. Ambr. Moralés veut que cette ville soit présentement Sierra de Ronda. SUCCUNIUM. Voyez SUCCINIENSE. SUCCUIR, SUCUIR, SUCHUR OU SYNCHUN, ville de la grande Tartarie, au royaume de Tangut, à quatrevingt-dix lieues de la ville de Tangut, vers le couchant. nora du titre de ville. Elle a dans son département quatre forteresses qui sont : Sucheu, * Atlas Sinenfis. Xiki, 2. SUCHEU, ville de la Ghine, dans la province de Kiangnan, où elle a le rang de troisiéme métropole. Elle est de 34 30' plus orientale que Pekin, sous les 314 52 de latitude septentrionale. Elle fut ainsi nommée du roi Sujus. Trois rivieres l'arrofent, savoir celle de Leu, celle de Sung, & celle de Ufung. Les eaux du lac appellé de Tai, d'où toutes ces rivieres se vont jetter dans la mer, l'arrosent aufli: il n'est donc pas furprenant qu'on voye un nombre prodigieux de marchands aborder cette ville là de tous les endroits du monde. * Atlas Sinenfis. Ambassade des Hollandois à la Chine, p. 156. On peut se promener dans ses rues, & par eau, & par terre, comme à Venise. Ses maisons sont superbement élevées, quoique bâties sur des pilotis. Ses murailles ont quarante stades de circuit ; & fi on y veut comprendre ses fauxbourgs, on en trouvera plus de cent. Elle renferme une infinité de ponts de communication, l'un desquels, quí lépare le lac du Tai, a plus de trois cents arcades. Il y a de magnifiques pagodes: enfin un bureau qui rend trois mil.. lions de ducats par an à la couronne. Cette ville est reconnue pour une des plus marchandes, des plus opulentes, & des plus célébres de toute la haute Afie: ce qui fait que les Chinois, qui veulent immortaliser sa gloire, disent en for me de proverbe : Xang yeu t'ien tang, hid yeu su bang; c'est-à-dire, ce que le Ciel est en haut, Sucheu & Hang cheu sont sur terre. On y fait un breuvage avec le ris, qu'on nomme Samgpe, c'est-à-dire, boiffon de trois blancheurs, & on y allaifonne toutes les viandes de sucre, de sel & de vinaigre: les plus friands morceaux que la terre & la mer produisent peuvent rassasier les peuples de ce pays-là.. Il ont quantité de barques enrichies d'or, & drapées de couleurs extrêmement riantes. C'est dans ces barques que les Chinois se gorgent continuellement & fans aucun relâche, de tout ce que la délicatesse & la gourmandise ont de plus sensuel. Ils passent les nuits entre les plats & les pots, où dorment dans l'ordure des viandes & de la boiffon. Ils ne parlent jamais de vivre sobrement, parce qu'ils ne connoiffent pas le mérite de la sobriété. En un mot, ils sont si avides du plaisir de la table, que quand ils n'en peuvent plus de leur excès, ils jettent dans le Tai, ce qu'ils ne fauroient engloutir eux-mêmes, dans la vue que le dieu de ce lac aura la bonté après leur mort, de leur continuer la jouissance de ces mêmes plaisirs. La ville de Sucheu en a sept dans son département, savoir : 3. SUCHEU, ville de la Chine, dans la province de Quangli, au département de Suming, neuviéme métropole de la province. Elle est de 11d 53 plus occidentale que Pekin, sous les 23d 8' de latitude septentrionale. Cette ville est munie d'une forteresse. * Atlas Sinenfis. 1. SUCHING, cité de la Chine, dans la province de Quangsi, où elle a le rang de premiere grande cité de la province. Elle est de 12d 25 plus occidentale que Pekin, sous les 244 6' de latitude septentrionale. Suching a dans son département les villes de Ly & Ching, qui dépendent aujourd'hui de Tungking, au voisinage de Suching est la montagne de Lengyun, qui est très haute, & dont l'aspect est effrayant. * Atlas Sinenfis. 2. SUCHING, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, au département de Taiping, huitieme métropole de la province. Elle est de 12d 6 plus occidentale que Pekin, sous les 234 30' de latitude septentrionale. Cette ville est munie d'une forteresse. * Atlas Sinenfis. SUCHITEPEC, ou SUCHUTEPEQUE, petite province de l'Amérique méridionale, au gouvernement de Guatimala, & voisine vers l'orient de celle de Soconusco, & de Guasacapan. Elle a fort peu d'habitans, & fa plus grande bourgade n'en a pas deux cents. Leur principale richesse est le cacao, dont leur terroir est fort abondant. La côte marine de cette province, aussi bien que de Soconusco & Guasacapan, le long de la mer méridionale ou pacifique, commence à sept lieues de la riviere d'Amitla vers l'ouest, & s'étend jusqu'à Tecoautepec, & autres extrémités de la nouvelle Espagne. Dans cet espace il y a plusieurs rivieres qui se déchargent dans la mer, & qui sont seulement connues de nom, savoir Coatland, Capanarcalte, Colati, Hazatlan & Amatituc. * De Laet, Descr. des Indes occidentales, l. 7, с. 6. SUCHUEN, province de la Chine, & la fixieme dans l'ordre des provinces. Son nom fignifie quatre Eaux. C'est une des plus grandes & des plus fertiles de tout l'Empire. Le grand fleuve Kiang la traverse par le milieu, & la coupe en deux parties, dont l'une pourroit être appellée septentrionale, & l'autre méridionale. La province de Huquang la borne à l'orient; elle a au sud- est celle de Queicheu, au nord est celle de Xensi, & au midi elle touche la province de lunnan; au couchant elle a pour limites le royaume de Tibet, & au nord-ouest les royaumes de Ges & de Cangingu, nommés par les Chinois Sifan, que quelques-uns disent être du domaine du prêtre Jean. * Atlas Sinenfis. Ambassade des Hollandois à la Chine, p. 253. Il ne manque pas de montagnes ni de rivieres dans cette province, non plus que de campagnes très-agréables & très-fertiles. On y trouve grande quantité de soye, d'herbes & de minéraux. La vraie racine de Sina croît seule ment en cet endroit pour la sauvage elle croît par-tout. Les Chinois nomment l'une & l'autre Folin, & on ne nous apporte que de la sauvage dans ce pays-ci, dont les quali tes ne sont pas si salutaires, que celle de la véritable. Elle naît, dit-on, dans de vieilles forêts, de la colle ou rétine des pins, qui tombant à terre y prend racine, & devient herbe, qui rampe & qui s'étend après en long fur la furface de la terre, & pouile detlous de grosses branches. On trouve encore dans cette province quantité d'ambre rouge & jaune, & de la rhubarbe. On tire grande quantité de fer, d'étaim & de plomb, dans toute cette province. On y trouve pareillement quantité de pierres d'aymant. Il y a des puits à sel qui fournissent suffisamment du sel à tous les habitans. Ces puits sont presque toujours profonds de cent pas, creufés dans des montagnes cultivées, & dont le terroir est doux. La bouche de ces puits n'a pas plus de quatre empans de large. On les creuse avec une pesante main de fer, qui se ferme d'elle-même par une invention tonte rare, lorsqu'elle est jettée au fond pour accrocher la terre & recevoir l'eau, laquelle étant cuite au feu, pouffe & exhale des vapeurs, & laisse du sel très-blanc, qui est un peu plus doux que celui de la mer. Sur les plus hautes montagnes de cette province, au nord-est, & fur les frontieres de celle de Honan, il y a le royaume de King, qui ne releve de personne, & fut fondé par le peuple de King, & des pays voisins, qui, pour éviter l'insolence des soldats & le bruit des guerres, se sauva dans ces monts, où il vit en pleine liberté. Les archives de la Chine comptent dans cette province 464129 familles, & 220417 hommes, quoiqu'on n'y comprenne que la moindre partie du peuple, à cause qu'elle est pleine de soldats qui ne sont pas dans ce rôle. Le tribu du ris est de 6106660 sacs, celui de la foie filée & crue 6339 livres, celui du coton 74851 livres, celui du sel 14177 poids, outre les impôts & péages, dont il y a deux fermes & bureaux pour les recevoir. Xius, le chef de la famille Cina, fut le premier qui ajouta cette province à son empire, deux cents cinquante ans avant la naissance de Jesus-Christ. Il y regnoit alors deux princes nommés Pa & Cho, tous deux descendans de l'empereur Hoangt. Ils avoient secoué le joug sous le regne de la famille Hiaa. * Atlas Sinenfis.. Voici les noms des principales villes de cette province, avec leur longitude & latitude, telles que le pere Martini les a fixées dans son atlas, où il place le premier méridien au palais de Pekin, & où les villes les plus orientales font marquées par la lette O, & les plus occidentales que la lettre P. |