P La SUEDE PROPRE est située entre les Nordelles au nord, l'Ostrogothland au fud, la mer à l'orient, & les gouvernemens de Bahus, d'Aggerhus & de Drontheim, vers l'occident. Elle est divisée en cinq parties, qui font l'Uplande, la Sudermanie, la Néricie, la Westmanie ou Westmanland, & la Dalécarlie. Cette province eft fertile en bled. SUEDE. (Nouvelle) On avoit donné ce nom à une contrée de l'Amérique septentrionale, au Canada. Elle avoit la Virginie au midi, & la riviere de Sud la séparoit au nord des nouveaux Pays-Bas. Chriftiania & Gotthebourg en étoient les lieux principaux. Les Suédois furent les premiers qui posféderent cette contrée, & lui donnerent leur nom; les Hollandois les en chafferent, & préfentement elle est poslédée par les Anglois, sous le nom de nouvelle Yorck. * Baud. Dictionnaire. SUEDRA. Voyez SYEDRA. SUEILLE, caftrum de Solia, bourg de France, dans la Provence, au bailliage de Digne. Il est fait mention de ce lieu dans une bulle de Grégoire VII, de l'an 1084, sous le nom de Cella fancti Martini de Solia. SUEILLY, bourg de France, dans la Touraine, élection de Chinon, avec titre de châtellenie. , SUEL, ville de l'Espagne Bétique: Pline, 1.3, c. 1, la met sur la côte. Pomponius-Mela, 1.2, c. 6, nomme auffi cette ville. Ptolomée la marque sur la côte de la mer Ibérique; mais le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Suea, au lieu de Suel. Dans une inscription rapportée par Reinefius on lit ces mots : MUNICIPIO SUELITANO; & P. 131, comme cette inscription avoit été trouvée à Fuengirola, bourg à quatre lieues de Malaca, quelques-uns s'étoient imaginé que ce village étoit l'ancienne Suel. Le P. Hardouin n'est pas de ce sentiment; il soutient, mais fans en donner aucune raison, que l'inscription dont il s'agit est supposéc & moderne ; & ajoute que Suel est aujourd'hui le château de Molina, au royaume de Grenade, entre Marbella & Malaca. Quoi qu'il en soit, voici l'inscription en entier, telle que la donne Bernard d'Aldrette, dans ses origines de la langue caftillanne, 1. 1, C. 2. SUELLENI, peuple de l'Arabie heureuse, selon Pline, 1.6, c. 28. SUELLI, SUELIS, petite ville de l'isle de Sardaigne, dans le cap ou dans la province de Cagliari. Elle étoit épiscopale, & fuffragante de l'archevêché de Cagliari, auquel cet évêché fut uni à perpétuité par le pape Alexandre VI. Ce n'est présentement qu'un village, à quinze milles de Cagliari, en paflant vers l'Oristan, dont il est éloigné de vingtquatre milles. * Baudrand, Dict. SUELTERI, peuples de la Gaule Narbonnoise. C'est Pline, 1.5, 6.4, qui en parle. Ils habitoient dans le diocèse de Frejus, vers la riviere d'Argens, où sont aujourd'hui Brignole & Draguignan. C'est le sentiment d'Honoré Bouche, 1.7, c. 7, p. 182, qui est suivi par le P. Hardouin, & favo. rifé par la situation que la table de Peutinger donne aux Selteri, qui font les mêmes que les Suelteri. SUEMUS, Aeuve de Thrace: Pline, 1. 4, c. 11, dit que ce fleuve se perdoit dans l'Ebre. Au lieu de Suemus, quel ques manuscrits lisent Syrmus, & d'autres Sermus. SUENDA. Voyez SUEDA.. SUENOCALCHI. Voyez SOUENOCHALCI. SUENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la province proconsulaire. Maximus, fon évêque, souscrivit à la lettre synodique des peres de la province, qui fut lue au concile de Latran. * Hardouin, Collect. conc. t. 3, p. 750. SUEONIE ou SUEDE PROPRE. Voyez SUÉDE. SUESA. Voyez SUESSA. SUESIA, MASIA & MELSIAGUM. Pomponius - Mela, 1.3, 0.3, place dans la Germanie trois marais ou lacs ainsi nommés, & dit qu'ils font les plus grands du pays; Paludum maxima. Il y a des manuscrits qui lisent Sueffa Eltia & MelSyagum. Ifaac Voffius, après avoir déclaré que ces noms lui étotent inconnus, ajoute une conjecture, savoir qu'au lieu d'Eltia on pourroit écrire Eftia, & qu'alors il seroit ques tion du marais ou lac appellé Paulus Estia ou Estiorum, & où l'on pêche de l'ambre, lac très-connu des anciens comme des modernes. Ortelius croit que ces trois lacs font aujourd'hui aux environs du comté de Mansfeld, & que ce font ceux qu'on appelle le lac d'Ascanie, le lac doux & le lac Salé. Il se confirme dans son opinion, en voyant que Strabon met des lacs ou marais entre le Rhin & l'Elbe. 1093, n. 8, où SUESSA OU SUESSA ARUNCA, ville d'Italie, dans la Campanie. On rapporte, dit Tite-Live, 1.7, c. 15, que les Arunces épouvantés abandonnerent leur ville, & se retirerent avec leurs femmes & leurs enfans à Suessa, qu'ils fortifierent. Cette ville fut surnommée Arunca, du nom de ces peuples, pour la diftinguer d'une autre Suessa, surnommée Pomeria, qui fait l'article suivant. L'histoire ne nous apprend point que les Arunces ayent été forcés dans Sueffa Arunca. Quant à leur ancienne capitale, elle fut pillée & détruite par les Sidicins. Dans l'année 440, de la fondation de Rome, le , le sénat envoya une colonie à Suessa Arunca. Du tems de Cicéron elle avoit le titre de municipe. Il en fait cet éloge magnifique (Philip. 13, c.8.) Lautiffimum oppidum, nunc municipium, honeftiffimorum quondam colonorum, Suesfam, fortiffimorum militum fanguine (Antonius) implevit. Cicéron ne lui donne point en cet endroit de surnom ; & Silius Italicus, 1. 8, v. 498, en use ainsi, detritaque bellis Suessa. La raison en est que Suessa Pometia avoit été détruite dès le tems des Tarquins. Suessa Arunca devint pour la seconde fois colonie romaine sous auguste, selon une inscription ancienne, rapportée par Gruter, p. on lit: ÆDILIS COLONIA JULIA FELICI CLASSICA SUESSA. Les habitans de cette ville font appellés SUESSANI dans une inscription faite du tems de l'empereur Hadrien, & rapportée par Holsten, p. 257. QUI VIAM SUESSANIS MUNICIPIIS SUA PEC. FECIT. * Velleius, 1.1, C. 14. SUESSA-POMETIA, ville d'Italie, dans le Latium. Strabon, 1.5, lui donne le titre de métropole des Volsques; & Denys d'Halicarnaffe, l. 6, p. 364, l'appelle la premiere ou la principale ville de ce peuple. Cette ville, fiere de sa puissance & de ses richesses, s'étoit cru permis de porter le ravage chez ses voisins. Les Latins s'en plaignirent; mais lorsqu'ils en demanderent la réparation, ils n'eurent point d'autre réponse, sinon qu'on étoit prêt à vuider le différend par les armes. Tarquin saisit cette occasion de faire marcher ses troupes vers Suessa. L'armée des Sueflans, qui l'attendoit fur la frontiere, fut vaincue & prit la fuite. Tarquin ne tarda pas d'aller faire le siége de leur capitale. II environna la place d'une ample circonvallation, qu'il munic d'un large follé, & poussa les attaques avec force. Les affiégés se défendirent courageusement; mais ne recevant ni convois ni secours, & se voyant épuisés, ils préférerent de mourir sur leurs remparts, & de conserver leur liberté en périssant. A la fin leur ville fut prise d'assaut. Tous ceux qui avoient porté les armes pour sa défense furent impitoyablement massacrés. Pour les femmes, les enfans, les vieillards & les esclaves, dont le nombre étoit grand, ils devinrent la proie du foldat. Tarquin permit à ses troupes le pillage de la ville & de la campagne. L'or & l'argent qu'on trouva dans cette ville opulente furent seuls mis en réserve, & portés dans un endroit marqué. On en consacra la dixiéme partie pour achever le temple de Jupiter Capitolin. Le reste fut distribué aux foldats. Toute la somme montoit à quarante talens d'or. Cette ville se rétablit bien-tôt; car l'année 258 de Roine, la grandeur de son enceinte, la multitude de ses habitans, ses richesses & fon luxe, la faisoient encore paller pour la capitale des Volsques. Le conful Servilius la prit d'assaut, y ôta la vie à tous ceux qui passoient l'âge de puberté, & l'abandonna au pillage de ses troupes. Cette ville fut prise en peu de jours. Elle fut surnommée Pometia, pour la diftinguer de Suessa Arunca. Quelquefois elle se trouve appellée simplement Suessa, parce qu'elle étoit la plus puissante des deux, & quelquefois on la nomme seulement Pometia. Elle fut colonie romaine. Virgile, Eneid. l. 6, v.775, désigne cette ville sous le nom du peuple. Pometios, Caftrumque Inui, Bolamque Coramque. * Tite-Live, l. 1, C. 53, 1.2, c. 16. Strabo. 1. 5. SUESSANÆ-AQUÆ, bains d'Italie, selon Tacite, Hift. 1. 1. C'est aujourd'hui Torre de bagni, à ce que dit Léander. Mais quelques-uns lifent dans Tacite Vesuviana pour Sueffans, Peut-être doit-on lire avec Juste-Lipse SiTome V. Τιιι nuellane; ce qu'il y a de certain, c'est que Tite-Live connoît des bains appellés Sinueffane aqua. SUETOYKREST, forteresse bâtie par le czar Pierre le Grand, dans le territoire de Stauropol. Voyez Stauropol (territoire de.) SUESSIONES, peuples de la Gaule Belgique. On a vu que César, Bell. Gal. 1. 8, c. 6, les met fous les Rhemi. Des députés envoyés par les Rhemi à Céfar appellent les Suessiones leurs freres & leurs parens, qui se servoient des mêmes loix, faifoient avec eux un même état, & avoient les mêmes magistrats: fratres confanguineosque fuos, qui eodem jure, iisdem legibus utantur, unum Imperium unumque magistratum cum ipfis habeant. Le nom de ces peuples est différemment écrit par les anciens. Les divers exemplaires de César lisent quelquefois Sueffones, & quelquefois Sueffiones. Cette derniere ortographe a pour elle le Métaphrafte grec, qui lit constamment Σεισσίονες. Pline, 1.4, c. 18, & Tite-Live, Epitom. 104, écrivent Sueffiones. Les diverses éditions de Strabon varient auffi beaucoup; les unes portent Σκισσώνες & d'autres Σεεσστώνες ΟΙ Σκεσσίονες. Lucain, 1. 1, v. 423, dit: Longisque leves Sueffionesin armis. Voyez SOISSONS. SUESSI, (civitas Suefforum) SOISSONS. Voyez ce mot & AUGUSTA SUESSIONUM. SUESSITANI, Sueffetani, peuple del'Espagne citérieure, felon Tite Live, 1. 34, 6. 20. De Marca, Hispan. l. 2, 6. 29, ne doute point que les Cofetani, ou plutôt une partie de cette nation, , ne foient le peuple auquel Tite-Live donne le nom de Sueffetani. Ce peuple, dit-il, allié du peuple romain, joignit fes troupes à l'armée romaine, pour prendre Vergium, forteresse des Lacetani, qui voisins des Suessfetani avoient ravagé leurs terres. Ce voisinage avec les Lacetains ne peut convenir à aucune autre nation qu'aux Cofetani & aux Ilergétes. Or ce ne peut point être ces derniers, puisque Tite-Live fait mention d'eux dans le même chapitre que j'ai ciré; il ne reste donc plus que les Cofetani, dont une partie du pays a été appellée Suesseranie. Vergium n'étoit pas la seule place des Sueffetani. Tite-Live, 1.34, 6.21, leur donne une ville qui s'étendoit en longueur, mais qui n'étoit pas large; & ailleurs, l. 39, c. 42, il dit que A. Terentius prit d'assaut, dans le pays des Suessetani, une ville nommée Corbio. La question seroit de savoir si cette ville de Corbio ne feroit point la même que la ville longue & peu large, dont nous venons de parler. SUESSONÆ, SUESSONES & CIVITAS SUESSONUM. ONUM. Voyez SUESSIONES, SOISSONS & AUGUSTA SUESSIONUM. SUESSULA, ville d'Italie, dans la Campanie. La table de Peutinger la marque entre Capoue & Nola, dans l'ordre qui fuit : Capua IX, Suessula IX, Nola, Ses habitans font appellés Suessfulani par Tite-Live, 1.8, c. 14, & par Pline, 13, c. 5. Frontin nous apprend que Sylla y envoya une colonie : Sueffula oppidum muro ductum : colonia lege Sullana est deducta. Cette ville est nommée présentement Caftel di Sessola. SUESTAŠIUM, ville de l'Espagne Tarragonoise. Prolomée, l. 2, c. 6, la marque dans les terres, & la donne aux Carifti. SUET, petite ville d'Allemagne, dans le marquisat de Brandebourg, sur l'Oder, où elle a un pont. Il y a un fort beau château où réside une branche de la maison de Brandebourg. SUESTHANS, peuple barbare e, que Jornandes, de Reb. Get. c. 3, place dans la Scandinavie. SUESSIONIÆ, Soissons. Voyez ce mot, & AUGUSTA SUESSIONUM. SUETRI, ancien peuple de la Gaule Narbonnoise, dont parle Pline, 1. 3, c. 4. Hardouin, & Bouche, historien de Provence, croyent qu'ils occupoient la ville de Castel lane. SUETTE, village de France, en Anjou, dans la paroisse de Séche. Il y a dans ce village une fontaine d'eau miné rale. SUEVI, nom général, que Tacite, Germ. c. 38 & 45, donne aux peuples qui habitoient au-delà de l'Elbe, même dans la Sarmatie, au - delà des limites de la Germanie, & aux habitans de la Scandinavie; & delà tous les vastes pays qu'occupoient ces nations nombreuses furent appellés du nom général de SUEVIA. Le même auteur, c. 2, nous apprend que quelques-uns, profitant de la licence que donne l'antiquité, soutenoient que le dieu Tuiston avoit eu un plus grand nombre d'enfans, qu'on ne lui en attribuoit ordinairement, & qu'un d'entre eux avoit donné le nom aux Suréves. D'autres ont voulu faire venir ce nom de la riviere Suevus, ou du mont Sevo, ou de la nation des Suéons. Hy en a eu qui ont voulu tirer l'origine de ce même nom, de l'hu meur vagabonde de ces peuples. Ceux qui veulent qu'un roi on héros des Germains ait donné fon nom aux Sueves, appro chent le plus de l'idée de Tacite. Il ne faut pas croire néanmoins que ce nom de Suéves ait toujours été aussi général; car dans le tems de l'ancienne division des peuples de la Ger. manie en classes, si nous nous en rapportons à Pline, 1. 4, c. 14, les Suéves étoient compris sous les Hermunduri. Les peuples ausquels on donna le nom de Suéves ne setrouvent pas non plus toujours dans la même région. Du tems de César, Bel. Gal. l. 1, 6. 37 & 54, 1. 4, 6. 1 & 2, 1.6, 1.9, 106 29, les Catres étoient réputés Suéves. Les Marcoman. ni, les Harudes & les Sedufii furent compris enfuite sous le même nom; du moins ces peuples, lorsque Maraboduus les eut fait pafler dans la Boheme, sont-ils comptés parmi les Suéves. Strabon, 1.7, dit: La nation des Suéves est très. grande; car elle s'étend depuis le Rhin jusqu'à l'Elbe ; & une partie même des Suéves habite au-delà de l'Elbe; mais depuis le troisième siécle on voit le nom des Suéves se restraindre extrêmement, à mesure que les peuples particu liers, compris auparavant sous ce nom général, se firent connoître par leurs victoires, comme les Goths, les Wandales, les Longobardi & les Burgundiones. On trouve que dans le cinquiéme siècle, lorsque les Suéves passerent en Espagne, le nom de ces peuples étoit encore celui de diverses nations. Depuis ce tems les Suéves ne paroissent plus avoir été qu'un peuple particulier, fixé dans le pays des anciens Hermunduri. Jornandès, de Reb. Get. en donnant les bornes du pays des Suéves, dit qu'il a les Bajoarii à l'orient, les Franci à l'occident, les Burgundiones au midi, & les Thuringi au septentrion. Il ajoute que les Alemanni étoient joints aux Sueves, & qu'ils étoient maîtres des Alpes Rhétiques. Enfin les Alemanni ayant abandonné entierement la Germanie, les Suéves se mirent peu à peu en poffession de leurs terres, s'étendirent jusqu'aux sources du Danube, & jusqu'au lac de Constance, & donnerent à tout ce pays leur nom, qui s'y est conservé jusqu'à présent, quoiqu'un peu corrompu. Les Allemands l'appellent Schwabenland, & les François le nomment SUABE. Voyez ce mot. SUEVIA. Voyez SUEVI. SUEVICUM MARE. Voyez, au mot Mer, l'article MER BALTIQUE. SUEVUS OU SUEBUS, fleuve de la Germanie, selon Prolomée, 1.2, c. 10. Spener, Notit. Germ. ant. l. 2, 62, veut que ce soit une des embouchures de l'Oder; savoir celle du milieu appellée Swine, & qui approche plus du nom des Suéves, qui ont anciennement habité dans ces quartiers. Voyez VIADRUS. SUEZ, Heroopolis, Heroum civitas, Cleopatra, Arfinoe, petite ville d'Egypte, sur la côte septentrionale de la mer Rouge, à vingt-huit lieues au nord de Tor. Il y a un gouverneur & deux cents hommes de garnifon. Il y a en outre de beaux magasins. Ce pays eft rempli de rochers, & de sables arides : il est très-peu habité. Quelques-uns prétendent que c'étoit anciennement Arfinoé, ainsi appellée du nom d'Arfinoé, sœur de Ptolomée Philadelphe, qui bâtit cette ville, & lui donna le nom de sa fœur. Suez est une petite ville d'environ deux cents maisons. Elle a un joli port, mais il a si peu de fond, que les vaitseaux n'y sauroient entrer, & que même les galeres n'y peuvent venir, à moins qu'elles n'ayent déchargé à moitié. Cependant elles se tiennent à la rade avec les vaisseaux, & y font en sureté. Ces galeres sont fort petites; elles n'ont point de canon, mais seulement un pierrier pour saluer dans les ports où elles arrivent. Proche du port il y a une baraque fermée avec un gros treillis de bois où sont neuf coulevrines, toutes plus longues les unes que les autres; la plus grande est d'une prodigieuse longueur, & je la tiens plus longue, & de beaucoup plus de calibre, que les deux qui font à Malthe, sur la baraque & au château S. Elme. Il y a encore treize gros canons, sur l'un desquels est une fleur de lys; toutefois il est aisé à connoître que cela a été fait en Turquie, peut-être par quelque renegat françois; car il est tout-à-fait à la turque, & fans aucune façon, comme tous les autres. Cette artillerie n'est point montée; sultan Murat l'y envoya de Conftantinople, dans le dessein d'entreprendre une expédition aux Indes, en équipant une armée navale fur cette mer. Tout proche de la porte de Suez, se voit une place un peu éminente, où étoit autrefois un château, qui y fut bâti par les François : il y a même encore sur cette éminence un gros canon. Il y a encore dans cette ville une église de Grecs affez mal entretenue. Il y a quelques maisons allez bien bâties à Suez, & une place assez raisonnable. Au reste, cette ville est fort peuplée, lorsqu'il y a quelque vaisseau arrivé, ou que les galeres font dans le port, mais hors de cela elle est fort déserte; auffi n'a-t-elle pas seulement de bonne eau douce, à deux lieues à l'entour. * Thevenot, Voyage du Levant, t. 1, c.33, p. 3340 . Le golfe de Suez, anciennement Heroopolites Sinus, est la partie la plus feptentrionale de la mer Rouge, & l'endroit où les Ifraélites la passerent à pied sec, & où les Egyptiens qu'ils poursuivoient furent fubmergés. Il n'est séparé de la mer Méditerranée que par un isthme d'environ cinquante d'Egypte, s'efforça de couper cet isthme; il conduifit fon ouvrage jusqu'aux lacs amers, nommés de la forte, à cause de l'amertume de leurs eaux. Après Darius, le premier Prolomée, parmi les successeurs d'Alexandre, fit aussi ses efforts pour achever cet ouvrage ; mais il abandonna bien-tôt cette entreprise. Les uns disent que ce fut par crainte d'inonder l'Egypte, d'autant plus que l'on avoit calculé que la mer Rouge étoit de trois coudées plus haute que l'Egypte. Pline affure cela pour vrai; mais Strabon n'en convient pas. D'autre enfin disent que ce fut de peur que la mer Rouge ne corrompit les eaux du Nil, parce qu'il y avoit lieu de craindre que la mer entrant dans le Nil, ne gâtât par son amertume celles de ce fleuve, & que l'Egypte ne se trouvât sans eaux bonnes à boire; même qu'elle ne devint stérile, d'abord que ses campagnes auroient été arrosées des eaux de la mer. Quoi qu'il en soit, on prit une autre voye: ce fut de creuser un canal, qui joignit le Nil à la mer Rouge. Si Sesoftris n'en fut pas le premier auteur, ce fut lui du moins qui le perfectionna & le rendit navigable. Ce fut alors que les ports de la mer Rouge commencerent à être fameux. La ville de Bérénice & celle de Coptos, toutes deux dans la haute Egyp lieues, qui joint l'Afie à l'Afrique, & qu'on appelle l'isthmete, furent comme le centre & l'entrepôt de toutes les mar de Suez. Cet ifthme, dit le pere Coronelli, Ifolario, a environ soixante milles d'étendue; Plutarque cependant ne compte que trois cents stades, c'est-à-dire, trente-sept milles, jusqu'à l'endroit où l'on s'embarque sur le Nil. Cet espace est compris entre le Caire & Suez. Les marchandises que l'on envoyoit à Suez par la caravane, y arrivoient ordinairement en trois journées; on chargeoit ensuite à Suez ces mêmes marchandises sur des navires, qui les portoient en Arabie, en Ethiopie, & même jusqu'aux Indes. Ce commerce étoit fort avantageux, parce que ces navires revenoient à Suez chargés d'épiceries, & d'autres précieuses marchandises des Indes. Ce commerce se fait aujourd'hui d'un autre côté, depuis que les Portugais ont navigé vers le cap de Bonne-Espérance. Les anciens appelloient Suez la ville des héros, peut-être seulement à cause de son commerce. Il y a une fort grande disette d'eau, cette ville n'a pas même un port sûr, elle n'a qu'une rade fort dangereuse. Il est vrai que dès que les Portugais commencerent à fréquenter ces mers, premierement les foudans d'Egypte, & après eux les Turcs, s'appliquerent à accommoder, le port, & à y faire un petit arsenal pour la commodité des armées qu'ils entretenoient pour se défendre contre les Portugais, & s'oppofer àleurs progrès; mais il falloit que les chameaux portassent tous les matériaux, depuis le Cairé, jusqu'à Suez. * Baud. Dict. Les rois d'Egypte, considérant les grands avantages qui feroient revenus à leur pays par la communication des mers, tenterent souvent de couper cet isthme, & de faire une ifle de toute l'Afrique. Comme les marchandises que l'on envoyoit en Ethiopie & aux Indes, joints aux droits que payoient les navires, faisoient la plus grande richesse du pays, ce n'étoit pas sans fondement que ces rois espéroient augmenter considérablement leur revenu, lorsqu'une fois ils auroient coupé l'isthme. Sesoftris (felon Strabon) fut le premier qui forma ce dessein, & qui fit son poffible pour l'exécuter. Selon Hérodote, ce fut Necus, fils de Pfamnite; ce Necus commença à régner en 3411, & il fut tué dans la plaine de Magéde en 3425. Il commença ce grand ouvrage dans la vallée des montagnes de Mensi; c'est là où sont ces fameuses carrieres, d'où l'on a tiré les matériaux pour bâtir plusieurs fameux édifices. Il vouloit faire passer par là le Nil. Le canal n'en pouvoit être droit ; il falloit lui faire faire plusieurs tours, à cause des montagnes. Selon le plan que l'on en avoit fait, le canal auroit eu plus de cent vingt-cinq milles de longeur, & il auroit été affez large pour deux galeres de front. Le roi Necus ne fut point arrêté par la difficulté; car on dit que plus de cent vingt mille hommes périrent dans ces travaux. Il abandonna enfin cet ouvrage, après que l'oracle lui eut prédit que ce seroit un étranger qui cueilleroit le fruit de cette entreprise. Il est surprenant que les rois d'Egypte, qui étoient si puislans, ayent fait tant de dépenses inutiles pour des pyramides, des colosses, des labyrinthes, & qu'ils ayent négligé de travailler à couper cet ifthme, qui auroit contribué à embellir, à enrichir & à défendre leur pays. D'ailleurs les Egyptiens avoient toujours été les maîtres de la mer d'Arabie & de la mer des Indes, & le commerce des épiceries se seroit toujours fait par là. Après les rois dont nous venons de parler, Darius, roi de Perfe & , се chandises, qui passoient des Indes en Egypte. Le port Blanc, du côté de l'Arabie, & celui de la Souris, du côté de l'Egypte, étoient alors les plus fameux. Depuis que l'on a entierement laissé détruire le canal qui communiquoit le Nil avec la mer Rouge, on est obligé de transporter par terre les marchandises de Kossir, qui est le nom moderne de l'ancien port de la Souris, afin de les rendre à Caana, qui est une ville bâtie sur les ruines de l'ancienne Coptos. Mais ce trajet ne coute pas beaucoup dans un pays où les chameaux sont communs, & d'un si petit entretien, qu'on les nourrit presque pour rien. * P. Lucas, Réflexions sur l'Egypte, 1. 6. SUFARITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province, qui fait mention de Romanus son évêque. * Hardouin, Collect. conc. t. 2, p.785. SUFASARITANUS ou SUFARITANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, no 134, Reparatus est dit episcopus plebis Sufafaritana. On trouve dans la notice des évêchés de la Mauritanie deux siéges du nom de SUFARITANUS, savoir l'un au n. 3, & l'autre au n. 87. Mais dans le manuscrit de Haller, le premier de ces siéges est appellé SUSARITANUS. Sufafar est mise par l'itinéraire d'Antonin parmi les villes de la Mauritanie, & cette Sufafar est la fufasa de l'anonyme de Ravene, & la Sufara de la notice de Léon. SUFETANUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacene, selon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, n. 142, Peregrinus est qualifié Sufetanus episcopus, & Privatus à Sufibus opina dans le concile de Carthage, sous S. Cyprien. C'est le lieu nommé Sufis dans l'itinéraire d'Antonin, dans Victor d'Utique, & dans la vie de S. Fulgence. Les soixante martyrs, appellés communément Suffectani martyres, avoient fouffert la mort dans cette ville. S. Augustin, Epift. 50, parle de ces martyrs, & le martyrologe romain en fait mention le 13 d'août. SUFETULENSIS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacéne, selon la notice des dignités de cette province, qui nomme l'évêque de ce siége Prafidius Sufetulenfis. Dans la conférence de Carthage, n. 126, Jocundus eft dit episcopus Plebis. Il se trouva au concile de Carthage en 419, & Privetianus à Sufetula, au concile de la même ville de Carthage, fous S. Cyprien. Dupin soupçonne que Sufetula pourroit être la ville Sobaitele d'Abulfeda. SUFFEGEMAR OU SUFE-GEMARQUE, riviere d'Afrique, dans la Barbarie, au royaume d'Alger, & l'Ampsaga des anciens. Elle prend sa source dans les montagnes qui bornent le grand Atlas; delà elle descend dans des plaines seches & stériles, & après avoir arrosé les campagnes de Constantine, & s'être groffie près de cette ville des eaux de la petite riviere du Bu-Marzoc, elle court vers le septentrion à travers quelques montagnes, d'où elle va se jetter dans la mer au levant de Gigeri. * Marmol, Desc. d'Afr. t. 2, 1.5, c. 50. SUFFENÆ & SUFFENATES. Voyez MUTUSCÆ. SUFFOLK, province maritime d'Angleterre, au fud de celle de Norfolk & dans le diocèse de Norwich. Elle a pour bornes au midi la Stoure, qui la sépare du comté d'Effex; au couchant la même riviere, & une autre petite, qui la séparent de la province de Cambridge; au nord les deux rivieres de Litll Ouse (la petite Ouse) & de Waveney, qui, sortant près l'une de l'autre, tiennent une course toute opposée, l'une à l'occident, l'autre à l'orient, & la séparent du duché de Norfolk. Cette province fait un carré long, qui finit par un cone. Elle a vingt-cinq milles dans sa plus grande largeur du nord au sud, quarante-cinq de long de l'orient à l'occident, & cent quarante de circuit. Les anciens Icéniens habitoient cette province, & celle de Norfolk & de Cambridge. Les Saxons firent un royaume de tout cela, auquel ils donnerent le nom d'Eft-Angles. On compte dans la province de Suffolk vingt deux hundreds ou centaines, vingt-huit, tant villes que bourgs à marché, sept châteaux & cinq cents soixante quinze paroisses. Elle comprend près d'un million d'arpens de terre, & trente-quatre mille quatre cents vingt-deux maisons, entre lesquelles il y en a plusieurs magnifiques, dans les campagnes qui appartiennent à divers seigneurs, comme Broinehall ou Broomhall, & Culford-hall, Denham-hall, Townsend, Tostock, Grey, Sudbornhall & Sohemlodge, Eustondhall, Brightwel. Il s'y trouve sept villes ou bourgs à marché qui ont droit de députer au parlement. L'air de la province elt fort doux, fort fain, & paffe même pour l'un des meilleurs d'Angleterre, fur-tout aux environs de Bury; c'est pourquoi les médecins de Londres ordonnent à leurs malades, attaqués du poumon, d'aller respirer l'air de cette province pour y rétablir leur santé. Le terroir est trèsfertile, étant pour la plupart d'argile & de marne. On y fait le meilleur beurre d'Angleterre, & d'excellens froma. ges: en un mot, il n'y manque rien de ce qui est nécessaire à la vie. En 1557, comme l'Angleterre souffroit une grande difette, & une extraordinaire cherté de vivres, on vit croître inopinément des pois, sans culture, sur les rochers qui font le long de l'Océan, entre Oreford & Albo. rough; & ce qu'ily a de plus merveilleux, l'on y en trouva une si grande quantité, qu'on en recueillit plus de cent mefures à l'entrée de l'automne, & les fleurs qui restoient, sembloient en promettre encore autant. Si le fait est, on ne fauroient nier que ce ne fut un effet de la providence, puisqu'enfuite de cette récolte inesperée, on vit baisser le prix des denrées. Les seigneurs qui portent le titre de co comres de Suffolk, font de la maison des Howards, descendus de Thomas Howard, second fils du duc de Norfolk, honoré de cette dignité par le roi Jacques I, il y a environ un fiécle. Il y a dans cette province beaucoup de manufactures de draps & de toiles. Les villes ou bourgs où l'on tient marché sont : * IPSWICH, la capitale, Ixworth, * S. Edmondbury, * Dunwich, Fildeston, Brandon, * Etat préf. de La Gr. Bret. Délices de la Gr. Bret. SUFICULA, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacene. Privatianus son évêque, assista au concile tenu sous saint Cyprien l'an 255. Ne feroit-ce pas le même siége que celui de Sufis ou à Sufibus ? C'est la même province: on peut avoir mis Privatus pour Privatianus. Le concile auquel on dit qu'ont assisté ces deux évêques est le même. Cependant le pere Hardouin les diftingue. SUFIS OU SUFIBUS, fiége épiscopal d'Afrique, dans la Byzacene. Privatus qualifié episcopus à Sufibus, fouscrivit au concile tenu fous faint Cyprien. * Hardouin, Collect. conc. t. 1, p. 166. SUGABARRITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Mauritanie Césariense, selon la notice des évêchés de cette province. Dans la conférence de Carthage, n°. 135, Maximianus est dit episcopus plebis Sugabbarritana. Ce siege est le municipium Sugabarritanum d'Ammien Marcellin, & la ville Zuchabari de Ptolomée. 1. SUGAMBRI, peuples de l'Inde, selon Justin, 1. 12, c. 9, qui les met au nombre de ceux que subjugua Alexandre le Grand. Mais il y a apparence que cet endroit de Juttin est peu correct, car les peuples qu'il nomme Ambri & Sugambri, sont nommés par Arrien & par Quinte-Curse Malli & Oxydraca. 2. SUGAMBRI. Voyez SICAMBRI. SUGDA. Voyez PHULA. 1. SUGDIA, fiége archiepiscopal, dans la Mæsie, connu par les sanctions des pontifes orientaux, & par Curopalate. * Ortel. Thef. 2. SUGDIA. Voyez SOGDIANA. SUGDIANA. Voyez SOGDIANA. SUGDII MONTES, montagnes de la Sogdiane : Prolomée, 1.6, c. 12, dit qu'elles s'étendent entre deux fleuves. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Sogdii pour Sugdii. SUGDIUS. Voyez TAURUS. SUGEN, ville de la Chine, dans la province de Quangsi, au département de Kingyuen, troisieme métropole de la province. Elle est de 10d 21' plus occidentale que Pekin, sous les 25t s' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SUGGITANUS, siége épiscopal d'Afrique, dans la Numidie, selon la notice d'Afrique, où il est fait mention de Victor Suggitanus. * Hardouin, Collect conc. t. 2, p. 870. SUGULMESSE OU SEGELMESSE, province d'Afrique, dans la Barbarie, au Biledulgerid. Elle est bornée par la province de Dara au couchant, celle de Retel au levant, le Zaara au midi, & les montagnes du grand Atlas au septentrion. Elle prend son nom de sa capitale, & est arroséo de la riviere de Zis. La longueur de ce pays est de plus de quarante lieues. Ceux qui l'habitent sont des Bérebéres, qu'on appelle Xenetes, Zinagiens, Haoares, sur la frontiere des Morabitains ou Almoravides. Cet état avoit autrefois un prince particulier. Les Almoravides le conquirent, & ensuite les Almohades, puis les Benimerini, sous lesquels ces peuples s'étant révoltés, leur Seigneur, nommé Joseph, fut tué, & leur capitale fut ruinée, avec tout ce qu'il y avoit de plus considérable dans la province. Quelques-uns attribuent la fondation de cette capitale à un capitaine Romain, qui venant de la Mauritanie conquit toute la Numidie, jusqu'à la ville de Messe, & bâtit celle de Sugulmesse, à l'endroit où la riviere de Zis entre dans cette province. Il la nomma Sigillum Messe, comme qui diroit le sceau de la victoire. Quelques uns disent qu'Alexandre le Grand bâtit cette place pour mettre les malades de son armée: mais on fait qu'il n'a jamais passe en Afrique, au-delà du lieu où étoit l'oracle d'Amnon. La ville de Sugulmesse est dans une plaine, sur le bord de la riviere, & on voit encore les vestiges de ses murailles, qui étoient hautes & belles. Elle appartenoit aux Zenetes, avant que Joseph-Abu-Techifien la conquit. C'étoit une ville très-peuplée, où abordoient beaucoup de marchands de la Barbarie, & du pays des Négres. Elle étoit embellie de plusieurs temples, palais & colleges, & avoit grand nombre de fontaines, qu'on élevoit de la riviere par des roues, & qui se déchargeoient dans des réservoirs fort hauts, d'où elle se répandoient par toute la ville. Les peuples de la province s'étant ralliés après la destruction de Sugulmesse, bâtirent quelques forteresses, entr'autres Tenequent, Tebuaçant, Mamuin, & s'y retirerent. Il y a dans chacune un chef de parti qui y commande. Les habitans sont perpétuellement en querelles les uns avec les autres. Ils rompent les canaux & les machines dont ils arrosent leurs terres avec beaucoup de travail & de dépense, coupent les arbres par le pied, & s'entrepillent à la faveur des Arabes. Ces seigneurs battoient monnoie d'or & d'argent; les doublons étoient de bas or, & la monnoie étoit d'argent fin. Ce qui s'en tiroit étoit pour le seigneur, aussi bien qu'une partie du revenu, avec le tribut qu'on faisoit aux Juifs; mais la douane étoit pour les Arabes, qui couroient jusqu'aux portes de Garcy 1 kryn, & qui faisoient plus de fix mille chevaux & cinquante mille hommes de pied. Tout est présentement au chérif, à qui cette contrée appartient. Ce font gens grossiers, à la réserve de quelques riches marchands qui trafiquent au pays des Négres, & en rapportent de l'or & des esclaves pour des marchandises de Barbarie. Leur principale nourriture est de dattes & un peu de bled. Il y a plusieurs grands villages, où il y a quantité de scorpions; mais on n'y voit point de puces. La chaleur est si grande l'été, que les habitans ont toujours les yeux enflés. Quand la riviere tarit ils n'ont pour boire que de l'eau salée de certains puits. Ces peuples étant de concert firent une cloture de plus de trente lieues autour de leur état, pour arrêter les courses de la cavalerie, ce qui les rendit libres, tant qu'il demeurerent bien unis; mais leur désunion recommença, on laissa ruiner cette cloture: les Arabes y entrerent & s'emparerent du pays. * Marmol, Descript. de l'Afrique, t. 3, c. 22 & 23. SÚHALI, village de l'Inde orientale, à deux lieues de la ville de Surate, à laquelle il sert de havre. Les navires y déchargent leurs marchandises, & on les porte par terre de là à Surate. L'entrée de ce havre n'est pas bien large, & à la haute marée on n'y trouve que sept brasses d'eau, & cinq seulement à la basse. Le havre même n'a que cinq cents pas de large devant le village, & le fond de sable, & la plupart des bancs demeurent découverts & fecs au reflux, & font tellement escarpés, que la seconde y est entierement inutile. On y est à couvert de tous les vents, à la réserve de celui du sud-ouest; mais depuis le mois de mai jusqu'en septembre on est obligé de quitter cette côte, à cause des vents & des orages mêlés d'éclairs, & de tonneres effroyables qui y regnent. * Mandesto, Voyage des Indes, 1. 1. Tavernier, Voyage des Indes. SUHI, DI, BASA. Ce sont trois petites isles, qu'on trouve à trois lieues ou environ au nord-ouest de celle d'Asturi, dans l'Euripe ou golfe de Négrepont, entre lesquelles trois isles, les galeres & les petits bâtimens peuvent commodément donner fond, y ayant beaucoup d'eau & de profondeur. * Dapper, Descript. de l'Archipel, P. 339. L SUHOEI, ville de la Chine, dans la province de Quangtung, au département de Chaoking, sixiéme métropole de la province. Elle est de 4d 40' plus occidentale que Pekin, sous les 23d 45' de latitude septentrionale. Atlas Sinenfis. * Pline, 1.3, c. 14. Ils habitoient, à ce que croit Cluvier, Ital. l. 2, p. 617, le quartier où est aujourd'hui Sigello, aux confins de la Marche d'Ancone. SUILLI-EN-DUCHÉ, paroisse de France, dans la Bourgogne, recette d'Autun. La situation en est fort belle. Il y a une petite riviere & un pont. C'est pays de plaines & de vignes; les hameaux qui en dépendent sont Vesvrote, Morlensei, Grosno & Boutan. SUILLI-EN-ROYAUTÉ, paroisse de France dans la Bourgogne, recette de Châlon, Elle est auprès d'une montagne, sur la riviere de Grison. SUILSKERAYA, isle de la mer d'Ecosse, & l'une des Hebrides ou Westernes, à l'occident de Rona. Suilskeraya est une petite isle déserte, ou plutôt un rocher stérile, qui peut avoir mille pas de longueur. Les habitans de Lewis y vont tous les ans passer huit jours à la chasse d'une espece d'oiseaux rares, qu'on ne voit que là, & qu'ils nomment dans leur langue Colca. Ils font un peu plus gros qu'une oye, & leurs plumes n'ont aucun tuyau, ce n'est qu'un duvet moû & doux attaché à leur peau. Ce duvet leur tombe quand ils ont élevé leurs petits; & ils vont se jetter dans la mer, pour ne plus paroître jusqu'au printems suivant. * Délices de la Grande Bretagne, p. 1443. SUIN, paroisse de France, dans la Bourgogne, recette de Charolles. Ce lieu est situé dans les bois. Il fait partie du pays de montagnes. Vaux, Tiller, Charantigny, Vauzelle, Ruére & Monts, partie en Mâconnois, en dépendent. Selon le Bœuf ce village s'appelloit autrefois Pseudunum. Saint-Florentin & Saint-Hilier y faifoient leur demeure. SUINIBROD, ville de Boheme. Voyez NYMBOURG. 1. SUINING, cité de la Chine, dans la province de Suchuen, au département de Tangchuen, premiere grande cité de la province. Elle est de 11d 26' plus occidentale que Pekin, sous les 30d so' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. 2. SUINING, cité de la Chine, dans la province de Huquang, au département de Chingchieu, premiere grande cité de la province. Elle est de 7 o' plus occidentale que Pekin, sous les 27d 35' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SUINUM, fleuve d'Italie, dans le Picenum, selon Pline, 1.3, c. 13. Mais le pere Hardouin a trouvé que ce passage étoit corrompu dans Pline, où au lieu de Flumina Albulates, Suinum Helvinum quo finitur Preputiana Recrits, Flumen Albula, Tervium, quo finitur, &c. SUI, ville de la Chine, dans la province de Hu-gio, & Picentium incipit, il lit avec les meilleurs manusquang, au département de Tegan, quatriéme métropole de la province. Elle est de 4d 25 plus occidentale que Pekin, sous les 324 5' de latitude septentrionale. La ville de Sui est défendue par une forteresse. * Atlas Si. nenlis. SUIATSKI, felon Olearius, voyage de Moscovie, & SWIATZK, felon de l'Isle, ville de l'Empire Russien, au royaume de Cazan, à la gauche du Volga, entre Cokchaga & Cazan. Cette petite ville, située sur une colline trèsagréable, a un château & quelques églises bâties de pierres. Tous ses autres bâtimens sont de bois, aussi bien que ses tours & ses remparts. SUICHANG, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Chucheu, septiéme métropole de la province. Elle est de 2d 6' plus orientale que Pekin, sous les 27d 52' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SUIDIADA, contrée de l'Asie, & arrosée par le fleuve Oxus, selon Tzetzés, Chilliad. 8, no 224. Cette circonstance fait voir que ce mot Suidiada est corrompu de Sugdiana; car c'est dans la Sogdiane que coule le fleuve Oxus, & le même auteur met le fleuve Oxus chez les Sugdii, habitans de la Sogdiane. SUIGAN, ville de la Chine, dans la province de Chekiang, au département de Niencheu, quatriéme métropole de la province. Elle est de 1d 28 plus orientale que Pekin, sous les 29d 28' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SUIKI, ville de la Chine, dans la province de Quangtung, au département de Luicheu, neuviéme métropole de la province. Elle est de 6o 20' plus occidentale que Pekin, sous les 22d 18' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SUILLATES, peuples d'Italie, dans l'Umbrie, felon SUIONES, peuples septentrionaux, dont parle Tacite, Germ. c. 16. Après avoir décrit la côte de la mer Suévique, aujourd'hui la mer Baltique, il fait mention des Suions; Suionum, dit-il, hinc civitates, ipso in Oceano; par le mot civitates il faut entendre des peuples; & quand il dit ipfo in Oceano, cela signifie dans une isle de l'Océan, savoir la Scandie ou Scandinavie, que les anciens ont prise pour une ifle, quoique ce ne soit qu'une péninsule. C'est là qu'habitoient les Suions, partagés en divers peuples ou cités. Dans un autre endroit Tacite, c. 45, donne les Suions pour voisins des Sitons, Suionibus Sitonum gentes conti nuantur. SUIPING, ville de la Chine, dans la province de Honan, au département d'Iuning, huitiéme métropole de la province. Elle est de 3d 16 plus occidentale que Pekin, sous les 34d 3' de latitude septentrionale. * Atlas Sinenfis. SUIPPE, riviere de France, dans la Champagne, élec tion de Rheims. Elle prend sa source aux confins de l'élection de Châlons & de l'Argone, près de Somme Suippe, d'où coulant vers le nord occidental, elle arrose Suippe la Longue, grand Saint-Hilier, Auberive, petit Saint-Hilier, Pont Faverge, Warmeriville, Boul, après quoi elle va se perdre dans l'Aisne, à la gauche, entre Neuchâtel & Rouci. * De l'Ifle, Atlas. SUIPPE LA LONGUE, bourg de France, dans la Champagne, élection de Rheims, au bord de la Suippe qui lui donne fon nom. Ce bourg situé sur la route de Sainte-Menehould à Rheims, à une lieue au-dessous de la source de la Suippe, a plusieurs métiers de drapperie. SUISMONTIUM, montagne de la Ligurie. Tite-Live, 139, 2, & l. 40, c. 41, la joint avec celle de Balista, Treciij |