Images de page
PDF
ePub
[merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

1. SYME, ifle d'Asie, dans la mer Carpathienne, sur la côte de la Doride. Strabon, 1. 14, & Ptolomée, 1.5, 6. 2, la placent entre Cnide & Loryma. Pline, 1.5, c. 31, qui donne des distances moins précises, la met entre Rhodes & Cnide. Thucydide parle de cette isle au livre huitiéme, c. 18, & dit, entr'autres chofes, qu'Astioque, amiral des Lacédémoniens, dressa dans Syme un trophée, à l'occasion de la victoire qu'il avoit remportée sur la flotte des Athéniens. Cette isle donna fon nom à la mer voisine, qui est appellée Symanum ou Symenum Mare. L'ifle de Syme, selon Etienne le géographe, avoit pris son nom de Syme, fille de Jalysus. Il ajoute qu'anciennement elle avoit été appellée Metapontis, & ensuite Aegle.

2. SYME. Etienne le géographe, & Euftathe, mettent une ville de ce nom dans l'isle de Syme.

3. SYME. On appella ainsi anciennement l'isle de Naxos, selon Diodore de Sicile. Voyez NAXOS.

SYMES, montagne située au voisinage du Pont-Euxin, selon Orphée, in Argonaut. cite par Ortelius, qui juge qu'elle devoit être aux environs de la Colchide. Il ajoute que l'interpréte latin écrit Symuş, au lieu de Sy

mes.

SYMETUS, SYMATHUS OU TIMETHUS. Voyez TIME

THUS.

SYMITHA, ville de la Mauritanie Césariense: Prolomée, 44, 6.2, la marque dans les terres. Voyez SIMIT

TENSIS.

SYMPALLETEUS. Diogène Laërce, in Zenone, appelle ainsi un certain Mecithus, du lieu de sa naissance. Voyez SYPALETTUS.

SYMPHORIUM, lieu fortifié quelque part dans la Syrie, selon Dion Caffius, 1. 37.

SYMPSEGADES. Voyez CYANÉES.

SYNA JUDÆORUM, ville d'Asie, dans l'Osroène. Il en est parlé dans la notice des dignités de l'Empire. Ortélius la prend pour la ville Sinna de Ptolomée. Voyez SYNNA.

SYNACA, lieux couverts de montagnes, selon Appien, in Parthic. cité par Ortélius.

SYNADA. Voyez SYNGARA & SYNNADA.
SYNAGELA. Voyez SUAGELA.

SYNANGUS, ville de Phénicie, selon Etienne le géographe, qui cite Hérodote.

SYNATHA. Dorothée nomme ainsi la patrie du prophéte Azarias.

SYANUS, ville de la grande Phrygie: Ptolomée, 1. 5, c. 2, la marque près de Dorylaum, aux confins de la petite Phrygie. C'est la ville Simau de Leunclavius.

SYNCERIUM, lieu d'Italie. Denys d'Halicarnaffe, 1.5, c. 20, dit que, sous le consulat de P. Valerius & de Spurius Lucretius, les troupes romaines furent envoyées en garnison dans ce lieu, pour mettre à couvert une forteresse située sur les frontieres des Latins & des Herniques, dont on appréhendoit les mouvemens. Gelenius, dans sa

SYNEPHIUM, ville de la Cilicie. Cédrène & Glycas disent que l'empereur Phocas s'empara de cette ville. SYNEUS. Voyez MELANI.

SYNGAMBRI, Voyez SICAMBRI.

SYNHIETÆ, peuples de la Sarmatiatique, selon Pline, l. 6, c. 7, dont quelques exemplaires lisent SYN

THIETA.

SYNICENSIS, siége épiscopal d'Afrique. S. Auguftin, de Civit. Dei, 1. 22, c. 8. & Jonas d'Orléans, 1.3, en font mention. C'étoit une bourgade voisine d'Hippone Royale, & apparemment le même siége qu'on trouve ailleurs appellé SINITENSIS. Voyez ce mot.

SYNNA OU SYNNAS. Voyez SYNNADA.

SYNNADA, orum, ville de la grande Phrygie, & voisine de celle de Docimia ou Docimeum. Elle n'étoit pas grande, du tems de Strabon, 1. 12, qui, en parlant de cette ville, dit, Πόλις & μεγάλη, non magna urbs. Il ajoute que le marbre de Synnada, Marmor Synnadicum, étoit en grande réputation. Tite-Live & Ptolomée écrivent aussi Synnada, au nombre plurier; on pourroit en dire de même des notices ecclésiastiques, de Tzetzès sur Hésiode & d'Eusébe dans son histoire ecclésiastique; si ce n'est qu'ils écrivent ce mot avec une seule n. Etienne le géographe rapporte qu'on disoit qu'Acamas, errant après la guerre de Troye, arriva dans la Phrygie; qu'y ayant trouvé le prince du pays affiégé par les ennemis, il lui donna du secours, & devint maître d'une contrée où il bâtit une ville. Il ajoute qu'Acamas, pour peupler sa ville, rassembla plusieurs Macédoniens venus de Gréce, & qui s'étoient établis en Afie ; & que de ces gens ramallés pour demeurer en un même lieu, on donne d'abord à la ville le nom de Synaa, que dans la suite les habitans du voisinage corrompirent en celui de Synnada: auffi trouve-t-on le mot ΣΥΝΝΑΔΕΩΝ fur plusieurs médailles anciennes, & KEΙΟΝΑΣ ΣΥΝΝΑΔΙΟΥΣ Columnas Synnadias, sur les marbres d'Arundel. Ce ne sont pas là les seules formes sous lesquelles se trouve le nom de cette ville. Plusieurs auteurs écrivent Synnas, adis. De ce nombre est Martial, 1. 9, épigr. 76.

De marmore omni, quod Carystos invenit,

Quod Phrygia Synnas, Afra quod Nomas mittit.

Prudence, Adv. Symmach. 1. 2, v. 246, fuit la même ortographe:

Et qua faxa Paros secat, & qua Punica rupes,
Qua viridis Lacedemon habet, maculosaque Synnas.

Stace, l. 1 Silvar. Carm., v.36, dit aussi :

Sola nitet flavis Nomadum accisa metallis
Purpura, fola cavo Phrygia quam Synnados antro
Ipse cruentavit maculis lucentibus Atys.

traduction, au lieu de Syncerium lit Sinquirium ; & Xylan- Et au 1. 2. Carm. 2, 1.87.
der croit que c'est la même place qui est nommée Signia

par Plutarque, in Poplicola, dont le texte grec porte
Σιγλουρία, Sigluria, au lieu de Signia.

SYNDICUS, ville voisine de la Scythie. Etienne le
géographe, qui lui donne un port, dit que quelques-uns
la nomment Gorgipen. Voyez SINDI.

SYNDER HERRET, & NORDER-HERRET. Ce sont les noms de deux territoires du Jutland septentrional, au diocèse d'Albourg, & qui composent l'isle de Mors, située dans le golfe de Lym. Ces deux territoires font chacun une moitié de l'isle. Synder-Herret est au midi, & NorderHerret au nord. Dans le premier on remarque la petite ville de Nykioping & le bourg de Lynsloot. Il n'y a aucun lieu considérable dans Norder-Herret. * De l'Isle, Atlas.

:

[blocks in formation]

Synnade quod mæsta Phrygia fodere secures
Per Cybeles lugentis agros.

Ces témoignages nous font voir que la ville de Synnada fournissoit un marbre précieux & tacheté. Ce marbre étoit blanc avec des taches rouges, ou couleur de pourpre, comme le remarque Pline, 1.35, c. 1, qui aul.5,0.29, écrit SYNNADA, da, & donne cette ville pour le lieu où se faifoient les assemblées générales de la province. Si cela est, il falloit que quoique petite, elle fut considérable; car les Romains ne mettoient les tribunaux que dans des villes de quelque importance. Dans la suite on voit Synnada, capitale de la Phrygie salutaire, & métropole de la province. :

:

SYNNAS. Voyez SYNNADA. SYNOPE. Voyez SINUESSA & MYRMIDON. SYNOPHRIS, ville dont il est parlé dans la vie de S. Théodore Archimandrite, & où il est dit que les Barbares la ruinerent. J'ignore, dit Ortelius, Thes. la situation de cette ville.

SYNOPOLIS, fiége épiscopal d'Asie, dans la Cilicie, sous la métropole de Seleucie.

SYNORMADES, nem qu'Eratosthène donne aux ifles

Cyanées. * Ifacus in Lycophr.

Tome Ve

Aaaaa

[ocr errors]

SYOPII, peuples qu'Etienne le géographe semble mettre dans l'Illyrie, puisqu'il les dit voisins des Liburniens & des Hythmites. Il cite l'Europe d'Hécatée.

SYPA, fleuve de l'Inde, au-delà du Gange. Son embouchure est marquée par Ptolomée, 1.7, 6.2, sur la côte du golfe Sabaracus, au pays des Bysingétes Anthropophages, entre Babyfinga & Baraba. Ce fleuve est appellé Befinge dans le manuscrit de la biblotheque palatine.

SYPALETTUS, Municipe de l'Attique, dans la tribu Cécropide, felon Etienne le géographe & Hesyche. Je crois, dit Ortelius, que c'est la même chose que Sympalletus ou Sympalletum. Voyez SYMPALLETEUS.

SYPETES. Voyez USIPETES.

SYPHANTO, SIPHANTO, OU SIFANTO, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades, anciennement SIPHNUS. Voyez ce mot. Cette ifle a environ quinze lieues de tour : c'est un beau pays, dont le climat est fort doux : on y voit quantité de sources d'une eau très-claire. On y trouve beaucoup d'oliviers, dont on tire des huiles admirables. Le vin, le bled, les légumes, les fruits, les capres & le coton y abondent : les limoniers, les orangers & les autres arbres de cette nature y seroient plus communs, si on s'appliquoit à les cultiver. Il paroît que cette isle étoit autrefois d'un grand revenu. On montre encore aujourd'hui plusieurs longs fouterreins, & on prétend qu'anciennement on en tiroit beaucoup d'or & d'argent: on y voit en effet comme des restes de fourneaux, où il est à croire qu'on épuroit les métaux. M. Guyon, consul de la nation françoise, a assuré que dans la derniere guerre, un Vénitien, habille chymiste, vint en faire l'épreuve fur les lieux, & que fur quatre-vingts livres de mine, il lui vit tirer dix-huit livres de très-bon argent. Les peuples de Syphanto sont humains, affables & laborieux. Ils parlent un grec fort doux, & un peu moins corrompu, que celui des autres infulaires. Toutes leurs habitations consistent en un gros bourg fermé de murailles, qu'ils qualifient de château, & en huit gros villages, où l'on compte environ fix mille ames. Les toiles de coton & la poterie font tout leur commerce. C'est à Syphanto que l'évêque grec fait sa résidence; son diocèse comprend encore huit autres ifles: Sespho, Micony, Amourgo, Nio; Stampalia, Naphy, Sichyno & Policandro. Il y a dans l'isle quarante-cinq églises paroissiales, & chacune est desservie par son papas particulier. Outre ces paroisses, on y voit un grand nombre de chapelles répandues fur les collines & dans les campagnes; elles font propres, & font de loin un très-bel aspect. Aux fêtes des faints, dont elles portent le nom, on y célébre le saint facrifice de la messe, & cette dévotion y attirent beaucoup de peuples. Cette ifle a encore cinq monastères, trois d'hommes, & deux de filles. Le plus considérable est placé au centre de l'isle: il est bien bâti, & fon église, qui est dédiée à Notre-Dame, est fort propre. Il est habité par douze caloyers : il est dédié à faint Elie, & est placé fur la cime d'une montagne fort élevée. Le troisiéme est abandonné, parce qu'il est il eft fans revenu. Les deux monastères de filles sont autli à la campagne. Il y a trente de ces fortes de religieuses dans l'un, & vingt dans l'autre : elles sont toutes d'un âge fort avancé, & ne subsistent que de leur travail : les gens de dehors ont la liberté d'entrer chez elles, & d'en fortir quand bon leur semble. Cependant quoique leurs monastères foient fans clôture, on n'a jamais oui dire qu'elles ayent reçu la moindre insulte depuis leur établissement. Les infidéles ont ici un extrême respect pour les endroits où habitent les femmes, & ce seroit parmi eux un crime énorme que de rien faire, qui fut contre la bienséance, Le rit latin eft fort tombé à Siphanto; il n'y en a que deux petites églises: l'une dans le château, dédiée à saint Antoine, & desservie par un vicaire, qui releve de l'évêque latin de Milo; l'autre, qui est à la campagne, & qui est dédiée à la sainte Vierge. On ne trouve dans l'isle que fix familles latines, encore y font-elles venues d'ailleurs. Il n'en étoit pas ainsi autrefois le rit latin y florifsoit: la famille des Gozadini, qui commandoit le pays, étoit toute latine; mais depuis l'invasion des Turcs, leurs descendans, comme ceux de beaucoup d'autres familles, ont peu à peu dégénéré, & font maintenant tous Grecs. * Lettres édifiantes, t. 10, p. 329, & fuiv.

SYPHÆUM, ville d'Italie, au pays des Brutiens. TiteLive, 1. 30, c. 19, la compte au nombre des villes, qui, lassées de la guerre punique, se jetterent entre les bras du

conful C. Servilius. Gabriel Barri juge que la ville de Summuranum, dont parle l'itinéraire d'Antonin, s'éleva sur les ruines de Siphaum. Voyez SUMMURANUM.

SYPICIUS OU SUPICIUS PORTUS, port de l'isle de Sardaigne. Ptolomée, L. 3, c. 3, le marque sur la côte orientale, entre les embouchures des fleuves Caprus & Ca drus.

[ocr errors]

SYPILUS OU SIPYLUS, montagne de l'Asse mineure dans la Phrygie. De Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 195, qui a eu la curiofité de visiter cette montagne, nous en a donné la description qui fuit. La grande plaine de Magnésie, dit il, est bornée au sud par le mont Sypilus; & cette montagne, quoique fort étendue de l'est à l'ouest, paroît beaucoup moins haute que le mont Olympe. Le plus haut sommet du Sypilus reste au sud est de Magnésie ; & le côté du nord est tout escarpé. Du haut de cette montagne, la plaine paroît admirable, & l'on découvre avec plaifir tout le cours de la riviere. Plutarque dit que le mont Sypilus s'appelloit la montagne de la Foudre, parce qu'il y tonnoit plus souvent que sur les autres, qui sont aux environs. C'est apparemment pour cela qu'on a frappé à Magnésie des médailles de Marc-Auréle, du vieux Philippe d'Herennia & d'Etruscilla, dont les revers représentent Jupiter armé de sa foudre. La déesle Sypilène avoit pris son nom de cette montagne, ou, pour mieux dire, Cybèle, la mere des dieux, avoit été nommée Sypilène, parce qu'on la révéroit d'une maniere particuliere dans le mont Sypilus; ainsi il n'est pas furprenant qu'on voye tant de médailles de Magnésie aux revers desquelles cette déesse est représentée tantôt sur le frontispice d'un temple à quatre colonnes, tantôt dans un char. On juroit même dans les affaires les plus importantes, par la déesse du mont Sypilus, comme il paroît par ce précieux marbre d'Oxford, où est gravée la ligne de Smyrne & de Magnésie, sur le Méandre, en faveur du roi Seleucus Callinicus.

SYPONTUM. Voyez SIPONTUM.

SYR, forteresse des Indes, dans les états du Mogol, au royaume de Brampour. C'est la principale forteresle de ce royaume, & elle passe pour imprenable. Elle est située sur une haute montagne, dont le tour est de cinq lieues, & elle a trois enceintes de murailles, faites de maniere que de l'une on peut secourir les deux autres. Il y a une fontaine d'eau vive. Le roi du pays, nommé Miram, ayant été attaqué par le Mogol, lui abandonna sa capitale, & se retira dans la forteresse de Syr, qui étoit alors pourvue de toutes les choses nécessaires pour faire subsister, pendant plusieurs années, soixante mille hommes qui étoient dedans. Il y avoit trois mille canons, dont la plupart étoient si gros, que les coups sembloient autant d'éclats de tonnerre. Le gouverneur du royaume, abyflin de nation, & capitaine expérimenté, y étoit avec sept autres, dont la valeur étoit connue ; & le roi Miram avoit avec lui sept princes, dont chacun portoit aussi le titre de roi. Quoique le Mogol tint cette place affiégée avec une armée de deux cents mille hommes, il n'auroit pû s'en rendre maître, s'il n'eut pas trouvé moyen d'en faire fortir Miram sur sa parole, & de gagner ceux qui la défendoient, à l'exception du gouverneur abyffin, qui s'étrangla. Le Mogol retint Miram, qu'il emmena, ainsi que les autres princes, qui lui furent tous livrés, & à qui il donna des penfions, aussi-bien qu'au roi Miram. Ce fut ainsi que le royaume de Brampour passa sous l'obéissance du Mogol. * Davity, Etats du grand Mogol.

SYRA, SYRIA, & SYROS, ifle de l'Archipel, & l'une des Cyclades. Strabon, 1. 10, p. 487, la décrit immédiatement après l'isle de Paros, dont elle est voisine. Pline, 1.4, c. 12, parle auffi de cette ille, que Suidas nomme Syra, & qu'il place près de Delos. Dans Homére, Odys. O. v. 402, elle est appellée zopla, Syria:

Νῆσός τὶς Συρίη κικλήςκεται (εἴσε ακύεις)
Ορτυγίῆς κατύπερθεν.

SYRACENE. Voyez SIBACENA & SICHRACINA,
SYRACOLLA. Voyez SIRACELLA..

SYRACUSE, ville de Sicile, sur la côte orientale de l'isfle, dans le val de Noto, cette ville autrefois très-grande & très-puiffante, & la capitale de l'ifle, est connue de presque tous les auteurs anciens, qui la nomment, Συρακέσα SYRACUSA. Quelques unes écrivent Συρακέση, οι Συρακέσα, Siracusa, & Diodore de Sicile, l. 14. eft de ce nom

bre. Elle conserve son ancien nom, un peu corrompu; car les Siciliens l'appellent présentement Saragusa ou Saragofa, & les François Syracuse. Les auteurs Grecs nomment les habitans Συρακόσιοι, & les Latins les appellent Syracufii, & Syracufani. Cependant sur les médailles anciennes on lit Συρακόσιοι, Siracofii, ce qui est un dialecte différent; on lit Συρακόσας, Syracosas, dans Pindare, Pythior. Oda 2. * Cluver. Sicil. ant. l. 1, c. 12.

Thucydide nous apprend que l'année d'après la fondation de Naxe, dans la même isle, Archias, Corinthien, l'un des Héraclides, partit de Corinthe, & fonda Syracuse, après avoir chatlé les Siliciens de l'isle où il la bâtir. Or comme la ville de Naxe, ou Naxus, fut bâtie, selon Diodore de Sicile, la premiere année de la onziéme olympiade, & quatre cents quarante-huit ans après la guerre de Troye, il s'enfuit que l'époque de la fondation de Syracuse doit être placée à la seconde année de la même olympiade, & à la quatre cents quarante huitiéme année depuis la guerre de Troye. Si nous en croyons Strabon, 1.6, p. 269, Archias, averti par l'oracle de Delphes de choisir la santé, ou les richesses, préféra les richesses, & patsa en Sicile, où il fonda la ville de Syracuse; aufsi les habitans de cette ville devinrent si opulens, que quand on parloit d'un homme extrêmement riche, on disoit qu'il ne possédoit pas la dixiéme partie du bien d'un habitant de Syracuse. La fertilité du pays, & la commodité de ses ports, furent, selon le même auteur, p. 270, les sources de l'accroissement de cette ville, dont les citoyens, quoique soumis eux-mêmes à des tyrans, devenoient les maîtres des autres peuples; & lorsqu'ils eurent recouvré leur liberté, ils délivrerent les autres nations du joug des Barbares: de là vient que les Syracufains furent tantôt appellés les princes, tantôt les rois, tantôt les tyrans de la Sicile. Plutarque, in Marcello, & Tite-Live, 125, remarquent qu'après que les Romains, sous la conduite de Marcellus, eurent prisla ville de Syracuse, ils y trouverent autant de richesses que dans Carthage.

[ocr errors]

On voit dans Cicéron, in Verrem, l. 4, une magnifique description de la ville & des ports de Syracufe. >> Elle est, >> dit-il, dans une situation également forte & agréable: on >> y peut aborder de toutes parts, soit par terre, soit par >>> mer: elle a des ports comme renfermés dans ses murail>> les, pour ainsi dire sous ses yeux ; & ces ports, qui ont des >> entrées différentes, ont une issue commune, où ils se joi>> gnent ensemble. Par la jonction de ces ports, la partie de >> Syracuse, à laquelle on donne le nom d'ifle, & qui est sé>> parée du reste par un petit bras de mer, y est jointe par un >>> pont, & ne fait qu'un même corps. Cette ville est si vaste, qu'on peut la dire composée de quatre grandes villes, >> dont l'une est celle que j'ai dit être appellée l'isle, qui >> ceinte de deux ports, s'avance à l'entrée de l'un & de l'au>>> tre. On y voit le palais où logeoit le roi Hiéron, & dont >> se servent les préteurs. Il y a dans cette ville plusieurs tem>> ples; mais celui de Diane, & celui de Minerve, l'empor>> tent sur les autres. A l'extrémité de cette ifle est une fon>> taine d'eau douce, appellée Aréthuse, d'une grandeur >> surprenante, abondante en poissons, & qui seroit cou>> verte des eaux de la mer, sans une muraille, ou une di>> gue de pierre. La seconde ville, qu'on voit à Syracuse, est » Acradina, où il y a une place publique d'une très grande >> étendue, de très beaux portiques, un prytanée très-orné, >> un très-grand édifice, où l'on s'assemble pour traiter des >> affaires publiques, & un fort beau temple de Jupiter >> Olympien; les autres parties de la ville sont coupées d'une >> rue large, qui va d'un bout à l'autre, traversée de diver>> les autres rues, bordées des maisons des particuliers. La >> troifiéme ville est Tyche ainsi nommée, à cause d'un an>> cien temple de la Fortune, qu'on y voyoit autrefois. On y trouve un lieu très-vaste pour les exercices du corps, & » plusieurs temples : cette partie de Syracuse est très-peu>> plée. Enfin la quatriéme ville est nommée Neapolis, parce >> qu'elle a été bâtie la praniere: au haut de cette ville >> est un fort grand théâtre; outre cela il y a deux beaux >> temples, l'un de Cerès, l'autre de Proferpine, & la >> statue d'Apollon Temenite, qui est très-belle & très>> grande.

dern.

Telle est la description que Cicéron donne de la ville de Syracufe. Tite-Live, 1. 24 & 25, en décrit la grandeur, la beauté & la force, comme je le dirai plus bas; & Plutarque, in Timoleonte, Pindare, Pyth. Oda 2, Theocrite, Idyll. 16, Silius Italicus, . 14, & Florus, 1. 2, c. 6, font l'éloge de

cette ville. Aufone, dans son poëme des plus illustres villes de l'empire romain, & Silius Italicus, conviennent, avec Cicéron, sur le nombre des villes qui composoient Syracufe; mais Strabon, 1.6, au lieu de quatre villes, en compte cinq, qui étoient, ajoute-t-il, renfermées dans une commune enceinte de cent quatre-vingts stades d'étendue; & Tite Live, Diodore de Sicile, & Plutarque, paroissent être du sentiment de Strabon. Plutarque, in Marcello, nomme Acradina, Ticha, & Neapolis; & dans un autre endroit il nomme Infula & Epipola. Diodore de Sicile, dans le onziéme livre, connoît Achradina, Infula, & Tycha; dans le seiziéme Neapolis & Acradina, & dans le quatorziéme, Epipola; de même que Tite-Live, partie dans le vingt-quatrieme livre, partie dans le vingt-cinquième, nomme Epepola, Acradina, Tycha, Neapolis, Nafsos, qui en grec signifie Isle, prononcé selon le dialecte dorique. On ne peut douter après cela que Syracuse n'ait été composée de cinq villes. Lorsque les Athéniens en formerent le siége, elle étoit composée de l'Isle, l'Achradine & Tyque. Thucydide ne parle que de ces trois parties. On y en ajouta dans la

deux autres

suite, Neapolis & Epipole.

L'Isle située au midi étoit appellée Naffos & Ortygia: elle étoit jointe au continent par un pont. C'est dans cette ifle qu'on bâtit dans la fuite le palais des rois, & la citadelle. Cette partie de la ville étoit très-importante, parce qu'elle pouvoit rendre ceux qui la possédoient maîtres des deux ports qui l'environnent. C'est pour cela que les Romains, quand ils eurent pris Syracuse, ne permirent plus à aucun Syracufain de demeurer dans l'isle. Il y y avoit dans cette isle une fontaine fort célébre, qu'on nommoit Aréthuse. Les poëtes;ont supposé que l'Alphée, fleuve d'Elide, dans le Péloponnése, conduisoit ses eaux à travers, ou fous les hots de la mer, sans jamas s'y mêler, jusqu'à la fontaine d'Aréthuse. C'est ce qui a donné lieu à ces vers de Virgile, Eclog. 10.

Extremum hunc, Arethusa, mihi concede laborem....
Sic tibi, cùm fluctus subterlabêre Sicanos,

Doris amara fuam non intermisceat undam.

Achradine, située entierement sur le bord de la mer, & tournée vers l'orient, étoit, de tous les quartiers de la ville, le plus spacieux, le plus beau & le plus fortifié. * Strabon, 1.6, p. 270.

Tyque, ainsi appellée du temple de la Fortune (Τύχη) qui ornoit cette partie, s'étendoit le long de l'Achradine, au couchant, depuis le septentrion vers le midi. Elle étoit fort habitée. Elle avoit une porte célébre, nommée Hexapyle, qui conduisoit dans la campagne, & elle étoit située au septentrion de la ville.

Epipole étoit une hauteur hors de la ville, & qui la commandoit. Elle étoit située entre Hexapyie & la pointe d'Euriele, vers le septentrion & le couchant. Elle étoit en plusieurs endroits fort escarpée. Lorsque les Athéniens firent le siége de Syracuse, Epipole n'étoit point fermée de murailles: les Syracufains la gardoient, avec un corps de troupes, contre les attaques des ennemis. Euryele étoit l'entrée & le passage qui conduisoit à Epipole. Sur la même hauteur d'Epipole étoit un fort, nommé Labdale. Ce ne fut que long-tems après, sous Denysle Tyran, qu'Epipole fut environnée de murs, & enfermée dans la ville, dont elle fit une cinquième partie, mais peu habitée. On y en avoit déja ajouté une quatrième, appellée Neapolis, c'est-à-dire, Ville neuve, qui couvroit Tyque.

La riviere Anape couloit à une petite demi lieue de la ville. L'espace qui les séparoit, étoit une belle grande prairie, terminée par deux marais, l'un appellé Syraco, qui avoit donné son nom à la ville, & l'autre Lyfimele. Cette riviere alloit se rendre dans le grand port. Près de l'embouchure, vers le midi, étoit une espèce de château appellé Olympie, à cause du temple de Jupiter Olympien, qui y étoit, & où il y avoit de grandes richesses. Il étoit à cinq cents pas de la ville. * Plut. in Dione.

Syracufe, comme nous l'avons vû, avoit deux ports tout près l'un de l'autre, & qui n'étoient séparés que par l'isle, le grand & le petit, appellés autrement Lacus. Selon la description qu'en fait Cicéron, ils étoient, l'un & l'autre, environnés des édifices de la ville. Le grand avoit de circuit un peu plus de cinq mille pas ou de deux lieues. Strabon lui donne quatre-vingts stades, qui feroient le Tome V Aaaaa ij

double de ce qu'il a actuellement d'étendue, preuve certaine qu'il y a faute dans le texte de Strabon. Ce port avoit un golfe appellé Dascon. L'entrée du port n'avoit que cinq cents pas de large. Elle étoit formée d'un côté par la pointe de l'ifle Ortygie, & de l'autre par la petite ifle & par le cap de Plemmyrie, commandé par un château de même nom. Cluvier, p. 167.

Au-dessus de l'Achradine étoit un troisiéme porr, nommé le port de Trogile. Cette ville fut souvent affiégée sans être ✓ prise; mais enfin Marcellus réduifit toute cette ifle sous la puillance du peuple romain, en se rendant maître de Syracuse, malgré tous les efforts du célébre Archimède, qui employoit tout son savoir à défendre sa patrie. Il n'y eut que le trésor des rois de Syracuse qui ne fut point pillé par le foldat. Marcellus le réserva pour être porté à Rome dans le trésor public. * Plut. in Marcello.

S. Paul aborda à Syracuse, en allant à Rome, & y demeura trois jours. De là il alla à Rhége, l'an 61, de l'ére vulgaire. On disoit communément que Syracuse produisoit les meilleurs hommes du monde, quand ils se portoient à la vertu, & les plus méchans, lorsqu'ils s'adonnoient au vice. Les Syracufains étoient voluptueux, & vivoient dans les délices; mais les fâcheux accidens qu'ils effuyerent les remirent dans le devoir. Il étoit défendu aux femmes de porter de l'or & des robes riches, & mêlées de pourpre, à moins qu'elles ne se vouluffent déclarer courtisanes publiques; & les mêmes loix défendoient aux homines d'avoir de semblables ornemens, s'ils ne vouloient paffer pour gens qui servoient à prostituer les femmes. Les Syracufains eurent une chanfon & une danse particuliere de Minerve cuiraffée. Ils avoient des horloges au foleil, qui leur faisoient connoître les heures. A l'égard de leurs funérailles, ce que dit Plutarque de Dion, qui accompagna le corps d'Héraclide à la sépulture, avec toute l'armée qui le suivit, fait juger que la coutume étoit d'enterrer les morts; cependant Diodore de Sicile dit que Hozithemis, envoyé par le roi Démétrius, fit brûler le corps d'Agathocles. Ils pofféderent de grandes richesses, & leurs forces furent confidérables, puisque Gelon, s'étant fait tyran de Syracufe vers l'an 260 de Rome, promit aux Grecs de leur fournir un secours de deux cents galeres de vingt mille hommes, armés de toutes pièces, de deux mille chevaux armés de la même façon, de deux mille armés à la légere, de deux milles archers & de deux mille tireurs de fronde, avec tout le bled qui leur feroit nécessaire durant toute la guerre contre les Perses. Denys eut aufli cinquante gros vailleaux, avec vingt ou trente mille hommes de pieds & mille chevaux. Denis le jeune, son fils, eut quatre cents vaisseaux ou galeres, cent mille hommes de pied & dix mille chevaux. Suivant une loi, ils devoient élire tous les ans un nouveau prêtre de Jupiter, à quoi il faut ajouter une confrairie de ministres de Cerès & de Proserpine. Il y avoit un ferment folemnel à faire pour en pouvoir être. Celui qui devoit jurer entroit dans le Temple des déesses Thesnmosphores, Cerès & Proferpine, & après quelques facrifices, il se revêtoit de la chape de pourpre de Proserpine, & tenant en sa main une torche ardente, il prêtoit le ferment en cet état. Ils faisoient tous les ans une fête, & certains facrifices de petites victimes en particulier; mais publiquement ils plongeoient des taureaux dans le lac voi fin, à l'imitation de ce qu'avoit fait Hercule.

Syracufe fut entre autres la patrie du célébre Archiméde. Lorsque Cicéron étoit questeur, en Sicile, le tombeau d'Archimède y fut découvert, avec une sphere & un cylin dre, qu'on avoit placés dessus. Le célébre Théocrite, poëte grec, né aussi à Syracuse, vivoit à la cour d'Egypte du tems de Ptolomée Philadelphe, qui succéda à son pere vers l'an 285, avant l'ére chrétienne. Il s'acquit une très-grande réputation par ses Idylles, qui ont servi de modèle au fameux Virgile, pour composer ses eglogues. On dit que Hićron, tyran de Syracufe, irrité de ce que Theocrite avoit parlé de lui, le fit périr.

La même ville a été la patrie de Flavius Vopiscus, hiftorien latin, qui Aorissoit sous l'empire de Dioclétien & de Conftantius Chlorus.

La ville de Syracuse est encore aujourd'hui une des principales de l'ifle, tant pour la bonté de son port, que pour fa fituation avantageuse, ses murailles se trouvant de tous côtés baignées des eaux de la mer, car elle n'occupe plus présentement que le seul terrein, qui anciennement

étoit appellé Ortygia on Infula. A l'extrémité de la ville, & à l'entrée du port, est placé un château de figure irréguliere & fort défectueux, lequel en contient au-dedans un autre de figure carrée, avec quatre petites tours rondes & fort hautes.

Il communique avec la ville par le moyen d'un pont de bois, mais fi mal disposé, que la ville est maîtresse du pont & du port du château. Environ à foixante pieds géométri ques dans la mer, on voit un bouillon d'eau; c'est ce que les anciens prenoient pour le fleuve Alphée; & dans le château on trouve la fontaine d'Aréthuse, qui est une grande source d'eau. Du côté de la campagne, la ville est fortifiée d'un bel ouvrage à couronne, mais trop petit, avec un bon fossé, où entre l'eau de la mer, & un chemin-couvert. Entre la ville & l'ouvrage à couronne, il y a un ouvrage à corne, avec deux bastions, une fauffe-braie, un ravelin & un fossé, fait de maniere qu'il puisse servir d'Arsenal; mais il n'est pas achevé. Ces fortifications occupent toute la langue de terre qui joint la ville, avec le continent, & rendent la place très-forte de ce côté; cependant le chemincouvert de l'ouvrage à couronne, est de deux pieds plus haut qu'il ne faut; de forte que l'ouvrage à couronne étant fort bas, & en profil, presque à l'horison, ne fauroit découvrir le glacis, ce qui faciliteroit beaucoup l'attaque de ce côté. L'endroit le plus foible de la place, & le plus propre pour l'attaquer, est du côté du petit port: de là on peut battre en brêche le poste de Casa Nueva; outre que la muraille y est fort foible & furchargée de reniparts, le petit port n'a plus que deux pieds d'eau, & après avoir fait brêche, on pourroit facilement le paffer pour aller à l'assaut. Le port de Syracuse est bien défendu, parce que son entrée est sous la batterie du château. Il est de figure ronde, & fi grand, que quoiqu'il y ait une partie où il ne se trouve pas affez de fond, il est pourtant capable de recevoir une grande flotte; mais la tenue pour les ancres n'est pas bonne, excepté du côté du midi de la baye, où les vaisseaux sont exposés aux vents de nord-est & d'est, qui font fort violens; ainsi les vaisseaux qui veulent rester dans la baye sont obligés de se mettre devant les murailles de la ville, à portée du mousquet de la place. En fortant du port de Syracuse, à l'autre côté, vis-à-vis du château, on voit une petite ifle, & ensuite le cap de Morro de Porco, qui est d'un grand circuit, avec quelques retraites, & un rivage propre pour recevoir des felouques,

SYRACUSAÑUS-PORTUS, port de l'isle de Corse. Ptolomée, 1. 3,6, 2, le marque sur la côte méridionale, entre Palla civitas & Rubra civitas.

SYRACUSE, SARAGUSA OU SARAGOSA. Voyez SY

RACUSE.

SYRACUSIA. Voyez PLAGA.

SYRACUSII, peuples de la Sicile, selon Ptolomée, 1.3, 6.4, qui les place dans la partie méridionale de l'isle, en tirant vers le levant, ce qui fait voir qu'ils avoient pris le nom de la ville de Syracuse, dont ils dépendoient. SYRAPUS, fleuve d'Italie, dans la Lucanie, selon Vibius Sequester.

SYRASCELE. Voyez SIRACELLA.

SYRASTENE, contrée de l'Inde, en deça du Gange. Elle est mise par Ptolomée, 1.7,6.1, sur la côte du golfe de Canthus, à l'embouchure du Aeuve Indus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Syrastrene pour Syraftene. Je croirois néanmoins que Syraftrene teroit la véritable ortographe; car cette contrée tiroit apparemment son nom de la bourgade Syrastra, que Ptolomée place dans cette contrée, entre Bardaxima civitas & Monoglossum Emporium; outre qu'Arrien, dans son périple de la mer Erythrée, p. 25, écrit Syrastrena, quoique dans un autre endroit il life Synraftrena. Cette contrée étoit affez étendue : voici les lieux remarquables qu'elle comprenoit, felon Ptolomée:

[blocks in formation]

Syrastra Vicus,
Monoglossum Emporium.

SYRASTRA. Voyez SYRASTENE.
SYRASTRENE. Voyez SYRASTENE.
SYRBANE, ifle dans le fleuve d'Euphrate, felon
Etienne le géographe, qui cite Quadratus, 9, Pe.fic.
SYRBOTÆ, peuples d'Ethiopie. Fline, 1.6, 6.30,
1.7, c.3, dit qu'on rapportoit que ces peuples avoient
huit coudées de hauteur; & Solin, c.30, p. 55, qui les
place fur le fleuve Aftapus, leur donne douze pieds de
haut, ce qui reviendroit à la même chose.

SYRCENTUM. Voyez SYRENTIUM.
SYRECE, peuples d'Ethiopie. Pline, 1.6, c. 29, les
comprend sous les Troglodytes.

SYRE'NES, peuples de l'Empire Russien, selon Cor-
neille le Bruyn, voyage, t. 3, p. 317. De l'isle les nomme
Ziranni. Ils habitent un pays fort désert, au levant de la
Dwina, au milieu d'une forêt de cent soixante lieues, &
s'étend au midi jusqu'aux sources de la Kama. Les Ziranni
ont une langue particuliere. Ils étoient ci-devant idolâtres :
il font aujourd'hui chrétiens & tributaires de la Russfie. Le czar
Pierre I fit couper un chemin dans la forêt de Syrénes, & y
établit quelques relais pour la commodité des voyageurs. Il y
en a un entre autres à Usga, où passe la riviere de Sifola ou de
Zirannia, & de là on va à Kaigorod, sur le Kama. Le pays
des Syrénes appelle aussi Wolloft-Usgi. Ses habitans qui font
pour le spirituel de l'église grecque, n'ont, pour le tempo-
rel, ni gouverneurs, ni vaïvodes. Ils choisisient leurs juges;
& lorsqu'il se trouve des choses que ces juges ne fauroient
décider, ils se pourvoyent à Moscou, au bureau des affaires
étrangeres. Leur habillement & leur taille ne différent guè-
res des autres Ruffiens. On croit qu'ils font originaires des
frontieres de la Livonie. Ils n'ont aucune tradition sur leur
origine. Ils subsistent par le moyen de l'agriculture, à la
réserve d'une partie, qui habite le long du rivage de la ri-
viere de Zifol, où il se trouve des pelleteries grifes. Ce
pays a environ soixante-dix grandes lieues d'Allemagne de
longueur, & s'étend jusqu'à Kaigorod. Les Syrenes n'ha-
bitent guères dans les villes: ils demeurent pour la plupart
dans des petits villages & des hameaux, répandus dans les
bois & dans la campagne.

SYRENTIUM, ville d'Italie, dans la Tyrrhenie, selon
Etienne le géographe, qui dit qu'on la nomme auffi Syr-
CENTUM. Ortelius croit qu'Etienne le géographe entend
par là la ville de Surrentum.

SYRGIS OU SYRGES, fleuve de la Scythie Européenne.
C'est, selon Hérodote, l. 4, p. 116, un des quatre grands
fleuves, qui prenoient leur fource dans le pays des Thyssa-
getes, & se jettoient dans les Palus Méotides.

SYRIA. Voyez SYRIE.

SYRIACUM MARE. Ptolomée, 1.5, 6.15, donne le
nom de mer de Syrie à cette partie de la mer Méditerranée,
qu'Euftathe appelle SIDONIUM MARE, ou mer de Sidon,
& Tacite mare Judaicum ou mer des Juifs. C'est la mer
qui baignoit les côtes de la Syrie.

SYRIA-PORTE OU PYLE. Voyez AMANUS.
SYRIANA, ville que la notice des dignités de l'Empire
semblent mettre dans la Syrie.

SYRIAM, ville des Indes, au royaume de Pegou, dans
l'endroit où la riviere de Pegou se joint à une branche de
la riviere d'Ava, pour aller se jetter dans la mer. Le pere
Duchatz écrit que cette ville est aussi grande que Metz, &
qu'il y a observé la hauteur du pole de 16d; mais il ne
marque point de quelle maniere il a fait ses obfervations.
Il met dans une petite carte de son voyage la longitude de
Syriam de 125d 40', je ne sai sur quel fondement; mais
supposé la longitude de Pondicheri de 100d 30', & la lar-
geur du golfe de Bengalle en cet endroit d'environ 164 30'
la longitude de Syriam ne peut être que d'environ 117d. De
Syriam à Ava, il y a près de trois cents lieues par la riviere,
le long de laquelle les villages, qui valent souvent mieux
que nos bourgs, ne sont éloignés les uns des autres que
d'une demi-lieue. On navige sur cette riviere dans des ba-
lons, qui font auffi longs & auffi larges que nos plus grands
vailleaux, quoique dans leur construction il n'y ait ni clous
ni chevilles; ils n'ont qu'une voile, mais plus haute & plus
large que celles de nos plus grands navires. Prom est à moi-
tié chemin, entre Syriam & Ava: il est aussi grand que Sy-
riam. * Mémoires de l'académie des sciences, en 1692, p. 398,

SYRIAS, promontoire de l'Afie mineure, dans la Pa-
phlagonie, sur la côte du Pont-Euxin: Marcian d'Héraclée,
Péripl. p. 72, le place entre le château Potami & la bour-
gade Harmenes, à fix vingts stades du premier de ces lieux
& à cinquante stades du second.

SYRIETÆ, peuples que Pline, l. 7, c. 2, met au nom-
bre des nomades Indiens. Le pere Hardouin lit Scyrita,
comme lifent, dit-il, tous les manuscrits & les anciennes
éditions.

1. SYRIE, isle, sur la côte de l'Asie mineure: Pline,
1.2, 6.89, 1.6, 6. 29, la compte parmi les ifles que la
terre avoit enlevées à la mer; il dit qu'elle se trouvoit de
son tems dans les terres, près de la ville d'Ephése.

2. SYRIE, Syria, grande contrée d'Asie. Les anciens l'é-
tendoient du nord au midi, depuis les monts Amanus &
Taurus jusqu'à la Palestine, & d'occident en orient depuis
la mer Méditerranée jusqu'à l'Euphrate, & jusqu'à l'Arabie
déserte dans l'endroit où l'Euphrate prend son cours vers
l'orient. Cependant il y en a qui la poussent du côté du mi-
di, jusqu'à l'Egypte & l'Arabie Pétrée; en forte que la Pa-
leftine ou la Terre-Sainte se trouvoit comprise dans la Sy-
rie. Strabon, Pomponius Mela, 1.1, 6. 11, & Pline, 1.5,
c. 12, lui donnent cette étendue : les deux derniers même
y joignent la Mésopotamie & l'Adiabène; ce qui a été
cause que plusieurs écrivains ont confondu la Syrie avec
l'Aflyrie. Mais il semble qu'on doit séparer de la Syrie tout
ce qui est au-delà de l'Euphrate, comme ont fait Strabon
& Prolomée. Ils étendent la Syrie jusqu'à l'Egypte. Ptolo-
mée semble cependant vouloir en séparer la Palestine,
qu'il décrit en particulier. Nous en ferons de même, & avec
d'autant plus de raison, que les historiens sacrés, les écri-
vains les plus anciens de tous, ne séparent pas moins la
Syrie qu'ils appellent Aram, de la terre de Chanaan que
de l'Assyrie. On ne fauroit nier néanmoins que le nom des
Syriens & leur langue n'ayent été connus dans une. plus
grande étendue de pays. Strabon, 1.2, dit positivement
que les peuples, qui demeuroient au delà de l'Euphrate, &
ceux qui habitoient en deçà, avoient la même langue ; &
dans un autre endroit, il nous apprend que le nom des
Syriens s'étendoit depuis la Babylonie jusqu'au golfe Iffi-
cus, & autrefois même depais ce golfe jusqu'au Pont-
Euxin; ce qu'il prouve, en faisant voir que les Cappado-
ciens, qui habitoient le mont Taurus, aurus, & ceux qui demeu-
roient fur le bord du Pont-Euxin, avoient été appellés Leu-
co-Syri, c'est-à-dire, Syriens blancs. A quoi on peut ajouter
que la Mésopotamie est appellée SYRIE ou Aram, dans
l'écriture sainte; non pourtant simplement Aram, mais
Paddam Aram, & Laban est dit Aramaus, Araméen ou
Syrius, Syrien, comme traduisent les Septante. * Genef. 28,
2. & 31, 18. Genef. 20 & 24

La SYRIE, dit dom Calmet, Dit est nommée dans
l'hébreu Aram du nom du patriarche, qui en peupla les
principales provinces. Les Araméens ou les Syriens, occu-
poient la Mésopotamie, la Chaldée, une partie de l'Ar-
ménie, la SYRIE proprement dite, comprise entre l'Eu-
phrate à l'orient, la Méditerranée à l'occident, la Cilicie
au nord, la Phénicie, la Judée & l'Arabie déserte au
midi. Les Hébreux étoient Araméens d'origine, puisqu'ils
venoient de Mésopotamie, & qu'il est dit que Jacob étoit
un pauvre Araméen. Il est pourtant certain qu'il ne descen-
doit pas d'Aram, mais d'Arphaxad, autre fils de Sem.
Amos semble dire que le Seigneur a fait venir Aram de
Kir, comme les Philistins de Caphtor, c'est-à-dire, qu'A-
ram ou ses descendans font venus habiter dans la Syrie,
après avoir quitté le voisinage du fleuve Cyrus, qui est
dans l'Arménie. * Deut. 26, 5. Syrius presequebatur patrem

meum.

Comme l'on a donné de différentes bornes à la Syrie, il
ne faut pas s'étonner de ce qu'il est fait mention de plu-
sieurs Syriens dans l'écriture sainte.

La SYRIE simplement marque le Royaume de Syrie,
dont Antioche devint la capitale depuis le regne des St-
leucides.

La SYRIE-BASSE ou la CÉLÉ-SYRIE, est connue dans
plus d'un endroit des Maccabées. Le nom de Célé Syrie,
en grec, fignifie la Syrie creuse, Syria cava. Elle
peut être considérée ou dans un sens propre & refferré;
& alors elle ne comprend que ce qui est entre le Liban
& l'Antiliban; ou dans un sens plus étendu, & alors elle
comprend tout le pays qui obéissoit aux rois de Syrie,
Aaaaa iij

!

« PrécédentContinuer »