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depuis Séleucie jusqu'à l'Arabie & l'Egypte. C'est ce qu'on apprend de Strabon. On a remarqué ci-deffous que la Syrie de Soba étoit à peu près la même que la Syrie creufe on la Célé-Syrie.* I Macc. X, 69. II Macc. III, 5, 8. IV › 4. VIII, 8.

La SYRIE DE DAMAS eft celle dont Damas étoit capitale, & qui s'étendoit à l'orient le long du Liban. Ses limites ont varié felon que les princes, qui ont régné à Damas, ont été plus ou moins puiffans.

La SYRIE D'EMATH eft celle dont la ville d'Emath, fur l'Oronthe, étoit la capitale. Voyez EMATH.

La SYRIE DES DEUX FLEUVES, ou la Mélopotamie de Syrie, comme elle eft nommée dans la Vulgate, ou Aram Naharaim, comine elle eft appellée dans l'hébreu,eft comprife entre les fleuves de l'Euphrate & du Tigre.

La SYRIE DE MAACHA, ou de BETH MAACA, ou de MACHATI, étoit auffi vers le Liban. Elle s'étendoit audelà du Jourdain, & fut donnée à Manallé. Voyez MAACHA.* 2 Reg. 10, 6, 8. & 3 Reg. 13, 20. & 4 Reg. 15, 19. Deut. 3, 14. & Josué, 13, 4.

La SYRIE DE LA PALESTINE, SYRIA PALESTINA, eft connue dans quelques anciens; & Jofeph lui même comprend quelquefois la Paleftine fous la Syrie. C'eft que cette province fut long-tems fous la domination des rois de Syrie, & qu'ils y établirent des gouverneurs, qui fe difoient gouverneurs de Syrie. * Herodot. l. 3, c. 5, & l. 2, c. 104, &c. Ammian. Marcell. 1. 14, hift. Ant. l. 10, c. 7. & de bello, 1.5, c. 14.

La SYRIE DE ROHOв étoit cette partie de la Syrie, dont Rohob étoit la capitale. Or Rohob étoit à l'extrémité feptentrionale de la terre promife, fur le défilé qui conduifoit à Emath. Elle fut donnée à la tribu d'Afer, & eft jointe à Aphec, qui étoit dans le Liban. Laïs nommée autrement Dan, fituée aux fources du Jourdain, étoit dans la contrée de Rohob. Adarézer, roi de la Syrie de Soba, étoit fils de Rohob, ou peut-être originaire de la ville de ce nom. Les Ammonites appellerent à leur fecours contre David, le Syrien de Rohob, celui de Maacha & celui d'Iftob. * Num. 13, 21. Josué, 19, 28, 32. & 21, 31. Judic. 18, 28.

La SYRIE DE SOBA, ou ZOBA, ou de SOBAL, comme l'appellent les Septante, étoit apparemment la Célé-Syrie, ou la Syrie creufe. Sa capitale étoit Soba, ville inconnue à moins que ce ne foit la même que Hoba ou Hobal. Voyez HOBA OU ABILA. * Genef. 14, 15.

La SYRIE DE TOв, ou d'ISTOв, ou des TUBIÉNIENS, comme ils font appellés dans les Maccabées, étoit aux environs du Liban, & à l'extrémité feptentrionale de la Palestine. Voyez Toв. Jephté chaffé de Galaad, fe retira dans le pays de Tob. * 2 Reg. 10, 6, 8. 1 Macc. 5, 13. 2 Reg. 10, 6, 8. 1 Macc. 5, 13. &2 Macc. 12, 17. Judic. 11, 3, 5.

La Syrie propre eft connue aujourd'hui fous le nom de SOURIE. C'est un des plus beaux pays du monde pour fes vaftes plaines & pour les pâturages. Damas en eft la capitale. La Syrie devint un grand royaume, lorsque l'empire d'Alexandre fut divifé entre fes capitaines, après fa mort. Il commença l'an du monde 3692, 312 avant l'ére vulgaire, douze ans après la mort d'Alexandre. Il a eu vingtfept rois, & a duré 249 ans.

1. 3692. Séleucus I, Nicator. Il fut nommé NIKATOP, c'est-à-dire, victorieux, à caufe des grandes victoires qu'il remporta fur les ennemis. Il faut obferver que c'est à certe année-ci (312,) que commence l'ére des Séleucides, fur laquelle l'auteur du premier livre des Maccabées, & Jofeph, comptent leurs années, qu'ils appellent les années des Grecs. Séleucus fecouru de Ptolomée, fils de Lagus, de Caffander & de Lyfimaque, défit Antigonus I, roi d'Alie, après la mort d'Alexandre; il conquit l'Inde. Il fit mourir en prifon Démétrius Poliorcétès, & périr Lyfimaque dans une bataille. Jullin dit que tous les Séleucides naifloient avec la marque d'une ancre fur la cuiffe. Les hiftoriens difent que jamais pere n'aima plus exceffivement les enfans que Séleucus. Son fils Antiochus étoit malade d'une violente paffion qu'il avoit pour Stratonice fa belle mere. Erafiltrate fon médecin, s'en étant apperçu, dit à Séleucus que le mal de fon fils étoit incurable Pourquoi, dit le roi? C'eft qu'il aime ma femme, répondit le médecin. Ah! lui dit Séleucus, vous êtes trop mon ami pour laiffer mourir mon fils, & pour empêcher qu'il époufe votre femme. Era fiftrate répartit: mais lui donneriez-vous la vôtre? Oui,

dit le roi, & tous mes états, fi je ne pouvois lui fauver la vie autrement. Le médecin lui déclara que c'étoit Stratonice qu'Antiochus aimoit. Séleucus tint fa parole: il affembla le peuple, qu'il prépara par un discours fort touchant à n'être pas furpris par ce nouveau genre de mariage; car, quoiqu'il eut eu déja un fils de fa chere Stratonice, il ne fit point de difficulté de la marier à fon fils, & perfonne n'y mic oppofition. Seleucus fut tué par Ptolomée. Il étoit tellement fort & vigoureux, qu'il arrêta par les cornes un taureau furieux qui s'enfuyoit, & qu'Alexandre vouloit facrifier. Aufli s'adonna-t il toute fa vie à des exercices de corps très pénibles. Il voulut joindre par un canal le Bofphore Cimmérien à la mer Caspienne. Il avoit coutume de dire; fi on favoit combien il eft pénible à un roi d'écrire & de lire tant de lettres, il n'y auroit perfonne qui voulut relever de terre un diadême qu'on y auroit jetté.

2. 3724. Antiochus I. Soter fuccéde à fon pere Séleucus. Il étoit fils de la premiere femme nommée Apame. Il fut appellé ETHP qui veut dire Sauveur, parce qu'il avoit délivré l'Afie des courfes des Gaulois, dont il fit un grand carnage. Il fit bâtir deux villes, Antioche dans la Mangianne, province de la Parthie, & Apamée dans la Phrygie, qu'il nomma du nom de fa mere. Après la mort de Stratonice il époufa une autre femme, dont il eut une fille nommée Laodice. Il mourut à Ephèle après avoir regné dix-neuf ans, & laiffa fon royaume à fon fils Antiochus qu'il avoit eu de Stratonice.

3. 3742. Antiochus II regna quinze ans. Il a eu le furnom de Oz, que lui donnerent ceux de Milet, à caufe qu'il les avoit délivrés de la tyrannie de Timaque. Il fut empoisonné par Laodice une de les femmes qu'il avoit répudiée, & puis rappellée à la cour. Elle craignoit que fon mari, dont l'esprit étoit fort changeant, ne rappellâr Bérénice.

4.3757. Séleucus II, Callinique ou Pogon fuccéde à fon pere. Il fe nomme ordinairement KAAAINIKOΣ, à cause de la grande victoire qu'il remporta fur fon frere Antiochus, en mémoire de laquelle il fit bâtir dans la Méfopotamie la ville de Callinicopole. On l'appelloit aufli noros, fans doute par ironie, parce qu'il n'avoit point de barbe. Il époufa Laodice, fille d'Andromaque : il eut d'elle trois enfans, Séleucus Antiochus qui regna après fon frere, & une fille qui fut mariée à Mithridade V, roi de Pont, & à laquelle fon pere donna pour dot la grande Phrygie. Il tomba de cheval, & mourut après avoir regné vingt

ans,

5.3777. Séleucus III, Cératne fuccéde à fon pere. Saint Jérôme le nomme après plufieurs autres KEPAYNOΣ, qui fignifie foudre, parce qu'ayant appris la défaite & la détention de fon pere par Allacès, il vola comme un foudre à la tête d'une armée, pour le tirer de prison.

On ne fait point s'il a été marié. Il fut empoisonné dans la Phrygie par les lieutenans, lorsqu'il marchoit contre le roi Attale, après avoir regné trois ans.

6, 3780. Antiochus III le Grand fuccède à son frere. Il eft appellé METAE, à caufe de fes belles actions. Il fait la guerre à Ptolomée, roi d'Egypte, eft battu, & demande la paix que Prolomée lui accorde généreusement. Il fait la guerre aux Romains, est toujours vaincu, & obligé de demander la paix. Epuifé d'argent par toutes fes guerres malheureufes, il s'avife d'aller pilier le teniple de Jupiter, en Elimaïde, & eft tué par les Barbares. Antiochus laissa neuf enfans; Antiochus Séleucus qui regna après lui; Antiochus Dieu, Epiphanès, Ardiès & Mithridate: Laodice qui fut mariée avec Antiochus fon frere, Cléopatre, femine de Ptolomée Epiphanès, Antiochide qui époufa Ariarathès, roi de Capadoce, & une cadette qu'on voulut marier a Eumenès, roi de Pergame.

7. Séleucus IV Philopator regna douze ans ; il fit peu de chofes, parce que les grands malheurs de fon pere, en combattant contre les Romains, laifferent fon royaume épuité. C'eft de ce Séleucus qu'il eft parlé dans le fecond livre des Maccabées, où l'on dit de lui qu'à caufe du respect qu'il avoit pour Onias, le grand-prêtre, il fournilfoit tous les ans ce qu'il falloit pour les facrifices du temple. Néanmoins Daniel l'appelle viliffimus & indignus decore regio. On le nomme GIAOпATOP, parce qu'il avoit beaucoup d'affection pour fon pere qu'il fuivit fort jeune à la guerre.

3828. Sur la fin de fon regne, il fe lailla perfuader d'envoyer Héliodore pour piller le tréfor du temple de Jerufa. lem: & l'on lem: & l'on peut dire que fa foibleffe donna nniflance aux

troubles & aux féditions qui arriverent depuis, foit dans l'Etat, foit dans l'Eglife.

8. 3829. Antiochus IV, Dieu, Epiphanès ou Illuftre, qui avoit été emmené pour orage à Rome, après la défaire de fon pere Antiochus le Grand, en fort au bout de trois ans; & Démétrius, fils de Séleucus, fut envoyé à fa place.. Comme Antiochus revenoit en Syrie, Héliodore qui s'en vouloit faire roi, tua Séleucus.Mais Euménes & Attale ayant chaffé Héliodore, laiffent Antiochus l'Illuftre, paifible roi de Syrie. Ce roi prenoit le titre fuperbe de ΘΕΟΣ ΕΠΙΦΑΝΕΣ, que les Samaritains lui donnerent dans une aniballade, où ils le reconnurent comme un dieu qui s'étoit apparu pour les délivrer de la cruelle perfécution des Juifs. Antiochus qui prit gout à un fi grand facrilége, faifoit mettre ordinairemcnt fur fes médailles ΒΑΣΙΛΕΩΣ ΑΝΤΙΟΧΟΥ ΘΕΟΥ EMIDANOYE. Regis Antiochus Dei apparentis, c'est-à-dire, du roi Antiochus dieu préfent, & qui s'eft manifefté. Vaillant dit qu'il eft le premier entre les rois de Syrie qui ait pris le titre de dieu fur les médailles, quoique ceux de Miler cusfent auparavant donné ce nom à Antiochus II. *Vaillant, en fon hiftoire des rois de Syrie, p. 51.

3831. Antiochus ôte la fouveraine facrificature à Onias, & la donne à l'impie Jafon fon frere; l'année fuivante il l'ôte encore à Jafon & la donne à Ménelaüs, qui étoit auffi fon frere, & qui lui en offroir plus d'argent. Deux ans après le bruit s'érant répandu qu'Antiochus étoit mort en allant contre l'Egypte, Jafon troubla tout Jerufalem. Ce qui fit qu'Antiochus ayant défait les Egyptiens, traita enfuite la Judée avec cruauté, & en emporta les tréfors.

3836. Antiochus envoye Apollonius en Judée, qui tua en un jour de fabat tous ceux qui s'étoient affemblés pour les facrifices. Ce fut alors que Judas Maccabée se retira lui dixiéme, dans le défert où il aimoit mieux vivre d'herbes que de fe fouiller des viandes impures qu'on immoloit de toutes parts.

3840. Antiochus en fe hâtant de revenir de Perfe à Jerufalem, pour en faire le cimetiere des Juifs, tombe rudement de fon chariot, fe brife tout le corps, & ineurt d'une horrible maladie, après avoir regné douze ans.

9. 3842. Antiochus V, Eupator fuccéde à fon pere. Ayant pris Bethfure, il va contre Jerufalem, & fait la paix avec les Juifs; mais l'ayant rompue, il fit abattre ses murailles, amena avec lui Ménelaüs, qu'il fit mourir comme le flambeau de toute la guerre, & mit Alcime à fa place. Il fut tué après un regne de deux ans.

10. 3843. Démétrius I, Soter, fils de Séleucus V, s'étant échappé de Rome, vient à Antioche, fait tuer Antiochus & Lyfias ; & étant roi il envoye en Judée Bachide avec Alcime, auquel il affure la facrificature; il y envoye. enfuite Nicanor, qui fait alliance avec Judas Maccabée; mais l'ayant rompue, il fut bien-tôt après tué. Les Babyloniens donnerent à Démétrius le nom de zQTHP, qui veut dire fauveur, parce qu'il avoit fait tuer Timarque, gouverneur de Babylone, qui abufoit de fon autorité.

3850. Ceux d'Antioche s'étant révoltés contre Démétrius, mettent fur le trône un jeune homme nommé Alexandre, qui fe difoit fils d'Antiochus l'Illuftre.

11.3851. Alexandre 1, Balas, étant devenu maître de Prolémaïde, envoye à Jonathas, pour faire alliance avec lui, & l'établir dans la fouveraine facrificature, qui étoit devenue vacante depuis fept ans & demi, par la mort d'Alcime; ainfi il a été le premier pontife de la race des Maccabées. Alexandre eft nommé Balas ou Balès, du nom de fa mere Bala, qui étoit une maîtreffe d'Antiochus Epiphanès, dont il étoit fils. Il eft appellé dans fes médailles OEOПATOP EYEPIETEZ, Theopator, parce que fon pere palloit pour un dieu : Evergétes, parce qu'il étoit bienfaisant. Démétrius arme contre Alexandre, eft défait & tué.

Alexandre ravage la Syrie. Prolomée Philometor & Démétrius viennent au-devant de lui. Ptolomée eft bleffé dans le combat: Alexandre peu de jours après eft tué par les fiens, ayant regné cinq ans ; & Prolomée ayant vu la tête

meurt.

12. 3858. Démetrius II, Nicator étant enfin feul roi de Syrie, laiffe la Judée paifible. Jonathas attaque la fortereffe de Jerufalem. Démétrius le fait venir pour fe faire rendre compte de cetre action. Jonathas fait toujours continuer le fiège, & appaise Démétrius par les préfens.

3859. Démétrius Nicator ayant renvoyé fes vieilles troupes comme n'en ayant plus befoin, Tryphon en prit occafion pour faire roi le petit Antiochus, furnommé le Dieu, fils

d'Alexandre. Il tâche d'avoir Jonathas pour ami, qui lui rend de grands fervices.

Antiochus VI, le Dieu, Epiphanès. Il eft nommé dans fes médailles ΘΕΟΣ ΕΠΙΦΑΝΗΣ ΝΙΚΗΦΟΡΟΣ, parce qu'il éroic petit-fils d'Antiochus IV, qui fe difoit dieu, vifible. Et pour fe diftinguer de fon ayeul, il ajouta à fon nom le mot de Nicéphore, qui veut dire vainqueur, qu'il prit après avoir vaincu & mis en fuite Démétrius, & s'être rendu maître d'Antioche. Il y en a qui ne le comptent point parmi les rois de Syrie, parce que de fon vivant Démétrius regna fur la plus grande partie de la Syrie. Cependant fes médailles lui donnent le nom de roi. Il a regné environ deux ans. Try. phon voulant enfuite être roi lui-même, au lieu du jeune Antiochus, & craignant Jonathas, le furprend & le tue. Simon eft élu en fa place, tant pour commander l'armée que pour être fouverain pontife. Il bat souvent Thryphon, qui tue Antiochus le Dieu.

Tryphon ufurpateur : il eft nommé dans fes médailles ΑΥΤΟΚΡΑΤΩΡ, qui fignife empereur.

3865. Démetrius entre avec les gens dans la Médie, pour fe fortifier contre Tryphon. Il eft pris par le général de l'armée du roi de Perfe & de Médie.

Les foldats fe rendent à Cléopatre femme de Démétrius, qui fe donne elle-même & fon armée à fon frere Antiochus Sidétès.

Antiochus VII, Sidérès, ou Evergétes, fait amitié avec Simon, la rompt honteufement, envoyant contre lui Cendébéus, pendant qu'il s'attache à pourfuivre Tryphon. Sidétès fignifie chaffeur. Tryphon fe retire dans Apamée, où il eft affiégé, pris & tué.

3869. Simon, déja caffé de vieilleffe, envoye ses enfans contre Cendébéüs ; ils le battent. Ce qui ne fert qu'à exciter la jaloufie de Ptolomée fon gendre contre le pere & les enfans. Il fait tuer le pere & les deux fils dans un festin, où il les avoit invités.'

3873. La huitième année du regne d'Antiochus Sidétès, il y eut un tremblement de terre à Antioche, dans la Syrie, fur les dix heures du matin, le vingt-un de février.

3874. Antiochus périt avec fon armée dans la Parthie, après avoir régné neuf ans. Son frere Démétrius remonte fur le trône. Démétrius Nicator regne de rechef après son retour chez les Parthes, où il étoit prifonnier. Phraates, roi des Parthes, le renvoye dans la Syrie; mais il devint, par fon orgueil, infupportable aux foldats & à tous les fujets, qui proclamerent un autre roi.

3875. Alexandre II, Zebine, fils d'un marchand, eft choili pour roi.

3877. Démétrius vaincu, abandonné de fes amis, odieux à tout le monde, fuyant de tout côté, est assfaffiné en entrant dans un navire.

17. Séleucus V, fils de Démétrius Nicator, prit le diadêmé comme légitime héritier des états de fon pere; mais comme il n'avoit pas affez confulté fa mere Cléopatre, elle le tua, peut-être de crainte qu'il ne vengeât la mort de fon pere, dont cette méchante princefle étoit coupable. Zebine oublie fon bienfaiteur Ptolomée Physcon,qui l'avoit élevé à la royauté Prolomée, pour s'en venger, excite contre lui Antiochus le Gryphon, & le fait mourir quand les voleurs le lui amenent.

Antiochus VIII, Gryphon, frere cadet de Séleucus, regre huit ans fort heureufement, & toute la Syrie eft dans une grande tranquillité. Justin dit qu'on le nommoit Gryphon à caufe qu'il avoit le nez crochu. On ne trouve fur fes médail les que le furnom d'Epiphanès. Sa mere Cléopatre, fâchée des prospérités de fon fils, lui préfente, au retour de la guerre qu'il venoit de finir avec fuccès contre Zebine, un verre plein de poifon. Il s'excufe par civilité, fa mere le preffe de boire. Il lui déclare qu'il eft informé de fa mauvaife volonté, & qu'elle ne peut mieux s'en juftifier qu'en buvant elle-même ce qu'elle lui offroit, ainfi elle fut forcée de boire ce qu'elle avoit préparé pour fon fils; de cette forte périt cette femme fi funefte à la maifon des Séleucides. Cette Cléopatre étoit fille de Ptolomée Philométor, roi d'Egypte. Elle eut trois maris, & tous trois de Syrie, dont elle eut quatre fils, qui furent pareillement rois de Syrie tous quatre. Elle époufa premierement Alexandre Theopator, dent elle eut Antiochus VI, furnommé Dieu Nicéphore. Seconde ment elle fut femme de Démétrius II, Nicator, dont e! e ent Séleucus V, & Antiochus VIII. Enfin elle fut mariée à Antiochus VII. Evergétes de qui elle eut Antiochus IX, su = nommé Philopator ou de Cyzique.

3890. Antiochus de Cyzique déclare la guerre à Gryphon fon frere, qui le défait.

3892. Antiochus IX de Cyzique, ou Philopator, défait à fon tour Gryphon, qui s'enfuit, & qui eft dépouillé du

ro yaume.

Antiochus, devenu roi, le tourne du côté des plaifirs & de la débauche; il ne pratique que des comédiens, des boufons, des bâteleurs. Il s'applique lui-même très-férieufement à faire danfer des marionnettes. Il réuffit d'une maniere furprenante dans les mathématiques; il fait par cet art des oifeaux qui marchent & qui volent.

3907. Seleucus VI, Epiphanès Nicator, fils d'Antiochus Gryphon, après la mort de fon pere, regne fur la partie de la Syrie, dont il étoit maître.

3908. Séleucus, ayant affemblé des troupes, déclare la guerre à fon oncle Antiochus de Cyzique. Le combat fe donne, Antiochus eft vaincu, fon cheval l'emporte dans le camp des ennemis; de peur de tomber vif entre leurs mains, il fe tue, ayant regné dix-huit ans. Séleucus regne feul.

3909. Antiochus X le Pieux, fils d'Antiochus le Cyzicénien. Les Syriens lui donnerent le furnom d'EYEEBHE DIAONATOP, à caufe de fa piété, & parce qu'il déclara la guere à fon oncle Séleucus, pour venger la mort de fon pere Antiochus de Cyzique.

Antiochus Eufébes prend le diademe à Arade, défait fon oncle Séleucus, & le chaffe de toure la Syrie.

Séleucus s'enfuit dans la Cilicie. Il eft reçu par les Mopféates, qui réduits au défespoir par les tributs énormes qu'il en exige, le brulent dans fon palais avec tous les amis. 3910. Antiochus XI, Epiphanès Philadelphe ou Didyme: ΕΠΙΦΑΝΗΣ, Gignife illuftre, éclatant ; ΦΙΛΑΔΕΛΦΟΣ, caufe de fa grande affection pour fes freres, AIAYMOƐ, parce qu'il étoit frere jumeau de Philippe, qui lui fuccéda. Cet Antiochus, qui étoit frere de Séleucus VI, fe joint pour venger la mort de Séleucus à Philippe fon frere jumeau. Ils affiégent & prennent de force Mopluefte, qu'ils ruinent. Antiochus le Pieux vient qui les défait. Antiochus XI fe noye dans une riviere en fuyant.

3911. Philippe III, fils d'Antiochus VIII. Gryphon fuccéde à fon frere noyé. Il a regné fur une partie de la Syrie, pendant qu'Antiochus le Pieux regnoit fur les reftes. Antiochus le Pieux & Philippe fe font la guerre, il y a beaucoup de fang répandu de part, & d'autre, fans qu'il y ait rien de décidé.

3912. Démétrius III, Eucérus, quatriéme fils d'Antiochus Gryphon, eft élevé fur le trône de Damas par Ptolomée Lathurus. Antiochus le Pieux s'oppose à ce nouveau roi, secouru des troupes de fon frere Philippe.

Philippe & Démetrius Eucérus, tous deux fils de Gryphon, font maîtres du royaume de Syrie.

3917. Démétrius eft pris par les Parthes; alors fon cinquiéme frere, dernier fils d'Antiochus Epiphanès ou Gryphon, fe fait roi à Damas.

Antiochus XI, Denys ne regne que deux ans, ayant été vaincu par les Arabes, il fut tué, pendant qu'Antiochus le Pieux & Philippe fe faifoient une cruelle guerre. Ainfi durant ces dernieres années les reftes de la maifon des Séleucides périrent dans ces différentes guerres.

3920. Les Syriens, ennuyés de tous ces défordres, appellent Tigranes roi d'Arménie, & fe foumettent à fa domination.

Tigranes regne fix ans fur la Syrie, après avoir mis en fuite les deux rois.

3938. Tigranes, effrayé par la vûe de Pompée, quitte le diadême, & fe rend à lui. Pompée, touché de compasfion, lui remet le diadême fur la tête, & le rétablit en Arménie, à condition de céder la Syrie & la Cappadoce.

3941. Pompée, vainqueur de l'Orient, dépouille Antiochus l'Afiatique du royaume de Syrie, & ne lui laille que la Comagène. Ainfi le royaume de Syrie devint une province romaine.

3932. Antiochus l'Afiatique & fon frere Séleucus, tous deux fils du roi Antiochus le Pieux, regnent fur une partie de la Syrie, dont Tigranes n'avoit pu fe rendre maître. Ils vont à Rome demander le royaume d'Egypte, qui appartenoit à Sélene leur mere, & à eux aufli; ils follicitent durant deux ans.

Les Sarrafins fe rendirent maîtres de la Syrie dans le feptiéme & le huitiéme fiécle, & les chrétiens la leur enleverent fous Godefroi de Bouillon. Les Sarrafins y revinrent, & laifferent la Syrie aux Sultans d'Egypte, à qui les Turcs l'enleverent.

3934. Tigranes fait mourir en prifon Sélene, furnommée Cléopatre, dont le fils Antiochus l'Afiatique fe voic dépouillé par cette mort du droit que fa mere lui donnoit fur le royaume d'Egypte, & de ce qu'il poffédoit avec elle dans la Syrie.

Prolomée, l. 5, c. 15, divife la Syrie en plufieurs parties; voici fa divifion:

3935. Tigranes eft battu par Lucullus, conful romain qui avoit le gouvernement de la province de la Cilicie. Antiochus XII, l'Afiatique, prend occafion de la guerre qui étoit entre Tigranes & les Romains, pour fe mettre en "poffetlion du royaume de Syrie.

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La Sy

rie renferme :

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Baitaiala,

Antiochia,

Sur l'Oronte.

Daphné,

Audea,

Seleucus,

Dans

la Cas

fiotide :

Lariffa,
Epiphania,
Raphanea,
Antaradus,
Marathus,
Mariame,
Mamuga

Sur le Belus.

{

Mon

Cafius,

Libanus,

Antilibanus

tagnes : Alfadamus,
Hippanus.

La Syrie, que les Turcs appellent SORISTAN, eft un pays fort abondant en huile, en froment, & en toute forte de fruits; du moins il l'a été autrefois; mais comme les Turcs font fort peu adonnés à l'agriculture & au travail, tout s'anéantit. Cependant le terrein eft fi fécond & fi gras, que dans plufieurs endroits il produit de lui-même quantité d'herbes aromatiques & médicinales, des rofes, du fenouil, de la fauge & autres plantes odoriférantes. Cette région eft auffi fort riche en pâturages & en bétail, particulierement en chévres,qui ont les oreilles larges & pendantes d'un quart de pied, d'un poil naturellement coloré, en bœufs, bu Ales, chameaux & moutons d'une groffeur extraordinaire, & dont la queue feule pefe quelquefois jufqu'à dix ou douze livres. Il y a des gens qui prétendent en avoir vu qui peBarbariflus, Sur l'Euphrate. des cerfs, des chevreaux, des liévres, des perdrix, des foient jusqu'à foixante livres. Le pays nourrit des fangliers,

Thema,

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cailles & des tourterelles en très-grand nombre. Il est arrofé de beaucoup de fleuves, eft fourni & orné de bons ports de mer. Le climat y eft fort tempéré, & la terre n'y eft pas fujette à de trop grandes ardeurs du foleil. * Des Champs, voyage de la Terre-fainte. p. 248.

Les monts les plus renommés du royaume font Galaad le Carinel, le Thabor, le Liban, Cafe & Aman.

Ses fleuves font l'Euphrate, le Jourdain, l'Oronde-Singas, l'Eleuthère & l'Adonis.

Les villes font Damas, Antioche, Laodicée, Alep, Tripoli, Tyr, Sydon, Baruth, les deux Céfarées, Prolemaïde, Sichem & quelques autres, entre lesquelles on comptoit autrefois celle de Jérufalem.

Ce même royaume comprend la Phoenicie, la Palestine & la Syrie de Damas.

La langue des Syriens d'aujourd'hui eft l'arabesque. Les habitans des villes marchandes parlent tous italien, mais corrompu. Ce langage eft compofé de termes italiens, mais fans liaison, fans ordre ni fyntaxe, dans les noms on mêle indifféremment le gente masculin avec le feminin, & on ne prend des verbes que les infinitifs pour tous les tems & pour toutes les perfonnes: on ne fe fert point des pronoms mi & ti; cela n'empêche pas qu'on ne les entende. Il faut que ceux qui ont affaire avec eux en ufent de même, s'ils veulent fe faire entendre. * De Breves, Voyage, p. 37. SYRIENI, peuple de l'Inde, felon Pline, 1.6,

C. 20.

SYRIMALAGA, ville de l'Inde, en-deça du Gange; Ptolomée, l. 7, c. 1, la compte parmi les villes fituées entre le fleuve Bynda & le Pfeudoftomus.

SYRINGA, ville de l'Hycarnie, à une petite distance de Tambrace. Polybe, /. 10, c. 4, dit que cette ville, pour fa force & pour les autres commodités, étoit comme la capitale de l'Hycarnie. Elle étoit entourée de trois foflfés, larges chacun de trente coudées, & profonds de quinze. Sur les deux bords de ces foffés, il y avoit un double retranchement, & au delà une forte muraille. Toutes ces fortifications n'empêcherent pas qu'Antiochus le Grand, roi de Syrie, ne fe rendît maître de cette ville après un fiége affez long & très-meurtrier.

SYRINGE, lieu d'Egypte, au-delà du Nil, & près de Thèbes, felon Paufanias, l. 1, c. 42, qui dit qu'on voyoit auprès de ce lieu un coloffe admirable. C'eft, ajoute-t-il, une statue énorme qui repréfente un homme affis: plufieurs l'appellent le monument de Memnon; car on difoit que Memnon étoit venu d'Ethiopie en Egypte, & qu'il avoit pénétré, même jusqu'à Sufes. Les Thébains vouloient que ce fut la ftatne de Phamenophès, originaire du pays, & d'autres difoient que c'étoit celle de Sefoftris. Quoi qu'il en foit, pourfuit Paufanias, Cambyfe fit brifer cette ftatue, &c. aujourd'hui toute la partie fupérieure depuis la tête jusqu'au milieu du corps eft par terre: le refte fubfifte comme il étoit, & tous les jours au lever du foleil il en fort un fon tel que celui des cordes d'un inftrument de musique, lorsqu'elles viennent à fe caffer. Strabon, l. 17, rapporte ce fait comme Paufanias : il en avoit été témoin comme lui; mais il n'étoit pas tout-à-fait fi crédule; car il avertit que le fon qu'il entendit, & que la ftatue fembloit rendre, pouvoit

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RINGES,

fort bien venir de quelques-un's des affiftans. Il aime mieux en attribuer la cause à la fupercherie des gens du pays qu'à la ftatue. Ammien Marcellin, . 22, c. 15, qui écrit Sydit c que par ce mot on entend certaines grottes fouterreines pleines de détours, que des hommes, à ce qu'on difoit, inftruits des rites de la religion, & qui prévoyoient l'arrivée du déluge, avoient creufées en divers lieux, avec des foins & des travaux infinis, par la crainte qu'ils avoient que le fouvenir des cérémonies religieufes ne le perdît. Pour cet effet, ajoute-t-il, ils avoient taillé fur les murailles' des figures d'oifeaux, de bêtes féroces, & d'une infinité d'autres animaux; ce qu'ils appelloient Hiérographiques, ou Hieroglyphiques.

SYRINTHUS, ville de l'ifle de Créte, felon Etienne le géographe.

SYRIUM, fleuve de Bithynie, felon Pline, l. 5, c. 32, qui, je penfe, eft le feul qui en parle, à moins que ce ne foir ce fleuve, qui ait donné lé nom à une espece de poires, que Juvenal, 14. Satyr. 11, v. 73, appelle Syrium pirum; quoi que les commentateurs expliquent ordinairement Syrium pirum, par des poires de Syrie.

SYRIUM PYRUM. Voyez SYRIUM, SYRMÆUM, champ qu'Etienne le géographe place entre les Nomades & les Nabathéens : ce champ devoit être par conféquent dans l'Arabie heureuse.

SYRMATÆ. Etienne le géographe met un peuple de ce nom fur les bords du fleuve Tanais, & dit qu'on nomme auffi ce peuple SAUROMATE. Pline, l. 6, c. 16, met les Syrmata au bord du fleuve Oxus. Voyez SARMATA. SYRNA, ville de la Carie : c'eft Etienne le géographe qui en parle.

SYRNIS, peuple de l'Inde, en-deça du Gange. Ptolomée, l. 7, I, la compte parmi les villes voifines du Altuve Indus. Le manuscrit de la bibliotheque palatine lit Syrnifica, au lieu de Syrnis.

SÝRNOS, ifle de la mer Egée, felon Pline, I. 4, 6. 12, qui la met à quatre-vingts milles d'Andros; mais comme il est le feul des anciens qui falle mention de cette ifle, le pere Hardouin feroit tenté de lire Scyros pour Syrnos.

SYROCILICES, peuples de l'Afie mineure. C'eft Pomponius Mela, l. 1, c. 2, c. 2, qui en parle : ils habitoient apparemment aux confins de la Cilicie & de la Syrie.

SYROMEDIA, contrée de la Médie, Ptolomée, l. 6, c. 2, l'étend tour le long de la Perfe.

SYROPEONES, peuples de la Thrace: Herodote, 1.5, p. 129, les comprend fous les Paones, & dit que les

Perfes les transferent en Afie.

SYROPHENICIE. C'eft la Phénicie proprement dite, dont Sidon étoit la capitale, & qui ayant été unie par droit de conquête au royaume de Syrie, joignit fon ancien nom de Phénicie à celui de Syrie, de même que la Palestine fut furnommée la Syrie, parce qu'elle étoit confidérée, comme faifant partie de la Syrie dans l'évangile. La Chananéenne eft nommée Syro Phénicienne par S. Marc, parce qu'elle étoit de Phénicie, qui étoit alors regardée comme faifant partie de la Syrie, & obéiflant au gouverneur de cette province. Saint Matthieu, c. 15, 22, 24, qui avoit écrit en hébreu ou en fyriaque, l'appelle Chananéenne, parce que ce pays étoit véritablement peuplé de Chananéens, Sidon étant le fils aîné de Chanaam. * Jofeph, Antiq. 1. ro, c. 7, & de bello, 1. 5, c. 14. Marc. 8, 26. Genef.

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1. SYROS. Voyez SYRA.

2. SYROS, ifle de l'Afie mineure, fur la côte de l'Ionie, felon Erienne le géographe.

3. SYROS. Le même géographe connoît une isle de ce nom, fur la côte de l'Arcanie.

SYROS, ville de l'Afie mineure, dans la Carie: Paufanias, 3, 26, dit que, felon une tradition du pays, Podalire, au retour du fiége de Troye, ayant été jetté par la tempête avec les autres Grecs à Syros, ville de Carie, il fixa fa demeure. Etienne le géographe, au lieu de Syros, dit Syrna ou Syrnon, & tire ce nom de Syrna, femme de Podalire.

y

5. SYROS ou SYRUS, fleuve du Péloponnéfe, dans l'Arcadie. Aux confins des Mefféniens & des Megalopolitains, dit Paufanias, l. 8, c. 34, il y a une colonne & un Mercure deffus; ce qui fait la borne entre ces deux peuples.

Dans cet endroit, pourfuit il, vous voyez deux chemins, dont l'un va à Melléne, & l'autre conduit de Mégalopolis à Carnafium, autre ville de la Mellénie: en prenant

dernier, vous trouverez bien-tôt l'Alphée; & c'est juftement à cette hauteur, que le Mallurs & le Syrus, après avoir mêlé leurs eaux enfemble, viennent tomber dans l'Alphée.

SYROTA, ifle que l'itinéraire d'Antonin compte parmi celles qu'il met entre la Sicile & l'Afrique. Les manuscrits varient touchant l'orthographe de ce mot; les uns lifant Sirota, & d'autres Strota. Simler croit que c'eft l'ifle SYBOTA de Pline.

SYRRACUSEÆ. Voyez SYRACUSE.
SYRRA. Voyez SURA.

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SYRTES, écueils de la Méditerranée, fur la côte de l'Afrique, & appellés préfentement Séches de Barbarie. Ces écueils font au nombre de deux: Tertius Sinus, die Pline, l. 5, c. 4, dividitur in geminos duarum Syrtium, vadofo ac reciproco mari diros; ainfi par le mot de Syrtes, on n'entendoit pas feulement des écueils ou balles, mais des endroits où les vaiffeaux étoient entraînés par les vagues. Procope, Edif. l. 6, c. 3, dit: Quand un vaiffeau y eft jetté par la violence des vents & de la tempête, il eft impoffible de l'en retirer. C'eft, comme je me le perfuade, ajoute-t-il, ce qui a été caufe qu'on a appellé cet endroit-là Syrtes, du mot rupe, trahere, parce qu'il femble que les vaiffeaux y foient attirés par les vagues. Les grands navires, continue t-il, ne peuvent aborder au rivage, à caufe des écueils qui l'entourent, & qui y caufent fouvent des naufrages: ainfi ceux qui ont le malheur de s'y trou ver engagés, fortent des vaiffeaux, & le fauvent fur des barques.

Les anciens auteurs diftinguent deux Syrtes; la grande fur la côte de la Cirénaïque, la petite fur la côte de la Byfacéne. Pomponius Mela, l. 1, c. 7, qui décrit la côte de l'Afrique, en avançant d'occident en orient, diftingue fort bien ces deux Syrtes: il donne au golfe de la petite, qui eft la plus occidentale, presque cent mille pas d'ouverture, & trois cents milles de côte, & donne presque le double d'étendue à la grande. Voici le paffage de cet auteur: Syrti finus eft centum ferè millia paffuum, qua mare accipit patens: trecenta, quà cingit. Verum importuofus atque atrox, & ob vadorum frequentia brevia, magisque etiam ob alternos motus pelagi adfluentis & refluentis infeftus. C'est là la description de la petite Syrte. Pomponius Mela vient enfuite à la grande, après avoir décrit la côte qui fe trouve entre deux, & dit : Tum leptis altera (magna) & Syrtis, nomine atque ingenio par priori: caterum altero ferè fpatio qua debiscit, quaque flexum agit, amplior.

Strabon, l. 2, p. 123, diftingue pareillement la petite Syrte de la grande : il place la petite près des ifles de Meninge & de Cercina ; & la grande il la met près des villes Hespérides & Automala. Quant aux poëtes, quelquefois ils parlent des Syrthes au nombre fingulier, quelquefois au nombre pluriel. On lit dans Virgile, Eneid. 1, v. 110.

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In medio tanget ratis aquore Syrtim. Quoique Procope, de la traduction de Coufin, dans l'endroit cité, ne parle que de la grande Syrte, il ne laisse pas de la défigner par le nombre pluriel. Les grandes Syrtes, dit il, font enfuite ( de la ville de Borion.) Je ferai ici la description de leur figure. « Le rivage le recule en cet en» droit en forme de demi-lune ; & il eft comme miné par » les vagues. Les deux extrémités de la demi-lune font éloi

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