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promontoire près de celui de Sigée qui n'en est qu'à quatre milles. Il ajoute que présentement le promontoire Rhæteum eft appellé Pefkia par les Turcs, & Capo Jenitzari par les Italiens.

RHOETIUM, lieu du Peloponnèse, dont les géographes anciens ne parlent point; & qui n'est connu que par Plutat que qui (in Cleomeno) dit: s'étant mis en tête de brusquer Mégalopolis, commanda à ses troupes de prendre du pain pour cinq jours, & les mena d'abord de Sparte à Sellafie, comme pour aller faire le ravage dans le pays d'Ar

les maisons y sont construites de belles pierres de taille. A côté du bourg est un couvent magnifique, bâti, vers la fin du quinziéme fiécle, par un abbé qui se trouvoit trop à l'étroit dans celui de saint Gall. Il est dans une situation fort agréable, & fur une hauteur qui commande le bourg. Il a un collége pour l'inftruction de la jeunesle, un beau verger & de grandes caves remplies ordinaireinent d'excellent vin rouge par centaines de chars. Au-dessus du couvent est une vieille fortereffe, qui appartenoit autrefois aux anciens seigneurs de Rhoschac. Aujourd'hui toutes ces pla

gos: mais s'étant rabattu tout d'un coup sur les terres de Mé-ces, le bourg, le couvent & la forteresse appartiennent à

galopolis, & ayant fait souper ses gens près de RHOETIUM, il marcha droit à la ville. Dacier remarque que Rhætium devoit être quelque poste ou quelque place près de Mégalopolis.

RHOEXUS, port de la Cilicie, qu'Etienne le géographe met à l'embouchure du fleuve Sarus.

RHOGANA. Voyez GOGANA & RHOTANA.
RHOGANDANI. Voyez RHODAGANI.

1. RHOGE, isle que Pline, 1.5, c. 31, place quelque part au voisinage de celle de Chypre.

2. RHOGE, ifle sur la côte de la Lycie, selon Etienne le géographe. Ce pourroit être la même que la précédente.

RHOGMOI, port de la Cilicie, suivant le même géographe.

RHOGOMANIS, fleuve de la Perside. Ptolomée, 1.6, c. 4, en marque l'embouchure au midi de la Perfide, sur le golfe Persique, entre l'embouchure de l'Oroates & Taoce extrema. Arrien, Rer Indicar. appelle ce Aeuve RHOGONIS; mais il differe un peu de Ptolomée sur sa position.

RHOI. Voyez SCYTHA.

RHOITES. Voyez RHEBAS.

RHOMANDII. Voyez VEROMANDUI.

RHOMBITES, fleuve de la Sarmatie asiatique, felon Ptolomée, 1.5, c. 9, & Ammien Marcellin cité par Ortelius. Ptolomée diftingue le grand & le petit Rhombites, qu'il marque affez loin l'un de l'autre. Le manuscrit de la bibliothéque palatine porte Rhombitus, au lieu de Rhombites.

RHON, ville de l'Inde, dans la Scythie. Etienne le géographe la donne aux Gandarii.

RHONDÆI, peuples de Thrace, selon le même. Voyez GONDRÆ.

RHONDE, nom d'un lieu dont parle Feftus, 1. 16.
RHÔNE. Voyez RHOSNE.

RHOPENSES, peuples dont parle Etienne le géographe d'après Phavorinus. Ortelius, Thefaur. soupçonne que ces peuples pouvoient habiter dans la Pamphilie. RHOPHEA. Voyez ALPHÉE.

RHOR, abbaye d'Allemagne dans la Suabe. Voyez

ROR.

RHOS, peuples de Scythie. Ils habitoient au septen. trion du mont Taurus, selon Cédrene & Curopalate, cités par Ortelius, qui croit que ce sont les mêmes que les RUSSI.

RHOSCHAC ou RORSCHACH, en latin ROSAGUM, bourg de Suisse sous le domaine de l'abbaye de saint Gall. C'est un grand & beau bourg, qui peut aller de pair avec plusieurs belles villes de la Suiffe. Il est construit au bord du lac de Constance, vis à-vis de Lindau. L'avantage de sa situation dans un pays agréable & fertile, l'a rendu considérable depuis plusieurs fiécles. Dans le dixiéme l'empereur Otton I lui donna divers priviléges & beaux droits, comme ceu ceux de foire, de péage & de monnoye. Il est difficile de voir un plus beau pays, une plus agréable situation, un lieu où il y ait généralement & à proportion un plus grand nombre de belles maisons. Il y a un port & de gros marchés, où l'on vient en foule de toutes les villes & de tous les bourgs qui font autour du lac. Il s'y fait grand commerce de grains, de fruits, de salé, de bétail, de toiles & de vin; les fruits & les vins y font également excellens. En 1499, ce beau bourg ayant été attaqué par quatre cents Impériaux, dans le tems de la guerre de Suabe, deux cents bourgeois se défendireut avec une vigueur extrême & combattirent comme des lions, nonobstant la grande supériorité des ennemis, jusqu'à ce qu'ils furent tous hachés en piéces. RHOSCHACH fut alors pris & brûlé : mais dans la suite il s'est peu-à-peu relevé de ses ruines, &

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l'abbé de saint Gall. Ces terres font à peu près un quarré long, entre le Thourgaw & le canton d'Appenzell, ayant Wyl à l'un des bouts, & Rhoschach à l'autre bout. Sa longueur est d'environ huit lieues, & sa plus grande largeur de quatre lieues. Le pays est très-bon & très fertile en toutes chofes, & bien peuplé. Les peuples y font fiers, hardis, courageux, & même farouches & barbares en quelques endroits. La religion y est généralement catholi-que. Les abbés y possedent près des deux tiers des revenus, & ils ont, dans le Rheintal, quantité de censes foncieres, & des dixmes de vin qui sont très-considérables. * Etat & Délices de la Suisse, t. 4, p. 305.

RHOSCYNUS. Voyez RUSCINO.
RHOSICUS. Voyez RHOSSICUS.
RHOSIUM. Voyez Rhosus.

RHOSNE, ou RHÔNE, Rhodanus, fleuve de France. Il a sa source dans la montagne de la Fourche, à l'extrémité orientale du Valais, qu'il sépare du canton d'Uri. Il est formé par deux gros ruisseaux qui coulent d'une glaciere. Delà vient que son eau est blanchâtre dans tout le Valais. Il coule dans un pays étroit parmi des rochers, portant ses eaux à l'ouest, & partageant le Valais en long. Il passe entr'autres à Leuck célébre pour ses bains, à Sion capitale du pays, & à saint Maurice; après quoi, courant au nord-ouest, entre la Suifle & le reste du Valais, il entre dans le lac de Genève, qu'il traverse dans toute sa longueur d'orient en occident l'espace de huit lieues. Polybe, & plusieurs autres écrivains qui l'ont copié, disent que cette traverse se fait avec tant de rapidité, que les eaux du fleuve ne se mêlent pas avec celles du lac. C'est une fable démentie par le fait même. A moins de tempête ou de vent un peu fort, il regne fur ce lac, dont la figure est courbe, un calme si parfait, qu'on n'y remarque de mouvement que dans l'endroit où le Rhône vient s'y jetter, & dans celui par où il en fort.

A quatre lieues au-dessous de Genève, ce fleuve se perd en tombant dans la fente d'une roche, qui a un quart de lieue de long sur deux ou trois toises de large, dans les endroits les plus étroits, & fur vingt ou vingt-cinq toises de profondeur. Au lieu des eaux du Rhône, on voit fur cette fondriere un brouillard épais, formé par leur brisement contre le fond & les côtés de cette fente, dans laquelle ce fleuve coule avec beaucoup de rapidité & de bruit. Son lit s'élargit ensuite après qu'il est sorti de ce goufre au pont d'Arlou; ; en forte qu'à Seiffel il est presque aussi large que la Seine l'est à Paris. C'est là qu'il commence à porter bateaux. Il reçoit diverses rivieres considérables, entr'autres la Sône à Lyon, l'Isére, la Sorgue, la Durance, & se jette dans la mer de Provence par deux principales embouchures, l'une à l'ouest & l'autre à l'est. Elles ne sont séparées que par une petite isle appellée BAUDUF. C'est celle qui s'avance le plus au large; & elle est fort baffe. Il y a différentes autres moindres embouchures qu'on appelle GRAS. Voyez ce mot. On ne sauroit passer par l'entrée du fud-ouest, nommée le GRAS-DE-SAINTE-ANNE, qu'avec de petits bâtimens. On reconnoît cette embouchure par deux cabanes de pécheurs qui sont sur la gauche en entrant, & par une longue digue, qui ressemble à l'arbre d'un vaisseau fur laquelle on met des matelots pour faire signal aux bâtimens qui entrent. Cette précaution est trèsnécessaire à cause de plusieurs bancs de sable qui font à l'entrée, auxquels le mouvement des eaux fait souvent changer de place. On y tient aussi ordinairement une boye, ou fignal, pour marquer le lieu où l'on doit paffer. L'autre entrée du Rhône, qui est du côté du nord-est de l'ifle Bauduf, est la plus profonde. C'est par-là qu'entrent les tartanes, & autres petits bâtimens qui vont à Arles; mais comme il y a plusieurs petits bancs de fable à l'entrée, il est nécessaire d'avoir des pilotes du lieu, parce que ces bancs sont tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, suivant les débordemens de la riviere, ou suivant les tempêtes qui remuent les fables par-dessous les eaux. Aufli voit-on presque toujours brifer la mer, à moins qu'elle ne soit calme, ou que les vents ne soient à terre. Sur la pointe de la droite, en entrant dans le Rhosne, il y a plusiers cabanes de pêcheurs qui en donnent une connoiffance, comme aussi quelques dunes de sable, qui paroissent de loin comme de petites ifles.

Voici les noms des pays où passe le Rhosne, avec ceux des villes & des principaux lieux qu'il arrose.

Dans le VALAIS, Leuck, d. Sion, d. Marsinach, g.

Saint-Maurice, g. Ville-Neuve, d.

Dans L'ETAT DE GENÈVE, Genève.

Dans le BUGEY, le Fort de la Cluse, d. Soissfol.

Dans la SAVOYE, Yenne, g. Saint-Genis-d'Ofte, g.
Dans la BRESSE, Nieuroz, d.

Dans le VIENNOIS, Ofte, g. Quirieu, g. Amblerien, g. La Guillotiere, g. Saint-Saphorin-d'Ozon, g. Vienne, g. Dans le LIONNOIS, Lion, d. Givors, d. Sainte-Colom

be, d. Chavanay, d.

Dans le VIVARAIS, Serrieres, d. Andame, d. Tournon, d. la Voute, d. le Pouzin, d. Baix, d. le Teil, d. Viviers, d. le bourg Saint Andiol, d.

Dans le VALENTINOIS, Saint-Vallier, g. Tein, g. Valeme, g. Livron, g. Lauriol, g. Mirmande, g. Monteli

mart, g.

Dans le TRICASTIN, Donzerre, g. Pierre-Latte, g. la Palu, g.

Dans la PROVENCE, Montdragon, g.

Dans le COMIAT VENAISSAIN, Mornus, g. Piolenc, g. Caderouffe, g. Port de Sorgues, g. Avignon, g.

Dans le LANGUEDOC, Saint-Esprit, d. Roquemaure, d. Ville-Neuve, d. Beaucaire, d.

Dans la VIGUERIE DE TARASCON, Tarascon, g. Dans le DIOCESE D'ARLES, Trinquetaille, d. Arles, g. Les principales rivieres qui se jettent dans le Rhône, font:

Au-dessus du lac de Genève, la Visp, g. la Bietsch, d. la Lunza, d. le Sider, d. la Liena, d. la Brone, g. la Morgia, d. le Val-Bagnies, g. le Trient, g.

Au dessous du lac de Genève, l'Arve, 5. le Val-Serene, d. l'Ufsses, g. le Sier, g le Bourget, g. la Bourbe, g. l'Ain, d. la Saône, d. le Garon, d. le Giez, d. le Verezy, g. le Limony, d. la Deume, d. la Galaure, g. le Dayer, d. le Doute, d. l'Ifere, g. la Barbeyrole, g. la Dromme, g. le Roubion, g. la Berre, g. l'Ardeche, d. le Letz, g. l'Eygues, g. la Ceze, d. la Nesque, g. la Sorgue, g. la Durance, g. le Gardon, d.

Depuis le pays de Gex jusqu'à son embouchure dans la ✔mer, le Rhosne roule des pailletes d'or. Les paysans sont occupés l'hyver à les ramaffer, & leurs journées leur valent depuis douze jusqu'à vingt sols.* Etat & Délices de la Suiffe, t. 1, p. 53. Piganiol de la Force, Descr. de la France, t. 1, p. 4 Michelot, Portul. de la Méditer. p. 59. Mémoires de l'acad. des sciences, 1718, p. 87.

RHOSOLOGIA, ville de la Galatie. Ptolomée, 1.5, 6. 4, la donne aux Tectosages, & la marque entre Vinzela & Sarmalia. Dans le manuscrit de la bibliothéque palatine, on lit Orofologia, au lieu de Rhofologia. Simler croit que c'est la même ville que l'itinéraire d'Antonin appelle Orfologiacum dans un endroit, & dans un autre Rofologiacum. Cet itineraire la marque sur la route de Constantinople à Antioche, entre Corbeneunca & Aspona, à douze milles de la premiere, & à trente & un milles de la seconde.

RHOSPHODUSA, isle du golfe Carcinite, selon Pline, l. 4, 6. 13. Tous les exemplaires imprimés & tous les manuscrits, portent Rhosphodusa. Cependant le pere Hardouin feroit tenté de lire Rhodussa, comme écrivent Etienne le géographe & Pintaut. Pinet dit que le nom moderne est Saline; & Ortelius, Thefaur. remarque qu'il

y

a aujourd'hui dans ce quartier-là une ifle nommée

Roffa.

RHOSSICUS-SCOPULUS, promontoire de la Syrie, selon Ptolomée, 1.5, 6. 15. Il s'avançoit sur le golfe Iffique. Etienne le géographe écrit Rhoficus, c'est aujourd'hui Cabo-Gangir.

RHOSUS, felon Étienne le géographe & Rhoflus, felon Ptolomée, 1.5, 6:15, ville de la Syrie ou de la Ci

licie, sur le golfe Issique, entre le fleuve Iffus & Séluecie. Poliænus la nomme Rhofium.

RHOTALA, village voisin du Jourdain. Ortelius, Thes. qui cite Egesippe, 1.3, dit que ce village étoit aux confins de la haute Galilée. Voyez MERO.

RHOTANA, ville des Indes, selon Etienne le géographe. L'édition des Aldes lit Rhogane, & Ortelius, Thefaur. foutient que c'est ainsi qu'il faut lire.

RHOTANUM, fleuve de l'ifle de Corse. Ptolomée, 1.3, 6. 2, place l'embouchure de ce fleuve sur la côte orientale, entre Valeria Colonia & le port de Diane. Leander prétend que c'est aujourd'hui le Tavignani.

RHOTOMAGUS. Voyez RITUMAGUM & ROUEN. RHOXONOCAEA, nom d'une ville dont parle Etienne le géographe.

RHUACENSII, peuple de l'isle de Sardaigne. Ptolomée, l. 3,0.3, les place au midi des Cornenfii, & au nord des Celfitani & des Corpicenfii.

RHUADA, ville de l'Arabie heureuse. Elle étoit dans les terres, selon Ptolomée, 1.6, 67, & entre Aria & Chabuata. Le manuscrit de la bibliothéque palatine porte Rhabana-regia pour Rhuada.

RHUADIS. Le texte grec de Ptolomée écrit ainsi le nom du fleuve Adris. Voyez ADRIS.

RHUADITÆ, peuples que Ptolomée, 1. 4, c.5, place dans la Libye extérieure, au couchant de l'Egypte. RHUBO. Voyez RUBO.

RHUBRA, ville de l'isle de Carse. Ptolomée, 1. 3, c. 2, la marque sur la côte méridionale, entre le port de Syracufe & le promontoire Graniacum.

RHUBRICATA, ville de l'Espagne Tarragonnoise. Ptolomée, L. 2, c. 6, la donne aux Leitaniens. Voyez RUBRICATUS.

RHUBUNE, ville de la Libye intérieure. Elle étoit fur la rive septentrionale du fleuve Gira, entre Artagira & Lynxama.

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RHUCANTII, peuples de la Rhétie. Eux & les Cotuantii étoient, felon Strabon, 1. 4, p. 206, les plus mutins de toute la Rhétie. Pline ni Ptolomée ne connoissent point ces peuples. Il pourroit se faire que les noms Rhucantii & Cotuantii feroient corompus dans ce dernier, qui met dans la Vindelicie deux peuples, appellés l'un Rounicata, & l'autre Consonanta.

1. RHUDA, ville de la Parthie. Elle est marquée par Ptolomée, 1.6, 6.5, entre Pasacarta & Simpsimida. 2. RHUDA, ville de la Drangiane, entre Prophthafia & Inna, selon Ptolomée, 1.6, c. 19.

RHUDIANA, contrée de la Carmanie. C'est Ptolomée, 1. 6, c. 8, qui en parle.

RHUERORT ou ROERORT, ville d'Allemagne, au duché de Clèves, sur le Rhin, dans l'endroit où ce fleuve reçoit la riviere de Rur ou Roer.

RHUIS, ifle, ou plutôt presqu'ifle, en France, sur la côte de Bretagne, au diocèse de Vannes. Elle s'avance beaucoup dans la mer. Quoique l'océan n'en fasse pas une ifle parfaite, on ne laisle pas de l'appeller l'isle de Rhuis. Il y croît des vins, mais d'une si petite qualité, qu'ils ne se vendent ordinairement que trente livres la pipe.* Piganiol, Desc. de la France, t. 5, p. 236.

RHUMA, ville d'Ethiopie, sous l'Egypte, selon Pline, 1.6,0.29.

RHUNICATE. Voyez THUNICATES.

RHUS, bourg de l'Attique. Paufanias, l. 1, c. 41, dit qu'on lui donna ce nom, à cause qu'anciennement l'eau des montagnes voisines tomboit fur ce bourg. Spon, Voy. de Grece, t. 2, p. 170, dit que ce bourg est entierement abandonné, & tombe en ruine. On y voit quelques inscriptions anciennes, & une entr'autres d'un certain Nicias, fils d'Hermias, qui fut le premier, à ce que dit Pline, 1.7,6.56, qui inventa le métier des foulons.

RHUSA. Ortelius. Thefaur. qui cite Cédréne, dit qu'on nommoit ainsi le palais du roi Cosroès en Perse. RHUSIUM. La notice de Léon le Sage donne ce nom à une des métropoles soumises au patriarche de Constantinople, & à laquelle la foixante & dix-septiéme place est adjugée parmi les métropoles. Ortelius. Thefaur. qui cite Nicetas, dit que cette ville étoit dans la Thrace, & croit que c'est la même que Topinium. Voyez TOPIRIS. RHUSPHÆ. Voyez RUSPÆ. RHUSPINA. Voyez RUSPINA.

RHUSTICANA ou RUSTICANA, ville de la Lufitanie. Ptolomée, 1.2, 6.5, la donne aux Lufitaniens, & la place dans les terres, entre Talabriga & Mendeculia.

RHUSUNCORÆ, ville de la Mauritanie Césarienfe. Elle étoit, selon Ptolomée, 1. 4, 6. 2, entre Addyme & Jomnyum. C'est la même que l'itinéraire d'Antonin appelle Rufuccurrum, & fans doute aussi la même qui est nommée Rufucurium par Pline, 1.5, 6. 2. Cette ville a été colonie romaine, & ensuite honorée d'un fiége épiscopal. Dans la conférence de Carthage, Fortunatianus est qualifié episcopus plebis Rufuccurritana; & dans le concile de Carthage de l'an 419, n. 135, on trouve Ninellus Rufurrenfis ou Rufurrianenfis, qualifié député de la Mauritanie Césariense. Dans l'édition du pere Labbe on lit Ruscuvienfis, & à la marge Rufuccurrenfis ou Rusocorenfis.

RHUTANI, RHUTENI & RUTENI. Voyez ROUERGUE & RHODÉS.

RHYACUS, lieu maritime de la Sicile, au pied du mont Etna, selon Diodore de Sicile, 1. 14. Ortelius, Thefaur. qui cite Julius Firmicus, dit que ce lieu étoit près du fleuve Symethus, & que le nom moderne est Paliscus. Platon, in Phedone, donne à un torrent de Sicile le nom de Rhyax, Ρύαξ Πηλού, c'est-à-dire, le ruisseau fangeux. Je ne lai fi ce mot n'auroit point quelque rapport à celui de Ryacus.

RHYAX. Voyez RHYACUS.

RHYBDUS, nom qu'Etienne le géographe donne à une contrée de la Sicile.

RHYDDA, ville de la Palestine: Joseph, Ant. l. 14, c. 2, dit qu'elle appartenoit aux Arabes.

RHYMNICI MONTES, montagnes de Scythie, endeça de l'Imaüs, felon Ptolomée, 1.6, c. 14. C'est dans ces montagnes que le fleuve Rhymnus prenoit sa source. RHYMNUS, fleuve de la Scythie, en-deça de l'Imais: Ptolomée, 1. 6, c. 14, qui dit que ce fleuve prenoit sa source dans les monts Rhymnici, place son embouchure entre celle du fleuve Rha, & celle du fleuve Daïs. Mercator l'appelle Jaeick. C'est le Rhamnus d'Ammien Marcellin.

RHYNCHE, contrée de l'Eubée, selon Etienne le géographe. RHYNCHUS, nom d'un lieu voisin de l'Etolie: Athenée en parle d'après Polybe.

1. RHYNDACUS, fleuve de la Mysie asiatique, selon Ptolomée, 1.5, c. 1. Pomponius Mela, 1. 1, c. 19, dit qu'il prend sa source au mont Olympe; & Pline, 1. s, c. 32, nous apprend qu'on le nommoit auparavant Lycus. Il est appellé Megistus par le Scholiaste d'Apollonius, Lartacho par Niger, Lupidus & Lepadius par d'autres. Voyez LOUPADI, qui est le nom moderne.

2. RHYNDACUS. Voyez ZIOBERIS.

3. RHYNDACUS, ville qu'Etienne le géographe place entre la Phrygie & l'Hellespont.

RHYPÆ, ville de l'Achaïe. Strabon, 1.8, p. 387, & Etienne le géographe en parlent. Le premier, qui dit qu'elle étoit ruinée de son tems, lui donne un territoire nommé Rhypidis, & il y met un bourg appellé Leuctrum, qui dépendoit de la ville Rhypæ. Ce territoire est nommé Rypica par Thucydide, 1.7, p. 513. Rhypeum par Nicander; Rhipes par Hérodote, 1.1, n. 145, & Rhipei par Paufanias, 1. 7, c. 23, qui dit que de son tems on voyoit les ruines de Rhipes, à trente milles d'Egium, & un peu au-dessus du chemin Milliaire. Homère, qui écrit Ripe, a parlé de cette ville dans le second livre de l'iliade,

v. 606.

RHYPÆI, peuples de l'Ethiopie, sous l'Egypte. Prolomée, l. 4, c. 8, dit qu'ils habitoient entre la nation des Darades & celle des Nygbenites, & il leur donne le surnom de Chasseurs. Au lieu de Rhypai, le manuscrit de la bibliothéque palatine écrit Orypei.

RHYPARA, isle que Pline, 1.5, c. 32, met au voisinage de l'isle de Samos.

RHYPES. Voyez RHYPA.

RHYSSADIUS, montagne de la Lybie intérieure : Prolomée, 1.4, c. 6, dit que le fleuve Stachir y avoit sa fource.

RHYTIUM, ville de l'ifle de Créte, selon Homére, Iliad. B. v. 155, Pline & Etienne le géographe. Ferrarius, dans fon Lexicon, 1. 4, c. 12, la confond avec la ville Bhitbywna.

RIAÇA OU RIAZA, riviere d'Espagne, dans la Castille vieille. Elle prend sa source dans les montagnes qui séparent la Castille vieille de la Castille nouvelle. Elle court du fud-eft au nord-oueft, & se jette dans le Duero, un peu au-dessous du bourg de Roa. Cette riviere n'est pas fort considérable. * Jaillot, Atlas.

RIALEXA OU REALEJO, port de l'Amérique septentrionale, dans la mer du Sud, sur la côte de la nouvelle Espagne. C'est une petite isle plate & basse, d'un mille de long, & d'environ un quart de mille de large. Elle est éloignée de la terre d'un mille & demi. A chaque bout c'est un canal. Celui que l'on trouve à l'occident est le plus large & le plus für. Il ne laisse pas d'y avoir à la pointe de l'ifle, du côté du nord-oueft, un endroit où l'eau est basse, à quoi les vaisseaux qui entrent doivent prendre garde. Après avoir paffé cet endroit, il faut côtoyer l'isle de près, à cause d'une pointe basse & fablonneuse, qui s'étend presque jusqu'au milieu de la Rade. Le canal du côté de l'orient n'est pas si large. D'ailleurs les courans y sont si forts, que les vaisseaux n'y passent presque jamais. Ce havre peut contenir deux cents voiles. La meilleure rade est près de la terre, où il y a sept ou huit brasses d'eau, & un fable clair & dur. A trois lieues du havre de Rialexa est une haute montagne que les Espagnols appellent Volcan Vejo. Elle se voit de vingt lieues, à cause que ce volcan fume toute la journée, & que quelquefois durant la nuit il jette des flammes. Il est aifé à connoître, puisqu'il n'y a point de montagne si haute aux environs, ni de la même figure tout le long de la côte. La ville de Rialexa est à deux lieues du havre qui porte son nom. Il y a deux anses ou petites entrées qui baillent du côté de cette place. La plus occidentale descend jusques derriere la ville, & l'autre va jusqu'à la ville; mais les vaisseaux ni les barques ne sauroient aller si loin. Ces anses ou entrées sont fort étroites, & le pays est rempli de mangles rouges de chaque côté. A un mille & demi ou environ au-dessous de Rialexa, les Espagnols ont élevé un bon parapet sur les bords de l'anse orientale. La ville appellée aussi Realejo, est située dans une plaine près d'une petite riviere. Elle est assez grande, & a trois églises & un hôpital, avec un fort beau jardin. Il y a plusieurs belles maisons entourées de cours, quelque distance les unes des autres. L'air en est mal sain, à cause qu'elle est si proche des anses & des marais. Le pays des environs est une terre glaise, forte & jaunâtre. Cependant l'endroit où la ville est située, paroît sablorineux. On y trouve divers fortes de fruits, comme guava, pommes de pins, melons, poires piquantes. Le guava croît sur un arbrisseau, qui a fon écorce unie & blanchâtre. Les branches en font menues, mais affez longues. La feuille a quelque chose de ressemblant avec celle du noisetier. Le fruit dont l'écorce est déliée, tient de la figure de la poire. Il est plein de petits pepins durs, & on peut le manger verd, qui est une chose affez rare dans les Indes. Lorsqu'il est mûr il est jaune, doux & fort agréable. On le cuit comme la poire, & étant pelé on en fait des pâtés. Le poirier piquant est un arbrisseau de quatre ou cinq pieds de haut; il pousse diverses branches, dont chacune a trois ou quatre feuilles. Ces feuilles font rondes, larges par tous les bouts, comme la paume de la main, & de la même épaisseur, & leur substance est de la nature de celle de la Joubarbe. Elles ont pour défense tout à l'entour, de forts piquans de plus d'un pouce de long. Le fruit vient tout au bout de la feuille, il est aussi gros qu'une grosse prune, petit du côté de la feuille, & groffiffant jusqu'au bout où il est ouvert comme une nefle. Il est d'abord verd comme sa feuille, d'où il fort environné de petits piquans, mais quand il est mûr, il est d'un rouge foncé. Le dedans est plein de petits pepins noirs, mêlés d'une substance, qui ressemble à du sirop épais. Il est froid, rafraîchissant, & d'un goût fort agréable. * Dampier, Voyage autour du monde, t. 1, c. s, & 6.

& à

RIAN, bourg de France dans le Berry, diocèse & élection de Bourges. Il est situé à quatre lieues de Bourges, & à une lieue des Aix. Il y a une petite fontaine, dont le courant fait tourner trois moulins. Plusieurs annexes dépendent de cette paroiffe. Le terroir est médiocre en bleds, & a quelques bois. Il y a des eaux minérales. L'hôpital ou hôtel-Dieu des Aix jouit de la chapelle de faint Roch, qui est dans Rian, dont les habitans voudroient avoir droit d'entrer malade dans l'hôpital des Aix, puisque la chapelle & le meilleur revenu de cet hôpital, est dans la paroisle de Rian

Les patrons de la paroisse sont saint Jacques & faint Christophe, & le jour de cette fête il y a une foire.

RIANS, bourg de France, & marquifat dans la Provence, diocèse d'Aix. Ce bourg est chef-lieu d'une vallée, de laquelle dépend la ville de Pertuis. Il a droit de députer aux aflemblées de la province.

RIBA-DE-SELLA, bourg d'Espagne, dans l'Afturie de Santillane, à l'embouchure de la Sella, entre Ablaus & San-Vincente, mais plus près du premier. C'est un port de mer peu considérable. * Jaillot. Atlas, Délices d'Espagne, p. 114.

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RIBADAVIA, ville d'Espagne, dans la Galice confluent du Minho & de la riviere d'Avia. Elle a le titre de comté, mais elle est moins célébre par cette dignité, que par la bonté de son vignoble, qui rapporte le meilleur vin de toute l'Espagne. Ribadavia est divisée en quatre paroisses. On y compte deux maisons de religieux, un hôpital, & quatre fontaines. Elle a pour armes le soleil & la lune, & au-dessous un pont à deux arches, dont les piles font forme de tours. Elle fut peuplée par le roi dom Garcie, fils de dom Ferdinand le grand. Son palais étoit dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui la maison des dominicains.

en

1. RIBADEO, EO, EU ou MIRANDA, riviere d'Espagne. Elle sépare le royaume de Galice de la principauté des Afturies. Elle a sa source dans les montagnes, aux confins des royaumes de Galice, & de Léon. Son cours est du midi oriental au nord occidental. Elle se jette dans la mer, entre Ribadeo & Caftropol. * Jaillot, Atlas.

2. RIBADEO, ville d'Espagne, dans la Galice, & le dernier port de cette province, du côté de l'orient, à dix lieues de Luarca, sur le bord occidental de la riviere Ribadeo, & près de son embouchure. Cette petite ville est située sur la pente d'un rocher : le devant aboutit à la mer, & le derriere est tourné vers la campagne. Son port eft également beau, bon & assuré. Ce n'est pas une ville fortifiée. Sa fituation néaninoins la rend assez forte. Elle a le titre de comté, & appartient aux ducs de Hijaz. L'évêque de Mondoñedo a eu autrefois son sfiége à Ribadeo. * Délices d'Espagne, p. 124.

RIBAGORZA, comté d'Espagne, au royaume d'Aragon, du côté de l'orient & du nord. Il s'étend dans ce quartier de pays, le long des frontieres de la Catalogne, dont elle est séparée par la riviere de Noguera Ribagorzana, ayant quinze lieues de longueur fur fix de largeur. Elle comprend diverses vallées, savoir celles de Benabarri de Venasque, & d'autres., & s'étend fur trois cents cinquante petites places, comme bourgs & villages, dont la principale est Benabarri ou Benavarri, à l'orient de Castro, & au sud-est de Graus. Les autres plus considérables font Venasque au nord, Tamarit & Sant-Estevan de Litera à l'extrémité méridionale, entre Monçon & les frontieres de Catalogne, Ce quartier de pays fut enlevé aux Mores de fort bonne heure. Venasque étant place frontiere, on y tient ordinairement garnison dans un beau château, dont elle est défendue, où l'on voit de grosses pierres sur les murailles au lieu de canon. On boit là de fort bon vin, & l'on y mange d'excellentes truites.

De Venasque on continue à côtoyer l'Effera, & à marcher dans les Pyrénées. On voit en pallant, de belles forêts, de haurs & de grands arbres, qui fervent à faire des mâts de navire. Après deux lieues de chemin, on trouve une hôtellerie nommée Hospitalet, où il faut attendre que l'on se trouve vingt-quatre personnes ensemble pour pouvoir paller. On commence là de nouveau à grimper sur la montagne, par un très-méchant chemin, & l'on arrive au Puerto, Port où lieu de passage, où l'on quitte l'Espagne pour entrer en France. Ce passage est fermé de deux poinres de rochers, qui venant à se rencontrer, les rendent si étroit & si scabreux, qu'avec une poignée de monde on en peut défendre l'entrée à toute une armée. Quand on regarde du haut en bas, du côté de la France, il ne semble pas poffible d'y descendre; & en effet, la montagne est si roide, qu'il a fallu que les hommes y ayent taillé un chemin dans le roc. De là l'on compte environ dix lieues jusqu'à Saint-Bertrand de Cominges.

1. RIBAS OU RIBA, village d'Espagne, au royaume de Léon, sur la riviere de Tormes, à la droite, entre Salamanca & Ledesma. C'étoit anciennement un lieu fort peuplé; mais il est presque désert aujourd'hui. Il y a cepen.

dant une paroisse. * Silva, Pobl. de Espana, fol. 47 2. RIBAS, ville d'Espagne, dans la nouvelle Castille, au bord de la riviere de Xarama, à trois lieues de Madrid. Guillaume de Ribas de Segovie, capitaine renommé pour sa valeur, fonda ce village en 1100. Les évêques de Segovie en tirerent le revenu jusqu'à l'an 1190. Le roi Alphonse IX en fit l'acquisition, donnant en échange aux évêques tous les ans cent écus à prendre sur les droits que l'on percevoit aux portes de la ville de Segovie. Moralès dit cependant que dom Alfonfe VIII, roi d'Espagne, l'avoit donné à l'église de Tolède du tems de l'archevêque don' Juan del Castillo, en 1154. Ribas est le chef-lieu d'un marquisat.

RIBAUDAN, ifle de France, sur la côte de Provence, & l'une de celles qu'on appelle HIERES. On la nommoit anciennement Stuorium. Elle est située entre la côte de Provence & l'ifle Porquerolles. * Taffin, Carte des côtes de France.

RIBAUPIERRE. Voyez RAPOLFSTEIN. RIBAUVILLER, en allemand Rapolweiller, est le chef lieu d'un comté fort ancien, mouvant de l'évêché de Bafle, lequel a été possédé pendant plusieurs fiécles par l'illuitre famille de Rapolstein, éteinte dans les mâles en 1656. Louis XIV en a donné l'investiture au prince Birkenfeld, dont la mere étoit fille du dernier male. Il y a trois cents quatre-vingts maisons, cinq cents familles & deux mille deux cents habitans, dont les deux tiers font luthériens. Le magiftrat n'a que deux mille cinq cents livres de revenu.

RIBBESBUTTEL, petit château d'Allemagne, au duché de Brunswic, dans la seigneurie de Gifhorn. Il appartenoit autrefois à une famille très ancienne du même nom. Cette famille étant éteinte, il fut donné à celle de Mandelschlo. * Zeyler, Topogr. ducat. Brunswic, pag. 176.

RIBBLE, riviere d'Angleterre. Elle a sa source dans le duché d'Yorck, au nord de Gisborn; & elle court du nord oriental au midi occidental. Après avoir traversé le comté de Lancastre, elle va se jetter dans un petit golfe où elle se perd dans la mer d'Irlande. Elle mouille dans sa course Gisborn, g. Sauwley, g. Chatborn, g. Waddington, d. Clethero Castle, g. Mitton, d. Ribchester, d. Samsburg,g. Koverdale, g. Preston, d. Leaball, g. Les principales rivieres qu'elle reçoit, font: l'Hodder, d. le Colder, g. la Darwen, g. la Sawok, d. Corneille dit mal à propos que cette riviere a sa source dans le Cumberland; & au lieu de RIBBLE, il écrit Ribbil. * Blaeu, Atlas.

RIBCHESTER, ville d'Angleterre, dans le comté de Lancastre, sur la riviere de Rible, & que l'on prend pour le Bretennomacum des anciens. Cette ville, qui n'est pas éloignée de Preston, passoit autrefois pour être la plus rif che de toute la chrétienté. Il est certain qu'on a déterré dans son voisinage tant de monamens d'antiquités romaines, qu'il y a lieu de croire que c'étoit une place d'importance du tems des Romains. * Etat présent de la GrandeBretagne, t. 1, p. 81.

Les anciens n'ont connu aucune ville appellée Bretennomacum, mais Bremetonacum. Quelques-uns, il est vrai, ont cru que Ribchester avoit fuccédé à cette ancienne ville; mais Cambden & Galle, prétendent que c'est Owerburrow, & que Coccium est remplacé par Ribchefter.

RIBEMONT OU RIBLEMONT, ville de France, dans la Picardie, diocèse & élection de Laon. Elle est le siége d'une prévôté royale, reffortiffante au bailliage. C'est un gouvernement particulier du gouvernement militaire de Picardie. Riblemont a une coutume particuliere, qui dépend de celle du Vermandois. Cette ville n'a presque qu'une rue: elle est située auprès de la riviere d'Oife, fur une hauteur, au pied de laquelle est une abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît réformée. Sancti Nicolai de Pratis, ou de Ribodimonte abbatia. Cette abbaye est dans une belle prairie, d'où on l'appelle aussi SAINT NICOLAS DES PRÉS. Elle est à quatre lieues de Creci fur Serre, où elle fut d'abord fondée par Anfelme, comte de Ribemont, en 1083. Ribemont est dans le Tierarche, entre Guise & la Fère, à quatre lieues de Saint-Quentin.

RIBEYRAC OU SAINT-MARTIN-DE-RIBERAC, bourg de France, dans le Périgord, diocèse & élection de Péri gueux. C'est une ancienne baronnie.

RIBEYRA-GRANDE ou SANT-JAGO, ville épiscopale de l'isle de Sant-Jago, la plus considérable de celles

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du Cap-Verd, dans la partie occidentale de l'isle, à trois lieues au nord-ouest de Praya, à l'embouchure de la riviere de Sant-Jago, qui prend sa source à deux milles de la ville. L'auteur des Voyages de Drake, nous apprend qu'en 1585, lorsque son héros prit cette ville, elle étoit de forme triangulaire, & située dans une vallée fort étroite entre deux montagnes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest, sur lesquelles on avoit fait différentes fortifications pour la fureté de la place. Elle étoit environnée d'un mur, avec un fort sur le rivage. Il y avoit cinquante piéces de canon dans la ville & dans les forts. La cathédrale est un très-bel édifice. Il y a dans la ville deux couvents, un d'hommes & l'autre de filles. La maison du gouverneur est dans un lieu élevé, & domine sur toute la ville, presqu'entierement peuplée de Portugais. L'évêque, qui est suffragant de Lisbonne, compte toutes les isles du CapVerd dans son diocèse. Le gouverneur, qui commande au nom du Portugal, étend sa jurisdiction, non-feulement sur les ifles du Cap-Verd; mais encore sur tous les domaines de cette couronne dans la Haute-Guinée. * Dampierre, vol. 3. Roberts, Voyage aux isles du Cap-Verd.

RIBNICK OU RI BENICK, petite ville d'Allemagne, dans la Silésie & dans la principauté de Ratibor, proche de Sora. * Zeyler, Topogr. Silefiæ, p. 174.

RIBNIZ OU BIBBENIZ, petite ville d'Allemagne, au duché de Mecklenbourg, à trois milles de Rostock, visà-vis de Damgarden. La riviere de Reckniz, qui tire sa source d'un lac voisin du village de même nom, passe entre les villes de Ribniz & de Damgarden, & sépare le duché de Mecklenbourg de la Pomeranie. Il y avoit autrefois à Ribniz un monastere de filles, fondé en 1319, par Léon de Mecklenbourg, fils de Henri, surnommé de Jerufalem. Plusieurs princesses de Danemarck & de Mecklenbourg en ont été abbesses. Cette ville souffrit beaucoup en 1630, de la part des Suédois.

RIBO-DE-AVE (S. Thirso de) abbaye d'hommes, ordre de S. Benoît, en Portugal, dans la province entre Duero e Miñho, entre Porto & Brague, fondée en 770, & rétablie en 927.

RIBUARII. Voyez RIPUARII. RIBUARIUS-PAGUS, bourgade de France, selon Orrelius, qui cite Frodoard, dans la Vie de S. Remy. Le même auteur, dans sa Chronique, place cette bourgade sur la riviere Roer. Son interpréte rend Ribuarius Pagus par RIBEMONT.

RICA, contrée des états du Turc, en Afie, dans le Diarbekir, felon Corneille, Dict. & Ricaut, Description de l'Emp. Ottoman. On l'appelle communément le BEGLIEBERGLIC DE RICA. Quoique l'étendue en soit affez resserrée, elle ne laisse pas de renfermer sept sangiacats ou petits gouvernemens, qui font: Ghemasche, Chabur, Dizirebe, Seruck, Diregeck, Benirabue & Ane.

RICCA, bourg d'Italie, au royaume de Naples, dans le comté de Molise, aux confins de la Capitanate & de la Principauté ultérieure. Il y a un château avec titre de principauté. Ce bourg est dans l'Apennin, au nord de Bénévent. * Magin, Carte du comté de Molise.

RICCAEE. Voyez DIANE TEMPLUM.

RICCIA, (la) bourg d'Italie, dans la campagne de Rome, avec un château. Il est proche d'Albano, à l'orient méridional. C'étoit autrefois une ville épiscopale. Il ne faut pas confondre ce bourg avec Aricia. * Magin, Carte de la campagne de Rome.

RICEY, nom de trois gros bourgs de France, diftingués par leurs surnoms RICEY-HAULT, RICEY-HAUTE-RIVE & RICEY-LE-BAS. Ils sont situés dans une même vallée, sur la petite riviere de Leignes, à deux petites lieues au dessus de Bar-fur-Seine, sur les confins des généralités de Paris & de Dijon. Ces trois bourgs font tous trois divisés entre les deux provinces de Bourgogne & de Champagne, & entre les deux intendances de Paris & de Dijon. Ils font tous trois du diocèse de Langres, & forment une baronnie. Ils font aussi tous trois mi-partie des bailliages de Sens & de Bar-fur-Seine. Ricey le haut, qui est du parlement & de l'intendance de Dijon, est dans la Bourgogne. Ricey-lebas est dans la Champagne, parlement & intendance de Paris. Ricey-haute-rive est moitié des uns & des autres; & il y a un prieuré de l'ordre de saint Benoît. Ces bourgs font recommandables par la bonté des vins & par les circonstances de leur fondation. Le terroir n'est propre qu'à

la vigne, étant couvert de montagnes toutes plantées de vignobles. Le vin en est excellent & bon pour la santé. Les étrangers viennent l'enlever & le comparent au vin de Bourgogne. Ces bourgs ont été fondés par les Boïens, lorsque s'étant joints aux Helvétiens, ils furent défaits près d'Autun par Jules-Céfar, qui à la priere des Bourguignons permit aux Boïens d'aller s'établir dans cette contrée des Gaules. Les Rittons ont retenu jusqu'à présent l'habillement de leurs fondateurs & leur talent pour remuer la terre; ce qui faifoit que Louis XIV les préféroit à tous autres, lorsqu'il avoit des terres à remuer. Ces trois bourgs n'ont qu'un même seigneur, un seule Juge & un même curé. Ils font fermés de murailles & munis de fosses. Les maisons sont bâties & couvertes de pierres qu'on tire dans le voisinage. Il y a trois églises magnifiques, bâties de pierres de taille. Le seigneur a fon château à Ricey-bas, avec un grand parc, qui contient fix-vingts arpens, plantés d'arbres en allée, & à travers lequel la riviere paffe. Sur une coline, auprès de ce château, il y a un bois, autrefois dédié à de fausses divinités, & que l'on appelloit Deorum via, aujourd'hui par corruption le BOIS DELVOY οι θέVOYE. On a trouvé dans quelques côteaux de vignes des environs, quelques tombeaux de pierres, des médailles & autres marques de l'antiquité de ces trois bourgs.

RICHBOROW, RICHBURG ou RICHBERG, bourg d'Angleterre, dans la province de Kent. C'étoit autrefois une ville d'Angleterre appellée RUTUPIÆ par Ptolomée & par Ammien Marcelin; RITUPA PORTUS par Antonin, & Rhutupi portus & civitas par Orose. Anciennement les Anglois lui donnoient le nom de Reptimuth; & Alfred de Beverley lui donne celui de Richberg. Le nom moderne est Richborow ou Richburgh, comme l'a très-bien remarqué Cambden. Il paroît cependant affez probable, comme l'a observé Gibson, que le port Rbitup ou Rhutub étoit à Stonhar, où il y avoit un phare, & que la ville étoit Richberb ou Ritubsberg, des ruines de laquelle s'est formé SANDWICH. Voyez ce mot. * Gloffar, Antiq. Britan.

RICHECOUR. Corneille dit: Petite ville de Lorraine, Située proche d'un lac qu'on nomme vulgairement la Garde lac, d'où fort une riviere qui va se jetter dans la Meurte, entre Saint-Nicolas & Rofieres. Pour estimer les choses à leur juste valeur, Richecour ou RICHECOUR LE CHATEAU, en latin Richeri Curtis, est une simple annexe de la paroiffe de la Haye-ville. Le lac, à l'orient duquel ce lieu est situé, s'appelle simplement la Garde. * Jaillot, Atlas.

1. RICHELIEU, ville de France, chef-lieu d'une élection & d'un grenier à sel, du reffort de l'Anjou, dans le diocèse de Poitiers, à neuf lieues de cette ville, sur les rivieres d'Amable & de Vende. Cette ville, franche de tailles, n'étoit autrefois qu'un village. Le cardinal de Richelieu l'a fait bâtir vers 1637, pour honorer le lieu de fon origine. La ville est également belle & réguliere, & le château est magnifique.

On arrive au château par deux basse-cours, dont la premiere, après avoir paffé le pont-levis, est un quarré plus large que long. Tout le château, de même que la plupart des ornemens de la ville, est d'une pierre blanche très-belle. Il est composé de corps de logis & de pavillons, & tout couvert d'ardoises avec des lucarnes. Il est entouré d'un fossé peu profond, mais à fond de cuve, revêtu de pierres de taille, rempli de cinq pieds d'eau de source, & flanqué en forme de boulevart du côté du château & aux quatre coins de ce bâtiment. La face de l'entrée n'est qu'une terrasse découverte, flanquée de deux pavillons en dôme, qui se joignent aux aîles du château, qui sont deux corps de logis, dont l'un est une galerie, & l'autre forme divers appartemens. En face est un troisiéme corps de logis qui se joint aux aîles par deux autres pavillons en pointe. Au milieu de ce corps de logis est un grand pavillon double, seul reste de l'ancien château de Richelieu; mais on l'a mis en fimmétrie avec les autres pavillons, tant en les réduisant en dôme, qu'en réformant les croisées & les ouvertures. L'aire de la cour comprise entre les bâtimens est presque quarrée, & les côtés sont de vingt-cinq à trente toises de long. Dans le gros pavillon du milieu de la face, est le grand escalier, au devant duquel est un portail en saillie, qui fait comme un demi-portique soutenu sur deux colonnes de marbre jaspé d'ordre dorique. Les fenêtrages ont aussi quelque chose de cet ordre, dont il n'y a rien dans le reste du bâtiment. Les niches entre les fenêtres au nombre de plus de soixante font

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