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font remplies au fecond étage de ftatues & au premier de buftes, la plupart de marbres & les autres de bronze. On en voit aufli un très-grand nombre dans une falle près du grand escalier. Ce font tous morceaux précieux, partie ftatues, partie buftes & termes, repréfentans des dieux, des déelles, des empereurs, des impératrices, des gladiateurs, des fatires, des pafteurs, des captifs. Ces ftatues antiques font de pierre ou de marbre nues ou vêtues fur le nud, de grandeur naturelle, ou plus petites ou plus grandes que nature. Quelques buftes font revêtus d'albâtre orientale. Dans le voifinage de cette falle en eft une autre toute remplie de dévifes & d'anagrames à la gloire du cardinal de Richelieu; & l'on peut dire qu'elles font le triomphe de la flaterie. En fortant par deffous le grand escalier, on paffe un pont, & l'on entre dans un grand & beau parterre, borné par la petite riviere d'Amiable, renfermée en cet endroit & depuis le parc, en un canal revêtu de pierres, ayant de long quatre ou cinq toifes, & de large dix, avec un pont de quatre arches de pierres pour la paffer, & pour entrer dans le parc qui eft derriere. Au milieu de ce parc eft une grande allée très longue, qui fe trouve vis-à-vis du grand escalier, & du pont ou de l'entrée du château. La riviere d'Amable eft retenue par une éclufe au bout de fon canal revêtu, & rejettée dans les foffés de la ville pour la clore de ce côté-là qui eft l'orient.

Cette ville eft au feptentrion du château, féparée de clôture avec un grand espace entre deux. Ce qu'il y a de bâti eft une rue de quatorze grands pavillons de chaque côté, qui ne paroiffent qu'un corps de logis. Ils ont chacun leur porte cochere, & par dedans une cour avec un jardin au bout. Ils font bâtis de moilons & de pierres brutes couvertes d'un enduit à chaux & à fable. Les encogneures des pavillons du haut en bas, les côtés, les fronts & les fupports des croifées, & les cordons ou ceintures qui diftinguent les étages, font de pierre blanche comme le château. Les toits font couverts d'ardoife, & les portes & les fenêtres font peintes. Cette rue eft à peu près de cent quarante toifes de fong & de fix de large. Elle eft coupée au milieu par une autre rue qui la croife & la traverse à angle droit, & qui n'eft pas bâtie. Au bout auftral qui regarde le château, eft une grande place qui à deux rangs de maifons à boutiques en potence, de la rue dont on a parlé, & à l'oppofite quatre beaux pavillons avec les corps de logis qui les joignent. Entre deux à main gauche, il y a une halle avec deux ailes, & derriere le deffein d'un bâtiment. A main droite, on voit l'églife qui eft la paroiffe de Richelieu ; & le prefbytere eft derriere. La cure de Sablon, qui étoit dans le parc, a été transférée là. Cette place a d'aire quarante-huit ou cinquante toises en tout fens ; & elle a iffue à trois portes de la ville, une au midi qui eft celle du château, une à l'orient derriere la halle & la troifiéme à l'occident derriere l'églife; tout cela avec une fymmétrie fort exacte. Pour la rendre entierement jufte, on a fait à l'autre bout de la rue qu'on a décrite, qui eft le bout feptentrional, & vers Champigny, une place toute femblable avec une église, un hôpital & un palais ou fiége de juftice avec trois portes, une au feptentrion & les deux autres à l'orient & à l'occident. La ville de Richelieu a trois cents cinquante toifes de longueur & deux cents cinquante de largeur. C'eft ainfi que d'un château & d'un village qui étoit de trois provinces, d'Anjou pour le gouvernement, de Poitou pour le diocèfe, & de Touraine pour la généralité & pour les tailles, le nom de Richelieu a fait naître une belle ville, qui eft privilégiée comme la capitale d'une province, quoique pour deux cents feux feulement. La juftice du duché & pairie, qui étoit auparavant fous la jurisdiction du fiége royal de Saumur, y eft établie. Le grenier à fel de Loudun & l'élection de Mirebeau y ont été transférés. Le duché contient beaucoup de villes, de châteaux & de gros bourgs. On allure que le parc à dix mille toifes de circuit, qui font deux lieues de ce pays. La muraille eft uniforme, fa forme eft irréguliere, & elle a plufieurs angles, & fon aire plantée de bois de haute futaye avec diverfes allées. La terre de ce duché & pairie eft presque ronde, & pent avoir huit lieues de diamètre, fans quelques bourgades un peu plus éloignées. Les principaux lieux font Mirebeau & 'Ifle-Bouchard. De Mirebeau ont autrefois dépendu le PuisNotre-Dame & Doué, célébre par fon amphithéâtre. Ce duché aboutit à Montcontour, & eft à deux lieues de Loudun & de Chinon. * Corn. Dict. Davity, Anjou.

2. RICHELIEU, grande riviere, dans l'Amérique feptentrionale. Elle vient du lac de Champlain, & fe déchar ge dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis les illes de Richelieu. On l'appelle auffi RIVIERE DES IROQUOIs, parce qu'elle eft fort fréquentée par ces Sauvages, qui la descendent pour venir au fleuve Saint-Laurent. C'eft fur les bords de cette riviere que les François, unis avec les Algonkins, eurent affaire pour la premiere fois avec les Iroquois qui furent battus, Champlain ayant tué trois de leurs chefs. On l'appelle encore quelquefois RIVIERE

DE SOREL.

3. RICHELIEU, (ifles de ) ifles de l'Amérique feptentrionale, dans le lac Saint-Pierre, à douze lieues plus haut que la ville de Trois Rivieres. C'eft où commence le gouvernement de Mont-Réal. Elles font à l'entrée du fleuve Saint-Laurent, dans le lac de Saint-Pierre. Il y en a plus de cent. Elles font toutes remplies d'arbres, entr'autres de noyers, dont le fruit a le goût d'amande. L'on y cultive beaucoup de vignes. Il y a beaucoup de gibier, particulierement des rats musqués, dont on fait la challe au mois d'avril. Cet archipel fert de retraite aux Iroquois. 4. RICHELIEU, dans l'Amérique feptentrionale, grand & petit fort rétabli en 1635, au bord du fleuve SaintLaurent.

1. RICHEMOND ou RICHMOND, lieu d'Angleterre, dans Yorkshire, fur la Swale, dans le North-Riding, eft la capitale du territoire qu'on appelle Richemondshire, où il y a des mines de plomb, de cuivre & de charbon de terre. Ce lieu fut érigé en comté en faveur d'Alain le Noir, comte de Bretagne, par Guillaume le Conquérant ; & ce titre ayant paffé de cette maifon aux comtes de Chester, retomba dans celle de Montfort, par la donation qu'en fit Edouard III à Jean de Montfort, duc de Bretagne. Rodolphe de Neville, comte de Weftmorland, en fut pourvu après la mort de Jeanne de Bretagne, fœur de Jean le Vaillant; & enfuite Henri VI le donna à Edmond de Hadam fon frere uterin. George, duc de Clarence, & Richard, duc de Glocefter, le poffederent fous Edouard IV, & Henri VIII l'ayant érigé en duché en 1535, le donna à un de fes fils naturels qu'il avoit eu d'Elizabeth le Blunt. Charles de Lenox, fils naturel du roi Charles II, posséda ce duché, qui eft actuellement poffédé par fa poftérité. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1, p. 129.

Alain le Noir, du tems de Guillaume le Conquérant, fit bâtir le bourg de Richemont fur les ruines du bourg de Gilling. Ce bourg a droit d'envoyer deux députés au parlement.

Le duché de Richemond est divisé en cinq parties, qui font: Lang-East, Lang-Weft, Gilling-Eaft, Gilling-Weft & Kali-Kelld.

2. RICHEMOND, grand bourg d'Angleterre, dans le Surrey, à fept milles de Londres, lieu fort agréable l'été, où vont plufieurs marchands de Londres, & particulierement des juifs. On y voit encore les reftes d'un palais royal, où le roi Henri VII & la reine Elizabeth ont fini leurs jours. Il y a d'ailleurs un très-beau parc qui a fix milles de tour, & qui eft fermé de murailles. Mais rien ne fauroit être plus agréable que la maifon de plaisance, où le roi va ordinairement paffer l'été. Elle eft petite, mais propre, & le jardin & le parc font très-beaux. Cette maison a appartenu au duc d'Ormond. * Etat préf. de la Gr. Bretagne, t. 1, p. 115.

RICHEMONT Ou RICHMONT, bourg des Pays-Bas, au duché de Luxembourg. Il eft fitué fur la riviere d'Orne, près de l'embouchure de cette riviere, dans la Mofelle. Ce bourg eft orné d'un château. * Jaillot, Atlas. RICHENAW. Voyez RYCHENAW. RICHMOND, Voyez RICHEMOND. RICHMONT. Voyez RICHEMONT.

1. RICINA, ifle que Ptolomée, l. 2, c. 2, place fur la côte de l'Hibernie, & qu'il range au nombre des ifles Ebudes. Elle eft nommée Ricnea dans quelques exemplaires de Pline, 1. 4, c. 16, & Ricina dans d'autres. Cambden trouve le nom de cette ifle corrompu dans le mot Riduna, qu'on lit dans l'itinéraire d'Antonin. On nomme aujourd'hui cette ile CRAGHLINGS. Voyez ce mot.

2. RICINA, ville d'Italie, dans le Picenum, laquelle ne devint colonie romaine que fous l'empereur Sévere. Une ancienne carte citée par Cellarius en fait mention. Pline, p. 137, connoît cette ville fous le nom du peuple R

CINENSES. Holftenius a trouvé les ruines de Rifina à deux ou trois milles de Macerata, fur le bord de la riviere Potenza à la droite. Une ancienne inscription trouvée près de Macerata, & rapportée par Gruter, donne à cette ville le furnom d'Helvia: COLONIA HELVIA CONDITORI SUO. * Geogr. Ant. 1. 2, c. 9.

3. RICINA, ville d'Italie, dans la Ligurie, fur la côte à l'orient de la ville de Genes, entre cette ville & le port dauphin, felon une ancienne carte citée par Cellarius, qui croit que ce peut être préfentement le village Recco. * Geog. Ant. I. 2, c. 9.

RICINENSES. Voyez RICINA, no. 2.

RICLA, bourg d'Espagne, au royaume d'Aragon, entre Calatayud & Sarragoffe, fur le Xalon. Il y a une paroiffe, & le nombre des habitans eft fi peu confidérable, que ce lieu mériteroit à peine le nom de village. Dom Alfonfe I, roi d'Aragon, le prit fur les Maures en 1120, & le fit peupler de nouveau. C'eft le chef-lieu d'un comté qui fut érigé par le roi Philippe II. La campagne des environs produit beaucoup de bled, de vin, d'huile, de fruits; & on y éleve une grande quantité de bétail.* Silva, Pobl. de Espana, fol. 137.

RIČNEA. Voyez RICINA.

RICOMAGUM ou RICOMAGUS, ville de France, dans l'Auvergne, felon Grégoire de Tours, de Gloria Martyrum, c. 86, & Surius. Ce dernier en parle dans la vie de faint Amable. C'est aujourd'hui la ville de Riom. Voyez RIOм.

RICOSE, nom d'une ville, felon Ortelius, qui cite Phocas le Grammairien, de nomine & verbo.

RICOTE, bourg d'Espagne au royaume de Murcie, à fept lieues de la capitale. Il eft fitué dans une vallée dont il est le lieu le plus confidérable. Il a dans fa dépendance Blanca, Villa-Nueva, Olea, Archena, Ceutin & Habaran. Tous ces lieux font fertiles en bled, vin, ris, fefame & fruits. On y fait un commerce de foie. Le bourg de Ricote fat peuplé en 1266, dix-fept ans avant la ville de Murcie par le roi dom Alfonfe le Sage.* Silva, Pobl. de Espana, fol.

235.

RICTI & RITTI. Vopez RHITTIUM. RIDDAGSHAUSEN, ancienne abbaye d'Allemagne, au duché de Brunswic Wolffenbuttel. Elle fut fondée par deux freres, Riddage & Ludolphe de Wenden, du tems de Henri furnommé le Lion, duc de Saxe, en 1145. Elle a pris le nom de fon fondateur Riddage, qui la dota de deux beaux villages avec leurs dépendances, & le même duc Henri, à fon retour de la terre fainte, lui donna de nouvelles poffeffions & de grands priviléges. Enfuite cette abbaye acheta diverfes terres des comtes de Barby, de Guerm, & autres feigneurs ; quoiqu'elle ait été brûlée & pillée en 1550, & dans les années fuivantes à diverfes fois par les habitans de Brunswic, par le marggrave, de Brandebourg, par d'autres, pendant les guerres du fiécle paffé, elle s'eft tellement rétablie & foutenue par l'induftrie de fes abbés, que fes vaftes bâtimens ont été remis en affez bon état. Aujourd'hui Riddagshaufen eft un cloître de protestans. Zeyler, Topogr, ducat. Brunswic. p. 176.

&

*

RIDE, ifle fituée entre la Sicile & l'Afrique, felon S. Epiphane cité par Ortelius.

RIDGELEY, bourg d'Angleterre, dans la province de Stafford. On y tient marché public. Etat préfent de la grande Bretagne, t. 1.

RIDUNA. Voyez RICINA, no 1.
RIDUNUM. Voyez MORIDUNum.
RIE. Voyez RYE.

1. RIÉ, lieu de France, dans la Normandie, diocèfe de Séez, élection d'Argentan. C'eft la patrie de Mezerai, l'un de nos plus célébres hiftoriens de France.

2. RIÊ, ifle de France, dans le Poitou, diocèfe de Luçon, élection des Sables d'Olonne. Cette ifle eft entre la mer, la petite riviere de Rié, & le marais du Perier.

RIED, ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, avec feigneurie, fous la régence de Burchhaufen. Cette petite ville comprend dans fon diftrict le bourg d'Aurolts-Munfter, quatre châteaux, quatorze petits bourgs & quelques villages. En 1310, du tems de l'empereur Henri VII, la ville de Ried fut brûlée par les Autrichiens. Il n'y eut que le château qui fut épargné. Zeyler, Topogr. Bavar. Aventin. lib. 7, fol. 386.

RIEDDAU, bourg d'Allemagne, dans la haute Autri

che, avec un beau château & une feigneurie qui appartenoit autrefois à la famille de Dietrichstein. Depuis, cette feigneurie a paffé dans la famille des comtes de Salaburg. *Zeyler, Topogr. Auftriæ, p. 17.

RIEDENBURG, petite ville d'Allemagne, dans la haute Baviere, fous la régence de Munich, avec un château & une feigneurie, qui contient une abbaye, huit châteaux, quinze bourgs, quelques villages, & autres dépendances. Le dernier comte de Riedenburg, burggrave de Ratisbonne, landgrave de Stephaningen, feigneur de Leugenfeld, Vohburg, Kalmuns, Stauff, & Rohr, eft mort du tems de l'empereur Rodolphe I, felon Eberahardus Altahenfis.

RIEDLINGEN, petite ville d'Allemagne, dans la Suabe, au-delà d'Ulm, fur le Danube. Elle appartient à la maifon d'Autriche, & a beaucoup fouffert dans les dernieres guerres. * Zeyler, Topog. Sueviæ, p. 66.

RIEDS, bourg d'Allemagne, dans la Franconie, fitué à quatre milles de Schwabach. Il appartient à l'évêque d'Aichftett. * Zeyler, Top. Franconia, p. 75.

RIEDSELZ, village de l'Alface. Il appartient au commandeur de Weiffenburg, de l'ordre teutonique. * Zeyler, ibid.

RIEGATE. Voyez RYEGATE.

RIENSIS-PROVINCIA, vulgairement het Land van Roen. Voyez NIVESDUM.

gne,

RIESENBERG ou RISENBERG, montagne d'Allemadans la Siléfie, entre le duché de Javer & la Bohéme, près des bourgs d'Hirsberg. & de Schmiedberg, en latin Giganteus-Mons. C'eft la plus haute montagne de cette contrée. Elle a des mines de fer, d'étain, d'airain, de vitriol, & même on y trouve des veines d'or & d'argent, des grenats, des cailloux qui approchent du diamant ; des amethiftes, des topafes, des agathes & du cryftal, avec quantité de fimples utiles pour la médecine. Les rivieres de Bober, de Lupawa, & de l'Elbe, y ont leurs fources, dont la largeur n'eft que d'un bon pas. Ceux qui demeurent au pied de cette montagne difent qu'il y a au fommet un spectre qu'ils appellent Ribenzal, qui la couvre de nuages tout d'un coup, & qui caufe de grandes tempêtes; ce que plufieurs attribuent à la feule hauteur de la montagne, qui arrêtant les vapeurs que les vents y pouflent, peuvent être la cause d'un pareil évenement. * Corn. Dict. Hift. du monde enchanté.

RIESHARD, territoire du royaume de Danemarck, au duché de Schleswic, dans le bailliage d'Apenrade. Il a pris fon nom du village de RIEs qui eft dans le plus bel endroit du bailliage. Il y a un port près de Genner : on le nomme Gennerford, & toutes fortes de navires peuvent y entrer. Cependant il n'eft point fréquenté. Dans la plus grande partie de ce territoire on trouve des forêts & des montagnes ; mais dans ce qui eft entre les villages de Ries & de Basmarck, ce ne font que collines & vallées fi fertiles & fi délicieuses, qu'on donne avec raison à ce canton le nom de Paradis. * Hermannid. Descr. Danix, p. 835.

RIETBERG, gros bourg d'Allemagne, dans la Weftphalie, près de Paderborn, & que l'on appelle auffi Rittberg & Retberg. Ce bourg a un fort bon château, & donne fon nom à un comté qui confine avec celui de Lippe & avec l'évêché de Paderborn. Ce comté, qui a fix lieues de longueur, & deux de largeur, a été poffédé long-tems par une des plus anciennes familles de Weftphalie. Enfuite il paffa, aux comtes d'Hoye, & de ceux-ci aux comtes d'Ooft-Frife. * D'Audifred, Géogr. t. 3.

RIETI, ville d'Italie, dans l'Etat eccléfiaftique, au du ché de Spolete, en latin Reata. Elle eft fituée fur la riviere Velino, vers les confins de l'Abbruzze, à fept ou huit lieues de Spolete, du côté de l'orient méridional. Cette ville donne fon nom à un lac qui eft un peu à fon occident, qu'on appelle Lago di Rieti. Il reçoit les eaux de celui de CATALICE, & fe décharge dans le Velino. La ville de Rieti fut érigée en évêché, dépendant immédiatement du pape, dès le cinquième fiécle. Voyez REATE. * Magin, Cart. du duché de Spolete. Commainville, Table des évêchés.

RIEVAL, Regia Vallis, abbaye d'hommes, ordre de prémontré dans le duché de Bar, dans la dépendance du bailliage de Vitri en Champagne.

RIEUME, ville de France, dans le bas Armagnac, diocèle d'Aire, élection de Riviere - Verdun, a environ 100 maisons.

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Rieume n'est point du diocèfe d'Aire, mais de Lombés, fur les confins de ceux de Touloufe, & de Rieux. Il y a une juftice royale de la judicature de Riviere.

1. RIEUX, ville de France, dans le haut Languedoc, fur la petite riviere de Rife, qui fe jette un peu au-deffous dans la Garonne. La rencontre de plufieurs rivieres ou ruisfeaux, qui fe joignent en cet endroit, lui a donné le nom de Rieux. Cette ville étoit fi peu de chofe, que le pape Jean XXII, en l'érigeant en évêché, dit dans fa bulle: eam oppiduli nomine decoramus. L'église cathédrale, qui porte le nom de la Vierge, eft un bâtiment qui n'a rien de remarquable. Le chapitre confifte en quatre dignités, & en douze canonicats. Ce diocèse comprend quatre-vingt-dix paroilles, trois abbayes d'hommes, & une de filles. Le palais épiscopal à Rieux eft affez beau. On voit au-dellus de la porte en dedans, les noms & les armes des évêques de cette ville. La cour eft ornée de huit têtes d'anciennes divinités, qui furent déterrées dans une terre du diocèfe de Touloufe ; & que M. Berthier, évêque de Rieux, fit transporter dans cette cour en 1699.

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Il y avoit autrefois dans la ville de Rieux un monastère dédié à Notre-Dame. Jean XXII l'ayant détaché du diocèfe de Toulouse, l'érigea en évêché en 1317, & créa premier évêque le cardinal Pilefort de Rabaftins, qui étoit auparavant évêque de Pamiers. Ce diocèfe de Rieux contient la partie de l'ancien pays de Volveftre, qui appartenoit au comte de Touloufe.

Il y a dans ce diocèse le monaftère de feuillans, aujour d'hui chef d'une congrégation de moines qui profeffent l'ancienne rigueur de la regle de cîteaux. Ce monaftère fut fondé dans le douziéme fiécle, fous la dépendance de l'abbé de Morimont en Baffigny; mais en 1573, Jean de la Barrie re, abbé commendataire de feuillans, fit profeffion de l'inftitut le plus auftère de câteaux, & fe maintint contre l'abbé général de tout l'ordre par l'autorité de Sixte Quint. En fuite étant appuyé par le même pape, & par Henri III, roi de France, il fe rendit entierement indépendant, & il instirua la nouvelle congrégation de feuillans, qui eut permisfion de s'établir dans tout le royaume de France.* Piganiol, Descr. de la France, t. 4, p. 351 & 355. Longuerue, Descr. de la France, t. 2, p. 130.

2. RIEUX, ville de France, & comté dans le bas-Languedoc, diocèfe de Narbonne.

3. RIEUX, baronnie de France, dans la baffe Bretagne au diocèfe, & à dix lieues au levant de Vannes fur la Vilaine. Elle a donné fon nom à une des plus illuftres maifons de la province.

RIEZ, ville de France, dans la Provence, au bord de l'Auveftre, à onze lieues d'Aix, dans une belle plaine, abondante en excellens vins & en toutes fortes de fruits. Cette ville eft fort ancienne. Pline la nomme Albèce, & il prend Reii pour le nom d'un peuple, comme Cavares, Vocontii, Saluvii. Jules-Céfar, dans fes commentaires, fait plufieurs fois mention des Albici, qui habitoient les montagnes au-deffus de Marfeille; ce qui ne peut convenir qu'à ceux qu'on a depuis nommés Reii, & qui avoient leur furnom d'Apollinarii marqué par Pline. Strabon écrit Alboëci. Le nom Reii a prévalu fur celui d'Albecé & d'Albici. Dans le fixiéme fiécle on a corrompu Reii en Regii, comme on peut voir dans Grégoire de Tours; mais au fiécle précédent on écrivoit toujours Reii, comme Sidonius Apollinaris a fait plufieurs fois. Ce célébre évêque d'Auvergne a loué magnifiquement, comme une lumiere de l'églife, Faufte évêque de Riez, qui avoit fuccédé à faint Maxime; nous ne connoiffons point ceux qui avoit tenu ce fiége avant eux.

Les évêques de Riez font feigneurs temporels de la ville, & ont toujours reconnu pour feigneurs ou fouverains les comtes de Provence, à qui ces prélats ont fait hommage & ferment de fidélité. Néanmoins plufieurs autres prétendent à cette feigneurie, & le différend qui eft entre eux eft demeuré indécis jusqu'à préfent.

La ville de Riez eft affez jolie; mais elle eft petite. Son évêque eft fuffragant de l'archevêché d'Aix. En 459, on tint un concile à Riez. Saint Maxime évêque de cette ville y mourut, & fut enterré à faint Pierre, qui eft une chapelle préfentement hors de la ville & presque abandonnée. 11 n'eft refté cependant à Riez de ce corps faint, que le crane & un bras. Tout le reste a été transferé en l'abbaye de la graffe en Languedoc, fans que l'on fache en quel tems ni comment; car les religieux de la graffe n'ont point d'au

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RIEXINGEN, petite ville d'Allemagne, dans le bas Palatinat. Elle eft fituée dans une contrée nommée Westerreich. Munfterus dit qu'elle appartient aux comtes de Linnange. Zeyler, Topogr. Palat. infer.

*

RIEZE. Corneille nomme une riviere de ce nom, qu'il fait couler à Foix, à Pamiers, à Tarascon, &c. C'eft la même riviere que l'Ariége, dont il a fait un article.

RIEZVAL ou RINVAL, abbaye d'hommes, en France, de l'ordre de prémontré, & de la réforme. Elle eft fituée au diocèfe de Toul, fur les confins du Barrois.

RIF: c'eft le nom de la partie d'Egypte qui s'étend depuis le Caire jusqu'à la mer. La baffe Egypte, de même que la haute, s'appelle Saïd, ou Thebaïde, & celle qui est entre les deux, porte le nom de Sous.

RIFARGIA. Ortelius, qui cite un manuscrit d'Eticus le Sophifte, dit que Rifargia eft la derniere des ifles dans l'océan feptentrional. Les vents, ajoute-t il, y font fi violens, que rien ne verdit & rien ne fleurit. Le manuscrit que cite Ortelius eft différent de celui que Simler a publié.

RIFFE ou ERRIF, province d'Afrique.

RIGA, ville de l'empire ruffien, & capitale de la Livonie. Elle eft fituée à 574 de latitude, dans une grande plaine, fur la rive feptentrionale de la Dwina, à deux lieues au-deffus de l'embouchure de cette riviere dans la mer Baltique.

Vers 1158, quelques marchands de Brême, entrés dans la Dwina, établirent une espéce de commerce avec les habitans du pays, chez qui, par ce moyen, la religion chrétienne commença à s'introduire. En 1170, Meynard, moine de Sigeberg, dont la réfidence étoit à Lubec, tut chargé par le pape Alexandre III, d'aller, en qualité d'évêque, prêcher l'évangile en Livonie. Il eut pour fucceffeur Bertold, abbé de Schaumbourg, ordre de cîteaux, diocèfe de Minden. Celui-ci commença la ville de Riga, qu'Albert, troifiéme évêque, entoura de murailles. Cet évêque fit venir d'Allemagne, pour la défenfe de la ville, les chevaliers Porte- Glaives, qui s'étant unis quelque tems après aux chevaliers Teutoniques, continuerent d'avoir leurs maîtres particuliers, & reconnurent pour fupérieur le grand maître de Pruffe. Albert & fes prédéceffeurs ayant fondé quelques évêchés, Innocent III érigea Riga en métropole, à la→ quelle il foumit la Livonie, la Pruffe & la Curlande. Le nouvel archevêque & fes fucceffeurs furent en même tems feigneurs abfolus de la ville; & les maîtres des chevaliers leur prêtoient ferment de fidélité. Vers 1290, ceux-ci fe révolterent & firent la guerre aux archevêques, dont les habitans de Riga prirent la défense. En 1298, Brunon, gran-dmaître de Livonie, & foixante de fes chevaliers, furent tués dans un combat. Les habitans de Riga, ligués enfuite avec les Lithuaniens, battirent les chevaliers Teuto niques en 1309, & firent le fiége du fort de Dunemonde, d'où les chevaliers troubloient leur commerce. Ceux de Pruffe ayant envoyé du fecours à ceux de Livonie, pendant que l'archevêque étoit à Rome, pour demander juftice contre eux ; ils s'emparerent vers 1330, de Riga, dont ils s'affurerent la poffeffion par une fortereffe qu'ils y bâtirent; & refterent maîtres de cette ville durant quarante ans. Divers jugemens du pape & de l'empereur les obligerent de la rendre en 1370; mais en même tems, ils obtintent d'ètre dispenfés du ferment de fidélité qu'ils avoient prêté jusqu'alors aux archevêques, à qui, d'autre part, les habi tans, enrichis par le commerce, ne voulurent plus obéir que pour le fpirituel. Leurs richelles s'étant encore augmentées, ils entrerent dans la ligue des villes Anféatiques, avec quatres autres ville de Livonie, firent en même tems la guerré aux archevêques & aux chevaliers, & chafferent ceux-ci du fort de Dunemonde. Les chevaliers en 1453, fe firent céder par l'archevêque la moitié de fon domaine dans Riga. Les chofes refterent en cet état jusqu'à ce que le luthéranisme s'introduifit dans cette ville. En très-peu de tems tous les bourgeois en firent profeffion publique, & chafferent les eccléfiaftiques, dont ils s'approprierent les

biens. Les chevaliers de Livonie, devenus auffi luthériens comme ceux de Pruffe, s'unirent aux habitans contre l'archevêque; & leur exemple fut fuivi par beaucoup d'eccléfiaftiques. Par un accommodement fait en 1547, il fut réglé que la religion luthérienne auroit feule l'exercice public dans la ville, & que les bourgeois prêteroient ferment à l'archevêque & au grand maître de Livonie. En 1561, la crainte des Moscovites & des Suédois, obligea les chevaliers, les eccléfiaftiques & les bourgeois à demander du fecours à Sigismond Augufte, roi de Pologne, auquel ils fe foumirent. Ce prince confirma dans tout le pays l'exercice du lutheranisme; & tout le clergé s'étant fait luthérien, l'archevêché de Riga fut éteint en 1566; & les biens eccléfiaftiques, fécularités, devinrent héréditaires. Etienne Battori, fait roi de Pologne en 1587, voulut rétablir la religion catholique dans Riga. Il y vint en perfonne, & donna l'églife de S. Jacques avec un beau col. lége aux jéfuites. En 1609 Guftave-Adolphe, roi de Suéde, s'étant rendu maître du fort de Dunemonde, n'eut pas beaucoup de peine à prendre Riga. Il en chaffa les jéfuites & les catholiques. Les Polonois firent l'année fuivante, une tentative inutile, pour reprendre cette ville, qui refta fous la domination des Suédois jusqu'au 13 de juillet 1710, que les Moscovites la prirent, après y avoir jetté huit mille bombes.

Les principales églises de Riga font le Dôme, S. Jacques, S. Jean & S. Pierre. Le château eft la demeure du gouverneur. Le fort, qui eft vis-à-vis de la ville, de l'autre côté de la Dwina, s'appelle le fort de Kobber out Kobruns. A l'embouchure du même fleuve eft le fort de Dunemonde; & fur la rive droite, à dix lieues de la ville, eft le fort de Kokenbufen.

On dit qu'il vient tous les ans dans le port de Riga plus de deux cents vaiflèaux marchands. Cette ville eft fi marchande, qu'elle a presque autant de boutiques que de maifons. Il s'y rend tous les ans plus de mille bateaux chargés de pelleteries, comme martres, zibelines, loups cerviers, &c. de poix & de goudron, de cendres gravelées, qui fe tirent du pin & du sapin, & qui fervent à faire du favon & du verre, & de cuirs de Ruffie, appellé par corruption cuirs de Rouffi. Ces marchandises fe transportent par mer, en France, en Angleterre, en Hollande & dans d'autres pays. En un mot, le commerce de cette ville, tant avec les Anglois, les Hollandois & les villes de la mer Baltique, qu'avec les Moscovites, lorsque la glace & la neige peuvent porter les traineaux, la rendent très-peuplée & très-confidérable. Elle eft d'autant plus propre au commerce, que les vivres s'y trouvent en abondance & à très. grand marché. Le gibier & la venaifon y font très-communs.* Zeyler, Desc. Livonia, p. 288. Corneille, Dict. Olearius, Voy. de Moscovie, l. 1, p. 5. Mémoires de l'Empire Ruffien, p. 3.

bloient lorsqu'ils avoient quelque chofe à discuter. Cette paroiffe eft d'une grande étendue. Il y avoit encore un autre Rigny, que l'on diftinguoit par le furnom de SaintMartin. C'étoit le fiége de la paroiffe, mais il n'en reste plus que l'églife. Il y avoit auffi un prieuré de l'ordre de S. Benoît, dont il ne refte que quelques veftiges, & le chiteau de Malpierre.

RIGODULUM, lieu de la Gaule belgique, fur la fituation duquel les géographes anciens & les modernes ne conviennent pas. Ammien Marcellin femble le placer dans un endroit, & Tacite dans un autre. Le premier, en parlant du ravage fait dans la partie de la Germanie, qui eft en-deçà du Rhin, par rapport à la Gaule, dit, l. 16, c. 4, per quos tractus nec civitas ulla vifitur nec caftellum: nifi quod apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mofella confunditur Rheno, Rigodulum oppidum eft, & una prope ipsam coloniam turris; c'eft ainfi que lifent la plupart des manuscrits & des exemplaires d'Ammien Marcellin. Frédéric Lindenberg ayant néanmoins obfervé qu'un manuscrit, au lieu de Rigodulum, portoit Rigomagum, de Valois a crû devoir fuivre cette derniere leçon dans l'édition qu'il a donnée. Mais ce changement ne rémédie à rien. Comme la carte de Peutinger marque Rigomagum entre Antunnacum & Bonna, pofition qui paroît jufte, puisque Rimagen en conferve encore aujourd'hui le nom, il eft certain que Rigomagum ne peut être placé au confluent de la Mofelle & du Rhin, mais au-deffous de l'embouchure de l'Aar (Obringa) dans la partie méridionale de la Germanie inférieure. D'un autre côté fi on lit Rigodulum, on ne fauroit non plus le mettre au confluent de la Mofelle, parce que Tacite, Hift. l. 4, c. 71, dit que Cerialis, après avoir pris Rigodulum, fe rendit le lendemain à Treves, ville qui étant à treize milles germaniques de ce confluent, fe trouve dans un trop grand éloignement, pour que Cerialis s'y foit rendu en fi peu de tems. D'ailleurs tout concourt à nous faire croire que Rigodulum étoit dans l'endroit où l'on voit aujourd'hui le village de Rigol, fur la rive gauche de la Mofelle, environ à un mille germanique au deffous de Treves: outre le rapport du mot Rigol à celui de Rigodulum, le village de Rigol eft effectivement nommé Rigodulum dans une charte du roi Dagobert, qui en fait une donation à l'églife de S. Maximin de Treves, de laquelle il depend encore actuellement. Dans cet embarras, Cluvier, Germ. ant.1.2, c. 14, a imaginé un expédient un peu violent à la vérité. Il a rejetté du paffage d'Ammien Marcellin, tant le mot Rigodulum, que celui de Rigomagum, & a fubftitué de fon chef le mot exiguum. Cellarius, Germ. ant. l. 2, c. 3, qui n'a pû approuver un remede fi fort, en a appliqué un autre qui lui fembloit plus doux, uniquemens parce qu'il en étoit l'auteur. Il a lû ainfi le paffage d'Ammien Marcellin: per quos tractus nec civitas ulla vifitur, nec caftellum, nifi quod eft apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mofella confunditur Rheno: & Rigomagum oppidum; & una prope ipfam coloniam turris. De cette façon, outre qu'il ajoute, fans nulle autorité, la particule

RIGIACUM, ville de la Gaule Belgique. Prolomée 1. 2, c. 9, la donne pour capitale aux peuples Attrebatii, mais au lieu de Rigiacum, quelques exemplaires imprimés portent Metacum. Ortelius, qui cite Divaus, dit que c'eft, il transporte encore le verbe eft; ce qui, à le bien la ville d'Arras. Cependant le texte grec de Ptolomée dit Origiacum, 'Opiyianov.

RIGINIA. Voyez ERIGON.

RIGIOMAGUM. Voyez RIGOMAGUM.

1. RIGNAC, bourg de France, dans le Rouergue, élection de Ville-Franche. Il y en a qui lui donnent le titre de ville. On n'y compte cependant guères plus de cinq cents habitans.

2. RIGNAC, bourg de France, dans la Saintonge, diocèfe & élection de Saintes.

RIGNARIUM. Voyez REMONIUS.

1. RIGNY, bourg de France, avec titre de marquifat, dans la Touraine, diocèfe de Tours, élection de Chinon. C'eft une paroiffe, dont la cure eft à la collation de l'abbé de Cormery.

2. RIGNY, abbaye d'hommes, en France, dans la Bourgogne. Elle eft de l'ordre de cîteaux, & fille de clairvaux. Elle eft fituée au diocèle d'Auxerre, & à cinq lieues de cette ville, près de la riviere d'Armanfon.

RIGNY-LA-SALE, lieu de France, dans la Champagne, diocèle de Toul, élection de Chaumont. L'abbé de faint Manfui eft patron de la cure. Son églife paroiffiale eft Lous l'invocation de la nativité de Notre Dame. On veut que ce foit où les anciens rois & les empereurs s'affem

prendre, n'a rien à reprocher au changement fait par Cluvier. Mais pourquoi recourir à de fi grands remedes? Ne feroit-il pas plus naturel de dire que par ces mots nifi quod apud confluentes, locum ita cognominatum, ubi amnis Mofella confunditur Rheno, Rigomagum oppidum eft.... Ammien Marcellin n'a pas prétendu dire que Rigomagum fut précisément au confluent de la Mofelle & du Rhin, mais dans le quartier de ce confluent, ou dans le territoire qui pouvoit en dépendre. Apud confluentes eft fusceptible de cette explication. Par là, foit qu'on life Rigodulum ou Rigomagum dans Ammien Marcellin, il n'en résulte aucun inconvénient. Dans le premier cas Rigodulum fera le village appellé aujourd'hui Rigol dans le fecond Rigomagum fera le lieu connu préfentement fous le nom de Rimagen. Enfin par-là, Ammien Marcellin & Tacite ne fe trouvent plus en contradiction.

RIGODUNUM, ville de la grande Bretagne, au pays des Brigands, felon Ptolomée, l. 2, 6. 3. C'est la même que le Bremetonacum d'Antonin. Quelques exemplaires marquent Rhigodunum.

1. RIGOMAGUM. Voyez RIGODULUM.

2. RIGOMAGUM, ville d'Italie. L'itinéraire d'Antonin la met fur la route de Milan à Arles, en paffant par les Alpes cottiennes. Elle étoit entre Carbantia & Quadrate,

douze milles du premier de ces lieux, & à feize milles du fecond.

3. RIGOMAGUM, ville de la Gaule, felon Ortelius qui cite Rob. Cenalis, & ajoute que c'eft l'ancien nom la tin de la ville de Rieux. Voyez RIEUX.

RIGOMAGUS ou RICOMAGUS, nom latin de la ville de Riom en Auvergne. Voyez Riom.

RIGUSA, ville de l'Espagne Tarragonoife, felon Prolo mée, qui la donne aux Carpetains. Cette ville ne fe trouve point dans le texte grec.

RIHA ou EDESSE, ville de Méfopotamie. Pétis de la Croix, l. 3, c. 28, dans fon Hiftoire de Timur - Bec, la marque à 764 de longitude, fous les 36d de latitude, RIHHA, village de la Terre-Sainte, à fix milles du Jourdain & à dix de Jerufalem, Le pere Nau, dans fonVoyage de la Terre Sainte, l. 4, c. 3, dit que ce village eft dans la place qu'occupoit anciennement la ville de JERICHO,& queRIHHA vient d'un mot arabe qui veut dire odeur. Ce nom qui n'eft pas nouveau, pourfuit-il, peut lai avoir été donné, ou à caufe du baume qu'on y recueilloit autrefois en abondance, ou à caufe des roses fameufes qui y croitfoient. Voyez JeRICHO. On n'y trouve plus de ce baume, fi par ce nom l'on entend cette liqueur douce & odoriférante qui diftile de l'écorce d'un arbriffeau par les coupures que l'on y fait. l'on y fait. Mais il y a une huile médicinale & vulnéraire fort recherchée, & qui fe fait du fruit d'un arbre nommé Zacchoum. C'est un arbre d'une grandeur médiocre, plein d'épines longues & très-piquantes. Il jette quantité de branches minces, mais d'un bois fort qui eft couvert d'une écorce allez resfemblante à celle des citroniers. Sa feuille a du rapport à celle des pruniers pour la figure; mais elle est un peu plus ronde & beaucoup plus dure & plus verte. Son fruit pareillement approche affez de la prune. Cet arbre naît dans le pays fans culture comme les épines, & il fe trouve en quantité.

RIHN, petite riviere du Holftein, dans la province de Stormarie. Elle ramafle fes eaux de différens ruilleaux, paffe par la ville de Gluckftat, & entre dans l'Elbe. * Hermann. Descr. Dan. p. 1035.

RIKEL, petit bourg d'Allemagne, au diocèfe de Liége. Il eft connu pour avoir été la patrie de Denis le Chartreux, appellé communément Denis de Rikel, parce qu'il étoit de ce bourg, où il nâquit en 1402. Il ne fut pas moins recommandable par fa fainteté que par fa fcience. Il entra dans l'ordre des chartreux à l'âge de vingt-un ans ; & l'on a raifon de s'étonner qu'il ait pu compoler un fi grand nom bre d'ouvrages que ceux qu'il a laiffés, puisqu'il paffoit la plus grande partie des jours en oraifon. On l'appelle Docteur Extatique, à caufe de fon grand attachement à la contemplation. Il mourut le 12 mars 1471. * Corn. Dict. * Corn. Dict. 1. RILLE, ville & baronnie de France, dans l'Anjou, diocèle d'Angers, élection de Baugé. Il y a un prieuré à la collation de l'abbaye de Marmoûtier.

2. RILLE ou RISLE, riviere de France, dans la haute Normandie, en latin Rifela. Elle a fa fource fur les confins du diocèfe de Seez, environ une lieue au deffus de la paroiffe du Mesnil-Hérard. Etant entrée dans le diocèse d'Evreux qu'elle traverse en arrofant l'Aigle, Rugles, Lire, Ferriere & le château de la Lune, elle perd fes eaux fous terre dans l'espace d'une lieue, & les retrouve aux environs de Groslay, après quoi elle continue fon cours par Beaumont le Roger, reçoit la Carentone, au- deffus du pont de Naffandre, derniere paroiffe du diocèse d'Evreux. Enfuite jusqu'à la mer elle fépare le diocèfe de Rouen de celui de Lifieux, coule par le hameau nommé la riviere de Tibouville, & par les paroilles de Valville, Brione, Pontautou, Glos, Montfort, Annebaut, Corneville, Saint-Aignan du Fauxbourg de Pont-Audemer, Saint-Mars, port Saint-Samfon, & fe jette dans la Seine à la Roque, deux lieues au-deffous de Quillebeuf, à vingt lieues ou environ de fa fource.

RILLEY ou RELAY, abbaye de France, dans la Bretagne, diocèse de Rennes. Elle eft de l'ordre de faint Augusrin, de la congrégation de France, & réforme de Bretagne, à une lieue de Fougeres, fur la riviere de Couesnon. Elle fat fondée en 1024 par Alfride, feigneur de Fougeres. RILLY, bourg de France, dans la Touraine, diocèfe de Tours, élection d'Amboife.

RIM, nom d'une fortereffe du royaume de Nubie, fituée fur les frontieres de l'Egypte. Cette place a été la caufe de plufieurs guerres que les Egyptiens & les Nubiens ont

faites entr'eux. Les Egyptiens s'en rendirent enfin les maî tres en 341 de l'hegire, & fe délivrerent, par la prife de cette ville, des courfes fréquentes que les Nubiens fai foient fur leurs terres.

RIMAGEN. Voyez RIMMAGEN.

RIMAGGIO ou RIVO-MAGGIORE, bourg d'Italie, dans l'état de Genes, près de la côte de la mer, environ à deux milles à l'occident du golfe de la Spécie. Ce lieu, dit Leandro Alberti, Italia, fol. 21, eft renommé en France & en Angleterre par les vins excellens que fon territoire produit, & que l'on transporte dans ces deux royaumes. Magin, Carte de la côte de Genes.

RIMAK, vallée du Perou, à quatre lieues de Pachacamac, du côté du nord. Elle étoit fort célébre dans le pays avant l'arrivée des Espagnols au Perou. Garcillaffo de la Vega dans fon Hiftoire des Tncas, l. 6, c. 30, dic que Rimac eft le participe préfent, & fignifie celui qui parle. On appelloit ainfi cette vallée, parce qu'il y avoit une idole fous la figure d'un homme, qui, à ce qu'on prétend, répondoit aux demandes qu'on lui faifoit; & qui à caufe de cela fut noifimé Rimac, c'est-à-dire, celui qui parle. Cette idole étoit en grande vénération, On lui avoit bâti un temple magnifique, qui néanmoins ne l'étoit pas tant que celui de Pachacamac. Les grands-feigneurs y envoyoient des ambassadeurs pour confulter l'oracle dans les affaires d'importance. Les hiftoriens espagnols confondent le temple de Rimac avec celui de Pachacamac. Car ils difent que ce dernier fignifioit celui qui parloit ; & ils ne font point mention du temple de Rimack. Cette faute, comme bien d'autres qui fe font glisfées dans leurs hiftoires, vient de ce qu'ils ne favoient pas affez bien la langue, ou de ce qu'ils ne fe mettoient pas beaucoup en peine d'approfondir les chofes, ou de la proximité des deux vallées qui ne font qu'à quatre lieues l'une

de l'autre.

C'est dans la vallée de Rimak que les Espagnols ont bâti la VILLE DES RO1s, & depuis nommée LIMA, mot corrompu de RIMAC, de forte que RIMACOU LIMA & la VILLE DES ROIS font la même chofe.

RIMAUCOURT, bourg de France, dans la Champagne, diocèfe de Langres, élection de Chaumont. Les res tes de ce lieu font croire qu'il a été autrefois une place confidérable. C'eft une baronnie qui appartient à une branche de la maifon d'Anglure de Bourlemont.

RIMENANT, petit village des Pays-Bas, dans le Bra❤ bant, au-deffus de Malines, fur la riviere de Dyle. Le prince d'Orange étant campé dans ce lieu en 1572,courut un trèsgrand danger. Les Espagnols au nombre de huit cents chevaux, ayant en croupe des gens choifis, entrerent la nuit dans fon camp, & quelques-uns même s'avancerent auprès de fa tente. Le prince étoit profondément endormi. Une petite chienne, qui couchoit fur fon lit entendant l'allarme, lui grata tant de fois le vifage qu'elle l'éveilla, après quoi les ennemis furent repouflés. * Diction. géograph. des Pays-Bas.

RIMINI, ville d'Italie, dans l'état de l'Eglife & dans la Romagne. Elle eft fituée fur le bord de la mer Adriatique, à vingt-cinq milles de Ravenne & à vingt de Pezaro. Quelques-uns veulent que cette ville ait pris fon nom de celui de la riviere Arminum, aujourd'hui Marecchia, qui l'arrofe. Quoi qu'il en foit, RIMINI, en latin Ariminum, étoit une colonie romaine. Tite-Live, l. 27, la met au nombre des dix-huit colonies qui fournirent des fecours à la république contre Annibal. Augufte l'orna de plufieurs bâtimens. Il y fit commencer entr'autres ce pont magnifique, que l'on voit encore fur la riviere de Marecchia. Tibere le fit achever. Il joignoit à Rimini la Voie Flaminienne avec la Voic Emilienne. Il y a plufieurs autres antiquités remarquables. On voit dans la grande rue, à l'entrée de la ville, un arc de triomphe élévé par Augufte. Il eft d'une excelleme architecture, & bâti de grandes pierres de marbre : mais il a beaucoup fouffert du tems; & les inscriptions en font presque toutes effacées. Derriere le jardin des capucins font les ruines d'un amphithéâtre. A cinq cents pas plus loin hors de la ville eft une tour de briques, qui fervoir de phare à l'ancien port; mais la mer s'étant retirée à un demi mille de cet endroit, le phare eft préfentement environné de jardins. Rimini fut fujette aux Romains jusqu'à l'arrivée des Lombards en Italie, & continua d'obéir aux exarques de Ravenne, tant que ceux-ci purent conferver leur puiffance. Elle fubit enfuite le jong des Lombards. Après les victoires remportées fur ceux-ci,

Niij

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