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du jour de M. Codet, député radical de la HauteVienne, « approuvant les déclarations du gouvernement et confiant dans son énergie pour assurer les services publics ».

M. Ratier, sénateur républicain de l'Indre, prit le même jour au Sénat l'initiative d'une question transformée ensuite en interpellation sur le même sujet.

M. Mougeot, sous-secrétaire d'itat aux postes et télégraphes, fit le récit des tentatives de conciliation vainement faites par lui auprès des facteurs.

Le Sénat, à la presque unanimité, adopta ensuite un ordre du jour de M. Milliès-Lacroix, sénateur républicain des Landes, « approuvant les déclarations du gouvernement et confiant dans sa fermeté ».

Découragés sans doute par ce double vote des deux Chambres, les facteurs reprirent le lendemain matin, 19 mai, leur service.

Cette grève, qui avait duré vingt-quatre heures, se termina par la révocation d'une vingtaine d'agents des postes, plus compromis que leurs camarades, et par un certain nombre de déplacements et de changements de classe.

Le 18 mai, le Sénat adoptales budgets des beauxarts, de l'Algérie, de l'agriculture; le 19 le budget de la marine; les 20 et 23, les budgets de la guerre et des travaux publics.

Le: 24 mai, après adoption du budget des finances, le Sénat commença l'examen du budget des recettes, qu'il continua les 25 et 26, jour où fut voté l'ensemble du budget.

Le 29 mai, la Chambre des députés vota à nouveau le budget rectifié par le Sénat en rétablissant divers

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crédits supprimés ou modifiés par la Haute-Assemblée.

C'est ainsi qu'elle rétablit le crédit de 2 millions de francs pour les agents des postes, dont la suppression par le Sénat avait entraîné la grève des facteurs.

Dans sa séance du 30 mai, le Sénat, examinant à nouveau le budget revenu de la Chambre, réduisit à 870.000 francs l'augmentation pour les agents des postes et maintint un crédit de 2 millions de francs pour l'amortissement.

La Chambre céda sur l'amortissement. Le Sénat accepta de son côté le chiffre transactionnel de 1.100.000 francs pour l'augmentation du traitement des agents des postes. Et le budget de 1899 se trouva enfin définitivement voté le 30 mai.

Le Sénat discuta le 29 mai une interpellation de M. Isaaç, sénateur radical de la Guadeloupe, «sur la situation de cette colonie et les incendies successifs qui y ont éclaté ».

Après avoir entendu M. Guillain, ministre des colonies, le Sénat adopta un ordre du jour de « confiance dans le gouvernement pour rétablir la sécurité dans la colonie de la Guadeloupe ».

Le procès en revision Dreyfus vint enfin devant la Cour de cassation, toutes chambres réunies, le 29 mai.

Dans cette audience et dans celle du 30 mai, M. Ballot-Beaupré, qui avait succédé à M. Quesnay de Beaurepaire comme président de la chambre civile de la Cour de cassation, donna lecture de son rapport.

Ce document, extrêmement long et très consciencieusement étudié, aboutissait aux conclusions suivantes: le bordereau avait été écrit non par Dreyfus, mais Esterhazy. Il y avait là un fait excluant la culpabilité de Dreyfus, car on ne comprendrait pas, écrivait le rapporteur, comment Esterhazy pourrait être l'auteur du bordereau et Dreyfus l'auteur de la livraison des documents mentionnés au bordereau.

Puis le rapporteur déclara que, dans une affaire ordinaire, la solution qu'il proposait ne surprendrait personne.

Il conclut à peu près en ces termes :

Mais dans le choc des passions soulevées par les polémiques auxquelles a donné lieu ce procès, la question semble s'être transformée, et il semble qu'en se prononçant, la Cour se prononce pour ou l'armée.

contre

Les criminelles attaques auxquelles elle a été en butte, auxquelles la magistrature n'a pas échappé, ont transformé cette question, qui devait être purement judiciaire.

Eh bien! en mon âme et conscience, je manquerais au plus sacré des devoirs si je ne proclamais hautement qu'il y a en cette affaire un fait nouveau de nature à établir l'innocence du condamné de 1894.

Messieurs, vous apprécierez, J'ai termmé mon rapport.

M. le procureur général Manau commença, à l'audience du 30 mai, à développer ses conclusions dont il continua l'exposé dans celle du 31 mai.

Ces conclusions étaient contormes à celles du rapport de M. Ballot-Beaupré en ce qu'elles demandaient à la Cour de renvoyer Dreyfus devant tel conseil de guerre qu'il lui plairait de désigner.

Elles en différaient sur ce point: le rapport de

M. Ballot-Beaupré n'admettait l'existence que d'un fait nouveau: l'attribution à Esterhazy du bordereau qui avait entraîné la condamnation de Dreyfus, accusé d'en être l'auteur.

Les conclusions de M. le procureur général Manau relevaient, outre ce fait nouveau, l'existence du faux du lieutenant-colonel Henry comme pouvant constituer un second fait nouveau de nature à établir l'innocence de Dreyfus.

Tandis que la Cour de cassation examinait l'affaire Dreyfus, la Cour d'assises de la Seine jugeait MM. Paul Déroulède et Marcel Habert, poursuivis sous l'incupation d'avoir le 23 février, jour des obsèques de M. le président Félix Faure, provoqué par des cris et des discours à un attentat dont le but était de changer ou de détruire la forme du gouvernement et aussi d'avoir adressé à des militaires des provocations dans le but de les détourner de leurs devoirs militaires et de l'obéissance à leurs chefs.

Telles étaient les inculpations juridiquement retenues par la chambre des mises en accusation contre les deux députés nationalistes.

Commencés le 29 mai, les débats se terminèrent le 31, après trois audiences agitées par de multiples incidents.

Le plus important fut celui auquel donna lieu la déposition du général Hervé, membre du conseil supérieur de la guerre, qui vint témoigner en faveur de M. Paul Déroulède, qu'il avait eu sous ses ordres en 1870. Le général Hervé ayant terminé sa déposition en disant que M. Déroulède << était de ceux qui aideraient à rétablir la confiance, en ce moment ébranlée dans l'armée », et ayant recommandé aux jurés « de ne pas briser ce clairon », certains groupes républicains du Sénat et de la Chambre s'émurent et manifestèrent l'intention d'interpeller le gouvernement sur l'attitude et le langage du général Hervé.

M. Paul Déroulède ayant appris, pendant que se continuait son procès, cette intention de divers groupes parlementaires, interrompit la plaidoirie de Me Falateuf, son avocat, pour protester avec indignation au sujet de ce qui semblait se tramer contre le général Hervé.

Il ajouta:

Clest assez! Il ne s'agit plus ici d'acquittement. Faites de moi ce que vous voudrez!

Mais je vous le déclare, si vous me condamnez, vous ne ferez que retarder l'heure du réveil, et, si vous me rendez à la liberté, je recommencerai.

Oui, je le jure, je recommencerai! Je ne suis pas un ambitieux... J'aime mon pays! Mon pays souffre ! J'irai jusqu'au bout.

Le jury, après vingt minutes de délibération rapporta un verdict d'acquittement en faveur de MM. Paul Déroulède et Marcel Habert.

Le 30 mai arriva à Toulon, retour de Fachoda, la mission dirigée par le commandant Marchand, qui avait si heureusement accompli la grande traversée de l'Afrique centrale de l'Atlantique à la mer Rouge.

Le 18 mai, avait eu lieu, à La Haye, la première réunion de la Conférence internationale pour le désarmement organisée sur l'initiative de l'empereur de Russie, Nicolas II.

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