BELISAIRE. PAR M. MARMONTEL, De l'Académie Françoife. Avec les Fragmens de Philofophie Morale. Non miror, fi quando impetum capit SENEC. De Provid. A COPENHAGUE, MDCCLXXV. j PREFACE. E fçais, & je ne dois pas diffimuler qu'on peut regarder le fait fur lequel eft établi le plan de ce petit Ouvrage, plutôt comme une opinion populaire, que comme une vérité historique. Mais cette opinion a fi bien prévalu, & l'idée de Bélifaire aveugle & mendiant eft devenue fi familiere, qu'on ne peut guere peofer à lui, fans le voir comme je l'ai peint. Sur tout le refte, à peu de chose près, j'ai fuivi fidélement l'hiftoire, & Procope a été mon guide. Mais je n'ai eu aucun égard à ce libelle calomnieux, qui lui eft attribué, fous le titre d'Anecdotes, ou d'Hiftoire fecrete. Il eft pour moi de toute évidence que cet amas informe d'injures groffieres & de fauffetés palpables;, n'eft point de lui, mais de quelque Déclamateur auffi mal adroit que méchant (a).: Aucun des Ecrivains du tems de Procope, aucun de ceux qui l'ont fuivi, dans A 2 l'in (a) On a foupçonné qu'il étoit d'un Avocat de Céfarée. Mém. de l'Acad. des Infcrip. & Belles Lettr. T. 214 |