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ABISSON, ancien nom d'un lieu de la Grande-Bretagne duquel la pofition eft à préfent inconnue. L'Anonyme de Ravenne, 1.5, c. 31, en parle, & le met entre Brigomono, que l'on croit être Bargeny,& Ebio dont on ignore le nom moderne.

ABITORVE, riviere d'Afie. Elle coule en Perfe; a fa fource au midi de Nufifat, coule à Dangan g, à Siurfar d, à Ruiau & à Thaon g, & fe jette dans la mer Caspienne. *Atlas de Blaeu.

ABIVERD, ville d'Afie, dans la Tartarie, au nord du Coraffan, près de Tous: elle eft fituée dans le défert de Kivac, à 93 d. de longit. à 37 d. 41' de latit. fept. felon les géographes Arabes. On l'appelle aufli BAVERD. * Hift. de Timur-Bec. t. 1, p. 340.

ABLAC ou ABLACH, petite riviere d'Allemagne, dans la Souabe. Selon l'Atlas de Sanfon, elle a fa fource dans le Furftemberg, arrofe Pfulendorf g, Celle, Gundelfingen & Mengen d, fe joint au Danube, dans la baronnie de Waldbourg, auprès de Scheer; mais felon de l'ifle, & nos cartes modernes, elle prend fa fource auprès de Golmansweiler dans le Landgraviat de Nellenbourg, &, coulant vers l'orient, paffe à Moeskirch, à Meringen, à Ablac, &, recevant enfuite la riviere d'Andelspach en tirant vers le nord-eft, elle se rend dans le Danube auprès

de Scheer.

ABLAI, contrée de la grande Tartarie. Witzen la place entre les 92 & 97 d. de longit. & entre les 60 & 61 d. de latit. mérid. entre l'Irtis & le Laticz. Isbrand - Ides lui donne à peu près la même longit. mais il la fait beaucoup plus méridionale. Le premier n'y place ni villes ni bourgs, & nomme Boechaeres les habitans de ce lieu, mot qui, felon l'orthographe flamande, revient à celle du mot Buchars ou Buchares plus ufité, & dans lequel l'u fe prononce comme ou. De l'Ifle pe laiffe pas d'y mettre plufieurs villes ou bourgades; favoir, Boerkoe, réfidence d'Ablai, prince Calmouck, fur la petite riviere de Karbega, au nord occidental & au-delà de la riviere de Henkutia, Lancaraga ou les fept Pins; affez près de cette derniere eft Calbafin, fituée au midi oriental d'un lac d'eau blanche & falée, qui fe décharge dans l'Irtis auprès de Bellouvodai. Ce géographe ne confidére les Buchares que comme une partie de la principauté d'Ablai, & il les place entre l'Irtis & les Barabinskoi. Ces peuples font vaffaux de l'Empire Ruffien, mais vaffaux très peu foumis & pour la protection feulement. Ils font bornés au nord-eft par les Barabinskoi; à Lorient par les Kolminskoi; au midi par les Torgouti; au fud-oueft,& à l'oueft par les montagnes d'Ournac & de Caf, & au nord-oueft par les Baskırzi. Ce pays peut avoir cent cinquante lieues franç. de longueur, entre les 51 & 54 d. de latit. feptent. fur environ 120 lieues dans fa plus grande largeur, entre le 91 & demi & le 121 d. de longit. * Cartes de la Tartarie, par Witfen, Isbrand & de l'Ifie.

ABLIS, petite ville de France, dans la Beauce, à l'orient d'été & à huit lieues de Chartres. * Atlas de de Pifle.

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ABLON, petit bourg ou village de l'ifle de France à trois lieues & demie communes de Paris, en remontant la Seine fur le côté gauche & méridional de cette riviere, & à demi-heure de chemin de Villeneuve - SaintGeorge. Quoiqu'il y ait un château, ce lieu n'eft remarquable que par le temple qu'y avoient les Proteftans avant qu'ils euffent eu permillion d'ériger celui de Cha

renton.

ABNAQUIS, de l'Ifle écrit ABNAKIS, & Maty & Corneille écrivent ABNAQUIOIs. Il ne faut ni l'un ni l'autre. Voyez ABENAQUIS.

ABNOBA, nom latin d'une montagne d'Allemagne dans la Souabe. Voyez ABENOW.

ABO, ville maritime de la Finlande (2) méridionale, fur le golfe de Bothnie, à la hauteur de l'ifle d'Aland, entre Biorno au midi oriental & Nikork au nord occidental. Elle eft fituée (b) à 25 milles géogr. de Revel, & à 36 de Stockholm, à l'embouchure du fleuve Aurojoki ou Aurajoki. Son (c) évêché qui eft fuffragant d'Upfal fut fondé en 1158 par le pape Adrien IV. La reine Chriftine y établit une univerfité l'an 1640, & lui donna de beaux priviléges. Cette ville, (d) que les Latins nomment Aboa, & qui eft capitale de toute la Finlande, fut brûlée prefque entierement en 1678 & fut prife (e) an 1713 par les Rulliens. Elle a un très bon port, près

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duquel eft un rocher au milieu de la mer. On tient qu les pilotes qui paffent proche ce rocher, ont remarqué que dans ce moment l'aiguille de leur bouffole ne regarde plus vers le nord : ce qui donne lieu de croire que quelque mine d'aimant y elt renfermée. Cette place, long. 41, latit. 61, eft demeurée à la Suede par le dernier traité de la paix du nord.* (a) Atlas de de l'Ifle. (b) Univ. terr. orb. (c) D'Audifret, t. 1, p. 313. (d) Corn, Dict. (e) Hubner, Kurtze Frage, p. 701.

ABOARG, village d'Afrique, fur la côte de Guinée, à une ou deux lieues d'Ante. Les Hollandois y avoient une loge qu'ils ont abandonnée, parce qu'elle étoit moins lucrative pour leur compagnie que pour le commis qu'ils y entretenoient. * Bofman, p. 24.

ABOCARANA, (a) ville de l'Arabie heureufe, fur une haute montagne. On n'y peut aborder que par un chemin qui a de longueur environ fept mille pas, & où deux hommes ont peine à marcher de front. C'eft en ce lieu (b) que le tréfor du fultan fe garde en Arabie. * (a) Univ. ter. orb. (b) L. Barth. de rebus Arabia fel. 1. 2, c. 8.

ABOBRIGA, ancienne ville d'Espagne. Quelques-uns, qui l'attribuent à la Lufitanie, croyent que c'eft le bourg de Portugal qu'on nomme préfentement Villa de Conde Mela, 1.3, c. 1, qui la donne aux Artabres, l'appelle ville; & Pline, 1. 4, c. 22, qui en fait mention, l'appelle infigne oppidum. Le P. Hardouin, t. 1, p. 491, not. 8, & quelques autres croyent que c'eft Baiona en Galice. *Corn. Dict.

ABODRITES. Voyez OBOTRITES.

ABOERA, ville d'Afrique au dedans du pays des Né. gres. Elle eft à l'eft d'Aquemboe, au fud de Quahoe & de Cammanah, au nord du grand Acara & d'Abonoe, & à l'oueft de Bonoe. On en tire beaucoup d'or que les habitans vont débiter au marché d'Acara dans la province d'Abonoe.* De la Croix, relat. d'Afriq. t. 3.

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ABOJA, ville d'Irlande. Voyez ABOY.

1. ABOLA, place d'Abiffinie, fituée à l'occident de la riviere de Muga, un peu avant fa jonction avec le Nil, & au midi oriental du lac de Dambée.

2. ABOLA, ville de Sicile. Voyez AVOLA, ABOLUS, petite riviere qui coule dans la Sicile entre Catane & Syracufe,& qui fe décharge dans la mer Ionienne. Plutarque en fait mention dans la vie de Timoléon. Plufieurs croyent que cette riviere eft celle que Ptolomée, l. 3, c. 4, appelle Alabus. Fazel dit qu'on la nomme à préfent Cantaro. Voyez 1. CANTARA, qui eft le nom moderne.

ABONA, nom latin de l'Avon, riviere d'Angleterre, felon l'Anonyme de Ravenne, l. 5, c. 31. Ptolomée fait mention d'Abus, riviere dont il met l'embouchure à 21 d. de latit. feptent. & à 56 d. 30' de longit. On ne fait pas bien aujourd'hui qu'elle eft l'Abus de Ptolomée, 1. 2, c. 3, & nous connoillons deux rivieres qui portent le nom d'Avon. Voyez Avon.

ABONO, village d'Afie dans la Natolie fur le bord de la Mer Noire. Il ya des cafernes où logent des ouvriers qui travaillent à des cordes pour les vaiffeaux & les galeres du grand feigneur. Tournefort veut qu'Abono foit le refte d'une ancienne ville appellée les murs d'Abono, qui étoit peu confidérable, & dont parlent Strabon, Arrien, Ptolomée, & Etienne de Bizance.

ABONDANCE, petite ville de Savoye, dans le duché de Chablais : elle eft fituée au pied & à l'occident d'une chaîne de montagnes qui s'étend du midi au feptentrion, affez près de la partie orientale du lac de Geneve duquel cette ville n'eft éloignée que d'environ trois milles géométriques. Elle eft arrofée par une des branches de la Drance, riviere qui tombe dans le lac de Geneve, long. 24, 28', latit. 46, 15'.

ABONDANCE, ou Notre-Dame de l'Abondance, abbaye (•) à deux mille pas de la ville de ce nom. Elle étoit autrefois poffédée par des chanoines réguliers de S. Auguftin; à préfent elle eft de la congrégation des Feuillans, & ce changement eft l'ouvrage de S. François de Sales. Cette abbaye eft à (b) l'orient d'été de la ville de même nom, auprès de l'une des fources de la riviere de Drance; cependant l'atlas de Sanfon la met au nord oriental de la Vaux de Vaux. Corneille, qui l'attribue très-bien au diocèfe de Geneve pour le fpirituel, ajoute ces mots latins, fans en citer l'auteur, in Bujeio, ce qui avoit befoin d'être expliqué ou rectifié, comme ne s'ac Tome I. C

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Lordant pas avec les bornes modernes du Bugei. * (4) Corn.
Dict. (b) Atlas de Blaeu.

ABONIS ou ABONE, ancienne ville d'Angleterre, Quelques-uns la prennent pour Aventon, village de la province de Glocefter, à neuf milles de Caervent. D'autres croyent que c'eft PORT-BURJE, dans la province de Sommerfet, entre la rive méridionale de l'Avon & l'embouchure de la Saverne. L'atlas de Blaeu la nomme Abone& la met de l'autre côté de la Saverne, au midi oriental de Montmouth, & à un peu plus de fept milles ang. de cette ville.* Univ. terr. orbis.

ABONOE, petit pays d'Afrique, au-dedans de celui des Negres. Il confine à l'occident à Aquemboe; au midi à Algwana; au feptentrion à Aboera; & à l'orient en partie au grand Acara, & en partie à Aboera. Il y a un marché dans ce quartier à deux lieues en-deçà du grand Acara. On s'y rend de toutes parts d'Achim & de plufieurs autres lieux encore plus éloignés. * De la Croix, relat. de l'Afrique, t. 3.

ABORACA, ville de la Sarmatie Afiatique, fur le PontEuxin.* Univ. terr. orbis,

Bibl. Orient. (b) Géog. veter. Oxon. tom. 3, p. 3.

ABOUKIR, ifle formée par le Nil à fon embouchure à l'orient d'Alexandrie. Elle eft aujourd'hui appellée communément le Biker ou le Bike. Paul Lucas la nomme le BEQUIER. Cette ifle commença d'avoir des habitans depuis que ceux d'Alexandrie y furent tranfportés par Thamal, amiral du calife Moctader, pour empêcher Aboul-Caffem, fils d'Obeidalla, qui s'étoit rendu maître du pays, d'y rafraîchir fon armée. * D'Herbelot, Bibl. Orient.

ABOUILLONA, lac, ifle & village de la Natolie, au pied du mont Olympe. Selon P. Lucas, dans fon troifiéme voyage, 1. 2, p. 1392 ce lac peut avoir trente milles de tour, & eft fort poiffonneux. C'eft, dit-il, fans doute le même que Strabon appelle Apolloniate, parce qu'il étoit près de la ville d'Apollonia. Selon Tournefort, (4) qui a examiné les chofes plus exactement que les autres, ce lac, qui a vingt milles de tour, & 7 ou 8 de largeur en quelques endroits, eft entrecoupé de plufieurs ifles & de quelques péninfules: c'eft proprement le grand égout du mont Olympe. La plus grande de ces ifles a trois milles ABORIGENES ou ABORIGINES, le plus ancien peuple, de circonférence, & s'appelle Abouillona, de même que que l'on fache qui ait habité le Latium, que l'on nom- le village, qui eft fans doute l'ancienne ville d'Apollome à préfent la Campagne de Rome. Les fentimens (a) nia, puifque c'eft de ce lac que fort la riviere de Rhynfont fort partagés fur leur origine. S. Jerôme & Denis dacus qui va paffer à Lopadi ou Loubat. Les carpes de ce d'Halicarnaffe croyent qu'ils n'en ont point, & que ce lac péfent douze ou quinze livres; ce lac s'appelloit anmot ab origine veut dire abfque origine, fans origine, ou ciennement Stagnum Artynia. Le Rhyndacus fe nomqu'ils ont été nommés Aborigines, comme qui diroit moit Lycus, & peut-être que Lopadi, petite ville à une originaires des montagnes ou nés dans des cavernes, des lieue au-deffous, eft la ville de Metellopolis dont Pline mots Etrusques & Arméniens felon les Talmuds AB & a fait mention; mais il ne faut pas la confondre avec la ORI, le premier fignifiant pere; l'autre caverne ou Metellopolis de Strabon. Suivant cet auteur, le lac d'Alieux creux. Quelques-uns veulent que Camafenus, au- bouillona s'appelloit Apolloniatis, la ville qui s'y trement Cham, fils de Noé, qui étoit le Saturne des trouvoit, portoit le nom d'Apollonia. La médaille de Egyptiens, ramaffa plufieurs peuples vagabons & les con- Septime Severe, dont le revers représente un vaiffeau duifit dans la partie de l'Italie que l'on nommoit Latium. à Si l'on en crot Tite-Live, les premiers Aborigenes pasferent en Italie fous la conduite d'Oenotrus, fils de Lycaon, & enseignerent les lettres de l'alphabet à Evander, roi de ce pays. Genebrard, homme très - verfé dans le Rabinifme, prétend que ces Aborigenes font les peuples que Jofué chaffa de la terre de Chanaan, & qu'ayant traverfé la mer Méditerranée, ils vinrent s'habituer en Italie, où ils eurent pour roi Sabatius ou Saturne, qui leur fut donné par Janus, & qui regna fur eux treize ans. Il ajoute que la corruption de leurs mœurs les fit reléguer au-delà du Tibre, & que Janus s'établit fur une terre endeçà, qu'on a nommée Janicule.

Aurelius Victor, (b) après avoir rapporté un paffage de Salufte qui dépeint les Aborigenes comme des fauvages fans loix, fans gouvernement & fans police, dit que quelques-uns racontent que la terre étant converte par un déluge, plufieurs de divers pays s'arrêterent fur les montagnes où ils s'étoient réfugiés, que plufieurs d'entr'eux cherchant à s'établir, fe transporterent en Italie & furent nommés Aborigenes du mot pos que les Grecs donnent à la cime des montagnes. D'autres veulent qu'ils y vinrent comme des hommes errans & vagabons, ce qui fit qu'on les nomma d'abord Aberrigenes, dont, par le retranchement d'une lettre & par le changement d'une autre, s'eft formé Aborigenes. Picus leur donna afyle, & leur permit de vivre à leur maniere. Dacier dit qu'ils furent ainfi nommés, parce qu'ils avoient habité l'Italie dès le commencement, ab origine. Paufanias, in Arcadicis, croit que les Aborigenes étoient venus d'Arcadie fous la conduite d'notrus & de Peucetius, fils de Lycaon; & Denis d'Halicarnaffe, 1. 1, confirme ce fentiment par l'autorité de Caton & de Sempronius. Luimême confirme cette remarque par la conformité qu'il trouve entre le nom dérivé d'opos montagne, & le génie des Arcadiens qui aimoient à s'établir fur les montagnes. Le P. Briet, parall. 2, l. 5, p. 581, croit que les Aborigenes étoient un mélange des anciens habitans du pays avec les Pelasgues. Voyez aux mots LATIUM, ITALIE & PELASGUES.*(2) Corn. Dict. Danet, Antiq. Grec. & Rom. (b) Origo Gentis Romanæ.

ABORRAS. Voyez CHABOR & GIULAP. ABOS. Voyez ABA 3. ABOUCAÍS, (a) montagne en Arabie. Elle eft à trois milles de la Mecque. La tradition des Musulmans porte qu'Adam eft enterré dans cette montagne. Abulfeda (b) nomme cette montagne ABUKABIS. (a) D'Herbelot,

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la voile, marque bien que les habitans s'adonnoient fort à la navigation, & que la ville devoit être confidérable. Celle de Marc Aurele, au revers de laquelle fe voit le Rhyndacus à longue barbe, couché & appuyé fur fon urne, tenant un rofeau de la main gauche & pouffant de la droite un bateau, fait entendre que cette riviere étoit navigable dans ce tems - là. Vaillant affure qu'il a vû la ville d'Apollonia, & la place fur une colline, au pied de laquelle coule le Rhyndacus à quinze milles de la mer; mais fans doute que ce favant homme prit Lopadi pour Apollonia, laquelle ne fauroit être que le village d'Abouillona. Apollon étoit fans doute révéré dans cette ville; car outre qu'elle en portoit le nom,ce dieu eft repréfenté fur une médaille de M. Aurele, debout devant un trepié, autour duquel eft tortillé un ferpent; Apollon y eft couronné par Diane chaffereffe. La médaille de Lucius Verus représente auffi un Apollon debout, le bras gauche appuyé fur une colonne, & tenant une branche de la main droite. Le même culte paroît fur une médaille de Caracalla, où Apollon eft debout au milieu de quatre colonnes du frontifpice de fon temple. Le même type eft fur la médaille de Gordien Pie. La ville d'Apollonia étoit encore confidérable fous l'empereur Alexis Comnene; Anne fa fille rapporte qu'elle fut, comme Prufe, pillée par les Turcs. Voyez APOLLONIE & LOUBAT. * (a) Voy. du Levant, t. 2, p. 191.

ABOULIOSOUS, grand village d'Egypte, fur la rive occidentale du Nil, à cinq lieues franç. & au midi de Faiffaire. * Atlas de de l'Ifle.

ABOUTIGE, ABOUTICHE OU ABUTICH, ville d'Egypte, dans la Thébaïde : il y croît beaucoup de pavots noirs dont fe fait le meilleur opium, que les Arabes nomment Afioun.Il eft transporté de-là par tout le Levant jufqu'aux Indes. Elle eft nommée dans l'Atlas de Blaeu Abutich, & placée vers le 27 d. de latit. fept. sur la rive occidentale du Nil, au-deffus d'une ifle, à peu près au même lieu où Ortelius, in Parergo, met l'ancienne ville Abydus dans fa carte de l'Empire Romain. Paul Lucas, dans fa carte du cours du Nil depuis les cataractes jufqu'au Caire, inférée dans fes voyages, la nomme Aboutiche, & la met à deux lieues françoifes de Siouth, vers le midi oriental de cette derniere. Dans ces mêmes voyages, t. 1, p. 119, il eft dit que c'étoit autrefois une affez grande ville, qui n'eft plus qu'un village peu fûr pour les étrangers, à caufe des voleurs. Ceux de ce pays nagent comme des poiffons. Ils vont autour des barques; & quand ils apperçoivent quelque endroit

où l'on ne fait point garde, ils font fort fubtils à monter dans la barque & à prendre ce qui leur vient fous la main; enfuite ils fe laiflent tomber dans le Nil, & plongent avec ce qu'ils emportent. * D'Herbelot, bibliot.

orient.

ABOY (2) ou ATHBOY, en latin Aboya, petite ville d'Irlande dans la province de Leinster dans le comté d'Eft-meath, à huit milles & au couchant de Navan Elle (b) eft bien peuplée & d'un grand abord, & a droit de tenir un marché public & d'envoyer deux députés au parlement. Maty ne la nomme que bourg; mais Davity, Baudrand, & l'état d'Irlande la nomment ville, long. 1', '; latit. 53, 35. * (a) Atlas de Blaeu. (b) Etat pref. de la G. Bret. tom. 3, pag. 39.

ABRACONIS, petite ville d'Afie, dans la grande Arménie fur la riviere d'Alingene, à trois milles d'Abaraner. En latin Abracunium.

.

les reconnoîtroit pour indépendans de fa jurisdiction, &
ne feroit aucune levée dans leur territoire. Ce qu'ordon
na là-deffus le roi de Perfe, ne les a pas mis à couvert
de la violence des régens de Nacchivan, qui leur ont
fait fouvent enlever l'argent qu'ils envoyoient au tréfor
royal, pour fe venger des plaintes qu'ils avoient faites
d'eux au roi Abbas ; & manquant d'appui, ils n'ont pû
tirer raifon de cette injuftice. Il y a dans cette bourgade
un monaftere de même nom, & c'est là que l'archevê-
que des Arméniens catholiques fait fa réfidence. * Char
din, voyag. tom. 2.

ABRÉ-OJOS, (a) Ce mot qui ne fignifie autre chofe
finon ouvrez les yeux, eft le nom qu'on a donné à divers
écueils de la mer; comme pour avertir les pilotes du
danger qu'il y a d'en approcher. De l'Ile (b) écrit
ABROXO, le nom de l'ifle ou écueil qui eft entre les
Lucaies dans l'Amérique feptent. au 22 d. de latit. au 308
de longit. & à feize lieues de la côte feptentrionale de
l'ifle de S. Domingue. Les Espagnols l'appellent axos
de Babueca. Cet écueil qui peut avoir vingt lieues com-
munes dans fa longueur, & un peu moins dans fa largeur,
eft auffi nommé par les François le mouchoir carr, à caufe
de fa figure. Voyez ABRO-LHOS.* (a) Univ. terr. Orbis. in
voce APERI OCULOS. (b) Carte du Mexique.

ABRAGANA, ancienne ville de la Sérique. Ptolomée, 1.6, c. 16, la place entre THOGARA & DANATA. ABRAHAM, ( riviere d') petite riviere de Syrie. Elle a fa fource dans le mont Liban, & va fe décharger dans la mer Méditerranée, en coulant d'orient en occident. Paul Lucas dans fon fecond voyage, p. 287, l'avoit confondue avec la riviere du Chien. De l'Ifle qui dreffa une carte pour ce volume, ne tomba point dans cette ABRES, ou les Abres, bourgade de France, dans le erreur, & les diftingua. P. Lucas s'eft corrigé dans fon Dauphiné, fur la route de Lyon à Montmelian, entre la troifiéme voyage, 1. 3, t. 1, p. 239, où il dit que la riviere Tour du Pin & le pont de Beauvoifin, à deux heures de d'Abraham eft la même que les anciens appelloient le chemin de cette derniere ville. De l'Ifle, Tabula Delphin. fleuve Adonis, qui fe jettoit dans la mer auprès de By- l'appelle en latin Baftida des Abretio. Atlas de Sanfon. blos; au lieu que la riviere du Chien eft le Lycus de l'an- ABRIA, eft le nom latin que portoit la province d'Etiquité. C'eft auffi le fentiment du P. Hardouin, in Pl. I. coffe, que nous appellons LOCHABER, ou LOCHABIR.

5, C. 20.

ABRAMBO ou ABRAMBOU, royaume d'Afrique, au dedans du pays des Negres; il a pour bornes à l'oueft Adoni & Walla, au fud le royaume de Commendo, au nord Quifero, ou Juffer, à l'eft Ati, & au fud-eft Fetu. C'eft un pays fort peuplé où la plupart des habitans s'appliquent à l'agriculture; il y en a qui vont toutes les femaines à Mouré, & ils y achetent du fer, du drap, des toiles, pour de l'or. On y en voit d'autres dont l'emploi eft de faire les marchés. Il y a quelques années qu'ils étoient en guerre avec les Aconiftes, qui brûlerent la plupart de leurs villages. Ce pays eft vers le 5 d. de latit. & le 17 de longitude.

ABRANTES, en latin Abrantus, ville de Portugal, dans la province d'Eftramadure, fur la rive droite du Tage, entre Portalegre au fud-eft, & Leyria au nordoueft & à fix lieues de Tomat, avec titre de duché & un château muni de tours. Il y a quatre paroiffes & quatre couvens & fes habitans qui font environ au nombre de mille, jouiffent du privilege de députer aux états. Son terroir eft abondant en fruits, & l'on voit aux environs quantité de beaux jardins. Le 12 d'Août 1718, le roi Jean V. donna la feigneurie d'Abrantes au marquis de Fontes. Long. 35, latit. 39, 22, Mémoires hiftoriques fur les grands de Portugal par D. Ant. Cajetan de Soufa.

*Corn. Dict.

pape

ABRECOUH. Voyez ABERCOUн. ABRENER, ABARENUM, bourgade d'Afie, en Arménie, à cinq lieues & au nord de Nacchivan. Les habitans de ce lieu & des fept villages voifins, fuivent la religion romaine. Leur évêque & leurs curés font dominicains, & font le fervice en langue arménienne. Abrener, en cette langue, veut dire plaine fertile. Ce fut un religieux italien de cet ordre qui rangea cette contrée fous l'autorité du dans le XIIIe écle. Plus de vingt villages des environs s'y étant rangés de même, retournerent enfuite à l'obéiffance du patriarche d'Arménie, & reprirent la religion qu'ils avoient abandonnée. Ceux qui perfiftent dans celle de Rome, font expofés à de grandes avanies par la perfécution de ce patriarche & des gouverneurs de Nacchivan. L'an 1664 un autre dominicain italien alla en Perfe en qualité d'ambaffadeur du pape, dont il apporta des lettres au roi de Perfe, ainfi que de plufieurs fouverains d'Europe. Le roi, à qui il fit d'affez grands préfens, confentit que ces villages catholiques ro-. mains envoyaffent tous les ans au tréfor royal leurs tailles, & tout ce qu'ils étoient obligés de payer d'impofitions annuelles, fur le pied qui s'en trouveroit couché dans les registres de l'intendant & receveur général de Médie; moyennant quoi le gouverneur de Nacchivan

*

ABRICATENI: ce nom a été écrit par la faute de quelques copiftes, au lieu d'Abrincateni, habitans d'Abrincata, ville ancienne de France, dans le pays qu'on appelle aujourd'hui l'Avranchin. * Had. Valefii. Notit. gallic.

ABRIDA, partie de la Mauritanie, que les latins ont nommée Gaditane. Ce fut là, comme dit l'Anonyme de Ravenne, 1. 3, c. 11, que les Vandales, défaits en Afrique par Belifaire, fe fauverent, & n'oferent plus paroître.

ABRIETA, ville dont parle Ptolomée, & qu'il donne aux Jaziges Metanaftes. Ses interprêtes croyent que c'est aujoud'hui Agria ville de Hongrie. Voyez ce mot. ABRINCA, nom latin de l'Aar. 1.

ABRINCATÆ, ville ancienne de l'Armorique. Grégoire de Tours en parle, l. 9, c. 20. Diverfes notices en font mention, la plupart la nomme Civitas Abrincatam, ou la ville des Abrincates, & elle occupe le troifieme rang dans la feconde Lyonnoife. Une autre notice la nomme Civitas Abrincatarum. Orderic, l. v, parle d'Abrinca. C'eft aujourd'hui AVRANCHES.

ABRINCATES, nom latin que portoient les peuples qui habitoient le pays dont le nom moderne eft l'Avranchin.

ABROBANIA, ville de Tranfilvanie. Quelques-uns l'écrivent ABRUCHBANIA, d'autres ABRUCK BANIA. On la nomme en latin Autariarum. Elle eft fituée, felon Davity, fur la riviere d'Ompay, en tirant au fud, vers les montagnes voifines de Claufenbourg, au-deffus d'AlbeJulie. Les Allemans la nomment TSEMBERG. Dans la carte de de l'Ile dreffée fur les obfervations de M. le comte Marfilli, curieux & favant obfervateur de l'hiftoire naturelle & géographique de la Hongrie, & des pays adjacens qu'il a parcourus avec des yeux très-philofophiques, ce lieu eft nommé Abrobania, & placé dans le comté de même nom, fur une petite riviere qui fe vuide dans le Marisch, & que cette carte appelle Aranias. Il eft fitué à l'orient de la montagne Vulkan, au nordqueft, & à neuf & demi lieues communes de Weissenbourg, & environ à onze lieues communes de COLOSWAR, au fud de cette derniere.

le

ABROBANIA, petite contrée de la Tranfilvanie, avec titre de comté. Elle est bornée au feptentrion par comté de Coloswar, à l'orient par ceux de Torda & de Weiffenbourg, au midi par ce dernier & par celui de Zarand, qui l'enferme auffi du côté de l'oueft, & enfin par une chaîne de montagnes qui la féparent de la Hongrie. Elle peut avoir fept lieues & demie de longueur du nord au fud, & douze d'occident en orient. Les montagnes qui font du côté de la Hongrie ont des mines d'or,

Tome I. Cij

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1. ABROLHOS, ou OS ABROLOS: les François écrivent Abrolles. Ce mot a la même origine & la mème fignification qu'Abre-Ojos. Ce nom le donne fur les cartes, principalement à trois écueils.

Le premier eft au couchant méridional de Brava, l'une des ifles du Cap verd, à 49 d. de longitude, & à 14 d. de latitude feptentrionale; il eft accompagné de trois autres écueils aufli nommés Abrolhos, dont l'un est au midi oriental, & l'autre au midi occidental, tous deux vers le 12 d. de latitude. Le troifieme eft au midi de ce dernier. Le capitaine Cowley, dans fon voyage, regarde comme chimeriques les bancs qu'il appelle Abrottios, & qui font, dit-il, marqués dans les cartes, fous le treizieme degré de latitude feptentrionale. Je n'ai, dit-il, jamais trouvé perfonne qui les eût vûs. J'ai même oui dire à un Portugais, qui avoit fait feize voyages au Bréfil, en qualité de pilote de la carraque du roi de Portugal, qu'il n'y avoit rien de tel; & divers Hollandois qui avoient tenu plufieurs fois la même route en allant aux Indes orientales ou à leur retour, me l'ont aufli confirmé. A ce compte ces Abrolhos pourroient bien être un effet de la politique des premiers conquérans du Bréfil. Atlas de de l'Ifle.

*

2. ABROLHOS, autre écueil vers l'équateur, par les 348 d. de longitude, entre le Penedo ou rocher de San Pedro, & l'ifle de Fernand de Norogna. On le rencontre fur la route d'Europe à Fernanbouc.

3. ABROLHOS, (2) banc de fable & roches de la mer du Bréfil, entre Porto Seguro & Spiritu Santo. Ces écueils font renommés par le naufrage de plufieurs vaiffeaux, ce qui oblige tous les pilotes à s'en éloigner le plus qu'ils peuvent. Ils s'étendent en pleine mer par une fort longue fuite. Il y a cependant plufieurs canaux où les navires peuvent paffer , pourvu qu'on ufe d'une grande prévoyance. On a découvert que la mer eft affez profonde,

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non-feulement auprès de la côte du continent; mais on a auffi palé entre les rochers à fix ou fept lieues de la terre ferme, où font quatre petites ifles que les Portugais appellent Monte ou ilha de Piedras, Ilha Seca, Ilha dos pafferos, & Ilha de Meo. Deux de ces ifles, favoir, Ilha Seca & Ilha de Piedras, font plus en dehors. A leur côte occidentale il y a un canal navigable ouvert & on peut côtoyer fans danger les deux autres qui font en dedans, tant d'un côté que de l'autre, en y prenant garde de fort près. Ces rochers font presque à fleur d'eau, ou fort pen couverts à haute marée. Lorsqu'elle s'eft retirée, ils levent de hauts fommets, & font moins à redouter, parce que les flots qui brifent avertiffent affez à tems du danger ceux qui s'en approchent. Hors de ces mêmes rochers la mer eft affez profonde. Pyrard qui les appelle ABROILLES, dit (b) qu'ils font fous le 18 d. de latitude méridionale, ce qui s'accorde avec la position de M. de l'Ifle, & qu'ils ont environ 70 lieues de longueur. Il ajoute que fi on s'y embarraffoit fans les doubler, il feroit difficile d'en fortir. Cela eft caufe, dit-il, que les navires qui vont aux Indes, pour s'éloigner de ces bancs, tombent trop avant de l'autre côté vers la Guinée, où non-feulement l'air eft fort mal fain, mais où il fe trouve tant de calmes & tant de courans, que le plus fouvent les vaiffeaux fe perdent. Ainfi c'eft aux bons pilotes à prendre garde de ne pas trop approcher de la côte de Guinée, & aufli de ne pas s'aller jetter dans les écueils des Abroilles, vers le Bréfil. En prenant bien fes mefures, il fe trouve affez d'efpace; car on compte peu près mille lieues de la côte d'Afrique à la côte du Bréfil.*(a) Corn. Dict. Laet. Defcr. des Indes occ. l. 15, c. 20. (b) Voyage de François Pirard, I. p. 1, c. I.

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Le Pere Riccioli fait un dénombrement plus étendu des Abrolhos, avec leurs pofitions, felon fon syste me que j'expliquerai plus bas.

Latit.

di Vegio
vers leMidi depuis
jufqu'à -

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16

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Culer

Dabul

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dans la mer des

Indes

font ceux de

Goa

Macanaper Tamonacero

Abrolhos de Babuca depuisjufqu'à

Remarquez, 1. que l'S veut dire latitude feptentrionale, & qu'où elle n'eft pas, la latitude fe prend vers le midi. 2. Que ce géographe compte les longitudes de l'ifle de Palme, la plus orientale des Canaries; ce qui met une différence entre fes longitudes & celles des géographes, qui font paffer leur méridien par l'extrémité occidentale de l'ifle de Fer.

ABRON, rivière de France. Elle a fa fource dans le Bourbonnois, à une petite demi- lieue, & à l'orient d'hiver de Geneftines. De-là elle coule dans le Nivernois, arrofe Dorne, g. Thoury fur Abron, d. Lurcy fur Abron, g. & formant un affez grand circuit vers l'occident & le nord, elle fe recourbe vers l'orient fepten-. trional, & va fejoindre à la Loire entre Avril & la Motte. Davity prétend qu'elle fe joint à l'Acolin, avant que de fe perdre dans la Loire. * Atlas de Blaeu.

ABROTONE, en latin Abrotonum. Voyez TRIPOLIS. I. ABROVS ou ABROS, montagne de Perfe proche la. ville de Hamadan. Elle a été autrefois remplie de Pyréés ou temples, dans lefquels les mages entretenoient un feu qu'ils adoroient. Ôn la nomme communément AL

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3600 270

12

ΙΟ

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250

24.

13.

I 2.

I 2.

32.

45.

17 20.

14 - 5.4.

7 5.

4 25.

21 21

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BROS, par corruption. * D'Herbelot. Bibl. Orient. ABRUNTIUM,ouAVRUNTIUM,eft le nom latin d'un an cien château d'Italie qu'on appelle aujourd hui AvRONZO.

ABRUZZE, région du royaumede Naples, en latin Aprutium. Elle comprend aujourd'hui, en tout ou en partie, les pays qu'occupoient anciennement plusieurs peuples réunis fous les noms de Sabins & de Samnites. Elle eft bornée au nord-eft par le golfe de Venife, au midi par le comtat de Molife & par la terre de Labour, au couchant par la campagne de Rome, & au nordouelt par la Marche d'Ancone. On la divise aujourd'hui en Abruzze ultérieure, & en Abruzze citérieure.

L'ABRUZZE ultérieure a pour bornes du côté du nord oueft la Marche d'Ancône & le Duché de Spolette, au fudoueft, la Sabine & la Campagne de Rome; au fud-eft l'Abruzze citérieure, & au nord-eft la Mer-Adriatique. Les principales villes font Aquila, capitale, Atri, Civita di Penna, Teramo, Civita di Cali, autrement Civita Ducale, Campli ou Campoli. Les moindres villes ou bourgs font, Giulia Nuova, Civitella, Montorio, Acumoli, Amatrice, Ciyita Reale, Civitella di Fronto, Interdoco

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Leoneffa, Amiterno rovinata, Forcone deftrutta, Colalto, Tagliacozzo, Scurcola, Albi, Cefe, Magliano, Celano, Aiello, Gagliano, Capifirano, Rojciano, Cafa Nova, Civita Sant Angelo, & Spoltore. Il y a trois lacs: favoir, Lago di Celano, Barifciano & Paterno. Les rivieres font, Velino, Turano, Garigliano, Tronto, Vibrato, Salinello Tordino, Uomano ou Umano, la Piomba, la Nora, & Pefcara. Cette province eft froide & montagneufe, étant traverfée par l'Apennin; cependant elle ne laiffe pas d'être fertile en bled, en fruits, & fur-tout en fafran. Il y a cinq évêchés, qui font, Aquila, Atri, Campli, Civita di Penna & Leramo. Ce pays jouit d'un air très-fain, & nourrit un fort grand nombre de bêtes, tant domeftiques que fauvages. Les habitans font adonnés au trafic, ou s'occupent à faire des draps. *Briet, parall. part. 2, l. 6.

ABRUZZE CITERIEURE, est bornée à l'ouest & au nord-oueft, par l'Abruzze ultérieure, au nord-eft par la Mer Adriatique; au fud & fud-eft par le comtat de Molife, & au fud-oueft par la terre de Labour en partie. Ses principales villes (a) font Chieti, Lanciano, Sulmona, Ortona à Mare, & Civita Burella ou Borella. Les lieux moins confidérables font, Pescara, Francavilla, Caramanero ou Caramanico, Bocchianico, Archi, Torricella, Monte Dorifo, Paglieta, Sanbuono, Guafto di Amone, Penna, Colle Mejjo, Bafecolico, Agnone, Palena, Forca Palena, Civita Luparella, Rocca quinque migla, Rocca del Raffi, Scontrone, Caftro di Sangro, Alfidena la Viletta, Pentini ou Pentinia, Anverfa, Popolo, il Morone, San-Spirito & Pratola. Outre l'Apennin, il y a deux autres montagnes, favoir, Monte Maiella, & Monte Cavallo. Les rivieres de cette province font la Pescara, la Lenta, le Foro, le Moro, le Feltrino, le Sangro, l'Afnella & le Trigno. Il y a deux archevêchés, favoir, Chieti & Lanciano, & trois évêchés, qui font, SulmoCivita Borella & Ortona à Mare. L'air de ce pays (b) eft froid, mais fain, & le fommet du mont Maielle eft toujours couvert de neige qui enveloppe les paffans, & les étouffe dans la plaine qui eft de cinq milles, s'ils ont le malheur de s'y rencontrer durant le combat des vents. Ce pays ne laiffe pas d'être fertile, & produit force bled, ris & autres fortes de grains, du vin, de Thuile, quantité de fruits, & fur tout une grande abondance de très bon fafran. Ses bois nourriffent force venaifon & beaucoup de loups & d'ours.

L'Abruzze (c) eft ainfi diftinguée en ces deux provinces, par la riviere de Pescara, qui fépare l'ultérieure d'avec la citérieure. Les armes de cette contrée font, felon Scipion Mazella, d'afur à trois montagnes d'or furmontées d'un aigle d'argent. * (a) Briet, parall. p. 2, l. 6. (b) Corn. Dict. (c) Ortel. Th.

1. ABS, riviere d'Allemagne. Voyez ABENSBERG. 2. ABS, ville ancienne de France, autrefois capitale du Vivarais. On la nommoit en latin Alba Helviorum. Plufieurs (2) bons écrivains la nomment Ars, qui dérive de Aipibus. Elle étoit à deux lieues de Viviers, & fon fiége épifcopal la rendoit confidérable. Il y refte encore plufieurs marques d'antiquité. Caroc, Roi des Vandales (b) la ruina vers l'an 410 ou 411, qu'il fit une irruption dans les Gaules à la tête d'une armée compofée d'Alains, de Sueves, de Quades, de Marcomans, d'Hérules, de Turcilinges, d'Allemans & de Saxons. Auxonius, qui étoit Eveque d'Abs, en transféra le fiege à Viviers, qui n'étoit pour lors qu'un fimple bourg, & voulut que ce lieu-là portât le nom de la ville d'Abs, qui avoit été faccagée, ce qui fut pratiqué quelque tems. Cela eft caufe de l'erreur de ceux qui veulent que Viviers ait été Alba Helviorum. C eft fur les mafures de la Ville d'Abs qu'eft aujourd'hui le village d'Abs, nommé dans les vieux actes, Sanctus Petrus de Alpibus.

D'Audifret (6) marque ce faccagement en 411, & nomme cette ville ALBA AUGUSTA, & ajoute que Sanfon l'a prife mal-à-propos pour Viviers. Cependant Hadrien de Valois entreprend (c) de réfuter ceux qui diftinguent Alba Helviorum de Viviers, attirés par la reffemblance du nom, favoir Scaliger le fils, qui dans la notice de la France, a avancé le premier, comme une vérité indubitable, que l'Alba Helviorum de Pline, & l'Albaugufta Helicocorum de Ptolomée font la même ville qu'Aubenas. P. Maffon, cité par le même Hadrien de Valois, dit qu'Alba Helviorum eft Albs ou Alb, lieu peu diftant de

Viviers dans le Vivarais; mais qu'Alba ayant été dé-
truite par Crocus, roi des Allemands, l'évêché fut tranf-
féré à Viviers. Hadrien de Valois ajoute que ce font des
conjectures qui ne font fondées fur aucun témoignage
des anciens, puisqu'aucun d'eux n'a fait mention de la
deftruction d'Alba, ni de la tranflation du fiége; & il en
conclut qu'Alba Helviorum & Vivaria ou Vivarium font
deux noms d'une même ville. Hierome Surita remarque
fur Antonin qu'elle eft fimplement nommée AUGUSTA
par cet auteur. Jean Poldo d'Albenas, dans-fon discours
hiftorial de l'antique cité de Nifmes, imprimé in-folio à
Lyon en 1569, croit que cet Aiba eft Albi, & Dalechamp,
dans fes notes fur Pline, l. 14, c. 3, croit que c'eft Au-
benas de Vivares. Le P. Hardouin, qui dans les notes fur
Pline, admet la tranflation du fiége d'Alba à Viviers,
prétend que c'eft Aps fur le Rhône. * (a) Audijret, t. 2,
pag. 274.(b) Bangert. in Helmold. Chr. Slav. p. 9. (c) Notit.
Gall. p. 244.

ABSA, grand bourg de Thrace. Il eft fitué près d'An-
drinople. Voyez ABASA.

ABSALUS, ancienne ville de Grece. Voyez APSALUS.
1. ABSARE, riviere d'Afie dans la Colchide. Elle a
fa fource dans les montagnes nommées par les anciens Pa-
riadri, & fon embouchure dans le Pont Euxın. M. de
l'Ile l'écrit Apfarus dans fon Théâtre Hiftorique. Pars
Orient. C'eft auffi la maniere dont Scylax de Cariande,
& Arrien dans fon Périple du Pont Euxin, l'écrivent par
un 4. Pline la nomme Abfarum.

2. ABSARE, ancienne ville d'Afie, à l'embouchure
de la riviere de même nom. Pline, Nat. l. vj, l'ap-
pelle ville forte, ou Caftellum, & dit qu'elle étoit fituce
à cent quarante mille pas de Trebifonde. Arrien en fait
auffi mention dans fon Périple du Pont-Euxin, Geog.
veter. ox. t. 1. mais il donne ce nom à tout un territoire,
& il dit qu'on l'appelloit autrefois Abfyrte d'Abfyrtus
qui y fut tué par Médée, & dont on y montroit le tom-
beau, mais que ce nom a été corrompu par les barbares,
felon leur coutume. Il compte environ quinze stades
d'Abfare à Acampfis. Procope, Hift. Mifcel.c. 2, en parle
plus au long. Voici fes paroles de la traduction de M.
Coufin. Il y a un petit pays proche de Rizée, entre les
Laziens & les Romains, qui eft habité par un peuple li-
bre.... il y a dans ce pays une ancienne ville nommée
Abfare, on l'appelloit autrefois Abfyrte; & elle avoit
tiré ce nom d'un homme qui y fut traité inhumainement :
car on dit qu'Abfyrte y fut tué par la cruauté de Médée
& de Jafon. Il eft fans doute que ce fut le lieu de la mort
d'Abfyrte; mais la fuite des fiécles & les différentes fuc-
ceffions des hommes en ont corrompu le nom, & nous
l'ont transmis tel qu'il eft aujourd'hui. On voit encore
le tombeau d'Abfyrte proche de cette ville, du côté d'o-
rient. Autrefois elle étoit fort peuplée & fermée de mu-
railles; elle avoit un cirque & les autres ornemens pu-
blics qui font les marques des grandes villes. Il n'y reste
maintenant que des ruines de ces anciens bâtimens...
On dit que ce pays avoit des garnifons Romaines fous le .
regne de Trajan. (Arrien, que Procope paraphrafe dans
cette defcription, dit pofitivement à cet empereur qu'il
y avoit à Abfare cinq cohortes auxquelles il avoit faic
payer les montres, qu'il avoit aufli vifité les armes les
murs, les foffés, les malades & les magasins. ) Il eft
maintenant (du tems de Procope) habité par des peu-
ples qui ne relèvent ni des Romains, ni des Laziens.
Néanmoins, comme ils font profeffion de la religion
chrétienne, ils reçoivent des prêtres qui leur font en-
voyés par les évêques des Laziens. Ils font amis & alliés
des uns & des autres, & ils leur fervent de guides dans
leurs voyages. Lorsque les Romains envoyent des am-
baffadeurs aux Laziens, ou ceux-ci aux Romains, ce
font ces peuples (d'Abfare) qui les paffent dans leurs
barques. Ils ne payent point de tribut. A la droite de
leur pays il y a des montagnes entrecoupées & comme
fuspendues en l'air, & une vafte folitude au-delà de
laquelle habitent les Perfaméniens & les Arméniens qui
dépendent des Romains, & qui s'étendent jufqu'à l'ibé-
rie. Depuis Abfare jufqu'à Petrée, & jufqu'aux frontiè-
res des Laziens où le Pont Euxin finit, il y a pour une
journée de chemin. Baudrand, édit. de 1682, fait d'Ab-
farum & d'Abfarus deux articles & deux lieux différens,
dont il met l'un dans la Cappadoce fur l'autorité de Pli-
ne, & l'autre en Arabie; & à cette occafion il allégue

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