Images de page
PDF
ePub

dans leur pays; enforte qu'il ne fera plus fait mention des Ammonites, & tout cela en punition de ce qu'ils avoient infulté au malheur des Israelites & à la destruction de leur Temple par les Caldéens. Nous croyons, dit D. Calmet, que ces malheurs leur arriverent la cinquième année après la prife de Jérufalem, lorsque Nabuchodonofor fit la guerre à tous les peuples des environs de la Judée, l'an du Monde 3420 ou 21, avant Jefus-Chrift 579, avant l'Ere vulg. 583 Jofeph, Antiq. 1. 10, c. II.

Il y a affez d'apparence que Cyrus accorda aux Ammonites & aux Moabites la liberté de revenir dans leurs terres, d'où ils avoient été tranfportés par Nabuchodonofor; puisqu'on les voit dans leur pays comme auparavant, expofés aux révolutions communes des peuples de la Syrie & de la Palestine, & foumis tantôt aux Rois d'Egypte & tantôt à ceux de Syrie.

Antiochus le Grand prit Rabbath ou Philadelphie leur capitale, en abbattit les murs & y mit garnifon en 3806, Polib. 1. 5. Pendant les perfécutions d'Antiochus Epiphanes, les Ammonites exercerent leur haine & leur cruauté contre les Juifs de leurs quartiers. (Machab. l. 1, c. 5, v. 6, 45, & Jofeph antiq. l. 12, c. 12.) Saint Justin, le Martyr, Dial cum Tryphone p. 272, dit qu'il y avoit encore de fon tems grand nombre d'Ammonites. Mais Origene, in Job. l. 1, affure que lorsqu'il vivoit, on ne les connoiffoit plus que fous le nom général d'Arabes. Ainfi s'eft accomplie la prédiction d'Ezéchiel, c. 25, v. 10, qui dit qu'Ammon fera tellement détruit qu'on n'en parlera plus parmi les Nations: Ut non fit ultra memoria filiorum Ammonin gentibus.

AMMONITIDE, en latin Ammonitis ou Amma nitis, contrée de l'Arabie Pétrée, ainfi nommée de fes habitans les Ammonites. Les critiques ne s'accordent pas fur les limites de cette contrée; & à parler fans détour, on n'en peut apporter que des conjectures. On fait feulement qu'elle étoit au-delà du Jourdain, dans les montagnes de Galaad, & qu'elle s'étendoit au-delà; qu'elle étoit bornée en quelques endroits par le fleuve Jabok. Mais comme on ignore quel étoit le cours de ce fleuve, on n'en eft guéres plus avancé. Sa capitale étoit Rabba ou Rabbath Ammon, nommée enfuite PHILADELPHIE. Voyez ce nom.

AMMONUS en grec Avos ancienne ville de l'Afrique propre, entre les deux Syrtes, felon Ptolomée, 1. 4, c. 3, c'est-à-dire, dans ce que nous appellons aujourd'hui la partie occidentale du royaume de Tripoli.

AMNAMETHU, ifle de l'Arabie heureufe dans l'Océan Indien, felon Pline, l. 6, c. 28, Ptolomée que cite Ortelius n'en parle point.

AMNASAN. Voyez AMASIE, ville de la Natolie.
AMNEIOS. Voyez AMNIAS.

AMNESTA, ce nom fe trouve dans Vitruve, l. 3, c. 1, &, Ortelius Thefaur. croit que c'eft le nom propre de quelque lieu; il ajoute que d'autres le prennent pour le nom d'un ftatuaire.

AMNESUS. Ortelius croit que c'est le nom de quel fleuve vers la Paphlagonie, & cite le troisieme livre des Argonautes d'Apollonius.

que

[ocr errors]

:

AMNIAS, felon Strabon, l. 12, p. 562, ou АмNEIOS felon Appien, in Mitridat, riviere de l'Afie mineure vers la Bithynie. L'abréviateur de Strabon la nomme AMNIOS, & Strabon lui-même en parle ainfi » Il refte cette partie du pont qui eft au-delà du fleuve Halys, autour d'Olgaffys & qui confine à la contrée nommée Sinopide. Olgaffys eft une montagne fort haute, & dont le haut eft inacceflible. Les Paphlagoniens ont de tous côtés des Temples fur cette montagne. Tout à l'entour et un terroir affez bon & peuplé, Blaëna & Domanitis qu'arrofe la riviere Aм» NIAS. On ne peut douter que ce ne foit la même que l'Amnefus d'Appollonius

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

[ocr errors]

1. AMNISUS, ancien nom d'une petite riviere de l'ifle de Crète, felon Callimaque dans fon hymne à Diane. Apollonius & Suidas en parlent auffi.

2. AMNISUS, lieu maritime de l'Ifle de Crete, dont Strabon, 7. 16, p. 476, dit que Minos fe fervoir comme d'un port de mer. de flfle le place au fond de la Baye, à l'occident de laquelle eft l'Ifle que nous appellons aujourd'hui Spina Longa. Strabon ne fait point

a

mention de la riviere de même nom. Etienne le Géographe fait aufli mention de la ville Amnifus. Il Y apparence qu'elle étoit à l'embouchure de la riviere Amnifus. Car Strabon dit que Minos fe fervoit de l'Amnifus comme d'un port de mer. Mais Amnifus en ce paffage eft-ce une ville? eft-ce une riviere? L'article

Auvio femble marquer une riviere; mais ce qu'ajoute Strabon, où eft le Temple de Lucine, femble ininuer qu'il y avoit un bourg ou petite ville. Il y avoit l'un & l'autre; fçavoir un bourg & un port à l'embouchure de la riviere, felon les vers d'Homere, Odyff.l. 20 vers 188, dont voici le fens, le vent l'emporta vers la Crete, lorfqu'il alloit à Troye, & le pouffa dans l'Amnise où est la caverne de Lucine dans des ports difficiles, & il n'échappa qu'avec peine de cette tempête. Paufanias, 4. 1, c. 18, dit que les Crétois qui habitoient le canton de Cnollus, tenoient que Lucine étoit née à Amnifus. Baudrand veut que le nom moderne foit CAZZICHI.

AMNITA, peuple dont Denis le Périegete v. 570, & feq. dit que les femmes alloient faire des facrifices à Bacchus, dans une petite Ifle voisine de la grande Bretagne. Strabon nomme ce peuple Samnita, & dit que dans l'Ocean, il y a une petite ifle fur le rivage, à l'embouchure de la Loire; qu'elle eft peuplée de femmes des Samnites, qui, faifies de l'efprit de Bacchus, font des cérémonies & des facrifices en fon honneur. Il ajoute que les hommes n'alloient point dans cette ifle; mais que les femmes les alloient trouver en bateau, & qu'après avoir eu la compagnie de leurs maris, elles s'en retournoient. Elles avoient coutume d'ôter tous les ans le toît du Temple & de le recouvrir le même jour avant le coucher du foleil; chaque femme portoit un fardeau, & celle qui laiffoit tomber le fien étoit déchirée en piéces par les autres, qui, portant au Temple les piéces qu'elles avoient arrachées de cette malheureufe, avec des cris particuliers aux Bacchantes, ne ceffoient point jufqu'à ce qu'elles fuffent délivrées de leur fureur. Strabon obferve qu'il ne fe paffoit point d'année que quelqu'une ne laillat tomber fon fardeau & ne fut déchirée. Ptolomée, l. 2, c. 8, met aufli un peuple SAMNITA auprès de la Loire; mais il les met en terre ferme. D'Argentré croit que c'eft à préfent le lieu où eft ANCENIS, mais cela ne peut convenir qu'aux Samnite de Ptolomée : je crois que l'ifle de Strabon a été détruite, & qu'il en eft refté les bancs de fable qui font encore actuellement à l'embouchure de la Loire. AMNIUS. Voyez AMNIAS.

AMNON, riviere de l'Arabie heureufe, felon Pline, 1. 6, c. 28.

AMODICI. Ancien peuple de la Sarmatie Européenne, felon Ptolomće, l. 3, c. 5.

AMOENUM STAGNUM: Pline, l. 3, c. 3, parlant de l'Edetanie, contrée d'Espagne, parle d'un agréable étang qui doit n'être pas éloigné de Valence. Ortelius, Thefaur. qui affure que cet étang eft préfentement nommé ALBUFERA, prend le mot AMOENUM pour un furnom propre à cet étang, au lieu qu'il femble que ce ne foit qu'une fimple épithète amanum, agréable.

AMOER, felon de l'Ifle Atlas, prononcez AMOUR; quelques-uns écrivent AMUR, AMOUR, ce qui revient à la même prononciation, riviere d'Afie, dans la Tartarie orientale: elle a fa fource dans le Royaume de Calka, au lac d'Ingueda; puis coulant vers le nordelt, elle fe charge des rivieres fuivantes, Onon, d.' Nipchou ou Nerza, g. à la ville de Nipchou ou Nerezin, Samar, d. Zorna ou Zornoia, Salmina, Goractza ou Cerbichi, g. cette derniere fert de bornes entre les Tartares Daouri & le Niulhan, Keylan, d. Jakfa à la ville nommée Jakfa ou Albafin, Urka, Aldakon-Bolsdo, Aldakon-Malaia, Zurgu, Sia ou Send, g. à l'embouchure de cette derniere eft la ville de Karskoi, & à l'autre rive de l'Amor la ville d'AIGOU, audeffous de laquelle eft la jonction de la riviere de Kamar, d. l'Amoer reçoit enfuite la Biftra, la Tiggaia & la Gorin, g. les deux dernieres descendent d'un grand lac nommé Samagrofs Koioka. Elle fe charge encore, d. de la Naumai, de la Cafaumuc, du Songoro ou Sumhoa ou Xingala, & d'une autre riviere qui descend du lac des trois montagnes dans le Niuché; toutes rivieres qui commencent un peu au-deffus de Huram à couler dans un même lit; de l'Ufur ou Oufiri d. &

enfin du Gamon ou Kamul, g. & va fe perdre enfin dans un détroit dont les côtes ne font presque pas connuës. Il n'y a même aucune certitude que c'en foit un & non pas un golfe.

DETROIT D'AMOER, bras de mer dans l'Afie., entre la Tartarie orientale à l'occident & la terre d'Efo ou d'Yeço. Sa partie méridionnale, qui eft la feule que l'on connoifle, commence vis-à-vis du ruiffeau de Semga, qui coule dans le pays d'Yupi, vers le 45 deg. 30', & eft bordé à l'orient par le cap du Teffoy; doù cette partie eft appellée détroit du Teffoy du nom d'un pays dans la terre d'Yeço. Ce qui eft au nord de l'embouchure de l'Amoer, c'eft-à-dire, au-delà du 46. d. de latitude, n'eft prefque point découvert & s'étend jusques par delà le 52 deg.

ISLE D'AMOER ou D'AMOUR OU D'AMUR, ifle fituée à l'ouverture feptentrionale du détroit de même nom, à l'orient du Nulhan, & au nord - oueft de la terre d'Yeço, qui, aufli bien que cette ifle, n'est gueres bien connue vers le nord.

MER D'AMOER, D'AMOUR OU D'AMUR, mer d'Afie à l'orient de la Tartarie, & on en ignore les bornes du côté de l'Amérique : elle s'étend le long du continent depuis l'ifle & le détroit du même nom, jufqu'à une chaîne de montagnes nommée Noss; & comme on ne fait pas où cette chaîne fe termine, ni fi elle ne va pas joindre quelque autre continent, il s'enfuit qu'on ne connoît pas encore au jufte l'étendue de cette mer.

Le P. Avril, p. 143, 144, & ailleurs, dans fes voyages, nomme YAMOUR, le fleuve Amoer. Au reste dans la description de ces lieux, j'ai fuivi l'idée qu'en donnent les cartes de de l'Ifle, celui de tous les Géographes qui a le plus profité des relations anciennes & modernes. Et comme il varie lui-même fur l'orthographe, écrivant tantôt AMUR & tantôt AMOUR, j'ai crû pouvoir préférer la Hollandoife, pourvû que l'on prononce ce mot comme cette nation, chez laquelle Oer vaut autant que notre Our. Le Pere Avril dit qu'il y a beaucoup de rubis & de perles dans cette riviere, & que les habitans ne manquent pas de les pêcher. C'est à caufe de ces perles & des zibelines que l'on trouve en quantité dans une ifle formée par l'Amoer, que la guerre s'étoit élevée vers la fin du dernier fiécle, entre les deux Em pires Chinois & Ruffien. Ce même Pere ajoute, p. 179, que cette riviere n'a point les incommodités qu'on trouve dans les autres; mais elle en a une qui, felon lui, n'eft pas moins confidérable : c'est que dans l'endroit où elle fe confond avec la mer, il croît une quantité fi prodigieufe de joncs marins, qu'on prendroit fon embouchure pour une véritable forêt. Cet obftacle pourroit être levé fi les joncs qui le forment étoient femblables à ceux qu'on voit allez communément dans toutes nos rivieres; mais on affure qu'ils font d'une grolleur fi énorme, qu'un homme auroit de la peine à en embraffer un; par où on peut juger que ce ne feroit pas un moindre travail de nettoyer ce paffage, que de couper ou plutôt d'arracher les plus gros arbres d'une forêt

toute entiere.

AMOGNE, contrée du Nivernois, dont parle Fortunat. Le Bouf prouve très bien que cette contrée eft dans le nord-eft du Nivernois, & qu'elle coupe tout le pays qui eft Nevers & Avalon, Il appporte fur-tout en preuve la charte de fondation du monaftere de Corbigny, in comitatu Ammonias in loco qui à Corbone viro inclyto Corboniacus dicitur. Coquille, dans l'Hiftoire du Nivernois, repréfente le pays des Amognes comme le des Amognes comme le canton de tout le Nivernois le plus abondant en bled, en vin, en bois, en prairies. Il dit que les uns tirent l'origine de fon nom d'Alimonia à caufe de la fertilité de fes terres, & que d'autres veulent que les payfans l'ayent ainfi appellé comme s'ils euffent voulu dire Terre aux Moines, parce que l'ordre de Cluny eft patron de la plupart des paroiffes de ce canton, & feigneur d'une partie.

AMOHRYSE, fleuve de la Theffalie, proche duquel les Poëtes ont dit qu'Apollon gardoit les troupeaux d'Admete, Roi de ce pays.

Si cet article de Corneille n'étoit pas entre ceux d'Amoer & d'Amonde, je croirois que c'eft une faute de fes Imprimeurs, qui ont pris un P. mal formé pour un O.

Voyez AMPHRYSE; car c'eft ainfi que les Poëtes & les Géographes nomment cette riviere. Corneille répete cet article au mot Amphryfe. Voyez AMPHRYSE 2.

AMOL ou AMUL, felon d'Herbelot, Bibl. Orient. ville de l'Afie, dans le Tabareftan. Elle eft à 88 degrés 20' de longitude, & à 36 deg. 10' de latitude feptentrionale felon Ulub-Beg. Naffir-Eddin lui en donne feulement 87 & 20' de longitude, & 36 deg. 35'de latitude. Cette ville eft éloignée de celle de Khovarezm, d'environ douze journées de caravanne.

AMOLIUS, ancienne ville des Magnetes, dans la Macédoine, felon Etienne le Géographe.

AMOL-GIHON, autre ville ainfi nommée, felon d'Herbelot, Bibl. Orient. parce qu'elle eft fituée fur le Gihon qui eft l'Oxus des anciens. On la nomme auffi AмMOL AMUIAH, parce que le Gihon porte auffi le nom d'Amu.

La premiere de ces villes eft à l'orient & affez près de la fource de la riviere Abitora, Abitorre, qui coulant vers le Nord, fe perd dans la Mer Cafpienne, auprès de Fara-bath. A l'égard de la feconde, elle est située sur la rive orientale du fleuve nommé Oxus par les anciens, & Amou, Amu, Abiamu, Gihun & Gihon par les modernes. Voyez GIHON & OXUS.

AMÓLGUS. Voyez AMORGOS.

AMONDE (l') en latin Almon, felon Baudrand, éd. 1705, riviere de l'Ecoffe méridionale, dans la Lothiane. Elle n'a pas un grand cours : elle fe jette dans le golfe de Forth, golfe de Forth, felon que le marque Timothée du Pont. *Blaeu Atlas Baudrand.

AMONE (I') en latin Anemo, petite riviere d'Italie : elle tire fa fource de l'Apennin dans la Romagne Florentine, d'où, paffant par l'état de l'Eglife & par la Romagne, elle arrofe Faenza, puis elle fe rend dans le golfe de Venife, à trois milles de l'embouchure du Po, de Primaro vers le midi.

AMONEBOURG, ou AMELBOURG, petite ville d'Allemagne dans l'électorat de Mayence, chef-lieu d'un bailliage enclavé dans la baffe-Helle; il y a une collégiale & un château fitué fur une montagne.

AMORBACH, petite ville d'Allemagne, fur les frontieres de la Franconie & dans l'état de l'électeur de Mayence, au bord occidental du ruiffeau de Mult ou Milt, lequel coulant delà vers le nord, fe jette dans le Mein. Ce lieu eft proche de l'Ottenwald, à cinq milles d'Allemagne d'Aschaffenbourg, vers le midi, & à trois de Wertheim au couchant.

Baudrand cite pour garans de ce qu'il dit d'Amorbach Jean Serrare & Martin Zeyler. Ce dernier n'eft cité qu'ad honores; car dans fa description de la Franconie, il ne dit rien d'Amorbach. Il le nomine feulement une fois, p. 71, en difant qu'il n'eft pas loin du bailliage de Hardtheim.

Il y a une abbaye de Bénédictins, chef-lieu d'un bailliage; elle eft belle & riche, & dépend pour le fpirituel du diocèfe de Wirtzbourg.

AMORDACIA, contrée de la Babylonie, felon quelques exemplaire de Ptolomée, l. 5, c. 20; c'eft Mardocea, felon d'autres.

AMORDI, nation d'entre les anciens Scythes, felon quelques éditions de Pline, l. 6. c. 17. Le Pere Hardouin lit AMARDI, d'autres AMARBI. Voyez MARDI.

AMORGOS, ifle de l'Archipel, anciennement Amorgus; l'une des Cyclades. Pline, 4. 4, c. 12, dit qu'elle a auffi été nommée HYPERE, PATAGE Ou PLATAGE. Etienne affure qu'elle a porté les noms de PANCALE, Пayaan, PSYCHIA & CARCESIA. Les relations modernes varient dans la maniere d'écrire fon nom. Les unes l'appellent MORGO, les autres MERGO, d'autres Morge, d'autres AMOURGO. On trouve AMOLGOS dans Conftantin Porphyrogenete. Je fuis ici l'ortographe de Tournefort, Voyage du Levant, l. 6, p. 89 & fuiv., de qui j'emprunte la description qu'il en a faite fur les lieux. Amorgos ne s'eft pas diftinguée dans l'histoire ancienne par la valeur de fes habitans; il femble qu'ils s'attachoient plus aux fciences & aux arts qu'à la guerre, & nous en avons des preuves affez confidérables. Goltzius fait mention de deux médailles AMOPгINON à la tête d'Apollon; l'une a pour revers une fphére aftronomique foutenue par un trépié; & fur le revers de l'autre, c'eft

Tome I.

G &

encore une fphère & un compas. N'auroit-on pas voulu marquer par ces médailles que l'Aftronomie & la Géométrie étoient cultivées dans cette ifle?

[ocr errors]

On fabriquoit & on teignoit à Amorgos une étoffe rouge, qui portoit le nom de l'ifle. Les tuniques d'Amorgos étoient recherchées : on les appelloit, dit Suidas Etymolog. Magn. & Jul. Pollux. l. 7, c. 16, Amorgis, comme le lin dont elles étoient tiffues. Hefychius Paufanias cité par Euftathe, Ad Dion. Perieg. v. 526, & l'auteur du grand dictionnaire grec, conviennent auffi que cette étoffe portoit le nom d'Amorgos. Il y a beaucoup d'apparence qu'on y employoit pour le mettre en rouge une efpèce de Lichen très-commune fur les rochers de l'ifle & fur ceux de Nicouria. Cette plante s'y vend encore dix écus le quintal pour la transporter à Alexandrie & en Angleterre, où l'on s'en fert à teindre en rouge, comme nous nous fervons de la parelle d'Auvergne. Le Lichen croît par bouquets grifâtres,longs d'environ deux ou trois pouces, divifés en petits brins presque auffi menus que du crin & partagés en deux ou trois cornichons, déliés à leur naiffance, arrondis & roides, mais épais de près d'une ligne dans la fuite, courbés en faucille & déterminés quelquefois par deux pointes ces cornichons font garnis dans leur longueur d'un rang de baffins plus blancs que le refte de demiligne de diamettre, relevés de petites verrues, femblables aux baffins du polybe de mer. Toute la plante eft folide, blanche & d'un goût falé: elle n'eft pas rare dans les autres ifles de l'Archipel, mais fon ufage pour la teinture n'eft connu qu'à Amorgos.

[ocr errors]

Strabon affure que cette ifle étoit le lieu de la naiffance du poëte Simonides, fi fameux par fes Iambes. Etienne le Géographe nous apprend que les anciennes villes d'Amorgos s'appelloient Arcefine Minoa, Agiale; les ruines qui fe voyent autour du port du couchant, font les reftes de quelqu'unes de ces villes; mais on ne fauroit déterminer précisément de laquelle fans le fecours des inscriptions; & nous n'obfervâmes, dit l'auteur cité, que des bouts de colomnes dans une chapelle, du quartier qu'ils appellent la ville baffe, Karaxis. Le meilleur port de l'ifle eft celui du midi: c'eft apparemment là que Clytus (a) capitaine Lydien, général de la flotte de Polysperchon, (b) prit le trident à la main & fe fit appeller Neptune, pour avoir coulé à fond trois ou quatre galeres de l'armée d'Antiochus. *(a) Plutarch. de Fortuna Alex. Orat. 2, (b) Diod. Sic. Bibl. Hift. 1. 18.

Héraclide convient qu'Amorgos étoit une ifle trèsfertile en vins, huiles, & autres fortes de denrées ; c'eft pour cela que Tibere ordonna que Vibius Serenus y feroit envoyé en exil: cet empereur, felon Tacite, Ann. l. 4, c. 30, étoit d'avis que lorsqu'on donnoit la vie à quelqu'un, il falloit auffi lui en accorder les commodités.

L'ifle d'Amorgos eft bien cultivée aujourd'hui, elle produit affez d'huile pour fes habitans, & plus de vins & de grains qu'ils n'en fauroient confommer : cette fertilité y attire quelques tartanes de Provence. L'ifle n'a que 36 milles de tour, & s'étend du nord au fud, mais elle eft horriblement escarpée du côté du fudeft: le bourg eft à trois milles du port de l'oueft, bâti en amphithéâtre au bord d'un rocher, où eft le vieux château des ducs de l'Archipel, qui ont poffédé Amorgos pendant long-tems. Les habitans de cette ifle ne connoiffent pas l'églife Latine, il n'y avoit pas même de cadi ni de waiwode dans le tems que nous y paffâmes: on alloit plaider à Naxie ou à Stampalie: Naxie eft à trente milles d'Amorgos, & Stampalie à cinquante.

Les meilleurs endroits d'Amorgos appartiennent au monaftère de la Vierge, nommé navayia où l'on va de fort loin faire dire des meffes. A trois milles du bourg, fur le bord de la mer, on a bâti une grande maifon, qui de loin reffemble à une armoire appliquée vers le bas d'un rocher effroyable, taillé naturellement à plomb, & qui paroît plus haut que celui de la fainte Baume en Provence : cette armoire renferme cent caloyers, logés commodément; mais on n'y entre qu'à bonnes enfeignes, & par une petite ouverture pratiquée à un des coins du bâtiment, & qui fe ferme par une porte couverte de tole. En dedans c'eft un corps de garde garni de

pas

maffues de bois, faites fur le modèle de celle d'Her-
cule, & dont un coup feroit capable d'affommer un
bouf; la précaution paroît fort inutile, car avec un
coup de pied on renverferoit facilement un homme du
haut de l'échelle par laquelle on monte à cette porte;
l'échelle a douze marches de bois, fans compter quel-
ques degrés de pierre fur lefquels elle eft appuyée: on paffe
enfuite par un efcalier fort étroit, mais ni les cellules
ni la chapelle ne font taillées dans le roc, comme on
l'a publié. Les religieux affurent que leur maison eft
l'ouvrage de l'empereur Comnene, qui l'avoit bien
rentée. Anne Comnene, fa fille, remarque que la mere
de ce prince l'avoit fait élever jufqu'à fon mariage parmi
des religieux: ceux d'Amorgos publient que cette fon-
dation fut faite à l'occafion d'une image miraculeufe de
la Vierge, peinte fur du bois, qu'ils gardent dans leur
chapelle comme une prétieufe relique; ils prétendent
que cette image,profanée dans l'ifle de Chypre, & caffée
en deux pièces, fut tranfportée miraculeufement fur la
mer jufqu'au pied de la roche d'Amorgos; que ces deux
piéces s'y raffemblerent, qu'elle a opéré & qu'elle opere
encore plufieurs miracles. L'image femble toute en-
fumée, & d'un deffein fort imparfait. Le couvent des
Caloyers a plus l'air d'une retraite de brigands, que
d'un lieu de fainteté. Dans un autre quartier de l'ifle,
eft la chapelle nommée S. Georges Balsami, à quatre
milles du village, à gauche du port de l'oueft, tout au-
près d'un verger d'arbres fruitiers en terraffe, à la tête
d'un potager arrofé par une petite fontaine parmi des
vignes bien cultivées. Quoique la chapelle n'ait que
quinze pas de long fur dix de large, elle ne laisse
d'être divifée en trois nefs par de bonnes murailles, com-
me fi c'étoit une grande églife; mais les nefs des côtés
font fi étroites, qu'il n'y fauroit paffer qu'une perfonne
de front. On entre dans la chapelle par le coin de la nef
qui eft à gauche. Au bas d'un cabinet pratiqué dans cette
nef, on voit la célèbre urne qu'on appelle l'oracle de
l'Archipel elle est enterrée à fleur de terre. C'eft un
vaiffeau de marbre prefque ovale, haut d'environ deux
peids, large de feize pouces, dont l'ouverture, qui eft
ronde & de huit pouces de diamètre, fe ferme avec une
pièce de bois. Le cabinet où elle eft, ne s'ouvre qu'après
qu'on a donné de l'argent pour faire dire des melles
ce qui arrive fouvent, parce qu'on ne ceffe d'aller con-
fulter l'urne. Si l'eau eft plus baffe qu'à l'ordinaire c'eft
un mauvais préfage; fi elle eft haute, c'en eft un bon.
Tournefort croit que le fond de cette urne eft d'argile,
comme le foutient le P. Richard, descript. de faint Erini,
& que le miracle s'opere par le moyen d'une fource voi-
fine. Les habitans de cette ifle font affables, & les fem-
mes y font affez jolies; leur coëffure eft une écharpe de
toile jaune, dont elles fe couvrent le deffus de la tête
& le bas du vifage, la tortillant enfuite en maniere de
turban, dont l'un des bouts pend fur le dos. L'ifle man-
que de bois; on n'y brûle que du lentifque & du cédre
à feuilles de cyprès, que le feu dévore en un instant;
les Grecs fe fervent de ce cédre pour pêcher au trident:
ils le dépecent en petits morceaux, qu'ils rangent fur un
gril à la poupe d'une caique, & le brûlent la nuit pour
attirer les poiffons à la faveur de la clarté ; on a le plaifir
de les percer dans l'eau à
de les percer dans l'eau à coup de tridens, que l'on darde
comme les javelots. On apporte ce bois à Amorgos de
Caloyero, Cheiro, Skinofa, & autres écueils voisins
lat. 36, 30.

AMORIA, ville ancienne de l'Arménie, felon Procope, Edif. l. 3, cité par Ortelius. Ce pourroit bien être la même chofe qu'AMERIA,que Strabon, l. 12 p. 5 $7, dit avoir été un village tout femblable à une petite ville, & qu'il place auffi en Arménie.

AMORIUM, ancienne ville de la grande Phrygie, felon Prolomée. Suidas dit qu'on la nommoit auffi AMOROS. Meziriac, dans la vie d'Efope, dit que quelques-uns le font naître en un bourg de la Phrygie, qui s'appelloit Amorium; & en effet Planude le dit né dans ce lieu. La Fontaine a fuivi ce fentiment, & nomme ce lieu un bourg; ce qui doit s'entendre d'une antiquité fort reculée: car cette place fut dans la fuite une des plus belles villes de l'orient, le fiége d'un évêque, qui fut enfuite honoré du titre de Métropolitain. Ablavius évêque d'Amorium, fouscrivit au concile d'Ephéfe, & Mysté

rius à celui de Chalcédoine. Ce fiége étoit de la Pifidie, felon le concile de Nicée; mais il faut qu'il fe foit gliffe quelque faute dans les fouscriptions; car Amorium étoit proche de la Galatie, & elle eft qualifiée Métropole de la nouvelle Galatie, dans une notice Grecque. Le P. Charles de S. Paul, Georg. Sacr. pag. 234, croit qu'elle n'eut ce titre qu'après le fixiéme fiécle, car fes évêques ne prirent la qualité & le rang de Métropolitains qu'au vi. concile général. Elle étoit dans la Phrygie Salutaire, felon cet auteur. Amorium fut la patrie de Théophile, empereur d'Orient, & ce fut la caufe de fa ruine car cet empereur ayant pris une ville de la Syrie, nommée Sozopetra, & l'ayant détruite, malgré la priere que le calife des Sarazins, nommé Amerumnas, lui avoit faite de l'épargner, parce qu'il y étoit né, le calife, par repréfailles, affiégea Amorium, patrie de Théophile, la prit, & détrufit la ville. C'eft ainfi que le fait eft raconté par Baudrand & Corneille. Je trouve dans l'hiftoire de Conftantinople de Coufin, t. 3. p. 400, & fuiv. que Michel, pere de Théophile, étoit d'Amorium, mais il n'est point dit que le fils y fut né. La prife de Zapetre, car c'eft ainfi que Sozopetra y eft nommée, & celle d'Amorium y font marquées, mais fans dire que ni l'une ni l'autre fût le lieu natal de l'empereur ou du calife. Cependant Cédrene, Curopalate & Zonare difent pofitivement que la ville d'Amorium étoit la patrie de Théophile.

AMORRHEENS, felon D. Calmet, Dict. de la Bi-ble, peuples descendus d'Amorrhæus, quatrième fils de Chanaan. Ils peuplérent d'abord les montagnes qui font au couchant de la Mer Morte : ils avoient auffi des établiffemens à l'orient de la même mer, entre les torrens de Jabok & d'Arnon, d'où ils avoient chaffé les Ammonites & les Moabites. C'eft fur leurs rois Séhon & Og (selon Jofué, c. 15, v. 1, Num. c. 13, v. 30, &c. 21, v.29. Judic. c. 11, v. 19, 20, 21,) que Moife fit la conquête de ce pays-là. Amos, c. 2, v. 9, parle de leur taille gigantesque & de leur valeur. Il compare leur grandeur à celle des cédres, & leur force à celle du chêne. Souvent, dans l'écriture, le nom d'Amorrhéen fe prend pour tous les Chananéens en général. Les terres que les Amorrhéens avoient poffédées au-deçà du Jourdain furent données à la tribu de Juda, & celles qu'ils avoient eues au-delà de ce fleuve furent diftribuées aux tribus de Ruben & de Gad.

AMOS, ville de la Carie, felon Etienne le géogr. AMOSA, ville de la Palestine, dans la tribu de Benjamin. D. Calmet, Dict. de la Bible.

AMOSSON ou AMAUSSON, riviere de France, dans le Languedoc : elle a fa fource au-deffus de Grabels, au diocèfe de Montpellier, paffe au pont de l'Amoffon, après quoi elle fe jette dans l'étang de Péraut. * Coulon, riviere de France, 2° part. p. 306.

AMOTH-DOR ou AMATH-DOR, autrement HAMMON. Voyez AMAT-DOR.

AMOU ou AMU; felon d'Herbelot, Bibl. Orient. fleuve de l'Afie, que nos géographes modernes appellent Abiamu, c'est-à-dire le fleuve Amu; car AB, en langue perlienne, fignifie eau & riviere. Les Arabes le nomment GIHON, & NEHER BALKH la riviere de Balkhe, à caufe qu'il paffe par cette ville. Les anciens l'ont appellé Oxus & Bactrus. Il prend fa fource dans le mont Imaüs, & a fon cours de l'orient à l'occident. Il eft vrai cependant qu'en s'approchant du pays du Khovarezm il ferpente beaucoup, & femble remonter vers fa fource: mais enfin il fe réfléchit, & vient décharger fes eaux dans la Mer Caspienne, vers le couchant. C'eft ce fleuve qui fait une féparation naturelle entre les provinces habitées par les Turcs orientaux, & celles qui compofent aujourd'hui le royaume de Perfe. Celles-ci font appellées d'un nom général Iran, & les autres font nommées Touran; & lorsque les Arabes parlent de ces nations-ci, ils difent qu'elles habitent le pays de Maravalnahar, c'eft à-dire qui eft au-delà du fleuve Amou. Plufieurs prétendent que ce fleuve a tiré fon nom d'une ville, qui eft fituée fur fes bords, & que l'on nomme Amouiah & Amol. Voyez GIHON & Oxus.

AMOUL, felon Tavernier, Voyage de Perfe, t. 1, 1. 3, p. 390, ville de Perfe, dont les habitans font un grand trafic de denrées à Bukara, & en rapportent d'ex

cellentes prunes, que fon terroir produit en grande abondance. Cette ville eft à 72 deg. 20 min. de longit. & à 36 deg. 35 min. de latit. felon les géographes du pays. C'eft la même qu'AMOL, ville du Thabarestan. AMOUR. Voyez AMOER.

AMOUR-DIEU (l') Amor Dei, abbaye de filles en France de l'ordre de Cîteaux, filiation de Clairvaux, dans la Champagne, au diocèfe de Soiffons, fur la che de la Marne près de Dormans.

gau

l'on

[ocr errors]

AMOURGO. Voyez AMORGOS. AMOUYÉ, ville fur le Gihon, à 97 deg. 15 min. de longit. & à 38 deg. 44 min. de latitude. C'est la même qu'Amol fur le Gihon. * Hift. de Timur Beg. t. 1, p. 338. AMPATRES, peuple & province de l'ifle de Madagascar: elle contient vingt lieues de longueur le long de la côte, & douze de largeur depuis la mer jusqu'au pays des Machicores. Elle a, au levant, la riviere de Mandrerei, qui la fépare de la province de Carcanoffi ou Anoffi. C'est un pays fans riviere & fans eau jusqu'à Manambouve, fi ce n'eft celle de quelques marais que rencontre d'un côté & d'autre. Il y a certains villages qui font éloignés de l'eau de trois & de quatre lieues. La côte eft toute droite, fans être coupée par aucune baye jusqu'au pays de Caremboule. La contrée eft fort fertile remplie de forêts, dans lesquelles les habitans bâtiffent leurs villages, qu'ils environnent d'une forte haye, faite de pieux & d'arbriffeaux épineux, enforte qu'il n'eft pas poflible d'y entrer par aucun endroit que par la porte. Le peuple eft gouverné par les grands, qui font maîtres des villages: il y en a un cependant qui eft élevé pardeffus tous les autres en autorité & en crédit. Ils font presque toûjours en guerre par la haine irréconciliable qui regne entr'eux, & le plus fouvent à cause des femmes qu'ils s'entreraviffent les uns aux autres. Ces peuples fe font une gloire de voler & de piller leurs voisins, & les étrangers font très-mal venus chez eux : tout ce pays peut mettre trois mille hommes ou environ en campagne. Les Ampatres ont affez d'argent depuis qu'un vaiffeau hollandois ayant échoué, fut réduit à laiffer environ quatre cens hommes, à qui on laiffa une groffe fomme à chacun, lorsque les officiers, & environ cent hommes, s'en allerent fur une barque faite des débris du vaiffeau. Leur peu de précaution les expofa aux infulaires, qui les firent périr, & profiterent de leurs dépouilles. Flacourt, hiftoire de Madagascar, c. 13,

P. 135.

AMPAZA, petit pays maritime d'Afrique, voifin de ceux de Sian & de Chélicie. Le prince qui le gouverne eft Mahométan, & vaffal des Portugais. Le roi d'Ampaza ayant refufé de s'acquitter du tribut qu'il avoit promis, fut caufe qu'Alphonfe de Mello, capitaine portugais faccagea fa ville. Ce prince reconnut enfuite fa faute, & après qu'il eut fait fa paix, on lui permit de relever les ruines de fa capitale.* Corn. Dict. La Croix, rélat.de l'Afrique, t. 4.

Ce canton eft dans la baffe Ethiopie, ou Zanguebar, entre la ligne & le royaume de Melinde, latit. mérid. 1, 25.

1.

AMPÉ, ville fur la Mer Rouge, felon Etienne de géographe, qui cite pour garant le vie livre d'Hérodote, c. 20, où l'on trouve effectivement qu'Ampé eft une ville fituée fur la Mer Rouge, à l'embouchure du Tigre. Il paroît que c'eft la même qu'Opis, que cet hiftorien, l. 2, c. 189, dit être arrofée par le Tigre, qui fe jette dans la Mer Rouge. Cela paroît très-contradictoire; mais outre que les anciens ont donné une plus grande étendue que nous à la mer qu'ils nommoient Erythrée, & ne la bornoient pas au golfe que nous appellons préfentement de ce nom, il n'eft pas für que les copiftes n'ayent pas écrit le Tigre pour le Prion. Voyez AMPELONE.

AMPELIOTÆ. Suidas nomme ainfi un peuple de la Lybie, & ce font fans doute les habitans d'Ampelos, ville de la Cyrénaïque.

AMPELOESSA, ville de la Judée, felon Pline, 4. 5, c. 18. Le P. Hardouin juge, avec bien du fondement, que ce n'eft que le furnom d'Abila: ce furnom vient d'Ampelos, Autos une vigne. On a vû, au mot ABEL, qu'il y avoit, dans les environs de Panéas, une ville nommée Abel des Vignes. Voyez ABEL-Keramin. AMPELONE, colonie des Miléfiens, dans l'Arabie Tome I. Ggij

[ocr errors]

heureuse, felon Pline, l. 6, c. 28. Ce furent les Perfes qui l'y menerent. Elle n'eft point différente d'AMPE, car Tzetzes, Chil. 7, hift. 156, v. 993, dit d'Ampé la même chofe que Pline dit d'Ampelone; favoir, que les Perfes ayant ravagé le pays des Miléfiens, menerent à Ampé les citoyens faits esclaves, & les y établirent en forme de colonie. Ptolomée donne fur la Mer Rouge, à l'orient de l'embouchure du Prion, un village qu'il nomme Exoλay ou Eugó, felon les divers exemplaires. Je le crois le même que l'Ampé d'Hérodote, & l'Ampélone de Pline, & je foupçonne Hérodote, ou fes copiftes, d'avoir écrit le Tigre pour le Prion.

dit

>

1. AMPELOS ou AMPELUS, ville ancienne de l'ifle de Créte, felon Pline, l. 4, c. 12. Ptolomée, 1.3, c. 17, que c'étoit un promontoire, fur la côte méridionale. Il y avoit apparemment l'un & l'autre. Les géographes modernes nomment ce lieu CAPO SACRO dans le golfe de Conteffa.

2. AMPELOS ou AMPELUS, ancien nom d'un promontoire de la Paraxie, contrée de la Macédoine, felon Ptolomée, l. 3, c. 13.

3. AMPELOS ou AMPELUS, ville d'Italie, dans la Ligurie, felon Etienne le Géographe, qui cite Hécatée, & met encore en Italie un promontoire, un port, & une ville du même nom; mais il feroit étonnant que pas un des anciens, ni Cluvier, n'en euflent parlé en quelque

endroit.

4. AMPELOS ou AMPELUS, ancienne ville de la Cyrenaïque, felon le même.

5. AMPELOS OU AMPELUS, promontoire de l'ifle de Samos, felon le même, Agathemer, l. 1, c. 4, & Stra

bon, l. 14.

AMPELUSIA, felon Pomponius Mela, l. 1, c. 5, & COTTES, felon Ptolomée, promontoire d'Afrique, près des colonnes d'Hercule. Pline, l. 4, c. 1, donne des fignifications différentes à ces deux noms : il 'appelle Ampelufia le promontoire, & Cotta la ville voifine: c'eft le même cap que nos mariniers nomment CABO ESPARTO,

CAP D'ESPARTEL OU CAP SPARTEL.

AMPEZO, AMPITIUM, bourg autrefois d'Italie, dans le Frioul, & préfentement d'Allemagne, dans le Tirol, les Vénitiens l'ayant cédé à la maifon d'Autriche l'an 1505, par le traité qu'ils firent avec Maximilien I, de forte qu'il fut uni au Tirol, fous lequel ce bourg eft compris. Il est proche du château de Buliftagno, & fur les confins du Čadorin, dont il faifoit partie, felon que le remarque Nicolas Corté, cité par Baudrand.

1. AMPHANÆ, ville ancienne de la Grèce, dans la Doride, felon Etienne le géographe, qui cite Hécatée : il ajoute qu'elle eft nommée par Théopompe Amphanea. 2. AMPHANE, place forte de la Theffalie, felon le

même Etienne.

AMPHAXITIS, contrée de la Macédoine qui, felon Strabon, étoit féparée de la Bottie par le fleuve AXIUS. Baudrand dit AMPHAXIS, & n'en parle que comme d'une ville: Etienne de Bifance, qu'il cite, ne le dit pas. Corneille ne voulant pas citer Baudrand, cite Cluvier, qui étoit trop habile pour rien dire de pareil; en effet Cluvier dans fon introduction, l. 4, c. 9, ne fait mention d'aucune ville de ce nom, mais bien d'un pays nommé AMPHAXITIS, nom qui veut dire les deux bords de l'Axius, riviere de la Macédoine. Ptolomée le marque auffi, l. 3, c. 13. C'est ainfi que l'on appelle en Hollande Amftelland & Rynland, les pays fitués fur l'Amftel & fur le Rhin.

AMPHAXITÆ, peuple qui habitoit un pays traverfé par l'Axius.

AMPHIA ou AMPHEA, ville de la Meffenie, felon Etienne le géographe & Paufanias, l. 4, c. 5; ce dernier dit qu'elle étoit voifine de la Laconie, affez petite, fituée fur une colline, & fournie d'eaux qui coulent continuellement.

AMPHIALE, promontoire de l'Attique, felon Strabon, 4.9, p. 395, qui dit qu'il y avoit une carriere de pierres.

AMPHIARAI FONS, ou la Fontaine d'Amphiaraus. Vovez l'article d'ALCIONÉE.

AMPHICLÉE, ville ancienne de Gréce, dans la Phocide. Elle est nommée AMPHICAА par Etienne le géo

[ocr errors]

graphe. Paufanias, l. 10, c. 33, en parle ainfi : de Lilée il y a foixante ftades à Amphiclée, dont les citoyens ont corrompu le nom; car Hérodote, qui fuit l'ancienne opinion, la nomme Amphicée (& non pas Ophitée comme portent les exemplaires imprimés de Paufanias) mais les Amphictions, dans le décret touchant la démolition des villes de la Phocide, lui donnerent le nom d'OPHITÉE. Comme ce nom eft pris d'Ophis, qui signifie un ferpent, les habitans en racontoient ainfi l'origine. Un homme riche, & qui avoit des ennemis, mit un fils qu'il avoit, dans un panier, & le cacha dans un lieu où ils ne puffent pas le trouver. Un loup ayant voulu s'en approcher, un dragon s'entortillant autour du trefaites, & craignant que le dragon ne nuifit à l'enfant, nier, l'obligea de fe retirer : le pere arrivant fur ces entira une fléche, dont il perça fon fils & le dragon; mais ayant appris des bergers que l'animal qu'il venoit de tuer étoit le défenfeur de fon fils, il les brûla l'un & l'autre dans le même bucher. Il y avoit à Amphiclée un temple de Bacchus, qui avoit la réputation d'avertir en fonge les malades des remedes qui les pouvoient guérir, & le prêtre qui deffervoit ce temple avoit le don de pré

dire l'avenir.

pa

AMPHICTYONS. Ce nom, felon quelques-uns, a été donné à une nation particuliere de la Gréce. C'étoit, les Thermopyles. Strabon, 4.8 & 9, dit que cette affemfelon d'autres, un confeil commun qui s'affembloit vers de Neptune, dans l'ifle de Calaurie. Ces fept villes blée étoit de fept villes, & qu'elle fe tenoit au temple étoient Hermione, Epidaure, Egine, Athènes, Prafies, foient pour Nauplia, & les Lacédémoniens fubftituoient Nauplia & Orchomene-Mynée. Les Argiens fournispour Prafies. Le même auteur témoigne que les Amphictyons avoient coutume de tenir leurs affemblées à Oncheftus, & il marque ailleurs qu'Acryfe fut le premier qui inftitua cette forte de confeil, qui tint aufli bien que la ligue des Achéens. Lorsqu'on eut proscrir fes féances à Delphes, & qui fut enfin fupprimé, aufliles Phocéens, les Amphictyons permirent à Philippe de Macédoine de prendre féance parmi eux, & lui accorderent deux fuffrages, comme ce peuple les avoient eus. * Le P. Lubin, Tabl. Géogr.

AMPHIDOLI, ancienne petite ville de la Triphylie, felon Etienne le géogr.

AMPHIGENIA, ville de la Meffenie, au Péloponèse. Cette ville avoit un temple de la déeffe Latone, & les habitans prétendoient qu'elle y avoit accouché d'Apollon, felon Etienne le géoge.

AMPHILOCHI, peuple de la Gréce, dans l'Etolie: ils avoient une contrée nommée AMPHILOCHIE, & une ville nommée l'Amphilochique. Etienne donne cette ville à l'Acarnanie. Pomponius Mela, l. 2, c. 3, renverfe ce nom, & dit AMPHILOCHIS L'ARGIENNE. Elle avoit ce nom d'Amphilochus, fils d'Amphiaraus.

1. AMPHILOCHIS. Voyez l'art. précédent.

2. AMPHILOCHIS, lieu du Péloponèse, vers l'Elide, felon Strabon, l. 8, p. 341.

AMPHIMÁLA, AMPHIMALIA, AMPHIMALLIUM, village de Créte, felon Strabon, l. 10; ville, felon Pline, /. 4, c. 12. On croit que c'eft préfentement LA SUDA, port de mer de Candie. D'autres difent qu'elle étoit au lieu où font préfentement LES SALINES.

AMPHIMALES SINUS, ancien nom du golfe de la Suda, dans l'ifle de Candie. * Ptolomée, 1.7, c. 17.

1. AMPHIPOLIS, (a) ville entre la Macédoine & la Thrace, mais dépendante du royaume de Macédoine. Voici de quelle maniere les Macédoniens s'en rendirent maîtres du tems d'Alexandre, contemporain de Xerxès : le lieu où elle fut bâtie n'avoit forme ni de ville ni de pofte fortifié, & on l'appelloit les Neuf - chemins, en grec, Evvia odo, en latin, Novem via. Agnon y fonda une ville, fous le nom d'Amphipolis, trente ans après la défaite des Perfes, & elle fut appellée ainfi, felon Thucidide, à caufe que le fleuve Strymon l'environne presque de tous côtés (b): elle fut appellée premicrement ACRA, puis EION, puis MYRICA, puis CRADEMNA, puis ANADRÆMUs; elle eut auffi nom la ville de Mars, & D. Calmet, Diction. de la Bible, dit qu'elle eut encore celui de Chryfopolis ou Chriftopolis. Son nom moderne eft EMBOLI. Voyez ce mot (c). Cymon,

« PrécédentContinuer »