Images de page
PDF
ePub

Procope, & fait mention de la mort d'Abfyrte, quoique Procope ne falle aucune mention de l'Arabie en cet endroit. Ortelius nomme cette ville & cette riviere AвSORRUS, nom qu'il ne faut pas confondre avec l'Abforrus ou Abforus de Ptolomée, laquelle étoit dans une ifle de même nom en Europe, dans le golfe Adriatique. Strabon, l. 7, p. 315, & Pline,.1. 3, c. 26, ne font pas excufables d'avoir dit que le meurtre d'Abfyrte fe fit dans les ifles Abfyrtides, qui font dans le golfe de Venife, dont l'une eft l'Abforus dont je viens de parler. Quelques-uns croyent que l'Abfare du Pont Euxin eft mainTenant ARCANI, ville de Mingrelie.

Il ne fera pas inutile à quelques lecteurs de remarquer que les Romains, dont parle Procope dans les extraits rapportés dans cet article, font les peuples de l'empire d'Orient qui s'appellerent Romains orientaux, comine Byfance, leur capitale, fut nommée la nouvelle Rome par diftinction de l'ancienne, qui demeura la capitale des Romains occidentaux après la divifion des deux empires.

ABSCHARON ou APCHERON, ville d'Afie fur le bord occidental de la mer Caspienne. Elle eft fituée fur une montagne qui n'eft féparée d'Oftrof Swetoi ou l'ifle Sainte, que par un détroit large de trois quarts de lieue commune, & profond de deux braffes ou deux braffes & demie en quelques endroits.

ABSECUN, petite ville de Perfe, à 77 deg. 15' de longit. & à 37 deg. 10' de latit. Ce n'eft qu'une fort petite ville, mais fon territoire eft fi bon, que fes habitans n'ont pas befoin du fecours de leurs voifins. * Corn. Dict. Comme Corneille ne cite point fon auteur, & que je n'ai trouvé aucune trace de cette ville dans tous ceux que j'ai confultés, je foupçonne que c'eft Abescoun que Naffir Eddin appelle Aboskun, & place à 89 deg. 35' de longit. & à 37 deg. 15' de latitude.

ABSEPHUS, riviere d'Afie auprès de la ville de Lampfaque; je n'en trouve aucune mention dans les anciens, & même il n'eft dit nulle part que cette ville fut fur une ne riviere. Le feul auteur où j'aye vu cette riviere nommée, eft Alphonfe Lafor de Varea. Univ. terr. orbis.

ABSIE, Beata Maria Abfia, abbaye de France dans les enclaves de la Gâtine, petit pays qui fait une portion du haut Poitou. Elle eft de l'ordre de S. Benoît & du diocèfe de la Rochelle, autrefois diocèfe de Maillezais, & fut fondée l'an 1120, des libéralités de quelques feigneurs Poitevins, de Parthenai, Chabot, Chastaigner, Dappel - Voifin & autres. Un hermite appellé Pierre de Bunt, en avoit jetté les premiers fondemens quelque tems auparavant, & maître Giraud y établit pour premier abbé un de fes disciples nommé Pierre. Corn. Dict. Davity, Poitou.

ABSILIAP,ancien nom d'une contrée fur le Pont Euxin; elle confinoit avec la Lazique, & étoit arrofée par le Heuve Abfilis, felon l'Anonyme de Ravenne. L. 4, c. I. ABSILIENS, en latin Abfilii, peuple d'Afie dont il eft fait mention dans l'hiftoire Byzantine. Procope, Hift. Got. l. 4, dit qu'ils étoient foumis aux Laziens, peuple fitué à l'orient du Pont Euxin, le long d'un golfe, à રે l'oppofite de Petra, dans le voifinage des Abasges ou Abcas.

ABSILIS, ancien nom d'une rivière qui traversoit le pays dont il est parlé dans l'article ABSILIAP. On n'en fait rien de plus.

ABSIRTIDES, ifles de l'Illyrie, voyez APSYRTIDES. ABSOS. L'itinéraire de Jérufalem, imprimé dans le tréfor de Bertius, qualifie ce lieu Manfio, pag. 45, c'eft-à-dire, un endroit où les voyageurs fe repofoient durant la nuit, & où ils trouvoient à fe loger. Il le met à treize milles de Maruze, & à douze de Stephanaphana.

ABUCÆI, ancien peuple de l'Arabie Heureufe, felon Ptolomée, l. 6, c. 7.

ABUDIACUM, ancienne ville de la Vindelicie. La table de Peutinger la nomme Abodiacum, & la place à dixhuit mille pas d'Efco, que l'on croit être aujourd'hui Schonga.... J'ai déja remarqué au mot Abach que quelques-uns prennent ce bourg pour l'Abudiacum Danubianum, mais que d'autres auteurs foutiennent que c'eft aujourd'hui FUESSEN, ville fituée à l'autre côté du Danu

[blocks in formation]

ABUGAFAR, petite ifle d'Afrique fur la Mer Rouge & peu éloignée de celle de Dehelec. Ce nom d'Abugafar fignifie pere du pardon. Les mahométans ont une dévotion particulière à un certain Abugafar dont on voit le tombeau dans cette ifle, qui fans doute en a pris le nom; ils craindroient de faire naufrage s'ils manquoient de vifiter ce tombeau, & d'y porter un flambeau. * Poncet, Voyage d'Ethiopie.

ABUGANA, contrée du royaume d'Argotin, dans l'Abillinie, felon Sanut, lib. 2, p. 133. C'eft un des trente royaumes compris dans l'Abiflinie, felon Ludolf, qui le nomme aufli Bugna.

ABUHINARO, château du Biledulgerid en Afrique. Il eft fitué fur le bord méridional de la rivière de Gehir ou Ghir, à deux journées de la province de Segelmeffe, & eft environné de quelques maifons. Sanut le met dans cette province. Il n'eft habité que de pauvres Arabes, qui n'ayant ni bled, ni orge, fe nourriffent de quelques dattes, & de ce qu'ils peuvent voler fur la frontière. *La Croix, relat. de l'Afrique, t. 2.

ABUIA, ifle d'Afie, l'une des Philippines dans la mer des Indes. Elle eft fituée au dixième degré de latitude feptentrionale, entre la grande ifle de Luçon & celle de Mindanao, au midi de la première, au nord de la feconde, & à l'orient de celle de Cebu. Cette ifle eft fertile en grains, en ris & en fruits; on y trouve du gibier avec plufieurs mines. * Atlas de Sanfon, Corn. Dict.

ABUIO ou ABUYO, petite ifle fituée à la pointe orien tale de celle dont il eft parlé dans l'article précédent, & à l'orient feptentrional de l'ifle de Bohol.

ABUKABIS, montagne d'Arabie. Voyez ABOUCAIS.

1. ABULA, ce nom eft commun dans la langue latine à plufieurs villes. Ptolomée, lib. 2, p. 43, fait mention d'Abula, ville d'Espagne dans le pays des Baftitaniens, à 11 d. 40' de longit. & à 39 d. 15' de latit. septentr. Clufius cité par Ortelius, Thef. in voce Abula, a cru que c'eft la même qu'Avila dans la vieille Caftille. Cellarius blâme ceux qui prennent A bula pour Avila, ville affez célèbre, à moitié chemin entre Salamanque & Madrid. Il la trouve trop éloignée des Baftitaniens & fa critique s'accorde très-bien avec Ptolomée, qui ne fait Avila plus orientale que Guadix, ville du royaume de Grenade, que de 55' de latit. feulement, au lieu que la différence de Guadix à l'Avila en queftion, eft d'environ 3 d. & 10'. Ce qu'ajoute Cellarius eft plus vraifemblable, fçavoir qu'il peut y avoir eu une autre ville de même nom, de laquelle Avila auroit pris le fien. Quelques géographes croyent que l'Abula de Ptolomée elt VILCHES OU BILCHES, village fitué dans l'Andaloufie, à 4 lieues communes d'Espagne & au nord occidental de la ville de Baeça, felon l'Atlas de Blaeu. D'autres penfent en trouver des traces à VILLA GORDA, qui eft dans le royaume de Grenade. * Univ. Terr. Orbis.

2. ABULA eft auffi le nom latin de la ville d'Avila fituée dans la province du Pérou, nommée de los Quixos, Voyez AVILA.

3. ABULA FONTANA. Voyez AVILA FUENTE. ABULHUSENI, nom latin d'un peuple de Dara province du royaume de Maroc en Afrique. Ce font apparemment les Hufains que de l'Ifle, dans fon Atlas, place dans un des intervalles du mont Atlas aux frontières du royaume d'Alger, vers le 16 d. de longit. & le 33 de latit. feptentrionale. Ce font des Arabes logés fous des tentes.* Univ. terr. orb.

ABUMA, ville de la Palestine, d'où étoit native la mere du roi Joakin. Elle eft nommée RUMA dans un paffage du 4 livre des Rois. * Reland. Palæst. 1. 3, p. 534. Jofeph Ant. x. 6. 2. Reg. 23, 36.

ABUNIS, ville de la Sarmatie Afiatique, felon Ptolomée, 1.5, c. 9, qui la place fur une montagne. ABURAS OU ABORAS. Voyez CHABORAS. ABURENA, contrée de l'Amérique méridionale dans la nouvelle Espagne, dans la province de Veragua. * Atlas de de l'ifle.

ABURRA, vallée du nouveau royaume de Grenade en Amérique. Elle eft fituée au-delà des Andes, qui font aifées en cet endroit-là, & que l'on paffe en une journée de chemin. Cette vallée s'élargit en une plaine, & fon terroir eft arrofé de plufieurs petites rivieres, ce qui le

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
[ocr errors]

rend très-fertile. * Corn. Dict. Laet. Defc. des Indes occiden. 1. 9. c. 12.

ABUS, nom latin qui eft commun à plusieurs endroits.

1. Ptolomée appelle ainfi le golfe, ou l'Humber, riviere d'Angleterre, qui fe jette dans la mer d'Allemagne, entre les provinces d'York & de Lincoln, & qui eft nommé Humber flud fur les cartes. Voyez Humber.

2. ABUS, riviere de l'Epire. Baudrand, édit. 1682, en met la fource dans la contrée Caffiopeienne, & la fait tomber dans la mer Adriatique, vis-à-vis de Corfou. Selon Ortelius, elle coule dans la Moloffie, & s'écrit en grec κονος,

ABUSAID ou FATIMA, montagne d'Afrique, en Alger, dans la province de Tenes. Elle eft des dépendances de la ville de ce nom, où ceux qui demeurent fur cette montagne portent des peaux & de la cire pour les vendre aux marchands d'Europe. On nourrit quantité de chevreuils fur le mont Abufaid, & l'on y fait beaucoup de miel & de cire. On y recueille auffi de l'orge en abondance. * La Croix, Hift. d'Afrique, t. 2.

ABUSAM, ifle d'Afrique. Elle dépend de la province de Garet, au royaume de Fez. Mercator, qui la nomme ADORAM dans fon Atlas, la place prefque au milieu de la mer, entre Cabo de Gata & Cabo de 3 Forcas. Davity, (a) qui ne l'éloigne que de huit lieues de ce dernier Cap, dit qu'elle eft aflez grande, & fituée à 22 d. 30' de longit, & à 35 d. 20 de latit. De l'Ifle, qui nomme cette ifle dans fon Atlas Boufeme, la met par les 15 d. 45' de longit. & par les 35 d. 35' de latit. (a) Prov. de Garet.

ABUSINA, voyez ABENSBERG.

ABYDON. Etienne le géographe, & Suidas font mention de ce lieu, qu'ils placent dans la Macédoine. L'un & l'autre citent Strabon, qui n'en dit rien, hormis que dans les extraits du VII Liv. on voit une citation prise de l'Iliade où Homere nomme Abidon un canton fitué fur les bords de l'Axius dans la Macédoine.

ABYDOS, ville de l'Afie mineure fur le Bofphore de Thrace: cette ville eft ruinée, & n'eft pas la même que le village nommé aujourd'hui AVEO ou AIDOS, fitué auprès des Dardanelles, (4) quoique ce foit l'opinion de plufieurs écrivains, d'ailleurs très-habiles. Il n'eft pas vrai que cette ville ait été au même lieu où font aujourd'hui les Dardanelles; (b) car ces châteaux font visà-vis l'un de l'autre, au lieu que Seftos & Abydos étoient fituées bien différemment : Seftos étoit fi avancée vers la Propontide, que Strabon, qui compte avec Hérodote 875 pas d'Abydos à la côte voifine, en compte 3750 du port de cette ville à celui de Seftos. Ces deux villes font devenues très-célèbres par les amours d'Hero & de Léandre. Ce dernier faifoit ce trajet à la nage quand il vouloit voir Hero fa maîtreffe: auffi l'a-t-on repréfenté fur des médailles de Caracalla & d'Alexandre Severe, précédé par un cupidon qui voloit, un flambeau à la main pour le guider; fa maîtreffe ne manquoit jamais d'allumer un fanal fur le haut de la tour où elle l'attendoit. Il falloit être un héros, & tout des plus robuftes, pour faire l'amour de cette maniere. Un autre voyageur ) dit avec raifon que les Poëtes auroient dû donner une barque à cet amant pour faire un trajet fi confidérable, & ne le pas faire arriver épuifé de fatigue auprès d'une maîtreffe qui l'attendoit avec tant d'impatience. I vaut mieux, pourfuit M. de Tournefort, s'en tenir à ce que dit Strabon, pour la fituation de Seftos & d'Abydos: d'ailleurs on ne trouve aucuns reftes d'antiquité autour des, châteaux, & l'endroit le plus étroit du canal eft à trois milles plus loin fur la côte de Maita en Europe. On voit encore des fondemens & des mafures confidérables fur la côte d'Afie, où Abydos étoit placée. Xerxès, dont le pere avoit fait brûler cette ville, de peur que les Scythes n'en profitaffent pour entrer dans l'Afie mineure, choifit avec raifon ce détroit pout faire paffer fon armée en Gréce. On peut voir dans Hérodote les circonstances de ce paffage. Strabon affure que le trajet fur lequel Xerxès fit jetter un pont n'avoit que fept ftades, qui font $75 pas. Il a été aifé aux géographes modernes de tomber dans l'erreur que M. de Tournefort condamne, car les anciens femblent dire la même chofe qu'eux. Denis le Periégete, vers 516, place Seftos & Abydos à l'oppofite l'une de l'autre : Abydos étoit (4) une Colonie des Milé

[ocr errors]

fiens, elle fut le fiége d'un évêché; & Hermias, (c) évêque d'Abydos, foufcrivit au concile de Calcédoine & à la lettre fynodale de la province de Cyfique à l'empereur Leon. On peut voir dans Tite-Live, liv. 31, un affreux exemple du défespoir des Abideniens, qui aimè, rent mieux s'égorger les uns les autres, que de fe rendre à Philippe de Macédoine qui les tenoit alliégés. *(a) Carol. à S. Paulo, Géogr. facr. page 229, & Univ. Terr. Orbis. (b) Tournefort, Voyag. Lettr. XI. (c) Paul Lucas, 3. Voyages tom. 1, p. 15. (d) Steph. Bifant. (c) Carol. à ́S. Paul.

ABYDOS, ancienne ville d'Egypte, en latin Abydos & Abydus. Quoique cette ville foit vraisemblablement la même qu'ABOUTICHE, dont j'ai déja fait un article, j'ajou terai ici ce que l'antiquité nous en apprend. Elle étoit, fe lon Pline, hift. nat. L. 5, c. 9, au deffous de Diospolis & de Tentyre, en descendant le Nil, vers le Delta, à 7500 pas de ce fleuve, en tirant vers la Libye. Il ajoute qu'elle étoit remarquable par le palais de Memnon & par le temple d'Ofiris. Strabon, l. 17, p. 813, dit que ce palais étoit merveilleufement bien bâti; qu'il y avoit une fource dans un lieu profond où l'on descendoit par un escalier en limaçon, dont les pierres étoient remarquables par leur grandeur & par leur arrangement; qu'il y avoit auffi un foffe qui communiquoit de là au Nil; qu'autour de ce foffé il y avoit un bois d'épines d'Egypte confacré à Apollon. Solin, c. 35, obferve qu'elle avoit d'abord été célébre par le palais de Memnon, & que lorsqu'il écrivoit elle l'étoit encore à caufe du temple d'Ofiris. Dès le tems de Strabon elle étoit déja bien déchue de fon ancienne grandeur. Il femble, dit-il, que c'étoit autrefois une gran de ville qui tenoit le premier rang après celle de Thebes mais ce n eft plus à préfent qu'une bourgade. Athenée, I. 13, attribue aux épines dont le bois d'Apollon étoit planté, la propriété d'être toujours orné de fleurs.

Quoique la plus commune opinion foit qu'Abyde d'Egypte eft ABUTICH, Paul Lucas, dans fon troifieme voyage, 1. 5, p. 95, juge que c'eft le bourg de MANCHIE, & il fonde fa conjecture fur ce qu'on y trouve à présent plufieurs belles colonnes, dont la plûpart font encore fur pied, & qui fervent d'appui à quelques maisons bâties de terre. Il y a vu à chaque pas des colonnes renverfées avec leurs chapiteaux d'un beau marbre granite, & les reftes précieux d un beau temple, où l'on a pratiqué quelques boutiques d'artifans. La plupart des pierres qui fervoient à cet édifice font remplies de figures en bas-reliefs, où l'on diftingue encore celles d'Ofiris, d'Anubis, & des autres divinités d'Egypte, fans parler d un grand nombre d hiéroglyphes. Ce qu'il y a d'embarraffant dans cette preuve, c'eft que le bourg de Manchie eft fur le bord du Nil, & que Pline met 7500 pas d'intervalle entre ce fleuve & l'ancienne Abydos. La même difficulté fubfifte à l'égard d'Aboutiche. Quoiqu'il boutiche. Quoiqu'il en foit, Etienne le géographe dit qu'Abydos d Egypte étoit aufli une colonie des Miléfiens.

ABYDOS, en latin Aby dum, petite ville de la Japygie, dans le pays des Peucetiens, c'eft-à-dire dans cette contrée du royaume de Naples, où font aujourd'hui les villes de Trani & de Bari.

Le favant Erafme (a) ayant vu dans Etienne le géographe que les Miléfiens établis à Abydos étoient accufés d'être de malins calomniateurs, & de lâches efféminés, ce qui avoit donné lieu au proverbe, Ne vous exposez pas legerementà entrer dans Abydos, il s'eft figuré fauffement qu'Abydos étoit une ville de l'Ile de Milet: ce que je ne remarque pas pour diminuer l'eftime due à un fi grand homme, mais pour prévenir ceux que fon autorité pourroit jetter dans l'erreur.* (a) Adag. Ne temerè Abydum.

ABYLA, montagne d'Afrique dans la Mauritanie. Elle eft fituée à la fin du détroit de Gibraltar, à l'oppofite du mont Calpé qui eft en Europe, & eft l'une des colonnes d'Hercule. Eratofthene, cité par Strabon, l. 3, p. 170, la place dans le pays des Métagoniens, peuple de Numidie, & Strabon la nomme ABYLIX. Les éditions de Ptolomée la nomment la colonne ALYBE. On croiroit aifément que c'eft une faute de copiste, & qu'il faut Abyle, fi Denis le Periegete, vers 336, ne la nommoit pas aufli Alybe. Ptolomée lui donne 7 d. co' de longit. fur 35 d. 40 de latitude. Pomponius Mela, l. 1, c. 5, dit qu'elle eft célébre par la fable felon laquelle Hercule fépara deux montagnes, Calpe & Abila, qui étoient jointes l'une à l'autre, & donna ainfi entrée à l'Océan qu'elles

arrêtoient. Il ajoute que c'étoit un pays qui n'avoit prefque rien de remarquable, peuplé de bourgades feulement, n'ayant que de petites rivieres, & dont le terroir valoit mieux que les habitans, trop pareffeux pour avoir quelque réputation. Cette montagne eft voifine & presque une continuation des autres qui furent anciennement appellées les fept Freres à caufe de leur reffemblance. Solin, c. 25, y place des éléphans en grand nombre, aufli bien que Pline, l. 5, c. 2, de quoi il eft blâmé par Saumaife fon commentateur, & défendu par Voffius fur le chapitre cité de Mela. Bochard, 2 part. 1. 1, c. 24, croit que ce nom eft Phénicien d'origine, & vient d'Abilaa; qu'Ab peut fignifier une forêt, & qu'ainfi Ab-ilaa peut être expliqué par une forêt élévée. Il obferve de plus que le mot Ab fe prenant auffi quelquefois pour une colonne, pourroit bien avoir donné lieu à la fable, & être caufe qu'on a nommé auffi colonne le mont Calpé qui eft à l'oppofite. On remarque effectivement que ces deux montagnes paroiffent de loin comme deux colonnes à ceux qui navigent vers le détroit. Le P. Feuillée dans fon journal, p. 111, l'appelle le MONT SINGE, & dit que fon fommet eft divifé en deux pointes fort élevées, & qu'au pied de ce mont il y a un bourg habité par des Mores appellé Bullione, qui eft à l'oueft, à dix milles de diftance de la petite ville d'Alcaçar Quivir. Clufius appelle le promontoire d'Abyla ALMINAN: Olivier, commentateur de Mela, le nomme SIERRA dal MARÇA. Les Arabes nomment la même montagne ALCUDIA, les Espagnols, SIERRA XIMIERA, OU SIERRA DELLA MARSA, felon le P. Riccioli, ou SIERRA DAS MONAS, felon Corneille. On l'appelle auffi ALMENNA. Le même Pere lui donne 15 d. 30 de longit. fur 35 d. 21' de latit. * Riccioli Onom.

ABYSO, ou ABISUS. Voyez ABISSO & ATELLARA. ABYSTRUM, nom latin d'une ancienne ville des Brutiens. On croit que c'eft à préfent la bourgade nommée ORSIMARSO dans la Calabre citérieure, au royaume de Naples, à l'orient & à dix mille pas de l'embouchure de la riviere de Lino dans la mer. * Univ. terr. orbis.

ABZIRITE, ancienne ville de l'Afrique propre. Pline la met au nombre des trente villes libres de ce pays-là. Elle étoit de plus épiscopale, & dans la conférence de Carthage il eft fait mention de Fructuofe, évêque d'Abzirite. *Car. à S.Pauolo, p. 112.

ABZOES, en latin ABSOAE, ancien peuple de la Scythie. Pline, qui en parle, met les Abzoes à l'orient du détroit par lequel les anciens croyoient que la mer Caspienne communiquoit avec la mer Chronienne. Il ajoute qu'ils avoient plufieurs noms; c'eft-à-dire, que c'étoit le nom général de plufieurs nations qui étoient diftinguées entre elles par un nom particulier.

ACABARES. Voyez ACHABARES.

ACABARUS, ancienne ville de commerce en Afie dans l'Inde, en-deçà du Gange. Arrien en fait mention dans fon périple de la mer Erythrée, au tome 1, p. 30, de la collection d'Oxford, & la nomme avec Uppara & Calliena comme voisine de ces deux places.

ACABE, montagne d'Egypte fur le bord de la MerRouge. Ptolomée, I. 4, c. 103, la metà 25 d. 45' de latit. ce qui s'accorde affez avec la pofition que lui donne Ortelius, Parerg.

ACABE, ville de la Cyrénaïque. Voyez ACABIS. ACABE, marais de l'Afrique propre. C'est là qu'eft la fource d'une riviere, qui après avoir coulé d'orient en occident, paffoit auprès de l'ancienne ville de Tegé, & perdoit fon nom dans le Cynips ou Cyniphe, felon les cartes dreffées fur les mémoires de Cellarius, (2) en quoi elles s'accordent avec celles de Bunon, (b) de l'Ifle a négligé cette riviere & ce marais. Il faut remarquer, avec Ortelius, que quelques interprétes de Ptolomée lifent CABE au lieu d'ACABE dans le paffage où il est parlé de cette fource. Ortelius foupçonne que fe pourroit bien être la Tacapé de Pline. Niger écrit ACHABÉ. * (2) Geog. Ant. t. 2. (b) Cluv. Introd.

ACABENE, région de la Méfopotamie, fur le Tigre, felon Ptolomée, I. 5, c. 18, p. 141. Dans les cartes de Mercator, elle fe trouve à l'orient de la riviere de Sacoras, au nord de la montagne de Singaras, & à l'occident du Tigre.

ACABIS, ancienne ville de la Cirénaïque, au midi du marais de Paliure, & à l'orient feptentrional de la ville nommée Auritina. Ptolomée, l. 4, c. 4, p. 102, qui est presque le feul des anciens qui en ait confervé le nom, la pofe à 50 d. 30' de longit. & à 29 d. 40' de latitude.

ACABIUM, ancien château fitué fur le lac d'Orta dans la Lombardie.* Niger, p. 131.

ACACESIUM, ancienne ville de Gréce dans l'Arcadie. Paufanias, cité par Etienne le géographe, dit, in voce AKAKHZION, qu'elle tiroit fon nom d'Acacus, fils de Lycaon.

ACACHIA, ancienne ville d'Afie dans la Médie,felon
l'Anonyme de Ravenne, liv. 2, ch. 9.

ACADA, riviere de l'Afie mineure. Voyez SANGar.
ACADAMIS, ancienne place de l'Afie mineure dans la
Lydie, felon Scylax, peripl. p. 37.

ACADEMIE, lieu près d'Athènes, où s'affembloient quelques philofophes, qui prirent le nom d'académiciens. Il s'appelloit ainfi, parce que c'étoit un héritage qui appartenoit à un particulier nommé Academus, qui vivoit du tems de Théfée. Plutarque, in Thefeo 10, parle d'un certain Academus qui aida aux Tyndarides, Caftor & Pollux,à retrouver leur fœur Helene, que TheACA, ou ACHA, habitation d'Afrique fur les confins fée avoit enlevée & cachée à Aphnide : bienfait qui lui de la Lybie & des Zénégues, ou peuple du Senegal. Elle attira leur amitié, & dont les Lacédemoniens fe fouvinconfifte en trois villes fermées qui font affez proches l'une rent, lorsque ravageant l'Attique, ils épargnerent l'acade l'autre. Ce pays appartient aux Hideles, race d'Ara- démie. Dicearque en donnoit une autre étymologie, au bes qui entra dans l'Afrique fous le regne de Caïm, ca- rapport du même hiftorien. Il difoit que les Tyndarides, life de Carvan. Il y a plufieurs de ces Arabes qui ont bâti en cherchant leur fœur, avoient dans leur armée deux des maifons ainfi que les Bereberes, & qui fe font alliés Arcadiens, dont l'un fe nommoit Echemus, l'autre Maavec les peuples du lieu. Ceux qui errent par les cam- ratus; que du nom du premier fut formé le nom Echepagnes les reconnoiffent pour Arabes, quoique les uns Arabes, quoique les uns demie, qui fut enfin changé en celui d'Académie. Berke& les autres fe prennent pour anciens Africains, ne fça- lius, dans fes notes fur Etienne le géographe, remarque chant pas qu'ils viennent de l'Arabie déferte; parce fort bien, pag. 72 & 335, que les anciens ont écrit longqu'outre l'antiquité de leur origine, ils ont vieilli dans tems ce mot Echedemia. Ce lieu étoit à la distance d'ence fentiment, & qu'ils n'ont aucune connoiffance des let- viron mille pas de la ville d'Athènes, vers le nord, où tres. Les guerres civiles dépeuplerent ce pays qui étoit les potiers faifoient cuire leur poterie. On y enterroit les autrefois fort riche. Un Morabite, appellé Viçaaden, les grands hommes qui avoient rendu de fignalés fervices à appaifa, en les alliant les uns avec les autres, pour paci- leur patrie, entre autres Harmodius, Ariftogiton, Perifier leurs différends; de forte que la contrée fe repeupla. clès & Thrafybule. Sur les deux aîles du fauxbourg, ce Il en fut feigneur, & fes enfans y commanderent après n'étoit qu'une forêt de colonnes de marbre, chargées de lui fous l'autorité du Cherif. Ce font gens fort pauvres, ftatues & d'épitaphes; & quiconque vouloit favoir en principalement ceux des villages, tout leur revenu con- peu de tems les plus grandes actions de la république iftant en dates, qu'ils troquent contre du bled que les n'avoit qu'à lire les éloges contenus dans ces inscriptions. Arabes leur portent de Barbarie. Près de ce défert er- Parmi les tombeaux de ces héros, le philofophe Zenon roient autrefois les Arabes appellés Uled Arramena, qui eut auffi le fien, ce que le roi Antigonus, grand ami de courant jufqu'à Teffet, obligeoient les peuples à contri- ce philofophe, obtint comme une grace confidérable. buer; la plus grande partie, ou du moins les principaux, Platon avoit eu le même avantage, & ce fut lui qui régla périrent en une bataille contre Bubacon, roi de Fez. Jean la dépenfe des tombeaux, difant qu'il n'y falloit qu'une Beon, dans fa description de l'Afrique, l. 6, c. 14, dit à pierre où il y eut feulement de la place pour graver quapeu-près la même chofe des trois châteaux & de la fté- tre vers à la mémoire du mort. * (4) Athènes ancienne & rilité de ce territoire, mais il en écrit le nom ACCHA. moderne, pag. 256. (b) Lubin, Mercure Géograp. *Corn. Dict, Marmol. Defcr. de l'Afr. t. 3, 1. 7, c. 8.

Il y avoit auprès de l'académie un petit temple de
Bacchus

[ocr errors]

A A

Α A

A

A

A

A

Bacchus, libérateur; une enceinte facrée, où l'on révéroit Diane, furnommée Califte, & des monumens élevés à la gloire de Thefée, d'Edipe & de Pirithous. Parmi quantité d'autels disperfés de côté & d'autre, Minerve, Vulcain, Neptune, les Mufes, l'Amour & Prométhée avoient chacun le leur. Pour celui de l'Amour, c'étoit le premier qu'on lui eût confacré, & le premier des mortels qui y vint faire des facrifices s'appelloit Charmus, ce beau garçon qui fut le favori de Pifiltrate. L'autel de Prométhée étoit remarquable par une courfe qu'on y faifoit pendant les fêtes Panathéennes confacrées à Minerve. Les Athéniens, quelquefois à pied, quelquefois à cheval, partoient d'auprès de cet autel chacun avec un flambeau allumé, &, courant le long du fauxbourg, ils trouvcient des palmes deftinées à ceux qui avoient fourni leur carriere fans éteindre leur flambeau; mais quoique tant de chofes rendiffent ce lieu célébre, fa plus grande réputation lui vient de l'école de Platon. On appella académiciens ceux qui fuivoient fa doctrine; & le nom d'Académie eft devenu le nom propre d'un lieu particulier, un nom appellatif, que les fiécles fuivans ont donné aux affemblées des gens de lettres, qui fe joignent pour culriver les fciences, ou pour les enfeigner à la jeuneffe.

Les anciens ont toujours eu foin de marquer les villes où les études ont fleuri, & nous voyons dans l'écriture fainte la ville de Dabir, dans le pays de Chanaan, appellée Cariath Sepher, c'est-à-dire, la ville des bonnes lettres. Il feroit à fouhaiter que quelqu'un drefsât une carte générale de toutes ces villes, & qu'il y diftinguât les anciennes d'avec les modernes par quelque marque. Ce travail feroit d'autant plus aifé, que les cartes particulieres contiennent déja une grande partie des modernes. * Lubin, liv. c.

Il faut remarquer que Paufanias paffe tout-à-coup de la description de l'Aréopage à celle de l'académie d'Athènes. On croiroit facilement qu'il n'a lié ces descriptions qu'à caufe du voifinage des lieux, ce qui feroit une erreur; il falloit traverfer toute la ville pour aller d'un lieu à l'autre. * Athenes ancienne & moderne, liv. c.

pas

Il ne reste plus de cette célébre académie d'Athènes qu'un tas de groffes pierres, qu'un débris de marbres que T'herbe cache, & que les terres furmontent; par-ci, parlà, des bofquets de figuiers, des touffes d'oliviers, des jardinages & des cabanes où les jardiniers logent.. Le nom même d'Académie n'eft prefque plus connu à Athènes; on l'appelle L'ECOLE DE PLATON: il n'est poffible d'y fouiller fix pieds en terre qu'on n'y trouve quelque précieufe antiquité. A cent pas de fes ruines fe voit une bute, où étoit autrefois la maison du célébre Timon le mifantrope, le lieu eft encore tout plein de figures. En retournant à la ville on voit à gauche, au pied du mont de faint George, des ruines, qu'on appelle aujourd'hui l'Ecole de Zenon; mais ce n'étoit que fon tombeau; & à cinq cens pas de la ville, le grand chemin eft coupé par deux autres qui forment un carrefour, où étoit autrefois un Mercure, furnommé Tetracephalos. Il y a aujourd'hui un grand nombre d'Académies en Europe: en voici une lifte, dans laquelle j'ai été aidé Camufat.

par

[blocks in formation]

A Ancone, Caliginofi
A Rimini, Adagiati.

A Cita del Caftello, Afforditi, d'autres mettent ceux-ci
à Urbin, & les remplacent par les Agitati.
A Perufe, infenfati.
A Fermo, Kaffrontati
A Macerata, Catenati.
A Viterbe, ftinati.
A Alexandrie, Immobili.
A Breffe, Occulti.
A Trevife, Perfeveranti.
A Verone, Philarmonici.
A Cortone, Humorofi.
A Luques, Ofcuri.

A Ferrare, Sileni, Intrepidi, Filareti.
A Venife, Incogniti, Philaleuterii, Peregrini, gli Aca-
demici della notte, gli Inftaurabili, la Société Géogra
phique des Argonautes, Allettati, Aprovati, Cortefi
&c. dont la plupart ne fubfiftent plus, & n'ont été
des affemblées de curieux fans lettres de fondation.
A Spolette, Obtufi.

EN ALLEMAGNE.

que

On érigea en 1617, à Weimar une académie fous le
nom Allemand der Frucht brigende Palm-Orden, ou l'Or-
dre de la Palme fructueufe; elle finit avec Augufte, duc
de Saxe, fon troifieme protecteur.

Le College des Curieux de la Nature, fut autorifé en
tecteur.
1687, par l'empereur Léopold, qui s'en déclara le pro-

Le College Impérial Hiftorique, propofé par le baron de
Boinebourg, n'a point réufli.

L'Académie des Sciences à Berlin, fondée par des let-
tres-patentes du 11 Juillet 1700, eft la feule qui faffe
quelque honneur à l'Allemagne.

EN ANGLETERRE.

La Société Royale de Londres, fondée en 1633.

EN SUED E.

[blocks in formation]

A Paris, l'Académie Françoife, établie par lettres-paten-
tes en 1635, pour cultiver la langue Françoife, l'Elo-
quence & la Poëfie.

L'Académie Royale des Sciences, établie en 1666, &
affermie en 1699 par de nouveaux réglemens qui la per-
fectionnent.

L'Académie Royale des Belles-Lettres, ou des Inferiptions & Médailles, commencée auffi-bien que la précédente fous les yeux de Colbert en 1663, & établie par des réglemens & lettres-patentes le 16 juin 1701.

L'Académie Royale de Peinture & de Sculpture: les lettres-patentes de fon établiffement font du 28 février 1648, & par d'autres du 22 décembre 1676, elle fut unie avec l'Académie du deffein de Rome.

L'Académie Royale d'Architecture, établie en 1671. L'Académie Royale de Danfe, établie par lettres-patentes du 30 avril 1662.

L'Académie de Mufique, qui représente les opéra. Ses lettres-patentes font datées de l'an 1672, avec la claufe qu'on peut monter fur le théâtre, & y chanter fans déroger à nobleffe.

L'Académie Royale de Chirurgie, établie en 1731, &
confirmée par lettres-patentes du 8 juillet 1748.

A Angers, l'Académie Royale, établie par lettres-paten-
tes en 1685.

A Arles, l'Académie Royale, établie par lettres-patentes

en 1669,

[blocks in formation]

H

A Soiffons, l'Académie, établie par lettres - patentes du mois de juin 1664.

A Nifmes,l'Académie,établie par lettres-patentes en 1682. Ces quatre Académies font inftituées fur le modéle de l'Académie Françoife.

Outre celles-là, il y a encore

A Lyon, l'Academie des Belles-Lettres, une des Beaux Arts établie en 1713; & une Société Royale, autorifée par lettres-patentes du roi, en 1750, établie en 1716. A Caën, l'Académie des Belles-Lettres, dont les lettrespatentes ont été publiées in-4°. en 1705.

A Touloufe, l'Académie des jeux Floraux, inftituée en 1324, & les Lanternistes.

A Villefranche en Beaujolois, l'Académie inftituée en 1679.

[ocr errors]

A Montpellier, l'Académie ou Société Royale des Sciences : les lettres-patentes font de 1706. Elle eft fur le modele & comme une extenfion de celle de Paris. A Bordeaux, une académie inftituée en 1712. A Bordeaux, l'Academie des Sciences & Belles-Lettres fut

ouverte en 1713.

A Arras, l'Académie des Sciences & Belles-Lettres, établie en 1737, n'a point demandé de lettres-patentes. A Pau, l'Académie des Sciences & Beaux Arts, établie par lettres-patentes en 1720.

A Beziers, l'Académie des Sciences & Belles-Lettres commença fes féances en 1723, par permiflion du roi. A Marfeille, l'Académie des Belles - Lettres établie en 1726, par lettres-patentes.

A Montauban, l'Académie des Belles-Lettres, établie en 1730, autorifée par lettres-patentes en 1744. A la Rochelle, l'Académie des Belles-Lettres, établie par lettres-patentes en 1732.

A Dijon, l'Académie des Sciences, autorisée par lettrespatentes en 1740.

A Rouen, l'Académie des Sciences, Belles - Lettres &
Beaux Arts, établie par lettres-patentes en 1744.
A Clermont-Ferrand, on ouvrit une Académie en 1747.
A Auxerre, l'Académie des Sciences & Belles - Lettres,
établie en 1749.

A Nancy, le roi Stanislas fonda une Société Royale des Sciences & Belles-Lettres, par un édit du mois de décembre 1750.

A Amiens, l'Académie des Sciences & Belles-Lettres fut
établie par lettres-patentes du mois de juin 1750.
A Befançon, l'Academie des Sciences, Belles-Lettres &
Beaux Arts, fut établie par lettres-patentes en 1752.
A Châlons fur Marne, l'Académie fut ouverte en 1753.
A Orléans, il y a une Société Littéraire.

Louis le Grand institua en 1682, des Académies à Brest & à Toulon pour l'inftruction des gardes-marines; & dans les citadelles de Tournay & de Metz, d'autres académies, oul'on enfeignoit aux cadets les fciences qui appartiennent à l'art militaire.

Les étrangers appellent académie ce que nous appellons univerfité. Voyez UNIVERSITÉ.

ACADERE, contrée d'Afie, de laquelle parle QuinteCurfe dans la vie d'Alexandre. Ce peuple femble différent des habitans de la ville dont il eft parlé dans l'article Alcadira. Il étoit fitué fur le bord oriental du fleuve Choaspe, qui tombe dans le Cephen, avec lequel il va fe perdre dans l'Inde, felon la carte d'Ortelius, vers le 36 d. de latit. fept. Il paroît qu'il différe aufli des Acadres. ACADIE. Voyez ACCADIE.

ACADINE, fontaine de Cilicie, proche du lac de Delos, felon Danet, dans fon dictionnaire des antiquités, en quoi il a été fuivi par Corneille. Maty dit beaucoup mieux, Acadine, fontaine ou petit lac de la Sicile; car ces auteurs lui attribuent tout ce qu'Ariftote & Diodore de Sicile racontent de la fontaine de Palice en Sicile. Cette fontaine, dont je parle plus au long au mot Palici, avoit, dit-on, la propriété de faire connoître la vérité ou la fauffeté des fermens, & de punir le parjure d'une maniere miraculeufe.

ACADIRA, felon Niger, 1. 10, ou ACADRA, felon Ptolomée, 1.7, étoit une ancienne ville dans le pays des Leftes, voleurs ou pirates, qu'il ne faut pas confondre avec les ifles des Larrons. Il donne à cette ville 167 d. de longit. & 4 d. 50' de latit. fept. En comparant les cartes dreffées fur cet auteur avec les notions modernes que l'on

[blocks in formation]

ACADRA. Voyez l'article précédent.

ACADRES, en latin Acadra, peuple de l'Afie, audelà du Gange, felon Ptolomée, entre les rivieres Aspithra & Serus. Il leur donne environ 26 d.de latit. fept. & 175 de longit. la

A l'égard des Acadres, d'Acadere & d'Acadire différence n'eft peut-être pas tant dans les lieux que dans les diverfes pofitions.

Ileft certain que les anciens connoiffoient mal ce qui eft au-delà du Gange, & que leurs relations ne s'accordent guères entre elles, & beaucoup moins avec ce que nous en avons de descriptions modernes.

ACAFRAN, riviere de l'ancien royaume de Tremecen, en Afrique. On l'appelloit autrefois CHINAPHAL OU CHINALAF, d'autres l'ont auffi nommée VEXTILEF. Tremecen, qui n'eft à préfent qu'une province du royaume d'Alger, a été un royaume, dont Alger n'étoit qu'une province, bornée alors au feptentrion par la Mer Méditerranée jusqu'à l'embouchure de cette riviere. C'eft la même qui paffe à Col, ville des Mudechares, felon Corneille, dont j'ai emprunté cet article. Selon Baudrand édit. de 1705, AçAFRAN OU CHINAFAL eft une riviere de Barbarie dans le royaume d'Alger, qui fe jette dans la Mer Méditerranée à l'orient d'Oran. Il prétend, fur l'autorité de Marmol, que Celef eft le nom qu'on lui donne plus fouvent. Sans parler de la diverfité de ces noms, la riviere de Celef, telle que la décrit Léon d'Afrique, & dont l'embouchure eft véritablement à l'orient d'Oran, n'a rien de commun avec celle qui coule à Col des Mudechares. Cette derniere fe trouve dans la province d'Alger propre, & l'autre eft bien plus orientale. Il y a environ cinq degrés de longitude entre leurs embouchures, felon de l'Ifle dans fa carte de Barbarie. * Marmol, 1.5, c. 30, & fuiv.

ACALANDRA,ancienne ville de la Lucanie.Quelquesuns l'appellent par corruption CALAFORNA. Ce n'est à préfent qu'une bourgade nommée SALANDRA. Elle est à la fource de la petite riviere Salandrella. * Briet. Paral. 1.5, p. 646.

ACALANDRUM, nom latin d'une petite riviere nommée aujourd'hui SALANDRA ou SALANDRELLA, qui coule dans la Bafilicate, & fe décharge dans le golfe de Tarente. Pline, 1. 3, c. 10, en met l'embouchure entre celle de Cafuentum & celle d'Acyris, & par conféquent au nord oriental d'Héraclée; mais de l'Ifle, dans fa carte de l'ancienne Italie, place cette embouchure au midi occidental de cette ville auprès du mont Labula, & ne fait point mention de la ville d'Acalandrum. Le P. Briet, Parall. l. 5, p. 647, nomme cette riviere ALACANDRUM.

ACALISSUS, ancienne ville de la Lycie, dans l'Afie mineure; il en eft fait mention dans les notices. Il ne faut pas la confondre avec Acarifius, ville épifcopale de la même province. Voyez les notes de Holftenius fur la géographie facrée du P. Charles de S. Paul, p. 239,

note 1.

ACALZIKÉ, fortereffe de la Turquie, en Afie, dans le Mont-Caucafe. Elle eft fituée en un lieu enfoncé entre vingt tertres ou environ, de deffus lesquels on pourroit aifément la battre de tous côtés. Elle a un double mur & des tours. Ces murs & ces tours font à creneaux à l'an. tique, avec fort peu d'artillerie. Il y a tout auprès de la fortereffe un bourg bâti fur ces tertres, & gros de quatre cens maifons au plus. Elles font presque toutes neuves & bâties depuis peu de tems. Ce bourg eft peuplé de Turcs, d'Arméniens, de Géorgiens, de Grecs & de Juifs. Les chrétiens y ont des églifes, & les Juifs une fynagogue. Les deux églifes d'Arméniens font presque la feule antiquité qui foit dans ce bourg. On y voit aufli un petit caravanferai, bâti de bois, comme presque toutes les maifons du lieu. Le fleuve Kur coule affez près d'Acalziké. La fortereffe a été conftruite par les Géorgiens, & les Turcs la prirent fur eux à la fin du feiziéme fiècle. C'eft la demeure du bacha d'Acalziké, & les principaux officiers & la milice logent dans les villages d'alentour, * Chardin, voyag. t. 1. Elle est au 41 d. 30' de latit. & au 62 d. de longitude.

ACAM, province d'Afrique, au-dedans du pays des

[ocr errors]
« PrécédentContinuer »