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tous les orphelins, fans diftinction de fexe, de patrie ou de religion; même les enfans trouvés, & ceux dont les peres ont été exécutés fur l'échafaut ou condamnés à une prifon perpétuelle. Le nombre de ces enfans eft d'environ 1700; on y donne auffi la paffade aux mendians, & cette maifon fait enterrer les morts qui n'ont perfonne en état de faire les frais de leur fépulture. La maifon des orphelins Wallons fut fondée en 1631, par les diacres de l'églife Wallone dans le Laurierftraat, d'où on les transféra enfuite dans une magnifique maifon bâtie pour eux fur le même canal en 1669, au coin du Vyfelgragt. On y entretient auffi des vieilles femmes, & on y distribue du pain & d'autres fecours aux pauvres de l'églife Wallone. L'églife Angloife a aufli une maifon pour fes orphelins, fur le canal des Tanneurs (Looiersgragt) les Luthériens ont les leurs fur le Lauriersgragt, dans une maifon où l'on diftribue des aumônes aux pauvres de cette communion. Sur le même canal, les Catholiques ont auffi une maison pour leurs orphelins, & ils en ont leurs orphelins, & ils en ont encore une autre pour leurs orphelines, toutes deux avec un chapelain & une chapelle publique. Outre ces deux maifons, il y a un bureau dans lequel on diftribue de l'argent aux pauvres, & l'hyver on leur donne des pois, du beurre, du fromage, & autres fecours. Les Collégiens (fecte féparée de toutes les autres, & ainfi nommée, parce qu'ils appellent colléges leurs affemblées) ont une maison fur le canal impérial, pour retirer leurs orphelins.

fréquentée le famedi, à caufe du fabat des Juifs. En haut font la fale d'armes d'un maître établi par le magistrat, & une halle où fe vendent toutes fortes de draps; les principaux bureaux des poftes font dans le voisinage de la bourfe. La maifon de l'amirauté eft élevée fur les débris du monaftere de fainte Cecile, qui, après l'établiffement de la religion proteftante, fervit a loger les perfonnes de diftinction, entr'autres les princes d'Orange, d'où lui vient font nom de la cour du prince, (Princen-Hof) mais l'hôtel des feigneurs (Heeren-Logement) ayant été bâti, la cour du prince fut réfervée à l'amirauté. Une petite église, qu'on y voit encore, fert de bureau, où l'on va déclarer les marchandifes, & payer les droits de fortie. L'amirauté a, outre cela, fur le port, un arfenal, qui eft un bâtiment à la moderne, de deux cens pieds de long fur vingt-deux de large. Il fut élevé en 1656. L'étage, qui eft à fleur d'eau, contient les boulets & autres ouvrages de fer. Le fecond étage eft pour les cordages & les armes; dans le troifiéme font des voiles, poulies, pavillons, &c. & les inftrumens nécessaires aux pilotes. Cette maison renferme plufieurs chofes fingulieres, entr'autres un canot de fauvages apporté du détroit de Davis, & un réfervoir ménagé au haut de la maifon; il contient feize cens tonnes d'eau, qui, en cas d'incendie, peut être conduite en feize différens endroits par des tuyaux de plomb. Le chantier, qui eft tour auprès, a plus de cinq cens pieds de long; if eft bordé de maifons pour loger les maîtres charpentiers, & eft richement pourvû de tout ce qui fert à la fabrique des vaiffeaux : la forge en eft remarquable. La compagnie des Indes Orientales, de laquelle je parle plus amplement au mot Compagnie, tient fes affemblées dans une maifon particuliere, qu'on appelle Boshuys, parce qu'elle fervoit autrefois d'arfenal, & dont la principale porte eft dans la rue Oude Hoogstraat. Ce bâtiment, qui s'étend aufli le long du canal des Arquebufiers, a été augmenté à diverfes reprises, & contient plufieurs corps de logis, où fe garde une partie des épiceries & autres marchandifes précieufes de la compagnie. Son magasin est dans la partie orientale de la ville (Ooftenbourg.) Il confifte en plufieurs bâtimens partagés en trois petites ifles. Ce magasin contient non-feulement des épiceries & autres marchandises, mais auffi tout ce qui eft néceffsaire pour conftruire & équiper les flottes dont la compagnie a befoin. On y voit de grandes forges, & une corderie de deux mille pieds de long, contigue & pareille à celle de l'amirauté d'ordinaire il y a trois mille hommes, plus ou moins, occupés au fervice, tant du magafin que du chantier qui eft derriere. La compagnie d'Occident & celle de Surinam s'affemblent fur le Čingle auprès de l'ancienne églife luthérienne, dans une maifon qui appartenoit ci-devant à une confrairie d'arbalêtriers. Cette compagnie d'occident a fon magasin fur le port, affez près de celui de l'amirauté.

La maifon de ville tient le premier rang parmi les édifices publics: pour en faire la description, il faudroit plus d'un volume. La fabrique a coûté plus de trente millions de florins. La premiere pierre en fut pofée le 18 octobre 1648. Cette péfante maffe, élevée fur un terrein marécageux, a fes fondemens fur treize mille fix cens cinquante-neuf pilotis, contigus les uns aux autres. L'édifice eft presque carré, & a deux cens quatre-vingt pieds de longueur, deux cens cinquante-cinq de largeur, & cent feize de hauteur. L'architecture eft dans le goût italien; on n'y a épargné ni le marbre, ni le jaspe, ni la sculpture, ni la peinture; & les façades en font magnifiques. On trouve à redire que l'entrée n'ait pas un portail qui réponde à tout le refte; mais on excufe l'architecte, en difant qu'on a voulu repréfenter par les fept petites portes, qui compofent l'entrée, les fept Provinces-Unies qui doivent leur bonheur à leur grand attachement pour la fimplicité. Le rez de chauffée eft occupé par les prifons, l'arcenal, la banque, &c. En haut font les différens tribunaux où s'adminiftre la juftice. On fouhaiteroit que ce palais fût un peu plus ifolé, & que les vues en fuffent un peu moins bornées par les vieilles maifons du voifinage, & par l'inutile maçonnerie de la tour de l'églife-neuve. La bourfe eft encore un des ornemens de la ville: on en jetta les fondemens l'an 1608, & elle fut achevée le premier août 1613. Cet édifice, de deux cens cinquante pieds de long, & de cent Il y a, dans la ville, plufieurs tours remarquables, tant quarante de large, repofe fur trois arcades, fous lesquel- par leur antiquité que par l'ufage auquel elles fervent. les les eaux de l'Amftel fe déchargent du canal nommé La tour de Montalban, (Monkel-baans Toorn) fur le caRockin dans le Dam-Rack; des grilles de bois en fer- nalde Monkelbaan, fut bâtie autrefois pour fervir de dément le paffage aux bateaux, depuis qu'on découvrit fenfe à la ville. On la rebâtit en 1606, mais quatre ans que des traîtres avoient voulu y cacher un bateau, char- après on s'apperçut qu'elle penchoit d'environ sept pieds gé de poudre, pour faire fauter en l'air la bourfe, dans hors de fon équilibre, & on y remédia par une nouvelle le tems que les marchands y étoient affemblés. Le rez maçonnerie, qui en affermit les fondemens. Il y a une de chauffée confifte en une gallerie qui regne autour horloge & quelques cloches. C'eft le logement de l'insd'une cour fort nette & bien pavée. Les falles d'en haut pecteur des quais. La tour des pleurs (Schreyers-hoek font foutenues par quarante-fix piliers numérotés, & Toorn) fut bâtie en 1482, en même-tems que la porte dont chacun est affecté à une nation, ou aux marchands de faint Antoine. C'étoit la défense de la ville du côté d'un même négoce. C'eft dans cette cour, & autour de du port. Son nom lui vient de ce que ceux qui partent ces pilliers, que les négocians s'affemblent, ou envoyent pour les voyages de long cours s'embarquent en cet enleurs commis tous les jours ouvriers depuis midi jusqu'à droit, & y difent adieu à leurs, femmes. On voit fur une une heure; & les courtiers qui font dans un mouve- pierre un monument qui représente une femme, lament continuel, leur y viennent propofer les lettres, ou quelle fut fi touchée en une pareille occafion en 1566, les marchandifes qui font à négocier; ce qui apporte qu'elle en perdit tous les fens. C'eft dans cette tour que une plus grande facilité au commerce, que s'il falloit s'affemblent les Commissaires, qui ont foin du port & courir chez chacun des marchands, qui font tous alors des quais. La tour des Harengs fut oppofée aux courfes affemblés en cet endroit. Les banquiers, & autres négo- des habitans du Harlem. On y enfermoit les prifonniers cians, font presque foupçonnés de banqueroute quand arrêtés pour caufe de religion. On l'a réhauffée enfuite ils manquent trois ou quatre jours fans aller à la bourfe, des deux tiers. C'eft-là que s'assemblent les pilotes; & ou fans y envoyer quelque commis de leur part. A midi au bas eft l'endroit où l'on trouve ceux qui accommodent & un quart on ferme les grandes portes, & ceux qui les harengs. On l'appelloit jadis la tour de Sainte Croix. entrent après payent une amende d'un fol qu'ils mettent Elle eft au coin du Cingle & du port. En fuivant ce cadans une boste pour les pauvres. La bourfe n'eft pas final on trouve une tour affez belle, nommée Jaan Ro

dens Poort, que l'on a longtems appellée la tour de Pauw, parce qu'elle fut rétablie par le confeil d'un bourguemeftre de ce nom. C'eft-là que loge le prévôt de la garnifon. On y met auffi des prifonniers pour dettes & les foldats. Au lieu d'un vieux pont de bois, qui étoit au pied de cette tour, il y en a un de pierre fous lequel on a ménagé deux caves voutées, dans lesquelles la banque d'Amfterdam étoit gardée avant que le lieu qu'elle occupe à préfent fut conftruit. Au coin du Cingle & de l'Amftel, on voit la tour des Réguliers, ainfi nommée à caufe qu'elle fut bâtie en 1619, de l'une des tours de l'ancienne porte des Réguliers, après que le feu l'eut ruinée en 1618. On l'appelle plus communément la tour de la Monnoye, parce qu'on y en a frappé pendant les années 1672 & 1673. C'eft à préfent une hôtellerie. J'ai déja remarqué que dans le dernier aggrandiffement de la ville, on a enfermé un grand terrein qui n'eft point encore bâti, en attendant qu'on en ait befoin; on y a planté des allées d'arbres entre le nouveau Heeregragt & la porte de Muyden, & l'on a permis à des particuliers d'y faire des jardins, ce qui forme une promenade fort agréable. A l'entrée de ce lieu, que l'on nomme le Plantage, eft le jardin des plantes. Il étoit autrefois hors de la porte des Réguliers, dans l'enclos de leur couvent mais on le transféra à mefure que la ville s'aggrandiffoit, & on l'a enfin placé en cet endroit. On y fait des leçons publiques de botanique, & l'on y trouve quantité de plantes rares & étrangeres.

Le port est un des plus grands & des meilleurs de l'Europe. Il y a à l'entrée une barre de boue & de fable, nommée Pampus. On auroit pû, dit-on, y remédier, mais on a mieux aimé la laiffer; car comme les gros vaiffeaux n'y fauroient paffer fans être ou déchargés, ou foulevés par des bateaux, nommés chameaux ; on y trouve la fûreté de la ville, dont aucune flotte ennemie ne peut approcher; la fubfiftance de quantité d'hommes qui gagnent leur vie à décharger les marchandises dans de petires barques, & autres avantages, qui balancent, dit-on, celui qu'on pourroit tirer d'un paffage plus ouvert & plus aifé.

Quoique la ville foit fort peuplée, cependant le terrein n'en eft pas habité comme celui de Paris. De larges canaux bordés de quais fort fpacieux de chaque côté ; le plantage & des prairies où l'on n'a encore bâti que peu de maifons; les jardins spacieux qu'un grand nombre de bourgeois ont derriere leurs palais, occupent beaucoup

de ce terrein.

a

La ville eft gouvernée par un collège de trente- fix fénateurs, dont la dignité eft à vie, & dont le choix été cédé par la bourgeoifie au fénat même, qui remplit les places vacantes. Ce même fénat nomme les bourgmeftres. Ceux-ci doivent être au nombre de douze, dont il y en a toûjours quatre en charge; savoir, trois charge, favoir, trois que l'on renouvelle tous les ans, & un de l'année précédente qui demeure en charge, & qui préfide les trois premiers mois, après quoi les autres préfident tour à tour. Les bourg-meftres font les honneurs de la ville, nomment aux charges qui viennent à vacquer dans le tems de leur nomination, réglent la conftruction, ou les réparations des édifices publics, & gardent les clefs de la banque, que l'on n'ouvre jamais qu'en présence d'un d'entr'eux; c'eft eux & le fénat qui ont le pouvoir législatif pour tout ce qui regarde l'avantage & la fûreté de la ville. L'honneur attaché à cette charge, & le pouvoir qu'elle donne de faire du bien à beaucoup de monde, en fait le plus confidérable agrément, car le revenu qu'elle produit n'eft pas un objet digne d'attention. On leur rembourfe, des deniers publics, la dépense qu'ils font obligés de faire, foit pour les cérémonies publiques, foit pour traiter les princes ou les miniftres publics. Lorsque les bourg-mestres fortent de charge, ils font ordinairement employés pour tréforiers, ou pour confeillers députés aux états de Hollande: mais il y en a un des quatre qui fe rend aux affemblées des députés de cette province, & c'eft celui qui a préfidé fon trimestre. La juftice civile & criminelle eft adminiftrée par les échevins, que l'on nommoit autrefois Jurats ou jurés; ils font au nombre de neuf dont fept font changés tous les ans, & il en refte deux de l'année précédente, desquels l'un eft échevin-préfident, & l'autre vice-préfident. Les échevins étoient autrefois shoifis par le Stathouder, à qui on préfentoit quatorze

perfonnes pour cet effet, mais à préfent ce choix fe fait par les bourg-meftres. On peut appeller de leur fentence à la cour provinciale de juftice, mais ce n'eft qu'en payant une amende. Les caufes criminelles font jugées à la pourfuite & à l'inftance du grand officier (Schout, prononcez Scaut,) ou en fon absence à la réquifition de l'échevin-préfident. Il représente les anciens comtes de Hollande : il a toujours un corps-de-garde d'archers devant fa maifon, pour exécuter fes ordres, ausquels on ne peut réfifter fans fe rendre criminel. Outre ce il a plufieurs tribunaux qui ont chacun leur département, comme la tréforerie ordinaire, où s'examinent les comptes & les dettes qui regardent la ville, &c. La trésorerie extraordinaire, où fe reçoit le produit des taxes & impôts; la chambre des orphelins, dont les intendans prennent la tutelle des enfans encore mineurs, qui n'ont ni pere ni mere; la chambre des comptes où fe font les confignations particulieres; le commiffariat pour les caufes matrimoniales; le commiffariat pour les affurances; celui de la banque; la chambre des petites affaires pour les petites dettes, au-deffous de fix cens florins, & pour les querelles particulieres; celle des infolvables pour régler les intérêts des créanciers. Le nom latin de cette ville eft Amfteladamum,d'autres écrivent Amftelodamum, Amfterodamum. Long. 22, 39, latit. 52, 22.

2. AMSTERDAM, ifle de la Mer Glaciale, fur la côte occidentale du Spitsberg: elle eft fans habitans. * Baudr. édit. 1705.

3. AMSTERDAM, ifle d'Afie, dans la Mer de la Chine, presque au milieu, entre le Japon & l'ifle de Formofe, & entre le Lequeios au couchant, & Malo-Abrigo au levant. * Baudrand, édit. 1705.

4. AMSTERDAM, felon Baudrand, ifle de la Mer des Indes, vers la terre australe inconnue; elle eft petite, & presque au milieu, entre la Nouvelle Hollande à l'orient, & l'ifle de Madagascar à l'occident. De l'Ifle, dans les cartes, duquel je n'ai point trouvé les deux précédentes, met celle-ci à 37 deg. de latitude australe, & par les 87 deg. de longit. Au midi, & tout auprès de cette ifle, il en met une fort petite, nommée l'isle de S. Paul.

5. AMSTERDAM, petite ifle de l'Inde, en-deçà du Gange, au couchant de la pointe feptentrionale de l'ifle de Ceilan : elle eft féparée du royaume de Jafanapatan par un détroit large d'une petite lieue marine de France, & par un autre un peu plus large de l'ifle de Leyden, qui eft au midi oriental de l'ifle d'Amsterdam. Au couchant de cette ifle il y a un banc de fable, qui a fa pointe vers le nord, à 10 deg. de latitude auftrale, & s'élargiffant en forme de lame de verre jusqu'à 9 deg. 44'. De l'Ile nomme cette ifle, l'ifle d'Amfterdam ou ČÆRDIRA. Baudrand dit que les Portugais la nommoient la Ilha das Cabras. Il ajoute qu'il y a dans cette ifle une place de même nom.

6. AMSTERDAM, ifle de la Mer Pacifique, au midi des ifles de Salomon, à les prendre felon la pofition de Fernand Gallego, & non pas felon Dudley, qui la fait bien plus orientale. Voici ce que dit de cette ifle Tafman, qui la découvrit & la nomma: (sa rélation est à la fuite des Voyages de Coréal, t. 3, p. 212.) Le 21 janvier (1643) étant à 21 deg. 20' de latitude du Sud, & à 205 deg. 29 de longitude, nous trouvâmes fept deg. & 4 de variation au nord-eft. Nous avions découvert deux ifles la veille, nous abordâmes la plus feptentrionale qui n'étoit pas haute, mais elle étoit la plus grande des deux. On nomma l'une AMSTERDAM, & l'autre Roterdam. Sur celle d'Amfterdam nous trouvâmes quantité de cochons, de poules, & de toutes fortes de fruits. Ces infulaires n'avoient point d'armes, & parurent affez doux & bienfaifans, excepté qu'ils prirent la liberté de nous voler. Le courant n'eft pas confidérable en cet endroitlà. Le Juffant court nord-eft, & le Filot fud-ouest. La lune de fud oueft augmente la marée, qui monte fept ou huit pieds pour le moins. Baudrand fe trompe quand il met cette ifle entre celles de Salomon & le Pérou, elle n'y peut être qu'en donnant une troifiéme position à ces ifles.

Il n'eft pas fort néceffaire d'avertir que ces ifles d'Amsterdam ont été ainsi nommées par les Hollandois, qui difent, en leur langue, AMSTERDAMSCHE EILANDT, Ce qui eft la même chofe; mais il eft für que celles qui font habitées font nommées autrement par les gens du pays, Hh ij

Tome I.

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AMSTERVEEN ou AMSTELVEEN, seigneurie de la Hollande méridionale, dans l'Amftellandt, & aux portes de la ville d'Amfterdam, à qui elle appartient. Après F'affaffinat commis en la perfonne du comte Floris, le comte Jean fon fils fut mis en poffeffion de l'Amftellandt. Le duc Albert de Bavière, comte de Hollande, aliéna, l'an 1399, la feigneurie d'Amfterveen avec fes dépendances, au fieur Coen ou Conrad d'Oofterwyk. Les feigneurs de Brederode en furent auffi dans la fuite les propriétaires, fans que l'on fache bien au juste comment ils l'avoient acquife: on fait pourtant que Reinoud Brederode la vendit l'an 1529 à la ville d'Amfterdam. L'occafion de cette vente fut au fujet des brouilleries furvenues entre les feigneurs d'Amfterveen & la ville d'Amfterdam, laquelle étant devenue libre & puiffante, empiétoit fur les droits de ces feigneurs, en voulant dispofer des chemins, des digues & canaux, &c. pour fa commodité & fon avantage propre. Après bien des plaintes & des procès, on en vint à un accommodement, moyenant lequel les feigneuries d'Amfterveen, Slooten, Ooftdorp & Sloterdyk furent vendues à perpétuité, avec leurs dépendances, appartenances, &c. pour la fomme de 3000 guldes, argent comptant, outre une rente perpétuelle, & non rachetable, de 560 guldes, payables par la ville d'Amfterdam. Le village d'Amfterveen eft à une bonne heure de chemin d'Amfterdam; il y a haute & baffe juftice, avec un bailli particulier. La Mer de Harlem n'en eft qu'à un quart d'heure de chemin. Ce village, qui eft grand & ancien, a reçû des comtes de Hollande divers priviléges, dont il jouit. * Mémoires communiqués.

Le mot VEEN, qui entre dans la compofition de ce nom, & d'un grand nombre d'autres, fignifie un lieu d'où l'on a tiré, ou dont l'on tire encore des tourbes ou mottes de terre à brûler, qui eft le chauffage le plus ufité dans la Hollande.

AMSTRUTTER, ANSTRUTTER, ANSTERRUDDER, felon Allard, dans fon Atlas, ou ANSTRUTHER, petite ville de l'Ecoffe méridionale, dans la province de Fife, à l'entrée & au nord du golfe de Forth, à l'orient du cap de Fife ou Fife Ness, & au midi oriental de S. André: elle eft féparée en deux parties par une petite riviere qui en fait deux petites villes : celle qui eft à l'orient de la riviere eft nommée EAST-AMSTRUTTER Ou Hafter-Anstruther, & celle qui eft à l'occident WEST-AMSTRUTTER ou Vefter-Anftruther. Elles font diftinguées l'une de l'autre dans l'état préfent de la Grande-Bretagne, t. 2, p. 250, & envoyoient leurs députés au parlement d'Ecoffe avant l'union des deux royaumes. Long. 14, 55, latit. 56, 10.

1. AMU. Marco Paolo, dans fa relation, Z. 2, c. 47, nomme ainfi une province de l'Orient, qu'il dit être foumise au Kan des Tartares. Selon lui, les habitans en font idolâtres, ont quantité de troupeaux, des victuailles en abondance, & fur-tout d'excellens chevaux les marchands emmenent aux Indes: ils ont auffi que des bufles & des bœufs, d'autant meilleurs que les pâturages y font très-bons. Les hommes & les femmes portent des bracelets de grand prix.

Baudrand, copié par plufieurs, dit : AMUS, lac de la Tartarie, dans le pays de Zagatay, dont parle Marc Pol, Vénitien; mais, ajoute Baudrand, on n'en a aucune connoiffance par les relations modernes. Marco Paolo ou Marc Pol ne dit rien de pareil.

2. AMU, riviere de Tartarie. Voyez Aмou.

› AMUCLA & AMUCLANUS. Voyez AMYCLÉE 2. AMUDA, ancienne ville d'Afie. La notice de l'em

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AMUNCLA, ville de l'Afrique proprement dite, felon Ptolomée, 44, c. 3, & non pas de l'Afie, comme on lit dans Ortelius, qui cite pourtant le même auteur : elle étoit entre les deux Syrtes.

AMUNCLÆ. Voyez AMYCLÉE 2.
AMUR. Voyez AMOER.

AMURDASA, ville d'Afrique, dans la Bisacéne, selon Ptolomée, cité par Ortelius, Baudrand, le P. Charles de S. Paul, & Dupin, dans fes notes fur la conférence de Carthage. Malgré tant d'autorités, aufquelles il femble que j'aurois pu me fier, j'avoue que je n'ai point trouvé ce nom, ni rien d'approchant dans cet auteur quoique j'aie confulté l'édition de Strasbourg 1520 fol. celle de Cologne 1540 in-8°. celle des Alpes & celle de Bertius. Ortelius, ayant apparemment cité Ptolomée pour Antonin, a été copié fans examen par Baudrand, que les autres ont cru fur fa parole. Quoiqu'il en foit, Antonin, itiner. marque cette ville fur la route de Thenæ à Suffetula, à quinze milles de la premiere, & à quinze autres d'Autentum; mais il nomme ce lieu AMUDARSA, & il y a bien de la raifon à croire que c'eft le vrai nom; car outre qu'Ortelius dit avoir trouvé Amudarfa dans un fragment de Victor d'Utique, dans la notice des évêques de la Bifacène on trouve Liberat, évêque d'Amudarfa (Amudarfenfis) & dans la conférence de Carthage on voit Majus, évêque de l'églife d'Amudarfa (pieois Amudarfenfis.) De l'Ifle a marqué cette ville dans fa carte pour l'hiftoire eccléfiaftique d'Afrique felon les mesures d'Antonin. Corneille, appuyé de l'autorité de Marmol, croit que cette ville eft AMUDEZ, au royaume de Tunis.

AMURGOS. Voyez AMORGOS.

AMUTRIUM, ville ancienne de la Dacie, felon Ptolomée, l. 3, c. 8.

AMUY ou AMUYE, ville des Indes, au-delà du Gange, près du bord feptentrional du lac de Chiamay, aux confins du royaume de Kanduana, qui fait partie du Mogolistan, felon l'Atlas de Sanfon celui de de l'Ifle ne la marque point.

AMUYAH. Voyez AMOL.

AMUYTAN, lac de l'Amérique : c'est la même chose qu'AMITATAN. Voyez ce mot.

AMY, montagnes de l'Indouftan, dans l'Inde citérieure. Bocace les met vers les fources de l'Inde, & les nomme en latin DADALI, & il n'eft pas feul; cependant les modernes n'en donnent aucune connoiffance; mais la plupart des fources de l'Inde partent au midi des mêmes montagnes, où l'Oxus, nommé Aмou par les modernes, a auffi fa fource au feptentrion. Ne feroit-ce point là l'origine du nom que leur donnent ces auteurs? AMYCI PORTUS. Voyez AMYCLI.

AMYCI CAMPUS, en grec Auxs odio. Polybe, 4. 5, nomme ainfi une plaine entre le Liban & l'anti-Liban, dans laquelle il fait couler l'Oronte.

AMYCLANUM MARE, partie de la Mer Tyrrhene, qui battoit les murs d'Amyclée, ville de l'Italie : c'est une partie du lac de Gaëte.

AMYCLANUS LACUS, ancien nom du LAC DE FONDI, en Italie.

I. AMYCLÉE, en latin AMYCLE, arum, ancienne ville du Péloponèfe, dans le territoire de Lacédémone, & au midi de cette ville, à la distance de vingt stades, c'est-à-dire de 2500 pas. Cette ville, quoique petite, étoit ancienne & très-agréable. Polybe, 7. 5, c. 19, dit : le lieu appellé Amyclée eft délicieux par l'abondance d'arbres fruitiers, & eft éloigné de vingt ftades de Lacédémone. Delà vient que Stace, Theb. l. 9, v. 769, lui donne l'épithète de verte.

pire, fecl. 24, la met fous les ordres du commandant de la Syrie & de l'Euphratenfe, & par-là il eft incertain dans laquelle de ces deux provinces elle étoit. Ortelius doute fi ce ne feroit pas la même qu'Amida; mais la même notice, fect. 16, les diftingue, & met Amida fous les ordres du commandant de la Méfopotamie. Le même géographe parle auffi d'AMUDUM, fortereffe, dont Il y avoit un fameux temple d'Apollon. Polybe, à l'en

Hunc virides non excipietis Amycle.

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Elle étoit au midi de Lacédémone. Polybe, l. 5, c. 19, dit: Amyclée eft fituée du côté de la ville qui eit vers la mer, & Tite - Live, 4. 34, c. 28, dit : Quintius campa proche d'Amyclée, & ayant fouragé tous les environs de la ville & toute la campagne qui eft peuplée & agréable, ne voyant fortir perfonne des portes de la ville (de Lacédémone) il quitta ce camp, & s'alla pofter fur l'Eurotas. Niger croit que cette ancienne ville eft à préfent

VORDONIA.

2. AMYCLÉE, en latin AMYCLÆ, ancienne ville d'Italie, dans le territoire de Fondi, au bord de la mer, & à l'occident méridional de cette ville. Pline, 7. 3, c. § & 3,c.5 1.8, c. 29, en parle comme d'une ville que les ferpens avoient détruite, & Solin, c. 2, dit la même chofe: les ferpens, dit-il, chafferent les Amuncles ou Amycles que les Grecs avoient ci-devant bâties. On y voit souvent des viperes dont la morfure eft mortelle. On peut conclure de ce paffage avec Cellarius, géog. ant. l. 2, c. 9, que cette ville d'Amyclée étoit une colonie de la ville grecque de ce nom, de forte que les Latins changerent faciles Latins changerent facilement le nom d'Amycla en Amuncle ou Amucla. Tacite, Ann. liv. 4, c. 59, nomme la mer qui eft auprès AMUCLENUM MARE, la Mer d'Amyclée; Servius expliquant ces vers de Virgile, Æneid. l. 10, v. 564.

Ditiffimus agri

Qui fuit Aufonidûm & tacitis regnavit Amyclis ; rapporte que cette ville avoit été fondée par les Lacédémoniens, qui, embrassant la philosophie de Pythagore, dont une des plus grandes maximes étoit de recommander le filence, furent nommés, à caufe de cela, Silencieux, & comme une autre maxime de ce philosophe étoit de ne pas tuer les animaux, cette ville l'ayant trop exactement obfervée, fut détruite par quantité de ferpens qui fe multiplierent fans obftacle dans les marais voifins. Le même Servius ajoute deux autres explications du furnom de filencieuse, donné à la ville d'Amiclée. Voici la premiere. Cicéron, dit-il, affure que les habitans périrent par leur modeftie, en recevant des ou trages de leurs voifins, & ne s'en plaignant pas. L'autre explication eft qu'après que l'on eut plufieurs fois annoncé fans fondement que les ennemis approchoient, pour éviter à l'avenir ces fauffes allarmes qui mettoient la ville en défordre, on fit une loi qui défendoit qu'on n'annonçât jamais l'arrivée de l'ennemi; que là-deffus l'ennemi étant effectivement venu, fans que perfonne voulût ou ofât en avertir, la ville fut prife. Silius, 7. 8, V. 529, fait allufion à ce filence funefte dans ce vers:

Baudrand dit que c'està préfent SPERLONGE, entre Gacte
& Terracine.

AMYCLEENS, peuple ancien d'Afrique, dans la Cy-
rénaïque, felon Denis le Périégete, v. 213. C'étoit ap-
paremment une peuplade de Lacédémoniens.

AMYCLEUM, ville & port de l'ifle de Créte, felon
Euftate fur le II livre de l'Iliade, cité Ortelius,
Thefaur.

par

AMYCLEUS MONS. Le mont Amyclée. Plutarque le géogr. en fon traité des rivieres, t. 3, p. 33, dit que le mont nommé ainfi changea de nom, & fut nommé Taygete, à caufe de la nymphe Taygete, qui, ayant été deshonorée & violée par Jupiter, fe pendit fur un des fommets de cette montagne. Voyez TAYGETE.

AMYCLI PORTUS. C'est ainsi qu'on lit dans les anciennes éditions de Pline, 7.5, c. 32, au lieu d'Amyci Portus, qu'il faut lire, comme il y a dans celle du Pere Hardouin; il étoit dans le golfe de Nicopolis, fur le bosphore de Thrace, du côté de l'Afie. Le même auteur dit ailleurs : dans le Pont eft le port d'Amycus, fameux à caufe du roi des Bébryces, qui y fut tué. Ce roi étoit nommé Amicus ; & c'eft de lui que parle Virgile, Æneid. 7.5, v. 372 & 373.

Qui fe

Bebrycia veniens Amyci de gente ferebat.

Les interprétes de Virgile difent qu'Amycus, roi des
Bébryces, fut tué par Pollux dans un combat du cefte.
Il étoit ayeul d'Erix, dont Virgile fait mention dans le
même livre. C'eft le même port qu'Arrien, dans fon
périple, v. 24, nomme DAPHNE, ou le Port du Laurier.
Voyez DAPHNE 4. Pierre Gilles, dans fa description du
Bosphore, dit que c'eft préfentement LAMIA, & SCALA
MARMOREA. Le nom de Daphnes portus, c'est-à-dire
Port du Laurier, venoit de ce que le jour des funérailles
d'Amicus, on planta fur fon tombeau un laurier qui le
couvrit, & que l'on appella le Laurier furieux, parce
qu'au rapport de Pline, 4. 16, c. 44, fi on en détachoit
une branche, & qu'on la portât dans des vaiffeaux, on
commençoit à s'y quéreller jusqu'à ce qu'on l'en eût ôtée.
Corneille nomme ce port, AмYCLÉE.

AMYDON. Juvenal, Satyre 3, v. 69 & feq. parlant
des hommes de toute nation qui abordoient à Rome, &
qui y venoient chercher fortune, dit :

Hic alta Sicione, aft hic Amidone relicta

Hic Andro, ille Samo, &c.

Le commentateur, à l'ufage du dauphin, met Amydon
dans la Péonie, contrée de la Macédoine. Homére,
Iliad. l. 2. Etienne le géographe & l'épitome de Strabon,
7.7, reconnoiffent Auuda fur l'Axius, dans la Péonie;
& ce doit être le même endroit; mais il y a de la difficulté
à concilier ces témoignages; car Etienne fait deux arti-
cles, l'un d'Amydon dans la Péonie, l'autre d'Abydon fur
l'Axius; & fur ce dernier, il cite Strabon, & répéte d'a-
près lui pour preuve de l'existence de ce lieu d'Abydon,
le vers d'Homère, où il n'est point parlé d'Abydon, mais
d'Amydon. L'abréviateur de Strabon dit auffi Amydon,
& non pas Abydon; & pour Strabon lui-même, il n'en
dit rien du tout; de forte que l'article d'Abydon d'Etienne
eft une faute; & ce qu'il cite d'Homère & de Strabon
devoit être réfervé à celui d'Amydon. V. ABYDON.

AMYMNAI &
Quasque evertere filentia, Amycla.

Et Lucile, cité par Servius, dit : il faut que je parle; car
je fais qu'Amyclée a péri, faute de parler, mihi neceffe eft
loqui, nam fcio Amyclas tacendo periffe.

Le P. Hardouin attribue à l'Amyclée du Péloponè fe la deftruction arrivée par le filence, & cette différence eft établie fur un paffage de Solin, c. 2, p. 22, Ed. Salmaf. qui, parlant d'Amyclée Lacédémonienne, dit: Amycla filentio quondam fuo peffumdata. Corneille, dont l'autorité eft très-petite, quand elle eft comparée avec celle des auteurs cités, dit que ce fut dans Amyclée que Pythagore fe retira, lorfqu'il arriva en Italie. Il ajoute qu'elle fut ruinée deux fois, l'une par les ferpens, l'aule filence. Il cite pour garans, Pline & Virgile, les deux auteurs qui en difent le moins de particularités, entre tous ceux dont on a vû les citations ci-deffus.

tre par

} Voyez THESPROTIDE.

&

AMYMNI.
AMYMONE, fontaine de Gréce, dans le voisinage
de Lerne, au Péloponèse, & près du golfe Argolique
felon Pline, l. 4, c. 5. Ovide, Metamor. l. 2, v. 239
feq. la met dans le pays d'Argos; car parlant des fources
qui furent taries pour quelque tems par l'ardeur exceffive
que caufa l'imprudence de Phaeton, monté fur le char
du Soleil fon pere, il dit que la Béotie chercha la fon-
taine de Dircé, & Argos celle d'Amymone, &c.

Quarit Baotia Dircen,
Argos Amymonen.

Hygin, fable 169, p. 176, édit. de 1670, nous apprend
qu'Amymone, fille de Danaus, chaffant dans une forêt,
frappa d'un trait un fatyre : que le fatyre voulut jouir

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d'elle, que Neptune, qu'elle implora, vint à fon fela délivra; & en ayant obtenu les mêmes faveurs qu'elle avoit refufées à l'autre, la fit mere de Nauplius. Neptune ayant frappé en ce lieu-là la terre avec fon trident, il en fortit de l'eau qui fut appellée la fontaine de Lerne, Lerneus fons, ou la riviere d'Amymone, Amymonium flumen. Il raconte enfuite cette fable avec quelques circonstances un peu différentes, qui, pourtant reviennent à la violence du fatyre, au fecours donné par Neptune, à l'effet du trident qui produifit la fontaine & enfin à la naiffance de Nauplius. Le nom de fons Lerneus, ou fource de Lerne, vient de ce que ce ruiffeau coulant vers le midi, tombe dans le marais de Lerne qu'il forme. Sanfon, dans fa carte de la Morée, a bien embrouillé la topographie de ce marais.

AMYNTÆ, ancien peuple de la Gréce, dans la Thesprotide, felon Etienne le géographe.

1.

AMYNTAS. Il eft fouvent fait mention du ROYAUME D'AMINTAS dans les auteurs anciens, & très-peu de géographes en ont traité : je fuivrai Cellarius, celui de tous, & peut-être le feul qui ait débrouillé cette matière. Amintas avoit été greffier ou fecrétaire de Déjotarus, tétrarque de la Galatie, & qui fut enfuite roi. Quelque tems après il devint officier militaire, parnyos, & dans la guerre de Philippes, il mena à M. Brutus les troupes auxiliaires que Dejotarus lui envoyoit, felon Dion Caffe, 1. 47, mais il abandonna le partí de Brutus pour celui d'Antoine. Après la mort de Déjotarus, Antoine établit Amyntas prince de Galatie, & y ajouta quelques démembremens de la Lycaonie & de la Pamphilie. Il ne fe contenta pas de l'avoir fait dynafte, & d'avoir érigé en dynastie le pays qu'il lui donnoit, il lui accorda le titre & la dignité de roi. Appien, Civil. 5, dit qu'Antoine créa Amyntas, roi de Pifidie; ce qui arriva quatre ans avant qu'il lui donnât la Galatie, felon le fentiment du P. Norris Cenotaph. Pif. Velleius Paterculus, l. 2, c. 84, le nomme roi dès la bataille d'Actium; le roi d'Amyntas, dit-il, ayant pris le parti le meilleur & le plus utile, paffa de celui d'Antoine à celui de Céfar. Ce dernier, charmé de la défertion d'Amyntas, ne fe contenta pas de lui confirmer la donation du royaume donné par Antoine, il y ajouta la partie de la Cilicie, que les anciens nommoient en grec Trachea, & en latin Aspera; c'est-à-dire, raboteule ou pleine de montagnes. On ne doute point qu'avec cette partie de la Cilicie, Augufte ne lui donnât encore l'Ifaurie, qui fut auffi comprife dans fon royaume. Strabon, Z. 12, dit que, de fon tems, Amyntas poffédoit Ifaure & Derbe; qu'il avoit tué Antipater de Derbe, & reçû Ifaure dau Romains. Il s'aggrandit lui-même du côté du mont Taurus, où il prit les fortereffes de quelques petits tyrans qu'il défit. Ce fut dans une de ces expéditions qu'il perdit la vie, en faifant la guerre aux Hommonadiens. Il en avoit tué le roi, dont la veuve ufant d'artifices, prit & fit mourir Amyntas. Ces détails fe trouvent dans Strabon, l. 12, &c.

On peut juger quelle étoit la grandeur du royaume d'Amyntas, & conclure qu'il comprenoit toute la Gallogréce, toute la Pifidie & la Lycaonie, avec quelques parties de la Pamphilie, peut-être celles qui étoient en deçà du mont Taurus, avec l'Ifaurie & toute la Cilicie Trachée, outre plufieurs fortereffes & bourgs dans le mont Taurus, dont on fut d'autant moins jaloux qu'il fe rendit maître, que ceux qui les poffédoient, & fur qui il en faifoit la conquête, incommodoient le voifinage par leurs courfes & leurs voleries.

Ce royaume dura peu. Il avoit commencé par la libéralité d'Antoine envers Amyntas, & finit avec ce roi après avoir duré onze ans. Dion Caffius, qui diftingue exactement les années par les confuls, en marque le commencement fous le confulat de L. Gellius & de M. Cocceius Nerva; c'est-à-dire, l'an de Rome 717, & la En fous le neuviéme confulat d'Augufte avec M. Silanus, qui répond à l'année 728. Il dit, l. 53, après la mort d'Amyntas, Augufte ne donna point au fils de ce roi le royaume qu'il avoit poffédé; mais il l'érigea en province du peuple romain; & depuis ce tems-là la Gallogréce avec la Licaonie eurent un préfident romain. Les villes de Pamphylie, qui avoient appartenu à Amyntas, recouvrerent leur liberté. La part qu'il avoit eue dans la Cilicie, & peut-être l'Ifaurie, furent données à Archelauis

le Cappadocien. Pour ce qui eft de la Pifidie, Strabon femble dire qu'elle fut jointe avec la Licaonie & la Ga latie, & réduite avec elles en une province romaine; car, parlant de Sagalaffus, l'une des plus confidérables villes de la Pifidie, il dit qu'elle étoit fous le commandant romain qui gouvernoit tout le royaume d'Amyntas. Il dit peu après la même chose de Selga, autre ville im→ portante de la Pifidie.

AMYRGIENS. Hérodote, l. 7, c. 64, nomme ainsi un peuple entre les Scythes: quelques manuscrits portent Aimurgiens. Cet auteur dit tent Aimurgiens. Cet auteur dit que les Perfes donnent le nom de Saca à tous les Scythes. Cela aide à entendre ce que dit Etienne le géographe; favoir, qu'AMYRGIUM étoit une campagne des Saca, qu'Hellanicus mettoit au nombre des Scythes. Saumaise femble ne s'être pas fouvenu du paffage d'Hérodote, lorfqu'il expliquoit celui d'Etienne, comme fi cet auteur eût voulu dire qu'Amyrgium étoit attribué aux Saces par quelques-uns, mais qu'Hellanicus l'attribuoit aux Scythes.

AMYRUS, ancienne ville de Gréce, dans la Theffalie, felon Etienne le géographe, qui dit qu'elle prit ce nom d'un des Argonautes. Cependant, comme le remarque Berkelius dans fes notes fur cet auteur, ce nom ne fe trouve point entre ceux des Argonautes, dont Appollonius le Rhodien, Appollodore, Hygin & Valerius Flacus ont dreffé chacun un catalogue. Mais le Scholiafte d'Apollonius,ad lib. 1, parlant du fleuve de même nom, dit qu'il prend fon nom d'Amyrus, fils de Neptune; & ajoute qu'il y a tout auprès une ville nommée de même. Selon un vers d'Héfiode, cité par le même Etienne le géographe, il paroît qu'aux environs de cette ville étoient des vignobles d'un grand rapport. Eupolis, cité par le même, marque que les Amyres ou Amyréens étoient voifins de la Moloffie; mais Suidas, apud Steph, rapporte, dans fes généalogies, que les Eordes ont été enfuite nommés Léléges, Centaures & Hippocentaures, & il appelle la ville même AMYRICA. Ce Suidas, pour le remarquer ici en paffant, n'est pas le même que l'auteur du Lexique. Ce dernier eft de beaucoup plus moderne qu'Etienne, qui, par conféquent, n'a pû le citer. Polybe, 4.5, parle d'AMYRICUS CAMPUS, & met cette campagne entre les Démétriens & les Pharfaliens, & fait mention des courfes fréquentes & des pillages qu'y faifoient les Étoliens.

AMYSTIS, riviere de l'Inde, où elle fe perd dans le Gange, au rapport d'Arrien, in Indicis.

AMYSTUS. Ortelius dit que c'eft un ruiffeau de l'Espagne Tarragonoife, auprès du promontoire de Tonita, auteur, qui écrit ANYSTUS, & non pas AMYSTUs. Ora, & cite Feftus Avienus. Voici ce que l'on trouve dans cet marit. v. 544 & feq.

د

Stagnum inde Thonon montium in radicibus,
Tononiaque attollitur rupis jugum
Per que fonorus volvit aquor Jpumeum
Amnyftus amnis, & falum fluctu fecat..

de Marca, p. 178, nous apprend que Totonia Rupes ou
Tononita, eft le Cap de Rofes, que Toni Stagnum eft
l'étang de Caftello, ainfi nommé d'une place voifine, &
qu'Anyftus eft la même chofe que Thicis, c'est-à-dire,
le Sambrocater.

AMYTON, ancienne ville de la Carie, felon Ptolomée, l. 5, c. 2.

AMYTRON, ancienne ville de Thrace, felon Héfyche, cité par Ortelius.

AM. Les Allemands, dans leur géographie, fe fervent fouvent de cette particule abrégée, au lieu d'An dem... c'eft-à-dire, fur ou près le.. Am wege fur le chemin; Am wald aupres de la forêt, & ainfi ils nomment Franc furt am Maym, Francfort fur le Mein, pour le distinguer de Francfort fur l'Oder, &c. Cette remarque n'eft pas inutile à ceux qui confultent les cartes dressées par les géographes Allemands.

1. ANA ou ANAH, ville d'Afie, dans l'Arabie déferte, felon quelques-uns, & dans la Méfopotamie, felon les géographes Arabes, (Naffir-Eddin & Ulug Beig, s'accordent à lui bai: 75 deg 3 o' de longitude, & 34 deg. de latitude, dans le rye climat. De l'Ifle la nomme ANNA, & la place très-bien fur l'Euphrate, & marque un peu au-deffus un village nommé Subercan, la partie qui

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