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d'Etienne le géographe ; mais Etienne écrit ANAIA OU ANAA, & nomme le prétendu Mela, Menelas Philofophe péripatéticien & grand hiftorien. Etienne place Anae vis-a-vis de Samos, & ajoute, fur la garantie d'Ephorus qu'elle avoit pris ce nom d'Anæe l'amazone qui y avoit été enfevelie.

2. ANEE, ville de Phrygie, felon Ortelius, qui dit qu'il en eft fait mention dans le troifiéme concile d'Ephèfe. Je doute qu'il ait eu raifon de la inettre dans la Phrygie; celle dont il s'agit dans le concile, eft la même que celle de la Carie, & reconnoifloit Ephèfe pour fa métropole, felon Car. à S. Paulo, Géog. Sacr. p. 227; car elle étoit épiscopale, & Modefte, fon évêque, fouscrivit au concile d'Ephèfe: Ephèfe d'ailleurs étoit affez près de Samos.

ANEGADA, ille de l'Amérique feptentrionale, dans la Mer du Nord, & l'une des Antilles, au nord-oueft de celle de Sombrevo, & la plus avancée du côté du feptentrion, au 18 dég. 50' de latit. Elle eft nommée dans quelques cartes NEGADA. De Laet, & après lui Corneille, difent qu'elle a environ 7 lieues de long. Le P. Labat (nouv. voyage aux ifles françoifes de l'Amérique, part. 5, c. 15), dit qu'il n'a pu juger de fa grandeur qu'à la vue, & qu'elle lui a paru d'environ quatre lieues de long. Elle est, dit-il, extrêmement platte & baffe, excepté vers fon milieu, qui paroît un peu plus élevé que fes bords: il y a des arbres & des mangles en quantité. paroît pas que la mer monte affez haut pour la couvrir entiérement, quoique la plus grande partie demeure alors fous l'eau: c'eft ce qui la fait nommer par les Espagnols ANEGADA, OU L'ILE NOYÉE. Elle eft environnée de hauts fonds, fur lesquels il s'eft perdu bien des navires, fur-tout quand la mer eft agitée, & que par conféquent le tangage eft plus grand. On prétend, continue cet auteur, qu'un Gallion Espagnol s'y eft perdu autrefois, & qu'une grande partie du tréfor, c'est-à-dire de l'or & de l'argent dont il étoit chargé, fut caché en terre dans cette ifle, où l'on dit qu'il eft encore aujourd'hui, parce que ceux qui l'avoient caché, étant péris fur mer, ceux qui refterent n'avoient pas une connoiffance affez diftincte du lieu où il avoit été caché, pour le venir chercher & le trouver. Cet argent caché a fait perdre bien du temps à des habitans des Ifles Françoises & aux Flibuftiers, & l'auteur en a connu qui ont paffé des quatre & cinq mois à fouiller & à fonder la terre. On dit qu'on a trouvé quelque chofe; mais on n'a pas encore découvert le grand tréfor.

ANEGRAL, Anagrata, monaftere de France dans les monts de Vosge, en Franche-Comté du côté de la Lorraine, à quelques lieues de Luxeuil, de l'abbaye duquel ce prieuré dépend à préfent. (a) S. Colomban ayant paffé d'Irlande en Angleterre & delà en France, fe retira en Bourgogne avec douze religieux de Bencor qu'il avoit amenés avec lui. Lorfqu'il entra dans cette province ( vers l'an 586), elle étoit fous la domination de Gontran, prince très-vertueux, qui lui permit & même le pria de s'y établir.... L'amour de la folitude le porta à fe retirer dans les déferts de Vosge, avec ceux qui l'accompagnoient. Il s'arrêta d'abord dans un lieu nommé Anegrai.... Comme le pays étoit ftérile & manquoit de toutes fortes de commodités, ils y fouffrirent beaucoup, &, pendant neuf jours, ils furent réduits à ne manger que des herbes & des écorces d'arbres; mais Dieu fit connoître leur befoin à Caramtoc, abbé du monaftere de Salices, qui, après avoir été averti en fonge, les fit chercher, & leur envoya des vivres. S. CoTomban ayant enfuite bâti le Monaftere de Lexeuil (b) y transporta fa communauté, l'an 592, & cette derniere abbaye devint chef-lieu de l'ordre monaftique en France, jufqu'à ce qu'on y eût introduit la regle de faint Benoît. (a) Abrégé de l'hiftoire de l'ordre de faint Benoît l. 3, C. 12. (b) Baillet, vie des Saints le 11 Novembre. ANEIANUM, ville d'Italie, felon Antonin, Itiner. Simler croit que c'est Monte-Agnano, entre Padouë & Modène.

*

ANELON, riviére près de Colophone. Ce nom fe trouve ainfi dans quelques exemplaires de Paufanias. 1.8, c. 29, qui en vante la froideur: mais Sylburge aime mieux lire Αλέντος οι Αλεντος Voyez HALES.

ANEM, felon D. Calmet Dict. de la Bille, ville de la Palestine, dans la tribu d'Iffachar, Paralip. l. 1, c. 6,

v. 73; & Jofué, c. 21, v. 29. Elle est auffi nommée ENGADDIN.

ANEMABO. Voyez ANNAMABO.

ANEMOGRAPHIE, felon Lubin, Merc. géog. p. 274; c'est-à-dre, la fcience ou plutôt la description des vents, ce mot eft compofé de papely, écrire, & d'un aumot grec Aveos qui fignifie VENTUS en Latin : en François LE VENT: en Italien VENTO : en Espagnol VIENTO: en Allemand & Hollandois WIND: en Anglois THE Wind. Il faut établir que les vents font comme les porteurs, ou conducteurs des vaiffeaux voiliers fur la mer, & que l'intelligence de la carte marine, auffi-bien que la navigation, demandent la connoiffance des vents. On leur a donné des noms particuliers, tirés des lieux de leur naiffance. Les quatre principaux vents font appellés du nom des quatre principales parties ou régions du monde d'où ils viennent, qui font le vent d'Orient, le vent d'Occident, le vent du Midi, & le vent du Septentrion. Il eft conftant que tous les vents foufflent en droite ligne, & vers la partie du monde oppofée à celle où ils naiffent, que le vent d'Orient mene à l'Occident, & que le vent du Septentrion porte au Midi. Les anciens établiffoient comme nous ces quatre principaux vents, & ils donnoient à chacun de ces vents, deux autres vents collatéraux.

Le vent d'Orient, auquel ils donnoient le nom de Subfolanus, avoit pour collatéraux du côté du Septentrion, le vent Cacias, du côté du Midi l'Eurus.

Le vent du Midi, qu'ils nommoient Aufter & Notus, avoit à fes côtés vers l'Orient, le vent Euronotus, & vers l'Occident le vent Euroafricus.

Le vent d'Occident, qu'ils appelloient Zephirus, avoit pour voifins vers le Midi, le vent Africus, & vers le Septentrion, le vent Corus.

Le vent du Septentrion avoit auffi fes collatéraux, vers l'Occident le vent Circius, & vers l'Orient, le vent Boreas.

Les géographes des derniers fiécles établiffent les mêmes quatre principaux vents; puis ils en mettent quatre autres en égale diftance entre ces quatre premiers, en forte que la Boëte ou Carte fur laquelle on les marque, que les latins appellent Pixis Nautica, les Italiens Boffola, qui fignifie une boëte, nous en avons formé le nom de BOUSSOLE; en Espagnol BRUXULA Ou Aguja de mar. Cette bouffole eft dite de huit vents, on y ajoute huit autres vents, que l'on entrelaffe entre ces huit premiers, ce qui fait la bouffole de feize vents, & gardant la même méthode, on y en ajoute encore feize autres, qui, joints à ceux-là, font la bouffole de trente-deux : on eft enfin venu jusques à ajouter à ces vents-ci trente-deux autres qui font la plus grande bouffole de soixante-quatre vents.

J'ai obfervé étant en haute mer fur la Méditerranée, dit l'auteur cité ci-deffus, que notre pilote, fort habile, ne fe fervoit que de la bouffole des huit premiers vents. Voici la méthode que l'on garde dans l'imposition de leurs noms.

Le vent qui eft entre deux principaux, porte leurs deux noms, en telle forte que les vents du Midi & du Septentrion, font mis les premiers en cette maniere. Le vent qui eft entre le Sud & l'Eft, eft appellé le vent du Sud-Est.

Le vent qui eft entre le Sud & l'Oueft, eft dit le SudQuest

Le vent qui eft entre le vent du Nord & le vent d'Eft porte le nom de Nord-Eft.

Et le vent qui eft entre le Nord & l'Ouest, a le nom de vent de Nord-Ouest.

Pour la bouffole de feize vents, les noms des huit vents que l'on ajoute, fe forment en ajoutant les noms des quatre premiers à chacun des vents moyens, qui leur font collatéraux.

En telle forte que le vent qui eft entre le Sud & le SudEft, eft appellé Sud-Sud-Eft.

Le vent entre le Sud & le Sud-Ouest, Sud-Sud-Oueft. Le vent entre le Nord & le Nord-Eft, s'appelle NordNord-Eft.

Le vent entre le Nord & le Nord-Oueft, fe nommę Nord Nord-Ouest.

Le vent entte l'Eft & le Sud-Eft, Eft Sud-Est.
Le vent entre l'Eft & le Nord-Eft, Eft Nord-Eft
Tome I. L1 ij

Le vent entre l'Ouest & le Nord-Ouest, Outft-NordOuest.

Pour la bouffole des trente-deux vents, on y ajoute feize quarts de vents, que l'on nomme par les noms des Keize vents, y ajoutant le nom de quart.

Pour la bouffole des foixante-quatre vents, on ajoute à la précédente trente-deux demi-parts de vents, joignant enfemble les noms des deux vents entre lesquels on les place; comme par exemple, le demi-quart de vent que l'on place entre le vent du Sud & le vent quart du Sud, prend le nom de Sud-quart de Sud. Entre le vent quart de Sud & le vent de Sud-Sud Eft, on donne au demi-quart de vent le nom compofé de ces deux, qui eft Quart de Sud Sud-Eft; & fuivant toujours ainfi, vous aurez les foixante-quatre, dont je ne vous confeille pas de vous embarraffer; car la bouffole des huit premiers vents fuffit, parce que plufieurs, tant géographes qu'historiens & que voyageurs, ont coutume de déclarer la fituation d'une place, difant qu'elle eft à un tel vent, c'est-à-dire, vers la région du monde, d'où un tel vent vient. Je ne puis me difpenfer de rapporter les noms de ces vents en différentes langues, quoiqu'une eftampe le feroit mieux. Je ne m'arrêterai pas non plus à une difficulté que j'ai trouvée, en ce que quelques auteurs ne les mettent pas en un même endroit, d'autant que cette diverfité d'opinions n'eft pas à notre fujet de grande conféquence.

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tout temps de Lisbone à Goa, & qu'il faut partir à certains jours & pendant certains vents, après lesquels il ne faut pas espérer d'aller aux Indes orientales, parce que les vents d'Eft occupent le refte du temps toute la campagne, si j'ose ainsi parler, ou toute la plage de ces mers.

Pour ce qui eft de la figure des vents, de Peiresc a prouvé qu'ils avoient leur longueur & leur largeur; qu'il y en a qui fouflent tant de lieues, au bout desquelles vous êtes dans le calme, quoique le vent ne foit point abatu au lieu d'où vous fortez; qu'il y en a de larges, de telle forte que fi vous fortez hors de leurs corps, ou à droite ou à gauche, vous trouverez en ce même moment ou le calme ou un vent contraire, capable de vous faire faire naufrage, ou de vous rapporter au lieu d'où vous venez.

Ces vérités fuppofées, il eft néceffaire pour rendre faciles & affurés les voyages de long cours par mer, d'obferver,ou par la lecture des livres qui en ont traité, ou, fi l'on peut, par fa propre expérience, en quelles faifons regnent tels ou tels vents, & combien ils durent de mois & de jours; en quelle plage de la mer regne un tel vent, à quel degré de longitude ou de latitude il commence, à quel dégré il finit, combien de dégrés il occupe en largeur. Il feroit néceffaire de marquer le plan de chacun des vents fur la carte marine, & d'y graver toutes les obfervations dont je viens de parler: l'entreprise en feroit fott nouvelle & très-difficile, mais non pas impoffible; & elle en feroit plus glorieufe à celui qui la pourroit bien exécuter : on ne fauroit dire combien d'utilités on retireroit de ces cartes; & ce ne feroit plus qu'un jeu de parcourir par mer toute la terre. Voyez aux articles BousSOLE & VENT.

ANEMON ou ANEMO, felon Pline, l. 3, c. 15, nom latin d'une riviere d'Italie,qui paffe au nord de Ravenne, & que l'on nomme aujourd'hui le MONTONE, felon le P. Hardouin. Volaterranus & Léandre difent que c'eft AMONE; & Rubeus, dans fon hiftoire de Ravenne, dit qu'on l'appelle encore RAFANARIO, FANTINO & SANTERNO, & ajoute qu'elle coupe la ville de Faenza. Cela fe réduit presque à deux opinions affez différentes : l'une du P. Hardouin qui veut que l'Anemon de Pline foit le Montone, qui coule préfentement auprès de Ravenne; l'autre de ceux qui veulent que ce foit l'Amone, qui, felon l'hiftorien de Ravenne, l. 1, p. 4 & 8, eft la même que Fantino, Rafanario, & Santerno. Cette derniere opinion a d'autant plus de difficulté, que d'une part cet hiftorien devoit être bien inftruit, & favoir au jufte fi tous ces noms ne fignifient en effet qu'une feule riviere. D'un autre côté, Magin, le géographe le plus exact que nous ayons pour la Topographie de l'Italie, diftingue l'Amone du Santerno: le premier paffe à Faenza, le fecond auprès d'Immola, & il y a le Seno qui coule entre deux. Leurs fources font très-différentes, & quoiqu'ils fe rendent à la mer par une même embouchure, c'est-àdire, qu'ils fe perdent tous les deux dans le bras du Pô qui fe détache à Ferrare pour couler au midi du Val de Commachio, ils ne laiffent pas d'être auffi différens l'un de l'autre, que le font le Necre & le Mein qui arrivent ensemble à l'Océan, mêlés avec les eaux du Rhin: mais Rubeus avertit que cette riviere a eu divers cours; tantôt fe jettant dans la Padufa, ou marais formé par le Pô; tantôt dans le Pô; puis rompant fes digues elle s'écoule par une nouvelle route. Le même auteur dérive le nom de Fantino de Faventinus & de Faventia par contraction, à caufe que cette riviere paffe à Faenza.

Plufieurs auteurs difent LE LAMONE, comme fi la lettre L qui commence ce mot, felon eux, n'étoit pas déja un article.

ANEMOLIA ou ANEMORIA, ville de Grèce dans la Phocide, felon Strabon, l. 9, p. 423, qui dit qu'elle fut digne de ce nom par fa fituation, qui l'expofoit jour & nuit aux vents & aux tempêtes. Elle étoit fur les confins de la Phocide & du territoire de Delphes, dans le tems que les Lacédémoniens féparerent ce territoire du refte de la Phocide, & en firent un état particulier. Il y en a, continue ce géographe, qui la nomment ANEMOLIA. Elle a eu depuis le nom d'HYAMPOLIS, à caufe des Hiantes qui furent bannis de la Béotie. Elle eft fort avant dans les terres, affez près des Parapotaniens. Voy. HYAMPOLIS.

C'est apparemment de cette ville que parle Stace dans le plus bel endroit de l'Afrique, qui lui fait avoir la mer fon Poëme de la Thébaïde, l. 7, v. 46.

Vel qui Parnaffon utrumque,

Aut Cirrham tauris Anemoriamque fupinant,
Coryciumque nemus.

Homére dans le fecond livre de l'Iliade, fait mention dans un même vers d'Anemoria & d'ilyampolis, & femble les diftinguer. Voyez HYAMPOLIS.

ANEMOSA, ancien village de l'Arcadie, felon Paufanias, l. 8, c. 35.

ANEMOTICHOS, ville d'Afie, vers la Carie, felon Porphyrogénete, cité par Ortelius.

1. ANĚMURIUM, felon Pline, Z. 5, c. 27, ancienne ville de la Cilicie. Niger dit que fon nom moderne eft STALEMURA. Baudrand, qui la nomme ANEMORA, la met préfentement dans la Caramanie, entre Antioche au couchant & Palapoli au levant. C'eft, dit-il, le fiége d'un Evêque Grec, fuffragant de l'Archevêque de Séleucie. Il y a un ancien château ; mais il ajoute qu'el le eft presque abandonnée, y ayant très peu d'habi

tans.

2. ANEMURIUM PROMONTORIUM, ancien nom d'un cap de l'Afie mineure, fur les frontieres de Cilicie & de Pamphilie, provinces dont il faifoit la féparation. Mela, 7. 4, c. 13.

ANEMUSA, isle de la Mer Méditerranée, dans le voifinage de l'Afrique propre, felon Ptolomée, I.

4, C. 3.

ANER, felon D. Calmet, Dict. de la Bible, ville de la Palestine, dans la tribu de Manaffé. Elle fut donnée en partage aux Lévites de la famille de Caath. Paral. 1. 1, c. 6, v. 70.

ANERITÆ, ancien peuple, dans la Marmarique, vers le nord de cette contrée, felon Ptolomée, 4. 4, c. 5. ANESICA ou AVESICA, ancienne ville de Dalmatie, felon Antonin, Itiner.

ANESY, ANDECY, ou NOTRE-DAME D'ANDEZY, Andefium. Ábbaye de filles en Champagne, au Diocèfe de Châlons fur Marne, au couchant de Vitri, & à une lieue au levant de Baye ou Broyes. Cette abbaye n'étoit autrefois qu'un Prieuré, dépendant de l'abbaye de Molême. Par arrêt du Parlement de Paris, du mois de Juin 1687, les Seigneurs de Baye ont été déclarés fondateurs de cette abbaye; cepandant il paroit par une Charte de Thibault II du nom, dit le Grand, comte de Champagne & de Broyes, de l'an 1131, qu'il fut diftrait de la terre de Eroyes, le fonds & le revenu qui fervirent à fonder & à bâtir cette abbaye. Depuis ce tems, Simon, qui fut Seigneur de Broyes, augmenta cette fondation. L'Arrêt dont on vient de parler, donne lieu de croire que les feigneurs de Baye ont aufli contribué à cette fondation. L'Eglife eft affez grande, & on en a retranché une partie pour fervir de chœur aux religieufes, qui font au nombre de trente à quarante. Le revenu de cette abbaye montoit autrefois à vingt mille livres chaque année; mais il n'eft à préfent que de fept à huit mille livres. Cette abbaye a été depuis quelques tems enrierement rebâtie. * Baugier, mém. hift. de Champ.

c. 2, p. 173.

ANET, château de l'Ile de France, fur la riviere d'Eure, avec un village de même nom, fur les confins de la Normandie. Il a été bâti par le roi Henri II, pour Diane de Poitiers, ducheffe de Valentinois. Il eft grand & d'une belle architecture, & il appartient aujourd'hui à la maifon du Maine. Il est à une demi-lieue au-deffus d'Ivry, à trois lieues de Dreux vers le feptentrion, & à quatre lieues de Paris vers le couchant. * Baudrand, édit. 1705.

ANÉTUSSA, ancienne ville de la Lybie, felon Etienne le géographe.

ANFA ou ANAFE, ville d'Afrique, capitale autrefois de la province de Tremecen, dans le royaume de Fez entre Rabat & Azamor, fur la côte de l'Océan, à vingtdeux lieues du grand Atlas, à vingt d'Amazor, & à treize de Rabat. Cette ville étoit fort peuplée. Quelques-uns attribuent fa fondation aux Romains, d'autres la prennent pour une des villes Libiphéniciennes, que bâtit Hannon par l'ordre du fénat de Carthage: elle eft dans

d'un côté, & de l'autre de grandes plaines où font nourris beaucoup de troupeaux. Il y a grande apparence qu'autrefois elle étoit bien bâtie & bien policée à caufe du commerce des Européens. Elle avoit un petit port où abordoient les marchands étrangers; auffi fut-elle la feule place qu'on rebâtit dans cette province, après qu'elle eut été généralement détruite. Mais fa commodité caufa une feconde fois fon malheur. Les habitans ayant équipé des fuftes, coururent les côtes des chrétiens, & ils y firent. de fi grands ravages, qu'Alfonfe, roi de Portugal, y envoya fon Frere D. Fernand en 1468, avec dix mille foldats, quila brûlerent & la démolirent fans aucun obstacle, les habitans l'ayant abandonnée, dès qu'ils eurent apperçu l'armée navale. On voit encore les ruines de fes murs qui étoient fort bons, & quelques reftes des temples. Le roi de Portugal y voulut faire bâtir une fortereffe en 1515, & une autre dans la riviere de Mamore; mais dans le tems qu'on élevoit celle-ci, le roi de Fez y accourut & en chafla les chrétiens. Ptolomée ne fait aucune mention de cette villle, qu'il peut n'avoir pas connue. * Corn. Dict. Marmol. t. 2, 1.4, c. 2.

ANFILOCA, Amphilochia & Argos Amphilochium, petite ville de la Turquie, en Grèce, & dans la province du Despotat vince du Despotat, à vingt milles au levant d'Ambrakia & du golfe de l'Arta: elle a été fort maltraitée pendant la guerre des Turcs avec les Vénitiens vers la fin du fiécle pallé. Baudr. éd. 1705.

*

ANGAD ou ANGUED, province d'Afrique, ou plutôt défert du royaume d'Alger, qui occupe la partie occidentale de la province de Trémecen ou Telenfin. C'est une grande campagne fi fterile, qu'on n'y trouve ni arbre ni eau, principalement fur la route de Trémecen à Fez. Elle a vingt-huit lieues de long fur dix-huit de large, & nourrit grand nombre de fauvagins. Il y a quantité d'Arabes vagabonds, qui ne font autre chofe que voler fur les grands chemins : ce qui oblige les paffans de payer un certain droit au premier chef de communauté qu'ils rencontrent. Il leur donne un petit étendart au bout d'une lance pour les empêcher d'être volés par tout fon détroit; la même chofe s'obferve quand ils arrivent à un autre, & ils paffent ainfi fans aucun danger. Les rois de Trémecen, pour tenir ces chemins libres, ont accoutumé de payer certains Arabes, qui font qu'on y peut aller fans crainte pendant tout l'été, mais pendant l'hiver, que ces Arabes font obligés de mener leurs troupeaux en Numidie, & d'aller recueillir des dattes au Zahara, les autres qui vivent dans le défert, courent partout comme ils veulent; ainfi il eft extrêmement dangereux en ce tems-là de paffer cette campagne. La riviere de Muluye qui traverfe ce défert, a toujours fur fes bords trois ligues d'Arabes fort puiffans, qui, par de vieilles inimitiés, fe font une guerre continuelle. Ces Arabes font ceux qu'on appelle Vied Tapha, Vled Harrax & Vied Mancor. Ils errent en liberté fans reconnoître perfonne, ni payer aucun tribut. Il y a fur les bords de cette même riviere beaucoup de lions qui dévorent & les hommes & les bêtes. On y recueille fort peu de bled. Les Arabes vivent de dattes, de lait & de chair la plus grande partie de l'année, parce qu'ils ont quantité de chameaux & de bétail. Ils moiffonnent auffi de l'orge. Les villes principales de cette province font Guagida, Tenzegzet & Zezil.

1. ANGE, lieu de la Palestine. Cédrene cité par Ortelius, dit qu'Abraham venant de Sichem éleva un autel entre Bethel & Anga.

2. ANGE. Voyez ANGÉ 2.

ANGAM, ifle de la Mer des Indes, à trois lieues d'Ormus. Voici ce qu'en dit Corneille après Davity: elle eft proche de Quixome, & fert de fure retraite à plufieurs grands navires. Cette ifle étoit extrèmement fertile & produifoit le froment, l'orge, les fruits & l'herbe en abondance, quand elle étoit mieux peuplée qu'elle n'eft préfentement. Les Arabes Nihhelus l'ont rendue presque déferte par la faute des gouverneurs d'Ormus.

ANGAMALE, ville & royaume d'Afie, dans la presqu'ifle deçà le Gange, fur la côte de Malabar, fur une montagne près de la riviere Aicotta. Elle fut érigée en évêché fuffragant de l'archevêché de Goa par le Pape Paul V, en 1609, parce qu'il y a aux environs & au-dedans de la ville quantité de Chrétiens de S. Thomas,

d'où vient qu'on l'appelle auffi quelquefois l'évêché de S. Thomé & de Cranganor, à caufe qu'il eft proche de Cranganor, dont Angamale n'eft éloignée que de dix lieues & de quinze de Cochin à l'orient. Latit. 10 d. 30'. Le P. Philippe de la Sainte Trinité quia fervi de guide à Baudrand l'a jetté dans plufieurs méprifes. . Angamale avoit une fucceffion d'évêques, schismatiques à la vérité, dans le tems que les Portugais s'établirent dans le Malabar, c'eft-à-dire, avant le pontifitat de Paul V. 2. Cet évêché eft auffi nommé l'évêché de Cranganor, non pas à caufe du voifinage des deux villes, mais à caufe que le patriarche Menezes, que les Proteftans accufent d'avoir détruit les archives de l'églife d'Angamale, en ôta le fiége épiscopal, & le transféra à Cranganor l'an 1605, quatre ans avant que Paul V érigeât un évêché à Angamale. Ce fiége perdit fous les Portugais la primatie des Indes qu'il poffédoit avant que d'être fubordonné à la métropole de Goa. Mais comme les Portugais ont perdu les places qu'ils avoient aux environs, les Chrétiens de S. Thomas qui n'avoient pas quitté de bon cœur les erreurs dont ils étoient infectés, n'ont pas eu de peine à les reprendre, & à rendre inutiles tous les travaux que le patriarche Menezès avoit employés pour leur converfion. De la Croze, dans fon hiftoire du chriftianisme des Indes, n'a presque point d'autre but que de chercher de la conformité entre fes fentimens, & les erreurs dont le patriarche à qui il ne rend pas justice, tâchoit de les faire revenir.

ANGARA, riviere de l'empire Ruffien, dans la Moscovie. Cette riviere a fa fource dans le lac Baikal, &, prenant fon cours vers le nord, elle arrofe les villes d'Irkutskoy, Ilinskoy, Balaganskoy, Prackoy, Karapokans koy, puis, tournant droit à l'oueft, elle va fe rendre dans la riviere de Jeniscea, au-deffus de Jeniferskoy, ou Jeniscea. Voyage de Lebrun, p. 116.

ANGARIS, montagne de la Palestine felon Pline, l. 5, c. 13. Quelques auteurs ont fauffement conjecturé que ce mot eft GARISIM ou GARISAM, qui étoit affez loin delà.

ANGARUS, ville marchande de la Bithinie, auprès d'Helenope. Socrate en fait mention dans fon hiftoire eccléfiaftique au rapport d'Ortelius qui cite le huitiéme livre de cet auteur qui, certainement de l'aveu même de Socrate, n'en a compofé que fept. Ainfi il y a faute dans la citation.

ANGASMAYO, riviere de l'Amérique méridionale. Elle traverse la contrée de los Paftos; & ce qui l'a rendue célébre, c'eft qu'elle bornoit anciennement du côté du nord le royaume du Perou comme le fleuve Maulé, qui eft en la province de Chili, le confinoit vers le midi, tant que l'empire des Yncas a duré. * Corn. Dict. De Laet, Ind. Occid. 1. 9, c. 16.

ANGAZEZIA, ANCASIE, ifle d'Afrique, entre la côte Zanguebar au couchant, & l'ifle de Madagascar au levant. C'eft une des ifles comprifes fous le nom générale de Comorre, & la plus grande de ce petit Archipel, à cinq lieues de l'ifle de Moali. Le côté méridional eft fort élevé pardeffus l'eau ; cette ifle, qui eft fous le gouvernement de dix feigneurs différens, eft habitée par des Maures qui trafiquent en divers lieux de la terre ferme, & aux ifles fituées vers l'orient. Ce trafic confifte en fruits & en bétail, qu'ils échangent pour des callicoos & pour d'autres especes de toile, & d'étoffe de code toile, & d'étoffe de coton, dont ils font leurs vêtements. Le pain de ces infulaires eft fait de farine de noix de coco, cuite au four avec du miel. Ils ont pour boiffon du vin de palmier, & le fuc ou le lait des noix de coco. Ils ne laiffent jamais voir leurs femmes à des étrangers fans la permiffion du Sultan. Il y en a parmi eux qui favent parler arabe, & écrire en cette langue; & quelques-uns en portugais, qu'ils apprennent à Mozanbique, où ils vont avec leurs barques qui font de trente ou quarante * Corneille, dict. De la Croix, relation de 1'Afr. t. 4.

tonneaux.

1. ANGE, village des anciens Sachalites dans l'Arabie heureufe, felon Prolomée, l. 6, c. 7.

2. ANGÉ ( ou ANGA) felon D. Calmet, Dict. de la Bible, montagne dont il eft parlé dans le texte latin de Judith, c. 11, v. 11; car il n'en est pas fait mention dans le grec. Le texte dit que cette montagne eft à la gauche de la Cilicie. D. Calmet croit que c'eft le mont

Argée, fitué à la gauche au nord de la Cilicie. C'est la plus haute montagne de ces quartiers. Strabon assure qu'elle eft toujours couverte de neige. Voyez ARGOS I.

ANGEÆ, ville de Theffalie, felon Tite - Live, l. 32, c. 13. Son commentateur Donjat juge qu'elle étoit dans la Theffaliotide entre le Pinde & l'Apidan.

ANGELA & ANGELE. Spon dans fes voyages, t. 2, pag. 100 & 302, écrit ANGELI felon la prononciation des grecs modernes. Il dit que c'eft un village de l'Attique dans la tribu Pandionide, & il s'appelle préfentement ANGELOKIPOUS, & par corruption AMBELOKIPOUS comme fi l'on difoit le jardin des vignes. Ce favant voyageur ajoute que ceux qui étoient de ce peuple fe nomment ANGELEIS. Hefiche fait mention d'un peuple Attique qu'il nomme ANGELA, Ay. Spon dit que c'eft le même que celui dont il s'agit dans cet article.

ANGELBERG, ou ENGELBERG, monastère de Suiffe, dans le canton d'Underval, au plus haut d'une vallée qui va aboutir aux confins du canton d'Ury. Il fut bâti du tems de l'Empereur Henri IV, par Conrad-Seldenburen, chevalier du pays de Zurich, qui, l'an 1125, obtint de cet empereur, qui étoit à Strasbourg, qu'il prendroit fous la protection de l'empire ce monaftère, dont l'empereur Frédéric II confirma les priviléges.

ANGELE, ville, d'Afrique dans le défert de Barca. Elle eft près de la Libye, & l'on croit qu'elle a confervé ce nom des anciens ANGELIENS.

Corneille de qui eft cet article, ne dit point de qui il l'apris, ni quel des anciens a parlé des Angéliens. Ce n'est ni Strabon, ni Pline, ni Ptolomée, ni aucun de ceux que je connois. Je fuis fort trompé fi cet article d'Angele n'est pas venu de quelque faute de copiste ou d'imprimeur qui aura mis quelque part ANGELA pour AUGFLA, & en ce cas, ce lieu répond au pays qu'habitoient les AUGILA de Ptolomée, 1. 46. S.

1. ANGELES (los) c'est-à-dire, LES ANGES, Province de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne. Ce nom n'eft plus guères en ufage, & l'on fe fert plus communément du mot de TLASCALA, qui eft auffi le nom d'une place affez considérable. Voyez TLASCALA. Baudrand met dans cette même province de los Angeles celle de GUASTECA, qu'il nomme GUASTACAN. Cette derniere eft une province à part, que l'on appelle plus communément la province de PANUCO. Voyez ce

mot.

2. ANGELES (los), ou LA PUEBLA. De l'Ifle écrit LA POUEBLE; le vrai nom eft LA PUEBLA DE LOS ANGELES c'eft-à-dire la Bourgade des Anges. Les François difent la ville des Anges, en latin Angelopolis, bourgade dans fon origine, & enfuite ville de l'Amérique feptentrionale, dans la nouvelle Espagne, où elle eft capitale de la province de los Angeles, felon Gage, Voyages, 1 part. c. 12, p. 106. Elle eft fituée dans une agréable vallée, éloignée d'environ dix lieues d'une fort haute montagne, qui eft toujours couverte de neiges. Elle est à environ 20 lieues de Mexico, & fut bâtie en 1530, par le commandement de D. Antoine de Mendoça, viceroi du Mexique, du confentement de Sébastien Ramirez, évêque, qui avoit été auparavant président à S. Domingo, & exerçoit cette année-là la charge de président de la chancellerie de Mexique, au lieu de Nunez de Gusman, qui s'étoit fort mal gouverné avec les Espagnols & les Indiens, ayant pour adjoints ces quatre juges ou confeillers, le licentié Jean de Salmeron, Gasco Quiroga, François Ceynos & Alonfe Maldonado. Ces juges gouvernerent beaucoup mieux le pays que n'avoit fait auparavant Nunez de Gusman, & entre les autres chofes remarquables qu'ils firent, ils peuplerent cette ville, & mirent en liberté les Indiens qui y demeuroient auparavent, & qui l'avoient abandonnée à caufe du mauvais traitement qu'ils recevoient ; & s'en étoient allés demeurer les uns à Xalixco, & les autres à Honduras, à Guatimala & en d'autres endroits où il y avoit guerre entre les Espagnols & les Indiens, Cette ville étoit ci-devant appellée par les Indiens CUETLAXCOAPAN, c'est-à-dire, couleuvre dans l'eau, parce qu'il y a deux fontaines, l'une dont l'eau eft mauvaise & l'autre qui eft bonne à boire. Elle eft à préfent le fiége d'un Evêque, dont le revenu depuis qu'on a retranché Xalapa de la Vera-Cruz, vaut encore plus de vingt mille ducats par an. L'air y eft si

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bon que le nombre des habitans s'augmentoit encore tous les jours, lorsque l'auteur cité écrivoit. Il dit qu'il y venoit des habitans de divers endroits: il en faifoit alors monter le nombre à dix mille. Ce qui la fait renommer, fe font, dit-il, les draps qu'on y fait, que l'on transporte dans divers pays, & qui paffent pour être auffi bons que ceux de Segovie, d'où on en transporte bien moins en Amérique, depuis l'établiffement de cette fabrique. Les chapeaux que l'on y fait font les meilleurs de toute la province. Il y a auffi une verrerie, l'unique qu'il y ait dans ce pays. Ce qui l'enrichit le plus eft la monnoye, où l'on fabrique la moitié de l'argent qui vient des mines de Zacatecas, ce qui la rend comme une feconde Mexico. Au dehors de la ville il y a beaucoup de jardins qui fourniffent les marchés d'herbes & de falades. Le térritoire abonde en froment; il y a quantité de fermes où l'on cultive le fucre. Les dominicains en ont une fi grande, qu'on y entretenoit alors plus de deux cens négres hommes & femmes, fans compter les enfans. Il y a dans cette ville des monaftères de dominicains, de cordeliers, d'augustins, de la merci, de carmes déchauffés, de jefuites, & quatre couvents de religieufes. Long. 277 dég. 30', latit. 19 dég. 40'.

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ANGER ou ANGERIS, nom latin de l'INDRE, riviere de France, qui arrofe le Berri & la Touraine.

ANGERA, montagne d'Afrique au royaume de Fez, dans la province de Habad, à huit milles du petit Cafar. Elle a trois milles de longueur & un mille de largeur Dapper, Afrique, p. 154.

*

ANGERAP, riviére du Royaume de Pruffe, où elle a fa fource dans un grand Lac, puis, ferpentant vers l'Orient, elle femble aller au devant du Goldap, avec lequel, coulant vers le nord, elle fe joint au Pregel à Georgenbourg * Cartes de Sanfon. Zeiler. Pruff. Topog. p. 9.

ANGERBOURG, ville du royaume de Prusse, dans la contrée nommée en latin Bartonia, & en allemand Bartenland, fur la riviere d'Angerap, affez près du lac d'où elle fort. Cette ville eft petite, & a un château bâti en 1312. On pêche en ce lieu beaucoup d'anguilles. Zeyler, Pruff. Topog. p. 9.

*

ANGERI; c'eft ainfi que l'on appelloit autrefois en francois la ville de S. JEAN D'ANGELI. Ce dernier nom s'eft formé de l'ancien par corruption.

ANGERIACUM, nom latin de la même ville. Voyez

ANGELI.

ANGERMANIE, en françois.

1. ANGERMANLAND, en Suédois & en Allemand) felon Baudrand édit. 1705. Province du royaume de Suéde, & l'une de celles qu'on appelle Nordelles, à caufe qu'elle s'étend fort vers le nord. Elle a pour limites au Septentrion la Bothnie & la Laponie, à l'orient le Golfe de Bothnie, au midi le Medelpal, & à l'occident le Jemptland & une petite partie de la Norwége: fa longueur eft d'environ vingt milles de Suéde, & fa largeur de presque autant. La riviere d'Angerman-Flôdt la traverfe; mais elle eft remplie de montagnes, de rochers & de forêts, de forte qu'il y a peu de villages, & la feule petite ville de Hernofand. On y voit aufli la haute montagne de Skul avec la forêt de même nom, felon Michel Vexion dans fa description de la Suéde.

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ANGELI, ou plutôt S. JEAN D'ANGELI, ville de France en Saintonge: Angeriacum. Saint Jean d'Angeli, felon Longuerue, descript. de la France, part. 1, p. 160, ne cédoit autrefois à aucune ville de la Saintonge, étant fort peuplée, très-bien fortifiée, lorsque les Réformés en étoient maîtres, & qu'ils la tenoient pour une de leurs principales places de sûreté : ils y établirent même pendant les guerres civiles une cour de justice où l'on terminoit fans appel les caufes civiles & criminelles des lieux dont ils s'étoient emparés. Saint Jean d'Angeli s'appelle en françois ANGERI, corrompu en Angeli. Ce lieu étoit déja connu fous le regne de Louis le Débonnaire, au commencement du IX fiécle, lorsque Pepin roi d'Aquitaine, fils de cet empereur, fonda, par l'ordre de fon pere, un monaftère dédié 2. ANGERMANLAND-LAPMARCK, Angermaà faint Jean Baptifte. Les Normands ayant ruiné nia Laponica c'est l'une des fix parties de la Lapopendant leur ravage ce monaftère, il fut rétabli nie fuédoife & la plus méridionale, entre l'Angerdans le dixiéme fiècle, l'an 942, par les comtes Rotmanland qui y confine du côté du midi, ainsi que le gnaire & Ebbon, en la fixième année du regne de Jemptland & l'Uma Lapmarck du côté du feptentrion, Louis d'Outremer, comme on le voit par les lettres- Elle eft ainfi nommée de la province d'Angermanland patentes de ce roi. Enfuite l'an 1025, la tête d'un faint qui lui eft frontiere, & elle n'a fous elle que le canton, ayant été trouvée dans ce monaftère, par l'abbé Hal- ou Biar d'Aofalha. * Baudrand, édit. 1705. duin, il perfuada à Guillaume le grand, duc d'Aquiraine, que c'étoit la tête du précurfeur de Jefus-Chrift, dont néanmoins plufieurs doutoient, & apportoient de fortes raifons contre la prétention de cet abbé, ainfi que nous l'apprenons d'Aimar, dans fa chronique d'Angoulême: il ajoute que le duc, étant convaincu de la vérité de cette rélique, fit venir à S. Jean d'Angeli Robert, roi de France, & Conftance fa femme, le roi de Navarre le comte de Champagne & plufieurs autres princes & grands feigneurs, fesquels honorerent tous la tête du précurfeur, & lui firent des préfens magnifiques. Depuis ce tems, on a toujours révéré à S. Jean d'Angeli la tête de S. Jean-Baptifte, que l'on prétend avoir à Amiens & dans d'autres

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ANGERMANN-FLODT, Angermannus,

riviere

de Suéde dans la province d'Angermanland. Elle a fa
fource dans le Daare-Field, montagnes de Norwége,
fur les confins du Jempter-land, d'où, prenant fa fource
vers le levant par la partie méridionale de l'Angerman-
land, elle fe jette dans le Golphe de Bothnie. Baudrand
éd. 1765.

1. ANGERMUND, petite ville de Pologne, dans le
duché de Courlande, fur la côte de la Mer Baltique, &
à deux milles Polonois de Windaw vers le feptentrion.
Baudr. édit. 1705.

2. ANGERMUND, ou NEUW ANGERMUND, petite ville d'Allemagne, dans l'électorat de Brandebourg

S. Jean a échappé aux pro Cette même tête de & dans la province d'Uckermarck, fur la frontiere

S. Jean a échappé aux proteftans, qui ont été fi long tems maîtres abfolus de la ville & du monaftère de S. Jean; eux, dis-je, qui ont ailleurs brûlé tant de reliques, & fondu tant de reliquaires & de chaffes. Cette ville ayant été affiégée & prife par Louis XIII, Fan 1621, il en fit ruiner les fortifications, & la réduifit en une bourgade, pour la punir de fon opiniâtre rebellion. Voyez divers articles de lieux nommes S.

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de la moyenne Marche, & fur la riviere de Welfe
à onze lieues de Stetin du côté du midi. Baudrand
éd. 1705.

Ce nom fignifie que chacune de ces villes eft à l'em-
bouchure d'une riviere nommée ANGER.

ANGERS, ville de France dans la province d'Anjou dont elle eft la capitale. Augufte en fut le fondateur, & lui donna le nom de fon pere adoptif: Juliomagus. Childéric roi des Francs, s'empara de cette ville. Dans le IX fiécle elle étoit la place d'armes contre les Normands & les Bretons rebelles. Robert le Fort, tige de la race Carlovingienne, la poffédoit: il y fut tué en combattant contre les barbares. Son fils, Hugues le Grand, pofféda l'Anjou après lui, inveftit Fouques dit le Rouge, de la partie qui eft au-dela de la riviere du Maine. Hugues Caper, leur descendant, donna par la fuite tout l'Anjou à Geofroi-Grife-Gouelle, petit-fils de Hugues le Rouge; lequel ayant foutenu avec vigueur le parti de Hugues Capet, obtint pour lui & pour fa poftérité la charge de grand fénéchal de France. Cette famille étant éteinte en la perfonne de Geofroi III, le comté d'Anjou paffa à

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