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ques de fain

Anne apportées de France, & en 1510, me du duc, & fille de Cafimir, roi de PoloBarbe t préfent à l'églife d'un doigt de cette fainte. En 304 Annaberg fut réduite en cendres par des incendiaires, qui furent depuis brûlés à Prague. Ôn la rétablit avec le tems. Il y avoit anciennement un couvent & une chapelle pour les gens des mines. Le changement de religion arrivé dans ce lieu en 1527, fous le duc Henri, frere du duc George, en abolit l'ufage. * (2) Baudrand. (b) Zeyler, Topog. Saxon. fuper p. 23.

Laurent Peccenftein (Theat. Saxon. part. 3, fel. 34) dit qu'auprès de cette ville, il y a un bain d'eaux chaudes que Sophie, électrice douairiere de Saxe, orna de beaux édifices, que plufieurs infirmes y ont recouvré leur fanté, & qu'à caufe de cela on l'appelle le BAIN DE SOPHIE. D'autres le nomment le BAIN DU S. HOMME JOB; & difent qu'il eft au village de Wiefe, à un mille de S. Annaberg; que fa fource qui eft dans le fond d'une affez belle prairie, nommée Die Rofen-aw, c'est-à-dire la prairie des rofes, au pied de la montagne, vers le midi, fut revêtu d'un baffin & d'une maifon de bains, l'an 1501, par Jean Frédéric de Geyer, qui étoit feigneur de ce village de Wiefe. Ils ajoutent qu'auprès du bain il y avoit une chapelle où étoit une image de Job, d'où eft venu le nom. Il est aifé d'accorder ces deux fcntimens, en difant que ce nom eft l'ancien, & que l'électrice dont on a parlé, fut caufe qu'on en donna un nouveau. Quoi que cette eau foit chaude, il faut cependant la chauffer pour le bain. Le docteur Jean Goebel en publia la description & les vertus en 1576.

ANNACIOUS, (les) felon Baudrand, éd. 1705. Peuples de l'Amérique méridionale, au Brefil, vers la capitainie de Porto Seguro, mais plus avant dans les terres. M's. Sanfon dans leurs cartes de l'Amérique, mettent les ANNACIUGI vers les fources de la riviere de S. François, à laquelle ils donnent un cours bien différent de celui qu'elle a dans celle de de l'ifle.

ANNACTORIA. Voyez ANACTORIUM. ANNAMABO, ou ANEMABO, village d'Afrique, en Guinée, dans la côte d'Or. Ce village d'Annamabo, felon Bosman, voyage de Guinée, l. 4, p. 63, peut paffer pour le plus puiffant de toute la côte: il a autant de gens de guerre que les royaumes de Saboe & de Commany, & encore ne fait-il pas la 5 partie de Fantin. Proche de ce village, les Anglois ont un petit fort affez bien bâti, II y a toujours en rade un bon nombre de leurs vaiffeaux qui y font un commerce d'or & d'esclaves. Selon Dapper, Afrique, p. 285, il eft à une petite lieue au couchant de Cormentin, & à deux lieues au levant de Mouré. Il y a deux quartiers dont l'un eft habité par des pêcheurs de la mine, & l'autre par des Négres de Fan tin, qui font le même métier. L'entrée & la fortie du Port eft aifée & fûre, & presque autfi bonne qu'à la mine. Dapper fe trompe, lorsqu'il donne le fort d'Anemabo aux Hollandois; ce font les Anglois qui le pos

fedent.

ANNAN. Le P. Alexandre de Rhodes, dans fes voyages, regarde ce mot comme le nom commun à toute la partie de l'Inde delà le Gange, où font les royaumes de Cochinchine & du Tunquin, & qui s'étend du nord au fud entre la Chine, la mer & le royaume de Siam.* Bau

drand.

ANNANA. Egefippe, l. 1, nomme ainfi un village où les troupes d'Antiochus, furnommé Denis, fe réfugierent après l'avoir perdu. Jofeph, de Bell. l. 1, c. 4, nomme ce même lieu Cana. Kava.Ortelius croit que c'eft l'ANNA d'Etienne. Voyez ANNA I.

1. ANNAND, riviere de l'Ecoffe méridionale. Elle a fa fource, felon les cartes de Timothée du Pont, dans l'atlas de Blaeu, dans la province de Twedale, d'où,pasfant dans une vallée, nommée, à caufe d'elle, Annandale, elle arrofe la ville nommée auffi Annand; &,après avoir ferpenté du nord au fud, elle fe perd dans la partie feptentrionale du golfe de Solway. Les cartes d'Allard en mettent la fource dans l'Annandale même, aux confins de Twedale & de Clydsdale. Son cours eft de vingt-fept

milles.

2. ANNAND, ou ANNAN, ville d'Ecoffe, dans la province d'Annandale, & fur le bord oriental de la riviere d'Annand, à un mille au-deffous de fon embouchure dans la mer. Il y a un château qui porte le même nom.

Cette ville, qui ( felon l'état préfent de la Grande-Bretagne, t. 2, p. 232,) fouffrit beaucoup dans les guerres du tems d'Edouard VI, n'eft traitée que de bourg par Baudrand, éd. 1705. Longit. 14 dég. 37 min. latit. 54 dég. 57 min.

ANNANDALE, province de l'Ecoffe méridionale, aux deux côtés de la riviere d'Annand, c'est ce que fignifie fon nom, qui (felon l'état préfent de la GrandeBretagne, t. 2, p. 232,) veut dire la vallée d'Annand. Cette Province a plufieurs bois agréables, & des champs très-fertiles de côté & d'autre. Elle donne à préfent le titre de Marquis, comme elle a donné autrefois celui de Comte à la principale branche des Johnstons, desquels le nom eft tiré de la baronie de Jonhfton, leur patrimoine, qui donne le titre de Lord à l'aîné de la famille. C'étoit autrefois le patrimoine des Bruces, feigneurs d'Annandale, dont le roi Robert Bruce étoit descendu. Les principales places de cette province font :

La ville & le château d'Annand
La ville & le château de Lochmaben,
Moffet, remarquable par fes eaux médicinales,
Rivel, où fe fait du fel en faifant bouillir le fable.

ANNAPOLIS, nom que les Anglois ont donné à la ville de Port-Royal, en Acadie, dans l'Amérique, en l'honneur de la reine Anne I. Voyez PORT-ROYAL.

ANNE (ifle de fainte) ifles de l'Amérique Septentrionale, fur la côte du Bréfil. Elles font au nombre de trois; quelques brifans femblent en former une quatriéme : la terre ferme n'en eft éloignée que de trois ou quatre lieues entre le cap Fris & l'ifle de Spiritu Santo.

ANNEBAUT, bourg de France, dans la Normandie. Il eft fitué fur la Rille, à deux lieues de Pontaudemer, entre le bourg de Montfort & l'abbaye de Corneville. Il y a un château accompagné d'un jardin & d'un parc. Les officiers du bailliage du Pontaudemer vont tenir la Jurisdiction à Annebaut, dont la feigneurie & le château appartiennent au duc de Gesvres, par engagement du domaine. On y tient un marché tous les Jeudis, & une foire à la S. Michel. * Corn. dict. Mémoires dreffés fur les lieux, en 1702.

1. ANNECY, Annifiacum, Annecium, Necium, & Anneffienfis civitas, ville capitale du Genevois, dans les états de Savoie, vers le 45 deg. so min. de longit. feptentrionale. Elle eft fituée au pied d'une montagne, à l'extrêmité d'un lac, qui a quatre lieues de longueur, fur environ trois quarts de largeur. Ce lac s'écoule par trois canaux, dont deux traverfent la ville, & le troifiéme enceint fes murs du côté du feptentrion. Ils fe réunissent au deffous de la ville, & forment la riviere du Thiou, qui va fe jetter à un quart de lieue dans la Fier. Annecy eft environnée d'une plaine affez fertile, laquelle eft bornée par des côteaux, & terminée au midi par la montagne, au pied de laquelle eft la ville. Le château fitué fur une éminence, commande la ville, le lac & tous les environs. Cette ville eft la réfidence de l'évêque & du chapitre de Genêve, depuis l'an 1535, fous l'épiscopat de Pierre de la Baume. Ayant été chaffés de cette derniere ville par les prétendus réformés, ils fe retirerent à Annecy, choifirent, pour faire leur office, l'églife des Cordeliers, & la nommerent S. Pierre, du nom de la cathédrale de Genêve. On l'appelle encore l'églife de S. François, parce que les cordeliers y font auffi l'office à leur tour. Elle a été rétablie il y a quelques années, & eft regardée comme un très-beau morceau d'architecture. Outre la cathédrale, il y a deux collégiales; celle de Notre-Dame, dont un des chanoines deffert la paroiffe de S. Maurice; celle du S. Sepulchre. Les barnabites y ont un couvent; ils tenoient autrefois le collége, mais il eft à préfent dirigé par des féculiers. Il y a en outre des jacobins, des cordeliers, des capucins, des lazariftes, qui ont la direction du féminaire; une églife dépendante de l'ordre de Malthe: les pénitens y font l'office. On y trouve en outre une abbaye de bernardines, appellée l'abbaye de Bonlieu, une de fainte Claire, qui y eft venue de Genève : deux couvents de la vifitation de fainte Marie, l'une dans la ville, l'autre hors de la ville; dans le premier eft le corps de S. François de Salles. Outre ces couvens, il y a encore une communauté de bleues céleftes; on y a fondé depuis peu un hôpital. Annecy a un

juge-mage, qui reffortit au fénat de Chambéry. Il y a quatre portes à cette ville, outre celles du château. Elles communiquent à quatre fauxbourgs, dont trois font asfez confidérables; celui du Bœuf, celui du Sépulchre, & celui de la Perriere. Le fauxbourg du Bouf tire fon nom d'un temple des payens qui y adoroient un bœuf.

2. ANNECY LE VIEL, village fitué à une demilieue, & fur un de ces côteaux qui environnent la plaine dans laquelle est la ville dont on vient de parler. On le nomme Annecy le viel, parce qu'il eft précisément dans le même lieu où étoit l'ancienne ville d'Annecy; on y trouve encore plufieurs anciens monumens.

A une lieue, fud-oueft de l'extrêmité du lac dont on a parlé dans l'article précédent, fe trouve la célebre abbaye de Sanué, de l'étroite obfervance de S. Bernard. Les religieux vivent auffi auftérement qu'à Septfonds. A l'oueftd Annecy le viel eft le hameau du Pont de Brogni, qui a donné naiffance au cardinal de ce nom, lequel préfida au concile de Bâle. Mémoires fournis par M. le C. de Grui du Villard, comte de Lyon.

3. LE DIOCÈSE D'ANNECY, eft fort grand, & contient le Fauffigny, le Chablais, le pays de Gex, & une partie du Bugey, car il n'a perdu pour le fpirituel que la ville de Genève, avec un petit nombre de villages à l'entour, & ce qui étoit de fon diocèfe dans le pays de Vaud; mais fes revenus & ceux de fon chapitre font à préfent fort médiocres, & fes évêques ont perdu tous les beaux droits de régale dont ils jouiffoient.* Longuerue, defc. de la France, part. 2, p. 324.

ANNECY a eu fes feigneurs diftingués des comtes du Génevois. Aimon, frere de Guillaume, comte de Genevois, eut la feigneurie d'Annecy, & comme il fut fait évêque de Maurienne, après lui Annecy fut uni au domaine du comte de Genevois. Les derniers ducs de Génevois y ont eu leur réfidence & leur maison.* Longuerue, ibid.

ANNEQUE, fortereffe de l'Indouftan, fur la montagne de Gates. * Voyages de la compagnie holland. t. 4, P. 362.

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ANNESEL, ville d'Afrique, felon Antonin, Itiner. fur la route de la grande Leptis, vers Alexandrie, à trente mille pas d'Auziqua, & à feize mille d'Auzui, felon l'exemplaire du Vatican, d'autres portent dix-huit au lieu de feize. ANNESTUS, ville de l'Arabie heureufe: elle fut dépar Gallus, qn'Augufte avoit envoyé pour fubjuce pays, felon Pline, 4. 6, c. 28, qui dit que cet officier rafa des villes dont les écrivains n'avoient point parlé; fçavoir Egra, ANNESTUS, Esca, &c. Car c'est ainsi qu'on lifoit dans les vieilles éditions; mais le P. Hardouin trouve dans tous les manuscrits Negra, AMNESTRUS, Nesca, &c.

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ANNIBAL, général des Carthaginois; fa marche & les avantages qu'il remporta fur les Romains, & dont il ne fcut pas profiter, le rendirent fi célebre que fon nom a été donné à beaucoup de lieux. Ainfi on trouve dans les auteurs latins plufieurs noms géographiques où le fien entre, & qui méritent d'être expliqués.

ANNIBALIS CASTRA, c'elt-à-dire, LE CAMP D'ANNIBAL. Baudrand croit qne c'eft un port du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure, nommé Li CasTELLI; mais au mot Caftra Annibalis, nous prouvons que ce ne peut être ce lieu.

ANNIBALIS DIODOS, en latin Tranfitus, c'eftà-dire LE PASSAGE D'ANNIBAL. J'en ai parlé au mot ALPES, au cinquieme paffage.* Appianus in Ibericis.

NIBAL,

ANNIBALIS ÎNSULA, c'est-à-dire L'ISLE D'ANPline, 4. 3, c. 5, nomme plufieurs ifles vis-à-vis de Palma, ville fituée dans la partie méridionale de l'ifle Majorque. Ces ifles font Maenaria, ac Triquadra & parva Hannibalis; Triquadra eft ici le nom particulier d'une ifle différente de la petite ifle d'Annibal, & au lieu du mot parva, Florien vouloit que l'on lût patria, comme fi ce héros étoit né en cette ifle, ce qui n'eft fondé sur rien. Préfentement on ne voit rien de pareil autour de Majorque, & le P. Hardouin croit que ces ifles ont été fubmergées.

.

ANNIBALIS PORTUS, c'est à-dire LE PORT D'ANNIBAL. Quelques-uns croyent que c'eft préfentement un village de l'Algarve dans le Portugal, nommé VILLA NOVA DE PORTIMAON près de Lagos; d'autres

difent que c'eft ALBOR, autre village à une demi-lieue de la même ville. Mela, . 3, c. 1, le met dans la Lufitanie, auprès de Lacobriga, ancienne ville, près de Lagos.

ANNIBALIS SCALE, c'est-à-dire, LES ECHELLES d'ANNIBAL, lieu maritime de l'Espagne Tarrago noife, entre Barcelone & Tarragone: on l'appelle préfentement LA COSTA DE GARAF, à fix lieues espagnoles de Barcelone, vers le couchant.

ANNIBALIS SPECULÆ, c'est-à-dire, LES ESCHAUGUETTES D'ANNIBAL, ou des tours de terre élevées fur des montagnes d'Espagne, pour voir de plus loin les mouvemens des Romains fes ennemis. Tite - Live & Pline, 7. 2, c. 71, & l. 35, c. 14, en font mention, & Hirtius de bell. hisp. les défigne fans les nommer. C'est la même chofe que l'on appelloit auffi les TOURS D'ANNIBAL.

ANNIBALIS TUMULUS, c'est-à-dire LE TOMBEAU D'ANNIBAL. Voyez LIBYSSA, ville maritime de Bithynie. ANNIBALIS TURRES, c'eft-à-dire LES TOURS D'ANNIBAL, c'eft la même chofe que SPECULA. Pline en fait mention, l. 2, c. 71.

1. ANNIBI, peuples &montagnes de la Serique, felon Ptolomée, 4. 6, c. 16. Ses interpretes marquent que ces montagnes font préfentement dans la Tartarie.

2. ANNIBI, montagnes & lac que Mercator, & après lui Mrs. Sanfon & autres auteurs, ont mis dans leurs cartes de la Tartarie; mais après les diverfes relations plus exactes qu'on a eues de ce pays, on a retranché ces noms qui font de l'ancienne géographie. En comparant ces cartes, on trouve que ce lac & fes montagnes font entre les Heuves l'Obi & le Jeniscea.

ANNIUM, ville du Péloponnèfe dans l'Elide, felon les anciennes éditions de Strabon, 7. 8. Cafaubon lit, au lieu de ce mot, SAMICUM. Voyez ce mot, & ARENE.

ANNOBON, ifle d'Afrique, fur les côtes de Guinée. quelques-uns difent mal ANABON, ANNABON, & même NOвON. Ce nom fignifie la bonne année, & lui a été donné par les Portugais qui la découvrirent les premiers. Elle eft au 1 dég. so' de latit. fud, à so lieues du continent d'Afrique. Baudrand lui donne dix lieues de circuit; mais les relations des voyages de la compagnie holl. t. 2, p. 508, & fuiv. ne lui en donnent que deux, & ajoutent qu'il y a deux hautes montagnes, qui étant continuellement environnées de nuages, caufent de fréquentes pluies dans l'ifle. Il y a plufieurs vallées fertiles en bananes, patates, oranges, ananas, tamarins, cocos. On y trouve des limons, des citrons, des noix, des figues, du bled de Turquie, du millet en abondance. Les Hollandois y ont eu des oranges, dont une feule pefoit trois livres poids de Hollande. Il y a des bœufs & des vaches, & encore plus de cochons & de boucs; des poules, des pigeons & autre volaille, fur-tout du poisson en abondance. Elle produit beaucoup de coton, & on a obfervé que Dona Louisia de Silva en Portugal, en tiroit jusqu'à 8000 ducats par an. Le gouverneur est Portugais, & a très-peu de blancs avec lui, tous les autres font Mores, qui lui font foumis & fort attachés à la religion catholique. Au côté du fud-eft de l'ifle font deux rochers, dont l'un est très-bas, presqu'à fleur d'eau, & l'autre affez haut & fort étendu. On trouve fur ces rochers une multitude d'oifeaux fi privés, qu'ils fe laiffent prendre avec la main : l'eau eft fi profonde entre ces deux écueils, que les navires y peuvenr paffer. Du même coté de l'ifle, il y a une bonne aiguade dont l'eau coule de la montagne, dans une vallée remplie d'orangers & autres arbres fruitiers; mais ce n'eft qu'avec beaucoup de peine qu'on y en va prendre à caufe des brifans; les Négres y ont fait un retranchement de maçonnerie feche, d'où ils peuvent beaucoup incommoder ceux qui veulent faire descente.

La rade eft du côté du nord-eft, on y peut ancrer fur 7, 10, 13, 16 braffes, fond de fable tout proche de terre, par le travers d'un bourg où eft le retranchement de pierres; quand les habitans ne peuvent empêcher la descente, ils abandonnent leurs maifons, qui font construites de bois & de fable, & fe retirent dans les montagnes. Ils font bien armés; presque tout le revenu de l'ifle confifte en coton. Les Negres le ramaffent, &

après l'avoir nétoyé, ils l'envoient en Portugal. Il y a aufli quelques chats-civettes dans la montagne, mais on n'en tire pas un grand profit. Les habitans font pauvrement vêtus, les femmes ont la tête & le haut de corps à découvert; elles ont feulement un morceau de toile tourné autour d'elles, depuis le deffous des mamelles jusqu'aux genoux.

ANNONAY, felon Baudrand, éd. 1705, ville de France,dans le haut Vivarais, fur les confins du Velay & du Forêt, au bord de la petite riviere de Deume, qui fe rend dans le Rhône à deux lieues plus bas. Elle eft en viron à fept lieues de Valence vers le couchant, & à fept au midi de Vienne en tirant vers Viviers, d'où elle eft à quatorze lieues & dans un fond, au bas d'une côte de montagne. Long. 22, 20, latit. 45, 10. Piganiol de la Force, defc. de la France, t. 4, p. 103, dit qu'elle a titre de marquifat, & qu'elle a paffé de la maifon de Levi-Ventadour, dans celle de Rohan-Soubife. Son nom latin eft Annoneum ou Annoniacum, & vient, felon quelques-uns, de ce que les Romains y avoient de grands magafins de bled.

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ANO, ANOPOSCENOS & ANOTISPHORUS, nom d'une riviere que l'on nomme aufli ANECUs. Elle coule en Sicile, &, après avoir caché fes eaux fous la terre, elle fe perd dans la mer auprès de Syracufe. Ortelius Thefaur. croit que c'est l'ANAPE.

ANOEGATH ou ANYGATH, ville de la Libye intérieure, felon Ptolomée, l. 4, c. 6.

ANOLUS, ville de Lydie, felon Etienne le géographe.

ANONE, felon Baudrand, éd. 1705. Château d'Italie, au duché de Milan. Les François l'appellent NoN & la ROQUE DE NON. Il eft fur le Tanare dans l'Alexandrin, & presque tout enclavé dans le Montferrat qui le borne. Il eft à cinq milles d'Afti au levant, en tirant vers Alexandrie, dont il est à feize milles. Longitude 26, latitude 44, 52. Ce château a été plufieurs fois maltraité dans les dernieres guerres d'Italie. Ptolomée fait mention d'Anonium.

ANONUS FONS, fontaine du Péloponèfe, dans la Laconie, dans le voisinage du mont Taigete, felon Paufanias, l. 3, c. 20

ANOPEA, chemin & montagne de Gréce, dans la Locride, auprès de la ville d'Alpenus, felon Hérodote, l. 7.

ANOPODARI. Voyez ANAPODARI. ANOPOLIS, furnom donné à la ville d'Araden dans l'ifle de Créte, à caufe de fa fituation élevée, felon Etienne le géographe, in voce Apady.

ANOSSI, province de l'ifle de Madagascar, fituée à 25 dég. 18 min. de latit. elle s'étend depuis la province de Manatengha jusqu'à la riviere de Mandrerei, qui eft au 26 dég. On l'appelle autrement CARCANOSSI, OU ANDROBEIZAHA. Elle comprend plufieurs ifles & presqu'ifles qui la bordent. Ce pays eft fort agréable: il eft environné de hautes montagnes, diverfifié par des plaines & des côteaux très-fertiles. Le terroir qui borne cette province feroit bon pour planter des arbres fruitiers, & rapporteroit beaucoup s'il étoit cultivé. Ses principales rivieres font Fanslere, Acondre, Imanhal, Mananbatou, Manghafia, Harangazavac, Fantac & Sama. La plupart fe vont jetter dans celle de Fanshere, & il y a fur toutes beaucoup de bourgs qui appartiennent aux principaux du pays : les plus remarquables font, Fanshere, Imanhal, Cocombes, Andravoude, Ambonnetanahan, Maromamou, Imours, Manambaro, Valtemalame, Marofoutouts & Famanghaa, fans quantité de villages & hameaux qui font dans cette province. Il s'y trouve plufieurs montagnes touffues. A quatre lieues

du fort Dauphin, il y en a une dénuée entierement de feuillages, de même que les collines voifines. Les François y ont fait fouvent creufer, dans l'espérance d'y trouver quelques mines d'or ou d'argent. Ils fe font fur- tout attachés à un endroit d'où fortent fept fources d'eau coulante, qui s'uniflant, forment un ruiffeau où ils découvrirent plufieurs pierres ou maffes, entremêlées d'une terre jaune, argileufe, & d'un grand nombre de petites paillettes blanches & noires, qui reluifoient comme de l'argent. Ils eurent le foin de les broyer & de les faire paffer par la leffive; mais ce qu'ils en féparerent de matiere fe trouva trop léger. Depuis environ trente toifes au-deffus de ces fept fources jusques au fommet de la montagne, l'herbe paroît jaune & flétrie, à caufe du fouffre métallique dont elle reçoit cette couleur. Le fommet eft couvert d'une verdure fraîche & agréable. Les Portugais, à ce qu'on prétend, ont trouvé autrefois de l'or, en creufant au pied de cette montagne, du côté du feptentrion; mais depuis que les grands du pays les en ont chaffés, la place où ils avoient creufé s'eft remplie. * Corneille, dict. Flacourt, hift. de Madagascar, c. 2.

Il y a de deux fortes de peuples dans cette province, des blancs & des noirs. Les premiers font diftingués en trois autres, qui forment comme trois dégrés différens, fous les noms de Rohandrians, d'Anacandrians & d'Ondzats. Les noirs font aufli divifés en quatre fortes, favoir en Voadziris, en Lohavohits, en Ontfoas & en Ondeves. Tous ces peuples n'ont ni temple, ni religion; ils immolent feulement des bêtes en certaines occafions, comme quand ils font malades, ou qu'ils veulent planter leurs ignames ou leur ris, faire quelques affemblées, circoncire leurs enfans, entreprendre la guerre, faire leur entrée dans des maifons nouvellement bâties, ou enterrer leurs parens: ils le font auffi lorsqu'ils ont eu quelque fonge.

Avant que les François euffent pris poffeffion de la province d'Anoffi, elle avoit été gouvernée par les Zaf feramini ou Blancs, fous un prince qu'ils honoroient comme un Dieu : il s'appelloit Andian-Ramach, &, après fa mort, on le nomma Andian-Moroarive: il avoit été chrétien, & baptifé à Goa : il favoit lire & écrire en caractères européens, & parloit bon Portugais; mais fitôt qu'on l'eut ramené en fon pays auprès de fon pere, qui s'appelloit Andian-Thiamban, il quitta le chriftianisme, & embraffa plus qu'aucun les fuperftitions du pays: il fut tué d'un coup de mousquet dans l'attaque du village de Fanshere, qui étoit le lieu de fa réfidence. Vers l'an 1644, les François, voulant fe fortifier fur la pointe méridionale de la province d'Anoffi contre le rivage, bâtirent une fortereffe, à laquelle ils donnerent le nom de Fort-Dauphin, & ils drefferent une colonie, après avoir réduit la plus grande partie de la province fous leur obéiffance.

L'an 1651 le fieur de Flacourt, gouverneur alors de ce pays, fit ravager la contrée de Franshere par quarante François & autant de Négres, armés de rondaches, & de zagaies ou dards. Cette troupe renverfa les huttes de ces barbares, & emmena quantité de vaches & de bœufs; plufieurs habitans du pays conçurent une averfion extraordinaire contre les François, fur ce que le viceroi vendit plufieurs esclaves négres & négreffes à un Hollandois, appellé Vandremefter, gouverneur de l'ifle Maurice. Ce qui les irrita le plus contre les François c'eft qu'il y eut feize filles de la race de Lahavohils qui fe trouverent enveloppées dans le nombre de ces esclaves, dont la plupart moururent de chagrin fur mer, avant que d'arriver à l'ifle Maurice. Ceux qu'on descendit à terre s'enfuirent dans les montagnes, où ils ont vécu en sauvages.

ANOT. Voyez ANNOT I.

ANOUT, petite ifle, dans le Schager-Rack, c'est-àdire, dans cette partie de la Mer de Danemarck, entre la Norwegue au nord, le Jutland au couchant, la Suéde au levant, & l'ifle de Zeeland au midi. Elle gît par les 56 dég. 30' de latitude, & par les 30 dég. 3 de Longitude. Elle eft entourée d'un banc de fable, dont une pointe s'avance à l'eft-nord-eft, & une autre vers le midi: un autre banc de fable, détaché de celui-là, s'avance vers le couchant. Il n'y a aucune habitation remarquable.

ANPADORE ou ARPADORE. Corneille décrit fous ce nom la même riviere de Candie que Baudrand nomme ANAPODARI: il dit que les anciens l'ont nommée CATA RACTUS, & que Ptolomée & Suidas en font mention. On trouve dans Ptolomée Cataractus, riviere dont l'embouchure eft au midi de l'ifle de Créte, & fes interprètes lui donnent pour nom moderne ANAPADORE, & c'eft ainfi que Niger écrit ce mot, fi on s'en rapporte à Ortelius; mais en confultant Niger, in geog. comment. l. 11, P. 346, on y trouve ANAPODARE, & pour augmenter l'embarras, le P. Cornelli, dans fa carte très-détaillée de l'ifle de Candie, nomme cette riviere ZUZURO FIUME. Baudrand dit, dans l'article rapporté ci-deffus, fous le titre ANAPODARI, au-deffous de Dermata. Il devoit dire,

au couchant de Dermato.

1. ANSA, ville de la Gaule Lyonnoife. Ives de Chartres en fait mention dans fes lettres, Epift. 238 & 239. Baudrand dit qu'elle étoit près de la Sône, à quatre lieues de Lyon, vers le nord en tirant du côté de Mâcon; qu'il s'y eft tenu un concile, & qu'elle a été aufli nominée ASSA PAULINI. Le P. Labbe, dans fa géographie des conciles, dit: Anfa, Anse, ville non loin de la Sône, à quatre lieues de Lyon. Il marque quatre conciles différens tenus à Anfa, favoir celui de 1025, fous Jean XIX, dans l'églife de S. Romain; Burchard, archevêque de Lyon, y préfida; on y décida quelques disputes fur les ordinations: celui de 1075, fous Grégoire VII; celui de fous Paschal II: Jean archevêque de Lyon y préfida. Ives de Chartres en parle dans fa vingt-huitieme lettre; & enfin celui de 1198, ou 1299, fous Boniface VIII; Berard de Villard, ( Berardus de Villariis) archevêque de Lyon, y préfida. Ces conciles font nommés Anfanum concilium, au fingulier, ou Anfana concilia, au pluriel. Cette ville fubfifte encore, presque au bord occidental de la Sône; elle eft à quatre lieues nord de Lyon, à une, oueft de Trévoux, à fix de Mâcon. Longit. 22 dég. 20' latit. 45. dég. 55'.

1107,

2. ANSA (1) riviere d'Italie, en latin Alfa: elle coule dans le Frioul, près d'Aquilée, & fe rend un peu audeffous dans le golfe de Venife, entre Grado & Marano, dans les Lagunes, où étoit autrefois le port d'Anfa. * Baudrand, éd. 1705.

3. ANSA, port de mer, dans le golfe Adriatique, au Frioul. Il eft fameux par la défaite du jeune Conftantin, qui y fut tué dans la mêlée par les troupes de l'empereur Conftans fon frere. * Baudrand, éd. 1705. ANSAMUM, ville de la feconde Mocfie, felon le livre des notices de l'empire, fect. 29. ANSANA. Voyez ANSENE.

ANSANCTI VALLES. Voyez ANSANCTUS. 1. ANSE, petit golfe. Voyez ANCE.

2. ANSE, petite ville de France, dans le Lyonnois, proche de la Sône : elle eft petite, mais fort ancienne, ayant été fondée au lieu même où l'empereur Augufte avoit fait un camp, nommé Antium. Longitude 22, 18. latitude 45, 56. On y voit encore des reftes du palais de ce prince, & des murailles de fon camp. Voyez

ANSA I,

ANSEATIQUES, nom que l'on a donné à plufieurs villes qui avoient formé entre elles une fociété pour leur commerce. On a cherché l'origine de ce nom, & comme la plupart de ces villes étoient, ou au bord de la mer, ou fur des rivieres par lesquelles on y pouvoit communiquer, quelques-uns ont crû que ce nom étoit purement allemand, & fignifioit près de la mer ( An'See) mais dans les collections étymologiques de Leibnitz, i part. p. 20, on trouve une étymologie plus naturelle; favoir le mot HANSE, qui, dans l'ancienne langue des Allemands, fignifioit une fociété. Le favant Lambecius dans fon hiftoire d'Hambourg, fe moque de ceux qui ont forgé des étymologies ridicules, telles que Hayn, Hanfee, Sehe, & Anfehe ou Amscheftatte, & fe tient à celle de Hanfe. Voyez Hanse Teutonique au mot

HANSE.

ANSEDONIA, en latin Anfidona & Cofa, ville ruinée d'Italie, en Toscane, dans les Maremmes de Sienne, fur la côte on en voit encore quelques reftes à quatre milles au fud-eft d'Orbitelle, & fur les confins de fétat de l'Eglife. On prétend qu'elle fut ruinée du tems de Charlemagne; mais depuis, elle n'a pas laiffé d'être le chef-lieu d'un comté affez étendu, fous la république

de Sienne, à laquelle l'abbé des trois Fontaines, près de Rome, de qui il dépendoit, l'avoit cédé. * Baudrand, édit. 1705.

ANSENE. Corneille dit que c'eft une petite ville d'Egypte, dont il eft parlé dans Ptolomée; qu'elle eft fituée environ à vingt lieues du Caire, proche du Nil, fur une petite montagne, & que les auteurs latins lui donnent le nom d'Angira.

Comme Corneille ne cite aucun garant de cet article, il m'a été impoflible d'en trouver la fource. Il eft vrai que Dapper, p. 80, dans fa description de l'Afrique, dit que Veneria & Anfene font deux places fort près l'une de l'autre, où il y a fort peu de monde; mais il ne marque ni leur diftance du Caire, ni leur rapport avec l'ancienne géographie. Le nom d'Anfene ne fe trouve en aucune façon dans Ptolomée, à moins qu'on ne veuille dire que c'est l'Avvipos de cet auteur, que fes interpretes rendent par Angyrorum civitas. D'un autre côté, Baudrand place une ville nommée Anfina, fur le bord occidental du Nil, dans le Said: il ajoute qu'on y voyoit encore quelques reftes d'antiquité, felon Abulfeda; mais qu'elle eft réduite en bourgade depuis cent ans. Comme Abulfeda ne traite nulle part des villes d'Egypte dans les ouvrages que nous avons de lui en Europe, je foupçonne Baudrand de s'être trompé, en le citant pour un autre ; ce qui lui arrive affez fouvent. Le géographe de Nubie parle bien d'Anfana, ville fur le Nil, à fix journées de chemin de la ville de Buzir; mais il la met fur le bord oriental du fleuve où étoit aufli l'Ancyrorum civitas de Ptolomée : il ajoute que c'eft une ville ancienne, bien bâtie, avec des jardins & de belles promenades; on y a des fruits & des grains en abondance. C'est cette ville que l'on appelle communément la ville des Mages, & d'où Pharaon fit venir ceux qui devoient disputer contre Moife au jour marqué. INSINE, qui eft l'ancienne ANTINOÉ, eft à une bien plus grande diftance du Caire que dé vingt lieues.

ANSER, nom latin d'une riviere d'Italie, qui coule à Luques, & dont le nom moderne eft SERCHIO. ANSIANACTES, peuples d'Afrique, dans la partie occidentale de l'Ifle de Madagascar, au-dedans des terà trente lieues de la côte, en allant vers l'Ile de Ste. Marie, felon Flacourt, cité par Baudrand; mais ce nom eft écrit Ancianactes dans le livre même de Flacourt, hift. de l'ifle de Madagascar, c. 9, p. 25. J'y trouve que ce peuple eft riche en or & en ris.

res,

ANSIBARII, ancien peuple de la Germanie, felon Tacite, German. Junius, cité par Ortelius, le prend pour ceux qui habitoient le pays où eft préfentement Deventer. Le même Tacite, Annal. l. 13, c, 55, dit qu'étant chaffe par les Cauffes, (Chauci) ils fe faifirent d'un pays que les Romains avoient forcé les Frifons d'abandonner, où ils effuierent des chicanes de la part des Romains, qui ne voulurent pas les laiffer jouir de ce pays qu'ils avoient occupé. Hertius, ( notit. veteris Germ. populor. 2 part. 2 c. 4 §.) croit qu'ils furent nommés indifféremment AMSIVARII, AMPSIVARII OU AMPSICarii, & dérive leur nom d'Amifus, Amfer ou Emfer, qui est l'EMS. Il obferve que Sulpice Alexandre, dans Grégoire de Tours, hift. Franc. l. 2, c. 9, les met au nombre des Francs. Julius Honorius Orator, ou ticus, ( car on leur attribue également la cosmographie, qui porte tantôt le nom de l'un, tantôt le nom de l'autre, ) & Ifidore nomment ce peuple Amfibari & Amfivari. Les deux fyllabes Bari ont été changées ainfi par les Romains, & viennent du mot Bauer, qui répond au mot latin Incola, & fe prend encore pour fignifier un Payfan. Nous difons de même manant, qui, dans sa fignification originale, ne vouloit dire qu'habitant.

ANSICO, royaume d'Afrique, a pour bornes, au levant, felon Pigafet, la riviere d'Umbre, qui fe jette dans le fleuve de Zaire, & le royaume de Wangue; au couchant, le pays des Amboes, voifins de Lovango; au feptentrion, quelques déferts de la Nubie ; & au midi, les provinces de Songo & de Sonde, qui font partie du royaume de Congo. On trouve dans ce pays deux fortes de bois de fandal, du rouge & du blanc. Ce dernier eft celui qu'on eftime davantage. Les habitans le réduifent en poudre, le mêlent avec de l'huile de palme, s'en frottent le corps, & prétendent que cela eft bon pour la fanté. Ils font vigoureux & leftes; le peu de cas qu'ils

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font de la vie, les rend intrépides. Ils font francs & ennemis de la fourberie; mais leur brutalité fait que les Européens n'ofent entrer en commerce avec eux, ils fe nourriffent de chair humaine, & ont des boucheries publiques, où au lieu de bœuf & de mouton, on voit pendre des membres d'hommes. Lorsqu'ils ne peuvent vendre leurs prifonniers de guerre, ils les tuent & les mangent, ou les vendent au boucher. Le pere mange fans horreur la chair de fon fils, & le fils celle de fon pere: les freres & les fœurs fe mangent auffi réciproquement. Ils n'enterrent point leurs morts, & dévorent ceux qui meurent, dès qu'ils ont rendu le dernier foupir. Les gens du commun, hommes & femmes, vont nuds, depuis la ceinture en haut, & ne portent point de fouliers. Ceux qui veulent fe diftinguer, ont des bonnets rouges ou noirs, faits de velours de Portugal, avec de longues robes de foye ou de drap. Les femmes ne font pas mal faites. Ils en prennent tant qu'ils veulent, ne fe mettant pas en peine de nourrir leurs enfans. Il y a des meres fi cruelles, qu'elles les tuent, & les mangent fitôt qu'ils font nés. Ils n'ont ni héritages, ni demeures fixes; ils errent d'un lieu à un autre, à la façon des Ara bes, & ne vivent que de vol & de carnage: leur langage eft auffi barbare qu'eux. Ils fe fervent de fymbos pour leur monnoie. C'eft une espece de coquille que l'on pêche à Lovango, dans le royaume d'Angole, d'où ils les apportent avec du fel, de la foye, des couteaux, des verres, & autres marchandifes, qu'ils échangent pour des esclaves de Nubie, & de leurs pays. Ils ont pour armes de petits arcs extrêmement forts: pour les renforcer & pour les tenir plus fermes, ils les couvrent de peau de ferpent. La corde eft un rejetton d'arbre, femblable aux rofeaux, fouple, mince. & qui ne se rompt jamais. Leurs fleches font courtes, légeres & d'un bois extrêmement dur; ils les tiennent à la main en bandant leur arc, & les lancent fi rapidement, qu'ils en tirent jusqu'à vingt-huit, avant que la premiere foit tombée à terre. Ils font fi adroits qu'ils tuent un oiseau au vol. Ils ont des haches de guerre, dont l'un des dont l'un des bouts eft aigu, & tranchant comme une coignée, & l'autre plat comme un marteau : le manche, qui eft enchaffé au milieu, eft de la moitié plus court que le fer; il eft arrondi par le bout comme une pomme, & garni d'une peau de ferpent. Ils fe couvrent du plat de leur hache comme d'un écu, & remuent cet inftrument avec tant d'agilité qu'ils parent à toutes les fleches de leurs ennemis. Ils ont auffi des poignards enfermés dans des fourreaux de peau de ferpent, & foutenus par des baudriers d'yvoire, de trois doigts de large fur deux d'épais. Leurs baudriers font de bois & garnis de peau. Le foleil qu'ils repréfentent fous la figure d'un homme, & la lune fous celle d'une femme, font leurs divinités fouveraines. Ils adorent outre cela une infinité d'idoles; chacun a la fienne : ils leur font des facrifices lorsqu'ils vont à la guerre, & les confultent dans leurs entreprises dangereufes. Le roi d'Anfico commande à treize royaumes, & paffe pour le plus puiffant prince de toute l'Afrique. On le nomme le gand Macoco; il y a plufieurs Lagos qui demeurent dans les lieux qui lui obéiffent.

ANSIDIANO, bourg de Portugal, entre Coïmbre & Tomar, fur la montagne d'Anfidiado, qu'on nommoit autrefois Tapicus mons, felon Corneille, qui ne cite aucun auteur. Baudrand dit la même chofe, mais il nomme la montagne Tapiaus, & cite Andreas Refendius, & ajoute qu'il en eft parlé dans la vie de S. Martin, prê tre de Soure. Le P. Placide dans fa carte de Portugal, appelle ce lieu ANCIANO. Robert dans fa carte de 1751, n'en fait aucune mention.

ANSIDONA, ville ancienne de Toscane, de laquelle il est fait mention dans l'édit du roi Didier. Elle a confervé fon nom. Voyez ANSEDONIA.

ANSLO, () ASLO, OPSLO & Anfloa civitas, ville de Norwége dans la préfecture d'Aggerhus, 'dont elle eft la principale, vers le 59 deg. 25 m. de latit. & le 27 40 m. de longit. fut bâtie fous Harold, qui étoit contemporain du roi de Dannemarck, furnommé Eftritius, parce qu'il étoit fils de Marguerite, furnommée Eftrita, fille de Suenon II, & fœur de Canut le Grand. Ce prince y faifoit fa réfidence, fi on en croit l'ancienne chronique de Norwége, à l'an 60. Olaus Magnus, (b)voulant prouver que le criftal étoit autrefois bien plus employé qu'il

ANS

ne l'eft préfentement, fait mention du fabre de Haquin, dont la poignée eft de cryftal, & que l'on conferve dans la cathédrale d'Anflo. C'est dans cette ville qu'eft la cour fouveraine de juftice du royaume de Norwége, dans laquelle on juge les procès les plus difficiles, & les plus importans. Les fentences & décifions de caufes font prononcées en préfence du gouverneur de la préfecture. d'Aggerhus & du gouverneur général ou viceroi de toute la Norwége. L'églife cathédrale eft dédiée à S. Alvard. C'eft le fiége d'un évêque fuffragant de Drontheim, & l'évêque, comme tout le refte de la Norwége, fuit la confeflion d'Ausbourg, qui eft la religion du roi de Dannemarck leur fouverain. Lorsque les Suédois affiégerent en 1567, la fortereffe d'Aggerhus, l'armée Danoise pour leur ôter tout prétexte de s'arrêter dans le pays, mit le feu elle-même à Anflo. La paix fe fit trois ans après, & Frédéric II, fous qui cet incendie étoit arrivé, étant mort en 1588, eut pour fucceffeur Christian IV, qui fit rebâtir Anflo en 1614. Cette ville perdit alors fon ancien nom pour prendre celui de fon reftaurateur, & on la nomme depuis ce tems-là CHRISTIANIA. Voyez ce mot. Corneille dit mal, qu'elle prit le nom de CHRISTINE. Il dit que les latins la nomment ANSLOGA; il fe trompe encore, aucun auteur latin n'en a parlé; il devoit dire que quelques modernes la nomment en latin Anfloga. (a) Hermanides Dan. & Norwag. Descript. p. 1213. (b) De Gent. Septent. var. condit. l. 2. c. 26.

*

ANSOLA, village de la Haute Egypte, au bord oriental du Nil, au pied d'une montagne, à trois ou quatre lieues de Meloué, qui eft fur l'autre rive. C'étoit autrefois une grande ville. On y voit, dit Lucas voyage du Levant, t. 1, p. 120, quantité d'antiquités comme des temples à demi ruinés, & des colonnes abbatues, & une entre autres qui n'eft pas moins belle que celle d'Alexandrie. Elle a de plus une caiffe, ou, pour mieux dire, un cercueil, foutenu de quatre boules für un chapiteau de marbre blanc.

ANSPACH, OHNSPACH, OU ONOLTZBACH, felon Zeyler Francon, top. p. 44, en latin Onoldina, ou felon Baudrand Anspachium, ville de Franconie, à cinq milles d'Allemagne de Nuremberg, au fud-oueft; c'est la capitale d'une fouveraineté qui en porte le nom, avec titre de margraviat. L'an 1331 Jean & Albert, burgraves de Nuremberg, l'acheterent avec Kornbach d'un comte d'Oettingen, pour vingt-trois mille livres pefant d'une petite monnoie de cuivre, nommée Haller, & qui revient à-peu-près à la valeur des duttes de Hollande. Ils y ajouterent d'autres biens du voifinage, après la mort du Comte de Dornberg, décédé fans enfans. D'autres prétendent que cette ville appartenoit aux comtes de Dornberg, Leonsberg, & Lungaw, qui la vendirent aux Burgraves de Nuremberg. Irenicus qui eft de ce fentiment dérive le nom de la ville, du ruiffeau Onoltzbach qui y coule. (Le mot bach, ou beck, fignifie ruiffeau.) Le même auteur nous apprend que S. Humbert Y bâtit une église & y mourut, qu'il y a eu une abbaye de S. Gumbert, habitée par des bénédictins, & changée enfuite en une collégiale de féculiers. Cette abbaye de S. Gumprecht, (car ce nom fe trouve écrit de bien des manieres,) n'étoit au commencement qu'une chapelle. On trouve que le 3 novembre 1165, Hérold, évêque de Wurtzbourg, bénit l'églife & l'autel de S. Gumbert, que fes reliques furent mifes dans la premiere chaffe, qu'il fut canonnifé le 15 Juillet 1195, & que fes reliques furent mifes fur le maître-autel. Lorsqu'en 1610 on rebâtit toute l'églife, on y trouva les reliques & deux anciennes lettres. La ville eft belle & a plufieurs églifes. Outre celle de S. Gunsberg, qui eft la plus grande & la plus remarquable par fa tour, il y a la paroiffe, & celle de fainte Croix. Le château qui eft affez beau, eft la réfidence des margraves de Brandebourg, de la branche d'Anspach; affez près de ce château il y a un autre palais avec des jardins, qui eft la maifon de plaifance des margraves. Le cabinet de curiofités contient des raretés remarquables; entre autres, les métamorphofes d'Ovide en cire, par André Neuberger, ouvrage incomparable, au jugement de Wagenfeil. On fabrique de très-belle porcelaine dans cette ville. Long. 28 deg. 12 min. Latit. 49, 18. * Synopis. geog. p. 360.

LE MARGRAVIAT D'ANSPACH, fouveraineté d'Allemagne, en Franconie, poffédée par une branche de la

maison

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