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ne fort point de l'Italie, & comme je le prouve ailleurs, il y a entre les diverfes chaînes de montagnes une dispofition qui fait la principale caufe de la folidité de toute la maile de la terre, & elles ont entre elles des rapports peu différens de ceux qui font entre les os du corps animal.

Il eft impoffible de décider d'où vient le nom d'Apennin. Servius, Ifidore & Paul Diacre, le dérivent des Carthaginois, nommés Pani par les Latins; mais c'eft une badinerie. Etienne le géographe le nomme Apennion, Avio, & Denis le Périegete (vers 343,) de même. Dans les chroniques des Saxons, au rapport de Reineccius, de familiis Syntagm. cité par Ortelius, Thefaur. ces montagnes font appellées das Parther Geburge, c'eft-à-dire la montagne des Parthes. Reineccius avoue qu'il ne fait pourquoi on leur a donné ce nom. Ortelius en donne une raifon affez judicieufe. Il remarque que Paul Diacre, dans fon hiftoire des Lombards, 7.5 & 1. 6, & Otton de Frifingue, l. 2, de Geft. Frider. I, nomment ce mont BARDONIS MONS; & que Conrad de Lichtenau écrit le mot Bardonis par un P, PARDONIS, faute ordinaire à fa nation qui diftingue rarement le B. du P, le D. du T, &c. Il n'y a pas lieu de douter que le PARTHER des Allemands ne foit dérivé delà. Le mont Bardon eft un des fommets de l'Apennin, entre le Parmefan & le territoire de Lucques. Je marquerai ci-après les divers noms que porte préfentement l'Apennin, fuivant la différence des lieux. L'Apennin fe partage au midi en deux efpéces de cornes, dont une qui palle par la terre d'Otrante, & va jusqu'à la Mer de Grèce, fait le talon de la botte, à laquelle on compare l'Italie; l'autre s'avançant à l'occident vers la Sicile, parcourt la Calabre ultérieure, & forme la partie antérieure du pied.

Sa hauteur eft égale à celle des Alpes, fi nous en croyons Silius Italicus, . 2, V. 314.

Alpibus aquatumat tollens caput Apenninus. Lucain femble lui donner encore plus d'élévation: Qua collibus Apenninus

Erigit Italiam, nullo quà vertice tellus Altius intumuit propiusque acceffit Olympo. Pour juger de fa longueur, il faudroit convenir de l'endroit où il commence; car pour celui où il fe termine au midi, on eft d'accord qu'il finit à Leucopetra, ou au cap que les anciens ont nommé Brutium Promontorium, & que les modernes nomment Punta della Saetta. Il n'en eft pas de même du commencement; & bien loin que ce foit une chofe fixée, il y a là-deffus cinq opinions différentes. La premiere eft celle d'Appien, in Hannib. qui prétend qu'il s'éleve immédiatement au fortir des Alpes, & qu'il parcourt delà toute l'Italie. Polybe, 7.2, c. 14, femble être de ce fentiment, lorsqu'il dit que l'Apennin & les Alpes fe joignent enfemble au-deffus de Marfeille, & que le Pô a fa fource fur le fommet qui fait la liaifon des Alpes & de l'Apennin.

La feconde opinion en met le commencement au lieu nommé Vada Sabbatia, entre Savone & Albengue. D. Brutus, Famil. l. 11, Epift. 13, en parle dans ce fens-là en une lettre qu'il écrit à Cicéron, à qui il marque que Vada étoit un lieu fitué entre l'Apennin & les Alpes.

La troifiéme eft de Strabon, . 4, p. 201, qui commence l'Apennin à la ville de Génes; mais il fe trompe en ce qu'il borne les Alpes à Vada Sabbatia, où il n'y a point d'interruption de montagnes.

La quatriéme eft celle de Tite-Live, l. 21, c. 54, qui met la liaifon des Alpes & de l'Apennin à la fource de la Trebbia.

La cinquiéme eft des auteurs du moyen âge qui avancent les Alpes jusqu'à la Toscane, & aux frontières de l'Emilie. C'est dans ce fens qu'Agathias, l. 1, appelle Alpes les montagnes qui font entre la Toscane & l'Emilie & Lucain, l. 1, v. 219, dans fa Pharsale, dit que le Rubicon étoit grofli par la fonte des neiges des Alpes. Servius & Ifidore s'accordent avec Agathias, & leur fentiment femble confirmé par le nom de Caftello dell Alpi, que porte encore à préfent un bourg fitué entre Florence & Céfenne. Cluvier, Ital. ant. l. 1, p. 31 & 32, croit que cette partie de l'Apennin a été nommée Alpes par les Gaulois, à caufe qu'en leur langue ce nom eft commun à toutes les hautes montagnes. Lucain fait de l'Apennin une description d'autant plus belle qu'il

nomme une partie des rivieres qui y ont leur fource; car on peut appeller cette montagne le grand réfervoir des eaux dont l'Italie est arrosée.

Umbrofis mediam qua collibus Apenninus
Erigit Italiam, nullo quà vertice tellus
Altius intumuit propiusque acceffit Olympo.
Mons inter geminas medius fe porrigit undas
Inferni fuperique maris : collesque coercent
Hinc Tyrrhena vado frangentes aquora Pifa,
Illinc Dalmaticis obnoxia fluctibus Ancon.
Fontibus hic vaftis immenfos concipit amnes,
Fluminaque in gemini spargit divortia ponti.
In lavum cecidere latus, veloxque Metaurus (1),
Cruftumiumque (2) rapax & junctus Ifapis (3) Ifauro (4)
Sennaque (5)& Adriacas qui verberat Aufidus (6) undas:
Quoque magis nullum tellus fe folvit in amnem,
Eridanus, (7) fractasque evolvit in aquora fylvas,
Hefperiamque exhaurit aquis.

Dexteriora petens montis declivia Tybrim (8)
Unda facit, Rutubamque (9) cavum: delabitur inde
Vulturnusque (10) celer, nocturnaque editor aura
Sarnus (11) & umbrofa Liris (12) per regna Marica
Veftinis impulfus aquis; radensque Salerni
Culta Siler: (13) nullasque vado qui Macra (14) moratus,
Alnos vicina procurrit in aquora Luna.
Longior educto

Gallica rura vidJurgit in aera dorfo

decipit Alpes.

Brebeuf, ne pouvant exprimer poëtiquement le nom de ces rivieres, s'eft contenté de s'étendre fur le Pô. Le nom moderne des rivieres que Lucain marque dans cette description font 1. le Métro 2. la Conca, 3. le Savio, 4. la Foglia, 5. le Senno, 6. l'Offanto, 7. le Pô. Ces rivieres coulent vers l'orient, & fe perdent dans la Mer Adriatique. Celles qui fuivent coulent vers le couchant dans la Mer de Toscane, 8. le Tibre, 9. la Rotta, 10. le Vulturno, 11. le Sarno, 12. le Garighlan, 13. le Selo, 14. la Magra.

Quoique toutes ces montagnes, en général, foient défignées par le nom d'Apennin, elles ont cependant leurs noms particuliers. Il y en a un très-grand nombre puisqu'il n'y a guères de cime qui n'ait le fien; voici les principaux d'entre ces noms. Je les donne ici en latin, & en italien felon la nomenclature, & les bornes qu'en fournit Baudrand.

Il monte Semola, en latin Semola, dans l'état de Génes aux confins du comté de Nice, vers les fources du Tanaro.

Il monte Acuto, en latin Acutus, près du Tanaro dans l'état de Génes.

Il monte Bergera (ou Bergora) en latin Bergera, près de Savone dans l'état de Génes.

Il monte Zova, en latin Zovus, à la fource de la Porcevera, dont l'embouchure eft auprès de Génes à l'occident, & de la Scrivia qui va chercher le Pô.

Il monte Cervara, en latin Suismontium, dans la partie orientale de l'état de Génes.

Il monte Bruno, en latin Brunus, aux fources de la Trebbia.

Il monte Bovo, en latin Bovius, à la fource du Taro. Il monte Codoro, en latin Auginus (ou felon Magin monte Gottaro) à la fource de la Votra qui coule à Brugneto dans l'état de Génes.

Il monte Centocroce, en latin mons Centum Crucium, tout auprès, & au nord-eft de la derniere. Ces trois font fort voifines l'une de l'autre.

Il monte Borgada, en latin mons Anidus, à la fource de la Magra.

Il monte Penefe, en latin Balifa. Toutes ces montagnes jusqu'à préfent font dans l'état de Génes.

Il monte S. Pelegrino, en latin mons Latus, fur les confins de l'état de Luque, & de l'état de Modene.

Il Giogo, en latin mons Jugi, dans la Toscane auprès de Firenzuola.

Il monte dell' Averno, en latin Alvernus, dans la Toscane près de la Romagne.

Il monte Cucco, en latin Cuccus, dans le duché d'Urbin près de Gubio.

Il monte Vittore, en latin Victor, entre l'Ombrie & la Marche d'Ancône.

Il monte Maiella, en latin Nicates, près de la riviere de Pescara.

Il monte San Todoro, en latin S. Theodori, au comté de Molife près d'Ifernia.

Il monte S. Antonio, en latin Sancti Antonii, dans la province d'Otrante.

APENRADE, felon Hermanides Dan. & Norw. desc. p. 836, en latin Apenroda, petite ville du Dannemarck dans le Sud-Jutland, ou duché de Sleswick. Son nom vient de Een openreede, c'est-à-dire rade ouverte. Elle elt au fond d'un golfe fi peu profond, que les gros bâtimens font obligés de refter à un quart de lieue de la ville. Elle eft à huit milles & demie d'Allemagne, de Rypen, à quatre de Haderfleben, de Flensbourg, & de Sunderbourg, à fept de Sleswick. Un boulevard de pierre s'étend au midi jusqu'à la mer, & tout auprès coule un ruiffeau qui descend du village de Ries, & qui fe chargeant de quelques autres ruiffeaux fur fa route, fait tourner le moulin nommé Newmuhl, & celui de la citadelle. On ne fait fi ce lieu a été érigé en ville par Woldemar II, roi de Dannemarck, ou par Woldemar II, l'un des descendans du duc d'Abel: quelques uns fixent cette époque à l'année 1288. Cette ville n'a point d'édifices remarquables. Les habitans vivent de la pêche, qui eft affez abondante pour fournir plufieurs villes voilines; les brafferies, le labourage, le bétail & la culture du houblon font leurs principales richeffes. Elle s'eft agrandie depuis environ trois fiécles, car alors le côteau où eft préfentement l'églife, & l'hôtel-de-ville étoient hors de l'enceinte : l'églife de S. George fut détruite en 1600; la citadelle, nommée BRUNLUDT, fût bâtie au midi de la ville par la reine Marguerite en 1411, pour tenir lieu d'une autre citadelle qui étoit auparavant dans la ville, & qui fut démolie. Apenrade fut réduite en cendres par les Wendes l'an 1148: elle fut de nouveau incendiée durant les guerres du roi Eric contre le duc Abel en 1247. Nicolas, comte de Holftein, l'enleva en 1365 au duc Henri, & à fa mere, & la laiffa à fa fille que la reine Marguerite maria au duc Eric de Saxe, gardant pour foi Apenrade : ce fut dans ce tems qu'elle y fit élever la citadelle dont je viens de parler. L'an 1429, lorsque Eric de Pomeranie infeftoit les états du jeune comte de Holftein & du duc de Sleswick, Guillaume, duc de Saxe, & frere de la ducheffe, fe faifit d'Apenrade & de la citadelle, & la pilla. L'an 1524, durant les troubles, fous Chriflierne II, à la place duquel Fréderic, duc de Sleswick & de Holftein, fut choifi pour roi par la nation danoife, un gros de cavalerie,

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qu'on envoyoit de Lubec au fecours du duc, étant arrivé à Ries, s'avifa de demander quelques tonnes de biere à la ville qui les refufa. Ces troupes la furpritent durant la nuit, & la faccagerent. L'an 1576, une femme ayant mis le feu par imprudence à quelques linges y caufa un nouvel incendie. Il y en eut un autre en 1610. qui consuma l'églife, l'école, le presbytere, l'hôtel-deville, & cent cinquante-fix maifons; ce fut auprès de cette ville que Douglas, général des Suédois, fut furpris & battu par les Danois en 1643 & 1644. Les tables des Hollandois donnent à cette ville 53 deg. 5o' de latit., & 23 deg. 5o' de longitude. De l'Ifle la met au-delà du 55 deg.

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LA PRÉFECTURE D'APENRADE, felon Hermanides, ibid. p. 833, petit pays du Dannemarck dans le duché de Sleswick. Il eft bordé au nord par la Préfecture d'Haderfleben, au couchant par celle de Tondern, au midi & à l'orient par la contrée de Sundewit, & par la mer. Il a des montagnes qui ne font pas fort hautes. C'est là que prennent leurs fources les rivieres de Tunderaw ou de Widaw; le bras gauche de la Nips, & la Sabeck qui coulent vers le couchant; il y a aufli quelques ruiffeaux qui fe jettent dans la Mel Baltique. Delà vient qu'on y pêche beaucoup de poiffons délicats, & que l'on n'y manque point de gibier. A Blaumoel, Aubeck, Barsbeck & Rondemuhle on pêche du faumon. pêche du faumon. Cette Préfecture fe divife en deux hardes ou départemens; favoir, Riesharde & Suderandflorpharde.

APERANTES (les). Plutarque, t. 3, p. 573, de la trad. de Dacier, dans la vie de Flaminius, nomme ce peuple avec les Dolopes, les Magnefiens & les Athamantes. Etienne le géographe nomme APERANTEIA une ville de Theffalie, & cite le vingtiéme livre de Polybe. Ce livre eft perdu, mais parmi les extraits de cet auteur, p. 1147, ce nom se trouve d'une maniere qui laisse in

certain fi c'étoit une ville ou un pays. Selon Plutarque, les Aperantes étoient une nation, & felon Tite-Live, L, 36, c. 33, & 34, l'Aperantie éroit un pays. Ne voyezvous pas, fait-il dire à Flaminius que... Philippe, qui n'a vu ni l'armée ni les enfeignes des ennemis, a déja fubjugué non-feulement des villes, mais des nations entieres, l'Athamanie, la Perrhebie, l'Apérantie & la Dolopie. Il n'eft point queftion ici de villes, mais de provinces. Il n'en parle nulle part comme d'une ville particuliere, & l'auteur de l'indice s'eft trompé lorsqu'il a écrit Aperantia Urbs. L'autorité d'Etienne ne fuflit pas contre celles que je viens de citer. Crtelius, Thefaur. dit que c'eft une ville, & cite Plutarque, Tite - Live, Etienne & Polybe; c'est-à-dire les mêmes auteurs, qui, excepté le troifiéme, nous apprennent que ce n'en étoit pas une, mais une contrée.

APERETHES, ville de l'Arcadie, felon Paufanias cité par Ortelius, Thefaur.

APERI OCULOS, c'eft-à-dire, Ouvrez les yeux. On appelle ainfi en latin certains écueils dont j'ai parlé aux mots ABRE OJOS & ABROL-HOS. Les cartes françoifes les nomment quelquefois ABROILLES.

APEROPIA, ifle du pays d'Argos, devant le Promon toire de Buporthmos, au rapport de Paufanias, 1. 2,. c. 34, qui dit que tout auprès il y en avoit une autre nommée Hydraa. C'eft apparemment la même que Pline, 1. 4, c. 12, nomme EPIROPIA dans les anciennes éditions. Mais dans celle du P. Hardouin on lit Aperopia, conformément à l'orthographe de Paufanias.

APERRÆ, felon Ptolomée, l. 5, c. 3, APYRE, felon Pline, l. 5, c. 27, ancienne ville de la Lycie. Comme elle a été épiscopale, quelques notices marquent, felon Schelftrat, Ant. Eccl. t. 2, p. 705, dans la Lycie Apa ou Ampat, ou felon le P. Hardouin Apt. C'eft préfentement un village maritime, fi nous en croyons Michel Servet, brûlé à Geneve pour Socinianisme, & connu parmi les géographes fous le nom de Villanovanus, par l'édition de Ptolomée qu'il a publiée: heureux s'il n'eut jamais écrit que fur ces matières, où il a beaucoup mieux réuffi que dans celles de la théologie.

APESANTUS, ou

APESAS, anciens noms d'une montagne du Péloponnèfe, dans le pays d'Argos. Le premier eft de Pline, 1. 4, c. 5, le fecond de Paufanias, 1. 2, c. 15, qui dit que cette montagne étoit au - deffus de la contrée qui portoit le nom de Nemea, fille d'Afopus. Ce même auteur obferve que ce fut, dit-on, fur cette montagne que Perfée rendit le premier les honneurs divins à Jupiter Apéfantien. Jupiter avoit apparemment quelque temple où chapelle fur cette montagne, outre le temple remarquable qu'il avoit dans la contrée de Nemée, d'où il prenoit le nom de Jupiter Neméen. Etienne le géographe parle auffi de Jupiter Apéfantien. Il doute fi le nom d'Apefas eft venu d'un héros nommé ainfi, ou des jeux neméens où l'on lâchoit les chariots diy «CH TWY aquára, ou fi c'eft à caufe du lion qui y fut envoyé de la lune. Car Anaxore s'étoit figure qu'il y avoit dans la lune de vaftes pays d'où ce lion étoit venu, & Nigidius Figulus rapporte que ce lion avoit été nourri dans la lune, & envoyé par Junon fur la terre pour faire périr Hercule. Ses paroles font rapportées par Germanicus dans fon commentaire fur les Phénomenes d'Aratus. Ortelius dit que Paufanias nomme quelque part cette montagne Zan, & comme ce mot veut dire la Lune, c'eft fans doute par ce rapport de fignification que les anciens ont imaginé ce que je viens de rapporter. Plutarque le géographe, p. 35, écrit Apafantus Azairavros, & dit que ce mont s'appelloit auparavant Zanatoy, Selenaus. Car, dit-il, Junon voulant la perte d'Hercule, appella la lune à fon fecours, qui, employant la magie, remplit d'écume une caiffe dont un terrible lion s'étant formé, Iris l'ayant attrapé, avec fa ceinture, le mena fur le mont Orpheltion, où il déchira un pafteur de la contrée, lequel étoit nommé Apæfantus, d'où, par la providence des dieux, il arriva que ce lieu fut nommé Apafantus, comme l'écrit Démodocus dans le premier livre de l'Herculéide. Il y naît une herbe nommée Sélene, dont le jus étant recueilli vers le commencement de l'été, les pafteurs s'en frottent les pieds, & ne peuvent être blesfés par les reptiles. Le même Plutarque rapporte encore à une autre mort le nom d'Apæfantus. Tome I. Sq ij

APETOUS (les), peuple de l'Amérique feptentrionale au Bréfil, & allez avant dans les terres, vers la Capitaine de Porto Seguro. * Baud. éd. 1705. APETUA, ville ancienne de l'Espagne, dans la Bétique, près de Cordoue, felon Strabon, 1.3, p. 141. Les manuscrits portent ATETUA, felon Cafaubon.

APHACA, lieu de Phénicie, entre Héliopolis & Biblos; il y avoit un temple de Vénus Aphacitide. Selon Zozime, l. 1, p. 612, de la Traduction de Coufin, il y a entre Héliopole & Biblos un lieu nommé AFACA, où s'éleve un temple dédié à Venus l'Afacitide. Proche de ce temple eit un lac fait en forme de citerne. Toutes les fois qu'on s'affemble dans ce temple, on voit aux environs dans l'air des globes de feu; ce prodige a été encore obfervé en nos jonrs. Ceux qui y vont portent à la déeffe des préfens en or & en argent, en étoffes de lin, de foye & d'autres matières précieufes, & les mettent fur le lac; quand ils font agréables à la déeffe, ils vont au fond, & cela arrive aux étoffes les plus légères; & s'ils lui déplaifent ils furnagent, quand même ce feroit du métal. Sozomene, l. 2, ch. de la traduction du même, p. 88, en parlant de la démolition de ce temple, dit qu'il étoit fitué à Aphaca, proche du mont Liban & du fleuve Adonis; qu'on y voyoit en certains jours un feu femblable à celui d'une étoile qui paffoit au-deffus de la cime du mont Liban, & s'alloit précipiter dans le Heuve où il s'éteignoit. On difoit que c'étoit Uranie ou Venus. Eufebe, dans la vie de Conftantin, 4.3, c. 55, dit que c'étoit un bois & un temple confacré à l'honneur d'un infame démon fous le nom de Venus, non dans une place publique pour fervir d'ornement à une grande ville, mais à Aphaca dans un endroit fort défert du mont Liban. On y tenoit une école ouverte d'impudicité. Il y avoit des hommes qui, renonçant à la dignité de leur fexe, s'y proftituoient comme des femmes & qui croyoient fe rendre la divinité propice par cette infamie. C'étoit un lieu privilégié pour commettre impunément l'adultere & d'autres abominations. Perfonne n'en pouvoit arrêter le cours, puisque perfonne ne pouvoit entrer en ce lieu, pour peu qu'il eût d'honnêteté & de retenue. Conftantin détruifit ce culte infame, fit démolir le temple & brifer les ftatues. Socrate, Hift. Ecclef.l. 1, c. 18, fait auffi mention de cette démolition, & dit que le temple étoit fur le mont Liban. D. Calmet croit qu'il y avoit une ville nommée APHEC, dans laquelle étoit le temple de Venus Aphacite. Il dit qu'elle eft enfoncée dans un lac du mont Liban qui a neuf ou dix milles de tour, & que c'eft fans doute la même dont parle Paul Lucas. Ce voyageur dit, t. 1, c. 20, p. 265, ed. de Paris, & p. 264, ed. d'Amfterdam, que ce lac qui eft dans une plaine s'eft formé d'une fontaine qui fort de la montagne, & qu'on voit encore fur ies bords de ce lac les veltiges d'un ancien château. Les gens du pays affurent que la ville d'APEC a été fubmergée par ce lac, & qu'elle s'y est enfoncée. En effet, continue le voyageur, on apperçoit quantité de maifons qui font fous feau. Il nagea dans plufieurs endroits de ce lac, & fe trouva fur la terraffe d'une maifon où il fe repofa, & examina toutes ces ruines qui font fur l'eau, d'où l'on peut juger que la ville étoit belle & bien peuplée.

Lucas a fait une fable à son ordinaire. Aucuns des écrivains qui ont parlé d'Aphaca n'ont dit qu'il y eut une ville: ils n'en placent même aucune fur l'Adonis. Lucien, p. 376, t. 2, dit qu'il a monté fur le Liban pour voir un temple qui a été bâti par Cynire, & ne parle point d'APHEс.

APHADONUS, c'eft la même chofe qu'APADNO. APHÆREMA, Aparpena ou Apspria felon Jofeph, Ant. l. 13, c. 8. C'eft, dit D. Calmet, dict. de la Bible, l'une des trois Toparchies ajoutées à la Judée par les rois de Syrie, Macchab. l. 1, c. 12, v. 34. Il croit que c'eft la même qu'EPHRÆм OU EPHRAIM, marquée dans S. Jean, c11, V. 5 4.

1. APHANNÆ, contrée de la Sicile, felon Etienne le Géographe.

2. APHANNÆ, lieu municipal de la tribu Damartide, felon Héfyche, apparemment dans l'Attique, felon la conjecture d'Ortelius.

APHAR, métropole de l'Arabie heureuse, vers une baie du golfe Arabique, felon le Périple d'Arrien, p. 13, où elle eft aufli appellée la capitale des Homérites,

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dont le légitime fouverain, nommé Charibaël, qui étoit aufli roi des Sabaites leurs voifins & ami des empereurs romains, y tenoit fa réfidence & fa cour. Le livre des notices, fect. 12, fait aufli mention d'Aphar dans l'Arabie heureufe; mais elle en fait une riviere fur laquelle étoit la place nommée dans les mêmes notices Caftra Arnonenja. Rien n'empêche qu'il n'y eut fur la riviere d'Aphar une ville de même nom, ce qui eft très-commun en Alie, & une autre nommée Caftra Arnonenfia. APHARA. Voyez APHRA.

APHARANTES, nation de la Lybie. Nicolas, dans Stobée, cité par Ortelius, dit qu'ils difoient des injures au foleil levant; Pline & Fiérodote difent la même chose des Atlantes, ce qui fait croire que le mot eft corrompu.

APHAS, riviere de la Moloflide, felon Pline, 1. 4, c. 1, au midi de l'Epire. Elle a fa fource dans la même montagne que l'Arachthe, c'eft-à-dire dans le Lacmen, l'un des fommets du Pinde. L'Aphas eft nommé Aas par Etienne le géographe. Mais il ne faut pas confondre cet Aas avec l'Aous, comme a fait Paumier dans fon ancienne Gréce. Pinet traduit ainfi le paffage de Pline. Quant aux rivieres de nom qui font en la contrée des Moloffiens, il y a Inachus & Araxus. Pline dit Aphas & Arachthus. Pinet a fans doute trouvé dans quelque note fur Pline, qu'Etienne nomme l'Aphas, Aas, & l'ARACHTHUS, Inachus, ce qui l'aura jetté dans l'erreur.

APHASIUS MONS, montagne à dix ftades de Chalcédoine, felon Polyen, l. 7, c. 11, cité par Ortelius.

1. APHEC, ville de la Paleftine dans la tribu de Juda, felon D. Calmet, dicl, de la Bible. C'eft où les Philiftins étoient campés lorsque l'on emmena de Silo l'arche du Dieu d'Israël, (Reg. l. 1, c. 4, v. 1, 2, 3 & feq.) qui fur prife dans la bataille par les Philiftins. C'eft apparemment la même qu'Aphéca marque dans Jofué, c. 15,

V. 53.

2. APHEC, felon D. Calmet, ville de la Palestine dans la vallée de Jesraël (Reg. l. 1, c. 29, v. 1 & feq.) C'eft là où les Philiftins étoient campés pendant que Sail & fon armée étoient près de Jesraël, fur les montagnes de Gelboé.

3. APHEC, ville de la Palestine, dans la tribu d'Afer, (Jofué, c. 19, v. 30, &c. 13 v. 4.) au voifinage du pays des Sinodiens. D. Calmet ne la croit pas différente de celle qui fuit.

4. APHEC. Voyez APHACA.

APHES-DOMIN ou DoмMIM ou PHES-DOMMIM, felon D. Calmet, diet, de la Bible, lieu de la Palestine, dans la tribu de Juda, entre Socho & Azécha, où les Philiftins vinrent camper, lorsque Goliath infulta aux bataillons d'Israël, leg. l. 1, c. 17, v. 1 & 2.

APHETÆ, port de mer de la Theffalie dans la Magnéfie. Hérodote, 4.7, c. 193. Strabon, l. 9, p. 436. Diodore de Sicile, . 11, c. 12. Plutarque, in Themift. & Pomponius Mela en font mention. Ce nom a rapport avec un mot qui fignifie faire partir, & on prétend que ce fut delà que les Argonautes inirent à la voile. Strabon explique ce nom par celui de prifons; parce, dit-il, que ce fut delà que l'on fit partir les Argonautes. L'autorité de Mela, 4. 2, c. 3, n'eft pas fans conteftation; car on lit dans quélques éditions, & quia Minya Colchida petentes inde Argo navem folvere, memoratur. Pintianus, dans fes remarques fur cet auteur, veut qu'au lieu d'& on life Aphete, 9. m. c. p. &c. C'eft, dit-il, un bois de la Thesfalie dans le golfe Pagafitique, d'où les Argonautes partirent enfin. Il prétend que les anciens cités ci-deffus en ont parlé, non comme d'une ville, mais comme d'un rivage. Voffius, in l. c. Mela, ne veut point qu'on infére ce mot. Il prétend qu'Apheta & Pagafe font la même chofe: que le port où le navire des Argonautes fut bâti étoit Pegafa, que le rivage d'auprès fut nommé AQT à caufe qu'ils partirent dela.

APHETERION, lieu maritime de l'Inde en-deçà du Gange, felon Ptolomée. Son nom vient de ce qu'on s'y embarquoit pour la Cherfonnefe dorée. Niger dit que le nom monderne eft ZEYTHON.

APHIDNES, felon Plutarque in Thefeo, p. 15, village de l'Attique, quoiqu'on n'en fache pas au jufte la pofition. Il n'a pas laiffé d'être fameux, parce que Théfée ayant enlevé Hélene, la cacha dans cet endroit, où Caftor & Pollux, les deux freres de cette belle, la vinrent délivrer. Strabon, l. 8, p. 362, dit APHUDNE. Pau

fanias, l. 1, c. 17, & Héfyche disent Aphidne au fingulier.

APHIOM CARASAR, felon Baudrand, éd. 1705, ville de la Natolie, dans la province de Germian, près de la riviere du Mindre. On croit que c'eft l'ancienne Hierapolis près du Méandre. Corneille, dans fon dict., dit, après Tavernier, que c'eft une grande ville fale & mal bâtie. On y voit un fort ancien château de pierre de taille, fur la pointe d'un haut rocher féparé des montagnes, qui en font proches du côté du midi, & qui font un demi cercle. Caraffar eft un nom corrompu de CARA HISSAR, qui fignifie Chateau noir. C'eft ainfi que l'écrit d'Herbelot, Bibi. Orient. de qui j'apprends que ce château relevoit d'Alaeddin, fultan des Selgiucides, & qui fut le premier patrimoine d'Othman, fondateur de la monarchie des Turcs de Conftantinople. Alaeddin l'en avoit invefti, & celui-ci le donna en partage à fon fils Orkhan. Cette place, continue le même auteur, n'eft pas éloignée de Cutaia, fiége du Berghlerbeg de Natolie. Cette ville, dit-il, s'appelloit anciennement CORYCUS, & fa fituation, qui eft en un lieu élevé, la rend très-forte. Cette même place eft nommée CARACHERE, dans les cartes dreifées par de l'Ifle, pour les voyages du Sr Lucas, où elle eft placée au midi de Cutaié. Le furnom d'Aphiom vient de ce que les Turcs nomment l'Opium, Aphiom ou Aphioun. On en tire beaucoup de pavots qui croiffent en quantité aux environs de cette place. Long. 48, 32, latit. 38, 34.

APHITE. Voyez АPHYTE.

APHLE, village au bord d'un lac de Chaldée, par où la flotte d'Alexandre remonta jusqu'à Sufe par le Pafitigris. Mais je crois que Pline, l. 6, c. 27, qui avance ce fait, prend le Pafitigris pour l'Eulée, comme les anciens les ont fouvent pris l'un pour l'autre. L'Eulée ou le Choaspe couloit à Sufe d'où arrofant la Caracene, envoyoit une partie de fes eaux dans le lac auquel le Tigre communiquoit aufli, entre Charax & le Sein Perfique. Deli jusqu'à la ville de Sufe il compte LXV. M. D. pas en allant par eau. Le Pafitigris n'avoit rien de commun avec ce lac ni avec la ville de Sufe.

1. AP:NEUM, ville ancienne de la Phrygie, près de Cycique, felon Etienne le géographe.

2. APHNEUM, ville de la Lydie, felon le même. APHNI, lieu de la Judée. S. Jerôme écrit ce nom par un O CPHNI. Voyez OPHNI.

APHNITIS, ancien nom d'un lac voifin de Cyzique dans la Phrygie. Il tiroit ce nom de la ville d'Aphicum, qui étoit tout auprès. Ce lac s'appelloit auparavant ARTYNIA, felon Etienne le géographe. Pline, 4. 5, c. 32, en fait mention fous l'ancien nom.

APHORMION, lieu de la dépendance des Thespiens dans la Béotie. Etienne le géographe dit que Typhus, le chef des Argonautes, y étoit né.

APHOSIATIN, felon Baudrand, éd. 1705, en latin Ephefiorum Portus, port de Turquie dans la Romanie, fur le détroit de Conftantinople, proche de la Mer Noire, à douze mille pas de Conftantinople vers le feptentrion, felon Pierre Gille de Bosphor.

APHPHADANA, ville de la Méfopotamie. Voyez

APADNA.

APHRA ou APHARA, OU APHERA, Ou EPHRON (a), ville de la Palestine dans la tribu de Benjamin (b). Saint Jerôme la met à cinq milles de Béthel. Les notices épiscopales mettent APHRA OU AFFRA, entre les fiéges fuffragans (c) de Pétra, métropole de l'Arabie, qui en prenoit le nom de Pétrée. Il y a bien de l'apparence que c'est le même lieu. * (a) D. Calmet, diet. de la Bible. (b) Jofué, c. 18, v. 23. (c) Schelfirate, ant. eccléf. t. 2, p. 743; 766, &c.

APHRAIM. Eufebe met un village de ce nom à fix milles de Légion vers le nord. Il dit que c'eft EPHRAAEM, ville de la tribu d'Iffachar. S. Jerôme, fon traducteur, dit au contraire : APHRAIM, ville de la tribu d'Iffachar: il y a encore à préfent le village AFFAREA à fix milles de Légion vers le nord. Ce lieu eft nommé HAPHARAIM dans la vulgate. Jofué, c. 19, v. 19.

APHRICA. Voyez AFRIQUE.

Les Grecs difent Apps pour dire de l'écume; & d'APHROS, ils ont fait Apodin, Aphrodite qui eft en leur langue le nom de la déeffe Vénus; parce que la fable fuppofe qu'elle est née de l'écume de la mer, & ce nom

entre dans la compofition de plufieurs noms géographi

ques.

1. APHRODISIA, felon Porphyrogenete de Fhemat. 1. 2,1 hem. I, OU APHRODISIAS felon Ptolomée, dans le golfe Mélanien, aujourd'hui golfe de Méganffa. Elle étoit fur la riviere Mélanus ou Mélas, dont ce golfe portoit alors le nom, felon Ptolomée, 1. 3, c. 11, & n'étoit qu'à quelque diftance de la Mer Egée. Je la crois différente de celle qui fuit.

2. APHRODISIA ou APHRODISIAS, ville de la Scythie, felon Etienne le géographe, au bord du pont Euxin. C'étoit, felon Pline, 1. 4, c. 11, une des villes des Scythes Aroteres, c'est-à-dire laboureurs, qui poffédoient tout ce canton. Je doute que ce foit la même qui eft nommée dans les anciennes notices eccléfiaftiques, fous l'Europe, province particuliere de la Thrace; ce qui me paroît mieux convenir à la précédente celle dont il eft ici queftion étoit peu diftante de Dionyfiopolis, c'eft-à-dire vers les confins de la balle Myfie', & de la Thrace.

3. APHRODISIAS, ville de la Cilicie, felon Prelomée, 1.5, c. 8. Pline, I. 5, c. 27, en parle auffi, mais en latinifant ce nom, qu'il change en VENERIS OPPIDUM, c'eft-à-dire la Ville de Venus. Il y met un promontoire qu'il nomme aufli Promontoire de Venus, & dit que c'elt l'endroit le plus proche de l'ifle de Cypre. Les interprétes de Ptolomée lui donnent pour nom moderne S. THEODORO.

4. APHRODISIAS, promontoire de la Carie. Méla, . 4, c. 16, le nomme APHRODISIUM Promontorium, & dit que c'est le promontoire qui borne le golfe de Tymnias. Tymnie Promontorium Aphrodifum eft. Vollius reprend ceux qui ont voulu lire Aphrodifias, au lieu d'Aphrodifium les Grecs, dit-il, ont employé incilléremment Αφροδίσιον Ακρον & Αφροδισιας Ακρα. Pline dit Aphrodifies Promontorium; mais ni lui, ni Méla, ne difent point qu'il y eût là une ville. Peut-être n'y avoitil qu'un temple de Venus, fans ville ni bourg. Le nom d'APHRODISIAS dans Prolomée fignifie une ville, bien loin delà, quoique dans la Carie. Voyez APHRODISIAS 19. Ortelius croit que c'eft de cette même Aphrodifias qu'il eft fait mention dans Tite-Live, . 37, c. 21, qui rapporte qu'Antiochus la prit avec quelques autres villes. Mais Orrelius paroît avoir crû, fur la foi de quelque exemplaire vicieux, que Créne étoit le furnom de cette Aphrodifias, au lieu que c'étoit une place différente qui même en eft diftinguée par la particule &, qui fe trouve entre ces deux noms dans les éditions poftérieures. Il croit audi que c'eft la même ville dont il s'agit dans l'oracle rapporté par Appien dans fon livre des guerres de Mithridate. Voyez NINOE.

1.

5. APHRODISIAS. Etienne le géographe & Porphyrogenete, lib. 1, de Themat c. 14, mettent une place de ce nom à Cnide. Mais on ne fait s'ils parlent d'un fimple temple ou bien de la place où étoit ce temple; on ne fait pas même de quelle Cnide ils ont voulu parler, puisqu'il y avoit Cnide dans la Doride, & qu'il y avoit encore l'ifle de Cnide aux environs de l'ifle de Rhode.

,

6. APHRODISIAS, ifle de la Libye près de Cyrene felon Etienne le Géographe. Ptolomée, l. 4, c. 4, la nomme Aai Apodious vous, LAA qu'on appelle auffi l'ifle de Vénus Les interpretes de ce dernier la nomment en Italien Ifola del Patriarcha.

7. APHRODISIAS, ifle de l'Espagne, felon Etienne le Géographe. C'est la même que Strabon, l. 3, p. 167, nomme ERYTHIA. Etienne dit Aphrodifias, ifle appellée premiérement Erythia, entre l'Espagne & l'ifle de Ga→ des. Pline, . 4, c. 32, en fait aufli mertion.

que

les

S. APHRODISIAS, ifle du golfe Perfique fur la côte de Caramanie, felon Pline, l. 6, c. 25, qui dit qu'elle étoit habitée. Arrien, in indiciis P. 580, dit habitans la nommoient CATÆA, Karán. 9. APHRODISIAS, lieu de l'Éthiopie, felon Etienne le Géographe. Voyez APHRODITES 2.

10. APHRODISIAS, ville de l'ifle de Cypre, felon le même. Ptolomée, ., c. 14, la nomme APHRODISIUM, & la place fur la côte feptentrionale vers l'orient, presque au midi de l'Aphrodifias de Cilicie.

11, 12, 13. APHRODISIAS. Etienne le Géographe met deux ifles de ce nom dans le voifinage de la Libye, & une troifiéme auprès d'Alexandrie, ou dans

la ville même d'Alexandrie; ce n'étoit peut-être qu'un temple, ou tout au plus un quartier de la ville nommé ainsi à caufe de la déeffe Venus; car les anciens fourniffent affez de preuves que la déeffe Venus a été honorée des Egyptiens, fous le nom que les Grecs lui avoient donné.

14. APHRODISIAS, l'une des cent villes de la Laconie, felon le même Etienne. C'est apparemment le même lieu qu'il nomme enfuite à part Aphroditia, & fur lequel il cite le IV livre de Thucydide. Paufanias parlant de Boex, ville de la Laconie, dit qu'elle fut bâtie par Boeus de trois autres places, Etis, Sida & Aphrodifias.

15. APHRODISIAS, contrée d'Afie dans l'Eolide. On l'appelloit auparavant POLITICE ARGAS, au rapport de Pline, 4. 5. c. 30.

16. APHRODISIAS. Voyez TROEZENE. 17. APHRODISIAS. Voyez THURIUM, ville de la grande Gréce.

18. Etienne le géographe, au fecond rang des lieux nommés APHRODISIAS, en met une dans l'Iberie proche les Celtes, c'eft-à-dire en Efpagne, & il la diftingue de l'ifle qu'il fait voifine de Gades.

19.

Le même auteur met une autre APHRODISIAS entre la Lydie & la Carie; & ce font les habitans de ce lieu que Pline, l. 5, c. 29, nomme APHRODISIENSES,& qu'il appelle libres, parce qu'ils fe gouvernoient par des magiftrats pris d'entre eux. Elle eft différente du promontoire de même nom, qui étoit dans cette province. Cette ville étoit affez loin de la mer, entre le Lycus & le Méandre, felon la position de Ptolomée, 4.5, c. 2, qui la donne à la Carie. C'eft la même que les notices épiscopales attribuent à cette province, dont elle étoit anciennement la métropole, comme elle eft qualifiée dans les actes des conciles, felon Carol. à S. Paulo, Geog. Sacr. p. 236. Entre fes évêques on trouve Ammonius qui fouscrivit au I concile de Nicée Cyrus à celui d'Ephefe, & Critonien, qui eft nommé évêque d'Aphrodifias, métropole de la Carie, à celui de Chalcédoine.

APHRODISIENSES. Voyez l'article précédent. 1. APHRODISIUM, lieu d'Italie dans le Latium, vers Ardée. Ortelius dit que c'étoit une ville; mais Strabon, . 5, Mela, l. 2, c. 4, & Pline, . 3, c. 5, qui en font mention, ne le difent pas, & il y a apparence que ce n'étoit qu'un temple où les Latins s'affembloient folemnellement, & qui n'étoient déjà plus du tems de Pline, quondam Aphrodifium, Cluvier conjecture que ce temple étoit à-peu-près au lieu où eft Ste Anaitafie, à environ quatre milles d'Ardée.

I

2. APHRODISIUM. Voyez APHRODISIAS 4. 3. APHRODISIUM PROMONTORIUM, cap d'Efpagne à l'extrémité des Pyrenées dans la mer Méditerranée Pline 4. 3. c. 1, nomme PYRENEA VENUS, un temple à l'un des côtés du promontoire. Pomponius Mela, . 2, c. 5, dit: entre les promontoires du Pyrenée eft le port fameux par le temple de Venus. Mariana, Hift. Hifp. l. 1, c. 2, dit: ce cap qui prenoit autrefois fon nom du temple de Venus, depuis le changement de religion, a été appellé à caufe de la Croix CAPO DI CRUZ. Les François difent CAP DE CREUZ. Voyez ce mot.

4. APHRODISIUM, riviére de Grèce dans la Pyrrhée, contrée de la Theffalie. Pline, 4. 31, c. 2, dit qu'on lui attribuoit la propriété de rendre les femmes ftériles.

5. APHRODISIUM, colonie d'Afrique, au bord de la mer, au nord d'Hippone la royale, felon Ptolomée, 1. 4, c. 3. Elle est détruite, & étoit au cap qui eft au nord un peu occidental de Bonne au royaume d'Alger. 6. APHRODISIUM, ancienne ville maritime de l'Afrique propre, à l'orient de la ville d'Adrumette, felon Ptolomée. Ses interpretes varient fur le nom moderne quils veulent lui donner. Quelques uns croyent que c'elt Mahommerta: d'autres Elmaddua. Je crois devoir préférer le fentiment de Mercator, qui croit que c'eft la même que l'on a nommée dans la fuite AFRICA OU AFRIQUE; qui, comme je l'ai remarqué à l'article AFRIQUE 2, fut nommée MEHEDIE, du nom de MEHEDI, calife, qui la fortifia. Calvetus Stella, qui a décrit la prife d'Afrique par Charles V, eft de notre

fentiment, & dit que les Maures la nommoient MaHADIAN. Voyez AFRIQUE 2.

>

1. APHRODITES URBS en grec Αφροδίτης πολις ou même APHRODITOPOLIS ville d Egypte, auprès d'Athribis, felon Etienne le Géographe. Et Strabon, 1. 17, p. 809, parle d'une APHRODILOPOLIS, qui étoit capitale d'un nome ou canton, auquel elle connoit le nom d'Aphroditopolite : mais il la mer dans l'Arabie, au-deffus de Memphis & d'Acante, c'eft à-dire au fudeft de la premiere, & à l'eft de la feconde.

2. APHRODITES ou APHRODITOPOLIS, ville voifine de l'Ethiopie, felon Etienne le Géographe. Berckelius fon interprete n'eft pas feime fur ce fujet, car il cite également le paffage de Strabon pour cette ville, & pour celle de l'article précédent, & peut-êtie ne les diftingue-t-il pas. Cependant Ptolomée, l. 4, c. 5, 1. les diftingue très bien, car il met Aphroditopolis, au-deffus de Memphis à l'orient du Nil, & Aphroditopolis qui eft celle-ci, à l'occident du même fleuve, àˆ lorient de la ville des Crocodiles, & le fecond nome Aphroditopolite, au midi du nome Lycopolyte. Pline, 4. ́s, c. 9, diftingue auffi deux villes de ce nom en Egypte, & les nomme l'une & l'autre en latin VENERIS OPPIDUM. En parlant de la premiére, il dit: Coptos Indicarum Arabicarumque mercium Nilo proximum emporium: mox Veneris oppidum & iterùm Jovis, &c; c'est-à-dire, Coptos, ville marchande, & la plus proche du Nil d'entre celles où s'apportent les marchandifes des Indes & de l'Arabie, puis la ville de Venus, (ou Aphroditopolis) & l'autre ville de Jupiter, (c'està-dire l'autre Diofpolis, favoir la petite, car il avoit déja parlé de la grande.) Deux lignes après il ajoute : dein Ptolemais, & Panopolis, ac Veneris iterùm, c'està-dire, enfuite Ptolemais & Panopolis, & l'autre ville de Venus: voilà pour la feconde. Il faut pourtant avertir qu'il n'eft pas aifé de concilier Pline & Ptolomée. Car quoiqu'ils s'accordent à diftinguer ces deux villes & leurs nomes, ils différent dans l'arrangement. Pline femble defcendre le Nil, car Thebes, ou Diofpolis la grande, Coptos & Diofpolis la petite, font de beaucoup plus méridionales, que la plus méridionale de ces deux villes de Venus. D'ailleurs cette Aphroditopolis méridionale eft voifine de Ptolémaïs, de Panopolis, & de Lycopolis, que Pline nomme Lycon. Cependant le P. Hardouin veut qu'elle foit plus au nord, & plus près du Delta que celle que Pline non me la premiere. Ptolomée remonte le Nil, & parle d'abord d'une Aphroditopolis un peu au-deffus de Memphis à l'orient du Nil; puis affez loin de là il en met une autre à l'occident, beaucoup plus près de l'Ethiopie vers le midi. Cette pofition débrouille ce que Pline ne nous donne que confufément. La premiere eft l'Arabique de Strabon, de laquelle j'ai parlé dans l'article précédent: la feconde eft Ethiopique d'Etienne le Géographe, dont il est ici question.

3. APHRODITES POLIS. Etienne le Géographe met une ville de ce nom vers la Thrace. C'eft apparemment APHRODISIA I, de laquelle il ne parle point dans la lifte des Aphrodifiades.

APHRODITIA. Voyez APHRODISIAS 14. APHRODITON, ville d'Egypte. Antonin, Itiner. & S. Jerôme Vit. Hilarion, en font mention. Voyez APHRODITES.

APHRODITOPOLIS. Voyez auffi APHRODITES. APHRYSUS, riviére de la Magnéfie, felon le commentateur de Lycophron, qui y met auffi les APHRU · SIENS; au lieu de quoi de favans critiques ont lu Amphrufiens. Voyez AMPHRYS US. 2.

APHTA, village de la Palestine, felon Jofeph, de Bell. 1. 4

APHTALA, ou APHTAA HECATE. Etienne le géographe ne nous explique point quelle forte de lieu c'étoit, ni dans quel pays: il cite feulement Technicus au livre XII, & comme il ajoute; il y a auffi en Egypte le nôme APHTITES. Ortelius juge qu'Aphtala étoit auffi un nome. Herodote fait mention d'Aphites.

APHUSIA, ifle où furent relegués le poëte Theophanie, & fon frere Théodore, felon Suidas.

APHUTÆI, Ifraëlites qui revinrent de la captivité, & qui s'établirent dans leur ancien pays, ( Paral. 7. 1, c. 11, v. 53.) il y a apparence, dit D. Calmet, que le

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