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Argos, in Dionys. Perieg. Mais par malheur il fe contente de nommer les premieres, & laiffe les autres. Peutêtre que pour la dixième, Etienne avoit mis au lieu d'Argolicum Argos Hippium, ville d'Italie.

ARGOSTOLI, port de Céphalonie & le meilleur de toute l'ifle, au-deffous de la ville de même nom, dont il eft éloigné de fix milles : une flotte entiere y peut être à l'abri. Spon qui parle d'Argoftoli, dit qu'il y a une fortereffe, & que c'eft la réfidence du provéditeur. Il y a, dit-il, un grand port fermé de tous côtés; mais les ancres n'y tiennent pas bien. Aux bouches de ce port il y a un grand village nommé Luxuri, où demeurent plufieurs riches marchands de raifins de Corynthe. * Corn. Dict. Botero della Republ. Veneta, l. 1.

ARGOUGES, bourg de France en Normandie, dans l'Avranchin, au couchant de St James & au fud-eft de Pontorfon.

ARGOUN (la riviere d') a fa fource dans le pays des Mongales, vers les 49 deg. de latit & les 127 de longit.. dans un lac que les Mongales appellent Argoun-Dalaï. Son cours eft à-peu-près eft-nord-eft; & après un cours de cent lieues elle tombe dans l'Amur, vors les so deg. de latit & les 135 de longit. * Hift. généal. des Tatars, p. 129 & 130.

ARGOUNSKOY, ville fituée fur la rive feptentrionale de la riviere Argoun, à 50 deg. de latit. Comme c'eft la plus avancée que les Ruffes poffédent à préfent à l'eft fur la frontiere des Mongales, il y a toujours une forte garnifon avec toutes les munitions néceffaires dans une ville frontiere. Elle est très-peuplée, & fes environs font fertiles. Le commerce qui s'y fait avec les Mongales y attire quantité de monde de la Sibérie. A quelque distance de cette ville, fur les bords d'une petite riviere nommée Serebrenka, on a trouvé une mine d'argent, à laquelle les Ruffles ont commencé à travailler depuis dix a douze ans; mais jufqu'à préfent on en a tiré beaucoup plus de fer que d'argent. Hift. généal. des Tatars,

p. 130.

*

ARGOW, (l') autrement l'Argau, pays de la Suiffe, autour de la riviere de l'Are ou d'Aar, d'où il tire fon nom; car dans le langage du pays, Argow fignifie la contrée de l'Are. Ce pays ne fe borne pas cependant aux rives de cette riviere, il s'étend dans quelques endroits jufqu'à huit & neuf lieues. L'on comprend ordinairement dans l'Argow, les bailliages de Buren, Bipp, Wangen, Arbourg, Lentzbourg, Habsbourg, Kunigsfeld, Biberstein, Schenkeberg, & les villes de Zoffinguen, Arau, Broug ou Brouck, les bains de Schinzenach & le village de Windiszh. Une partie du canton de Lucerne, où eft Munster, eft cenfee être dans l'Argow, quoique Munster foit à plus de huit lieues de l'Are. Il y a néanmoins par-ci par-là quelques petits quartiers de pays qui ont leurs noms particuliers. * Délic. de la Suiffe,

t. I, p. 134,

ARGUENON, (l') en latin Argenus, riviere de France en Bretagne. Elle arrofe Jugnon, puis elle fe rend dans la Manche de France, à trois lieues de Saint-Malo, vers le couchant, & à dix lieues des confins de Normandie. C'eft la riviere qui fait la féparation des diocèfes de St Brieu & de St Malo, & que quelques cartes appellent Erquenon.* Baudrand, éd. 1705.

ARGUDA, ville d'Afie, dans la Paropanise, selon Ptolomée, l. 6, c. 18.

ARGUIN, ifles de la Mer Atlantique fur la côte de l'Afrique, à douze lieues du cap Blanc, en tirant au fudeft, dans le royaume de Senega. Il y a trois ifles dont la plus plus grande eft nommée Ghir par les Arabes, & par les Européens Arguin. La longueur de l'ifle eft d'environ une lieue & demie, & fa largeur d'une lieue. Elle eft ftérile ainfi que les deux autres. Latit. 20 deg. 30 min. Cette ifle fut découverte par les Portugais en 1444. Le roi Alfonfe y fit commencer en 1455 un fort qui ne fut achevé qu'en 1492 par Jean II fon fucceffeur. Ce fort eft bâti au coin de l'ifle fur la pointe d'un roc. Il a vingt toifes de face. Les murs font de brique & de pierre brute cimentées ensemble de l'épaiffeur de quatre pieds fur trente ou trente-cinq de hauteur. Du côté de la terre il y a deux tours dont celle qui tient la droite eft quarrée. Il y a dans le fort une citerne & un magafin à l'épreuve de la bombe. L'an 1638, le 29 de janvier,trois vaiffeaux de la compagnie des Indes Occidentales fe rendirent

port

maîtres de ce fort, le bonheur des Hollandois voulant que dans la prife qu'ils firent d'une barque maure, il se rencontra un des principaux de l'ifle, qui leur fit un rapfidèle des forces & de la fituation d'Arguin; de forte que les de février la garnifon efpagnole fe vit contrainte de capítuler. Le fort d'Arguin fut pris par les Hollandois fur les Portugais, & repris fur ceux-là par M. Ducaffe, capitaine de la compagnie Royale Françoise d'Afrique. Il n'y avoit que fix vingt hommes à cette expédition, & il n'en perdit que trois. Le peu de réfiftance du gouverneur Hollandois facilita cette conquête; car il n'y avoit rien de plus aifé que de l'empêcher. Le canon des François ne confiftoit qu'en fix petites pièces, dont les plus groffes étoient de huit livres de bale: rien ne les défendoit, & avec tout cela ils manquoient d'eau, leur étant impoffible de boire de celle d'une fontaine unique & puante qui eft dans l'ifle. Le fort d'Arguin, depuis la paix de Nimégue, a été pris & repris fucceffivement par les François & les Hollandois jufqu'en 1724 qu'une efcadre françoife commandée par M. de Salvert s'en empara le 20 février. Il eft refté à la France depuis ce temps-là comme tous les autres lieux qu'occupe la compagnie. * Voyage du fieur le Maire, p. 54.

1.

1. ARGUN, riviere de la Tartarie orientale; elle fort du lac Kailar ou Dalai, à l'orient du royaume de CALKA ou HALHA, & traverfant la Daurie, eile arrofe la ville de Merdke, fituée fur la rive occidentale, auffi - bien qu'Irgens-koy, que d'autres nomment Argunskoy, & fe perd dans le fleuve d'Amoer. Son cours, depuis le lac jufqu'à fon embouchure, eft d'environ 55 lieues francoifes. Elle reçoit trois rivieres qui viennent de l'Orient; fçavoir, celle de GAN un peu au-deffous de Merdke, celle de DERBU un peu au-deffus d'Argunskoy, & celle de Callabi entre cette ville & fon embouchure dans l'Amoer. Le P. Avril, dans fon voyage de la Chine, L. 3, P. 148, dit qu'il y a beaucoup de rubis dans cette riviere qu'il nomme Argus aufli-bien que de l'Ifle. Il ajoute qu'elle eft très-belle, qu'elle eft par-tout navigable, & qu'il y a tout auprès des mines d'argent & de plomb; & que c'eft où demeure un Taifo (a) confidérable, nommé Sebdenkan, qui s'eft engagé de conduire trois fois les marchands Moscovites qui veulent aller à la Chine, & de leur faire faire ce chemin en un fort petit espace de temps. L'Arguin (b) fert maintenant de bornes entre l'empire Ruffien & celui de la Chine. * Taïso ou Taitsa en langue calmouque fignifie prince. (b) Le Brun, Voya ges, p. 128.

2. ARGUN, (le pays d') le Brun ou fon traducteur françois fait mention du pays d'Argun. Il entend fans doute par-là le territoire qui eft autour de la riviere & de la ville de ce nom.

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3. ARGUN, ARGUNSKOI OU IRGENSKOI, place fortifiée de l'empire Ruffien au territoire des Tartares Daouri & aux confins de la Tartarie orientale Chinoife, au bord occidental de la riviere d'Argun. Le Brun ou plutôt Isbrand Ides, dont le voyage eft inféré dans l'édition françoife de ceux de Brun, nomme Konni Tungufes les peuples qui habitent aux environs de cette place, qu'il appelle, tantôt Argunskoi & tantôt le château d'Argun. A demi-journée du château d'Argun on trouve dans les montagnes une mine d'argent comblée, apparemment la même dont parle le P. d'Avril, où l'on voit encore plufieurs fontes que les peuples de Nieucheu & de la Daurie y ont faites autrefois. A l'égard du peuple, voyez TONGUSI. Long. 136, latit. 50.

1. ARGURA, ville ancienne de Theffalie, fur le Penée. On la nommoit auparavant ARGISSA. Atrax, autre ville fur le Penée, mais plus vers la fource de cette riviere, étoit à quarante ftades d'Argura. * Strabon, . 9,

P. 440.

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2. ARGURA, lieu de l'Euboée, felon Etienne. Il femble, dit cet auteur, que ce foit en cet endroit que Mercure tua Argus le furveillant aux cent yeux.

3. ARGURA. Voyez LARISSA.

1. ARGUS CAMPUS, en grec Apy weder: Paufanias, 8, c. 7, nomme ainfi une plaine dans le territoire de Mantinée.

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détroit que nous appellons aujourd'hui de Malaca, & lui avoir joint Sumatra, comme partie du continent; & en ce cas, la pofition eft à-peu-près jufte. Il ne faut pas non plus confondre la contrée Argyra avec les villes qui fuivent.

2. ARGYRA, ville des Indes fituée fur la côte occidentale de l'ifle JABADIOS, dont elle étoit la métropole. Tout le monde fçait que les Perfes & les Indiens ont nommé Diu, une ifle: delà viennent les noms de Diu, d'Anchedive, des Maldives, de Serendive ou Serendif. Cette ifle conferve encore aujourd'hui fon ancien nom en celui de Java. Voyez JAVA.

Lorn, à l'orient par celle de Lenox, au midi par le golfe de Cluyd. Cette province n'eft qu'à cinquante milles des côtes d'Irlande, & eft entourée par-tout de grands rochers & de fept golfes qu'ils appellent Lochs, c'eft-àdire lacs. Le principal eft Lochfyn, qui s'étend en longueur près de foixante milles, & qui abonde en harengs d'une bonté-extraordinaire. Loch-Cw eft aufli un grand lac de cetté province, où il y a diverfes ifles, deux defquelles ont chacune un château. L'un s'appelle Enconel, & l'autre Glenurquhart. La province d'Argile eft divifée en trois contrées; fçavoir, l'Argyle, proprement dite Cowal, fituée entre le Lochfyn au couchant, & le lac Lomund dans la province de Lenox à l'orient; & Knap- 3. ARGYRA. Etienne le géogr. met une ville de ce dale qui eft la plus fertile de toutes. Cette derniere joint nom dans l'ifle de Taprobane, & dit qu'elle en eft la à Kintyre du côté du nord par un ifthme, qui n'a qu'un métropole; mais ce qui montre qu'il y a faute dans le mille de largeur. C'eft pourquoi les bateliers aiment texte de cet auteur, c'eft qu'il ajoute à ce nom de Tamieux faire paffer les bateaux par-deffus cet ifthme que probane ce que Ptolomée dit de l'ifle Jabadios, & furde faire le tour de Kintyre. La province d'Argile eft tout l'explication du nom qui fignifie l'Ile de l'orges quelquefois nominée The Shire of Innerara; c'elt-à-dire ce qui convient à Jabadios & non pas à la Taprobane, le comté d'Innerara, qui eft le nom de fa capitale. Les qui n'y a aucun rapport. Les Arabes nomment Jabad ou montagnes nourriffent quantité de bétail & de daims. Aibad une forte d'herbe ou de grain qui reffemble à de La plus grande partie de ce bétail y devient fauvage; l'orge, & qu'on donne aux beftiaux pour les engraiffer. mais la chair en eft excellente, & fa graiffe étant bouillie ne fe fige pas comme celle du bétail commun. Elle reffemble pendant quelques jours à de l'huile. Les habitans profitent beaucoup par le débit qu'ils en font dans le plat pays. Le duc d'Argyle eft feigneur de cette province. Campbel eft le nom de fa famille; elle a pris ce nom, dit Cambden, du château Campbel, & elle eft defcendue des anciens petits rois d'Argyle. C'eft un privilege particulier à cette famille que quand un de la famille donne fa fille en mariage, il faut que les vaffaux payent le mariage, & ils font taxés pour cela fuivant le nombre du bétail qu'ils ont. * Baudrand, éd. 1705. Etat préf. de la Grande-Bretagne, t. 2, p. 261.

Hubner met dans cette province une ville qu'il nomme Argyle. Aucune carte n'en fait mention, ce qui nous la fait croire imaginaire.

ARGYNNĚ, Apyovvoy. Saint Clément d'Alexandrie, dans fon livre adreffé aux Gentils, parle d'un temple de Vénus, nommé ainfi à caufe d'Argynne qu'Agamemnon avoit aimée. Ortelius dit, fur l'autorité d'Athenée, /. 13, qu'il étoit auprès du fleuve Céphife; mais comme il y avoit plufieurs fleuves de ce nom, on ne feroit pas moins incertain fi Etienne ne nous apprenoit pas, in voce A'pyer vos, que celui-ci étoit dans la Béotie.

ARGYPANA, ville de la Daunie, province de la Pouille, en Italie. Polybe en fait mention, & dit qu'elle fut ravagée par Annibal. Le même auteur dit après qu'elle fe nommoit Aiyoráva Aigypana. Il y a faute à l'un & à l'autre, comme l'obferve Ortelius, Thefaur. Il faut dire ARGYRIPA. Voyez ARPI.

ARGYPHEA, lieu nommé dans l'hymne d'Apollon, attribuée à Homère. Il femble à Ortelius que ce foit une ville du Péloponnèse.

1. ARGYRA ou ARGIRE, contrée de l'Inde au-delà du Gange. Mela, l. 3, c. 7, dit qu'auprès de Tamus Promontoire, qui eft une fuite du mont Taurus, eft l'ifle Chryfe, (c'est-à-dire l'Ile d'or,) & qu'auprès du Gange eft Argyre; l'une a une terre mêlée d'or, l'autre d'argent. Il ajoute que de deux chofes l'une, ou que le nom a été donné à caufe de la réalité de la chofe, ou que le nom a fervi à forger cette fable. Pline, . 6, c. 21, met de même au-delà de l'Indus Chryfe & Argyre; il pourfuit ainfi; elles font, je penfe, fertiles en métaux, car pour ce que quelques-uns avancent que la terre y eft d'or & d'argent, c'eft ce que j'ai de la peine à croire. Il compre dela vingt mille pas à Crocala, que l'on fait d'ailleurs avoir été une ifle à l'oppofite de l'embouchure d'Arabius ou Arbis, riviere de la Carmanie. A dire vrai, les anciens s'accordent bien peu fur l'endroit où il faut placer ces deux pays. Ptolomée, l. 7, c. 2, nomme Argyra 'Aprópus Xapas, la contrée d'argent cette partie des côtes du golfe de Bengale que nous appellons préfentement en partie les côtes d'Aracan & celles d'Ava. Chryfe, felon lui, eft à l'orient feptentrional, & entre Argyra & les montagnes. Il ne faut pas confondre cette Chryfé avec Chryfe Cherfonnefos ou la Cherfonnefe d'or de ce même auteur, que l'on croit être la presqu'ifle de Malaca; quoiqu'il l'ait avancée beaucoup plus au midi qu'elle n'eft effectivement. Mais il peut avoir ignoré le

4. ARGYRA, ville de l'Achaïe, felon Paufanias, l. 7, c. 18, qui la met au nombre des villes qu'Augufte dépeupla, afin d'en transférer les habitans à Patras, qu'il favorifoit. Le même auteur, c. 23, dit que les ruines de cette ville n'avoient rien de remarquable.

4. ARGYRA, fontaine de l'Achaïe. Elle couloit au côté droit du grand chemin, auprès des ruines de la ville de même nom : la riviere de Sèlemnus fe jette dans la mer tout près delà. Les Grecs avoient à ce fujet une tradition mythologique, qui mérite d'être obfervée. La nymphe Argira devint amoureufe d'un jeune garçon d'une rare beauté, nommé Sélemnus, qui gardoit les troupeaux. Elle venoit de la mer à la nage, & jouiffoit des embraffemens de ce jeune homme au lieu où eft préfentement le lit de la riviere : quelque tems après la beauté du jeune homme venant à fe fanet, la nymphe s'en dégoûta & ceffa de le venir trouver. L'amant en fécha de douleur, & Vénus le changea en riviere. Mais comme malgré cette métamorphofe il confervoit toujours fon penchant pour Argyra, Vénus lui fit la faveur de la pouvoir oublier. Delà vient que les anciens attribuerent aux eaux du Sélemnus la vertu de guérir de l'amour les hommes & les femmes qui s'y baignoient. Mais, ajoute Paufanias, il faut bien que ce foit une fable; car s'il étoit vrai, l'eau de cette riviere feroit impayable.

5. ARGYRA. Joseph, Antiq.l. 16, c. 10, rapporte un décret d'Augufte en faveur des Juifs, dans lequel il eft fait mention d'un lieu que toute l'Afie avoit confacré à fon nom auprès d'Argyra. Je crois qu'il faut lire auprès d'Ancyra, où il y avoit un fuperbe monument à la gloire de cet empereur, & qui fubfifte encore. Voy. ANCYRE. ARGYRE. Voyez ARGYRA I.

ARGYRINI, peuple de l'ancienne Epire. Il n'étoit fort éloigné des monts Cérauniens. Etienne le géographe & Lycophron en font mention.

pas

ARGYRIPPA, ville d'Italie, la même que ARGOS HIPPIUM & ARPI. Voyez ARPI.

ARGYRIUM. Voyez AGURIUM. ARGYROCASTRUM, ville ou bourg fitué fur une colline dont Cedréne & Curopalate font mention. Ortelius conjecture que ce lieu étoit dans la Syrie.

ARGYRONDES. Corneille dit que c'eft un fleuve de l'Etolie; qu'il fut appellé ainfi, felon Héfiode, à caute de la blancheur argentine de fes eaux; il cite pour garant Juigné, Dict. Cosmogr. Si l'un ou l'autre avoit ouvert Héfiode, ils auroient vû qu'Argyrondes ne s'y trouve point; mais bien Apyopodin, encore n'eft-ce qu'une épithéte d'Achelous. Voici le vers de cet auteur. Deor. Gem ner. v. 340.

Φασίν τε 'Ρῆσον τ', Αχελώϊον Αργυροδίνην,
C'est-à-dire la Phafe, le Rhefus & l'Achelous aux flots.
d'Argent, par où l'on voit qu'il n'eft nullement question
d'une riviere nommée Argyrondes.

ARGYRONE. Voyez AGURIUM.
ARGYRONICUM OF ARGYRONION, Comme le
nomme Procope, grand édifice ou hôpital hors de la
Tome I. Eee ij

ville de Conftantinople, où l'on recevoit les pauvres malades. Voyez ARGYROPOLIS. * Ortel. Thef.

ARGYROPOLIS, fauxbourg de la ville de Conftantinople, à l'oppofite du Chryfopolis, felon Caliste, l. 14, 6. 24. Dorothée fait mention de Stachis, évêque d'Argyropole, dans la Thrace; les notices épiscopales n'en parlent point.

ARGYRUS. Voyez ARGYRA & ARGENTEUS. ARGYRUNTUM, felon Pline, 43, c. 21, ou ARGYRUTUM, felon Ptolomée, . 2, c. 17, ancienne ville de l'Illyrie. Niger croit que c'eft préfentement SCRISSIA, bourg, Cluvier, Introduel. l. 4, c. 4, 12. 3, croit que c'eft PESCHA, bourg fur la côte à l'oppofite de l'ifle de Pago. Jacques-Pierre Luccaro de Ragufe, cité par Baudrand, édit. 1682, dit que c'eft préfentement OBROVAZZO, petite place de Dalmatie auprès de Novigrad fous la domination des Turcs; & fans s'arrêter à aucune de ces opinions, Baudrand préfére celle de Molet, qui prétend que l'Argyrutum de Ptolomée eft la ville même de Novigrad, ville des Vénitiens dans la Dalmatie, au fond du golfe de la Morlachie. Voy. NoVEGRADI, car c'eft ainfi que le P. Coronelli écrit ce nom. ARHENK, ville d'Afie dans le Tocareftan, fur le Gehon, à 102 deg. de longit. & 37 de latit. felon la géogra phie des Arabes. * Hift. de Timur-Bec, t. 2, p. 15.

ARHON, felon Marmol. t. 2, 4. 4, c. 57, grande montagne d'Afrique en Barbarie, au royaume de Fez près d'Efagen. Elle a dix lieues de long du levant au cou chant, & quatre de large. Les habitans recueillent beau coup d'huile, de miel & de vin tant blanc que clairet; mais ils ne mangent guères que de l'orge, parce qu'ils ont peu de froment. Leur principal trafic eft de favon, qui eft liquide. Il ne s'en fait point d'autre dans toute Afrique; le refte fert à les entretenir & à payer les impôts au fouverain, hormis qu'ils gardent le vin pour boire toute l'année. Ils font fujets au gouverneur d'Efagen, qui entretient fes troupes de ce qu'il tire de ces peuples, & fe fert d'eux dans l'occafion; car ils font dix mille combattans. Mais quoiqu'ils foient de grand travail on ne les emploie guères qu'au fervice du camp, parce qu'ils n'ont point de chevaux & fort peu d'armes, de forte qu'on leur en fournit quand on les veut employer, particulierement les arquebufes & les arbalètes.

Cela peut être bien changé depuis que Marmol écris voit, fur-tout depuis la conquête du royaume de Fez par le roi de Maroc.

ARHUS, HARHUS, ARHUSEN, Arhufia, felon Hermanides, Desc. Dania, p. 767, ville de Dannemarck dans le Jutland feptentrional, & l'une des quatre principales villes de ce pays; elle étoit autrefois épiscopale. Quelques-uns croyent que fon nom eft dérivé d'Aar, qui, en danois, fignifie une rame, de forte qu'Arhus ou Aarhus veut dire la maifon des Rames D'autres font venir ce nom d'un peuple nommé les Harudes. Cette ville eft au bord de la Mer Baltique, fur la côte orientale de la presqu'ile de Jutland. Elle eft avantageufement fituée à l'embouchure de la riviere de Gude qui la traverse, étant entourée de forêts pleines de gibier, de prairies abondantes en pâturages, de champs fertiles, & beaucoup meilleurs que la plupart des terres du Nord Jutland. Cette ville, qui eft affez grande, eft fameufe par fon port & par le cap de Helleins, qui en eft voifin. L'églife de S. Clément eft fort belle, & l'on y voit les tombeaux des évêques, des prélats & de la nobleffe. Elle fut érigée en évêché l'an 1014, & Poppo en fut premier évêque. On peut voir dans l'hiftoire de Dannemarck de Pontanus, l. 7, les pertes que fouffrir cette ville en 1261. Olaus Worms, célèbre profeffeur de médecine dans l'univerfité de Coppenhague, étoit d'Arhus. Longit. 27, 32, latit. 56, 12.

LE DIOCÈSE D'ARHUS, contrée du Dannemarck, dans le Jutland feptentrional. Il est borné au nord, au couchant & au midi, par les diocèfes, de Vibourg & de Rippen, & à l'orient, par le Categat ou la Manche du Dannemarck. Ce diocèse contient 31 herrets ou départemens inférieurs; 304 paroiffes, ayant chacune leur églife, & cinq places fortifiées. L'an 1644, les Suédois fe rendirent maîtres de ce diocèfe; mais dès l'automne de la même année, Arhus, Rippen & Alborg rentrerent fons l'obéiffance du roi de Dannemarck. Ce pays fouffrit de grandes pertes durant les années 1657, 1658 &

1659. Ce diocèse a plufieurs ances, & des lieux propres à faciliter la navigation & le commerce. Mariager, Hobro, Rande ou Randerfen, Schanderborg ou Scandelburg, Emclofter, Horfens, Ebeltof ou Ebeltud, & Grina ou Grimftat, font les lieux les plus remarquables de ce pays.

1. ARIA, contrée de l'ancienne Afie. Le mont Bagous la féparoit de la Drangiane au midi, le mont Paropanife la bornoit à l'orient; d'autres montagnes la féparoient au nord de la Margiane & d'une partie de la Bactriane, & la Parthie & la Carmanie déferte la terminoient au couchant. Voici de quelle maniere Ptolomée, 4. 6, c. 17, en arrange les différens peuples:

Au nord, les Niféens, Nifai,

Les Aftabaniens, Staveni ou Aftabeni,

Du côté de la Parthie & de la Carmanie déferte, les Mazoraniens ou Masdoraniens, Mazorani ou Masdorani,

Du côté de la Drangiane, les Cafirotes, Cafirota,
Proche du mont Paropanife, les Parutes, Paruta,
Sous eux, les Obares, Obares,

Dans l'intérieur du pays, les Drachmes, Drachma
Sous eux, les Etymandres, Atymandri,
Enfuite les Borges, Borgi;

Et fous ceux-là le pays des Scorpions, ou qui porte les
Scorpions, Regio Scorpifera.

Pline, 4. 6, c. 23, nomme ce pays Ariana Regio, & lui donne une étendue bien plus grande : il l'avance jusqu'à la mer & jusqu'au fleuve Indus. Eraftothene, cité par Strabon, . 15, p. 723, lui donne les mêmes bornes au midi; mais il le termine au nord par le Paropanise & par des montagnes qui vont jusqu'aux portes Caspiennes, & à l'occident par les mêmes montagnes qui fépa→ rent la Parthie de la Médie, & la Carmanie de la Parætacene & de la Perfide. Mais il veut, fans doute, parler de l'Arie proprement dite, qui faifoit feulement partie de l'Arie prife dans un fens plus étendu ; car Strabon, p. 720, l'étend depuis l'Indus jusqu'à la Carmanie, & à T'embouchure du golfe perfique, l'Arachofie & la Gédrofie que Ptolomée traite à part. C'est dans ce fens qu'il faut entendre Pline & Mela. Le premier dit que ce pays eft brûlé par les ardeurs, entouré de déferts, & que fes habitans font presque raffemblés fur les bords de deux rivieres, qu'il nomme Tonderon & Arofape. Mela, 7.3,

les appelle Tuberon & Aruface, & en parle dans le même fens. Il y a peu de rivieres dans ce pays. Les plus connues font le Tuberon & l'Aruface. Les principaux géographes y en mettent encore une que les uns nomment ARIUS; d'autres, ARIA OU ARIAS. Arrien, Exped. Alexand. l. 4, qui les nomme 'Aperos, dit que c'est lui qui donne le nom au pays. Ptolomée, qui l'appelle "Apuas, en met les fources dans le mont Paropanife, & ajoute qu'il forme dans fon cours un lac nommé ARIA; il n'eft pas aifé de deviner quel eft à préfent le nom de ce lac & de cette riviere. On eft perfuadé que l'Arie des anciens eft la Coraffane d'aujourd'hui; mais ce qui fait l'embarras, c'eft qu'on ne connoît point, dans ces cantons-là, de grand lac où plufieurs rivieres fe raffemblent, comme le dit Ptolomée. Il eft vrai qu'Oléarius, dans fa carte de Perfe, met le lac BUSGIAN à la place, & dans les mêmes circonftances, où Ptolomée place la riviere & le lac en queftion; mais c'eft cette même reffemblance qui rend fufpect le travail de ce fçavant. Comme il n'a point paffé Hispahan, il n'en parle peut-être que témoignage de Ptolomée. Reland, à qui la carte d'Oléarius n'a pas été inconnue, ne met dans ces quartiers-là ni lac, ni riviere, qui répondent à ce que nous cherchons. De l'Ile met la riviere qui coule à Héri ou Hérat, & cette riviere doit être l'Arius des anciens; mais il met fa fource à Buscheng, & marquant de traits légers fon cours vers le nord, comme une chose dont on n'eft pas encore affez informé, il recommence le cours certain de cette riviere auprès de Noefa, & il la conduit dans la Cowarezme, où elle fe perd dans le Gihun. Dans cette carte, qui eft celle de la Turquie & de la Perfe, Buscheng eft un village, au lieu que ce devroit être un lac, felon Oléarius. L'Arius va s'y perdre bien loin delà vers le nord dans un autre fleuve, au lieu que dans Prolomée il fe perd dans un lac qui n'a point de communie cation vifible avec la mer. De l'Ifle, dans fon théâtre de

fur le

l'Orient, met les chofes tout autrement. Ce qu'il nom me dans la premiere carte riviere d'Heri ou Herat auprès d'Hérat, eft nommé dans celle-ci Toderon ou Arius; il a fa fource dans la Margiane, ferpente vers le midi oriental, paffe à la ville d'Aria, & fe jette dans le Palus ou lac nommé auffi Aria. Il y a tout lieu de croire que le théâtre de l'Orient étant publié en 170s, c'eft à-dire quatre ans après l'autre carte, de l'Ifle y a profité des nouvelles lumieres qui lui étoient furvenues durant cet intervalle, & qu'il faut chercher fon fentiment dans cette derniere, qui convient affez avec l'idée des anciens; mais il y a une difficulté, c'eft que le Tonderon de Pline eft différent de l'Arius, & qu'il les diftingue.

2. ARIA, marais ou lac d'Afie, dans le pays de l'Arie propre. Il étoit formé par la riviere nommée Arius ou Arias, fon nom moderne eft BUSCHENG. Voy. ARIA 1. 3. ARIA, ville d'Afie, dans le pays de l'Arie propre, fur la riviere nommée Arius ou Arias. C'eft peut-être préfentement HERI ou HERAT, noms qui fignifient un même lieu, & qui ne s'éloignent guères de l'ancien.

4. ARIA, ifle du Pont Euxin: on la nommoit aussi CHALCERITIS; Pline, L. 6, c. 12, la met vis-à-vis de Pharnacée, ville fituée à cent mille pas de Trébifonde, en retournant vers l'occident. Les Grecs la nommerent Aria, c'eft-à-dire Martiale ou confacrée au Dieu Mars. Il y dominoit tellement que les oifeaux de l'ifte fe battoient à coup d'aîles contre les étrangers qui y abordoient. Pinet la nomine FARNASIA, de forte qu'elle auroit pris le nom de la ville voifine. Etienne le géographe la nomme l'ifle de Mars A'pews Nñoos.

5. ARIA, montagne d'Afie. Ammien Marcellin, 7. 23, p. 277, édit. Lindebr. fait mention d'une chaîne de montagnes, qu'on appelle diverfement Aria & Nazavicium, & Asmira, & Emodus, & Opurocarra. Accurfe, cité par Ortelius, lit ANNIBA au lieu d'ARIA, & Ortelius conjecture que c'eft la même chofe que les Annibi de Prolomée.

6. ARIA ou AERIA, nom latin d'Aire, ville des PaysBas. Voyez AIRE 2.

7. ARIA, petite ville du royaume d'Arima, au Japon, célébre par le grand nombre de martyrs qui y ont fouf fert pendant la grande perfécution qui a éteint le Christianisme dans cet empire.

8. ARIA, formé du grec Aperes, qui veut dire confacré au dieu Mars d'A'pns, qui fignifie Mars en cette langue, a été une épithète affectée à certains lieux qui lui étoient dédiés d'une façon particuliere, comme la Thrace, &c. ARIACA, ville de la Margianę, feion Ptolomée, l. 4,

C. 10.

ARIACÆ, peuple de la Scythie joignant la Jaxarte, felon Prolomée, l. 6, c. 14. Caftald, cité par Ortelius le prend pour le Decan; mais ce pays eft bien loin du Jaxarte. Le peuple, dont il s'agit ici, étoit entre les Aorfes & les Namastes, au bord de la Mer Caspienne, au pays que nous appellons des Tartares Usbecks. Ce pays de ce peuple eft préfentement peu connu, & gît depuis l'embouchure du Sihun, qui eft le Jaxarte des anciens jusqu'au Kurkent, que je crois être le Jaftus de Ptolomée. Il n'y faut pas chercher une grande conformité de latitudes, rien n'eft plus défectueux dans cet auteur que la dispofition de la Mer Caspienne.

ARIACES SADINORUM ou SADANARUM, peuple de l'Inde, en deçà du Gange. Je crois qu'Ortelius s'eft trompé, en imputant une méprife à Caftald, homme d'ailleurs très-éclairé dans la connoiffance de l'Afie. Ily a bien de l'apparence que c'eft ce peuple que Caftald a placé dans le Decan, & non pas les Ariaca Scythes audelà de l'Oxus. Cela s'accorde avec le fentiment des interprétes de Ptolomée, l. 7, c. 1, qui croyent que Dunga, Simylla & Balipatna de cet auteur font aujourd'hui les places de Dabul, Sinticora & Balipatna.

ARIACOS, ou ARIACE, felon Pline, l. 5, c. 32, pe tite ville de la Myfie, entre Placia & Scylace devant Olympe, montagne de la Troade.

ARIALBINNUM, lieu dont il eft fait mention dans l'Itinéraire d'Antonin. L'exemplaire du Vatican écrit ce nom Arialbinum en un endroit & ARTALBINNUM dans un autre. L'édition de Surita met partout Artalbinnum. Ce lieu doit être à XXIII mille pas de Vindoniffa, aujourd'hui Vindisch, village de Suiffe à xxx mille pas de Mons-Brifiacus, dont la ville de Brifach porte encore

aujourd'hui le nom, & à xxvii de Rauraci, aujourd'hui Augft: Baudrand, éd. 1682, croit qu'Arialbinnum eft préfentement Bafle, ville da Suiffe. Il eft autorisé par Cluvier, German, ant. l. 2, c. 3, p. 21, qui change extrêmement les chiffres d'Antonin, parce qu'ils ne conviennent pas à fa fuppofition. Il croit qu'il y a deux lieux nommés Arialbinnum, fçavoir, le Grand qui eft Bafle, & le petit qui eft Klinben, village à douze cens cinquante pas au-deffous de Bafle. Simler croit que c'eft MULHAUSEN; Rhenanus & Lazius difent que c'est PANTZENHEIM, toutes conjectures auffi incertaines l'une que l'autre.

ARIALDUNUM, ancienne ville d'Efpagne fous la jurisdiction de Cordoue. Quoique ce nom fe trouve conftamment dans les manuscrits de Pline, felon le témoignage du P. Hardouin, in Plin. l. 3, c. 1, quelquesuns n'ont pas laiffé de divifer ce nom en deux, & en font Avia & Eldanum, & difent que la premiere de ces deux villes étoit la patrie de Feftus qui en prit le furnom d'Avienus.

ARIANA REGIO. Voyez ARIA I.

ARIANDA, ville de la Carie. Voyez CARYANDA. ARIANES, peuple de l'Amérique méridionale en terre ferme, à l'occident des bouches de la riviere des Amazones. De l'Ijle, Carte de la terre ferme.

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1. ARIANO, bourg d'Italie dans le Ferrarois, fur les frontières de l'état de Venife, fur un bras du Pô, qu'on appelle, à caufe de cela, le Pô d'Ariano. Il donne auffi le nom au petit quartier qu'on appelle le Poléfin d'Ariano, qui eft aux environs. Ariano eft au nord-eft, & à vingt-huit milles de Ferrare, au midi & à onze milles & demi d'Adria.* Magin, Ital.

2. ARIANO, ville d'Italie au royaume de Naples dans l'Apennin, à l'orient & à treize milles de Bénévent, dans la principauté ultérieure. Elle eft épifcopale, & fon évêque eft fuffragant de Bénévent. Quelques-uns dérivent ce nom d'Ara Jani, qui fignifie l'autel de Ja nus. Le duc de Bovino en a le domaine utile en qualité de comte d'Ariano. * Magin, Ital. Baudrand, éd. 1683. Long. 32, 48, latit. 41, 9. Cluvier croit que c'est la ville que les anciens ont nommée Equotuticum, ou Equustutidus.

ARIANOS. S. Epiphane nomme ainfi une ifle qu'Ortelius, Thefaur. croit être quelque part vers l'Archipel. ARIANTHE. Voyez ARINTHA..

ARIANSUS, lieu de la Cappadoce, dans le voisinage de Nazianze. Saint Grégoire, furnommé de Nazianze, avoit en cet endroit un héritage, à l'occafion duquel il en eft fait mention par le prêtre Grégoire, qui a écrit la vie de ce S. Evêque.* Ortel. Thefaur.

ARIARATHIA, ville quelque part en Afie, vers la Cappadoce. Antonin & Etienne le géographe en font mention. Conftantin Porphyrogénete parle d'un lac de même dont les barbares tiroient du fel, & le concile de Chalcédoine fait mention d'Ariathire dans la feconde Arménie. Il y a lieu de croire qu'Ariathia & Ariathire font la même ville, & que le lac qui en étoit voisin en prenoit le nom.* Ortel. Thefaur.

ARIARICA, lieu dont parle Antonin, qui le met à xvi mille pas de Befançon, & à xxiv mille pas d'Urba, quelques exemplaires d'Antonin portent ARTORICA. ARIAS. Voyez ARIA. 1.

ARIASPE, ville de la Drangiane, felon Prołomée, 1. 6, c. 19.

ARIASSOR, ou ARIASSUS, ville de la Pamphylie, fe lon Ptolomée, 7.5, c. 5. Elle a été épiscopale, felon Carolo à S. Paulo, Géorg. Sacr. p. 241. Pammenius, Fun de fes évêques, fouscrivit au premier concile de Constantinople, & Jean, autre évêque d'Ariaffus, figna la lettre fynodale de la feconde Pamphylie à l'empereur

Léon.

ARIBELA, ce nom eft écrit dans le concile d'Ephefe au lieu d'Arbela. Ortelius, Thefaur. fait à Sylburge l'honneur de cette remarque.

ARIBES,peuples d'en deçà le fleuve Indus, felon Denys le Périegete, qui les nomme v. 1096, avec les Orites & les habitans de l'Arachofie vêtus de lin. Sur quoi Eustathe obferve qu'ils étoient nommés ARBIEZ & ARIBIES, à caufe du fleuve Arbis auprès duquel ils demeuroient, Voyez ARBIS.

i. ARICA, felon le P. Fueillée, Journal d'Obfervations

tom. I, p. 599, ville de l'Amérique méridionale dans le Pérou. Elle eft de 73 dégrés 31, plus occidentale que l'obfervatoire, & à dix-huit dégrés 26' de latitude méridionale. Arica au commencement de la conquête du Pérou fut un des grands gouvernemens de ce royaume. L'argent qu'on y tranfportoit des mines du Potofi fur les moutons du pays, & qu'on embarquoit enfuite fur les navires de Lima, rendoit cette ville célébre; mais depuis que François Drak furprit trois barques, dans l'une defquelles il trouva 1140 livres d'argent, on réfolur, pour ne plus expofer cette marchandife aux pirates, de l'envoyer à Lima par terre, quoique les dépenfes en foient beaucoup plus confidérables. Arica eft bâtie fur le bord de la mer; elle a au nord des marais qui font prefque fans eaux, qui viennent d'une riviére, dont la fource eft dans les montagnes.

Cette ville a été détruite en 60s par les tremblemens de terre, qui font affez fréquens dans cet endroit ce n'eft plus qu'un village habité par des noirs, des mulâtres, des Indiens, & peu de blancs; on y voit encore les veftiges des rues qui font à un quart de lieue du village, dont les maifons font conftruites avec une forte de glayeul qu'on appelle totora, arrangé en forme de fafcines liées debout les unes contre les autres avec des éguillettes de cuir fur les cannes qui fervent de traverfes; quelques-unes font faites de cannes pofées debout, dont les intervalles font remplis de terre. L'ufage des briques crues eft réfervé aux plus magnifiques, & aux églifes. Comme il n'y pleut jamais, il n'y a d'autre couvert qu'une nate; ce qui donne aux maifons un air de ruine quand on les voit par dehors.

La paroiffe eft affez propre. Elle eft fous le titre de S. Marc, il y a un couvent de la Mercy de fept à huit religieux, un hôpital des freres de Saint Jean de Dieu, & un couvent de Cordeliers qui font venus s'établir en cette ville, après avoir détruit l'ancien bâtiment qu'ils avoient à un demi quart de lieue delà, quoique dans le plus joli endroit de la vallée, & près de la mer.

La vallée d'Arica a une lieue de largeur au bord de la mer;mais elle eft aride excepté à l'endroit où étoit la ville. On en a fait une prairie où l'on cultive de l'alfalfa ou de la luzerne, quelques cannes de fucre, quelques oliviers & cotoniers. Il y a auffi des marais où croît le glayeul dont on bâtit les maifons. Elle fe rétrécit à l'eft. Une lieue au- dedans eft le village de Saint Michel de Sapa, où l'on commence à cultiver l'agy, c'eft-à-dire le piment dont tout le refte de la vallée eft cultivé, & parfemé de métairies uniquement occupées à ces légumes. Dans ce petit efpace de vallée qui eft étroit, & n'a pas plus de fix lieues de long, il s'en veni tous les ans pour plus de 80000 écus. Le goût des Espagnols du Pérou eft fi général pour cette épicerie, qu'ils ne peuvent s'en paffer dans aucun ragout, quoiqu'elle foit fi piquante, qu'à moins d'y être accoutumé, il eft impoffible d'en goûter; & comme elle ne peut croître dans la Puna, c'eft à-dire dans les montagnes, il defcend tous les ans quantité de marchands qui enlevent tout le piment qu'on cultive dans les vallées d'Arica, Sama, Tacna, Locumba & autres à 10 lieues à la ronde, d'où l'on compte qu'il en fort tous les ans pour plus de 600000 piaftres, quoiqu'elle fe vende à bon marché. On auroit de la peine à le croire en voyant la petiteffe des lieux, d'où l'on en tire de fi grandes quantités, car hors des vallées le pays eft par-tout fi brûlé, qu'on n'y voit aucune verdure. C'eft la fiente, des oifeaux qui caufe cette fécondité. On la nomme Guana, & on l'apporte d'Iquique, où on en trouve en abondance. Elle fertilife la terre de maniere qu'elle donne 4 & 500 pour un de toutes fortes de grains, bled, mays, &c. mais particuliérement d'agy, lorfqu'on fait bien la ménager. La graine étant levée, & en état d'être transplantée, on range les plantes en ferpentant, afin que les mêmes dispofitions des rigoles qui portent l'eau pour les arrofer, la conduifent doucement au pied des plantes; alors on met à chaque pied de piment autant de guana qu'en peut contenir le creux de la main. Quand la fleur fe forme on y en met un peu davantage; enfin quand le fruit eft formé on y en met une bonne poignée, ayant toujours foin d'arrofer, parce qu'il ne pleut jamais dans ce pays, fans quoi les fels qu'elle contient n'étant pas détrempés, brûleroient les plantes : c'est par cette raison qu'on la met à

différentes reprifes, avec certain ménagement, dont l'ufage a découvert la néceflité. (a) Frezier, Voyage de la mer du fud, t. 1, p. 260.

Avis aux Navigateurs.

La RADE d'ARICA, felon le pere Feuillée, t. 1, p. 598, eft à couvert des vents du nord par des montagnes ftériles; d'autres montagnes, d'un fable brûlé par les ardeurs du foleil, la garantiffent des vents d'eft, & elle est à l'abri des vents du fud par un grand rocher & par une petite ifle, qui fervent l'un & l'autre de retraite à une infinité d'oifeaux qui viennent s'y repofer tous les foirs. Leur fiente fait un des meilleurs revenus d'Arica; on a bâti fur le bord de la mer des magazins, dans lesquels des hommes la transportent, pour la charger fur des vaiffeaux qui ne font d'autre commerce que celui-là, & qui la portent à Lima, ou à d'autres endroits de la côte, où l'on s'en fert auffi pour fumer les terres comme on fait à Arica.

En entrant dans la rade, dit Frezier, Voyage, t. 1, p. 253, on peut ranger, à une cablure de diftance, l'ifle de Guano, qui eft au pied du Morne, & aller mouiller au nord un quart nord-eft de cette ifle, & au nord-oueft du clocher de Saint Jean de Dieu, diftingué par fa hauteur de tous les édifices de la ville. L'on a neuf braffes d'eau, fond de vafe dure, hors de danger des rochers du fond, qui en plufieurs endroits de la rade rongent les cables: on n'y eft pas à l'abri des vents de fud & de fud-oueft, mais l'ifle de Guano rompt un peu l'enflement de la mer.

Le meilleur endroit de la rade pour mouiller, felon le pere Feuillée, t. 1, p. 98, eft au nord nord-ouest du grand rocher, à la diftance d'un cable & demi : on pourroit s'approcher plus près de la ville, mais on s'expoferoit à l'infection infupportable de la fiente des oifeaux, que les vents qui viennent du fud prennent fur les nas vires, ce qui cauferoit infailliblement des fièvres trèsdangereufes aux équipages. D'autres croyent que les maladies qui régnent en ce port, fur - tout en été, sont purement l'effet des grandes chaleurs que le vent ne peut modérer, parce qu'il eft arrêté par la côte du nord, qui forme un cul-de-fac de fable & de rochers brûlans: néan, moins l'eau que l'on y fait pour les navires eft affez bonne; la manière de la faire eft extraordinaire. Quand la mer baille, on creufe environ un demi pied dans le fable du rivage d'où elle fe retire, & dans ces creux fi peu profonds on puife de bonne eau douce qui fe conferve bien en mer. Comme le rivage eft tout plein de groffes pierres, de peu d'eau & de mer toujours mâle, le débarquement des chaloupes ne fe peut faire qu'en trois petites calettes, dont la meilleure eft celle qui eft au pied du Morne. Pour y entrer il faut paffer entre deux brifans, & ranger de près celui de tribord parmi les Goémons, il découvre la mer balle, & fe fait appercevoir de mer haute. Lorsqu'on l'a dépaflé, on revient tout d'un coup fur le babord, en portant droit aux premieres maifons; & ainfi on embouque la grande calette, dont le fond eft de niveau, & où il y a fi peu d'eau de mer baffe, que les canots n'y flotent pas, & les chaloupes chargées y touchent de mer haute; de forte que pour les empêcher de fe brifer, on eft obligé d'armer la quille de dragues de fer.

Pour empêcher que les nations ennemies ne puiffent mettre à terre en cet endroit, les Efpagnols avoient fait des retranchemens de briques crues, & une batterie en forme de petit fort, qui flanque les trois calettes, mais à préfent tout tombe en ruine; ainfi ce village ne mérite rien moins que le nom de place forte que lui donne Dampier, parce qu'il y fut repouffé en 1680. Les Anglois, prévenus de la difficulté de mettre pied à terre devant la ville, débarquerent à l'ance de Chacota, qui eft du côté du fud du Morne, d'ou ils vinrent par-deffus la montagne piller Arica.

2. ARICA, ifle du nombre des ifles Britanniques, environ à fept milles du cap de la Hogue en Normandie, à quatre lieues de l'ifle de Jerfey, &c. Corneille cite Davity, comme s'il eût effectivement nommé Arica, cette ifle que l'on chercheroit en vain fur les côtes de France. Davity dit feulement, t. 1, p. 383: l'ifle d'ARDERNEY, nommée dans les archives du roi d'Angleterre AURNEY & AURIGNEY, femble être celle qu'Antonin

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