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demi ruinée; qu'il y refte quatre rangs de marbre noir;
que ces colonnes entourent une grande pièce de marbre
ouvragé, & qu'elles font fi groffes, que trois homines
ne les peuvent embraffer. Cet amas de ruines s'appelle
TACI-TARDAI, c'est-à dire, le trône de Tiridate Char-
din fait ici deux fautes. 1 En mettant Artaxerxes pour
Artaxias, ou Artaxas. 2 En comptant 1300 ans depuis la
fabrique de ce palais. En fuppofant le fait & la tradition,
on ne peut rapporter la construction de cet édifice plus
naturellement qu'au même Tiridate, qui du confente-
ment de Néron, rebâtit la ville, & emmena d'Italie
routes fortes d'ouvriers pour ce travail la cinquiéme an-
née de Néron, qui revient à la 59. année de l'ere vul-
gaire;
ainfi il y avoit environ 1600 ans, lorsque Chardin
écrivoit. Baudrand, éd. 1682, dit que quelques-uns
croyent que c'eft TEFLIS en Géorgie: d'autres que c'eft
ERIVAN. Ce ne peut être ni l'un ni l'autre. Il rapporte
enfuite le fentiment de Tavernier, qui met les ruines
d'Artaxate à trois lieues d'Erivan, ce qui ne s'éloigne pas
de Chardin.

2. ARTAXATE. Antonin met un lieu de ce nom fur la route de Sébastie à Cocufus, en paffant par Céfarée, à vingt-quatre mille pas au-delà de cette derniere ville; mais il ne dit pas que ce fut une ville de Cappadoce, comme Baudrand le prétend. Antonin nomme dans cette route bien des lieux obscurs, qui n'étoient que des manfions ou des ftations, c'est-à-dire des gîtes ou de fimples auberges où l'on trouvoit à fe rafraîchir. C'eft peut-être la même ville que Prolomée, 1.5, c. 7, met dans la petite Armenie, & qu'il nomme ARASAXA la fituation y

convient affez.

ARTEATE, nation entre les anciens Perfes, felon Etienne le géographe. Voyez l'article ARTEA. ARTEMIA. Voyez ARTEMITA. ARTEMIDIS. Voyez DIANA ; c'eft le même mot, ; l'un en grec, l'autre en latin : ARTEMIDITA, felon Ptolomée, l. 5, c. 7, ou ARTEMITA, felon quelques exemplaires, ville de la petite Armenie.

ARTEMIS. Pline, 4. 4, c. 12, dit qu'Hellanicus nomme ainfi RHENE, ifle de l'Archipel. Voyez RHENE.

ARTEMISIA. Voyez DIANIUM 2.

1. ARTEMISIUM, ancienne ville des Enotriens, peuple de la grande Gréce, loin des côtes, dit Etienne le géographe, qui cite Hécatée dans fon livre de l'Europe: il ajoute que Philifte écrivoit ce mot par un T, Artemitium, & que c'étoit peut-être pour fe conformer au diaJecte dorique. Barri, cité par Ortelius, Thefaur., & par Baudrand, édit 1682, l'explique par fainte Agathe, ville du royaume de Naples, dans la Calabre citérieure.

confacré à Diane fous le nom de Diane orientale : ce temple eft environné d'un bois enfermé de colonnes de marbre blanc, qui étant frotté avec la main rend nonfeulement l'odeur de fafran, mais en prend encore la couleur. Sur une des colonnes on lit cette inscription en vers Elégiaques.

* ARTEMISIUM, ville maritime de Gréce, dans la Magnefie, auprès de la ville de Sepias, felon Ortelius, qui cite Herodote fans défigner le livre. Herodote, . 7, c. 176, fournit bien dans le voifinage de la Magnefie & de Sepias, un trajet de mer, que l'on nomme Artemifium, ou la côte d'Artemis, mais il ne fournit dans la Magnefie aucune ville nommée ainsi. Cet hiftorien femble même donner à cette partie de la Mer Egée, qu'il nomme ainfi, une étendue affez grande, puisqu'il dit que depuis la Mer de Thrace, où elle eft affez large, elle fe refferre entre la Magnefie & l'ifle Sciathus, & que depuis le détroit de l'Eubée fuit le rivage Artemifien; de forte qu'Herodote, fi je ne me trompe, appelle rivage Artemifien, la côte qui eft au nord-oueft de l'ifle de Négrepont, & Mer Artemilienne, ce qui eft au nord de cette côte jusqu'au delà du détroit qui fépare l'ifle de Sciatta d'avec le continent de la Gréce; mais il n'y eft point queftion de ville; & le temple de Diane, dont cette mer & ce rivage prenoient le nom, n'étoit point différent de l'Artemifium de l'Eubée, dont je parlerai ci après, & le paffage que j'y rapporterai de Plutarque éclaircira celui d'Herodote. 2. ARTEMISIUM, lieu de l'ifle d'Eubée. Ortelius en fait une ville, en quoi il eft autorisé par Etienne le géographe. Pline, 4. 4, c. 12, la nomme fans déterminer ce c'étoit, & Ptolomée, l. 3, c. 15, ne nomme que le temple d'Artemis ou Diane, A'primidos iepov. Plutarque le décrit ainfi dans la vie de Thémiftocle, de la trad. de Dacier, t. 2, p. 27. Le lieu appellé Artemife eft la côte feptentrionale de l'ifle d'Eubée, au-deffus de la ville d'Hiftiée, vis-à-vis de l'ancienne Olyzon: (cette place étoit au-delà du détroit que j'ai dit être entre la côte de Magnesie & l'isle de Sciathus.) Elle a un petit temple

que

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LES ATHENIENS APRÊS AVOIR VAINCU DANS UN COMBAT NAVAL SUR CETTE MER LES INNOMBRABLES

NATIONS DE LA TERRE D'ASIE, ONT CONSACRÉ a la CHASTE DIANE CES TROPHÉES, MONUMENT ÉTERNEL DE L'ENTIERE DÉFAITE DES MÉDES. Et l'on montre encore fur la côte (pourfuit Plutarque) un endroit qui, dans un espace d'une affez grande circonférence, près du rivage, rend de fon fond une pouffiére cendreufe & noire, comme fi elle étoit brûlée. On croit que c'est-là que les débris des vaiffeaux & les morts furent brûlés. Le même hiftorien fait aufli mention, p. 30, du détroit d'Artemife, & nomme ainfi la partie feptentrionale du détroit entre l'ifle de Negrepont & le continent.

3. ARTEMISIUM, lieu de l'ile de Delos. Hérodote, 1.4, c. 35, en parle à l'occafion de deux filles, Opis & Argis, dont le tombeau étoit derriere Artemifium, vers le levant. Ce devoit être quelque chapelle confacrée à Diane.

4. ARTEMISIUM. Ortélius trouve dans Arrien, l. 6, Artemifium, ifle entre l'ifle d'Eubée & le promontoire Sunium. Sur ce promontoire même il y avoit un temple de Diane, & qui portoit le même nom d'Artemifium. 5. ARTEMISIUM, lieu du Péloponnèfe, felon Polybe, . 4. 6. ARTEMISIUM, lieu d'Afie, dans le pays que les Rhodiens poffédoient en terre ferine, felon Ortélius, qui dit qu'il y avoit un promontoire & un temple de ce

nom.

7. ARTEMISIUM. Procope, Edific. 1. 4, c. 3, nomme ainfi un fort de la Gréce, bâti par Juftinien, à l'embouchure du RECHIUS OU REGIUS, comme le nomme Coufin dans fa traduction françoife. Le fleuve Regius, dit-il, coule affez près de Theffalonique, où après avoir arrofé un terroir fertile, il fe décharge dans la mer. Son cours eft calme & paisible: fon eau eft bonne à boire : les bords font couverts d'excellens pâturages; mais le pays, avec tous ces avantages, étoit expofé aux courfes des ennemis, n'ayant aucun fort dans l'espace de 40 milles; c'eft pourquoi Juftinien en fit bâtir un à l'embouchure de ce fleuve, & il le nomma Artémife.

8. ARTEMISIUM, montagne du Péloponnèfe, dans l'Arcadie, près de la riviere du Ladon. C'est là qu'Hercule tua la biche, comme le rapporte Apollodore, 7. 2. Paufanias, l. 2, c. 25, & l. 8, c. 6, met, 7. dans une montagne de même nom, les fources du fleuve Inachus : il ajoute que cette riviere, en courant par cette montagne, faifoit la féparation des territoires d'Argos & de Mantinée. Il fait aufli mention du temple de Diane, qui y étoit. Voyez ARTEMIUS.

9. ARTEMISIUM, lieu de la Sicile, felon Ortélius, Thef. où Dion dit que campa Sextus Pompeius. Appien en fait aufli mention, Bell. Civil. l. 5.

10. ARTEMISIUM, ville de l'ancienne Espagne. Voyez DENIA.

que cette

1. ARTEMITA, petite ifle de la Mer Ionienne, à l'op pofite de l'embouchure de l'Achelous, felon Pline, 7. 4, c. 1, & Etienne le Géographe. Le premier dit riviere y charioit tant de terre qu'il la joignoit enfin au continent. Strabon, l. 1, p. 59, qui écrivoit quarante ou cinquante ans avant Pline, avoit dit que c'étoit une des Echinades nommée ARTEMITA ou ARTEMIA, que des monceaux de fables amaffés avoient jointe à la terre ferme. Pour ce qui eft d'Etienne, il cite Artémidore, fur le témoignage de qui il dit que c'étoit une presqu'ifle, auprès de l'embouchure de l'Acheloiis. Berkelius obferve très-bien qu'elle ne devoit pas être différenté de l'ille voifine des ifles pointues, Ṭãv o'uv vhov, de laquelle il dit enfuite qu'elle eft nommée par le poëte Rhianus au 8o livre des Theffaliques; car ces ifles pointues ne font autres que les Echinades. Ortélius s'y eft trompé, & au lieu de dire près des ifles Echinades ou aigues, il dit près de l'ifle des Oxiens, prope Oxiorum Infulam'; mais il a été féduit par le Grammairien Hermolaus, qui diftingue la presqu'ifle nommée par Artemidore, de l'ifle nommée longtems auparavant par Rhianus. J'ai déja remarqué en di

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divers endroits que ce grammairien n'avoit ni favoir ni jugement.

2. ARTEMITA ou ARTEMISIA, ifle qui eft la même que DIANIUM. Voyez ce mot.

3. ARTEMITA, grande ville d'Afie, dans la Méfopotamie, felon Pline, l. 6, c. 26, qui y nomme auffi Seleucie & Laodicée. C'eft la même que Strabon, l. 16, p. 744, met à 500 ftades de Seleucie vers l'orient, dans la Babylonie. Voyez l'article fuivant.

..

4. ARTEMITA ou ARTEMITIDA, ville d'Afie, dans la grande Arménie, felon Ptolomée, l. 5, c. 13. Baudrand a tort de la confondre avec celle de Strabon, qui étoit dans la Babylonie, bien loin delà; mais Ptolomée, l. 6, c. 1, parle d'une autre ARTEMITA dans l'Affyrie, qui eft effectivement la même que celle de Strabon.

5. ARTEMITA, ville d'Afie, dans l'Arabie déferte, felon Ptolomée, l. 5, c. 19.

L'Affyrie & la Babylonie font également propres à défigner le lieu où étoit la troifiéme Artemita; mais celui de Méfopotamie n'y convient pas fi bien, puisqu'elle étoit au-delà du Tigre, & par conféquent hors de la Méfopotamie qu'il bornoit à l'orient. Qu'on ne dife pas que Ptolomée devoit la mettre en-deçà de ce fleuve, cela ne s'accorderoit nullement avec les coo ftades queStrabon dit qui étoient la diftance depuis Seleucie jusqu'à cette Artemita. C'eft cette même ville que Tacite met au nombre des villes qui appartenoient aux Parthes. Ifidore de Charax y eft conforme, (Manfion. Parthic.,p. 5,) il dit que l'Apolloniatide; (qui, auffi-bien qu'Apollonia, dont elle portoit le nom, étoit au-delà du Tigre, des villages où les voyageurs pouvoient s'arrêter, & une ville grecque, nommée Artemita.. Le fleuve Silla, dit-il, y passe au milieu : de Seleucie à cette ville il y a quinze ichoenes; mais, poursuit-il, la ville fe nomme préfentement CHALASAR.

Je ne fais s'il n'y auroit point de cruauté à imputer à Corneille l'impertinent article que voici : Artemite, ifle de Toscane, qu'Artemidore dit être la Cherfonnèfe, auprès de la bouche du fleuve Acheloüs. Strabon l'appelle Artemie, & Pline Artemifie. Il eft pourtant imprimé en fon rang dans fon dictionnaire. Je n'ai pas beloin d'avertir que c'eft un galimatias qui brouille plufieurs lieux; favoir, les deux premiers articles d'Artemita, c'est-à-dire l'Artemita des Échinades avec l'Artemita, nommée aufli Dianium.

ARTEMITES. Voyez RHENE.

ARTEMITIUM. Voyez ARTEMISIUM I.

ARTEMIUS, montagne du Péloponnèfe, felon Pline, 1.4, c. 5. Le P. Hardouin juge que c'eft la même montagne que Paufanias nomme ARTEMISIUM aux pallages que j'ai cités dans cet article. Sylburge, qui a travaillé fur Paufanias, avoit fait la même remarque. Il faut obferver que les circonftances que fournit l'auteur grec, ne conviennent pas à une montagne voifine du Ladon, laquelle étoit beaucoup plus à l'occident & au feptentrion; ainfi l'Artemius de Pline, s'il eft le même que l'Artemifium de Paufanias, me paroît différent de l'Artemifium d'Apollodore. Ce n'eft pas qu'étant entre l'Argie & l'Arcadie, il n'ait pû également être cenfé de l'une ou de l'autre ; mais il y avoit trop loin des fources de l'Inachus aux fources, & à tout le cours du Ladon, pour que ce voifinage puiffe être concilié.

1. ARTENA, ville d'Italie, dans la Toscane, au territoire des Cérites. Voyez l'article fuivant.

2. ARTENA, ville d'Italie, dans le Latium, au pays des Volsques. Tite-Live, l. 4, c. 61, nous fait connoître en même tems ces deux villes dans une réflexion par laquelle il finit le 4 livre de fon hiftoire. Voici ce qu'il dit de l'une & de l'autre. Les tribuns commencerent le

fiége d'Artena, ville des Volsques. Dans une fortie que hafarderent les affiégés, les Romains eurent occafion, en les repouffant, de pénétrer jusques dans la ville, dont ils fe rendirent maîtres. Il ne reftoit plus à prendre que la citadelle, naturellement forte & défendue par une troupe de foldats qui s'y étoient jettés; au-deffous de la citadelle on en tua beaucoup, & on y fit des prifonniers après quoi on commença à l'affiéger. On ne pouvoit ni la prendre d'affaut, vû qu'il y avoit une garnifon fuffifante, ni l'affamer, parce qu'avant la prife de la ville on y avoit fait entrer tout le bled des magafins; & on fe feroit ennuyé de l'affiéger inutilement, fi un esclave n'eût pas trahi les affiégés. Il fit monter des foldats romains par un paffage fort difficile, & ceux-ci ayant maffacré les fentinelles, le refte épouvanté fe rendit d'abord. La ville & la citadelle d'Artena étant rafées, on retira les légions de chez les Volsques, & les Romains tournerent tous leurs efforts contre les Véiens. Le traître eut pour fa récompenfe les biens de deux familles, outre la liberté, & fut nommé Servius Romanus. Il y a des gens, pourfuit l'hiftorien romain, qui croyent qu'Artena n'étoit pas une ville des Volsques, mais des Véiens. Ce qui les trompe, c'est qu'il y a eu encore une ville de même nom entre Caré & Veies. Les rois de Rome la détruifirent, elle appartenoit aux Caretes (ou Cerites,) & non pas aux Véiens. L'autre ville, nommée Artena, étoit dans le pays des Volsques, & c'eft celle dont on vient de décrire la deftruction, arrivée fous les tribuns l'an 351, plus de cent ans après l'extinction de la royauté à Rome, & par conféquent plus d'un fiécle après que l'Artena des Cérites eut ceffé d'être.

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ARTENAY, petite ville de France, dans la Beauffe à fix lieues d'Orléans au feptentrion, fur le chemin de Paris. * Baudrand, édit. 1705.

ARTENIA, ancien château de la Vénitie, aux frontieres du Frioul, dans la dépendance des Lombards, felon Paul Diacre, Longobard, l. 4, c. 38, p. 153. édit. Vulean. 1. ARTESIA, ville de Syrie. Voyez ARTASIA. 2. ARTESIA, nom latin de l'ARTOIS. Voyez ce mot. ARTEZ, ville de France en Languedoc, fur le Tarn. Ce lieu étoit anciennement le fiége du Juge d'Albigez. Corneille cite Davity. Ce dernier, qui écrit ARTES, dit de plus, t. 2, p. 352, que le fiége qui y étoit autrefois eft aujourd'hui au bout du pont d'Albi. Sur les cartes de Blaeu & de Jaillot, ce nom eft écrit ARTEIX.

ARTHA, village d'où fe prend la longueur de la Judée, felon Egefippe, 1. 3. Jofeph, Ant. l. 3, c. 2, nomme ARPHAS dans une parcille circonftance. Voyez ARPHAS & JARDA.

ARTHABATITÆ, ancien peuple d'Ethiopie. Solin, c. 30, edit. Salmaf. qui n'en parle que comme des autres nations de ce pays-là, dont on fe faifoit des monftres, faute de les mieux connoître, dit que ceux-ci marchoient tout courbés & à quatre pieds, comme les animaux, & qu'ils erroient de côté & d'autre.

ARTHEDON, ifle d'Afie, fur les côtes de l'Afie mineure, près de la Troade, felon Pline, l. 5, c. 3 1. Ortélius, Thefaur. lifoit ARTHEIDON.

ARTHENAY. Voyez ARTENAY.

ARTHI ou ARTHY, bourg d'Irlande, dans la province de Leinfter; il eft nommé Athy, & qualifié Ville dans l'état d'Irlande. Vovez ATHY.

ARTITA, peuple qui avoit autrefois occupé un canton de la Dalmatie, & qui ne fubfiftoit déja plus du tems de Pline.

ARTIACA ou ARCIACA. Antonin, Itiner. met dans les Gaules une ville de ce nom fur la route de Milan à Gefforiacum par les Alpes Gottiennes, felon l'exemplaire du vatican..

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décharge à la côte occidentale de l'ifle entre St Marc & les Gonaives. Jamais cette riviere n'a porté le nom d'Atribunie que lui donne de la Martiniere. * Hift. de Saint Domingue.

ARTICAUDNA. Voyez ARTACABANE. ARTIER, riviere de France, dans l'Auvergne. Elle tire fa fource d'une fontaine, qui étant conduite de Royac par des acqueducs fouterreins jusqu'à Clermont, avec plufieurs autres veines d'eau, forme la riviere qui eft affez groffe & affez roide pour faire moudre des moulins à papier après avoir reçû le Lunat, près de Lufac; mais non pas affez forte ni affez profonde pour être navigable. Elle tombe dans l'Allier. Coulon, Riv. de France, part. I, p. 266.

*

ARTIGIS, ancienne ville d'Espagne, au pays des Turdules. C'eft la même que Pline, l. 1, c. 3, nomme ASTIGI quod Julienfes ; quelques éditeurs, pour rapprocher ces deux noms, portent dans Pline Artigi, au lieu d'Aftigi, & c'eft ainfi qu'a lu Ortélius. On croit que c'eft préfentement ALHAMA, entre Grenade & la Mer Méditerranée, en tirant vers Malaga.

ARTIGULA, ifle de l'Ethiopie, fous l'Egypte. Pline, 1.6, c. 29, dit que c'est delà qu'on avoit fait venir pour la premiere fois un animal qu'il nomme Sphingion, & qui étoit une espéce de finge.

ARTINIE. Voyez ARTYNIE. ARTIS, lieu de l'Ionie, où Strabon, l. 14, p. 633, dit que LEBEDUS fut bâtie par Androcopus.

ARTISICA, lieu d'Afrique, dans la Mauritanie Céfarienfe. Antonin, Itiner. dont les exemplaires portent ce nom différemment écrit ARTISICA OU ARTISIGA, la met à 25 mille pas du lieu nommé Ad Fratres, & à 12 du port de Cæcilius, qu'il dit être à 15 mille pas de Siga Municipe.

ARTISIGA. Voyez l'article précédent. ARTISINO ou ARTICINA, haute montagne de la Sicile, vers le milieu de l'ifle; dans la vallée de Noto, fur les confins des vallées de Demona & de Mazare. Elle eft extrêmement haute. * Baudrand, éd. 1705.

c.

1. ARTOARTA, ville d'Afie, dans la province de Paropanifades, felon Ortélius, Thefaur. Ptolomée, 1. 6, 18, ne dit pas précisément que ce fut une ville; car il la met dans une lifte, où il avertit qu'il nomme des villes & des villages.

2. ARTOARTA, ville de l'Inde, en-deçà du Gange, felon Ptolomée, l. 7, c. I.

ARTOBRIGA, ville ancienne de la Vindelicie, felon le même, l. 2, c. 13. Voyez ARTZBourg.

ce différent de ligne collatérale; Jeanne, fille de Mahaud, porta l'Artois en mariage au roi Philippe le long, & Jeanne leur fille le fit paffer à Eudes IV, duc de Bourgogne, qu'elle époufa. Louis, dit de Male, ou de Ma-, lain, comte de Flandres, l'aquit par les droits de Marguerite de France fa mere, feconde fille de Philippe V & de Jeanne de Bourgogne. Marguerite de Flandres, fille de Louis de Male, le porta à Philippe de France IV, fils du roi Jean, & tige des derniers ducs de Bourgogne. De leur mariage naquit Jean fans peur, comte d'Artois, & pere de Philippe le bon, qui lailla Charles le hardi. Après la mort de ce dernier, le roi Louis XI réunit l'Artois à la couronne, malgré les oppofitions de Marie de Bourgogne, fille unique de Charles le hardi. Charles VIII le céda à l'empereur Maximilien, par le traité de Senlis, de l'an 1493, à la réferve de la fouveraineté, reffort & autres droits royaux. La maifon d'Autriche l'a poffédé depuis ce tems-là jusqu'à Louis XIII, qui prit Arras en 1640. Les Espagnols l'affiégerent en 1654; mais ils leverent le liége. Par le traité des Pirenées, Philippe IV, roi d'Espagne, céda au roi de France les villes & Bailliage, d'Arras, Hédin, Bapaume, Lillers, Lens, Thérouanne, Pas, & le comté de S. Paul. Charles II, fon fils, céda par le traité de Nimégue, les villes & châtellenies d'Aire, & de S. Omer, avec Renty.

ARTOIS, (1) province de France; elle étoit autrefois une des 17 provinces des Pays-Bas. Elle eft bornée au nord, par la Flandres; au levant, par le Hainault & le Cambrefis. Elle a la Picardie au midi & au couchant. Elle a titre de comté. Piganiol de la Force, Desc. de la France, t. 3, p. 61, dit que c'eft une des plus belles & des meilleures provinces du royaume. Ses habitans fe diftinguent par leur droiture, leur fincérité & leur fidélité. Ils font laborieux, exacts à remplir leurs devoirs; mais fur-tout attachés à la religion, jaloux de leurs priviléges & de leurs coutumes. Tout établiffement nouveau, quoiqu'indifférent, les allarme. L'Artois a fait longtems partie de la Flandre occidentale. Charles le Chauve l'en démembra en 863, le donna pour dot à Judith fa fille, qui époufa Baudouin, furnommé Bras de Fer, comte de Flandres. Il fut réuni au domaine de la couronne en 1180, par le mariage de Philippe-Augufte avec Ifabelle de Hainault, fille de Baudouin V. S. Louis l'érigea en comté l'an 1236, en faveur de Robert fon frere. Celui-ci ayant été tué à la bataille de la Maffoure, fon fils Robert II lui fuccéda, & mourut en 302. Philippe, fils aîné de ce dernier, mourut avant fon pere: mais il avoit laiffé plufieurs enfans de Blanche de Bretafa femme, & entr'autres Robert, comte de Beaumont-le-Roger, qui prétendit par droit de repréfentation fuccéder à Robert II fon ayeul, au préjudice de Mahaud, fille de ce Robert II. Par arrêt de l'an 1299, l'Artois fut adjugé à Mahaud, en vertu de la coutume d'Artois, qui n'admet point la repréfentation, même en ligne directe. Ce fut là le point décifif, & non pas, parce que la représentation n'a point de lieu, felon la coutume d'Artois, même en ligne collatérale, ainfi que le difent les éditeurs de Moréri. Il n'étoit point queftion dans

gne

Selon Longuerue, Desc. de la France, part. 2, p. 2, lê nom d'Artois & celui d'Arras fa capitale, font venus de celui des Atrebates, peuples de la grande Belgique, qui étoient célébres du tems de Jules Céfar, comme on le voit par fes commentaires fur la guerre des Gaules. Néanmoins les limites de l'Artois font fort différentes de celles des anciens Atrebates. Car l'Artois comprend une grande partie du pays des anciens Morins, & même Térouenne, capitale de ces peuples, étoit enclavée dans l'Artois, & d'autre côté Douay avec l'Oftervant, ou le pays d'entre l'Escaut & la Scarpe, font ou de Flandres ou de Hainaut & non de l'Artois, quoique pour le spirituel ils foient encore aujourd'hui du diocèfe d'Arras. Après la divifion de la Belgique en premiere & feconde, les Atrebates furent mis fous la feconde, comme les Nerviens & les Morins leurs voifins. Pline fait mention des Atrebates, fans nommer leur ville principale. Voyez Ar

ras.

Le commerce de l'Artois, felon Piganiol de la Force, desc. de la France, t. 3, p. 42, roule entierement fur les grains, le lin, le houblon, les laines, les huiles de graine de chou, de navet, & les toiles fabriquées à Béthune Aire, S. Venant, la Gorgue, Bapaume & leurs environs. Il n'y a en Artois que des manufactures de toile.

La levée des deniers royaux dans l'Artois eft accordée par les états du pays. L'ufage d'affembler les états dans cette province eft fi ancien qu'on ne peut remonter jusqu'au commencement. Il n'a même jamais fouffert d'interruption que depuis 1640 jusqu'en 1659. Après la paix des Pirenées, le roi voulut bien rétablir l'Artois dans fes anciens priviléges. En conféquence de cette grace, la premiere affemblée fe tint dans la ville de S. Paul, au mois de mars de l'an 1660; depuis ce tems les états fe font tenus réguliérement tous les ans. La convocation s'en fait par lettres-patentes, en forme de commiffions adresfées aux commiffaires du roi, & par des lettres de cachet particulieres pour tous ceux que fa majefté y appelle. Car, quoique les états foient compofés du clergé, de la nobleffe & du tiers-état de la province; cependant, perfonne n'y eft reçû s'il ne préfente fa lettre de cachet. Le fecrétaire des états en fait l'enrégistrement avant l'ouverture. On n'y affifte jamais par procureur. Le jour de l'ouverture des états, le clergé, la nobleffe & le tiers-état, s'étant rendus dans la falle de l'hôtel, les députés généraux & ordinaires vont au nom de la compagnie avertir les commiffaires du roi que l'assemblée eft formée. Cet avertiffement fe fait chez le premier commiffaire, & les mêmes députés fe trouvent enfuite à la porte de l'hôtel des états pour recevoir les commiffaires & les conduire dans la falle. Le gouverneur de la province eft placé au fond de la falle, ayant à fa droite & à fa gauche fur la même ligne, le lieutenant général de roi en Artois, & l'un des lieutenans de roi alternativement. L'intendant, le premier préfident du confeil d'Artois, le premier des commiffaires du roi, ont chacun un fauteuil, & les autres des chaifes. Le clergé occupe le côté droit de la falle.

ART

L'évêque d'Arras, préfident né des états, & l'évêque de S. Omer ont chacun un fauteuil. Les abbés & les députés des chapitres font enfuite fur des bancs par ordre d'ancienneté de leurs bénéfices. La nobleffe occupe le côté gauche de la falle, & eft affife fur des bancs fans aucun rang déterminé. Le carré de la féance eft fermé par le tiers-état. Les trois députés ordinaires font hors de rang & ailis. L'ouverture de l'affemblée commence par la lecture de la lettre que le roi écrit aux états pour faire reconnoître fes commiffaires. On lit enfuite leurs commiffions, & après que le gouverneur s'eft expliqué en peu de mots, l'intendant fait un discours, & conclut par la demande d'un don gratuit. Ce don gratuit, depuis la prife de Saint Omer, a toujours été de quatre cens mille livres tous les ans. Le président de l'affemblée répond au nom des trois ordres, & les commiffaires du roi fe retirent, étant reconduits par les députés ordinaires, qui étant revenus à leurs places, les députés en cour, nommés par la précédente affemblée, rendent compte des affaires dont ils ont été chargés auprès de fa majesté, & après quelques délibérations, on fixe le jour de ce qu'on appelle la rejonction des états. Ils s'ajournoient autrefois à un mois ou fix femaines, & pendant ce tems-li ils s'affembloient en particulier pour examiner les affaires, ou députoient à la faire des remontrances mais on a retranché toutes ces formalités, & la rejonction fe fait peu de tems après la premiere affemblée. Ce jour venu, tous les corps s'étant rejoints, ils fe féparent pour fe retirer dans leur chambre particuliere, & délibérer fur les points repréfentés, tant par les commiffaires du roi, que par les députés généraux; & lorsque chacun des corps a pris fa réfolution féparément fur chacun des points mis en délibération, ils fe la communiquent par des conférences particulieres, qui fe font à la maniere fuivante.

cour pour

La nobleffe nomme quatre députés, qui, avec le greffier, vont à la chambre du clergé, où le greffier fait la lecture de chaque point l'un après l'autre, obfervant après la lecture du premier, de laiffer lire par le greffier du clergé l'arrêté que ce corps en a fait. Après cela il lit celui de la nobleffe, & continue ainfi l'un après l'autre jusqu'à la fin. Le tiers-état vient enfuite à la chambre du clergé, & le greffiery fait la lecture des points & des délibérations en la même forme. Le tiers-état paffe immédiatement après en la chambre de la nobleffe, & y fait la même chofe. Ces conférences particulieres étant finies, les trois corps en tiennent une générale dans la grande falle, & les délibérations fe terminent à la maniere fui

vante.

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échevins d'Arras, qui ne font qu'une feule voix, & des
députés des magiftrats de S. Omer, d'Aire, de Béthune,
de Lens, de Bapaume, a'Hédin, de S. Paul, de Pernes
& de Lillers. Le député du tiers-état y préfide, recueille
les voix & porte la parole pour toute la chambre. Toutes
les affaires générales & particulieres fe reglent dans cette
affemblée, qui dure ordinairement quinze jours ou trois
femaines. Ceux qui ont fait des pertes par accident du
feu, de la grêle, ou autrement, y demandent l'exemp-
tion des impôts. Les fermiers des états qui prétendent
des indemnités, y font leurs remontrances; mais la prin-
cipale cccupation de ce corps eft pour le recouvrement
des fommes qu'on eft obligé de lever en conféquence
des demandes de fa majefté. Le don gratuit eft fixé en
quelque maniere à quatre cens mille livres; mais les dé-
penfes des fourages font plus ou moins fortes, felon qu'il
y a plus ou moins de cavalerie dans les places.
Le revenu des états ne confifte qu'en octrois fur les
beftiaux, fur les boiffons, qui font les bieres, les vins &
les eaux de vie, dont le produit ne va qu'à quatre cens
mille livres. Les fonds extraordinaires fe tirent d'une.
impofition générale appellée le centiéme, qui rapporte
deux cens quinze mille livres quand elle eft entiere. Les
Espagnols établirent cette impofition l'an 1569. Tous les
biens tenans nature de fonds furent alors eftimés par des
commiffaires, qui arrêterent des rôles d'impofition par
rapport au centiéme de la valeur de chaque fond. Ces rô-
les ont été récollés & vérifiés dans la fuite avec tant
d'exactitude, qu'il n'y a pas une pièce de terre qui n'y
foit comprife. C'est la régle immuable des impofitions;
mais lorsque les biens diminuent de valeur par quel-
qu'accident, les états y pourvoyent; lorsque ces di-
minutions arrivent par négligence ou faute de con-
duite, on n'y a aucun égard. Le centiéme eft multiplié
felon les befoins de la province; on en a levé jusqu'à fix.
Perfonne n'eft exempt de cette impofition ; mais les ter-
res & les maifons que le clergé & les gentilshommes oc-
cupent ou font valoir par leurs mains, ne payent qu'un
centiéme par an, au lieu que les héritages qu'ils donnent
à ferme font fujets à tous les centiémes qu'on impofe.
La principale occupation des états eft de régler les fonds
& les dépenfes, & ils remettent l'exécution de leurs at-
rêts à trois députés, que l'on nomme les députés ordi-
naires de l'état. Quant à ce qui regarde les affaires dont
la décifion dépend de la volonté du roi, l'assemblée en
dreffe un cahier qu'elle fait présenter à sa majesté par trois
députés qui font envoyés à la cour pour en folliciter
l'expédition, & qu'on appelle ordinairement les députés
en cour. Ily a encore une troifiéme espéce de députés qui
font les députés des comptes. Ils examinent les comptes
tant de recette que de dépenfe. Les députés ordinaires
& les députés des comptes ne font changés que de trois
en trois ans ; mais les députés en cour font nommés tous
les ans par l'affemblée.

Le greffier des états recommence la lecture des points, & les greffiers particuliers lifent l'un après l'autre les délibérations de leur corps fur chaque point; lorsque les trois corps, ou deux au moins, conviennent, les députés du tiers-état en forment une réfolution, qui s'écrit fur le champ, & eft lue publiquement. On paffe enfuite à la décifion d'un autre point, & ainfi de point en point jusqu'à la fin. Mais lorsque les trois délibérations font différentes, la matiere s'agite de nouveau, on prend les fuffrages de tous les corps. C'est l'évêque d'Arras qui recueille les voix dans le clergé. Le député de la nobleffe en fait autant de fon côté, & celui du tiers-état fait la même chofe dans fon corps, après quoi la réfolution est arrêtée à la pluralité des voix, non des perfonnes, mais des corps, deux emportant toujours le troifiéme excepté dans les matieres de pure grace, où le concours des trois corps eft toujours néceffaire. La chambre eccléfiaftique eft compofée des évêques d'Arras, de S. Omer, d'un grand nombre d'abbés, & de deux députés de chaque chapitre, excepté celui d'Arras, qui en a trois, fans compter le prevôt. La chambre de la nobleffe eft compofée d'environ foixante-dix gentilshommes. Tous ceux qui font reconnus nobles, au moins de cent ans du côté paternel & maternel, & qui ont une terre en Artois, peuvent espérer d'en être membres. Cependant, depuis quelques années, le roi s'eft rendu fort difficile fur le choix des gentilshommes à qui il accorde l'entrée aux états. Le député de la nobleffe préfide dans cette chambre, recucille les voix, & porte la parole pour tout le corps. Les feigneurs qui y paroiffent avec le plus d'éclat, font les princes de Bournonville, d'Ifenghien, d'Espinoi, de Robecq, le marquis de Saluces, & plufieurs autres. La chambre du tiers-état elt compofée de douze

L'Artois n'a que 25 lieues depuis S. Omer jusqu'à l'Escaut, & environ la moitié de large depuis Ofuquai jusqu'à la Baffée. On le divise en douze contrées, qui font,

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n'en met que neuf, & cependant l'un & l'autre fournisfent dix noms. Dans le mémoire qui m'a été communiqué, on remarque que Bredenarde n'eft, ni n'a jamais été bailliage ou châtellenie. Ce nombre de neuf n'eft pas feulement fixé par le confentement des auteurs pour les grands bailliages ou châtellenies, mais auffi par les armes de la province, où, à ce que l'on prétend, on a mis neuf châteaux aux trois pendans du lambel des armes de ce pays. Les armes d'Artois font d'azur chargé de fleurs de lis d'or fans nombre, au lambel de gueules de trois pendans chargés chacun de trois châteaux d'or. Sanfon dit que S. Paul, Béthune, &c. étoient de la châtellenie d'Arras. Peut-être que Bredenarde & autres dépendoient aufli de quelque châtellenie. Bapaume appartenoit jadis aux feigneurs de Beaumez; Aubigni appartenoit aux feigneurs d'Aubigni, dits Havets, avoués de Marchienne. Les autres contrées appartenoient aux feigneurs de même nom que lesdites contrées.

Lorsque l'Espagne eut perdu une partie de l'Artois, on divita la province en Artois cédé & Artois réfervé; mais la France ayant conquis le tout, cette diftinction eft devenue inutile. Il ne l'eft pourtant pas de favoir qu'elle a été en ufage.

ARTOLICA, Cluvier, Sanfon & Labbe conviennent que c'ett Tuglia ou la Tuille, bourg des états de Savoye, entre Aofte & Mouftiers en Tarentaife. * Notes manuserites du P. Sanadon.

ARTOMAGAN. Baudrand, éd. 1682 & 1705, dit Artomagan, Aromaga, en latin Artomagana, Oromagana: c'eft une des ifles des Larrons, dans l'Océan oriental, ou Mer pacifique. Elle eft presqu'au milieu de toutes les autres. Les Espagnols y prennent leur route pour aller du Mexique aux Philippines; elle eft encore aux anciens habitans. Cet article eft un de ceux qui autorifent parfaitement ce qui fe lit dans les obfervations phyfiques & mathématiques du P. Gouye; favoir, que nos géographes n'avoient eu jusqu'alors qu'une connoiffance trèsimparfaite avant que le P. Vanhanime, jéfuite, eût communiqué ce qu'il en avoit appris, & qu'on n'avoit pas alors une feule carte où elles fuffent nommées & placées comme elles doivent l'être. Celles de De l'Ifle étant poftérieures à ce tems-là, ne tombent point dans cette condamnation. Cette ifle d'Artomagan, de Baudrand, ne fauroit être que celle d'ALAMAGAN, l'une des ifles Mariannes, ou des Larrons. Voyez à l'article MARIANNES ce qu'en dit le P. Valhanime, dont le mémoire fur ces quatorze ifles y eft inféré.

ARTONE ou ARTOUS. Artona, abbaye d'hommes de l'ordre de prémontré en France, au diocéfe & au levant d'Acqs. Le plus ancien abbé qu'on connoiffe, vivoit en

1280.

ARTONNE, petite ville de France, dans la baffe Auvergne, fur la riviere de Morges. Elle eft célébre dès le cinquieme fiécle de l'églife, par le féjour de divers faints. S. Pourçain, dont l'églife fait commémoration au 24 Novembre, y a demeuré. * Baillet, Topogr des faints, p. 652.

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ARTZBOURG, bourg d'Allemagne, en Baviere fur le Danube au-deffous de la ville d'Ingolstadt. Il y a une abbaye. C'est-là qu'Aventin cherche l'ancienne ARTOBRIGA, que d'autres mettent à Ratisbonne. * Baudr. éd. 1705. Ortel. Thef.

ARTZE, felon Cédrene; ARZE, felon Curopolate, village voifin de Théodofiopolis. Léunclavius croit que c'eft ARTZERUM. Voy. ERZEROM. Tournefort, Voyage du Levant, t. 2, p. 117, lettr. 18, diftingue ARTZE d'Erzeron. Artze, dit-il, gros bourg d'Arménie, dans le voifinage de l'ancienne ville Theodofiopolis. Ce bourg paffe pour avoir été extrémement riche, & habité non-feulement par les marchands du pays, mais auffi par plufieurs marchands ou facteurs Syriens, Arméniens & autres de différentes nations, qui comptant beaucoup fur leur grand nombre & fur leurs forces, ne voulurent pas fe retirer avec leurs effets à Théodofiopolis, pendant les guerres que l'empereur eut avec les Mahométans. Les infidéles ne manquerent pas d'afliéger ce bourg, les habitans fe défendirent vigoureufement pendant fix jours retranchés fur les toits de leurs maifons, d'où ils ne ceffoient de jetter des pierres & des ficches. Abraham général des affiégeans voyant leur opiniâtre réfiftance, & appréhendant que la place ne fut fecourue, 'y fit mettre le feu de tous côtés, facrifiant un fi riche butin à fa réputation. Cédrene affure qu'il y périt cent quarante mille perfonnes, ou par le fer, ou par le feu. Les maris, dit-il, fe précipitoient dans les flammes avec leurs femmes & leurs enfans. Abraham y trouva beaucoup d'or & de ferremens que le feu n'avoit pu dévorer. Zonare raconte à peu-près la même chofe de la deftruction d'Artze; mais il ne parle pas de Théodofiopolis. Cet auteur affure feulement qu'Artze étoit fans murailles, & que fes habitans en avoient fortifié les avenues avec du bois : il faut qu'ils ayent confumé tout celui des environs, en même tems; car l'espéce en eft perdue dans le pays. Comme la place fut réduite en cendres, & que ce paffage eft abfolument nécellaire pour le commerce, y a beaucoup d'apparence que les marchands étrangers, qui s'y vinrent établir dans la fuite, pour ne pas tomber dans un pareil malheur, fe retirerent à Théodofiopolis, qui en étoit près, fuivant Cédrene.

il

1. ARU, Corneille nous apprend que c'eft une ifle d'Afrique, entre les Moluques & la nouvelle Guinée. Il a voulu défigner l'ifle d'Arow. Voyez ce mot.

pres

2. ARU petite ifle entre l'ifle de Sumatra, & la qu'ifle de Malaca, au nord de la baye de Bancalis, ou Bencouli. Elle eft par les 3 d. 5' de latitude hord, & par les 117 d. 30 de longitude.

ARTURII INSULA; c'eft-à-dire, L'ISLE D'ARTHUR, Maty met une ville & un royaume de ce nom, vispetit ifle, l'une des Sorlingues qui font au midi de l'Is-à-vis de Malaca ; & ajoute que la ville est dans l'ifle lande.* Baudrand éd. 1705.

ARTYMNESUS, ville ancienne d'Afie, dans la Lycie; les Xanthiens y établirent une colonie, au rapport d'Etienne le Géographe.

ARTYNIA, lac d'Afie, où eft la fource du Rhyndacus. C'est le même que le lac APHNITIS. Voyez ce mot. On le nomme préfentement le lac Loupadi, felon De l'Ife, qui a fuivi en cela l'opinion de quelques voyageurs. Tournefort a rectifié la géographie de ce lieu-là, & nous apprend que le vrai nom de ce lac eft le lac d'ABOUILLONA; & ce nom s'accorde avec celui que lui donne Strabon, l. 12, p. 576, qui le nomme APOLLONIATIS. Voyez la description de ce lac, à l'article ABOUIL

LONA.

Baudrand manque d'exactitude en parlant d'Artynie, & citant Pline comme s'il eût dit qu'Artynie eft un étang de la Myfie, dans l'Afie mineure, duquel fort le Rhyndacus, auprès du mont Pomifius & de Miletopolis. Pline ne parle point de la montagne Pomifius. Ce nom lui eft inconnu, il dit feulement en parlant du Rhyndacus: le Rhyndacus nommé auparavant le Lycus. Il fort de l'étang d'Arrynie auprès de Milétopolis, reçoit le Maces

de Sumatra, & qu'elle donne fon nom à quelques petites ifles voifines. L'éditeur françois du dictionnaire de Baudrand, & Corneille l'ont copié.

ARVA comté de la haute Hongrie. Voyez ARwa. 1. ARUA, nom latin de l'ARVE riviere.

2. ARUA, nom latin d'ALCOLEA. Voyez ce mot. Baudrand cite Pline, comme s il avoit mis une ville nommée Arva, dans le département de Séville, in Hispalenfi Conventu. La citation eft fauffe, fi l'on s'en rapporte à l'auteur des disquifitions, & aux éditions un peu anciennes ; dans celle de Dalechamp on lit: Oppida Hispalenfis Conventus Celtiaca, Axatiara, Arrucci, Ménoba, Iliba cognomine Italica. Cependant Baudrand a cité jufte, & ce paffage rétabli par le P. Hardouin le favorife. Car on y trouve Oppida Hispalenfis Conventus, Celti, Arua, Canama, Evia, Ilipa cognomine Ilia: Italica. A la vérité il y a une difficulté; c'est que la correction du P. Hardouin a été publiée dans fon édition en 1685, c'est-à-dire, trois ans après l'impreffion du dictionnaire de Baudrand. Il paroît qu'il avoit fait quelque ufage de Rodericus Carus; car il le cite affez fouvent & précisément en cet article. Or cet auteur lit

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