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les chaleurs de l'été. Il eft aifé de concilier ces deux voyageurs. Le premier l'a vû après un débordement du Nil dont il reçoit les eaux, auffi-bien que celles du fleuve S. Jofeph; l'autre ne l'a vu qu'après qu'elles étoient retirées. Le village Lamieh eft fitué à fon extrémité orientale, & le fameux château du vifir Caron, nommé Labyrinthe, eft à fon extrémité occidentale. Ses eaux font très-falées, parce que le fond en eft nîtreux. (c) Comme il étoit entre Memphis & un boccage affez agréable où les Egyptiens enterroient leurs morts, on étoit obligé de paffer les cadavres fur une barque, & l'on payoit une piéce d'argent au batelier que les Egyptiens nommoient Caron. C'eft (d) ce paffage qui a donné lieu à la fiction des Champs Elifées & à la barque à Caron. Il le faut encore paffer pour aller de Memphis ou du Caire aux Pyramides, dans lesquelles on enfeveliffoit les rois d'Egypte. On voit encore au-delà de ce lac les reftes d'un boccage dans lequel étoient quantité de tombeaux. Paul Lucas, dans fon fecond voyage, fait fur ce fujet une fable, à fon ordinaire; elle a fi peu de vraifemblance que je n'ai pas cru la devoir rapporter. (a) Le P. Vansleb, relat. d'Egypte. (b) L'abbé de Ste Maure, relat. de fes voyages. (c) Diod. de Sic. Rerum antiquit. l. 1, c. 6. (d) L'abbé de Ste Maure, ibid.

Beaucoup de fleuves pompeufement décrits dans les hiftoires & dans les poëfies, ne fe retrouvent plus, quand on voyage l'été dans les lieux où l'on s'attend de les trouver; car plufieurs ne font que des torrens qui ne coulent qu'après la chute des fortes pluies, & après la fonte des neiges. Il eft aifé de voir pourquoi un voyageur aura paffé avec difficulté & péril ce qu'il prend pour une profonde riviere, & pourquoi un autre n'y trouvera rien qu'un lit fec: cela vient de la différence des faifons dans lesquelles chacun d'eux a paffé dans cet endroit.

ACHETUS, nom latin d'une petite riviere de Sicile, dont le nom moderne eft aujourd'hui Fiume de Noto. Voyez Noro. * Ferrar. Lexic.

ÁCHIALIS, presqu'ifle dans la Sarmatie Européenne. Voyez ACHILLEOS DROMOS.

ACHIAVEL, lieu de plaifance des anciens rois de Kachemire, & à préfent du Grand Mogol, auquel tout ce royaume eft foumis. Ce qui en fait la principale beauté, 'c'eft une fontaine dont l'eau fe disperte par- dehors de tous côtés à l'entour du bâtiment qui n'eft pas laid, & dans les jardins par cent canaux. Elle fort de terre comme fi elle remontoit & réjailliffoit du fond d'un puits avec violence & bouillonnement, & en telle abondance qu'on la pourroit plutôt appeller riviere que fontaine. L'eau en eft admirablement bonne, & tellement froide, qu'on n'y peut presque pas fouffrir la main. Le jardin eft très beau par fes allées, par la grande quantité d'arbres fruitiers, pommiers, poiriers, pruniers, abricotiers & cérifiers, & par quantité de jets d'eau de plufieurs fortes de figures & de réfervoirs pleins de poiflons, & enfin par une espèce de cascade fort haute qui, en tombant, fait une grande nappe de trente ou quarante pas de long, dont l'effet eft admirable, particulièrement la nuit, lorsl'on a mis par-deffous cette nappe d'eau une infinité de petites lampes, qui s'ajuftent dans des trous faits exprès dans la muraille, ce qui eft d'une très-grande beauté. *Bernier, Voyage de Kachemire, lettre 9.

que

voyez auffi la carte de cet auteur. (b) Hift. génér. du Mo
gol, p. 187.

ACHIBABA, village de Perfe à quatre lieues de Cas-
bin. Daviti ne dit point de quel côté; mais il nous ap→
prend qu'il fut ainii appellé du nom d'un vieillard, à qui
Schic Sephi (Cheic Sephi) donna ce village, parce qu'é-
tant âgé de plus de cent ans, il avoit eu un enfant d'une
femme presque auffi vieille que lui. Le fépulchre de ce
vieillard fe montre encore aujourd'hui dans une grande
voute. * Etat du Sophi. Corn. Dict.

ACHILIA ou ACHILCA, nom latin d'une ifle dépendante de l'Irlande. Voyez ÁкIL.

ACHILLE, montagne de la Paleftine. Quelques auteurs la nomment ODOLA. Près de fon fommet, vers le midi, il y a une caverne fort étroite en fon embouchure. Elle eft de la hauteur d'un homme, de forme ronde,affez fpacieufe; & l'on tient que le roi David s'étoit caché dedans, lorsque Saul, qui le pourfuivoit, y entra pour quelques befoins de la nature, fans l'appercevoir, quoique David lui coupât une piéce de fon habillement. Cette grote fert de retraite au bétail pendant les chaleurs. Tout proche de là on voit les démolitions de la fortereffe de Meffada, que le roi Hérode fit bâtir. * Corn. Dict.

1. ACHILLEE, fontaine auprès de Milet, renommée chez les anciens, à caufe que l'cau en étoit très-falée en fa fource, & très-douce lorsqu'elle venoit à fe répandre plus loin. Ce qui lui fit donner le nom d'Achillée, en latin, Fons Achillius, ce fut qu'Achille s'y lava après qu'il eut défait Strambelus, fils de Télamon, qui menoit du fecours aux Lesbiens. * Corn. Dict. Athence, 1. 2, c. 6.

2. ACHILLEE ou l'ISLE D'ACHILLE, en latin, chillea ou Achillis Infula, ifle du Pont-Euxin, affez près de l'embouchure du Borifthene. Arien, dans fon périple du Pont - Euxin, la confond avec la presqu'ifle, nommée Achilleos Dromos, ou la Course d'Achille, dont je parle dans un des articles fuivans. Mela, 1. 2, c. 7, en paile & la nomme LEUCE. Leuce, dit-il, fituée à l'embouchure du Borifthene, eft fort petite, & on la nomine Achillée, à caufe qu'Achille y eit placé (fitus eft.) S'il veut dire qu'il y étoit enterré, ce ne doit pas être le même Achille, dont le véritable tombeau étoit dans l'Afie mineure. Scylax, Géog. vet. oxon, t. 1, p. 30, en parle comme d'une ifle déferte. Pline, I. 4, c. 26, qui dit qu'elle étoit fameufe, à caufe du tombeau d'Achille, la met à cent vingt-cinq mille pas de la presqu'ifle, nommée la Courfe d'Achille. Il dit dans un autre endroit qu'elle s'appelloit aufli MACARON, c'eft-à-dire l'ISLE DES BIENHEUREUX: fur quoi le P. Hardouin obferve que c'étoit, parce qu'on croyoit que l'ame d'Achille, & celles des autres héros, y erroient dans les creux des montagnes, & qu'elle avoit été appellée aulli pour cette raifon l'ISLE DES HEROS. Ce Pere cite pour fon garant Euftate fur la Periégefe de Denis, vers 545: fon nom moderne eft FiCONISI, felon le plus grand nombre des géographes. Mais tous ceux qui ont travaillé d'après les notices des anciens n'ont pas placé cette ifle de la même maniere. Ortelius, dans fa carte du Pont-Euxin, l'étend au - deffous, & au midi oriental de la Courfe d'Achille, & la fait presque parallele à cette presqu'ifle. Sanfon, dans fa carte latine de la Cimmerie, met l'ifle de Leuce, qui eft un de fes noms, comme on a vû, à l'embouchure du Danube, en quoi il a fuivi Paufanias & Maxime de Tyr, ferm. 27. Cependant Pline, Mela & Denis le Periegete, dans les endroits cités, la mettent à l'oppofite du Borifthene.

3. ACHILLEE, en latin, Achilleius Vicus, ancienne bourgade d'Afie, fur le bord oriental du Bosphore Cimmérien, & à l'entrée du Palus Méotide, vis-à-vis du Myrmecium. * Ortel. parerg.

4. ACHILLÉE, petite ifle de la Mer-Egée, adjacente à l'ifle de Samos. Plin. l. 5, c. 37..

Lorsqu'on (a) va de Kachemire à Achiavel, & à quatre ou cinq lieues de ce dernier endroit, vers le midi, on trouve un autre jardin royal, qui eft aufli très-beau, & qui a les mêmes agrémens que celui d'Achiavel; mais l'on trouve dans l'un de fes canaux des poiffons qui viennent quand on les appelle & qu'on leur jette du pain: les plus gros ont des anneaux d'or au nez avec des inscriptions à l'entour, qu'on dit que Nour Mehalle (fultane, époufe de Jehan Guir) leur fit attacher. Le pere Catrou confirme la même (b) chofe; & c'eft de ces lieux ACHILLÉON, ville de laquelle Pline, l. 5, c. 30, qu'on doit entendre ce qu'il dit d'après Manouchi. Le fait mention, & qu'il dit avoir été placée auprès du tomMogol & la fultane ont rempli Kachemire des marques beau d'Achille. Or, les anciens ont marqué bien pofitide leur magnificence. Jehan Guir y fit bâtir un palais, vement que le tombeau ou monument d'Achille, Aas plus agréable que magnifique : les jardins qui y font cou-pia, étoit joignant la ville de Sigée, ou du moins au pés de canaux, & embellis de jets d'eau, y ont un agrément qu'on ne trouve point ailleurs. Pour la fultane, fon plaifir étoit de peupler ces canaux de poiffons apprivoifés les plus vieux portent encore aujourd'hui des anneaux d'or que cette reine leur fit attacher.* (a) Bernier, ib.

cap de même nom. Ce fut dans cet endroit qu'Alexan-
dre verfa des pleurs, en faifant réflexion qu'Achille avoit
eu le bonheur de trouver un Homere pour immortalifer
fes exploits. Etienne le géographe dit qu'au Sigée, il y
avoit une ville nommée ACHILLEUM. Cellarius, l. 4, 6.

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3,

doute fi elle eft différente de Sigée, ou fi elle n'auroit point été bâtie des ruines de cette ville. * Cicer. Orat. pro Archia, c. 10.

ACHILLEOS DROMOS, ce nom grec, qui fignifie la Courfe d'Achille, a été donné à une presqu'ifle de la Sarmatie Européenne. De l'Isle appelle ainfi toute la presqu'isle qui eft entre le (a) Borifthene & le golfe Carcinite. Il l'étend en long de l'orient d'été au couchant d'hyver, & n'en fait qu'une langue de terre qu'il retrécit un peu vers le fond du golfe. Ortelius lui donne la même pofition; mais il ne la joint au continent que par un ifthme, long & étroit, au bout duquel il lui donne toutd'un-coup une grande largeur qui va toujours en diminuant jusqu'à la pointe. Pomponius Mela, 1. 2, c. 1, qui la compare à une épée couchée, dit qu'elle tient au rivage du continent par une petite racine, qu'enfuite elle eft médiocrement grande, & s'éleve peu-à-peu en pointe, en fe retréciffant. D'autres (b) la comparent à un ruban. Le même géographe (c) nous apprend l'origine de ce nom, la Course d'Achille. C'eft, dit-il, parce qu'Achille étant entré avec une flotte armée pour faire la guerre fur le Pont-Euxin, célébra en cet endroit fa victoire, & fit fuccéder aux exercices militaires celui de la courfe, à laquelle il fe divertit, lui & fes guerriers. Pline, l. 4, c. 12, qui eft fujet à copier cet auteur, dit la même chofe de cette étymologie & de la reffemblance de ce lieu à une épée. Ptolomée, 1. 3, c. 5, entre encore plus dans le détail; car il donne à la pointe occidentale, qu'il appelle Promontoire Sacré, 57 d. so' de longitude, à l'ifthme, 59 d., & à la partie orientale qu'il nomme le promontoire de Myfaris, 59 d. 45'. Guillaume Sanfon qui l'a fuivi dans fa carte latine de la Cimmerie, s'en écarte un peu, en ce qu'il fait le Promontoire facré plus feptentrional de 30', que celui de Myfaris, au lieu que Prolomée, dans les éditions d'Alde & de Bertius, leur affigne la même latitude à l'un & à l'autre, favoir de 47 d. 30', & donne à l'ifthme dix minutes de plus qui font 47 d. 40'. Il eft vrai que l'édition (d) de 1540, à Cologne, ne donne au cap de Myfaris que 42 d. 30' de latit. mais il est visible que c'eft une faute d'impreffion; & il eft aifé de s'appercevoir qu'il n'eft pas poffible que les deux extrémités d'un lieu foient à peine diftantes l'une de l'autre de deux degrés, & que néanmoins l'une foit de cinq degrés plus méridionale que l'autre. L'édition de Scotus, en 1520, in-fol. à Cologne, eft conforme aux deux que j'ai citées. Strabon donne à cette presqu'isle environ cinq cens ftades de longueur, fur deux dans fa plus grande largeur. Arien a confondu l'isle d'Achille, nommée autrement LEUCA, ou LEUCE avec la Courfe d'Achille, comme fi ce n'étoit que deux noms d'un même lieu; cependant les autres anciens les diftinguent. (a) Théat. hift. P. Orient. (b) Strab. 1. 7, p. 307. Ibid. (a) Ptolom. Edit. J. Noviomagi.

*

Il eft bien vraisemblable que la fituation moderne eft différente de l'ancienne, & que le Borifthene doit y avoir caufé de grands changemens à fon embouchure, foit en rempliffant de petits golfes de fable & de limon, foit en s'en creufant de nouveaux. Les embouchures des

grandes rivieres font fujettes à ces changemens; celles du Nil, du Wolga, &c. ne font plus aujourd'hui telles que les ont vues les premiers qui les ont décrites. L'Anonyme de Ravenne nomme cette presqu'isle ACHIALLIS. ACHIM.

ACHIN. Voyez ACHEM, ville & royaume d'Afie. } ACHINDANA, ancien nom d'une riviere de Carmanie. Ptolomée l'écrit àzidana, mais fes traducteurs écrivent Achindana, au rapport d'Ortelius. Bertius écrit ACHIDANA. Prolomée, pag. 157, en met l'embouchure à 96 d. 40' de longit. & à 26 d. de latit. Les cartes dreffées fur Prolomée la mettent dans le golfe Perfique.

ACHIRA. Balfamon, cité par Ortelius, nomme ainfi une ville épiscopale fous le patriarchat de Conftantinople. Ne feroit-ce point Ancyre?

ACHISARNES, ancien peuple de l'Éthiopie fous l'Egypte, felon Pline, qui le nomme en latin Achifarni. ACHITA, petit royaume du Japon dans la partie feptentrionale de la grande isle Niphon. Sa capitale fe

nomme Cuвota.

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que le r devant un autre r', ou devant un x ou un fe
43
prononce comme une N. D'autres interprétes le rendent
par Accita. Ortelius l'écrit Achita avec un renvoi au mot
Anchita qu'il préfére. Ptolomée place ce peuple fur le
mont Climax.

ACHLAB. C'eft ainfi que les LXX interprétes, Jud. 1,
écrivent le nom d'un lieu de la Palestine, dont il eft dit
qu'Afer ne détruifit point les habitans. Ce même lieu
eft nommé AHALAB dans la vulgate. Diodati, dans fa
verfion italienne, le nomme ALAB, la verfion angloife
AHLAB, & Luther, dans fa version allemande, AHELAB.
Smid, dans fa vertion latine, Reland, Palaftin. p. 543,
& quelques autres l'écrivent ACHALAB.

1. ACHNÆ, ancienne ville de la Theffalie, felon
Etienne le géographe, qui, fuivant la
fes commentateurs, la nomment ailleurs ICHNA, & l'at-
remarque d'un de
tribue à la Macédoine. Etienne ajoute que c'étoit la
trie de Cléodamas, qui avoit écrit du manége & de l'art
de dreffer les chevaux.

pa

2. ACHNÆ, ancienne ville de Béotie, felon le même

auteur.

ACHNE, ancien nom de Cafos, isle de l'Archipel.
Voyez ce mot.

ACHOLLA, ancienne ville de la Lybie, felon Etienne
le géographe, qui dit que c'étoit une colonie des habi-
tans de l'isle de Méléda, & ajoute qu'elle n'étoit pas loin
des Syrtes, c'est-à-dire du golfe que nous appellons au-
jourd'hui le golfe de la Sidre. Prolomée la nomme aufli
ACHOLA, mais avec une feule L, & lui donne 37 d. 45'
de longitude fur 32 d. 20' de latit. feptentrionale, dans
le voifinage de Thapfus & de Ruspa. Ortelius foupçonne
que ce pourroit bien être l'ACOLITANUM OPPIDUM de
Pline. Berkelius, fur Etienne le géographe, ne doute
point que ce ne foit la même ville que Hirtius appelle
ACILLA, ville libre qui envoya vers Céfar. Tite-Live,
1.33, c. 34, la nomme ACYLLA.

ACHOMES ou ACHOMEMIENS,
l'Arabie heureuse, au rapport d'Etienne le géographe, in
ancien peuple de
voce AXOMAI, qui dit qu'Uranius en avoit parlé dans
fon 3 livre. C'est tout ce qu'il nous en apprend.

ACHONBENE, village d'Afrique fur la côte du
royaume d'Axim. Il eft à quatre lieues du cap appellé
das tres puntas, vers le couchant. Les Portugais bâtirent
un port fur un écueil, près de ce village, du tems du roi
Emanuel. Je ne copie cet article de Corneille, que pour
avertir qu'il n'eft rien moins qu'exact. Voyez ANCOBER,
contrée de la côte d'or en Afrique. * De la Croix, Hist.
d'Afrique, t. 3.

ACHONRI, ACHONRITA, ville d'Irlande, dans le comté de Letrym, dans la province de Connaught. Elle eft fituée fur le bord oriental du lac d'Alyn que forme le Shannon, & au nord de Letrym. Elle a été autrefois fiége épiscopal. Baudrand, t. 2, p. 425, éd. 1682, dit que les évêchés de Killala & d'Achonri ont été unis; mais Cambden prétend que l'évêché d'Achonri a été uni à l'évêché d'Elphin. Les dernieres guerres ont fort défolé cette ville,qui eft aujourd'hui réduite en village* Corn.pict.

ACHOR, vallée de la Palestine au nord de Jéricho,
affez près de Galgal. Saint Jerôme, Loc. Heb. la nomme
EMEC, ACHOR, & les Chaldéens GHACHOR. Elle fait
partie de la campagne, proprement appellée plaine de
Jéricho. Elle eft fi féconde, que Dieu promettant une

grande prospérité & une abondance de biens à fon peu
ple, dit qu'il remplira cette vallée de troupeaux de boeufs
& de vaches, & qu'il y envoyera des vignerons pour y
travailler, & donner l'espérance d'une bonne récolte.
On lui a donné le nom d'Achor, qui veut dire trouble
parce qu'un nommé Acham en caufa beaucoup en ce
lieu à tout le peuple, pour avoir retenu des hardes &
quelqu'argent qu'il avoit pris au pillage de Jéricho con-
tre la défenfe de Dieu, qui avoit ordonné que tout fut
confommé par le feu. Cette défobéiffance obligea Jofué
à le faire lapider avec fes enfans qui avoient part à fon
crime. Il les fit enfevelir enfuite fous un monceau de
pierres, & tous fes beftiaux, bœufs, ânes, moutons,
ainfi que fes meubles, furent réduits en cendres dans ce
même lieu.* Corn. Dict. Doubdan, Voyage de la Terre

Sainte.

ACHORIS, endroit d'Egypte où vivoit le moine Apel-
les. * Ortel. Thesaur.

ACHOS, montagne d'Armenie. Voyez ABA 3.
Tome I. Fij

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ACHRADINE, l'une des cinq villes qui formoient la ville de Syracufe en Sicile. Voyez ACRADINE. ACHRADUS, tribu de l'Attique, felon Etienne le géographe.

ACHRIANE, en latin Acriana, ville d'Afie, dans l'Hircanie, felon le même qui cite, pour fon garant, Polybe, L. X.

DOS

ACHRIDE, en latin Achridus, Achrida ou Achris, ville de la Bulgarie Macédonienne. Son nom moderne eft ALCHRIA, felon Ortelius, OLCRIDA, felon Barlet, ADIRIDA, felon Baudrand. Ptolomée la nomme LYCHNIDos, du nom du lac fur lequel elle étoit bâtie, & elle fut nommée Jujiiniana prima ou la PREMIERE JUSTINIENNE, à caufe que l'empereur Juftinien, qui y étoit né, la fit rebâtir & l'érigea en métropole de la Bulgarie Macédonienne. Les Turcs la nomment GUISTANDI. C'est à préfent le fiége d'un archevêque, quoiqu'il y ait plus de deux cens ans qu'elle eft fous la domination des Turcs. De l'ifle, dans fon atlas, lui donne 41 d. 10' de latitude, & la nomme Giuftandil, Ocrida ou HOHORI. Elle eft fituée, felon ce géographe, fur le bord oriental du Drin noir, qui fépare en cet endroit l'Albanie d'avec la Macédoine, au pied & au nord d'une montagne. Elle eft affez bien fortifiée, & eft la réfidence d'un fangiacbeg ou gouverneur Turc. Il y a foixante-dix mille pas de cette ville à celle de Durazzo.

ACHSIKET, ACHSICATH, ACHSICASH Ou ACSECAT, en latin Achfichetum, ville d'Afie, dans la Tranfoxiane, dans la contrée de Fargan. Les géographes Arabes lui donnent 91 d. 20' ou même 92 d. de longitude, & 42 d. 25' ou 42 d. de latitude. Abulfeda la pofe au nord du fleuve Alshash, & quelques-uns la prennent pour la ville même de Farganah, dont cette contrée porte le nom. *Abulfeda, Géog. vet. Oxon, t. 3.

ACHSTEDE ou AKSTEDE, petite ville d'Allemagne dans le duché de Bréme. Elle eft fituée fur la riviere de Lun, au nord, & à quatre milles & demi de Bréme, vers le couchant d'hyver, & à trois milles de Bremerfurde. ACHUSI, port de la Floride. Voyez APALACHE &

PENSACOLE.

ACHYLOIS. Voyez ACHELOÜS.

ACHYR (a) ou ÁCHIAI, ville d'UKRAINE, fur la riviere de WORSKLO, qui la baigne à l'orient, à 54 verftes ou environ de Pultawa, où la même riviere coule aufli pour fe rendre dans le Borystene. Cette ville appartient au Czar, depuis que les Cofaques fe font donnés à lui; cependant tous les dictionnaires la mettent dans la Pologne, quoique par la tréve du mois (") de janvier 1667, entre le Czar, Jean Carmir & les Polonois, pour treize années, le premier foit demeuré maître de toute l'Ukraine, qui eft au-delà du Boryftene. Cette ville eft commandée par une citadelle bâtie fur une montagne, au pied de laquelle elle eft fituée, long. 53, 32, latit. 49, 30. * (a) Atlas de de l'Ifle. (b) Diar. Europ. Contin. 6, p. 554. Corn. Dict.

ACI, petite ville de Sicile. Voyez JACI. ACIÁPONDA, ville d'Afie, dans le golfe de Bengale. Elle eft fur la côte de Pégu, felon Baudrand, édit. 1682, à trente mille pas d'Aracan vers le midi. Sanfon, dans fa carte de la presqu'isle, au-delà du Gange, place un village de ce nom à 19 d. 20' de latit. du nord, fur la rive feptent. d'une riviere. De l'Isle n'en fait aucune mention dans fa carte des Indes, non plus que les PP. jéfuites, à qui nous devons une carte de cette côte inférée dans les obfervations de phyfique & de mathématique du P. Gouie.

ACIBALIANA, lieu dont il eft parlé dans la conférence de Carthage. On en ignore la polition. Ortel. Thefaur.

AGIBI, nom latin d'un ancien peuple de la Sarmatie Européenne. Pline, que Baudrand cite pour garant de ce qu'il en dit, n'en parle point, mais Ptolomée qui le fait voifin des Boruffiens. Des modernes foupçonnent qu'ils habitoient le même pays, où eft aujourd'hui la principauté de Biela, mais c'eft une pure conjecture.

ACIDALIE, fontaine de la ville d'Orchomene. Elle a été célébrée par les poëtes qui ont feint que les Graces alloient s'y baigner. Voyez ORCHOMENE.

ACIDAS, riviere du Peloponefe dans l'Arcadie, felon Paufanias, qui nous apprend qu'elle mêle fes eaux avec celles de l'Anigrus, & qu'elle a eu, felon quelques-uns, le

nom de Jardanus. Voyez ce mot.

ACIDIOS, ancien nom d'une riviere d'Italie. Voyez ACIRIS.

ACIDOLA ou ACIDULA, fontaine d'Italie, dans le royaume de Naples, proche des ruines de l'ancienne ville de Linternum. Pline, l. 32, c. 2, qui en parle, lui attribue la qualité d'être bonne contre la pierre & la gravelle, & la place à quatre milles près de Theano Sedicino, dans la terre de Labour. Léandre, Descrit. di tutta Italia, pag. 167, qui l'appelle ACETOSA, dit qu'on la trouve dans les ruines des édifices, & que les habitans du pays difent que fi une perfonne, affligée du mal de tête, boit de l'eau de cette fontaine, elle eft guérie.

ACIDON, riviere de Péloponefe, felon Strabon, 1. 8, p. 348; c'est la même qu'Acidas. Voyez ce mot. 1. ACILA, c'eft ainfi qu'Artémidore, cité par Strabon, 1. 17, p. 967, dit que s'appelloit le promontoire de l'Arabie heureufe, oppofé à celui où étoit la ville nommée Dire. C'eft le cap qui rellerre le détroit de Bal-el-mandel, du côté de l'Arabie. Les cartes, dreffées fur Prolomée, l'appellent Pofidium promontorium.

2. ACILA, ancienne ville de l'Arabie heureuse. Pline, 1.6, c. 38, en parle comme de la ville la plus marchande de tout ce pays, & dit qu'on s'y embarquoit pour les Indes. Le P. Hardouin avertit de ne la pas confondre avec Ocelis, autre port de l'Arabie, fitué dans le golfe Arabi que, & qui appartenoit aux Gébanites; au lieu qu'Acila dépendoit des Sabéens Scénites, & étoit plus près du golfe Perfique que de l'Arabique. Voyez OCELIS.

ACILIA AUGUSTA, ancienne ville de la Vindelicie. Antonin, dans fon itinéraire, la nomme fimplement Augufia, fans aucun furnom. Aventin, cité par Ortelius, dit dans un endroit que c'eft la ville, nommée aujourd'hui Straubingen; & dans un autre il dit que c'eft un lieu hors de cette ville, nommée AZELBOURG. Ptolomée, 1. 2, p. 57, nomme les Azetiens parmi les peuples de la Pannonie vers le nord. Voyez AZALIENS.

ACILIO, nom latin de la ville d'Aiguillon. Voyez A1

GUILLON.

ACILISENE, contrée d'Arménie. Voyez ACLISENE. ACILIUM, ancien nom d'une ville d'Italie fur les confins de Germanie. Paul Diacre parle d'Agnellus, évêque de cette ville. Ortelius croit que c'eft la même qu'Acelum, en quoi il s'accorde avec Ughelli. C'est l'ancien nom d'Afolo.

ACIMINCUM, ancienne ville de Hongrie. Voyez ACUMINCUM.

I. ACINA, ancienne ville de l'Ethiopie fous l'Egypte, felon Pline. * Ortel. Thes.

2. ACINA. Voyez ACMA. ACINACES, en latin Acinaca, ancien peuple de la Bactriane, felon Prolomée, l. 6, p. 159.

ACINASE, en latin Acinafis, fleuve de la Colchide. Arrien, Geog. vet. Oxon. t. 3, p. 7, qui en parle dans le périple du Pont-Euxin, met l'embouchure de ce fleuve entre celles du Bathys & de l'Ifis, à 90 ftades de l'un & de l'autre.

ACINCUM, ancienne ville de Hongrie. Voyez AcuMINCUM.

ACINIPO, ancienne ville d'Espagne, dans la Bétique. Les géographes croyent que c'eft RONDA LA VIEJA, dont on voit encore les ruines près de Ronda, entre les montagnes du royaume de Grenade. * Baudrand, Ed. 1682.

ACIRIS, (2) riviere de la grande Gréce, dans la province que nous appellons aujourd'hui la haute Calabré dans le royaume de Naples. Son nom moderne eft AGRI. Elle (b) a fa fource & fon cours dans l'ancienne Lucanie, & coulant auprès d'Abellinum Marficum & de Grumentum, villes fituées fur fa droite, elle recevoit la petite riviere de Sora, avec laquelle elle alloit fe perdre dans le golfe de Tarente, à l'orient d'Héraclée. Le Pere Briet place Grumentum fur la riviere Siris, qui coule au midi d'Aciris. Antonin appelle cette derniere ACIDIOS. Voyez AGRI. * (2) Ortel. Thef. (b) Atlas de de l'Isle.

ACIS, ancien nom d'une riviere de Sicile, dont le nom moderne eft IL FREDO, dans la vallée de Demona, felon l'opinion de Fazel que Baudrand a fuivie, & ce dernier a trompé Corneille & Maty. Cluvier a refuté cette erreur. Il a lui-même examiné les chofes fur les lieux. Voici ce qu'il en dit. Acis, felon Vibius Sequefter dans fon catalogue des fleuves, coule du mont Etna dans

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la mer. Ce fut de cet endroit que Polyphéme jetta, dit-on, des roches fur Uliffe. Ce fut donc là qu'uliffe prit terre, & il en partoit lorsque Polyphéme lui lançoit les roches du mont Etna. Acis eft nommé par les habitans Aci & JACI, ou même CHIACI, la prononciation étant différente en divers lieux de l'Italie & de la Sicile. Ce fleuve eft fameux dans les écrits des poëtes. (a) Ils ont feint que le cyclope Polyphéme aimoit la nymphe Galathée qui, à fon tour, étoit fenfible pour le pafteur Acis; que le cyclope, pour fe défaire de fon rival, l'écrafa fous une partie du mont Etna qu'il fit écrouler fur lui, & que Galathée, touchée de compaffion pour cet amant, le changea en ruiffeau. Sa fource eft au pied du mont Etna dans un bois épais, environ à mille pas de la mer, & les eaux y font d'autant plus froides que les arbres les garantilient de la chaleur du foleil. Le fcholiafte de Théocrite, Idil. I, dit qu'Acis a été ainfi nommé, parce que fes flots coulent comme une fléche. Euftathe, in Iliad. l. 16, donne la même étymologie prife de la courfe rapide de fes eaux. Lorsqu'il approche de fon embouchure, il arrofe un village de même nom, & traverfant enfuite de délicieuses prairies, il arrive ainfi à la mer. Ovide qui le nomme à caufe de cela Herbifer, fait ailleurs mention de la briéveté de fa courfe. De l'Isle, dans fa carte de la Sicile moderne & dans celle de l'ancienne Sicile, a bien diftingué Acis du Fredo, entre lesquels il y a une distance de vingt milles, ancienne mesure des Romains, ou près de dix-fept milles d'Italie, de foixante au degré. *Theocr. or. idyl. 1, & 11. Silius ital. 1. 14. Servius in Virg. Egl. 9. Ovid. Metam. l. 13, & Fait. 1. 4.

ACITANI, d'autres lifent AccITANI. Nom d'un ancien peuple d'Espagne. Il eft vraisemblable que c'étoient les habitans du territoire & de la ville Acc.tum.

ACITHIUS, ancien nom d'une riviere de Sicile, de laquelle parle Ptolomée, l. 3, c. 4. Farzel, fuivi par de l'Isle, croit que c'eft le BIRGI dont l'embouchure eft visà-vis de l'isle de Favognana. Léandre dit que c'eft l'AcrLINO. Nebricenfis, dans fon dictionnaire, regarde comme fynonimes ces trois noms, Acius, Acilius & Acitius. Ortelius doute qu'ils le foient.

ACITODUNUM, ancienne ville de la Gaule, felon Ortelius, qui dit avoir vû ce nom dans une troifieme feuille de la table de Peutinger, non encore publiée, que Velfer lui avoit communiquée. Quelques-uns croyent que c'eft Feltin, dans la Marche fur la Creufe; d'autres affurent que c'eft Ahun fur la même riviere.

ACKEMIN, AKMIN, AQUEMIN ou ECHEMIN, ville de la haute (a) Égypte, fituée fur une petite hauteur, à un mille & fur la gauche du Nil, à trois ou quatre journées de Taata. (b) Elle eft bâtie fur les ruines de l'ancienne Panople, dont on voit encore les débris. A une portée de fufil de cette ville on trouve quantité de morceaux de marbre, fur lesquels il y a beaucoup de fymboles des anciens Egyptiens, ce qui prouve que dans cet endroit il y avoit un temple fameux. La ville d'Ackemin eft petite, mais agréable. On y tient deux marchés chaque femaine dans une grande rue qui la traverfe. Toutes les maisons en font de terre & affez mal-propres. Ce qui les fait paroître de loin, ce font des colombiers bâtis fur le haut en forme de tours carrées, avec des crenaux mêlés de rouge & de blanc. Ces colombiers ne font faits que pour donner retraite aux pigeons, qui vont chercher dans les champs dequoi fe nourrir. Presque toutes les maisons n'ont que le rez de chauffée & le colombier. Il n'y a dans cette ville qu'une feule mosquée bâtie de pierres, & qui n'eft pas entierement achevée. Le prince du pays qui l'avoit fait commencer mourut avant qu'elle fut achevée. Les autres mosquées n'y font que de terre. Les Coptes y ont une églife, où, moyenant quelque tribut qu'ils payent au gouverneur & au cacheif, ils exercent paifiblement leur religion; les PP. jéfuites y ont auffi une églife, réparée depuis peu par la libéralité d'un marchand françois, & la plus belle qu'ils ayent dans toute la haute Egypte. On peut voir, dans cet auteur, ce qu'il dit du merveilleux ferpent d'Akmin. * (a) Corn. Dict. (b) Voy. de Lucas, t. 1, p. 65, t. 2, p. 89, 90 & 91.

ACKEN, petite ville d'Allemagne, dans le cercle de la baffe Saxe. Elle eft dans le duché de Magdebourg, & appartient depuis longtems à cet archevêché fécularifé. Dreffer, auteur Allemand, Statt. Bucch. p. 106, raconte qu'elle fut bâtie fur l'Elbe par Henri le Lion, duc de

Saxe, & par Albert l'Ours, margrave de Brandebou après qu'ils eurent diflipé les Wendes. Selon cet auteur, le duc Bernard de Saxe, tige de la maifon d'Anhalt, fut le premier feigneur de cette place, & l'engagea, pour une fomme d'argent, avec Stassfurt & autres châteaux, à Conrad, archevêque de Magdebourg. Après la mort de ce prélat, cette ville & ces châteaux revinrent au prince. L'archevêque Gunther ou Gonthier en demanda la reftitution, & fur le refus qu'on lui en fit, il attaqua à l'improvifte le prince Rodolphe & le margrave Otton de Brandebourg, les battit, & fit prifonnier le margrave. Mais en 1279, Albert II, duc de Saxe, entra par furprise dans la ville d'Acken, & l'enleva ainfi à l'archevêque. Enfin, après bien des disputes pour & contre, l'archevêque de Magdebourg y entra en poffeflion par accord de Tannée 1385. Si cet écrivain eft exact, les archevèques n'en furent pas plus tranquilles poffeffeurs pour cela, car je trouve dans la chronique de Magdebourg, inférée dans le recueil de Meibom, Rerum Germanic. t. 1, p. 350, que l'an 1394, la nuit de S. Léger, c'est-à-dire du 2 octobre, l'archevêque Albert prit Achen, c'est-à-dire Acken, fur Rodolphe, duc de Saxe. Cette ville eft fur la rive méridionale de l'Elbe, à l'oueft, & à un peu plus de deux grandes lieues de Deslau. Son nom latinife eft Acona & sca.

ACKERHUYS. Voyez AGGERHUS.

ACKRAM. C'eft ainfi que Corneille appelle ACRON. Voyez ce mot.

ACKSTEDE. Voyez ACHSTEDE.

ACLAS,fauxbourg de la ville de Carthage. Voyez C AR

THAGE.

ACLE, (2) bourgade d'Angleterre, dans la province de Durlan. Il eft fitué à l'occident de la riviere de Skem, à diftance à peu-près égale de la fource de cette riviere & de fon embouchure dans la Tées. On ne parle guères de ce lieu, fi ce n'eft à l'occafion du concile qui y fut tenu fous le pontificat d'Adrien I. Ce lieu eft nommé en latin Acea. il y en a un autre (b) du côté de l'oueft, que l'on appelle SCOLE ACLE, pour les diftinguer. Ces deux lieux font de fuite d'orient en occident.* (a) Corn. Dict. (b) Atlas de Blaeu.

ACLEREMATI & EUCLEREMATI, nation qu'Agatarchide place dans l'Arabie, au rapport d'Ortelius.

ACLIBIA, ville maritime de l'Afrique propre. Pline la nomme CLUPEA, & Ptolomée CLYPEA, au rapport de Baudrand, édit. 1682, qui n'est pas fort exact fur cet article. Voyez ASPIS 4, CALIBIE & CLUPEA.

ACLİSENE, ou ACILISENE, contrée de la grande Arménie, près de l'Euphrate, à l'orient de la Sophene, felon Ptolomée, 1.5, c. 1 3.

ACMA, ancien nom d'un lieu de l'Afrique propre, dont parle Antonin. Ortelius avoit lû dans un ancien exemplaire Acina pour Acma. De l'Ifle place Acma dans fa carte eccléfiaftique d'Afrique; & il met ce lieu au nord oriental de Tacape dans le golfe nommé anciennement Syrtis minor, & aujourd'hui le golfe de Capes.

ACMASSÍGORÁ, ou la montagne d'Achmats. Voyez ACMATS.

ACMATA. Voyez AмATHA.

ACMATS, ou ACHMATS, montagne de l'empire Ruffien, dans la Tartarie Moscovite, auprès & à l'occident du Volga, entre les rivieres Tajibalick & rifa, qui fe jettent l'une & l'autre dans ce fleuve. Olearius, 1.2, p. 361, la nomme AKMATS KIGORI, & dit qu'elle finit à une isle du même nom, à so werftes de Soratof. Corneille a métamorphofé cette isle en une ville dans fon dictionnaire. Cette montagne, ajoute Olearius, forme une très agreable perspective, en ce que fon fommet étant revêtu d'une parfaitement belle verdure, & la croupe bigarée d'un terrain de plufieurs diverfes couleurs, le bas finit en une fort grande terraffe, fi bien unie, qu'il femble qu'elle ait été faite à la main.

ACMATSKO, ou l'ISLE d'ACMATS. Elle eft dans le Volga, vingt werftes au deffus de celle de Solotoi.

ACMEN , riviere de Livonie, qu'elle fepare de la Courlande, felon l'Atlas de Mercator. Le même auteur en met l'embouchure au-deffus de Mémel, entre les villages de Polangen & Nimerfat.

ACMODES. Pline, l. 4, c. 16, fait mention de fept isles, qu'il nomme ainfi, & qu'il range entre les isles Britanniques. Ortelius, Thef in voce SILURUM Insulæ,

femble avoir cru que c'étoient les SoRLINGUES, & il appuie fa conjecture fur la conformité du nombre, qui n'eft pas fort grande, puisque les ifles Sorlingues, tant grandes que petites, font au nombre de 145. Je ferois plus déterminé à croire que les anciens ont donné ce nom aux fept roches que les Anglois nomment aujourd'hui SEVEN STONES. 11 eft vrai que l'Atlas de Blaeu ne met que fept Sorlingues, mais c'eft une faute d'exactitude. L'auteur de cette carte a pris pour les Sorlingues les fept roches dont j'ai parlé. Comme Pline nomme les Acmodes entre les Orcades & les Ebudes, cela a déterminé le P. Hardouin à croire que ce font les ifles de Hetland & Schetland qui font au nombre de foixante-huit, fans compter trente roches qui ne méritent pas le nom d'ifles. Lenombre de fept doit guider, à moins qu'on ne veuille dire que Pline s'eft trompé pour le nombre, ce qui n'eft pas impoffible.

i. ACMONIA, ancienne ville de la Dace, felon Ptolomée, 1. 3, c. 8, qui lui donne 48 d. de longit. & 45 de latit. entre les rivieres d'Alt & de Marisch. Un de fes interprétes croit que c'eft aujourd'hui ZEVERIN, ville de la haute Hongrie.

2. ACMONIA, ville de la Phrygie majeure, felon *Ptolomée & Etienne le géographe. Le premier, 1. 3, c. z, nomme cette ville entre Juliopolis & Euménie, & lui donne 59 d. so' de longit. fur 39 d. 20' de latit. Le fecond dit qu'elle fut bâtie par Acmon, fils de Mancus.

ACMONIUM NEMUS, ou le Bois Acmonien. Les poëtes fuppofent que le dieu Mars y ayant eu les faveurs de la nymphe Harmione, il en nâquit les Amazones. C'eft ce que dit Etienne le géographe, fur l'autorité d'Apollonius. Les anciennes éditions ajoutoient que ce bois étoit proche de Thermodon. Mais outre que les manuscrits confultés par Berkelius, ne difent point cela, il y avoit plufieurs fleuves nommés Thermodon, & il faudroit favoir duquel il s'agit ici.

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ACOBA, bourg de Portugal dans l'Eftramadure, en latin Elcobatia & Eberobritum. Il eft fitué à une lieue de la & à quatre de la ville de Leiria vers le midi. Il y a dans ce bourg un monaftere célebre, fondé par le roi Álphonfe I. Sanfon & de l'Isle, dans leurs Atlas, font mention d'ALCOBACA, au fud-oueft de Leiria, & affez près de la mer. Cette conformité avec l'Elcobatia de Corneille, marque que c'eft le même lieu. Ce nom latin, au refte, n'est point connu des anciens, & l'Eberobritum de Corneille pourroit bien être corrompu de l'Eburobritium de Pline, dont on ne devine aujourd'hui la position que par des conjectures affez légeres. * Corn. Dict.

ACOLA, ville de la Médie, le long de la mer d'Hircanie, felon Ptolomée, 1.6, c. 2. Il la place entre Amana & Mandagarfis.

ACOLASTRE, petite riviere de France, dans le Nivernois. Elle a fa fource au-deffus d'Azy-le-Vif, forme l'étang de Parenches, & fe jette dans la Loire, près de Jaugenai.* Corn. Dict. Daviti, Nivernois.

ACOLIN, riviere de France. Elle vient du Bourbonnois, d'où elle entre dans le Nivernois, paffe à Cocaye, à Dorne, à Thory, à Lurcy, & s'étant jointe à l'Abron, elles fe rendent enfemble dans la Loire.

ACOMA, ville de l'Amérique feptentrionale, dans le nouveau Mexique. Elle étoit grande, aufli fortifiée par l'art que par la nature, fituée fur une roche affez haute, à 35 d. 40' de latitude, & fut détruite à l'occafion de l'infulte que fes habitans firent aux Espagnols. L'an 1599, D. Juan d'Onate étant parti de Mexico avec cinq mille perfonnes des deux fexes & de tout âge, fournies de provifions pour un long voyage, s'avança vers le nord l'espace de près de cinq cens lieues, & découvrit plufieurs nations qui habitoient des villes bien bâties. Il fit alliance avec ces peuples, qu'il affujettit au roi d'Espagne, & arriva à la ville d'Acoma. Il y fut reçu fort humainement les habitans, qui lui fournirent des vivres, avec propar meffe de lui en donner enfuite en plus grande quantité. Quelque tems après il envoya fon neveu & quelques foldats dans cette ville pour demander ce qu'on lui avoit promis: ils rencontrerent dans la place publique presque tous les habitans affemblés, qui fe jettant fur eux à l'im¬ provifte, tuerent le neveu du général & fix foldats. Les autres fe fauverent par la fuite après avoir été fort blef fés. Pour fe vanger de cette infraction de la paix, le général affiégea la ville, & l'ayant prife par force, la fit

rafer. Cet acte de févérité foumit plufieurs autres villes, par l'exemple qui les effraya; & les habitans de ce pays conclurent enfin la paix avec les Espagnols en 1629. De l'isle, dans fa carte du Mexique, n'a pas négligé cette ville qu'il place vers le 35 d. de latitude & 269 deg. de longitude, à l'extrêmité d'une chaîne de montagnes qui court à l'oueft de Rio Bravo. Il met au nord & au pied de cette ville, la fource d'une autre riviere qui coule du nord-oueft au fud-oueft, & formant un étang vers le milieu de fa courfe, fe vuide dans Rio Bravo, un peu au-dellus, & presque vis-à-vis de Sevilleta. * Laet. Desc. des Indes Occ. 1. 6, c. 25.

ACONÆ, ancienne ville fort petite de Bithynie, dans le voisinage d'Héraclée, fur le Pont-Euxin. Les favans conteftent fiAcones n'étoit pas le port de la mer d'Héraclée. Pline, l. 6, c. 1, dit ACONE, & ajoute que c'étoit un port redoutable par le cruel poifon nommé Aconit. Solin, fon copilte, c. 43, renchérit fur lui. Le port d'Acone, dit-il, eft fi fameux par les plantes vénimeufes qu'il fournit, que nous en nommons Aconit les herbes nuifibles à la fanté. Strabon, 1. 12, témoigne qu'Héraclée avoit un port très-commode. On peut voir aufli ce qu'en dit Athénée, 1. 3. Etienne le géographe parle d'une isle de ce nom, qui étoit vis-à-vis de l'opulente ville de Chalcedoine, & qui fut ainfi appellée parce qu'on y trouvoit quantité de pierres à éguifer. L'auteur du grand étymologicon dit que l'aconit naît dans les montagnes d'acones, fut les frontieres des Maryandiens. Or les Maryandiens ou Marcandiens habitoient autour d'Héraclée. *Berkel, in Steph. Selon Molet, c'eft aujourd'hui le bourg de Naxio. AKÒNAI.

ACONDRE, riviere de l'isle de Madagascar, dans la province d'Anoffi, où elle descend d'une montagne, & va groflir la riviere de Franshere.* Flacourt, hift. de Madagascar.

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ACONTIUS MONS, ou le MONT ACONCE, montade la Grèce, dans la Béotie. Plutarque, in Sylla, en fait mention. Strabon, l. 9, dit que la ville d'Orchomene 1. qui étoit d'abord bâtie dans la plaine, étant incommode à caufe des inondations, on la rebâtit fur cette montagne. Il ajoute qu'elle s'étend par l'espace de foixante stades jusqu'aux Parapotamiens de la Phocide. Les Grecs appelloient ainfi les peuples qui habitoient le long des fleuves.

ACOPAS, bourg ou village de Perfe, fur la route de Schiras (a) à Hispahan. Il eft fitué en un bas, environné de hautes montagnes, dont le fommet eft presque toujours environné de neiges. Au milieu de ce bourg, clos d'un mur de terre fur un endroit un peu plus élevé que le refte du terrein, il y a un petit fort à demi-ruiné, autour. duquel, & dans l'enceinte de la premiere muraille, étoient cent maifons ou environ, habitées la plupart par des Circaffiens, lorsque D. Garcie de Silva Figuera, ambaffadeur d'Espagne en Perfe, y palla, c'ell-à-dire en 1618. Le pays des environs eft marécageux & coupé par une riviere dont l'eau eft fort mauvaife & comme infectée, ainfi que le poiffon qu'on y pêche. Il y a auffi dans Acopas un beau caravanferai, auprès duquel eft un jardin fpacieux, rempli d'une grande quantité d'arbres fruitiers, & où l'on voit de fort belles allées d'ormes, de planes & de cyprès. Je pense que c'eft le même village que Tavernier nomine ASEPAS, ce qui me fait croire qu'Acopas devroit s'écrire AçoPAs ou ACEPAS. Ayant (b) paffé, dit ce fameux voyageur, une montagne fort longue & facheufe, je descendis à un gros village nommé Afepas, où l'on voit fur une butte un château ruiné. Les habitans font de race géorgienne; mais ils fe font faits mahométans. J'y trouvai du vin & du poiffon, parce qu'il y a plufieurs ruiffeaux, mais le caravanferai eft vieux & mal en ordre. Il y arriva le fixieme jour après fon départ d'Ispahan. * (a) Corn. Dict. (b) Voy. de Perfe, 1. v.

ACOPENDE, ville de l'Afie mineure, que quelquesuns croyent être la même qu'OLBIA, ancienne ville fituée fur le golfe de Satalie, auprès du fleuve des Cataractes. Voyez OLBIA 6, & Catarraîlus 2.

ÁCORACA, ancienne ville de Syrie, dans la contrée que Ptolomée, 1.5, c. 15, appelle Chalybonitide.

AÇORES, ifles de la grande Mer Océane. En 1448, D. Gonzalo Vello, commandeur de Almouros, partit de Lisbonne pour aller reconnoître les Açores, ainfi

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