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enfevelis dans les ruines, que l'on n'en voyoit plus les portes, & même j'entrai dans quelques-uns par les fe

nètres.

Afan.

sos, 13

3

Le même auteur, après avoir décrit cette ville, & avoué qu'il la prenoit alors pour Diospolis, ne laifle pas de dire dans le chapitre fuivant, p. 97, qu'Affuana, qui elt l'ancienne Syéne, eft une petite ville préfentement habirée par de fort pauvres gens. Quelques descriptions de l'Afie, comme de la Croix, nominent cette ville ASSUM, ville d'Afie, dans la Troade, felon Ptolomée, 4.5, c. 2. Ortélius lui fait dire promontoire; mais ce mot n'eft pas dans cet auteur, fi ce n'est pour le lieu qui précéde. Elle n'eft point différente de l'Asson ou Asdont il eft parlé aux Actes des apôtres, c. 20, v. 15 & 14 Pline en parle aufli en deux endroits; en premier lieu, l. 2, c. 96, il dit qu'auprès d'Affos de Troade, on trouve une pierre qui confume tous les corps, & que l'on appelle Sarcophagus. C'eft apparemment à caufe de l'ufage que l'on en a fait pour conftruire des cercueils que ce mot latin eft devenu fi ordinaire, pour hgnifier un cercueil en général. En fecond lieu, 45, c. 30, il fait mention d'Affos, nommée aufli Apollonie. Il ne faut pas confondre cette Apollonie avec celle du Rhindacus, qui eft préfentement ABOUILLONA. Etienne les diftingue très bien. Il en met une favoir: la huitiéme de fon catalogue, dans la Myfie, & c'eft celle dont il s'agit ici; enfuire il en met une autre, favoir: la neuvième dans la Myfie, fur le Rhindacus. Strabon, l. 13, p. 610, la décrit ainfi : Affos eft, dit-il, fortifiée par la nature & par l'art. Depuis la mer & leport, il y a une élévation à monrer, qui juftifie le vers de Stratonicus le muficien, qui difoit : fi tu veux avancer ta mort tu n'as qu'à aller à Affos. Le port eft conftruit avec une grande digue. Myrfile dit qu'Affos fut bâtie par les habitans de Methymne, (ville de l'ifle de Lesbos.) Hellanicus en fait une ville d'Eolie. (Etc'eft peut-être à cet auteur que Strabon penfoit lorsqu'il a dit que les rois de Perfe faifoient venir leur froment d'Affos, ville d'Eolie. Voyez Assos 2.) Cette ville fut la patrie de Cléante, philofophe Stoicien, qui fuccé da à Zénon, & eut Chryfippe pour fucceffeur. Ariftote y féjourna quelque tems, à caufe qu'il étoit allié d'Hermeias le tyran. Ce dernier étoit un eunuque, valet d'un banquier. Il alla à Athènes, & affifta aux leçons de philofophie que donnoient Platon & Ariftote. De retour chez fon maître, il lui aida à foumettre les Aliens & lui fuccéda. Se voyant maître de la ville, il y fit venir Ariftote & Xénocrate, & leur fit du bien: il fit même époufer au premier la fille de fon coufin. Mais Memnon le Rhodien, qui étoit alors chargé des affaires du roi de Perfe, attira Hermeias par fes careffes, fous prétexte d'amitié, & fe faififfant de lui l'envoya au roi. L'eunuque fut pendu, & les philofophes prirent fagement le parti de la fuite.

1. ASSUR. Voyez ASSYRIE.

2. ASSUR : les hiftoriens des croifades font mention d'une ville nommée Affur, & vulgairement Arfid. La chronique de Jérufalem, 1.7, c. 1, 12, décrit fort au long le fiége qu'en fit Godefroi. L'auteur d'une description publiée fous le nom d'Egefippe, & inférée au fecond tome de Schelftrate, p. 563, porte qu'Assur bâtie par Salomon étoit à fix milles de Joppé. Seroit-ce AsSON 4?

ASSURE; ville épiscopale d'Afrique, dans la pro vince proconfulaire. Antonin met Affuras fur la route de Carthage à Suffetula, à cent huit mille pas de la premiere, & à foixante deux mille pas de la feconde. Dans la conférence de Carthage, p. 261. Ed. Dupiniana, voyez la note 20 de l'éditeur; on voit Evangelus évêque d'Affara, Episcopus Ecclefia Affuritana. Lanotice d'Afrique met Pérégrinus auffi Affuritanus, entre les évêques de la province proconfulaire qui furent exilés, & dans une lettre de S. Cyprien, on lit Epicteto fratri & Plebi apud Affuras confiftenti. Un autre évêque du même fiége Victor ab Afjuris affifta au concile de Carthage, fous S. Cyprien.

1.ASSYN, cap d'Ecoffe, au fud- oueft de la baye d'Affyn. Il avance fort dans la mer, & produit quantité de marbre. Ce territoire n'eft pas fertile en bled, mais on y trouve beaucoup de chevaux, de bétail & de bêtes fauves. * Biden, Atlas. Etat pres. de la grande Breta

gae, t. 2, p. 77

2.' ASSYN, lac d'Ecoffe, il a fa longueur presque fudeft & nord-eft, fe forme de divers ruiffeaux & fe décharge dans la mer par une riviere de même nom, au nord de l'embouchure de laquelle eft une bourgade nommée Alynbeg. *Blaeu, Atlas.

ÁSSYNT, petit pays de l'Ecoffe feptentrionale, entre la riviere de Chircaig & le golfe de Cheulis-Cung, le long de la mer. Le cap que l'on nomme Row - StoirAflint, s'avance fort dans la mer. La riviere de Tralign qui coule de la haute montagne de Bin-Moir-Affynt, au-deffous d'ARD-BRECK, où le feigneur du lieu a un château, traverse le lac & va fe perdre dans la mer. Cette montagne auffi-bien que quelques autres montagnes voisines, dans le Sutherland, eit célébre à caufe de fès carriéres de marbre, ou d'une pierre qui reffemble au marbre. Le pays eft par tout inculte, & n'a rien que des cerfs, des chevaux, des troupeaux de bœufs & de chèvres ; à peine produit-il dequoi nourrir un petit nombre d'habitans. Il étoit autrefois cenfé du Sutherland, dont il faifoit partie; mais on l'en a détaché, & celui qui le pollédè se reconnoit vaffal du comte de Séafort. On ne peut pas dire néanmoins qu'il foit de la province de Rofs, puisqu'il fait partie du diocèfe de Caithnefs.* Blaeu, Atlas. ASSYANI, ancienne ville de la Cherfonnefe Taurique. Voyez LAGYRA.

ASSYRIE, grand pays d'Afie; les anciens n'ont pas toujours entendu par ce mot une même étendue de pays. C'eft pourquoi il faut diftinguer les tems. On peut d'autant mieux être éclairci des commencemens de ce vafte empire, que l'écriture fainte en fait fouvent mention à caufe des guerres que les Rois d'Affyrie ont faites au peuple de Dieu en divers tems.

Assur, fils de Sem, dit D. Calinet, Dict. de la Bible, donna fon nom à l'Affyrie. On croit qu'originairement il demeuroit dans le pays de Sennar, autour de la Babylone; mais que forcé par l'ufurpateur Nemred, il en fortit pour aller plus haut vers les fources du Tygre, dans la province d'Affyrie, où il båtit la fameufe ville de Ninive, & celles de Rohobot, de Chalé & de Réfen. C'eft le fens que l'on donne ordinairement à ces paroles de Moyfe, Genes. 10, 11, 12. De terra illa (Saenar) egreffus eft Affur; & adificavit Niniven, &plateas civi tatis & Chale: Refen quoque inter Niniven & Chale. Mais Bochart, Phaleg. 1. 4, c. 12, & d'autres, l'entendent de Nemrod, qui fortit de fon pays, vint attaquer l'Affyrie, dont il fe rendit maître, où il bâtit Ninive, Rohobot, Chalé & Réfen, & y établit le fiége de fon empire & y devint le plus puiffant, & le premier monarque de l'orient. Le prophete Michée. v. 6, donne à l'Affy rie le nom de TERRE NEMROD : Pascent terram Affur ingladio,& terram Affur in lanceis fuis. Suidas, in Thuras, Jean Malala, p. 20, & Cédréne, p. 15, difent que Thuras régna a Ninive après Ninus. Il eut guerre avec Caneafe, de la race de Japhet, le vainquit & le tua. Après la mort de Thuras, les Affyriens donnerent fon nom à la planete de Mars, & l'adorerent fous le nom de Baal, qui dans leur langue fignifie le dieu de la guerre. Celt ce dieu Baal dont parle Daniel, & qui étoit adoré à Babylone. Voilà ce que dit Suidas. On croit communément que Thuras eft le même qu'Affur, & que le Baal des Affyriens & des Babyloniens eft leur premier roi & le fondateur de leur monarchie; mais au lieu de faire Thuras fils & fucceffeur de Ninus, il faudroit dire que Ninus fut le fils & le fucceffeur de Thuras & d'Affur, autrement Baal ou Bélus; car les hiftoriens comme Hé rodot, l. 1, c. 95, font conftamment Ninus fils de Bélus, Mais il y en a qui confondent Ninus avec Affur. D'au tres le font fils de Nemrod. On ne doit guéres espérer de lumieres de la part des auteurs profanes dans une telle, antiquité. Mais on doit bien diftinguer Bélus l'ancien, qui eft apparemment le même qu'Evéchous roi de Chaldée, & Bélus l'Affyrien pere de Ninus. Evéchous régnoit à Babylone quatre cens quarante ans avant Bélus l'Affyrien.

L'empire des Affyriens paffe pour le plus ancien des empires d'orient. On en attribue la fondation à Affur, à Nemrod, à Bélus ou à Ninus. Hérodote, 1. 1, c. 95, que l'on fuit plus ordinairement dans cette matiere, dit que Ninus fils de Bélus fonda l'empire d'Affyrie, qui fub. fifta cinq cens vingt ans dans la haute Afie. Ufférius fixe le commencement de cet empire, à l'an du monde 2737:

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de la période Julienne, 3447, avant J. C. 1263; & avant l'ére vulgaire 1267. A Ninus fuccéda Sémiramis fon époufe, qui régna quarante deux ans. Après elle régna Ninias fon fils pendant trente-neuf ans. On lui donne pour fucceffeur une fuite de trente-fix rois, dont on marque les noms, les dates & la durée du régne jusqu'à Sardanapale. (Voy. Jules Africain & Eufebe). L'écriture nous parle de la fondation d'Affyrie par Nemrod, (Génes. x,8,9, 10, 11,) long-tems avant Ninus; c'est-à-dire vers le tems de la tour de Babel, l'an du monde 1757; avant J. C. 1243; avant l'ére vulgaire 1247; & avant la prife de Babylone par Alexandre le Grand, dix-neuf cens trois. Dès ce tems-là les Babyloniens commencerent à faire leurs obfervations céleftes ; & celles qui furent envoyées par Callifthéne à Ariftote, remontoient à dix-neuf cens trois ans auparavant. Nous ne connoiffons pas les fucceffeurs de Nemrod; on lit feulement Génes. xi, v, que du tems d'Abraham vers l'an du monde 2092. Codorla homor roi de Sennaar, Arioch roi d'Ellazar, Thadal roi des nations, vinrent attaquer le roi de Sodôme & de Gomorre, & des villes voifines qui s'étoient foulevés. Et long-tems après, fous les juges, (Judic. 10, 11,) vers Tan du monde 2591, le Seigneur livra les Israélites à Chufan Rafathaïm roi de Méfopotamie, qui les opprima pendant huit ans. Jules Africain dit qu'Evéchous régna en Chaldée deux cens vingt-quatre ans avant les Arabes, c'est-à-dire l'an du monde 2242, du tems d'Ifaac. Les Arabes conquirent l'empire de Caldée en 2466, & le tinrent pendant deux cens feize ans, jusqu'à l'an du monde 2682, aux Arabes fuccéda Bélus l'Affyrien, cinquante-cinq ans avant l'empire des Affyriens par Ninus. Denys d'Halicarnaffe, 1.7, Antiq. Rom. remarque fort bien que l'empire d'Affyrie étoit fort peu étendu dans les commencemens, ce que nous venons de dire le montre affez, puisque nous voyons des rois de Sennaar, d'E lam, de Chaldée, d'Ellafar, dans le tems où l'empire d'Affyrie fondé par Nemrod, devoit fubfifter, & avant que Ninus fils de Bélus fondât ou plutôt aggrandît le feul empire d'Affyrie, qui ait été connu par les auteurs profanes; car ils n'ont pas été informés de celui qui avoit été établi par Nemrod.

Ninus eft le même que Téglatphalaffar, dont il eft parlé dans les livres des rois. (4 Reg. xv, 29, & XVI, 7, 10, & 1; Par. 10, 6, & 2, Par. XXVIII, 20). Ce prince vint au fecours d'Achaz, roi de Juda, & vainquit les rois de Damas & d'Israel. Salmanaffar fuccéda à Téglatphalaffar l'an 3986 de la période Julienne, du monde 3236, avant J. C. 764. Sennacherib, fucceffeur de Salmanallar, eft célébre dans l'écriture & dans les auteurs profanes, dit Béros, apud Jofeph, Antiq.l. ie, c. 1 ; il fut tué par deux de fes fils, & eut pour fucceffeur un autre de fes fils nommé Affaraddon, & qui après avoir régné quelque tems à Ninive, fe rendit maître de Babylone, & réunit l'empire des Chaldéens à celui des Allyriens. Il laiffa l'empire à Saosduchin, qui régna vingt ans. On croit que c'eft Nabuchodonofor dont parle Judith. A Saosduchin fuccéda Sara ou Chinaladan, qui régna vingt-deux ans. Nabopolaffar, autrement Nabuchodonofor, Satrape de Babylone & Aftyages, autrement Affuérus, fils du roi de Médie, ayant affiégé Ninive, prirent la ville, tuérent Chinaladan, & partagérent la monarchie des Asfyriens: Nabopolaffar eut Ninive & Babylone, & Aftyages demeura maître de la Médie & des provinces voifines. Nabopolaffar fut pere du grand Nabuchodonofor qui prit Jerufalem. Evilmerodach lui fuccéda, & Balthafar fuccéda à Evilmérodach. Après Balthafar, Darius le Méde entra en poffeffion de l'empire. Jusqu'ici nous avons l'autorité de l'écriture, qui nous marque diftinctement Nabuchodonofor, Evilmérodach, Balthafar & Darius le Méde.

fyrie, de Chaldée & des Perfes.

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Les auteurs profanes confondent fouvent la Syrie avec l'Affyrie & nomment quelquefois les Affyriens Syriens. Virgile, Géorg. verf. 465, par exemple, dit:

Mais les auteurs profanes racontent différemment la fuite des fucceffeurs d'Evilmerodach. Magefthéne, apud Eufeb. Prapar. 1.9, c. 41, dit qu'Evilmerodach fut mis à mort par Nérigliffor fon beau- frere, qui régna quatre ans. Il eut pour fucceffeur Labaffoaraschus, qui fut mis à mort par des conjurés, qui déférerent la couronne à l'un d'eux nommé Nabonide, ou Nabannidoch ou Labinith. C'eft fur ce dernier que Cyrus conquit Babylone. Bérofe, apud Jofeph, 1.1, contra Appion dit à peu-près la même chofe que Mégafthéne. Il donne à Nerigliffor quatre ans de régne, à Laborofardoch neuf mois, à Nabonide dix-fept ans. Après quoi Cyrus fe rendit maîSous David & fous Salomon, les monarques d'Af-tre de l'empire de Chaldée, & réunit les empires d'Asfyrie, ne poffédoient rien au-deça de l'Euphrate. (2 Reg. x, 16). David fubjugua toute la Syrie, fans que ces rois s'en millent en peine. Lorsqu'il attaqua les Ammonites, ils envoyerent demander du fecours au-delà de l'Euphrate, (2 Reg. x, 16, 19); mais David batit le fecours & obligea même les peuples de delà ce fleuve à lui payer tribut. Le premier roi d'Affyrie dont il foit parlé dans l'écriture, eft celui qui régnoit à Ninive lorsque Jonas y alla prêcher la pénitence, vers l'an du monde 3180. Ce prophète ne nous apprend pas le nom du prince qui régnoit alors à Ninive; mais il décrit cette ville comme une place d'une grandeur prodigieufe. Les livres des rois & des Paralipoménes, racontent que Phul roi d'Affyrie vint fur les terres d'Israel, fous le régne de Manahem. On conjecture que Phul eft le pere de Sardanapale. Cedernier commença à régner, felon Ufférius, l'an de la période Julienne 3947, du monde 3237, qui étoit la cin3237, qui étoit la cinquiéme de Manahem; & la venue du Phul fur fes terres, arriva au commencement du régne de Manahem.

Les crimes de Ninive étant montés à leur comble, Dieu fuscita à Sardanapale des ennemis, qui l'obligé rent à fe tuer. Arbaces gouverneur de Médie, indigné de voir la molleffe où vivoit Sardanapale, fe ligua avec Béléfus Satrape de Babylone, & réfolut avec lui de fecouer le joug des Affyriens & de mettre les Médes & les Chaldéens en liberté. Après divers combats, Sardanapale fut contraint de s'enfermer dans Ninive; & la troifiéme année du fiége, comme le Tygre eut abattu vingt ftades des murs de la ville, Sardanapale fe brûla dans fon palais avec fes richeffes, fes eunuques & fes concubines. Ainfi la ville étant prife, Béléfus & Arbaces prirent le nom de roi, mirent en liberté les Médes & les Chaldéens, & démembrerent l'ancien empire des Affyriens, qui avoit duré depuis Nemrod environ deux mille cinq cens ans, & depuis Ninus fils de Bélus cinq cens vingt ans. * Hérodote, l. 1, c. 95.

Cet ancien empire d'Affyrie fe foutint encore avec quelque éclat à Ninive fous le jeune Ninus & fes fucceffeurs. Nous croyons, pourfuit D. Calmet, que ce

Affyrio fucatur lana veneno,

Affyrio veneno eft mis pour fignifier la pourpre de Tyr, ville de Syrie; & Nonnus, l. 41, écrit que la ville de Béroé s'étend jusqu'au pied du Liban, montagne d'Affyrie, Affyrium juxta Libanum. Bochart diftingue deux fortes d'Affyriens; favoir les Affyriens proprement dits, qui habitoient au-delà du Tigre & ceux qui habitoient en deça de l'Euphrate. Les premiers, dit-il, tiroient leur nom du patriarche Affair, petit fils de Noé : les autres de Tyr, qui étoit la capitale, appellée en Hébreu ; ils étoient nommés y Surim ou Sorim; à quoi joignant l'article on forma le mot Haffurium, d'où on a fait celui d'Affyriens. Cette explication laiffe encore lieu de douter fi les anciens écrivains ont fait cette diftinction. Juftin. 1. 1, c. 2, & Trogo difent que les Affyriens furent dans la fuite nommés Syriens, & Denis le Périegete, verf. 975, met les Affyriens dans la Cappadoce :

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1.

Affyrii mare juxta, ad oftium Thermodontis. De plus on trouve plufieurs auteurs qui donnent le nom d'Affyrie à des pays diftingués de l'anc. Affyrie. Arrien, exped. Alex. 1.7, dit que l'Euphrate & le Tygre renferment la moitié de l'Affyrie; & qu'Ammien Marcellin, l. 23 c. 20 place dans l'Affyrie des villes de la Babylonie & de la Chaldée en deça du Tygre. Il y a, dit cet auteur, plufieurs villes dans l' Affyrie, Apamie, Thérédon, Apollonie, Vologeffie, &c. mais les plus confidérables & les plus fréquentées font Babylone, Crefiphon & Seleucie.

On peut ajouter que l'Affyrie a auffi été nommée Aturie, l'on trouve ce mot employé en quelques endroits de Strabon, l. 16, ineunte; mais Dion Caffius, in Trajano, nous apprend que cette diverfité de nom vient d'une corruption barbare, qui a changé les deux SS en T. Voyez au mot ATURIE. Dans la fuite elle fut auffi appellée ADIABENE. Voyez ce mot. De tout cela l'on doit conclure que

le mot d'Affyrie fe peut entendre en plufieurs maniéres, ou dans un fens étroit, ou dans un fens étendu. Dans le fens étroit l'Affyrie étoit une province affez bornée, dont Ninive étoit la capitale; & c'eft cette province qui a depuis été nommée Adiabene. Dans le fens plus étendu, l'Affyrie renfermoit plufieurs grandes provinces qui étoient fujettes aux rois d'Affyrie & qui compofoient fon empire. Il eft arrivé à cet état, comine à la France, que la plus ancienne partie de l'empire a donné le nom aux autres qui lui ont été jointes dans la fuite. Mais en quelque fens que l'on prenne l'Affyrie, elle ne doit pas être confondue avec la Syrie, comme quelques auteurs l'ont fait.

Ptolomée nous a donné des bornes de l'Affyrie vraie. Elle a, felon cet auteur, une partie de l'Arménie, & la montagne de Nipas au feptentrion; la Méfopotamie ou le fleuve du Tigre à l'occident; la Sufiane au midi, & une partie de la Médie avec les monts Choatres & Zagrus à l'orient. Le même géographe, l. 6, c. 1, établit fix régions particuliéres dans l'Affyrie; favoir l'ARAPACHITE aux frontières de l'Arménie; l'ADIABENE joignant l'Arapachite; l'ARBÉLITIDE à l'orient; la CALACINE ou CaLACHENE au deffus de l'Adiabene; l'APOLLONIATE audeffous, & la SITTACENE au deffus de la Sufiane. Toutes ces provinces font connues, excepté la premiere dont Ptolomée a feul fait mention. Il ne feroit pas facile de marquer les juftes limites de chacune de ces régions différentes, ni de dire précisément quelles villes elles contenoient, puisque Ptolomée a négligé de nous les marquer :il ne nomme pas même toutes les provinces, dont les autres auteurs font mention. Voyez à chaque article particulier les fentimens des géographes par rapport au détail de ces régions. Le Diarbek comprend aujourd'hui une partie de l'ancienne Affyrie & l'ancienne Méfopota

mie.

ASSYRITIS TERRA, petit canton de l'ancienne Thrace, dans la Chalcidique, felon Ariftote, Hift. animal. 1. 3, qui en parle à l'occafion d'une riviere nommée Psychros, ainfi appellée à caufe de l'extrême fraicheur de fes eaux. Ce philofophe affure que leur propriété étoit telle que fi des brebis qui venoient d'en boire étoient couvertes par le bélier, elles produifoient des agneaux noirs. La Chalcidique qu'Ariftote donne à la Thrace étoit de la Macédoine près du mont Athos, bien au midi de Stry

mon.

ASSYRIUM STAGNUM. Juftin, 1. 18, c. 3, parlant de la fondation de Tyr, dit : la nation Tyrienne doit fon commencement aux Phéniciens, qui ayant abandonné leur pays que tourmentoient de furieux tremblemens de terre, vinrent premiérement habiter auprès du lac Affyrien, & enfuite fur le rivage le plus voifin de la mer, où ils bâtirent une ville qu'ils appellerent Sidon, &c. Celui qui nous a donné une belle traduction françoife de cet auteur dit dans une note: c'eft le lac de Génnéfaret, dans lequel fe jette le Jourdain, & que l'écriture fainte appelle tantôt la Mer Thibériade, & tantot la Mer de Galilée: on l'appelle lac d'Affyrie, parce que les Affyriens avoient occupé cette contrée là. J'ajoute que Juftin eft un de ceux qui brouillent les noms de Syriens & d'Affyriens, comme il paroit à ce qu'il dit de Damas, 1.36, c. 3, d'où il fait fortir les Juifs & les rois d'Affyrie, qui, felon lui, en viennent par la reine Sémiramis. Ainfi les Affyriens, que fon traducteur dit avoir habité près de ce lac, font les Sy

riens.

AST. La Fontaine dit, Renaud d'ASTI, dans une de fes nouvelles intitulées l'oraifon de faint Julien; mais Bocace de qui il l'a empruntée, dit Rinaldo d'Asti, Décamer. Giorn. 2, Novell. 2. Voyez ASTI & ASTESAN.

1. ASTA, ville ancienne d'Italie, dans la Ligurie. C'est préfentement ASTI en Piémont. Voyez ce mot.

2. ASTA, ancienne ville d'Espagne, dans la Bétique, felon Pline, 4. 3, c. 1. Elle étoit furnommée Regia, c'eftà-dire Royale. Mela, l. 3, c. 1, dit que c'étoit une colonie. Antonin la met à 16 mille pas du port de Gades. Le P. Hardouin rapporte les fentimens de deux hiftoriens espagnols; favoir, de Martin de Roas, qui prétend que ce foit préfentement XEREZ DE LA FRONTERA; & Rodericus Carus, qui juge que les ruines de cette ancienne ville fe voyent entre Xerez & Trebuxena. Baudrand, éd. 1682, eft à-peu-près de ce dernier fentiment. Mefa de Afta, dit-il, ruines d'une ancienne ville. (Or

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télius, qu'il copie, dit Mafa de Afia) Ces ruines font valles, & marquent qu'Afta a été une grande ville. Elles font dans l'Andaloufie, fur la riviere de Guadalette, entre la petite ville d'Arcos & celle de Xerès de la Frontera, qui s'eft aggrandie des ruines d'Afta. Ce même auteur elt juftement repris par Mrs Sanfon, Disquifit. p. 73, d'avoir dit dans fon éd. de 1682, qu'Afta étoit fur le fleuve Lethéen, ad Letheum Fluvium; car outre que Pline, qu'il cite, ne dit rien de pareil, le fleuve nommé Lethe par Strabon, & Limaa par Pline, étoit bien loin delà.

3. ASTA, riviere d'Espagne, dans l'Afturie d'Oviedo. Elle paffe à Oviedo, & fe rend dans la Mer de Biscaye à Villa-Viciofa. Sanfon, De l'Ifle, Atlas.

4. ASTA, ville des Indes au royaume de Vifapour, fur la grande route de Vifapour à Daboul, entre les villes de Balouva & de Graen. La ville d'Afta eft fort marchande, & a un fort beau marché où l'on trouve toutes fortes de vivres.* Mandelo, voyages, l. 1, p. 232.

ASTABAT, petite ville d'Afie, dans la Turcomanie aux frontieres de Perfe, à une licue de l'Araxe. Elle est très-belle. Il y a quatre caravanferas, & chaque maifon a fa fontaine. L'abondance des eaux rend le terroir excellent, & il y croît de très-bon vin. C'eft le feul pays du monde qui produit le ronas, dont il fe fait un grand débit en Perfe & aux Indes: le ronas eft une racine qui court dans la terre comme la regliffe, & qui n'eft guères plus groffe. Elle fert à teindre en rouge, & c'est ce qui donne cette couleur à toutes les toiles qui viennent des Indes. Quoiqu'on en tire de terre des morceaux fort longs, on les coupe de la longueur de la main, pour en faire des paquets & en mieux remplir les facs, dans lesquels on transporte cette forte de marchandise. * Tavernier, Voyages de Perfe, l. 1, c. 4. Long. 64, latit. 39.

ASTABENI, peuple ancien de l'Hircanie, felon Ptolomée, 1.6,c. 17. Quelques exemplaires portent ASTAENI. ASTABORAS, riviere d'Ethiopie très-connue des anciens, & une de celles qui formoient la presqu'ile de Meroć. Ptolomée dit que fon embouchure étoit à 700 ftades au-deffous de la ville de Meroé; Strabon & Diodore font de ce même fentiment, c'eft aujourd'hui le Tacare ou Tekefel, grande riviere comme la moitié du Nil, & qui entre dans le Nil, à 17 deg. & demi de latit.

ASTACAMPRON, promontoire d'Afie, dans la Mer des Indes, à la gauche du golfe de Barygaza, felon Arrien, Peripl. Maris Erythrai, p. 25.

ASTACANA, ville de la Bactriane, felon Ptolomée, 1.6, c. 11. Elle eft nommée Aftacia par Ammien Marcellín, l. 23, p. 276, Edit. Lindebrog. Voyez ASTACANI & ASTACES.

ASTACANI, ASTACOENI, ASSACENI & ASSACANI; ancien peuple de l'Afie. Le P. Hardouin préfére ASTACANI. On lit dans Strabon, l. 15, p. 698, ASTACOENI; mais Saumaife, in Solin. p. 1004, qui avoit trouvé dans Solin Aspagones, qui étoit aufli dans les imprimés de Pline, obferve très-bien qu'il faut lire dans l'un & dans l'autre Aflacani; ce peuple étant nommé du nom de fa ville Aftacana que Ptolomée met dans la Bactriane. C'est pourquoi Pline dit que quelques-uns attribuoient ce peuple aux Indes; car, en effet, il n'en étoit pas éloigné. Il ajoute que ce peuple avoit des vignes, des lauriers & du buis en quantité. Il ne faut pas confondre cette nation & cette ville avec Attacana ville, & Attaceni peuple dans l'Arménie : les Aftacani étoient entre le Cophes & l'Indus. ASSACANI fe trouve dans l'hiftoire d'Alexandre par Arrien, l. 4, mais conjointement avec ASTACANI, pour fignifier deux peuples différens l'un de l'autre, quoiqu'également fitués entre le fleuve Cophes & l'Indus. Quelques-uns font descendre de ce peuple-là les Affaffins ou Affaffiniens, dont j'ai parlé dans un article particulier; & Marmol eft cité par Ortélius, comme étant de ce fentiment. Voyez ASTACES.

ASTACAPRA, ville de l'Inde d'en-deçà le Gange; comme elle étoit entre les bouches de l'Indus, elle n'étoit pas fort éloignée du promontoire Aftacampron d'Arrien; mais cependant on ne peut pas dire que ce foit la même chofe, comme le conjecture Ortélius. Ptolom. 1.7, c. I.

ASTACENUM ÆSTUARIUM, golfe de l'ancienne Espagne, dans la Betique, c'eft préfentement la MARESMA, felon les interprétes de Ptolomée, l. 2, c. 4. Le grec porte fimplement l'Anfe d'auprès Afta.

ASTACENUS SINUS, golfe de la Propontide, dans

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lequel étoit fituée la ville de Nicomédie, dont il porte aujourd'hui le nom.

ASTACES, riviere d'Afie, dans le Pont, felon Pline, 1. 2, c. 103. Le P. Hardouin dit Aftaces ou Aftacenos, c'eft à-dire, dans le pays de l'Altacene: on nommoit Asracene le pays qu'arrofoit cette riviere. Pline, ibid. avoit dit que l'Altaces arrofe des campagnes où des jumens, nourries de lait noir, font fubfifter la nation. Pinet tras duit: la pâture de toute la campagne que le fleuve Astaces arrofe rend le lait noir aux jumens qui y paiffent. Corneille a métamorphofé ces jumens (Equa) en brebis. ASTACHAR, ville d'Afie, dans la Perfe, près de la riviere de Bend-Emir; quelques-uns la nomment Iftachar. Elle eft proche de Perfepolis; mais elle-même eft presque aufli ruinée & réduite en village. Chiras, ville voiline, s'eit aggrandie de fos ruines. Ceft fans doute le même lieu duquel Chardin parle ainsi, t. 9, p. 17; : j'ar rivai à MIRCASGON ou ESTAKRE. C'eft un gros bourg de trois cent maifons, à deux portées de mousquet du temple de Chelminar. Il y a un grand & beau caravanferai, des marchés couverts, des mosquées, & diverfes ruines de grands édifices, qui juftifient ce que l'hiftoire rapporte; favoir, que ce lieu étoit la demeure des fouverains de Chiras durant l'été, à caufe de la fraîcheur du lieu. En effet, ce terroir eft frais dans toute cette faifon : il y fait toujours du vent, & l'on dit qu'un auteur appelloit Chelminar le temple des vents, parce qu'il y ventoit perpétuellement. Le nom de Mircasgoon, qui eft le nom commun & ordinaire de ce lieu, fe rapporte à ce qu'on dit de fon ancienne grandeur, car il fignifie lieu privé ou favori du prince. Le Brun n'en parle que fous le nom de MIER-CHAS-KOEN, qui, prononcé par un Flamand, revient affez au Mircasgoon de Chardin.

ASTACIA. Voyez ASTACANA.

ASTACILICIS, ancienne ville d'Afrique, dans la Mauritanie, felon Ptolomée, l. 4, c. 2. Marinol croit que c'eft Tefezara; mais il change le nom d'Aftacilis en celui d'ESTAZILE, qui eft inconnu à cet auteur. Les éditions de Noviomagus & de Bertius portent Asaxixixis, Aftacilicis, l'édition des Aldes porte ASTACILIS; Ortelius qui a fuivi cette derniere, a été copié par Baudrand & Corneille.

ASTACOENI. Voyez ASTACANL ASTACURES, nation de l'Afrique proprement dire, felon Ptolomée, l. 4, c. 2. Le même auteur met un peuple presque de même nom, ASTACURI, dans la Lybie

intérieure.

1. ASTACUS, ville de Bythinie. Etienne le Géographe dit qu'elle prenoit fon nom d'Aftacus, fils de Neptune & de la nymphe Olbia, & cite Arrien dans fes bityniaques. Berkelius produit un paffage de Memnon, où il paroît qu'elle fut bâtie par une colonie de Mégariens vers le commencement de la XVIIe olympiade. Strabon, 1. 12, p. 563, dit : après le rivage de Chalcédoine fuit le golfe Altacene, qui fait partie de la Propontide, & dans lequel la ville de Nicomédie eft fituée. Cette ville porte le nom de fon fondateur qui étoit roi de Bithynie; car il y en a eu plufieurs de ce nom, de même que des Ptolomées en Egypte, à caufe de la gloire que s'étoit acquife le premier. Il y a eu auffi dans le même golfe la ville d'Aftacus bâtie par les Mégariens & par les Athéniens, rétablie par Doédalfus. C'est elle qui a donné le nom au golfe. Elle fut détruite par Lyfimachus, & fes habitans furent transportés à Nicomédie par le fondateur de cette nouvelle ville. Ces détails de Strabon font voir qu'Aftacus & Nicomédie ne font pas une même ville; mais deux villes différemment fituées, quoique fur le même golfe, dont l'une n'a commencé qu'après la deftruction de l'autre. Cependant les auteurs latins regardent ces deux noms d'Altacus & de Nicomédie comme ne fignifiant qu'une même ville. Ammien Marcellin, 1. 22, dir: Aftacus qui, dans la fuite, fut appellée Nicomédie; Trebellius Pollio, in Gallien, dans l'hiftoire d'Augufte, dit de même: pour mettre le comble à tant de maux, les Schytes s'étoient jettés fur la Bithynie, & avoient détruit des villes entieres. Enfin ils brûlerent & faccagerent Aftacus, qui a été depuis appellée Nicomédie. Il y avoit longtems qu'il n'étoit plus queftion d'Astacus lorsque fe pafferent les guerres que ces deux hiftoriens décrivent.

2. ASTACUS, ville de Gréce, dans l'Acarnanie, felon

Strabon, l. 10, p. 459. Thucydide en fait auffi mention, 1. 2, c. 4, aussi-bien que Ptolomée, l. 3, c. 14. Ce der ner nomme Aftacus ville des Acarnaniens, & ne parle point de Stratos; fur un fondement fi léger Gerbelius s'eft imaginé que l'Aftacus de cet auteur étoit la même ville, qui eft nommée Stratos par Strabon, & Stratus par Pline. Mais Strabon parle de l'un & de l'autre, liv. 10, p. 450 & alibi. Baudrand, ed. 1682, dit qu'Aftacus étoit une ville de Macédoine dans l'Acarnanie, & cite Thucydide qui ne s'eft jamais avifé de dire qu'Aftacus fût dans la Macédoine, ni que l'Acarnanie fût une province de ce royaume.

ASTÆ, peuple ancien dans la Thrace, felon Etienne le Géographe.

ASTAGENI, felon Prolomée, liv. 6, c. 7. ASATENI felon l'ancien interpréte latin; ancien peuple de l'Arabie heureuse.

ASTAGOA, ville d'Afrique, au Mono-Emugi, vers les confins du Zanguebar, fur la riviere des bons fignes. * Baudrand, éd. 1705.

ASTAMAR ou ACTAMAR, (le lac de) c'est le même que le lac de VAN. Voyez ce mot.

ASTANDA, ville d'Afie, dans l'Arie, felon Ptolomée, 1.6, c. 17.

ASTAPA, ville d'Espagne, felon Tite-Live, 1. 28, c. 22 & 23. Quelques-uns ont cru, à caufe de la conformité de nom, que c'eft préfentement STEPPA, ou comme d'au tres écrivent ESTEPA. Moralés n'eft pas de ce fentiment, dit Ortélius; il croit que c'étoit une autre ville à préfent ruinée, à deux lieues delà, près de la fource du Xenil. Les habitans de cette ville, par une bravoure défespérée, voyant leur ville affiégée, aimerent mieux s'égorger les uns les autres, mettre le feu dans la ville & s'y brûler avec elle, que de fubir le joug du vainqueur. Baudrand dit ASTEPA. Tite-Live écrit ASTAPA.

ASTAPAI, peuple de la Lybie, felon Etienne le Géographe. C'étoit apparemment parce qu'il habitoit au bord de l'Aftapus, qu'on lui donna ce nom.

ASTAPUS, fleuve d'Ethiopie. Voyez les articles de MEROE & du NIL.

ASTARA ou ASTARABAT. Voyez ASTERABAT. ASTARAC, petite province de France dans la Gascogne, avec titre de comté, au gouvernement de Guien ne, généralité d'Auch, parlement de Touloufe, chambre des comtes de Navarre. L'Aftarac n'eft point dans l'Armagnac, comme presque tous les géographes l'annoncent. Mém. dreffés fur les lieux. De Longuerue, desc. de la France, 1 part. p. 202, obferve que l'origine de ce nom eft incertaine, & ne fe trouve marquée en aucun livre de l'antiquité avant le X fiécle. Ce qu'il y a de cer'tain, c'eft que, pour lors, du tems du prince Garcie le Courbé, ce pays portoit déja le nom d'Aftarac, quand ce même prince le donna à fon plus jeune fils Arnaud, qui fut furnommé Nonnat, c'eft-à-dire en gascon, un enfant tiré du ventre d'une femme morte en couche. La poftérité de ce prince a duré jusques au XVe fiécle & au regne de Louis XI, fous lequel mourut Jean III, comte d'Aftarac, qui ne laiffa qu'une fille nommée Marthe qui époufa Gafton de Foix-Grailli, comte de Candale, (Kendale) en Angleterre, & captal de Buch. Leur arriere-petite-fille Marguerite, héritiere des biens de cette maifon, époufa Jean-Louis de Nogaret, duc d'Epernon, dont le fils Bernard, qui lui avoit fuccédé en tous fes grands biens, étant mort l'an 1661, fes biens furent faifis réellement, & le comté d'Aftarac ayant été longtems en décret, fut enfin adjugé au duc de Roquelanre. Le pays d'Aftarac eft peuplé & fertile. Il y a quatre villes; favoir, Mirande, capitale, Maffeoube,

Caftelnau de Barbarens, Quelques-uns écrivent ESTARAC,

Simorre.

ASTAROTH, felon D. Calmet, Dict. de la Bible, ou ASTAROTH-CARNAÏM, ou fimplement CARNAÏM, ou CARNEA, ville de la Palestine, au-delà du Jourdain, à fix milles ou deux lieues d'Adraa ou Edraï, entre cette ville & celle d'Abila. Il y avoit deux lieux nommés AsTAROTH dans la Batanée, diftants de neuf milles l'un de l'autre, entre Abila & Adraa. Il y avoit encore une ville de Carnaïm aux environs de Jérufalem, dit Eufébe, in voce Aflaroth & in Carnaim. On croit que le nom d'Astaroth-Carnaim, vient de la déeffe Aftarte, qui y étoit

adorée

AST

adorée & que l'on dépeignoit avec des cornes, ou un croiffant fur le front; car Carnaïm fignifie des cornes, & la déeffe Aftarte étoit la plus célébre déeffe des Phéniciens. D. Calmet en a parlé au long dans fa differtation fur les divinités phéniciennes, à la tête des petits prophétes, pages 61, 62, 63, & il y a montré qu'Aftarte étoit la déelfe des bois, la lune, la reine du ciel, la déeffe célefte, ou la Vénus célefte, ou la déeffe de Syrie, ou Vénus la Syrienne, époufe d'Adonis. Enfin S. Auguftin, q. 16, in Judic. affure que Junon cft nommée Altarte par les Carthaginois. Vide Sanchoniac. apud Eufeb. Præp. 1. 1, c. ult. Hérodot. l. 2, c. 41, 2. Macc. x11. 26. C'étoit auffi apparemment la même que la déeffe Ifis des Egyptiens, que l'on repréfentoit de même qu'Aftarte, avec une tête de boeuf ou des cornes fur la tête. L'auteur du fecond livre des Macchabées, dit qu'il y avoit dans la ville d'Aftaroth-Carnaïm, un temple de la déeffe Atergata. Or, Atergata étoit la même Décerto, adorée à Ascalon, & repréfentée fous la forme d'une femme, ayant tout le bas d'un poiffon, & qui étoit connue des Hébreux fous le nom du dieu Dagon ou du dieu Poisson.

ASTARTA, ifle d'Ethiopie, felon Etienne de Byfance. C'eft fans doute la même que l'Aftrate de Prolomée, l. 4, c. 8, qui la met dans le golfe Arabique.

ASTASANA, ville d'Afie, dans l'Arie, felon Prolomée, l. 6, c. 17.

ASTAT, habitation en Islande, à l'orient & presqu'au fond du golfe de Skaga, presqu'au midi de Hola. Baudrand, éd. 1705, en fait un bourg. Voyez la fin de l'article d'ADSTAT, qui eft la même chose.

ASTAVENI; c'eft ainfi que l'on trouve nommé certain peuple de l'Arie par l'ancien interpréte latin de Ptolomée, l. 6, c. 17. La premiere lettre n'eft point dans le grec.

ASTE. Voyez ASTA & ASTI.

ASTEGIAN. Voyez ASTESAN. ASTEIXIS. Orofe, cité par Ortélius Théfaur. nomme ainfi une montagne qui fait partie du Mont Atlas en Afrique, au midi de la Mauritanie Céfarienfe.

ASTELEBE, ancienne ville de l'Afie mineure, dans la Lydie, felon Etienne le Géographe.

ASTELEPHUS, riviere de la Colchide, felon Arrien dans fon Périple du Pont-Euxin, Collect. Oxon. t. 3. Il compte trente ftades depuis l'Hippus jusqu'à cette riviere au-delà de laquelle il arriva à Sebaftopolis. Corneille écrit mal ASTELPHUS, & dit que c'eft préfentement la riviere d'Enguri. Il a pris cela de Baudrand, éd. 1682, qu'il ne cite point, mais qui écrit comme lui Aftelfus, pour l'ancien nom, & Engur pour le nom moderne. Le P. Archange Lamberti dit de même dans fa carte de la Colchide, ASTELFUS, incolis ENGUR; c'eft, felon ce Pere, la feconde riviere au nord du Phase.

ASTENAS, ancienne ville d'Espagne, dans la Bétique, felon Strabon, 1.3, p. 141, dans les éditions ordinaires; mais Cafaubon obferve que dans les manuscrits & dans l'abrégé de la géographie de cet auteur on lit Aftina, & il conclut qu'il faut lire Aftiga, & que c'eft l'Aftigis de Pline.

ASTERABAT; d'autres difent Aftarabat, Efterabat. De l'Ifle écrit dans fa carte marine de la Mer Caspienne par van Verden qu'il a réduite, Aftrabat, auffi-bien que dans fa differtation fur cette carte; mais j'ai cru devoir préférer l'ortographe de Naffir-Eddin, p. 107, & celle d'Ulug-Beg, p. 139. Ces deux géographes donnent à cette ville, fituée dans le Tabreftan ou Tabariftan, 36 deg. 50 de latitude ; mais ils ne s'accordent pas pour la longit. Le premier met 89 deg. 35', l'autre n'en met que 88 d. 35. Je ne fais où Tavernier, dans fes Voyages de Perfe, 1.3, c. dern., a pris la longitude de 75 d. 35 qu'il donne. à cette ville. Il s'accorde avec eux pour la latit.; la long. eft au 73 deg. Baudrand eft fi peu exact dans fon édition françoife, fur ce qui regarde cette ville, que je ne puis croire que cet article foit forti de fa plume. » L'Aftera» bath, dit-il, Afterabatia, Efterabatia, Starabatia, » pays de Perfe, dans la province du Tabaristan, vers la » Mer de Sala, avec une ville de ce nom qui eft dans les » montagnes, à 20 lieues de Gorgian, vers le couchant, » & environ à so lieues de la Mer de Sala ou Caspie, » felon Adam Oléarius, qui a voyagé en ces quartiers» là. D'autres diftinguent la province de l'Afterabath de » celle du Tarabiftan». En premier lieu, le Tarabistan

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& Gorgian font d'étranges noms, inconnus à tous les géographes. 2. Il n'eft pas vrai qu'Afterabat foit à so lieues de la Mer Caspienne. La carte, inférée dans le voyage d'Oléarius, ne met que 16 milles ou farfangues entre cette ville & la Mer Caspienne; celle de Reland n'en met pas huit; la nouvelle carte de la Mer Caspienne, publiée chez Ottens, eft conforme en cela à celle de Reland. 3. Oléarius, qui n'avoit pas vû la côte méridionale de Sala ou Caspie n'avoit garde de la décrire, aussi ne l'a-t'il pas entrepris. Tout ce qu'il dit de la ville en queftion, qu'il n'a jamais vue, c'est que parlant du Kilan, qui eft, felon lui, l'ancienne Hircanie, qui comprend plufieurs autres provinces, au nombre desquelles plulieurs mettent même celle de Thabriftan ou Mafanderan, il en ajoute d'autres, entre lesquelles il met Aftara & Astarabath. Les principales villes du Kilan (pourfuit-il) font Aftarabath, capitale de la province du même nom, Firuscu, &c. Oléarius a vû Astara, ville fituée dans une presqu'ifle ou promontoire, au midi du Cyrus, fur la côte orientale, & il y paffa à fon retour de Perfe; mais 'il n'eut point occafion de voir Afterabat, qui eft à l'extrémité de la Perfe & de la côte méridionale. Edrifi ne dit rien de particulier de cette ville, finon qu'il la met à 45 mille pas de Hamadan, & à 21 mille pas de CatsrAllofus, c'est-à-dire le fort ou le château des voleurs. Ses traducteurs latins écrivent Aftorabad. Comme elle n'eft pas précisément au bord de la mer, elle ne fe trouve point fur les côtes de la Mer Caspienne tracées par van Verden; mais en récompenfe on y voit de hautes montagnes nommées Hori Afirabatskie, c'est-à-dire, montagnes d'Aftrabat. Au nord de ces montagnes eft un golfe nommé Zalif Aftrabatskié, entierement fermé de l'oueft à l'eft, fi ce n'eft une ouverture au nord-eft large d'environ trois quarts de mille, de 15 au degré. L'entrée de ce golfe a quinze braffes de fond au nord de la pointe qui le ferme de ce côté-là; enfuite tournant vers l'eft autour d'un banc de fable, qui eft au bout de cette pointe, il n'y en a plus que douze; puis en allant vers le fud quart à l'eft vers l'embouchure de la riviere d'Aftrabat, on n'en trouve plus que neuf; mais quand on a paffé cette riviere, le fond eft de quinze; plus près des montagnes vers le midi il n'eft plus que de douze. Tavernier dit qu'on fait à Efterabat quantité de droguets bruns & autres étoffes légeres. Il eft parlé de cette ville dans l'histoire de Timur-Bec, t. 2, p. 142 & 165, & il y eft dit que Timur étant arrivé au territoire d'Efter-Abad, il campa fur le bord de la Jorgiane, riviere qui paffe à une ville de même nom dans le Mazandran, & fe décharge dans la Mer Caspienne; que l'armée étant arrivée à trois journées au-delà d'Efter-Abad, en allant vers Amol, on rencontra un bois extrêmement épais, dont les arbres étoient fi entrelacés,qu'à grand peine le vent pouvoit pasfer au travers. L'empereur ordonna aux foldats de couper les arbres, & d'ouvrir un grand chemin dans cette forêt, quoique jusqu'alors elle eut été impénétrable... Ils arriverent infenfiblement, en coupant le bois devant eux jusqu'à Sari, ville du Ghilan. L'hiftorien françois, qui a accompagné fon hiftoire de notes, obferve dans une, p. 142, qu'Efter-Abad eft une ville du Ghilan : (c'eft ce qu'Oléarius appelle Kilan par une ortographe allemande) frontiere du Coralfan & du Tabareftan; & dans une autre, p. 165, il met Efter-Abad en Mazandran près la Mer Caspienne.

ASTERIA, ou ASTERIS, petite ifle, entre celle d'Ithaque & celle de Cephalenie. Homere, Odyff. l. 4, vers la fin, la nomme Afteris, & dit que toute petite qu'elle étoit elle avoit deux ports. Strabon, l. 1, p. 59, & 1. 10, P.456, obferve que les chofes avoient bien changé depuis Homere, puisqu'au temps qu'il écrivoit il n'y avoit pas le moindre mouillage qui fut bon.

1. ASTERION, riviére du Peloponnefe, au pays d'Argos, felon Paufanias, I. 2, c. 17, Stace, Thebaid. 1.4, en fait auffi mention.

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