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quand elle fe leve, que quand elle eft au méridien. L'Atmosphère a une étendue bornée; elle eft terminée à une certaine distance dans laquelle il faut confidérer le poids & la hauteur; l'une pourroit fe conclure de l'autre, fi elle étoit également denfe par-tout; mais cela n'eft pas. De plufieurs expériences rapportées par M. de la Hire, dans l'hiftoire de l'Académie royale des fciences, année 1709, on trouve que la quantité d'air qui répond au poids d'une ligne de mercure eft de douze toifes près de quatre pieds; ainfi fuppofant que vingthuit pouces de mercure font en équilibre avec l'Atmoséquilibre avec l'Atmosphère entiere, il s'enfuit que fa hauteur eft de 4254 toifes, qui font 17 lieues de 3000 pas, plus quacre toifes. M. de la Hire n'ayant point eu égard aux différentes condensations, qui apportent de la variété dans les calculs, travailla de nouveau fur cette matiere, & les mémoires de l'Académie, année 1713, contiennent fes obfervations poftérieures à ce qui vient d'être remarqué ci-deffus. Je me fervirai des expreffions de M. de Fontenelle, qui feront plus à la portée des lecteurs que celles de l'obfervateur.

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Si les condenfations des parties de l'air, différemment élevées, avoient un rapport réglé & connu, aux différents poids dont elles font chargées, ou, ce qui eft la même chofe, aux différentes hauteurs de l'air fupérieur, les expériences du baromètre faites au bas & au haut des montagnes donneroient fûrement la hauteur de l'Air ou de l'Atmosphère. L'auteur n'entend point l'Ether, mais la partie de l'Atmosphère même, qui preffant un corps fitué au-deffous d'elle, eft ce qu'on appelle pefanteur, dans le ftyle populaire. Mais tout ce qu'on peut découvrir du rapport des condenfations de l'air aux poids, eft renfermé dans des obfervations faites fort prés du globe de la terre, & qui ne tirent gueres à conféquence pour l'air pris à des hauteurs beaucoup plus grandes; ce qui fait que jusqu'ici toute cette matiere eft remplie d'incertitude. M. de la Hire a pris une voie plus fimple & plus fûre pour découvrir la hauteur de l'Atmosphère. C'est une idée de Kepler, & qui eft fort naturelle; mais Kepler lui-même l'a abandonnée pour la plus grande partie. M. de la Hire, en la reprenant, l'a rectifiée & pouffée à fa derniere précision.

Il est établi chez tous les Aftronomes, que quand le Soleil eft à 18 degrés au-deffous de l'horifon, on commence, ou l'on ceffe de voir la premiere ou la derniere lueur du crépuscule. Le rayon par lequel on la voit ne peut être qu'une ligne horífontale, tangente de la terre au point ou eft l'obfervateur. Ce rayon ne peut pas venir directement du Soleil qui eft fous l'horifon; c'eft donc un rayon refléchi à notre œil par la derniere furface inla derniere furface intérieure & concave de l'Atmosphère. Il faut imaginer que du Soleil, qui eft à 18 degrés fous l'horifon, par un rayon tangent de la terre qui va frapper cette derniere furface de l'Atmosphère, & de-là fe refléchit vers notre œil, étant encore tangente de la terre ou horisontale. S'il n'y avoit point d'Atmosphère, il n'y auroit point de crépuscule, & par conféquent fi l'Atmosphère étoit moins élevée qu'elle n'eft, le crépuscule commenceroit plus tard ou finiroit plutôt, ou, ce qui eft la même chofe, il commenceroit ou finiroit quand le Soleil feroit plus proche de l'horifon que de 18 degrés & au-contraire. On voit donc que la grandeur de l'arc dont le Soleil eft abaiffé, quand le crépuscule commence ou finit, détermine la hauteur de l'Atmosphère.

Cet arc, quoique pofé de dix-huit degrés, doit être pris un peu moindre. La refraction éleve tous les aftres de 32 ininutes, & par conféquent le rayon direct, qui, étant refléchi, a fait le crépuscule, a été élevé de 32 minutes, & a touché un arc du globe terreftre, qui depuis ce point d'atouchement, jusqu'au point où eft l'obfervateur a 32' de moins que 18 d., ou n'eft que de 17 d. 28'. De plus les premiers rayons qui font voir le crépuscule partent du bord fupérieur du Soleil, & ce bord eft éloigné de 16 m. du centre, que l'on fuppofe à 18 degrés fous l'horifon. L'arc qui déterminera la hauteur de l'Atmosphère n'eft donc plus que de 17 d. 12'.

Les deux rayons, l'un direct & l'autre refléchi, qui touchent tous deux la terre, concourent néceffairement dans l'Atmosphère au point de réflexion, & comprennent entre eux un arc de 17 d. 12 m. dont ils font tangents. De-là il fuit, par la nature du cercle, qu'une ligne

tirée du centre de la terre, & qui coupera cer arc en deux, ira au point du concours de ces deux rayons, & comme il eft très-aifé de trouver l'excès de cette ligne fur le demi-diamètre de la terre qui eft connu, il est trèsaifé d'avoir, dans l'hypothèse préfente, la hauteur de l'Atmosphère, qui n'eft que cet excès. M. de la Hire trouve qu'il eft de 37223 toifes, ou de près de 17 lieues, en prenant 2200 toifes pour une lieue. C'eft cette méthode dont Kepler s'eft fervi; mais comme elle lui donnoit la hauteur de l'Atmosphère vingt fois plus grande qu'il ne la croyoit d'ailleurs, il a employé divers moyens pour la diminuer.

J'ai dit que dix-fept lieues feroient la hauteur de l'At mosphère, dans l'hypothèse préfente. L'hypothèse que les deux rayons, le direct & le refléchi, foient deux lignes droites, n'eft pas vraie. Ce fout deux courbes formées par la refraction perpétuelle que caufe à un rayon la denfité de l'Atmosphère toujours inégale & toujours décroiffante depuis la furface de la terre. Voyez l'hiftoire de l'Académie royale des fciences à l'année 1702. Les deux rayons qui étoient lignes droites fe changent donc en deux courbes égales & femblables, ou plutôt en une feule courbe qui, à fon origine & à fa fin touche la terre, & dont le fommet, également éloigné de ces deux extrémités, détermine la plus grande élévation de l'Atmosphère. Cette courbe eft concave vers la terre, & les deux rayons qu'on avoit conçus d'abord n'en font plus que deux tangentes, l'un à fon origine, l'autre à fa fin; par conféquent leur point de concours eft plus élevé que le fommet de la courbe, ou que l'Atmosphère. Il est vifible que ce point de concours & le fommet de la courbe font fur la même ligne, qui, tirée du centre de la terre, coupe en deux l'arc de 17 d. 12'.

Pour trouver la jufte hauteur de l'Atmosphère, ou à peu près, M. de la Hire mene par le point où eft l'obfervateur, une ligne droite, qui fait en deffous avec la ligne horifontale, ou avec la tangente de la courbe à fon extrémité, un angle de 32 minutes, qui eft l'angle de la refraction. Cette droite eft donc au - dedans de la courbe, & le point où elle rencontre la ligne tirée du centre de la terre eft moins élevé que le fommet de la courbe. Son élévation au-deffus de la terre ou fon excès fur un demi-diamètre de la terre, qu'il eft aifé de calculer, eft de 32501 toifes; donc le fommet de la courbe ou la hauteur de l'Atmosphère, eft entre 37223 & 32501, & en prenant le milieu on a 35362 toifes, ou un peu plus de feize lieues, hauteur de l'Atmosphère. M. de la Hire trouve ces calculs confirmés par une obfervation. En 1676 il parut en quelques endroits d'Italie un météore qui étoit auffi clair que la Lune dans fon plein. M. Montanari, profeffeur à Bologne, en fit des obfervations, & les ayant comparées avec celles qui avoient été faites en d'autres endroits, il détermina là hauteur de ce météore de quinze lieues moyennes de France; ce qu'il fit imprimer dans un petit ouvrage, qui avoit pour titre Flamma volante.

On ne peut pas douter que tous ces feux ou météores ne foient formés par des exhalaifons fulphureufes, qui fortent de la terre, & qui venant à s'enflammer, pesent beaucoup moins que la partie de l'air dont elles occupent la place; mais quelque légeres qu'elles foient, elles ne laiffent pas pour cela d'être plus pefantes que l'æther, que nous confidérons fans aucune pefanteur. C'est pourquoi elles doivent s'élever jusques fur la furface de l'Atmosphère, où elles nâgent tant qu'elles durent; ainfi la hauteur de ces feux doit être la même que celle de l'Atmosphère, & par conféquent les quinze lieues de la hauteur obfervée de celui-ci, ce qui revient à 35009 toifes, confirment ce que M. de la Hire a trouvé pour la hauteur de l'Atmosphère.

M. de la Hire prend occafion de déterminer la figure du crépuscule, quand il eft un peu élévé fur l'horifon, par un tems ferein & froid; car il y faut ces deux conditions; l'une, afin que la figure puiffe être bien apperçue; l'autre, afin qu'elle ne foit point altérée par les vapeurs de la terre. Képler n'a pas eu grand tort de croire que l'arc du crépuscule étoit circulaire, & que tout l'espace éclairé étoit un fegment de cercle. Mais M. de la Hire pouffe la chofe à une plus grande précision, & prouve que l'arc du crépuscule eft hyperbolique, quoiqu'un peu défiguré par les refractions. La différence entre les deux Tome I. Sffij

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fentimens eft légere; mais il n'eft pas permis de méprifer ces légeres différences, quand on peut arriver à une plus grande exactitude.

L'atmosphère n'étant autre chofe que l'ether, mêlé avec les vapeurs, & les exhalaifons de la terre, il faut conclure que la maffe n'en eft pas homogéne, mais hétérogéne, comme parlent ler phyficiens; c'eft-à dire, qu'elle dépend de la qualité du pays, qui envoie des exhalaifons de différente nature. Comme nous ne respirons que dans l'atmosphère diverfement impregnée des parties fulphureufes, nitreufes, falines, &c, cela fait un air différent, felon les climats.

Comme l'atmosphère n'eft pas condenfée par tout de la même maniere, il n'eft pas néceffaire qu'elle ait par tout la même hauteur pour contrebalancer un nombre égal de lignes de mercure dans le baromètre. La condenfation de l'atmosphère change felon les climats, & y caufe des réfractions bien différentes. Les réfractions font en Suéde le double de celles de France.

ATOCHA, (NOTRE DAME D') églife d'Espagne où la dévotion attire beaucoup de perfonnes. Voyez MADRID. ATOK, ou ATOс, ou felon quelques-uns, ATACH, ville d'Afie, dans l'empire du Mogol, au confluent de l'Inde & du Nilab. C'eft la feule que nous connoiffions de la contrée à laquelle elle donne le nom.* Thevenot, voyage des Indes, pag. 171 Corn. Dict. Robert de Vaugondy, Atlas. Long. 89, 30, lat. 32, 20.

ATOUGIA, bourgade de Portugal, dans l'Eftramadure. Elle eft fur une hauteur, au bord de l'Océan, à deux lienes de Santaren, & vis-à-vis des écueils nommés les Barlengues ou Barlingues. Ce lieu que Corneille nomme une petite ville, eft orné d'un fort château, & n'a que 300 habitans dans une feule paroiffe. * Defc. Sumar. del reyno de Portugal.

ATQUANACHUKES, peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Virginie, & du côté du levant d'été, vers la nouvelle Yorck, où il y a quelques colonies Angloifes. Baud. éd. 1705.

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ATRA. Voyez HATRA & ATRÆ. ATRACES, peuple de Gréce, dans l'Etolie, felon Pline, 1. 4, c. 2, qui dit que le ruiffeau ATRAX venant de chez eux, fe jette dans la mer Ionienne. Le P. Hardouin croit qu'ils tiroient leur nom d'Atrax, ville de Theffalie, près du Penée; mais cette Atrax étoit bien loin de l'Etolie. Il me paroît plus naturel de dire qu'ils tiroient leur nom de celui de leur riviére. Properce,l. 1, El. 8, v. 25, parle des bords Atraciens.

Et dicam, licet Atraciis confidat in oris, Et licet Eleis, illa futura mea eft. Voyez ATRAX. Ortélius dit qu'Eupolis dir les ATRAGES, pour les Atraces.

ATRE, ville d'Afie, entre l'Euphrate & le Tigre, felon Etienne le géographe. Herodien, 1. 3, nomme Arpo, non pas la ville, comme Ortélius femble le dire, mais les habitans. Corneille, trouvant quelque auteur, qui avoit cité ainfi ce dernier auteur, Herod. a cru que c'étoit Herodote, en quoi il fe trompe. Xiphlilin in Sever. dit au masculin Arpor, & Zonare en fait une ville d'Arabie. C'eft la même ville que HATRA d'Ammien Marcellin, 1. 25, p. 323. Edit. Lindebrog. & apparemment c'eft de fes habitans qu'Eufebe, Praparat. Evangel. a dit que chez le peuple, il n'étoit pas permis de commettre le moindre larcin. Voyez HATRA.

ATRAGES. Voyez ATRACES.

ATRAMITA, peuple de l'Arabie heureufe, felon Etienne le géographe. Pline, l. 6, c. 28, dit qu'ils faifoient partie des Sabéens; que leur capitale, nommée SABOTA, enfermoit foixante temples dans fes murs, que du côté des terres, ils étoient limitrophes des Minéens; que pour eux ils étoient au bord de la mer, & que leur pays occupoit 94 mille pas le long du golfe Arabique, qui eft rempli d'ifles odoriférantes. Le même auteur dit, I. 12, c. 14, l'encens ne vient que dans l'Arabie, en core n'y en vient-il pas par tout. Presque au milieu font les Atramites, Canton (Pagus) des Sabéens, fur une haute montagne, qui eft à huit journées de chemin (Manfionibus) de leur contrée, qui porte l'encens, & l'on appelle Saba, nom que les Grecs difent fignique fier Mystère. Ce pays conferve encore fon nom, & s'appelle fur les cartes modernes HADRAMUT. Voyez HA

DHRAMOUT. C'est ce que Ptolomée nomme Adpristav Kúpa; mais il eft mal fitué fur les cartes dreffées fur cet auteur par Mercator, où on le voit loin du détroit, affez près & à l'occident du cap Fartach, au lieu qu'il doit s'étendre jusqu'à l'entrée du golfe de Bab-el-mandel. Prolomée place dans ce pays un port qu'il appelle Moscha dont le nom reffemble affez à Moka, port de l'Hadramut des modernes. La petite carte, dreffée par De l'Ifle pour le voyage de l'Arabie heureufe, publié par La Roque, ne nomme point le pays d'Hadramut, mais feulement celui d'Yemen, dont il fait partie. Elle eft trèsdifférente pour les côtes de celles des Atlas de De Wit, Sanfon & autres auteurs, qui nomment ce pays Hadramut. ATRAMYTTENUS SINUS. Voyez ADRAMYTTENUS

SINUS.

ATRAMYTTIUM. Voyez ADRAMYTTEOS. ATRANI, peuple ancien d'Italie, dans la Pouille felon Pline, 1. 3, č. 11.

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D. Mattheo Egitio, dans fa lettre à Lenglet du Fresnoy, dit: Scala, Ravello, Atrani, majori, minori, font au-delà de la ville d'Amalfi, mais fur la même côte, & on y peut presque aller par terre. Sigonius en dit quelques mots dans fon ouvrage de Regno Italiæ, & il les appelle Scalam, Scalellam, Rebeffem, Attirinum, majorem, minorem.

ATRAPUM, lieu de Gréce, près des Thermopyles, felon Appien in Syriac. qui dit que Xercès attaqua par cet endroit les Lacédémoniens.

ATRATUS, Cicéron, de Divin. l. 1, c. 43, fait dire à fon frere Quintus, dans un dialogue: Quid quod fluvius Atratus fanguine fluxit? Et enfuite réfumant les objections de fon frere, l. 2, c. 27, il dit : Sanguinem pluiffe Senatui nuntiatum eft, Atratum etiam fluvium fluxiffe fanguine Deorum, fudaffe fimulacra, &c. il s'agit de favoir ce que c'eft que cette riviere qui eut les eaux comme du fang par un prodige. Ortélius, joignant ces paffages avec un autre qui eft de Plutarque, in Marcello, (felon lequel on voit qu'entre autres prodiges on avoit vû un fleuve du Picenum converti en fang, & avec un autre paffage de Julius Obfequens, par où l'on apprend que cela arriva à la riviere, qui coule à Amiterne), avoit dit comme par conjecture qu'il faut Aternus au lieu d'Atratus. Cluvier, Ital ant. l. 2, c. 12, p. 752, ajoute à cette conjecture ce que dit Tite-Live, 1. 24. Le temple de Jupiter fut foudroyé à Aricie, & on prit pour autant de vérités ce qui n'étoit qu'une erreur des yeux. On vit fur la riviere de Terracine des figures de barques longues, quoiqu'il n'y en eût point.... & on publia que la riviere d'Amiterne avoit été teinte de fang. Ce géographe doute fi Tite-Live n'auroit point écrit l'Aterne au lieu de la riviere d'Amiterne, Flumen Aternum, au lieu de Flumen Amiterni. La correction eft inutile. Am, comme l'explique Feftus, in Voce AMNIS, eft une prépofition prife de l'Amphi des Grecs; & de même que felon cet auteur Amnis ruiffeau, vint de Am autour, & de Nare,nager, conler, AMITERNUM ville, & AMITERNUS AGER viennent de Am autour & Aternus nom de la riviere qui arofoit le territoire de cette ville nommé Amiternus Ager. La difficulté eft de favoir fi Atratus eft le vrai mot de Ciceron, & fi, en ce cas-là, c'eft un nom propre, ou fimplement une épithete, qu'il faille rendre en François noirci; ou fi c'eft un mot que les copiftes de cet orateur ont fouré à la place d'Aternus. Deux grands géographes, favoir Ortélius & Cluvier, font pour ce dernier fentiment, qui eft le plus vraisemblable. Jacques Gronovius fait une note où il rapporte le jugement de Cluvier, & y ajoute que Cicéron, parlant d'un prodige arrivé plus d'une fois peut bien n'avoir point fongé à la même riviere dont parle Tite-Live, & que Julius Obfequens en avoit encore une autre en vue. Cette objection ne léve point la difficulté, qui confifte à favoir ce que c'eft que ce fleuve noirci, qui fut teint de fang, au rapport de Ciceron : il s'agit d'une feule riviere dans le inême paffage. Sa conformité avec les paffages cités, porte à croire, qu'il regarde la riviere d'Aterne, qui étoit auffi la riviere d'Amiterne, pays où elle couloit, & auquel elle donnoit le nom.

1. ATRAX, riviere de Gréce, dans l'Etolie, qu'elle traverse presque entierement du nord au fud; & fe perd. dans le golfe de Corinthe à l'orient de Naupacte. C'eft préfentement la riviere dont on voit l'embouchure dans

le golfe de Lepante, à l'orient de la ville de ce nom. Pline, I. 4, c. z, parlant de cette riviere, qui descendoit du pays des Atraces, que Pinet fon traducteur explique par Voidanar, en met l'embouchure dans la Mer Ionienne, comme je l'ai remarqué en parlant de ce peuple. * De l'Ifle, Græciæ Antiq. Tab.

2. ATRAX ou ATRACIA, ville de Gréce, dans la Theffalie, au canton de la Pélasgiotide. Elle prenoit ce nom d'Atrax fils de Pénée & de Bura, qui la bâtit. C'est ce qu'en dit Etienne le géographe. Prolomée, l. 3,c. 13, la met aufli dans le Pélasgiotide. Tite-Live, l. 33, c. 4, & l. 36, c. 10 & 13, parle en plus d'une occafion d'Atrax en Theffalie.

ATREBATES, ancien nom du peuple des Gaules, qui habitoit l'Artois. Voyez ARTOIS & BELGIUM.

Il y avoit dans la grande Bretagne des ATREBATES, colonie de Gaulois. Prolómée les nomme ATREBATIS. On convient allez que le canton qu'ils habitoient, eft préfentement Barckshire

ATRECTIANÆ ALPES: une ancienne inscription rapportée par Goltzius nomme ainfi une partie des Alpes. Mais elle ne nous apprend point quelle partie on nommoit ainfi.

ATRENA. Etienne le géographe, ou plutôt fon abréviateur, dit fimplement que c'étoit une ville. Elle n'eft peut-être pas différente d'ATRÆ ou HATRA, dont les habitans font nommés ATRENI par Hérodien, & en ce cas Atrena eft adjectif, & on foufentend le nom de ville. ATRENI. Voyez l'article précédent & ATRÆ. 1. ATRI. Voyez ATRÆ.

2. ATRI, en latin Atria, Hadria ou Adria, petite ville épiscopale d'Italie, au royaume de Naples, dans l'Abruzze ultérieure. Elle a titre de duché, & donne celui de ducs d'Atri à l'illuftre maifon d'Acquaviva. Il y a peu d'habitans. Son évêque eft fuffragant de l'archevêque de Chieti, quoiqu'exemt de fa juridiction. Ce Siége eft uni à celui de la Penna, dont cette ville n'eft éloignée que de dix milles au feptentrion. Elle eft à quinze de Chieti & à quatre de la Mer Adriatique. Atri eft fituée fur une montagne escarpée, près du raiffeau de Piomba. Aurélius Victor croit que cette ville donne le nom d'Adriatique à la mer, qui le porte encore à préfent. Il fe trompe. Ce golfe tire le nom d'Adriatique d'une autre ville auffi nommée Adria ou Atria, qui conferve encore à préfent l'ancien nom d'ADRIA. Voyez ADRIA. 3. Long. 31, 38. Latit. 42, 35.

ATRIA, ville des Toscans, felon Pline, 1. 4, c. 16, qui dit que les Toscans ayant creufé des canaux vers les bouches du Pô, depuis celle que l'on appelloit Sagis & qui n'eft plus préfentement reconnoiffable, lefleuve prit fon cours à travers les marais d'Adria (per Atrianorum paludes) que l'on appelle les fept mers, par le port célébre d'Atria, ville des Toscans, à caufe de laquelle la mer fut nommée premierement Atriatique & enfuite Adriatique. Cette Adria ne doit pas être confondue avec la colonie du Picenum, elle étoit bien auffi une colonie. Tite-Live, l. 5, c. 3, dit que les furnoms par lesquels on diftingue la mer fupérieure, & l'inférieure dont l'Italie eft environnée, font une preuve de la grande puiffance qu'ont eue les Toscans; car l'une a été nommée Toscane par les peuples d'Italie, du nom commun de toute la nation, & l'autre Adriatique, à caufe d'Adria colonie des Toscans.

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ATRIANORUM PALUDES, marais d'Italie à l'embouchure de l'Adria, riviere qui couloit entre le Pô & l'Adige. Voyez ADRIA 4. Comme cette riviere étoit également nommée Tartarus, delà vient que Tacite (Hift. 1. 3.) nomme ces marais, Tartari paludes. Strabon, 1., les appelle Marais de Ravenne. Caffiodore en fait une description affez détaillée. C'eft préfentement le Polefin; mais il ne faut pas s'imaginer qu'il foit dans le même état où les anciens l'ont vu. Depuis eux, les débordements du Pô, les befoins d'en détourner divers bras, à quoi l'induftrie humaine s'eft occupée; le limon qu'il entraîne, trouvant plus de facilité à couler par une ouverture & la bouchant par fucceffion de tems; tout cela a fait de fi grands changemens à la Topographie de ce pays-là, qu'il eft impoffible de l'expliquer dans un détail qui convienne au paffé & au présent.

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ATRIANUS, ADRIANUS, HADRIANUS, ADRIAS, ADRIA & TARTARUS, riviere d'Italie, la même qu'ADRIA 4, TARTARO en eft le nom moderne.

ATRIBIS, ancienne ville d'Egypte dans la contrée appellée Auguftamnica, & qu'on divifoit en Auguftamnica prima, & fecunda. La ville dont il eft ici question étoit dans la feconde.

ATRICANI, ancien peuple de l'Italie. C'eft ainfi que ce nom fe lit dans quelques éditions de Denis d'Halicarnaffe, 1.5, c. 27. Gélénius a d'autant plus heureufement corrigé ce nom, que l'ordre alphabétique fuivi par l'historien Grec dans l'énumération des peuples qui fe liguerent contre les Romains, demande qu'il y ait Satricani; ce peuple étant nommé entre les Querquétulans & les' Scaptiniens. Sa correction a été adoptée par le P. le Jay, traducteur François des antiquités Romaines de Denis, 1.5, c. 71, t. 1, p. 416. D'ailleurs on fait ce que c'étoit que Satricum, au lieu qu'Atricum eft un lieu inconnu à tous les anciens géographes.

ATRIPALDA. Voyez TRIPALDA.

ATROPATENE, ou ATROPATIE; le premier eft de Pline, l. 6, c. 15, qui en nomme les habitans ATROPATENI : le fecond eft de Strabon, l. 11, p. 522, contrée d'Afie, dans la Médie de laquelle elle étoit un canton par ticulier. Elle étoit féparée par l'Araxe de l'Otene, qui étoit la partie orientale de l'Arménie. Gaza en étoit la capitale, felon les deux auteurs cités. On croit que c'est préfentement le Sirwan.

ATSIN. Voyez AxIм.

1. ATTA, village de l'Arabie heureuse, felon Prolomée, l. 6, c. 7

2. ATTA, ou

ATTABA: le même auteur, l. 7, c. 2, donne ce dernier nom à une riviere de la Cherfonnéfe d'or, & femble lui donner ailleurs le premier au rapport d'Ortélius.

ATABEKS; (les) ce mot dans fon origine n'étoit qu'un titre que portoient les plus puiffans émirs de la cour des Seljoucides (Voyez ce mot). Il devint, par la fuite, le nom d'un peuple, parce que les Sultans Seljoucides ayant donné le gouvernement de plufieurs provinces à quelques-uns de ces émirs Atabeks, ceux-ci ufurperent la fou veraine puiffance, fe contentant feulement de faire nom mer avant eux, dans la priere publique, le fultan Seljoucide, & conferverent toujours le nom d'Atabeks qui fervoit auffi à défigner les peuples qui leur étoient foumis. On les divife en quatre Dynafties, qui font les Atabeks de l'Eraque ou Syrie, les Atabeks de l'Adherbid giane, les Atabeks de Perfe, & les Atabeks du Laris

tan.

Ceux de l'Eraque ou de Syrie fe diviferent en plufieurs branches, l'une à Mofful, l'autre à Géziret BenOmar, l'autre à Sandgiard, ils furent à la fin tous foumis par Saladin. Ceux de l'Adherbidgiane furent bientôt fubjugués par le fultan du Kharism. On ne trouve rien dans les hiftoriens fur ceux de Perfe. Ceux du Laristan ne conferverent pas long-tems leur puiffance dans ce pays: ils furent détruits par les Solgouriens. * Voyez l'Hift. Génér. des Huns, par M. de Guignes,

ATTACANA, ville de la grande Arménie, felon Ptolomée, 1.5, c. 13. L'ancien interprête latin lit Asta

CANA.

ATTACENI, peuple de linde, felon Arrien. Il ne paroit pas différent d'ASTACENI.

ATTACHA, ville de l'Afie, à cent mille pas de Ma tyropole, felon Procope, cité par Ortélius; mais Procope, l. 1, ne dit point précifément que ce fut une ville. Il le nomme fimplement un lieu où Silla campa avec l'armée Romaine. Coufin, p. 72, traduit ATTACAS. Procope ne marque pas non plus la diftance d'Attacas à Martyropole, du moins à l'endroit cité.

ATTACI. Voyez ATTACORE.

ATTACORÆ. Pline, l. 6, c. 17, nomme un peuple du nord Gens Attacorum. Ortelius & autres ont cru que ce nom avoit pour nominatif Attaci; le P. Hardouin veut que ce foit Attacora, & que le génitif de Pline foit abrégé d'Attacorarum, il apporte en preuve Ptolomée, 1.6, c. 16, qui nomme ce peuple 'Areyoupes dans la Sérique. Mais ce qui décide encore mieux que l'auteur Grec, c'eft Pline lui-même, qui dit peu de lignes après: Ab Altacoris, enfuite des Attacores, &c.

ATTACOTTI, ancien peuple de l'ifle de la grande Bretagne. Ammien Marcellin, l. 26, p. 328, édit Lindeb. dit que les Pictes, les Saxons, les Écoffois & les

Attacottes harcelloient continuellement les Bretons. Il dit, l. 27, p. 371: Il fuffira de dire que dans ce tems-là les Pictes divifés en deux nations, favoir les Dicaledons, les Vecturions, & les Attacotes, peuple belliqueux, & les Ecoffois, fe disperçant çà & là, commettoient de grands ravages dans la Grande Bretagne. Buchanan (Rer. Scoticar, 1. 2, p. ss, éd. Wechel. Francof. 1584.) croit qu'ils habitoient entre le foffé d'Adrien & celui de Severe. Il reprend Lhuyd d'avoir mis les Attacottes au nombre des peuples Ecoffois, & de n'avoir pas vu qu'Ammien Marcellin les diftingue.

ATTACUM, ville de l'ancienne Espagne, dans la Celtibérie, felon Ptolomée, l. 2, c. 6. Une ancienne inscription fait mention de Municipium Attacenfe. On croit que c'eft ATECA. Voyez ce mot.

ATTAA, étang, dans la ville de Boteion, en Phrygie, felon Étienne le géographe, in voce Beritiov.

1. ATTALENSES, habitans de la ville d'ATTALIE. Voyez ce mot.

2. ATTALENSES. Pline, l. 5, c. 32, met un peuple de ce nom, dans la Galatie, & le P. Hardouin dit qu'il faut peut-être lire Adadenfes d'Adadada, ville de la Pifidie, dans les terres.

ATTALI LATRONES, peuple Arabe, qui habitoit près du Tigre, & infeftoit les pays voifins de fes brigandages. Il touchoit aux Arabes Scenites, felon Pline, 1. 6, c. 26.

1. ATTALIE, ville ancienne de la Pamphylie, au bord de la mer, qui y forme un golfe. C'est préfentement SATALIE. J'ai obfervé plus d'une fois que les Grecs modernes ajoutent une S au commencement des anciens noms, & que cette S eft un refte de la prépofition Gréque Es, qui veut dire à, comme nous difons aller à Paris, à Londres. Ainfi ils difent Satalie, Sdiles, Setine Stives, &c, pour Attalie, Delos, Athenes, Thebes, &c. Strabon, l. 14, dit qu'Attale Philadelphe bâtit la ville d'Attalie, & qu'entourant de murs le village de Corique, qui en étoit voifin, il en fit une petite ville. Cela donne jour à rectifier ce qu'on lit dans Etienne le Géographe; favoir, que Démétrius eft un de ceux qui difent que Corique de Cilicie eft auffi nominée Attalie. Il y a deux fautes dans ce que dit ici Démétrius. Car premierement ils n'eft pas queftion de Corique de Cilicie, qui étoit bien loin d'Attalie, mais de Corique de Pamphylie qui étoit tout auprès, fuivant Strabon. En fecond lieu, quoiqu'elles fullent peu distantes l'une de l'autre, elles étoient pourtant différentes; ainfi la remarque d'Etienne eft fauffe du côté de la géographie, quoique'elle puiffe être vraie pour l'exactitude de la citation. Il ne faut pas confondre cette ville avec celle qui fuit.

2. ATTALIE, ville de la Lydie, felon Etienne le géographe; les Notices épiscopales la mettent auffi (felon Schelitrate, Ant. Eccl. t. 2, p. 675 & 701.) dans la même province, ce qui juftifie Etienne, & fait voir combien est inutile la correction de Berkelius, qui croit qu'il faut lire Lycie au lieu de Lydie; fur quoi il ajoute qu'Attalée ou Attalie étoit une ville maritime de Lycie, non loin de la riviére Cataracte, fur quoi il cite Strabon au xiv. livre. Il ajoute qu'il en eft fait mention aux Actes des Apôtres, & que faint Paul s'y embarqua pour fe rendre à Antioche. Premierement, il n'eft pas vrai que Strabon mette en Lycie une ville nommée ainfi; car, ayant décrit la Lycie, il dit, l. 14, p. 667, après Phafelis eft Olbia, où commence la Pamphylie..enfuite le fleuve Cataractes..... puis Attalie, qui porte le nom d'Attale Philadelphe, fon fondateur, qui mena une autre colonie à Corique, &c. En fecond lieu, faint Paul, felon les Actes, c. 15, v. 24 & 25, venoit de Perge, d'où il descendit à Attalie, de-là il fit voile à Antioche. Cette route ne laiffe aucune équivoque; & il s'agit dans les deux paffages cités par Berkélius, non d'une ville imaginaire de la Lycie, mais port de mer fitué dans la Pamphylie, peu loin à la vérité des confins de la Lycie. Quant à la ville d'Attalie, qu'Etienne met dans la Lydie, il y a bien de l'apparence que c'eft la même ville que Pline met dans l'Æolide, affez avant dans les terres (Intus). Comme la Lydie, & l'Æolide n'étoient féparées que par le fleuve Hermus, elle en étoit peut-être fi proche qu'elle a pu en différents tems être comprise dans l'une & dans l'autre fucceffivement. Etienne dit qu'on l'appelloit auffi auparavant

d'un

AGROIRA & ALLOIRA. Théodore & Denis, évêques de cette ville, affifterent, l'un en 431, au concile d'Ephèse, & l'autre en 451, au concile de Chalcédoine.

Ortélius met une ATTALIE dans la Cilicie, & cite Etienne. J'en ai démontré la fauffeté ci-dessus, auffi bien que de l'ATTALIE que Berklius met dans la Lycie. ATTALIS, tribu de l'Attique.

ATTALYDA, ville ancienne de la Lydie, felon Etienne. Berkelius croit que c'eft la même ville que Ptolomée, l. 5, c. 2, nomme Alydda, entre les villes méditerranées de la grande Myfie, entre Trajanopolis & Prapeniffus. Etienne dit qu'elle eut ATTUS pour fondateur, & après la mort LYDUS, fon fils. Il eft clair que le nom de la ville s'eft formé de ces deux noms, Attalyda, d'où s'eft fait par contraction ALYDDA.

ATTANCOURT, village de France, en Champagne à demie lieue de Vaffi, dans une prairie fur la rivière de Blaife. Il eft remarquable par fes eaux minérales, ferrugineufes, & très-bonnes pour la guérifon de beaucoup de maladies; l'auteur cité en publia un traité en 1696. Baugier, Mém. de Champagne, t. 1, p. 346.

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ATTANUM. Baudrand dit que c'est le nom Latin de SAINT IRIER DE LA PERCHE, bourg de France on Limofin. Voyez SAINT IRIER.

ATTASII, peuple ancien d'entre les Maffagettes & les Saca, felon Strabon, l. 11, p. 513, qui leur joint les Chorasmufiniens. On voit que ces derniers font les Chorasmiens, peuple dont le pays porte encore le nom. Pline, 1.6, c. 16, met auffi dans ces quartiers les ATTASINI, qui font le même peuple. Cafaubon ne fongeant peutêtre pas à cette autorité, & trouvant que les AUGASIENS étoient un peuple entre les Maffagettes, felon Strabon, cité par Etienne, remet Augafii à la place d'Attafii, en quoi il eft approuvé par Holstenius, in Steph. p. 57. Ortélius ne convient pas de la néceffité du changement.

ATTEA, village d'Afie, fur le golfe d'Adramytte, felon Strabon, l. 13, p. 607.

ATTEGUA. Voyez ATEGUA. ATTEIAS OPPIDUM. Le livre des limites nomme ainfi un lieu qu'Ortélius croit être dans l'Italie. Balbus dit qu'il étoit au Picenum.

ATTELEBUSSA, ifle de la mer Méditerranée, fur la côte de Lycie, felon Pline, 1.5, c. 31. Ptolomée, l. 5, c. 5, dédouble les lettres & écrit ATELEBUSA. Ce nom eft formé d'Attelebos Arris, qui fignifie une chenille ou ver qui ronge les plantes, parce qu'elle étoit pleine de ces infectes. Ptolomée la met fur la côte de Pamphylie.

ATTELLA. Voyez ATELLA.

ATTENA, ville de l'Ethiopie, fous l'Egypte, felon Pline, l. 6, c. 29. Les anciennes éditions, & Ortélius, lifent Attena, le P. Hardouin lit ATTEVA, parce, ditil, que c'eft l'Airósa de Ptolomée.

de

ATTENDORN, petite ville d'Allemagne, au duché Weftphalie, aux confins du comté de la Marck, & à fept lieues de la ville d'Arensberg, du côté du midi. Baudrand, éd. 1705.

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ATTENĖ, contrée de l'Arabie heureuse, à cinquante mille pas du rivage, vers le golfe de Gerra, felon Pline, 1.6, c. 28.

ATTENY, petite ville des Indes, au royaume de Decan, dans la presqu'ifle en-deçà du Gange, affez loin de la côte, environ à 22 lieues de Vifapour. Quelques-uns la nomment ATTONI.

ATTEN-ZELL, Antiqua Cella, monaftere d'Allemagne, dans le marquifat de Misnie. Il fut fondé par Othon Marchio, fils de Conrad II, du tems de l'empereur Fréderic I.

ATTERSÉE, lac d'Allemagne, au cercle de Baviére, dans l'évêché de Saltzbourg. Baudrand, édition 1682, dit que quelques uns la nomment Niger en Latin, en Allemand Schwartzfée, c'eft-à-dire, le Las noir, que la riviére Ager le traverse aux confins de l'Autriche. L'édition Françoise de 1705, ajoute Aventin comme garant de tout cela. Le Lac noir n'eft qu'une allufion au nom ATTER-ZEE. Les Sanfon, dans la carte du cercle de Baviere mettent un peu au-deffous de la fource de l'Acger, riviére que Baudrand change en Eger, un lac nommé Manfée. Cette riviere fortant de l'archevêché de Saltzbourg, & entrant en Autriche, tra

verfe un autre Lac, qui doit être celui que Baudrand nomme Atterfée, n'y en ayant point d'autre. Zeyler, dans fa carte de la Baviete, donne le nom d'Aberfée, au lac qui eft au midi de ceux-là, & fur lequel eft fitué faint Wolfgang; ce qui convient mieux : car ce dernier eft dans l'archevêché de Saltzbourg; mais l'Acger n'y paffe pas.

ATTIA, ville de l'Arabie heureuse, vers le milieu des terres, felon Ptolomée, l. 6, č. 13.

ATTICHI, bourg de France; au Soiffonnois, en Latin Attipiacum. Il eft fur la riviére de l'Aisne, entre Compiegne au couchant, & Soiffons au levant. C'est une ancienne baronnie avec un beau château. * Baudrand, éd,

1705.

ATTIDIATES, ancien peuple d'Italie, dans l'Ombrie, felon Pline. Il y a actuellement dans la Marche d'Ancone, vers les fources de l'Efino, une perite ville nommée FABRIANO, dans le territoire de laquelle eft le village ATTICIO, qui femble conferver le nom de ce peuple.

ATTIGIO. Voyez l'article précédent. ATTIGNY, (a) en latin Attiniacum, petite ville ou gros bourg de France en Champagne, fur la rive gauche & méridionale de la riviere d'Aisne : c'eft le principal lieu d'une petite contrée de Champagne, appellée la VALLÉE DU BOURG, qui contient l'espace de terre qui eft en cet endroit là, entre l'Aisne & la Meufe. (b) Ce lieu eft fort ancien, puisqu'il fut donné à Clovis II, & annexé au domaine de France, par l'échange qu'en fit Léodebold, abbé de S. Aignan d'Orléans, contre la terre de Fleury, que ce prince lui céda en contr'échange. (c) On croit que ce fut ce même Clovis qui y fit bâtir le palais; car depuis ce tems-là Attigny paroît avoir été un palais royal durant plus de 400 ans. Ce lieu eft célebre par les conciles ou fynodes, ou plutôt affemblées des états, qui y ont été tenus, & c'eft où Witikind & les principaux chefs des Saxons s'étant foumis à Charlemagne, reçurent le baptême l'an 785. (d) La quinziéme année du regne de Childebert fils de Thierri, il fe tint à Attigny une affemblée des grands du royaume, dans laquelle on ajouta quelque on ajouta quelque chofe aux loix falique & ripuaire, par rapport à la fucceffion des fiefs, & l'on y fit défenfe de contracter des mariages dans les dégrés prohibés par l'église. On trouve dans les plus anciennes Annales de France, que le roi Danhiel, autrement Chilperic, neveu de Clovis II, mourut à Attigny; & l'on voit dans Doublet, (e) un fragment d'une charte donnée par Childeric III, dans la quelle on lit ces mots : Attiniaca Villa, in nofiro Palatio, &c. (f) Il eft conftant que plufieurs rois de France ont fait en divers tems quelque féjour dans ce palais; & Charles le fimple paroît en avoir fait fa résidence ordinaire : en effet presque toutes les ordonnances & déclarations de ce prince qui nous reftent en grand nombre, font datées d'Attigny. Ce palais perdit beaucoup de fa fplendeur au tems des courfes des Normands, dans le diocéfe de Reims; & enfin il fut donné en dot à Conftance, fille du roi Philippe I, lorsqu'elle époufa Hugues, comte de Champagne. (8) Et, quoique ce mariage fut diffous dans la fuite, le comte Hugues ne laiffa pas de garder Attigny, qu'il donna en 1114 à l'églife métropolitaine de Reims, & à fon archevêque Raoul le Verd, dans la feptiéme année du regne de Louis le gros (4) Baugier, Mémoires Hift. de la Champagne, t. I, p. 325. (b) De Re Diplomat. I. IV, p. 248. (c) Longuerue, Descr. de la France, t. 1, p. 48. (d) De Re Diplomat. ibid. (e) Hift. Dionyf. p. 691. () De Re Diplomat. ibid. (8) Longuerue, ibidem. Long. 22, 18, latit. 49, 30.

*

ATTIGOVANTINS, peuple de l'Amérique feptentrionale, dans la Nouvelle France. Ils font leur demeure au 44° degré de la ligne du côté du nord. Leurs cafes font faites en forme de fours, couvertes d'écorces d'arbres, longues de 25 ou 30 verges, & larges de fix. Il y a des deux côtés un plancher élevé de quatre pieds de terre, fur lequel ils couchent pendant l'été, afin d'éviter les pucés, dont ils font extrêmement tourmentés. Ce plancher eft féparé d'un paffage de dix ou douze pieds de largeur. L'hiver ils couchent fur des nates auprès du feu, quieft allumé dans leurs cafes en plufieurs endroits, felon le nombre des familles qui y demeurent. Il y en a quelquefois jusqu'à vingt, ce qui les expofe à une fumée fi incommode, qu'ils deviennent la plupart aveugles

dans leur vieilleffe. Leur nourriture la plus ordinaire est du mais & des fêves de Turquie. Quand le mais a un peu bouilli, ils le pilent dans des mortiers de bois, & y mêlent enfuite leurs fêves, ou d'autres fruits féchés au foleil, & quelquefois du fuif de cerf. Ils le paîtriffent tout chaud & en font des tourtes, qu'ils cuifent fous les cendres, & qu'ils lavent enfuite avec de l'eau froide. Ils font auffi une bouillie appellée migan en leur langage en mêlant deux ou trois poignées de farine avec de l'eau, qu'ils font cuire dans quelque vaiffeau de terre, en la braffant continuellement; après quoi ils y mettent un peu de poiffon frais, ou féché au soleil, qu'ils accommodent en plufieurs façons. Ils tiennent la chair de chien pour un mets très-délicat, & la mangent dans le tems de leurs feftins. Ils enfouiffent fouvent plufieurs épis de maïs dans la boue, ou les mettent tremper dans l'eau, & les y laiffent germer. Après qu'ils ont tiré ces épis, ils les font bouillir avec du poiffon ou de la chair. Quoique le maïs pourri rende une mauvaise odeur, ils en font beaucoup d'eftime, & même ils le léchent avant de le faire bouillir. Ils engraiffent auffi des ours pendant quelques années, & fervent leur chair dans leurs plus fomptueux feftins, qu'ils font fur tout en hiver. Il commence parmi eux, depuis le mois de décembre jusqu'à la fin de mars. Ils nomment ces fêtes tabagos, & ils y invitent ceux des villages voifins pour danfer & pour chanter; de forte qu'il s'y trouve quelquefois cinq cens Sauvages, avec leurs femmes & leurs filles qui y viennent fort parées à leur maniere. En ce tems-là plufieurs courent déguifées, chantant, danfant de porte en porte. Là elles demandent à chaque famille ce qui leur plaît davantage, & le refus paffe pour une grande incivilité. Elles fe font des habillemens de peaux de bêtes fauvages; & plufieurs fe peignent le vifage de noir ou de rouge, mêlé avec de la graiffe d'ours, ou d'autre bête. Les habits des hommes & des femmes font peu différens, fi ce n'eft que les femmes & les filles fe font un ornement de coquilles, agencées proprement ensemble.

Les hommes ne s'occupent guère qu'à la chasse,à la pêche & à leur trafic. Ils bâtiffent aufli leurs cabanes, & vont à la guerre. Les femmes font chargées de tout le foin du ménage; elles cultivent les champs; elles affemblent le bois pour leurs cabanes, & portent tout le bagage de leurs maris, qu'elles fuivent à la guerre. Ils n'ont nulle forme de gouvernement politique ni civil; & les crimes ne font punis que par les cruelles vengeances qu'ils tirent les uns des autres. Chaque village affemble pourtant un confeil compofé des plus vieux, quand il faut délibérer fur quelque affaire commune. Alors ils établissent plufieurs chefs, auxquels ils fe foumettent volontairement. Ils ne connoiffent aucun dieu, & rendent quelque hor neur au diable, qu'ils nomment Oqui, en donnant ce même nom à leurs devins & forciers. Ceux-ci exercent la médecine & la chirurgie parmi eux; & leur maniere de traiter les malades ne confifte guère qu'à les réjouir par des chansons & des danfes. Dès que les filles ont quatorze ans, elles fe prostituent indifféremment à tous; & après avoir mené quelques années cette vie lascive, elles prennent un mari avec lequel elles vivent chaftement. Si elles demeurent ftériles, le mari les peut répudier. Le mariage fe fait en envoyant des préfens aux parens de la fille qu'ils recherchent. Ils enterrent leurs morts, auprès desquels ils mettent leurs habits, leurs arcs, leurs fléches, & autres chofes qui leur ont fervi. Ils couvrent tout cela d'un monceau de terre élevé en rond avec des piéces de bois par deffus, & une planche peinte de rouge. Ils croyent que l'ame eft immortelle, & que, féparée du corps, elle va dans quelque pays lointain, où chacun vit délicieusement avec fes amis défunts. * Champlain Voyages.

ATTIKAMEGUES, peuple de l'Amérique feptentrionale dans la Nouvelle France. Sa réfidence ordinaire eft aux environs du lac de S. Thomas, qu'on trouve par les 50 degrés de latitude feptentrionale, en remontant une riviere dont les trois branches ont donné le nom de Trois Rivieres à une ville bâtie auprès de fon embouchure entre Québec & Montréal. Ces Sauvages font d'une humeur fort douce, & fort affectionnés aux François.

ATTILÆPONS, autrefois bourg de la Gaule Belgi que, & préfentement un village du duché de Luxem

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