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pection des hôpitaux, les magafins de la république, le bon ordre des églifes & des écoles, la librairie, les punitions pour les crimes, la chancellerie & la milice. Cette ville peut pafler pour l'état, où la police eft la meilleure. Le luxe en eft banni, le travail y eft en recommandation. La juftice n'y eft point altérée, & veille fur tout. Il y a un préfident Catholique & un Proteftant, & des cinq confeillers du confeil, trois font alternativement d'une religion, & deux de l'autre. Les patriciens, les fyndics, les affeffeurs de juftice font en nombre égal. Chaque parti a foin de fes églifes & de fes temples, & il ne peut augmenter le nombre de ceux qui font en charge directement ni indirectement. Chacun procéde à l'élection de fes magiftrats, & on lit tous les ans l'ordonnance publique, qui concerne cette élection. Outre le fénat, dont on a parlé, il y en a un autre de 260 perfonnes.compofé de patriciens & de gens du peuple; mais il n'a aucune autorité & ne fubfifte que pour conferver à cet état une forme de république.

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La maifon de ville eft un grand bâtiment quarré de fort belle pierre de taille. Le portail eft de marbre, & presque toutes les chambres font lambrifées & plafonnées d'un frêne de Pologne, qui eft extrêmement beau. La grande falle a cent dix pieds de long, cinquantehuit de large, & cinquante-deux de haut; le pavé eft de marbre jaspé. Les murailles font couvertes de peintures, où fe voyent quantité d'emblêmes & de devifes, qui ont rapport au gouvernement, & fon plafond ett orné de compartimens, dont les cadres & les paneaux font enrichis de sculpture dorée, & remplis de tableaux.

L'Arfenal eft fort grand. Les deux falles d'en bas font pleines de canons, dont la plus grande partie eft de fonte. Il y a une coulevrine de cuivre, qui a vingt-fix pieds de long, & eft de fix livres de balle. Les hauts étages font remplis de bonnes armes..

On compte entre les chofes remarquables d'Augsbourg le Guichet en Allemand Einlasz. Pendant les guerres des princes voisins dans le 16 fiècle, la ville d'Augsbourg avoit foin de fermer fes portes de bonne heure, ce qui étoit incommode par diverfes raisons, tant à elle-même, qu'aux étrangers, qui voyagoient ou qui négocioient. On inventa une certaine porte fecrete & très-finguliere, qui fubfifte encore. Monconis, (Voyag. t. 3, p. 292) la décrit ainfi. Premierement, il y a une longue gallerie de bois, qui pafle fur le foffé, & qui aboutit fur la contrescarpe, qui fe ferme par une porte que l'on ouvre de la ville, quand la fentinelle a averti que quelqu'un veut entrer. Mais fi-tôt que cette porte elt ouverte, elle fe referme bien-tôt après, quand la même fentinelle a averti par une fonnette qu'on eft entré; & cela avant que l'on puiffe être au milieu de la galerie, laquelle du côté de la ville aboutit fur un petit torrion ou plate-forme, qui a encore une partie du foffé entre elle & la clôture ou muraille, où pour entrer il faut qu'on baiffe un pont-levis, qui doit être abattu avant qu'une petite porte de fer de la hauteur d'appui s'ouvre, pour entrer fur ce pont, ce qui a été fait par précaution, & pour empêcher que ceux qui veulent entrer la nuit nefe jettent dans le foffé, croyant que le pont foit abaiffé, s'il ne l'étoit pas. Quand on eft entré dans le pont, il fe reléve, & l'on demeure dans une allée affez étroite, jusqu'à ce qu'on ouvre d'en haut fort ingénieufement une grande porte qui fe ferme à trois verroux, & par laquelle on entre dans une chambre quarrée, dont, quand on y eft, l'on referme la porte par où l'on eft entré, & où l'on eft entré, & on en ouvre une autre, par où l'on fort, & par laquelle on entre dans une autre chambre quarrée, où la porte par où l'on eft entré fe referme de même; & c'est là qu'il faut dire qui l'on eft, d'où l'on vient, où l'on va, & payer le droit que l'on met dans une petite boëte qu'on fait descendre en bas par une poulie, & quand on a fatisfait au payement & aux demandes, on ouvre la porte qui donne l'entrée de la ville. Proche delà eft une voute fecrete, qui perce dans les foffés par où on peut en tems de guerre, faire entrer du fecours de cavalerie & d'infanterie. Le droit que l'on paye eft fix fols pour un cavalier & trois hommes de pied: moyennant ce droit fi modique, on peut entrer à toute heure de nuit.

On fait voir dans le palais épiscopal la chambre où la célébre confeffion de foi des Luthériens fut préfentée en 1530, à l'empereur Charles V, par Luther & par Mé

lanchton ; & c'eft de là que les Luthériens font dits être de la confeffiond'Augsbourg, quoique leur fyftême foit préfentement très-différent.

Il y a de belles églifes à Augsbourg. La cathédrale dédiée fous l'invocation de Notre-Dame, commencée par l'évêque S. Simpert ou Zymprecht fut bénie une veille de S. Michel, ce qui a donné lieu à la foire qui fe tient ce jour là. L'évêque Luytulphe la fit rebâtir plus belle & de pierre en 991; il y a une belle horloge, & un drapeau de Charles V, placé le 25 Fevrier 1559, par l'empereur Ferdinand fon frere. On y voit les armes de tous les pays que Charles V poffédoit. Quatre ans auparavant, cer empereur avant d'abdiquer, avoit dépofé dans cette églife un étendart, une épée, un fceptre & une couronne. L'églife de S. Ulrich eft belle auffi. Elle porte le nom d'un S. évêque d'Augsbourg, qui mourut en 973, & repose fous le grand autel. On y conferve aufli les reliques de S. Simpert & de Ste. Afre. Il y a quelques tombeaux des Fuggers. La tour de cette églife eft la plus haute de` la ville. Elle a plus de 400 marches. L'abbaye a le droit de franchise pour les débiteurs & autres, qui peuvent y être à couvert des pourfuites pendant trois jours; mais ils n'y peuvent demeurer plus long-tems fans la permiflion de l'Abbé. L'églite collégiale de S. Maurice fut bâtie au milieu de la ville par l'évêque Bruno en 1919 pour quarante piêtres. Le couvent de S. Etienne fut fondé par S. Ulrich, en 964 pour de jeunes demoiselles, fous la conduite de fa four Elizabeth. Elles peuvent fortir & fe marier. L'églife ayant été gâtée par le feu pour la troifiéme fois, l'évêque Embrique ou Emmeric la fit rebâtir depuis les fondemens. L'églife de fainte Croix fut fondée par l'évêque Udalschalck, en 1194.Celle de fainte Anne fut bâtie en 1322 par les bourgeois. C'étoit autrefois la plus confidérable qu'euffent les Luthériens. Il y avoit tout auprès un couvent que le confeil acheta pour y établir une école en 1531. La bibliothéque publique fut mife tout auprès en 1537, elle est belle; & celle du favant Marc Welfer y eft incorporée. C'eft d'une bibliothèque d'Augsbourg, qu'a été tirée la fameufe table de Peutinger, ainfi nommée d'une famille à qui cet ancien monument appartenoit. On l'appelle aufli en latin Tabula Auguftana, la table d'Augsbourg, Tabula Théodofiana, parce que les favans croient qu'elle fut dreffée fous l'empire de Théodofe; & Tabula militaris, parce que les routes des armées, & les diftances y font marquées. Outre les églifes dont j'ai parlé, il y a des Capucins, des Jéfuites, des religieufes de fainte Catherine, l'èglife de faint Pierre qui paffe pour la plus ancienne, & des Dominicains où les Fuggers ont une belle chapelle.

La ville eft ornée de plufieurs belles fontaines.

puces

On travaille à Augsbourg d'une façon fort ingénieufe en horlogerie, en orfévrerie, & en ouvrages d'yvoire. Peu de gens y paffent fans y acheter des babioles inutiles, à la vérité, mais qui font voir une grande industrie dans l'ouvrier, comme des enchaînées par le cou avec des chaînes d'acier ou d'argent, des verres d'yvoire bien vuidés & bien formés avec un anneau qu'on a épargné fur la même piéce en les tournant, & qui joue fans pouvoir échapper entre la patte & le corps du verre. Il y en a cent, ayant chacun leur anneau dans un grain de poivre de médiocre groffeur.

Le commerce d'Augsbourg a diminué en même-tems que celui de Hollande s'eft augmenté. Presque toutes les marchandises qui venoient de la Méditerranée abordoient autrefois à Venife & paffoient de Venise à Augsbourg, d'où elles fe répandoient en Allemagne; mais ce commerce a pris une autre route.

C'eft à Augsbourg qu'en 1686 fe forma la fameufeligue des principales puiffances de l'Europe contre la France, devenue formidable à fes voifins. Long. 28, 28, latit. 48, 24.

L'EVÊCHÉ d'AUGSBOURG, état fouverain en Allemagne, confine avec la Baviere, dont le Lech le fépare, & avec le marquifat de Burgow. On n'eft pas bien informé du tems, où l'évangile fut prêché dans ces cantons, ni quand vivoit S. Denys, que l'on compte pour le premier évêque d'Augsbourg, dont le diocèfe fut confidérablement augmenté par l'évêque Simpert de la maifon de Lorraine. Henri, comte de Geisenhausen, qui fuccéda à S. Ulrich, petit fils de Burcard I, duc de

Suabe, fit donation de fon comté à fon églife. Udescalc, qui mourut l'an 1102, lui donna les châteaux d'Eschenlohe & de Treitenried, avec les bourgs de Kullingen & d'Eringen. Herman,de la maifon de Kibourg, qui mourut l'an 1286, incorpora à fon domaine le comté de Witiflingen, & la ville de Dilligen & Henri de Knoringen mort en 1646, acheta la feigneurie d'Otilienberg en Algow avec plu eurs villages des environs.

Quoique l'évêque ait fon palais à Augsbourg, il n'y peut féjourner que très-peu de jours, quand il y vient. Sa réfidence eft à Dilligen, où il y a un château. Outre les endroits nommés ci-delfus, il polléde Fuffen, Orberftorf, Sunthoff, Zumsmershoufen, Averbach, Leckbruck, Wieringen, Öftendorff, Rottenbach, Altdorf, le château de Freybourg, Neffelvang, Falckenstein, Wilfach, Tanheim, Fisbach, & Inderau.

Il y a dans ce diocèfe 18 abbayes, 9 couvents de religieufes, 9 prevôtés & 41 doyennés qui ont mille paroiffes. L'évêque d'Augsbourg paye à Rome feize cens livres par an. *Welfer, Rer. Auguftan. Audif. t. 3. Davity fouver. du monde; Voy. de Monconis: t. 3. Miffon, Voyage d'Italie, t. 1.

AUGST, village de Suiffe, à deux lieues au-deffous de Bafle, en latin Augufta Rauracorum. Les environs font pleins des débris de cette ancienne ville. A demiheure du principal château, on apperçoit dans une forêt une ouverture, qui fait découvrir un canal vouté, avec un refte confidérable d'architecture: on prétend qu'il a fervi d'aqueduc. D'autres difent que c'étoit un paffage fecret pour des troupes; car c'étoit comme l'abord des Allemands, qui venant de la forêt noire, tâchoient de pasfer le Rhin en cet endroit-là, pour faire leurs irruptions contre les Romains. Le principal château, que ceux du pays appellent encore aujourd'hui Das Schlofs, pouvoit être auffi une partie de la ville. C'étoit un des trois dont on avoit fortifié le paffage de la riviere, qui étant plus baffe en ces quartiers-là qu'ailleurs, en eft d'autant plus facile à traverfer. Ariovifte fe fauva par-là après avoir été battu par Céfar, & Drufus quelque tems après fit bâtir dans le voisinage le bourg des gardes appellé encore préfentement Bartemburg. La tour de fel qui refte à Bâle près du pont, eft bâtie de cette maniere. Ainfi l'on peut préfumer qu'on avoit conftruit ces trois espéces de châteaux, pour s'oppofer au paffage des ennemis, de quelque côté qu'ils le vouluffent choifir. Il paroît affez par ce nom d'Augua, que les Romains s'y étoient établis comme dans un canton propre à réfifter aux Allemands; qu'ils y avoient bâti la fortereife dont on voit de fi belles ruines, & qu'ils en avoient fait la capitale des Rauraciens. En effet, ils ne donnoient ce nom d'Augufta qu'aux capitales, comme Augufla Trevirorum, Augufta Vindelicorum. L'empereur Augufte fit d'Augufta Rauracorum une colonie romaine. Ce fut L. Munatius Plancus, qui fut chargé de l'exécution de fes ordres à cet égard, l'an de Rome 740, 14 ans avant J. C. Cette ville fut ornée d'un temple, d'un aquéduc & d'un théâtre, qui pouvoit contenir douze mille quatre cens fpectateurs. Le nombre infini de pierres & de matériaux qui fe trouvent dans les champs voifins d'Augufte, font juger que la ville étoit autrefois fort grande. On ne voit point de débris dans les champs qui paroiffent avoir été hors de l'enceinte des murs.Le château,quoique ruiné,conferve encore des beau tés. Les foffés & les murailles y font en beaucoup d'endroits, tels qu'ils étoient il y a mille ans. La liaifon des pierres en paroît inimitable, & les plus experts maçons d'aujourd'hui avouent qu'ils ne la comprennent pas. Ce qui furprend, c'eft que les demi-tours, dont on compte jusqu'à neuf dans la circonférence, font toutes flanquées en dedans contre l'ordre de l'architecture moderne, qui eft beaucoup plus réguliere que l'antique. Il eft vrai que cette dispofition s'accommodoit mieux à la défenfe qu'elles faifoient en ce tems-là. Les béliers qui en étoient les machines les plus fortes, fe brifoient contre le concave d'une tour, au lieu qu'ils l'auroient pû rompre, fi elle eut été convexe. Quelques-uns prétendent que comme au colifée, & en d'autres bâtimens romains, il y avoit des niches en-dedans où l'on enfermoit des bêtes pour la pompe de leur jeux, ou pour les fupplices, celles-ci peuvent avoir eu quelque ufage de même nature. L'auteur des délices de la Suiffe, t. 1. p. 378, dit que les voutes fouterraines dont il eft parlé ci-deffus

vont depuis ce lieu-là jusqu'à Liechtftalb. Elles font revêtues de murailles de pierre de taille, affez hautes & affez larges pour que deux hommes y puiffent marcher de front. Le vulgaire ignorant les appelle HEYDEN10, c'est-à-dire, le Trou des Payens. On croit qu'elles fervoient de conduit à la petite riviere d'Ergetz qui pafle là, pour laver & emporter les immondices de la ville. Bafle s'eft acrue des débris d'Augft. * Corn. Dict. Patin, voyages, p. 109.

AUGT (Augufta), village de France en Picardie, dans le Vimeu, fur le bord de la mer, à fix lieues d'Abbeville & environ à deux de la ville d'Eu. On voit par les chartes du moyen âge que c'étoit une maison royale. De l'lfle écrit ce nom Aoute. * Baud. édit .1682. AUGURENSIS, &

AUGURITANA PLEBS, églife épiscopale d'Afrique, dans la Numidie. La notice épiscopale d'Afrique fournit dans cette province Leporius AUGURENSIS, & dans la conférence de Carthage on trouve Montanus Episcopus Ecclefia Catholica Auguritana. C'est le même fiége.

AUGURIUM: quelques exemplaires d'Antonin nom-. ment ainfi la ville de Sicile, que d'autres auteurs appellent AGURIUM OU ARGYRIUM. Voyez Agurium.

1. AUGUSTA (Itiner. d'Antonin), ville de la Gaule Narbonnoife, entre Valence & Die. Quelques-uns en font Autun ou plutôt Hoftun, village de Dauphiné entre Romans & le pont de Royan. Nic. Chorier prétend, avec. plus de raifon, que c'eft Aofte, village entre Die & Valence. * Baudrand, éd. 1682.

2. AUGUSTA, Augt; village de France, en Picardie. Voyez AUGT.

3. AUGUSTA, ville de Sicile. Voyez AGOSTA, I. 4. AUGUSTA, ville de Germanie, dans la Souabe. Son nom moderne eft TUBINGEN.Voyez ce mot. 5. AUGUSTA, ville de Cilicie, felon Ptolomée. Etienne le Géographe écrit AUGUSTA, & Marc le Vénitien la nomme SEVESTA. *Ortel. Thefaur.

6. AUGUSTA, ville de la Dacie Ripense, suivant le livre des notices. * Ortel. Thésaur.

7. AUGUSTA, ville de la Rhétie, fuivant le livre notices. Ortel. Thes.

8. AUGUSTA, ville d'Italie, dont Etienne le géographe fait mention. *Ortel. Thes.

9. AUGUSTA ACILIA; Ortélius déclare n'avoir trouvé cette ville dans aucun auteur, finon dans Aventin, auteur moderne, qui la place dans la Germanie fur le bord du Danube, & dit que fon nom moderne est Straubingen. Le même Aventin dans un autre endroit diftingue AUGUSTA ACILIA de Straubingen, & dit que c'eft aujourd'hui Azelburg, bourg de Baviere peu éloigné de cette derniere ville. D'autres prétendent qu'Altembourg, village de Baviere auprès d'Azelbourg & de Straubingen, eft Augufta Acilia, que Baudrand dit avoir été nommée par quelques auteurs Atilia. Pline, 1. 3. c. 25, & Ptolomée 1. 2. c. 15, parlent des AZALES (Azali) ancien peuple de la Pannonie, que le fecond place dans la haute. Peut-être eft-ce du nom de ces peuples, corrompu par les Romains, que s'eft formé celui d'Acilia.

10. AUGUSTA ALEXANDRIA Col. Une médaille d'Eliogabale fait mention de cette ville, felon le témoignage de Goltzius.

11. AUGUSTA ASTURICA, ville de l'Afturie, en Espagne, felon Ptolomée. C'est aujourd'hui ASTORGa. Voyez ce mot.

12. AUGUSTA AUSCIORUM, ville d'Aquitaine, felon Ptolomée, c'est AUCH. Voyez ce mot.

13. AUGUSTA BADACUM. Une ancienne inscription, rapportée par Goltzius, en fait mention. Ptolomée écrit fimplement BADACUM, & d'autres, BEDA CUM. Simler veut que ce foit Birckhaufen; mais Cluvier croit que ce peut être Painburg, village de Bavière, fur le bord de la riviere d'Achfa, un peu au-deffus du lac Chiemzée, aux confins du diocèse de Saltzbourg. * Ortel. Théfaur. Baudrand, éd. 1682.

14. AUGUSTA BATIENORUM, ou AUGUSTA BACIENNORUM, ville d'Italie dans la Ligurie, felon Ptolomée. Merula & Magin en font Baffignana, grande fortereffe du duché de Milan, au confluent du Tanaro & du Pô. D'autres veulent que ce foit Saluces, ville du Piémont, au pied des Alpes, ou Oftana, village de la même principauté de Piémont, dans la vallée du Pô.

petite ville fur la Tanaro, nommée Bagenne dans les actes du moyen âge, eft vraisemblablement Augufta Ba

giennorum.

15. AUGUSTA BILBILIS. Voyez BILBIIS.

16. AUGUSTA BRACARUM, dans Pline eft la même ville, mais que Ptolomée appelle Bracar; on y doit lire Bracar, puisqu'il en fait ainfi que Strabon, la capitale des peuples Bracarii. Antonin écrit Bragara. C'est l'ancien nom latin d'une ville de l'Espagne citérieure, nommée aujourd'hui Braga, en françois, Brague, ville archiepiscopale du Portugal. Voyez au mot BRAGUe. *Ortelius, dict.

17. AUGUSTA DRUSI, ville de Germanie, felon Lazius & Baudrand, qui citent Strabon. Mais ce géographe n'en parle point. Baudrand ajoute que d'autres difent que c'elt Drufomagus, ville de Souabe, vulgairement appellée Memmingen. Voyez DRUSOMAGUS & MEMMINGEN.

18. AUGUSTA EMERITA, ou fimplement EMERITA, ancienne ville de la Lufitanie aujourd'hui MERIDA, ville de l'Estramadure. Voyez MERIDA & MEDINA

DEL RIO SECO 2.

19. AUGUSTA EUPHRATESIA, ville dans la Comagene, fur le bord de l'Euphrate, felon Baudrand, qui dit que ce n'eft plus aujourd'hui qu'un château nommé Azar, & cite Niger. Il eft parlé d'Augufta Euphratefia dans le recueil des conciles, dans Aurélius Victor, & dans les notices de l'Empire.

20. AUGUSTA FIRMA. Voyez ASTYGI.

21. AUGUSTA GEMELLA, ville des peuples Tur duli, dans la Boétique, felon Prolomée. Elle s'appelloit auparavant TUCCI. Voyez ce mot. Vafeus déclare qu'il ne fait où la trouver. Quelques-uns veulent que ce foit MARTOS. Voyez ce mot.

22. AUGUSTA JULIA PHILIP. Colonie, dont il eft fait mention fur une médaille, dans le tréfor de Goltzius. 23. AUGUSTA KARCENNA, felon le même. 24. AUGUSTA LONDINIUM, ancien nom de la ville de Londres. Voyez AUGUSTA TRINOBANTUM. 25. AUGUSTA MAGNA, felon Sophronius dans fon catalogue des hommes illuftres. Elle étoit au confluent de l'Apfar & du Phase.

26. AUGUSTA NEMETUM; c'est la ville de Spire en Allemagne. Voyez SPIRE.

27. AUGUSTA NOVA, ville des peuples Arevaci, dans l'Espagne Tarragonnoife, fur le fleuve Areva, vul gairement appellée el Rio Eresma. Baudrand dit que Ptolomée appelle cette ville Porta Augufta. C'est une faute déja reprise dans Tarafa par Ortelius. Ptolomée dit Noudaoyous, qui n'a jamais voulu dire Porta Augufta. Tarafa, felon Ortélius, & Molet veulent qu'Augufta Nova foit TORREQUEMADA d'aujourd'hui, mais d'autres la placent dans le lieu où eft Covarruvias, village de la vieille Caftille,entre Osma & Occa,à-peu-près à égale distance de l'une & de l'autre de ces villes, en tirant vers les montagnes.

28. AUGUSTA PAPHOS. Voy. PAPHOS Nova. 29. AUGUSTA POSSESSIO. Voyez POSSESSIO. 30. AUGUSTA PRÆTORIA. Voyez AOSTE. 31. AUGUSTA QUINTANORUM, felon Baudrand, ville de la Vindélicie, que l'on croit être aujourd'hui KINTZEN, bourg de Bavière. Voyez KINTZEN.

32. AUGUSTA RAURACORUM. Voyez RAURACUM & AUGst.

33. AUGUSTA RHÆTORUM, felon Baudrand ville de la Vindélicie, dans la Rhetie, prife dans fa fignification la plus étendue. Ce ne peut être qu'AUGUSTA VINDELICORUM. Voyez AUGSBOURG. Quelques-uns cependant, felon Ortélius, croyent que ce pourroit être DRUSOMAGUS. Voy. ce mot & MEMMINGEN.

34 AUGUSTA ROMANDUORUM, ville de la Gaule Belgique, felon Ptolomée, que cite Ortélius. Pet. Appianus l'appelle Lutzelburg, & Volterre, Conftance, (Coutance) Ce dernier ajoute que ce doit être une ville de Normandie, parce que, felon lui, les Romandui & les Normanni font les mêmes peuples; mais la fituation ne convient pas. Cette ville n'eft autre qu'AUGUSTA VEROMANDUORUM ci-après.

35. AUGUSTA SUESSIONUM, ville de la Gaule Belgique, aujourd'hui SOISSONS, étoit appellée ancienement NoviODUNUM SUESSIONUM. Ptolomée la nom

me Αυγούσα Συεστονῶν & non Ουσσονῶν, comme on le trouve dans quelques exemplaires. La table de Peutinger & l'itinéraire d'Antonin s'accordent avec Ptolomée, en écrivant Augufta Sueffonum. Dans un endroit de l'itinéraire cette ville eft appellée Sueffone. Hincmar & Frodoard difent Civitas Suefforum, & Suefforum Urbs. Ce doivent être des fautes de copiftes pour Sueffonum. Dans les anciennes notices des provinces & villes de la Gaule, Civitas Sueffionum eft placée dans la feconde Belgique, & tient le premier rang après la métropole. Dans une ou deux notices au plus on trouve Civitas Seffionum, autre faute de copiste pour Sueffionum. La chronique de Robert d'Auxerre porte Civitas Sueffionis. Par la fuite des tems, & fous la domination des François, les noms s'altérerent. Ainfi, au lieu de Sueffiones & de Sueffones on dit Sueffionie & Suelfone; &, fuivant l'usage d'alors ce nom de peuple ainfi altéré fut employé feul pour fignifier la ville principale, & reçut encore d'autres alterations. Les plus anc. manuscrits de Grégoire de Tours ont rarement Sueffionia, & beaucoup plus fouvent Sesfiona, Sefona, Sexfona. Frédegaire dit tantôt Sueffionie, & tantôt Sueffionis, indéclinable. Ce dernier fe trouve auffi quelquefois dans Hincmar, dans les annales françoifes & dans d'autres écrivains. Dans un des meilleurs & des plus anciens manuscrits de Frédegaire, on lit une fois Sexfonia & deux fois Soiffionia, Botarotius, in Triente aureo, écrit dans un endroit Sueffionis, dans un autre Suefionis, & dans un troifiéme Soefionis. Ces mots Soefionis & Soiffionia femblent indiquer que le nom françois Soiffons étoit alors en ufage. Voyez SorsSONS & SUESSIONES.

36. AUGUSTA TAURINORUM, aujourd'hui TuRIN, ville d'Italie & capitale du Piémont. Voy. TURIN.

37. AUGUSTA TIBERII, ville fur le Danube, aux confins de la Rhétie & de la Norique. C'eft aujourd'hui RATISBONNE. Voyez ce mot.

38. AUGUSTA TRAJANA, ville de l'Afie mineure. Voyez TRAJANOPOLIS 3.

39. AUGUSTA TREVIRORUM, Treves, ancienne ville de la Gaule Belgique & la cité des Treviri ou Treveri. Elle s'appelloit d'abord Civitas Trevirorum. Depuis qu'Augufte en eut fait la métropole de la premiere Belgique, elle prit le nom de Colonia Augufta, ou fimplement, comme l'écrivent Ptolomée & la table de Peutinger, Augufta Trevirorum. Pomponius Mela, . 3, c. 2, lui donne le feul nom d'Augufte. Tacite, 1.5, hiftor. dit: Colonia Treverorum. Les anciennes notices des provinces & villes des Gaules portent: Provincia Belgic prima metropolis civitas Trevirorum. Depuis le tems de Julien l'Apoftat, la plupart des écrivains donnent à la ville le nom du peuple, & l'appellent Treviri ou Troveri. On trouve dans les auteurs poftérieurs à Grégoire de Tours, Treviris au nominatif fingulier; & dans quelques uns ce mot eft indéclinable. Salvien dit Trever; & Sozomene, Triber ou Triver, qui reffemble beaucoup au nom allemand Trier. Voyez TREVES.

40. AUGUSTA TRIČASTINORUM, Saint-Paultrois-Châteaux, ville de Dauphiné. C'étoit anciennement la cité des TRICASTINI. Son premier nom étoit NovIOMAGUS TRICASTINORUM. Sous les empereurs romains elle reçut celui d'AUGUSTA TRICASTINORUM. Les anciennes notices des provinces & villes des Gaules écrivent Civitas Tricaftinorum. On y lit auffi quelquefois CIVITAS TRICASTRINORUM, TRECASTINORUM, TRECASSIANORUM & VEGASINORUM ; mais il y a faute dans tous ces mots. J. Sidoine Apollinaire, 1.6, épift. 12, nomme auffi cette ville TRICASTINA URBS. Robert, dans fa chronique, paroît en faire deux villes, dont il nomme l'une CIVITAS TRICASTRINUM, qu'il met dans la province Viennoife; & l'autre TRICASTRUM, qu'il donne à la province d'Arles. Gervais de Tilisbert appelle l'évêque de Saint-Paul-trois-Châteaux, EPISCOPUS TRICASTRINENSIS. C'eft une faute. Les notices faites depuis fon tems difent par une autre faute, TRISCATINENSIS, au lieu de Tricaftinenfis. On lit dans Ufuard in Oppido TRECASSINO, c'eft encore une faute pour TRECASTINO

ou TRICASTINO.

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que

Londinium eut le titre de colonie, & Ammien, lib. 27, dit qu'elle fut enfuite appellée Augufla; & depuis Augufta Trinobantum, felon Daniel Rogerfius, cité par Ortélius.

42. AUGUSTA TURONUM, TOURS, felon Baudrand, qui ne cite aucun garant.

43. AUGUSTA VAGIENNORUM, ville de la Ligurie. Voyez AUGUSTA BATTENORUM,

44. AUGUSTA VALERIA, ville de l'Espagne Tarragonoife, felon Beaudrand, qui cite Pline. Tarafa prérend que c'eft XATIVA, ville d'Espagne, au Royaume de Valence. Le même Tarafa la nomme encore Satabis. Prolomée met VALERIA chez les Celtibériens. Voyez SÆTABIS & XATIVA.

45. AUGUSTA VEROMANDUORUM, ville de la Gaule Belgique. C'eft aujourd'hui Vermand, bourg & abbaye dans le Vermandois, en Picardie. Quelques-uns prétendent que c'eft S. Quentin, capitale du même pays. Voyez VERMAND & S. QUENTIN.

46. AUGUSTA VESSONUM, ville de la Gaule Belgique, felon quelques exemplaires fautifs de Ptolomée; c'eft AUGUSTA SUESSONUM. Voyez ce mot.

47. AUGUSTA VINDELICORUM, ancienne ville capitale de la Vindélicie, aujourd'hui AUGSBOURG, ville libre & impériale dans la Suabe. Aventin, fuivi par quelques-uns, a prétendu vainement que c'étoit l'ancienne capitale des Boij. Voyez AUGSBOURG, WOLTFARTSHAUSEN & WINDING.

48. AUGUSTA, riviere dont il eft parlé dans l'itinéraire d'Antonin, qui la place à dix-huit mille pas du Cebrum. C'est aujourd'hui la riviere de Lom dans la Bulgarie.

AUGUSTA, bourg de Syrie au Mont-Liban, dans la région de Kesroan, fur les confins du pays des Drufes, à quatre lieues de la mer de Syrie; c'eft la demeure du prince qui eft le chef de la nation Maronite, & qui eft auffi le commandant du pays, fous l'autorité de l'émir des Drufes. * Laroque, voyage de Syrie.

AUGUSTADORUM, fiége épifcopal dans la Phrygie falutaire. Philicadus fon évêque, affifta l'an 359 au concile de Séleucie. * Hardouin, Concil.

AUGUSTALDUM. Voyez LINDISFARNE.
AUGUSTALIS &

AUGUSTAMNICA, contrée d'Egypte. Cyrille, patriarche d'Alexandrie, écrivant à Atticus, lui dit : Vous affligez l'Egypte, la contrée Auguftale, l'Arcadie, la Thébaïde, la Pentapole & tant d'églifes. Ægyptum, regionem etiam Auguftalem, & Arcadiam, & Thebaidem, & Libyam, & Pentapolim, & tot ecclefias dolore afficis. L'empereur Gratien détacha cette province de l'Egypte, l'an 402. Sa qualité d'Augufte, jointe au mot Amnica, qui vient d'Amnis, riviére, parce que cette contrée eft fur le bras oriental du Nil, formérent le nom d'Auguftamnica: elle s'étendoit depuis le Delta, dont même elle occupoit une partie, jufquà la mer Méditerranée, à la Paleftine, à l'Arabie Pétrée & à la mer Rouge. On la distingua en deux parties; favoir la premiere & la feconde, fuivant la mode de ces tems là, où l'on divisoit ainsi les provinces fuivant les notices. L'AUGUSTAMNICA I, comprenoit Pélufe, métropole, Sethrates, Tanis, Thmuis, Rhinocorura, Oftracina, Pharufa, Caffium, Aphnaum Hephaftus, Panaphifus, Gerrum, Tennefus, Sela. L'AuGUSTAMNICA II, comprenoit Leontopolis, métropole, Atribis, Onii, Babylon, Bubafte, Pharbatus, Heliopolis, Scena, Thou, Antithou. Ces villes avoient chacune leur évêque. L'endroit qu'occupérent les Ifraëlites en Egypte, étoit ce qu'on appella enfuite l'Auguftamnica. Le livre des notices, Sect. 1, 2, 14, 18, de l'édition du Louvre, nomme cette province AUGUSTANICA, en plus d'un endroit.

AUGUSTANA CASTRA. Voyez GAISTING. AUGUSTANÆ CLAUSURÆ, qu'Ortélius Thefaur. trouve dans Caffiodore, Var. l. 2, ad Fauft. Prep. I foupçonne que c'est la même chofe, qu'EXCLUSA d'Aimon. Voyez CLUSE.

Haute Saxe, en Mifnie, au Cercle des Mines, ou comme difent les Allemands, dans l'Ertzgeburg, affez près de la riviere de Schop, a l'orient d'hiver de Chemnitz, au midi de Schellenberg, entre cette derniere ville & Schopa. L'électeur Augufte de Saxe fit bâtir ce château, dont Baudrand, éd. 170s, fait une petite ville nommée, felon lui, Auguftberg. Zeyler, Saxon. fuper. Topog. p. 11 & 35 ; & Hubner, géogr. p. 573, n'en font qu'un châ teau. Peccenftein, part. 2, fol. 6, qui écrivoit avant la longue guerre civile d'Allemagne, dit qu'excepté Drefden, ce château n'avoit point fon égal dans tout le

pays.

AUGUSTENSIS LIMES, Voyez au mot LIMĖS.
AUGUSTI URBS. Voyez ROME.

AUGUSTI PORTUS. Voyez PORTUS. AUGUSTIA, ville de la Dacie, felon Ptolomée, 3, c. 8. Lazius croit que c'eft préfentement KUSTI.

AUGUSTOBANA, ou

AUGUSTOBONA. Voyez TROYES, ville de France en Champagne.

1. AUGUSTOBRICA ou AUGUSTOBRIGA, ancienne. ville de l'Espagne Tarragonoife, au pays du peuple nommé Pelendones par Ptolomée, I. 2, c. 6. Ambroife Moralès dit que c'eft ALDEA EL MURO, village de la vieille Caftille, aux frontières d'Aragon, près d'Agreda. C'est de cette Auguffabrica qu'il eft fait mention dans l'itinéraire d'Antonin, fur la route d'Aftorga à Sarragoce par la Cantabrie. Elle y eft à xxi. M. P. de Numance, & à XVII M. P. de Turiafon.

2. AUGUSTOBRICA ou AUGUSTOBRIGA, ancienne ville d'Efpagne dans la Lufitanie, au pays des Vettons, felon Ptolomée, 1. 2, c. 5. Ortelius croit que c'eft celle dont parle Antonin, qui a été fans doute trompé par les cartes dreffées fur les notices de Ptolomée, où les lieux de cette route font tellement dérangés, qu'il femble qu'on ait voulu faire de cette route un labyrinthe, où l'on revient plufieurs fois fur fes pas, & où l'on fait

la route d'Antonin ne convient ni à

beaucoup de chemin dans un petit ene ni à l'autre de

ces villes, à prendre en détail les lieux, & les diftances que l'on voit aujourd'hui dans l'itinéraire. Auffi les favans ne s'accordent-ils pas fur le nom moderne de ce lieu. Selon Molet éditeur de Ptolomée, c'eft MEDINA CELI, felon Florien, c'eft BURGOS, & VILLAR DE PêDROSO, fi on s'en rapporte à Clufius & à Moralès. AUGUSTODUNUM. Voyez AUTUN.

AUGUSTODURUS. Baudrand dit que c'eft un lieu de la Gaule Lyonnoife, felon Antonin, & peut-être préfentement TURY, bourg de Normandie, fur la riviere d'Orne, au deffus de Bayeux. 1. C'eft dans la table de Peutinger & non dans Antonin, qu'on lit AUGUSTODURO, & rien n'indique fa fituation. 2. Tury n'eft ni fur l'Orne, ni au deffus de Bayeux, mais fur un ruiffeau qui tombe dans l'Orne, riviere qui fépare la campagne de Caën d'avec le Beffin. L'Aure qui paffe à Bayeux n'a rien dẹ commun avec ce ruiffeau ni avec l'Orne.

AUGUSTO-FLAVIANENSIA CASTRA. La notice

de l'Empire, fect. 30, appelle ainfi un camp dans le département du commandant de la premiere Moëfie. Ortelius Thefaur. en fait une ville nommée FLAVIANA.

AUGUSTO-FRETENSIS. Ortelius obferve que quelques-uns lifent ainfi ce mot, au lieu d'Auguftophratenfis, employé par Aurelius Victor & autres anciens, qui ont entendu par-là l'EUPHRATENSE. Voyez ce mot & l'article COMAGENE.

AUGUSTOMAGUS, ville ancienne de la Gaule, felon l'itinéraire d'Antonin, fur la route d'Amiens à Soiffons,à xx11. M. P. de la derniere. Simler l'appelle la plus grande ville du peuple Sylvanecta, & accufe Ptolomée de l'avoir nommée mal-à-propos Ratomagus. Simler n'eft pas exact. Ptolomée, l. 2, c. 9, ne parle de Ratomagus qu'à l'occafion d'un peuple qu'il nomme Subanecti; qui ne fauroit être les Sylvanecta de Senlis ; car après avoir parlé des Nerviens, dont la ville étoit Baganum, il ajoute : fous ceux-là font les Subanecli à l'orient de la riviere de la Seine. Au lieu de Subanecti, le Grec de l'édition de Bertius porte ZOYMANEKTOI. C'est à ce peuple que Prolomée donne la ville de Rhatomagus: cet endroit de Ptolomée a plus d'une lacune. BauAUGUSTAVIA, nom latin d'AUGUSTOW. drand, éd. 1682, dit qu'Auguftomagus eft une ville de la AUGUSTBURG, château d'Allemagne, dans la Gaule Belgique, & cite Antonin; il ajoute qu'elle a été

AUGUSTANI : ce nom a été commun chez les Latins à tous les peuples dont la ville étoit nommée AUGUSTA. AUGUSTANUS DUCATUS, en François, le VAL D'AOSTE. Voyez AOSTE.

A

enfuite nommée SYLVANECTUM dans les livres des conciles, & que Pline l'appelle SUBANECTES. Ce dernier nom eft inconnu à Pline; mais cet auteur, l. 4, c. 17, fait mention des ULMANETES, peuple libre que fes interpretes expliquent de Senlis, & de fon diocèfe. De, plus, Antonin ne dit pas qu'Auguftomagus fut de la Gaule Belgique; c'eft Prolomée qui le dit.

AUGUŠTOMANA, ou AUGUSTOBANA, OU AUGUSTOBONA. Voyez TROYES.

AUGUSTONEMETUM, ancienne ville de la Gaule, felon Ptolomée, l. 2, c. 7, dans le pays des Averni qui répond à l'Auvergne. Voyez l'article ARVERNI.

1. AUGUSTOPOLIS, ville épifcopale d'Arabie, felon diverfes notices. Dans une de celles que Schelftrate, (Ant. Ecclef. t. 2, p. 766,) a publiées, on lit que le fiége qui eft nommé-là Arabbamoabitis, avoit fous lui XII évêchés, dont le premier étoit Auguftopolis. Dans une autre, p. 704, on trouve fous le fiége Rabba Moabitis Auguflopolis, Arindila, &c.

2. AUGUSTOPOLIS, ancienne ville de Phrygie, felon Suidas, qui dit qu'Eugene le grammairien en étoit. Cette ville qui étoit dans la Phrygie falutaire, étoit épifcopale; Conftantinus fon évêque affifta, l'an 870, au concile de Conftantinople, & Jean à celui d'Ephèfe,

L'an 43

AUGUSTOPHRATENSIS. Voyez EUPHRATENSE, ΤΟΡΙ qui eft la même province.

AUGUSTORITUM, ancienne ville de la Gaule Aquitanique; on difpute fi c'eft préfentement LIMOGES ou ANGOULEME. Baudrand penche pour le premier: ce n'eft ni l'un ni l'autre, mais POITIERS. Voyez ce mot. AUGUSTOW, en latin Auguftavia, petit lieu de Pologne, dans le duché & palatinat de Podlaquie, aux confins du royaume de Pruffe&de Lithuanie. * De l'Ifle, Atlas.

Ptolomée croyent que c'eft préfentement VILLALON village d'Efpagne au royaume de Léon, au couchant d'été de Palentia, en tirant vers Aftorga.

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c'est

2. AVIA, ville d'Italie au territoire des Veftins, felon le même, l. 3, c. 4. Ses interprétes difent que préfentement ALANO; mais Baudrand prétend que cette ville a été enfuite connue fous le nom de Furconium. Il s'exprime même d'une maniere à faire croire qu'il a trouvé cela dans Ptolomée qui ne le dit pas; il ajoute qu'elle a été détruite par les Lombards, & que fes ruines confervent encore le nom de FORCONE, dans l'Abruzze ultérieure. Voyez FORCONE.

D. Matheo Egitio dit que tout le monde croit qu'Avia eft ce qu'on appelle prefentement Civita di Bagni. 3. AVIA, petite riviere d'Espagne dans la Galice. Elle tombe dans le Minho.

4. AVIA JULIA, ce nom fe trouve écrit par abus pour APTA JULIA. Voyez APT.

AVIANO, felon Baudrand, éd. 170s, bourg d'Italie, dans le Frioul, entre Bellune & Udine. Ce lieu avoit donné le nom au fameux Marc d'Aviano, capucin, dont l'empereur Léopold eftimoit tant la fainteté (fuivant les remarques hiftoriques & critiques fur un voyage d'Italie, t. I, p. 104.) qu'il l'honora d'une épitaphe de fa façon, après l'avoir fait enterrer à Vienne dans la chapelle des archiducs & princes du fang d'Au

triche.

Chaque ligne de cette épitaphe eft un chronographe qui exprime l'année de la mort de ce religieux, laquelle eft 1699.

PATRI MARCO AB AVIANO CAPVCINO CONCIONATORÍ

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EVANGELICIS VIRTVTIBVS EXORNATO VIENNA AVSTRIA IN OSCVLO DOMINI SVI SVAVITER EXPIRANTI,

MOESTA PASSIONE POSVERE.

AUGUSTUSBURG, fortereffe de Norwege, fortereffe de Norwege, au bail- LEOPOLDUS AVGVSTVS, AVGVsta sVa, fILIIQUI liage de Bahus, dans la petite ifle de Marstrand.* Cellar. geogr. noftri temp. c. 7, p. 181.

1. AUGUSTUM, ville de l'Afrique propre, felon Ptolomée, l. 4, c. 3. C'eft la même chofe que le VICUS AUGUSTI, c'est-à-dire le Village d' Augufte, marqué dans l'Itinéraire d'Antonin.

2. AUGUSTUM, ancien lieu de la Gaule Narbonnoife; il en eft fait mention dans l'Itinéraire d'Antonin, fur la route de Milan à Vienne, à XIV mille pas de Labifco, & à xv M. P. de Bergufia. On croit que c'eft préfentement le village d'Hofte ou Aofte en France, dans le Dauphiné, aux frontières de Savoye, fur la rive gauche du Rhône.

AUGYLE. Voyez AUGILE.

AUHLNIE (la nation des ) ou les Tartares du Terkskie, habitoit autrefois aux environs du fleuve & de la ville de Terki, & dépendoit du commandant de Terki; mais depuis qu'on a bâti la fortereffe de Suetoikreft, fur le fleuve Sulac, & qu'on a démoli celle de Terki à caufe de fa fituation mal-faine, on y a transporté les Terkskies qui fe font bâti quelques villages le long du fleuve, aux environs de la fortereffe de Suetoi-kreft, de laquelle ils dépendent à préfent & dont le commandant leur donne un chef. Ils font fujets de la Ruffie, vivent de leurs beftiaux & de la pêche qu'ils font dans le fleuve Terk, & la mer fur l'ifle Zezen; ils falent leur poiffon, le font fécher & le vendent aux habitans des montagnes. Ils ne payent point de droits d'entrées; mais le gouverneur de Suetoi-kreft s'en fert pour conduire les voitures, &c. & quand il eft néceffaire ils vont à la guerre. Ces Tartares font un refte des anciens peuples qui étoient établis le long du fleuve Terk; ils font pauvres & miférables. Comme ils fe font divifés en diverfes compagnies ou fociétés unies enfemble, & qu'une telle fociété s'appelle Aula dans leur langue, on les a nommés Tartares Aulnié. * Mémoires dreffés fur les lieux par M. Garber, officier dans ce pays au fervice de Ruffie.

1. AVIA, ancienne ville de l'Espagne Tarragonoife, au pays des Vaccéens; on a douté s'il falloit lire dans le grec de Prolomée, liv. 2, c. 6. Aovía, ou Ahoui. Ortelius trouvoit dans fon exemplaires Avia, Molet lit en latin Lavia dans le texte grec: cela s'écarte trop de la fimplicité de la correction. L'A & le A qui eft I'L des Grecs fe prennent aifément l'un aifément l'un pour l'autre. Les interprètes de

PATRI MARCO DE AVIANO VERO IESV SERVO LVX
ET REQVIES PERPETVA.
AVIARIUM, nom latin de la ville de PLUVIERS, ville
de France.

AVIAROT, riviere de Finlande, dans fa partie méridionale, c'eft la même que l'AURAJOKI laquelle coule à Abo.

AVICOATERI, fiége épiscopal d'Afrique. Ortélius lit ainfi tout de fuite ce nom; mais il eft fûr qu'il faut en partager les fyllabes à Vico Ateri. Ce fiége étoit dans la Bifacene, comme on l'apprend dans la notice épiscopale d'Afrique, n. 92. Ebalius évêque de ce lieu, Janeta Ecclefia Vico-Aterienfis, fouscrivit à la lettre fynodale des évêques de la Bifacene dans le concile de Latran, tenu fous le pape Martin. Dans le concile de Carthage l'an 525, l'abbé Pierre voulant foutenir l'exemption de fon monaftere, apporte en fa faveur l'exemple du monaftere nommé Pracis, qui quoique fitué au milieu du diocèfe de Leptis, fans égard de l'évêque voifin, recevoit les fecours spirituels d'un évêque plus éloigné, Vico-Aterienfis Ecclefia. La conférence de Carthage fait mention de Rogatien évêque du même fiége à Vico-Ateri. C'est ainfi que lit Dupin.

AVIDOS ou AVIDUS. Voyez ABIDE.
AVIGLIANA. Voyez VEILLANE.

1. AVIGNON, (l'état d') fouveraineté enclavée dans le royaume de France, & néanmoins dans la dépendance du pape. Cet état eft compofé de la ville & rerritoire d'Avignon & du comtat ou comté Venaifin, feigneurie qu'il ne faut pas confondre. Voyez l'article fuivant, & celui de VENAISSIN.* Longuerue, desc. de la France, part. 1. p. 376.

2. AVIGNON, ville capitale de l'état de même nom, dans la dépendance du pape. Son nom latin eft Avenio, ou Cavarum Avenio. Elle appartenoit originairement aux peuples Gaulois Cavares, & avoit le droit & les priviléges des villes Italiques, comme nous l'apprenons de Pline. Dans la fuite elle fut colonie Romaine; Ptolomée lui donne ce titre. Après la divifion de la Narbonnoife en plufieurs provinces, la ville fut mife fous la premiere Viennoife, où elle demeura toujours, jusqu'au tems où l'empire d'Occident fut entierement ruiné. Alors les Bourguignons s'en rendirent les maîtres. Quelque tems après ils la céderent ou la rendirent aux Wifigots. Julien,

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